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| Vyl Thanat’Khor [Veldruk de la Dothka] | |
| | Auteur | Message |
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Vyl Thanat'Khor
Drow
Nombre de messages : 78 Âge : 36 Date d'inscription : 12/09/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Vyl Thanat’Khor [Veldruk de la Dothka] Dim 13 Sep 2009 - 0:49 | |
| PRENOM : Vyl
NOM : Thanat’Khor
AGE : 140 ans
SEXE : féminin
RACE : DROW
PARTICULARITES :
Vyl célèbre ses victoires par des tatouages chamarrés qui ornent sa peau sombre. Des Cobras de feu se dressant de toute leur taille, leur cou gonflé par la fureur s’étalant sur ses hautes pommettes, aux chimères hérissées au creux de ses reins, tout son corps est éclaboussé de violentes couleurs. Entièrement nue, elle semble parée de bijoux fabuleux qui explosent sur le satin noir de sa peau nacrée, et reflètent avec force le moindre trait de lumière.
ALIGNEMENT : Chaotique / Mauvaise
METIER : Respectable et redoutée membre du Corps de la Dothka
CLASSE D’ARME : Arme à distance / combat rapproché
EQUIPEMENT :
Furtivité et vitesse constituent d’importants gages de survie lorsque, comme Vyl Thanat’Khor, le Barra en personne vous a envoyé combattre au cœur même du territoire de l’ennemi, si loin des terres dévastées, refuge de votre Race.
Il avait fallu se contenter du strict nécessaire pour conserver toutes ses chances de revoir le Puy. Puiser dans la lave en fusion de ses souvenirs pour n’emporter avec soi que les seuls instruments de son plaisir brutal.
L’arc bien sûr. L’arme révérée de sa prime jeunesse. Celle qui l’extirpa à jamais de la fange d’une naissance trop basse. L’arc elfique, taillé dans la veine dure d’un bois noir, plus solide que les plus solides des alliages, léger et souple comme la branche maîtresse d’un saule. Si grand qu’il la dépasse d’une main. Si léger qu’il lui arrive de l’oublier lorsqu’elle s’enfonce sous la futaie. L’arc qui fait corps avec elle. La prolongation de son bras, certes, mais aussi de sa volonté implacable.
Un carquois de cuir a trouvé sa place au creux de ses omoplates. Il renferme des flèches aux pointes extravagantes qui se fichent dans les chairs et ne peuvent être extraites qu’au prix de trop profondes blessures. Il n’est pas rare que si la mort boude au moment de l’impact, elle revienne sur ses pas plusieurs lunes plus tard, fauchant l’âme d’une victime dévorée par la souffrance et la fièvre.
Deux coutelas à lame courbe s’entrecroisent dans son dos. Elle aime à les manier ensemble, les unissant dans la même danse sensuelle et meurtrière, quand il n’est plus possible d’éviter l’affrontement au contact.
L’armure de Vyl est réduite à sa plus simple expression.
Consciente que sa beauté vénéneuse reste la plus acérée de ses armes, la Drow combat presque nue tant son équipement peine à dissimuler ses formes parfaites.
Ses seins hauts, arrogants, sont enserrés dans une cuirasse de cuir tanné, noir et mat, renforcée dans la doublure par des lattes d’acier forgées dans la lave par les forgerons noirs du Puy. Une cuirasse qui laisse son ventre, ses épaules et ses bras entièrement nus.
Ses chausses, retenues par une large ceinture soulignant sa taille fine, s’arrêtent haut sur ses cuisses, l’autorisant à jouir de toute l’amplitude de ses longues jambes taillées pour la course.
Vyl porte des cnémides par-dessus des demies bottes souples. Comme ses bracelets lacés sur la moitié de ses avants bras, ces protections de cuir et d’acier lui permettent de parer les coups de l’ennemi, et se révèlent des armes meurtrières dans les combats à mains nues.
