[demeure de Nhilantar] Rencontre au bercail

Pour Ilinsar, le Puy d'Elda était un endroit très contrasté. D'un côté, elle le trouvait très chaleureux et acceuillant, comme une seconde maison. De l'autre, voir une telle population empillée dans les ténèbres, surtout comme celle des drows, la rebuttait un peu, raison pour laquelle la jeune femme vivait un peu à l'écart.

Au coeur du contraste, en vérité.

Elle rentrait d'un assassinat en terre neutre pour un notable et venait d'empocher sa récompense. Mais elle la dilapiderait très vite, vu qu'elle ne disposait plus de vivre dans sa demeure... Puisque tout risquait de disparaître entre deux voyages.

La drow rejoignit le marché en quelques foulés, et fit ses emplettes tout aussi vite pour éviter tout risque de se faire délester de ses bien par un quelconque agile voleur.

Elle embarqua ainsi quelques courses, prenant le temps de regarder les dernières flèches du forgeron du coin, et aussi le dernier alcool dont il disposait... Autant dire qu'elle saisit ce dernier sans aucun regret, sans que personne ne la voit... Trop occupés à stopper un autre chapardeur, sans doute...

Elle regagna son logis et s'attabla sans attendre... Jusqu'à ce qu'une missive n'attire son regard. Prudente,e lle entreprit de lire la convocation _ invitation_ pour la modeste danseuse qu'elle était. L'adresse était clairement indiquée, mais ne lui disait rien. Cependant, la personne semblait d'importance.

Elle déjeuna en vitesse, puis revêtit sa tenue de "scène", se dissimulant ensuite sous une longue cape épaisse pour éviter de se balader à moitié nue dans le bas-peuple. La drow sortit et rejoignit la demeure de son partenaire musicien, avec lequel elle était rentrée au pays.Bon, elle dut user de quelques menaces et lui promettre la moitié du paiement pour qu'il l'accompagne de ses tambours.

C'est donc avec un râleur de plus qu'elle gagna la demeure troglodyte de son nouvel employeur. Lorsqu'elle se heurta aux gardes, contrainte de présenter son invitation, la jeune femme détailla de loin la bâtisse, somme toute fort banale.

Son employeur ne serait-il en réalité que l'un de ces types qui pensaient pouvoir égaler les hautes têtes de la société par l'argent et les biens matériels. Elle eut une moue méprisante en franchissant le portail alors qu'un serviteur venait à leur rencontre.

-Veuillez me suivre, le maître vous attend.

Elle lui emboîta le pas, dissimulant son air ironique sous un sourire aguicheur. De la qualité de sa prestation et de la première impression dépendraient sans doute beaucoup de choses.

Le duo d'artistes fut mené dans une vaste pièce, un salon à en juger par les fauteuils confortables qui en traçaient les contours. Sans attendre qu'on l'y invite, Ilinsar se plaça dans l'un d'eux et attendit, sûre de choquer le serviteur par son insolence. Mais elle était comme ça, pas d'attente sans confort, et elle n'allait sûrement pas quitter cette demeure sans avoir été au moins dédommagée, si l'on décidait de la mettre à la porte. Mais cela n'arriverait pas. Fcae à l'obscurité qui semblait règner ici, elle se construisait une brève image de son hôte et mandateur, cherchant la raison de cette invitation, quoiqu'elle n'ait pas entendu parler de lui...

Le silence de la pièce fut finalement rompu lorsque le musicien Xundus s'assit lourdement sur le sol et déballa ses instruments. Trois tambours, dont il se vantait qu'ils soient en peau d'elfes des forêts. Elle n'y croyait pas vraiment. Xundus était un lâche de nature, sans autre fierté que celle de savoir se tirer des pires situations en faisant porter le chapeau à d'autres, pour en récupérer ensuite les honneurs... Ilinsar le méprisait, mais cela avait le mérite d'être réciproque. Si l'un d'eux parlait, l'autre le dénoncerait aussitôt après. Une confiance bien précaire...

La drow prit sans y faire véritablement attention le verre que lui tendit l'intermédiaire de leur hôte. Elle remua distraitement le mélange et vint ensuite humer le bouquet. L'odeur métallique qui s'en dégagea alluma aussitôt une lueur rouge dans son regard gris. Du sang. Essayait-on de l'amadouer ou de la tester? Peu importait, à vrai dire. Elle trempa ses lèvres dans le liquide épais et un peu acre avec un soupir de satisfaction. Cela faisait bien longtemps qu'on ne l'avait acceuillie de la sorte et son hôte marquait des points. Mais la faire attendre n'était pas le meilleur moyen de les conserver, ces points.