Dressée dès son plus jeune age à endurer la morsure du froid comme la brûlure du soleil, Vyl se drape dans une large cape à capuche, un vêtement coupé dans l’un de ces tissus maléfiques qui s’imprègnent des couleurs et des textures de l’environnement, soustrayant son propriétaire à la vue du monde pour peu que ce dernier ne conserve une totale immobilité et que les yeux ennemis ne s’approchent pas à plus de dix pas de son refuge.
Ne pas oublier le stylet glissé dans l’une de ses cnémides, ni les quelques sachets de poudre remisés dans l’épaisseur de la ceinture. Car Vyl entretient avec les poisons une intimité toute particulière, au point qu’il lui arrive parfois, pour goûter à des plaisirs plus forts, de s’administrer à elle-même d’infimes quantités de ses mixtures.
Description physique :
Un mètre quatre vingt de muscles longs et fins moulés dans le fourreau d’ébène d’une peau sombre aux reflets moirés.
Voilà Vyl Thanat’Khor qui s’avance.
Comme toutes les Drows, Vyl resplendit d’une féminité féline empreinte tout à la fois de sensualité et de puissance. Sa silhouette approche de la perfection de sa Race : longiligne, épaules larges et galbées, musculature omniprésente mais à peine marquée, seins hauts, fermes et pigeonnant naturellement, taille minimaliste, cambrure arrogante des reins magnifiant les rondeurs des fesses, cuisses pleines et attaches fines. Un hymne au désir qui irradie d’un charisme charnel irrésistible.
Lorsqu’on contemple stupéfait ses longues mains aux doigts fuselés, on a peine à admettre que de telles merveilles ciselées par la Nature ne soient rien d’autres que des instruments de plaisir ou de mort.
Vyl est taillée pour l’endurance et la course. Elle sait marcher sans manger ni dormir pendant une lune, et à destination, se lancer dans la mêlée pour combattre des heures durant.
Son visage est celui d’une jeune femme dans sa plénitude. Son nez court et ses mâchoires carrées trahissent la détermination sans faille qui l’habite.
Des yeux roses aux reflets violines illuminent ses traits et compensent l’austérité de sa mine. Une austérité qui s’éclipse dès la promesse du combat pour laisser la place à ce sourire cruel et ravageur qui vous saisit au ventre, entre envie et terreur.
Vyl porte ses cheveux immaculés en une longue et lourde natte qui bat ses reins. Une lourde natte tressée de fils d’acier. La dernière de ses armes, mais certainement pas la moindre d’entre elles.
Description mentale :
Cyclothymique et imprévisible.
Deux traits dominants de cette personnalité complexe, presque schizophrène.
Frustrée par sa naissance des privilèges d’un rang acceptable, dévorée par une ambition malsaine, Vyl Thanat’Khor est le jouet de ses pulsions et de ses obsessions. Difficile pour elle d’admettre que le beau fruit qu’elle convoite puisse être cueilli par un autre qu’elle.
Pourtant, erratique et velléitaire, elle ne se donne pas les moyens de sa conquête.
Trop souvent, par manque de rigueur et d’application, ou par précipitation, elle passe à côté de l’essentiel.
Jamais elle n’admettra qu’elle puisse avoir la moindre responsabilité dans les échecs cuisants qu’elle a essuyés. La faute aux autres ! Ces autres à qui elle voue une haine absolue et profonde, qui la dégoûtent et la révulsent.
Tiraillée, elle oscille entre mélancolie et exaltation, passant d’un état à l’autre parfois en quelques minutes. Une mélancolie qui la pousse impitoyablement vers l’autodestruction sous toutes ses formes. Comme pour se châtier de n’être jamais à la hauteur de ses espérances.
La convoitise domine tous ses autres sentiments. Vyl désire toujours ce qu’elle n’a pas et que les autres possèdent : un bien, un titre, la reconnaissance, un Drow ou une Drow. Et lorsqu’elle parvient à ses fins, elle n’aime rien plus que détruire ce qu’elle a gagné.
Il n’y a que sur le champ de bataille et dans le combat que Vyl Thanat’Khor parvienne à atteindre une certaine plénitude. Elle aime l’engagement et le danger. Elle aime pister et traquer ses proies, harceler l’ennemi jusqu’à la folie. Elle aime l’odeur mêlée du sang, de la sueur et de la peur, et se repaît avec une délectation proche de la jouissance des exhalaisons de la mort.
Doit-on parler ici de la bisexualité dévorante de cette Guerrière ? Et de cette propension à goûter sans retenue à tout ce que sa Race comme les autres Races offrent comme raffinements dans la douleur comme dans la jouissance ? Difficile de dévoiler cette part de sa personnalité, car ceux qui ont partagé avec elle l’extase ne peuvent plus en témoigner…
Dernière édition par Vyl Thanat'Khor le Ven 15 Jan 2010 - 1:52, édité 3 fois |
| | | Vyl Thanat'Khor
Drow
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| Sujet: Re: Vyl Thanat’Khor [Veldruk de la Dothka] Dim 13 Sep 2009 - 1:02 | |
| HISTOIRE :
La fange…
La fange âcre des porcheries du Puy d’Elda…
C’est dans ce fleuve aux eaux tranquilles et pestilentielles que, dès ma prime apparition à ce monde, j’aurais pu choir la tête la première si ma génitrice, Xsi, - Natha la maudisse ! -, n’avait pas interrompu sa corvée à temps pour aller mettre bas sur la paille des écuries.
Xsi la débauchée n’a jamais pu me dire quel Drow était mon père. Cette question sans réponse a forgé ma curiosité des mâles de ma Race, curiosité que je crains de ne jamais pouvoir étancher.
Comme je ne parviens toujours pas à me laver de l’odeur des porcs qui, si elle a abandonné mon corps depuis de très longues années, souille à jamais mon âme…
(...)
L’enfant Drow est une richesse.
Mais Xsi avait pour moi d’autres plans et j’ai très vite rejoint les hordes d’enfants difformes et infirmes qui hantent les profondeurs de la Grande Cité, à proximité des cachots.
Les autres, ceux auxquels Kiran, dans sa divine mansuétude, a épargné l’humiliation d’une tare physique, sont souvent vendus aux Drows les plus riches. Il n’est guère d’attachement ni de pitié derrière ces adoptions négociées à prix d’or ou à coups de dague. Juste la fierté égoïste de pouvoir exhiber un héritier, ou de jouir d’un esclave ou d’un exutoire.
Uriz a voulu que ce destin me soit refusé, et, très honnêtement, je ne sais que penser : chance ou mauvaise fortune ?
Tout ce que je sais, c’est que j’allais grossir le rang des laissés pour compte et que mon enfance, si elle fut laborieuse, n’en resta pas moins insouciante.
Déjà, ma beauté me distinguait des autres. Et si Xsi s’employait à me draper dans la toile d’un sac dans lequel elle avait cousu une balle de foin qui me faisait une bosse dans le dos, c’était pour me tenir éloignée de toutes les convoitises. Combien de fois des hiérarques m’ont-ils saisi le visage entre leurs doigts parfumés pour contempler mon visage, et repoussée à coups de pieds à la vue de ma bosse ? Je ne saurais le dire.