Un soupir de lassitude lui échappa quand enfin des pas résonnèrent sur le sol de la demeure. Elle s'enfonça plus profondément dans son siège et dévisagea le nouveau venu. Alors qu'elle pensait à une masse de muscle de deux mètres, le drow était plutôt ordinaire, plus petit et plus fin, ce qui n'enlevait rien à son charisme, loin de là. Cela révélait plutôt sans mentalité basée plus sur la réflexion que l'action. Elle avait donc affaire à un homme relativement rusé. Il devait avoir une autre idée que se distraire derrière la tête.

- Bien, bien... Pardonnez cette attente charmante créature, j'espère que les raffraichissements vous ont plu.

Elle se passa distraitement la langue sur les lèvres, effaçant un peu de sang rouge à ses commissures.

-Ils étaient fort adaptés messire.

Trempant son doigt dans le verre encore rempli au tiers, elle badigeonna légèrement ses lèvres avec le sang tiède, par pure fantasie. Le sang rouge était toujours agréable avoir sur une peau sombre.

Ilinsar vit l'homme s'asseoir à ses côtés et laissa tranparaître un léger sourire moqueur. Il voulait lui faire sentir qui était le maître des lieux. Un test, donc.

- Avant que vous ne commenciez, pouvez-vous me rappeler votre nom, ma chère ?

Son sourire devint ironique alors qu'elle se relevait, laissant tomber cape et verre sur les tapis, SA scène. Elle revint ensuite face à l'homme, le jaugea avec impertinence, prenant un masque froid.

-Mon nom ne vous serait d'aucune utilité, puisque votre missive m'a conviée à ma propre adresse, j'en déduis que vous devez le savoir sans vous en souvenir, messire... Si je puis me permettre, je vous suggère de le retrouver par vos propres moyens, il n'en prendra que plus de valeur à mes yeux... Puis-je?

Ilinsar prit donc place au centre de la pièce, faisant virevolter les quelques voiles qui ornaient sa peau. Puis, immobile elle attendit.

Un rythme lourd s'éleva. La jeune femme laissa passer une mesure puis elle dansa.

Elle dansa la fureur et les cris.
Elle dansa la clameur des batailles et la sueur des combats.
Ella dansa le sang sombre de sa race et celui souillé des autres créatures.
Elle dansa au son des tambours, jaugeant l'adversaire dans son fauteuil comme il la jaugeait.


Elle ne perdrait pas.

Jamais.

A peine essouflée, Ilinsar suivit des yeux la sortie empressée du musicien avec un sourire narquois. Encore un qui pensait que la vie chez les drow était si simple... Il allait être fortement désillusionné. Car elle n'en doutais pas, aucun drow sain d'esprit ne donnerait une telle somme à un vulgaire musicien. Après tout, la musique ne servait pas les intérêts du triumrat... et ne respectait pas le véritable esprit "d'être" un drow...

Elle rejoignit son fauteuil calmement, jaugeant toujours son hôte. Le fait qu'il l'ait retenu après le "spectacle" pouvait signifier différentes choses : ou il la désirait, mais il l'aurait plutôt conduite vers une autre pièce, ou elle était parvenue à l'intriguer, ou cet homme attendait autre chose de sa part. restait à savoir quoi.

Elle s'enfonça un peu dans le confortable siège puis revint à son interlocuteur. Il la calculait, elle pouvait presque voir ses suppositions à travers son regard. Mais la drow ne savait rien de lui. Elle ne savait pas ce qui avait pu le motiver à l'inviter, puisque ce n'était de toute évidence pas son talent d'artiste.

- Bien... Nous voila enfin seuls...

Seules ses lèvres bougèrent ensuite, la faisant se tendre sur son siège. Il avait fallu qu'elle tombe sur un magicien. Ses doigts fins effleurèrent la garde de l'un de ses couteaux sous ses voiles alors qu'elle croisait les jambes. Elle ne se laisserait pas avoir. Au moindre mouvement suspect, elle prendrait la pourdre d'escampette, de préférence en lui ôtant la vie, au pire en la prenant plus tard avec le magot.

- Dites-moi, ma chère Ilinsar ... Vous dansez merveilleusement bien, c'est un fait... Mais pourquoi avoir choisit cette voie ? Je sais, je suis curieux, peut-être que je ne réagis pas comme vos autres clients... Mais j'aimerais vous connaître un peu plus, si bien sûr vous l'acceptez..

Son sourire s'agrandit de suite. Ainsi donc, il avait bel et bien gardé son nom en mémoire, hein? Stupide mâle qui se permettait de la tester. La fierté de la jeune femme était sûrement son pire défaut, juste avant l'avarice. S'attaquer à son nom était donc le meilleur moyen de s'attirer ses foudres.

Devait-elle réellement se permettre de lui révéler certains détails quant à sa personnalité réelle? Peut-être n'attendait-il que ça. Elle miserait donc sur la prudence et la menace.

-Plus jeune, j'ai appris à manier les armes. Il m'est apparut ensuite que la danse était un bon moyen de garder force et souplesse si mon pays... ou toute autre personne avait à nouveau besoin de moi. Quant à votre réaction, elle est plutôt extrèmement rafraichissante, vis à vis de la banalité d'autres êtres... que j'ai pu croiser sur les routes.