Comme je ne m’explique pas comment j’ai pu passer à travers tous les dangers de l’enfance. Combien ont été battus, violés, estropiés par jeu ou par vice ? Je me rappelle Zmatöh, qu’une jambe plus courte que l’autre faisait affreusement boiter, foulé aux pieds des chevaux des Cavaliers partant en manœuvre, certains revenant sur leurs pas pour piétiner encore et encore sa dépouille dérisoire ; Teidar, la borgne, morte d’avoir servi de cible à ceux de Luth’Elghinn, misérable enjeu entre arbalétriers égrillards ; et Dinanelie la Blanche aux yeux couleur de givre forcée par des soudards et empalée sur une lance…
C’était la vie des miséreux, des laissés pour compte, de ceux qui n’avaient de Drow que le sang, et que le sort avait privé des qualités physiques nécessaires pour partager l’honneur glané sur les champs de bataille. Et nul ne se souciait guère de ces péripéties qui jalonnaient nos mornes existences. Déjà, la Race parlait en nous, et nous nous étripions à coup de silex pour les meilleurs morceaux d’un maigre festin…
Certains accusaient Xsi de me protéger par amour, et se gaussaient de sa faiblesse. L’amour est un avilissement. Mais moi qui la connais bien mieux que quiconque, je sais qu’elle n’avait pas pour moi le moindre sentiment. En m’affublant de cette infirmité factice, elle me volait habilement toute chance de ne quitter jamais les porcheries. Comment aurait-elle pu accepter que j’aie ce qu’elle n’avait pas eu, elle : l’espoir de meilleurs lendemains. Et me couper de toute espérance, étouffer mon destin dans l’œuf, fut longtemps pour elle le plus suave des plaisirs…
(...)
Pourtant Uriz allait me donner une chance et j’allais la saisir.
Ce printemps là, mon corps se transformait. Je poussais comme une mauvaise herbe prisonnière dans la crevasse d’un rocher.
J’avais été repérée par les soldats du Guet et enrôlée de force pour trimer dans les geôles du Puy.
Sous le fouet, je participais à toutes les corvées. Même les plus inattendues. Comme dépecer les corps des prisonniers et porter les morceaux sur les promontoires rocheux où les oiseaux de proie venaient se repaître des restes des cadavres.
En cela, les captifs ne subissaient pas un sort plus noir que ceux des Drows des basses classes. Dans cette fournaise qu’est le Puy, toute en roche et lave figée pour l’éternité, impossible de trouver suffisamment de terre meuble pour creuser une tombe. Et lorsque ta bourse ne te permet pas d’acheter un fagot pour brûler tes morts, il ne te reste plus qu’à faire confiance aux prédateurs.
Je m’acquittais de cette tâche avec jubilation et émerveillement. Les premiers Nains, Hommes et Elfes que j’ai rencontrés, c’est là, dépouilles exsangues et mutilées par la torture.
Ce matin là, je tranchais, coupait, sciait avec application quand un soldat me surprit à ma besogne. Loin d’être rebuté par ma bosse factice, il vint se presser contre moi et je compris que je devais dire adieu à ma belle innocence.
Lorsqu’il arracha mes haillons et découvrit mon corps sans tare, sa concupiscence flamba comme un feu d’huile et j’en fus quitte pour un viol brutal et dégradant, face écrasée sur la poitrine béante et velue du cadavre d’un Nain au poil rouge.
Son affaire faite, ce porc, - Kiran l’emporte ! -, s’abandonna un instant de trop et, saisissant mon couteau à viande, je m’employai d’un geste preste à le débarrasser de la chose qui m’avait salie. Pendant qu’il gueulait, tentant de retenir, les mains plaquées sur son entrejambe, le sang qui giclait entre ses doigts, je prenais son barda et m’enfuyais à toutes jambes, gagnant l’endroit où nul ne viendrait jamais me chercher : mes porcheries natales.
Là, je contemplais mon premier butin de guerre et je trouvais un arc. Un arc court, certainement manufacturé par un Homme pour la chasse plus que pour la guerre. Un arc et sa volée de flèches. De méchantes flèches à la pointe durcie au feu.
J’étais fascinée.
Je laissais derrière moi les corvées, les porcheries et les geôles.
De souillon, je devenais chasseresse. J’allais chercher ma pitance, arpentant seule les pentes volcaniques du Puy, abattant coyotes et vautours. Puis je vendais la viande contre quelques pièces de cuivre.
Je prenais toujours soin de retrouver mes flèches, redressant leur pointe émoussée sur une pierre plate et poreuse. Car je n’aurais jamais eu la chance d’en retrouver d’autres si par mégarde j’égarais celles là. A une exception près, je les ai toutes encore. Comme des talismans…
J’aimais tirer à l’arc.
Au point de m’entraîner, encore et encore.
Nul ne m’approchait plus. L’arme me préservait contre tous. Je dormais avec elle et elle ne quittait plus mon dos. Je sommeillais flèches au poing, protégeant mon intégrité en me servant d’elle comme de poignards. Au point que l’arc et moi, bientôt, ne firent plus qu’une seule et même personne.
(...)
J’avais à peine 75 ans lorsque je rencontrai Il Oxzren.
Comment ne pas me souvenir de ce jour ? Ce fut celui de ma véritable naissance. Six flèches étaient fichées dans le sol, à mes pieds, et je m’exerçais à les décocher l’une après l’autre aussi vite qu’il m’était possible. J’avais pris pour cible un vieux chien auquel j’avais pris le soin de briser une patte pour faire durer mon plaisir.
Quelques soldats du Luth’Elghinn s’en revenaient d’un raid. Et parmi eux, le magnifique Il Oxzren, alors Veldruks des Archers.
Comme mes haillons me gênaient, j’avais pris l’habitude de rabattre le haut de mon vêtement sur ma taille et tirait seins nus. J’aimais le contact de la corde sur ma peau. Et j’aimais encore davantage la brûlure des regards s’attardant sur mes formes, la noire concupiscence que mon corps allumait.
Oxzren arrêta sa troupe et alors que j’allais tirer la sixième flèche, il banda son arc. Sa pointe d’acier coupa en deux mon propre projectile avant qu’il n’achève le molosse estropié. Les Drows s’esclaffèrent. Je jure devant Meingal’ que si j’avais eu une dernière flèche, j’aurais essayé de le tuer tant son geste m’avait rendu folle de fureur. Comment ce porc osait-il me priver de ma performance ?
Mais Oxzren m’ordonna d’un geste de la main de rejoindre la colonne, et je m’exécutais promptement, sans broncher, sûre qu’il m’aurait clouée à la montagne si j’avais fait mine de refuser son invitation.
Pendant plus de dix années, je fus la putain de Il Oxzren.
Je mentirais en disant qu’il abusait de moi tant mon désir de lui était puissant. Mais j’avais compris que si je ne me refusais pas à Oxzren, son appétit de moi aurait bien vite décliné. Et je ne pouvais me passer du délice des supplices et des caresses qu’il me prodiguait sans compter. De temps à autre, il m’offrait en récompense à l’un de ses hommes et admirait la scène. Rien ne me rebutait si c’était pour lui complaire.
Mais les instants que j’aimais le plus, ce sont ceux passés à l’entraînement avec lui. Car le Veldruks avait jaugé mes aptitudes à l’arc, et comme un artisan consciencieux, il forgeait mon talent naturel, jour après jour. Même le fouet, les injures et les imprécations avaient la saveur du miel lorsqu’il s’agissait de tirer à l’arc.
Le jour de mes 90 ans, l’officier me convoqua devant les meilleurs éléments du Corps prestigieux du Luth’Elghinn.
Et je devins Archer.
A partir de ce moment, Oxzren, malgré mes suppliques, ne me toucha plus jamais.
J’en pleurais de dépit et de rage pendant quelques jours, et me consolait bien vite avec la troupe.
(...)
Débutèrent alors les années de pillage et d’escarmouches.
Le Puy vivait du fruit des raids incessants que nous menions contre les autres Races. Le Drow est né pour la guerre. Il est un bien piètre fermier. Les porcheries du Puy ne suffisaient pas à étancher sa faim. Heureusement pour nous, les peuples inférieurs s’adonnaient avec un art consommé à l’élevage et à la culture. Il n’y avait qu’à nous servir. Les plus courageux d’entre nos ennemis se dressaient contre nous pour tenter de protéger leurs richesses. En cela, il comblait nos désirs les plus fous. Et nous faisions la guerre, laissant derrière nous des traînées de feu et de sang.