Elle inversa le croisement de ses jambes. La discussion était un peu étrange, peu habituée qu'elle était. Le récit de sa vie n'aurait aucun intérêt, alors pourquoi le lui demander?

-Puis-je à mon tour, messire, me permettre l'insolence d'une question? En quoi une misérable petite danseuse peut-elle avoir trouvé un quelconque intérêt à vos yeux pour que vous l'invitiez à se produire devant vous, et souhaitiez l'entretenir sur sa vie passée?

Ce drow était définitivement imprévisible. Malgré tout son talent à jauger ses "adversaires" lors de joutes verbales, celui-ci lui résistait un peu trop à son goût. Et en plus de ça, elle n'avait pas du tout le contrôle de la conversation, ce qui la laissait vulnérable par rapport lui. Chose qu'elle n'apréciait guère. Si son comportement différent était une agréable surprise, il était à double tranchant, car il lui fallait faire tourner cela à son avantage...

Trop de réflexions tordues pour ce qui ne devrait être qu'une banale discussion. Mais, malgré tout, Nhilantar semblait chercher à l'embrouiller, par des contradictions et de petits mensonge qu'elle ne pouvait détecter. Néanmoins, il devait bien y en avoir pour qu'il se contredise ainsi. UNe bonne ruse, pour l'amener à se dévoiler, sûrement.

Enfin, recevoir des fleurs faisaient toujours plaisir, autant qu'une jolie bourse pleine d'or.

Un dernier détail qu'elle avait pu remarquer, le drow faisait tout ce qu'il pouvait pour se démarquer des autres, ceux qui n'écoutaient que leur bas instincts primaires... Comme si faire partie de la même espèce que ces êtres pathétiques l'écoeurait.

Ca lui plaisait bien, cette manière de penser.

S'il la désirait vraiment, il faudrait qu'il se débarasse de ses faux-semblants de politesse, que seuls restent ses instincts charnels. Ce qui briserait aussitôt le peu de respect qu'il venait de lui provoquer. Des mâles, elle pouvait en trouver à tous les coins de rues. Mais un mâle qui PENSE intelligemment à autre chose qu'à ses propres besoins, c'était assez rare.

- Vous avez eu l'air tendu il y a quelques instants... Croyez-vous qu'il va vous arriver quoique ce soit ici ? Voyons... Je respecte toujours mes invités, les femelles encore plus... Vous semblez penser que je puisse trouver un intérêt quelconque à vous faire venir ici... Qu'aviez vous en tête quand vous avez demandé cela ? Vous avez pensé que vous n'étiez pour moi pas là que pour vous divertir, alors dites-moi, qu'est-ce qu'il y aurait d'autre ?

Elle s'était donc faite remarquer. Zut, pour rester polie. Il lui faudrait donc parler pour le détourner de ce détail; toute mercenaire qu'elle soit, révéler ses faiblesses potentielles ne jouerait pas en sa faveur.

-Ce n'est rien, messire. Une simple pensée vagabonde qui m'ait traversé l'esprit, aucune importance. Quant à savoir ce pourquoi vous auriez pu m'appeler... Je pense que ce serait plutôt à vous de m'éclairer... Je n'avais pas encore entendu parler de vous en ville, jusqu'ici. M'autorisez-vous à en savoir un peu plus à mon tour sur mon hôte?

A croire qu'il pouvait la comprendre rien qu'en la regardant, c'était troublant. Mais elle avait tout de même réussi à lui dissimuler la véritable raison de sa tension. Et, par illeurs, elle avait aquit une autre certitude: ce type s'était renseigné sur elle avant de la faire venir, elle pouvait donc en déduire que, contrairement à ce que cet homme avançait, il était intéressé par ses capacités de mercenaire, autrement, il se serait effectivement contenté de ses talents de danseuse, s'il ne cherchait qu'une petite nuit chaleureuse...

Mais ce qui al surprit davantage, ce fut cette soudaine aura de danger qui émanait de lui. Elle dut d'ailleurs se forcer à ne pas réagir vivement, soit sauter trois mètres plus loin couteau en main. Néanmoins, sa lame rejoignit sa paume sous els voiles et elle redoubla d'attention face à lui. Ce n'était pas n'importe qui, bien qu'il veuille sans doute le faire penser. Et ce ton badin pour raconter ses activités, alors qu'il émettait toujours son aura ténébreuse.

Ce type savait ce qu'il voulait. Il ne faisait que l'étudier, anticiper ses réactions, et éventuellement, tester sa profession.

Un rusé renard faussement poli, aux ambitions qu'elle devinait démesurées, pour prendre tant de prudence dans l'approche. Il ne lui révèlerait rien de ses véritables intention avant d'être certain de ses capacités.

Très bien. Le jeu pouvait donc en valoir la chandelle.