Souvent, le Luth’Elghinn se positionnait à portée de flèches du village à razzier, et nous commentions les charges meurtrières des fantassins du Sartglin. Nous couvrions leur retraite, clouant les paysans dans leur glèbe sous des volées de flèches qui masquaient un instant la lumière de la lune.
Les raids portaient jusqu’au cœur de la Forêt d’Aduram, à la lisière de la grande plaine d’Atral. Parfois, nous nous enfoncions dans la Forêt d’Anaeh, longeant la côte septentrionale du Lac d’Uraal. Suffisamment de guerriers pour mettre à mal les populations locales. Suffisamment peu pour qu’Elfes et Hommes ne lèvent pas des armées entières pour marcher sur les Terres Arides en représailles. Nos actions organisées se devaient de passer pour l’initiative de bandes Draws faméliques et isolées. Mais le plus souvent, ce sont les Terres Incertaines du nord ouest qui servaient de théâtre à nos embuscades. Et nous n’épargnions pas les nôtres s’ils avaient quelques biens à dérober…
Pour chaque village qui tombait sous nos coups, je me faisais offrir un nouveau tatouage par l’amant d’une nuit. J’aimais me prélasser sous les piqûres du tatoueur, fumant des herbes rares qui m’entraînaient vers d’autres univers, vers d’autres carnages écarlates.
Beaux jours que ceux durant lesquels je ne pensais à rien d’autre qu’à la précision de mon tir, à la justesse de mon geste. Epoque bénie que celle où je ne pensais qu’à l’éradication de nos ennemis et à la gloire des Draws. De retour au Puy d’Elda, soldat exemplaire, je me retirais sagement entre les quatre murs de la garnison et me consacrait toute entière à l’entraînement de mon corps.
(...)
Lorsque Lyp Ivilth fut promue au grade de caporal, alors même qu’elle avait dix ans de moins que moi, un mal étrange s’empara de moi.
J’allais me plaindre à Oxzren de cette injustice patente, et il me reçut à coup de ceinturon. On m’expliqua que Lyp jouissait d’un sens tactique qui me faisait défaut, et que si mon tir était plus précis que le sien, il n’en restait pas moins qu’elle avait, elle, toutes les aptitudes requises pour mener les archers à la bataille.
Le dégoût m’envahit. Dégoût de moi-même et des autres. Mon âme se rembrunit. La guerre n’avait plus la même saveur. Et très vite, Ivilth devint ma cible. Je la surveillais jour et nuit, traquant la moindre de ses habitudes. Lorsqu’elle mourut inopinément au combat, une flèche de bois à la pointe durcie au feu en pleine tête, le Corps du Luth’Elghinn tout entier salua la départ d’un véritable chef. Seul Oxzren nourrissait des doutes quant aux circonstances de sa mort. Je le lisais dans l’intensité de son regard quand mon chemin croisait le sien. Comme s’il avait voulu pénétrer mon âme pour y lire à livre ouvert.
Oxzren me punit d’une bien singulière façon. Il me convoqua un matin avec Yommez Ol’hean, une jeune Draw de 95 ans, fraîchement enrôlée. En me toisant, plein de morgue, il la nomma en remplacement de Lyp Ivilth et la confia à mes bons soins. Il me fit comprendre que ma vie dépendait de celle de cette jeunesse, et que ma mission consistait dorénavant à veiller sur elle jours et nuits. L’autre se pourléchait d’avance, sourire entendu peint sur ses lèvres charnues.
Le soir, je poussais du pied la porte de la plus prestigieuse maison des plaisirs du Puy et m’y donnait en pâture à sa clientèle. Cette habitude ne me quitte plus depuis, chaque fois que le découragement m’envahit.
(...)
Mais toujours survient l’opportunité qu’il convient de saisir.
Yommez n’était pas seulement une amante insatiable. Courageuse en diable, elle se portait trop souvent à l’avant des combats, mettant ses jours en péril plus que celui de ses soldats dont elle se souciait comme d’une guigne. Et chaque fois je devais lui offrir ma vie comme bouclier.