Ilinsar eut un bref frisson d'excitation alors que dans ses yeux d'un gris métallique se ralumait la flamme de l'intérêt. Un travail quelque peu excitant semblait l'attendre, il suffirait qu'elle s'exprime correctement. Et ensuite, à elle danger et combats mortels, séduction et tromperies...

L'aventure frappait à sa porte par la main d'un noble faussement banal... qui avait des contacts hauts-placés, visiblement...

-Ainsi donc, vous êtes bien de haut lignage, messire, comme vos paroles courtoises le laissait présager. Je suis ravie de voir que mes quelques suppositions s'avèrent exactes.

Elle lui dédia un sourire plus charmeur, même si elle se doutait que cela n'aurait guère d'effet. Ils étaient passé à une joute de mots, où l'apparence n'avait guère d'importance.

-Quant à votre idée sur le mercenariat, je suis navrée de devoir m'y opposer, du moins en partie. Bien sûr, certains d'entre nous ne sont attirés que par l'appât du gain. Mais beaucoup préfèrent les autres avantages qu'apporte la profession: de nombreux contacts dans les différentes sphères de la société, quelques moyens de chantages, même, lorsque le comanditaire se révèle trop imprudent... Notre profession nous permet de voyager, d'avancer en première ligne espionner le reste du monde ou sapper les forces adverses... Et cela revêt encore de nombreuses autres formes auquels d'autres que moi pourrait apporter davantage de détails. Nous sommes des unités mobiles, très discrètes et surtout, indépendantes d'une quelconque organisation autre que l'autorité que nous reconnaissons. Non, vraiment, ce métier est l'un des rares qui offre autant de possibilités. Ensuite, ce n'est que le point de vue d'une membre de cette classe, messire, mais j'estime ma profession et ne cesserait pour rien au monde, à moins que ça n'en vaille le prix élevé de la faire, bien sûr.

(Désolé pour l'attente)

De la surprise cèdant la place à de la réflexion et à cet intérêt s'embrasant dans le regard de la sombre, il lui avait donné assez d'éléments pour éveiller une curiosité mais surtout, l'idée que ce qui pouvait se cacher derrière les apparences pouvaient lui être bénéfique, pouvait lui apporter... Il lui fallait continuer en ce sens, lui laisser entrevoir la vérité se cachant au delà des masques et des voiles posés avec minutie par le noble, protégeant ses desseins et le véritable visage d'un monstre, trônant sur les ombres dansantes et dévorantes... Si elle se montrait assez intéressante pour lui, il comblerait ses désirs, une partie en tout cas, car contenter pleinement n'est pas le meilleur choix, la promesse ensuite d'offrir plus encore offre au tentateur sa prise sur l'individu.
Il les trouverait, les faiblesses et les envies, les rêves et les désirs de cette sombre et il les lui tendrait, les utiliserait et les lui donnerait sans retenue quand elle fera pour lui la cause d'une collaboration.

Ses mots lui en révèlent beaucoup, appuyant sa démarche et la façon dont il procèdera avec une mercenaire comme elle... Ne pas trop en dire, ne pas trop en faire et ne pas lui dire le plan dans sa totalité, ni l'objectif véritable, surtout pas. Ainsi fallait-il faire avec ces êtres là, par sécurité et pour l'assurance que tout serait fait dans les règles. La récompense au bout d'une série d'étape progressive, et les plus malins découvriront doucement le véritable objectif d'un plan.
Ne pas se lier plus que nécessaire, ou au moyen de masques trompeurs et de fausses vérités, il pourrait même tester la fidélité des hommes qu'il engagera par le biais d'imprudence volontaire sans fondement concret. Oui, voila la suite, la manière dont il opèrerait.

Il se servit une coupe de sang quand elle eut finit et en apprécia quelques gorgées avant de la fixer avec intérêt, cette lueur malsaine brillant toujours dans son regard. Malsaine car justement, il avait de l'intérêt pour la jeune sombre.

- Oh, je ne dirais pas que je suis de haut-lignage... Notre famille est certes appartenant à la noblesse, mais il n'y a pas si longtemps, quelques siècles seulement, et c'est par le biais de soumission que mon père nous a placé ici, préférant se faire petit devant les grandes familles pour s'attirer les faveurs... Je dois avouer que les choses ont bien changé depuis qu'il est accidentellement décédé en chûtant dans les escaliers...

Mensonge bien sûr, il était mort avec sa compagne une nuit, mais se vanter de meurtre n'était guère du loisir de Nhil, surtout devant une inconnue.

- Quelques histoires ont fait que ces grandes familles ont désormais peur de moi, surtout avec ces rumeurs circulant dans les plus hautes sphères... Je ne comprends pas vraiment d'où elle vient, mais cela me permet de placer ma maison dans une position la rendant indépendante des puissantes familles...

Encore des cachotteries... Des morts dans ces familles, une menace discrète et les voila craignant l'Aléatoire et son absence de crainte du pouvoir, plus encore maintenant qu'il en est l'Ombre. Une tentative contre lui qui ne porterait pas ses fruits et la repression serait sévère, une famille en avait fait les frais et avait lourdement souffert des talents du noble.
Il lui faisait comprendre qu'il n'était pas avare de moyen pour se faire une place et la préserver, une tentative de rebellion se soldant par un échec et elle ne saurait s'en remettre.

A ses mots sur le mercenariat, il comprit que ce n'était pas l'appât du gain qui l'intéressait... L'aventure, le voyage peut-être, des relations et des contacts parmi les hautes sphères ? Il devait le savoir, le découvrir.

- A vous entendre, tout les mercenaires ne sont pas des êtres désirant la fortune... Mais vous, que recherchez-vous dans ce métier ? C'est cette liberté dont vous parlez, c'est ça, le véritable but de votre existence... Vivre librement, sans avoir de compte à rendre à personne, faire ce que vous voulez, vous amuser ainsi ?

[HRP: c'est rien ^^]


Ilinsar observa avec intérêt la nouvelle lueur dans le regard de son interlocuteur. Bien, elle était parvenue à attirer son attention. Ce n'était pas encore de l'intérêt brut, mais ça avançait. Elle pourrait sans doute faire tourner la situation à son avantage... enfin, quand il relâcherait sa méfiance, ce qui était loin d'être gagné... Mais elle était tout de même un peu patiente, la drow... Assez pour attendre son heure.

Elle écouta attentivement son récit son son influence et sa famille, tiquant un peu sur les "accidents et coincidences" qui ne lui apparaissaient pas vraiment crédibles, malgré le ton sûr et détaché employé. Nhilantar était à bien des égards un orateur doué, ne révélant que très peu de choses pour éveiller la curiosité et l'intérêt de son interlocuteur. Ajouté à son charisme, il pourrait fort bien obtenir plus que ce qu'il avait.

Elle se servit à son tour, comprenant que la discussion risquait de durer un moment. Tanpis si son insolence risquait de lui faire perdre des points, elle ne se laisserait pas dénigrer... Et danser donnait soif.

- A vous entendre, tout les mercenaires ne sont pas des êtres désirant la fortune... Mais vous, que recherchez-vous dans ce métier ? C'est cette liberté dont vous parlez, c'est ça, le véritable but de votre existence... Vivre librement, sans avoir de compte à rendre à personne, faire ce que vous voulez, vous amuser ainsi ?

-A vrai dire, c'est un peu pour toutes les raisons que j'ai cité que j'exerce cette profession. L'argent, l'influeence, les contact, le voyage... Mais ce qui m'attirait surtout, c'est en effet cette liberté d'action et de penser. Les mercenaire n'ont à rendre de compte qu'à eux-mêmes ou leur contrat du moment. Le reste du temps, ils parcourent le monde et font ce qui leur plaît. Tant que nous ne sommes pas repérés, nous pouvons agir comme nous le souhaitons... Indépendants.

Elle sourit en reprenant une gorgée.

-La vie est trop longue pour rester enfermé à jamais dans le carcan des bonnes moeurs, même celles des drows. le mercenariat en regrouperait tous les avantages, sans les inconvénients. Et vous messire, avaez vous une quelconque affectation en ces lieux?

Lorsque Nilhantar vint à critiquer ses méthodes de travail _ ou plutôt son mode de vie _ elle faillit en rire. Comme si elle ne savait pas d'hors et déjà tout ça... Toutes ces coutumes stupides et autres besoins qui la contraignaient de manière perpétuelle...

-Vous avez bien vu, messire... Cependant, cette vie me plaît. Pourquoi? Car je n'ai pas le besoin de supporter vos chers confrères pour autre choses que le besoin de la chair ou leur complots. Ils ne m'abrutissent pas de paroles et je n'ai pas à paraître comme une saite nitouche comme ces femmes de cour, à peine plus intelligentes que des humaines. En tant que mercenaire, j'ai le choix. e peux accepter cette vie mondaine et détestable en prenant les traits de la danseuse. Et en mission, je peux faire ce qui me chante, voir le sang couler à flot. Ce que je ne pourrais pas faire en étant à un stade plus élevé de la société, là où le paraître à plus d'importance que l'esprit. Quant à ces fameux idiots... Il m'est effectivement arrivé d'en rencontrer... Mais ils ne sont plus là pour le dire...

Elle sourit férocement au souvenir de leur vie s'échappant doucement à ses pieds... C'en avait été jouissif.

-Je n'ai pas pour habitude de servir des imbéciles, ceux-là s'en sont vite rendus compte...

Ilinsar sirota un instant son verre de sang, repensant à sa référence à sa propre personne. Ainsi, il aavit décidé de se dévoiler un peu plus, mais de manière discrète. Il fallait donc le rassurer un peu quant à la stabilité des mercenaires.