Lorsqu’un cavalier humain la chargea dans le dos, je dus une nouvelle fois m’interposer, le précipitant au bas de sa monture. Le porc maniait l’épée avec souplesse et vigueur. Et je dus faire face armée du seul stylet que je cache toujours dans ma cnémide. Je fus blessée ce jour là : à la cuisse et à l’aine, mais je le saignai proprement.
De retour au bivouac, la tête du cavalier nouée à ma ceinture comme un trophée sanguinolent, je fus acclamée par les soldats du Sartglin, pourtant rompus au carnage. Et Yommez Ol’hean m'enivra de sa fébrile tendresse.
Alors que je m’attendais à quelque promotion, Il Oxzren me recommanda chaudement à Trilith, le meilleur officier du Sartglin. Et je compris que je devais quitter le Luth’Elghinn le jour même.
J’avais 135 ans et 45 ans de service actif ! Je plantais ma flèche dans un anneau à deux cents pas ! Et voilà que je rejoignais les rangs des forces de l’avant alors même que je ne savais pas manier une épée !
Maigre consolation : Yommez mourut trois lunes plus tard, victime de ses sempiternelles imprudences.
(...)
Trilith m’accueillit sans chaleur.
Je compris vite que Oxzren m’avait saquée, et que je serai incessamment envoyée en première ligne malgré mon manque d’entraînement. Ce chien galeux voulait ma mort.
Le maître d’arme me forma en trois lunes aux rudiments du maniement de l’épée : il n’avait que faire d’une béjaune sans attache. Il n’aurait pas parié un crachat sur ma tête. Il me rendit au service, couturée des plaies qu’il m’infligea durant ces séances interminables qu’il m’infligea sans passion.
Revenant sans une égratignure de mon premier raid en tant que soldat du Sartglin, je me fis tatouer les deux serpents de feu qui brûlent depuis sur mon visage. J’avais goûté à l’excitation des corps à corps. L’agonie des mes victimes avait réveillé en moi de nouvelles jouissances, et déjà je rêvais d’en découdre encore et encore.
Comme je l’avais fait pour l’arc dans ma prime jeunesse, je décidai de me former seule à l’épée et au combat à mains nues. J’eus quelques maîtres qui, en échange de ma chaleur, m’enseignèrent. Et les embuscades fignolèrent ma formation.
Mais je me consumai d’une rage intérieure qui ne s’endormait plus. Sur le terrain, elle me donnait la force et le courage : je ne pouvais plus arrêter ma main et je m’acharnais même sur les cadavres de mes ennemis. La nuit, je me réveillai en hurlant de colère. Rien ne parvenait plus à me satisfaire. Ni mes nuits dans les bordels du Puy, ni les volutes des paradis artificiels, ni l’ivresse et l’oubli de soi.
Oxzren !
Je voulais le voir mort. L’entendre gémir. Me supplier. L’obsession se lova sous mon crâne. Rongée par la fièvre, je errais dans les quartiers obscurs du Puy d’Elda à la recherche d’une réponse à la seule question qui revêtait pour moi une once d’importance : comment assassiner un Veldruks sans risquer l’exécution ?
La solution vint vers moi sous la forme d’une carcasse brisée par les années qui m’apprit la magie des substances. Je lui donnais tout mon or, et en échange elle me confia quelques bribes de son immense savoir faire.
Poudres et élixirs eurent vite raison de ma fortune.
Mais j’avais une nouvelle corde à mon arc. Et j’en profitai pour assouvir ma vengeance.
Tuer un archer, - peut-être le meilleur d’entre eux -, sans l’approcher, sans arme ? Rien de plus facile !
La nuit où nous partîmes empoisonner le Lac Uraal, je me rabaissais à faire quelques avances à Il Oxzren. Constant dans ses choix, il me repoussa, mais j’eus au moins le temps d’effleurer la corde de son arc et d’y laisser quelques traces d’un merveilleux onguent de ma fabrication. Mon cadeau…
Qui a tiré à l’arc sait que la corde, dure et coupante, entame superficiellement la peau des doigts les plus calleux. Après avoir tiré plusieurs flèches, Oxzren ressentit de violentes douleurs dans la poitrine. Certains disent qu’il s’étouffa en mangeant. D’autres, que son cœur explosa. Mais quelle que soit la version, ce porc agonisa trois jours et trois nuits avant de s’éteindre.