-Oh, rassurez-vous... Tant que vous précisez ce que vous attendez de ne nous et que vous tenez vos engagements sans duperie, les mercenaires vous resteront fidèles sans problème... Et avec un petit bonus, vous pourriez même vous en servir à tout moment, avec une simple lettre pour donner vos ordres... Nous sommes fidèles à la cause que nous servons... une fois que la sûreté est assurée... Peu de personnes ont la chance de pouvoir abtenir un contrat fait et de s'en sortir sans payer... ça n'arrive qu'au mercenaires les plus naïfs.

Elle fit tourner son breuvage dans son verre, admirant le chatoiement de la robe rouge sombre... Si savoureuse au regard...

-Ne pensez-vous pas messire que ceux qui se sont engagés volontairement sur cette voie ont déjà réfléchit à cette "mise à l'écart de la personnalité"? Bien sûr que si, et c'est pour cela que chacun a ses propres conditions d'emploi... Certains feront tout pour la nation drow, peu importe qui le leur demande. D'autres resteront tout de même plus indépendants, pour éviter de couler avec leur comanditaire.

Elle écouta ensuite avec attention ses affectations et sourit lorsqu'il glissa son sous-entedu sur ses "activités" souterraines, bien qu'il en parlât en termes simples et discrets. Sachant déjà avoir affaire à l'une des pointures du monde sous-terrain, elle ne pensait tout de même pas qu'il put avoir tant d'influence qu'il le laissait sous-entendre... Sa position n'était pas encore véritablement discernable, mêm si sa puissance s'en resssentait.

Ilinsar se retint de gifler le drow pour ses paroles venimeuses. D'où l'appelait-il "pauvre petite"? Ils avaient le même âge à une décenie près (et que pouvait signifier une décenie pour des drow?)... Il se contentait de lui faire ressentir le peu d'importance qu'elle pouvait représenter... Oh, oui, elle n'était rien, face à un noble renommé... Elle n'était rien...

Non. Elle était Ilinsar Veldrin. Et elle ne s'inclinerait pas face à un mâle, de quelque espèce fut-il.

-Je viens effectivement des basses couches de la société, là où l'on est libre de dire et penser ce que l'on souhaite. Il était d'ailleurs temps que cette conversation se termine et que vous révéliez votre vraie nature... L'hypocrisie de cette discussion aurait suffit à me donner des boutons si elle s'était poursuivie...

La jeune femme se leva et s'étira, tournant le dos à son interlocuteur.

-Les saintes nitouches ne m'inspirent que du mépris car elles ne font que comploter dans l'ombre, alors qu'à la lumière du jour elles montrent un visage soumis et souriant. Je les déteste pour leur mensonges et leurs tromperies qui els mènent au sommet sans autre garantie que des paroels creuses et des faux-semblants. Je ne supporte pas les cachotteries et les hypocrites. Ce monde ne m'intéresse pas. Je n'aime pas perdre mon temps en vaines paroles, seuls les actes comptent.

Ilinsar revêtit sa cape. Un bon contrat venait de lui échapper, à cause de sa franchise. mais elle n'avait jamais été douée dans les joutes verbales avec d'autres sombres... Le manque d'expérience, sûrement.

-Sur ce, messire, je vais vous laisser préparer vos mystérieux projets pour chercher un emploi chez un autre... un autre qui ne cherchera pas à m'embrouiller avec des sous-entendus inutiles à une bonne coopération. Bien le bonsoir et à jamais, sans doute...

La drow se détourna, sur ses gardes et quitta la pièce à grand pas. Tanpis pour l'argent. Et tanpis pour les gardes s'ils décidaient de l'arrêter maintenant. Le sang volerait ce soir, et demain serait un nouveau jour... Où elle apprendrait à se défendre avec sa langue, plutôt qu'avec ses armes. Au moins cet homme lui avait-il apprit cela, ce soir...

Sous la force de son coup de sang, Ilinsar ne se rendit pas compte qu'il la suivait. Pas avant qu'il ne saisisse son bras avec une force digne de tenailles et ne la traîne à nouveau dans le salon, le jetant presque au milieu de la pièce alors qu'il barrait la porte de sa personne. La jeune drow faillit se laisser aller à extérioriser sa révolte, jusqu'à ce qu'il parle.

Elle se tendit soudain en l'écoutant, surprise par cette manière qu'il eut un instant de parler de lui à la troisième personne pendant un court instant... Etait-elle donc tombée sur un skyzophrène? Double danger, elle s'éloigna très légèremeent par sécurité. Cependant, le Nhilantar habituel revint, jouant ectte fois la carte de la franchise, ce qui n'était pas pour lui déplaire, bien que cette franchise soit tout de même mesurée.

Ilinsar resta sur ses garde mais se détendit tout même magistralement. Il ne l'avait pas gardé ici pour la tuer ensuite, quoiqu'il y avait de forte chance que cela arrive si jamais elle venait à refuser, le cours normal des choses... Même si ce drow n'avais pas l'air de se soucier tant que ça du secret.

-A partir de ce point, je vous laisse partir si vous voulez... Je vous laisse choisir votre voie.

Elle le fixa un instant puis retourna s'asseoir sur l'un des sièges en croisant les jambes, totalement sérieuse.

-Croyez moi messire, si je ne savais pas tenir ma langue lors d'un contrat, je ne serais déjà plus de ce monde. Un mercenaire qui trahit son employeur ne vaut rien, et sa tête est rapidement prise en chasse par le reste de la "communauté" si l'on peut nous surnommer ainsi. La franchise, je ne la demande qu'à mes employeurs et ne l'emploie qu'avec eux. Rassuré?

Elle lui envoya un bref sourire narquois avant de poursuivre.

-Puis-je connaître l'idée générale de ce si vaste projet avant de vous soumettre une réponse quelconque? Si jamais je venais à refuser, soyez certain que j'aurai oublié cette conversation dans la semaine... Je n'aime pas m'encombrer de choses gênantes pour mon existence...

Ilinsar trempa tranquillement ses lèvres dans le vin, écoutant toujours avec attentionson hôte si étrange mais captivant. Elle se doutait que, par toutes les préacautions qu'il prenait, son projet n'était pas à prendre à la légère, loin de là. Cet homme était sérieux, et le fait qu'il se soit fait emprisonné la première fois, mais qu'il récidive... il était vraiment déterminé.

Et cette détermination lui plaisait.

Quant à sa franchise, elle se sentait gâtée. Malgré tous els visages qu'elle avait pu entrapercevoir en cette soirée, elle trouvait un point commun, cette volonté de changer et de juger les autres... Mais de sa propre main, comme un créateur de pantin...

Oui, elle le suivrait...

Surtout lorsqu'un projet pouvait aussi bien coller à ses propres ambitions d'aventures et de mouvement.

un seul détail la gênait un peu, la présence d'autres races. Mais bon, s'ils mettaient du leur pour ne pas paraître trop innocents ou naïfs, elle accepterait... Après tout, ce n'était pas tous els jours que l'on pouvait participer à un projet pareil.

Semer le chaos... une douce formule à ses oreilles...

La drow reprit une gorgée de vin, avant de répondre.

-Je dois dire que votre projet m'intéresse fortement, messire... Mieux que ça, il me convient. Par mes voyages en tant que danseuse, j'ai pu observer ces zones si calmes, empestant d'harmonie et d'amour, sans autre crainte que celle d'avoir de quoi manger pour la fin du mois... Et encore, ceci était pour els plus pauvres... Les riches ne nous craignent plus... Ils ont tout oublié de la terreur que nous leur inspirions et la menace drow n'est plus qu'un vague souvenir pour la moitié d'entre eux... Il faut que cela change... Car pendant que notre armée lèche ses blessures comme un chien peureux, enfermée dasn notre cité, les autres peuples prospèrent... Je ne peux pas le supporter...

Elle serra son verre.

-J'en ai assez de voir que le monde se refuse à changer de la main des autres... Être une mercenaire est un bien beau métier pour cela... Bien... Messire, quelle tâche souhaitriez-vous que j'accomplisse? Mais si elle n'est pas encore déterminée, envoyez moi un courrier à ma demeure ou par oiseau... Et j'agirais...

Ilinsar l'observa tranquillement alors qu'il semblait se perdre dans d'obscures pensées. De même, elle réfléchissait. Ce drow, enfin un, avait une partie de ses opinions et désirs qui correspondaient aux siens. D'autres, bien sûr, avaient soulevé des hypothèses ou des suggestions... Mais aucun n'avait eu le cran ou les moyens de la faire, chose que Nhilantar pouvait faire. Oui, elle avait enfin rencontré une personne qui serait capable de réaliser son rêve, car, elle ne doutait absolument pas de son échec si elle avait tenté le coup elle-même. Il lui manquait bien trop de choses: des contacts, de l'influence, et surtout, cet art de manier les mots.

La drow sourit pour elle-même. Dire que quelques heures auparavant, elle aurait nié toute supériorité d'un mâle sur sa personne... A croire qu'on ne cessait jamais de grandir...

Je ne sais pas encore ce que sera votre tâche... Dites-vous juste que dans les jours prochains, une semaine tout au plus, nous devrons partir, nous mettre en route, c'est tout ce que je peux vous dire pour l'heure.

La voix de son hôte la rappela soudain sur terre. Un départ, donc... Avec l'hiver qui s'annonçait, il valait mieux qu'elle fasse attention à sa couverture... une danseuse ne voyageait guère l'hiver, à moins d'être convoquée par d'importantes autorités... Méfiance, donc, il ne fallait pas qu'elle soit démasquée.

Elle le regarda sourire à son tour, comme s'il venait de penser à quelque chose d'amusant...

Et ne vous inquiétez pas pour ce monde... Pour Elda l'endormi... Il se réveillera bientôt, quand nous aurons préparé son réveil en la Péninsule, mes relations sauront ce qui se préparent et de ce que nous ferons viendra l'éveil... Vous qui n'aimez pas cette situation, vous serez l'une des actrices du changement.

La jeune femme sourit à son tour et se leva de son siège. Cette fois, c'était un sourire sincère d'amusement et de plaisir. Un loup parmi es loup... Voilà ce à quoi il lui faisait penser.

-Vous m'en voyez ravie, messire... Enfin, puisque nous pouvons à présent nous considérer comme complices, ou tout du moins liés par un contrat, me permettez vous de me tutoyer? Ce serait plus simple. Quant au départ... Vous n'avez qu'à me faire signe, je vous rejoindrais au plus vite. Dois-je me procurer une monture, ou préférez-vous que nous nous déplacions à pied, que je prépare le nécessaire?

Elle préférait donc le tutoiement ? Si il ne se l'accorderait pas, n'ayant guère envie d'être trop familier avec elle, elle n'était qu'une mercenaire à ses yeux, certes une alliée désormais pour ses projets à venir, et celle ci ne serait pas compliquée à contenter, au vue de ses goûts pour l'action et l'aventure, les voyages, son désir de voir les choses changer, elle ne serait pas de celle qui le trahirait tant que tout allait dans le bon sens.
Le fait qu'elle se soit levée suggérait en tout cas qu'elle ait comprit, comme lui que la discussion arrivait à son terme... Il se leva à son tour et se dirigea vers le meuble de tout à l'heure et en sortie une nouvelle bourse, en vérifia le contenu et se mit à parler, remettant en place les affaires en même temps.

Si cela vous facilite la vie, vous pourrez me tutoyer, il n'y a aucun problème avec cela, je ne m'en offenserais pas, mais si cela ne vous dérange pas, j'en resterais au vouvoiement.

Il se retourna vers elle et s'approcha, lui tendant la bourse contenant une vingtaine d'écus, sans doute bien plus qu'elle n'aurait pu demander pour le simple service de danseuse, mais c'était un peu plus presque en remerciement par avance des services à venir.

Pour le départ, vous aurez un message de ma part quand j'aurais presque totalement terminé les préparatifs, que je saurais donc moi-même avec précision la date.

Il se dirigea vers la porte du grand salon, l'ouvrant, l'invitant poliment au départ avant d'ajouter.

Ne vous occupez pas de la monture, des provisions, de ce genre de détails, tout sera réglé, n'ayez crainte... Tout ce que vous aurez à préparer, ce sont vos affaires, vêtement, équipements et je suppose armes, c'est tout ce dont vous avez à vous soucier.

Il marqua un temps d'arrêt avant de conclure.

Ce fut en tout cas un plaisir de vous accueillir en ma demeure, profiter de vos talents... Et puis, à bientôt pour notre future collaboration, chère Ilinsar.

[Je termine là, je te laisse conclure :)]

La drow enfila sa cape, dissimulant ses voiles et autres caractéristiques permettant de l'identifier sous le lourd tissu sombre. Elle empocha silencieusement la bourse, calculant mentalement la somme au poids des pièces et la dissimula parmi ses vêtements. On n'était jamais trop prudent, avec de l'argent...

Pour le départ, vous aurez un message de ma part quand j'aurais presque totalement terminé les préparatifs, que je saurais donc moi-même avec précision la date.

Elle aquiesça et se dirigea vers la porte, qu'il tint galament pour lui faire comprendre son autorisation à partir. Encore quelques phrases et elle franchit l'ouverture.

Ce fut en tout cas un plaisir de vous accueillir en ma demeure, profiter de vos talents... Et puis, à bientôt pour notre future collaboration, chère Ilinsar.

-Moi de même, Nhilantar... A très bientôt...

Elle lui fit un petit signe de main sans se retourner, quittant la demeure d'un pas souple et léger, son pas de danseuse. Bientôt, elle participerait à cette action qui changerait ce monde... Bientôt, elle pourrait voir le sang couler à flot et la crainte emplir des centaines de regards... Très bientôt...

Elle franchit le portail sans encombre mais stoppa devant le corps mutilé de son musicien. Comment s'appelait-il, déjà? Aucune importance... Ilinsar saisit le col de sa cape et e traîna à sa suite, sans tenir aucunement compte de ses gémissements de douleurs et de ses lamentations quant à la perte de ses instruments... Elle se glissa dans les ténèbres d'Elda, rêvassant déjà à ce rêve inachevé qui trouverait un accomplissement proche... Enfin, après tant d'années... à rechercher la liberté et le sang versé en offrande... tout allait changer...

Son rire lui échappa d'un seul coup, alors qu'elle délaissait son partenaire musicien devant sa boutique et regagnait sa demeure. Enfin...

Oui bientôt... très bientôt... La vie changerait pour tout ce monde...

Et rien ne serait comme avant...