Point d’enquête !
Chez les Draws, la haine est coutumière, et les règlements de compte, nombreux. On incrimina quelques Archers et Arbalétriers ambitieux qu’on décapita pour l’exemple sans le moindre commencement de preuve, et on oublia bien vite Il Oxzren…
(...)
Une lune après sa mort, je fus convoquée par un officier du Karliik Glenn, le très respecté Brylyan Naerth.
Ses révélations me foudroyèrent sur place.
Il m’apprit que Oxzren, conscient de ma valeur, m’avait personnellement recommandée pour rejoindre les rangs de la prestigieuse Dothka. Oxzren soulignait qu’il avait directement veillé à ma formation. Archer émérite du Corps du Luth’Elghinn, Soldat talentueux du Sartglin, j’avais, selon lui, acquis une expérience d’exception qui me désignait naturellement pour les missions d’espionnage et de reconnaissance. Et Karliik Glenn venait de donner son accord !
J’étais assommée.
Je passai cette nuit là et beaucoup d’autres après elle à m’enivrer. J’avais assassiné mon seul véritable allié en ce monde. Et pour la première fois depuis soixante cinq ans, je me retrouvais absolument seule.
Le Guet me ramassa un matin, nue dans la fange des porcheries du Puy d’Elda. Je ne me rappelais plus ce qui m’avait conduit là, mais je ne pus m’empêcher de penser que l’âme de Il Oxzren y était pour quelque chose…
(...)
Il fait froid ce soir.
Drapée dans ma cape, capuche relevée, immobile sous les arbres, je contemple cette chaumière à l’orée de la Plaine d’Atral, sur la rive ouest de la Sirilya. Sept Humains y vivent. Du moins, plus que six depuis que j’ai égorgé le plus vieux des enfants, un presque homme avec du duvet sous le nez…
Ils ne le savent pas encore là bas…
J’ai dans la bouche le goût de la merde des porcheries du Puy. Et au cœur, une fureur sans nulle autre pareille. Le passé resurgit tel un nauséabond remugle.
Le Barra m’a envoyée loin dans les lignes ennemies. Sans d’autres instructions que cette phrase qui trotte dans ma tête : « Enfonce toi au plus profond, et porte la mort. Tue femmes, enfants, vieillards. Enfonce leur dans la gorge l’effroi et glace leur cœur. Frappe et disparaît. Que tes meurtres soient exemplaires. Qu’ils frappent les esprits. Quand j’aurai besoin de toi, je te ferai signe ».
Pourquoi cette mise à l’écart ?
Pourquoi cette condamnation à la solitude ?
Les Draws partent en campagne et moi, je cours la forêt. Pas un seul ennemi à la mesure de mon art. Des paysans. Parfois, quelques aventuriers. Il y a des lunes que je n’ai pas rencontré l’un de mes semblables. Je erre comme un fantôme…
La cheminée de la bâtisse au toit de chaume fume abondamment.
Oh…
Le père vient de sortir avec son fils. Le plus petit.
Je saisis mon arc, encoche ma flèche.
Dans un silence absolu, je bande mon arc et ajuste mon tir…
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Comment trouves-tu le forum : Idéal parce que foisonnant et animé ! Je suis émerveillée par la densité et la qualité du BG !
Comment as-tu connu le forum : en recherchant un terrain de jeu sur Google.
Crédit avatar et signature : (?) |
| | | Astéride de Valis
Ancien
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| Sujet: Re: Vyl Thanat’Khor [Veldruk de la Dothka] Mar 15 Sep 2009 - 13:20 | |
| Bonjour ! Alors je dois dire que j'aime beaucoup cette fiche, bien que je ne puisse m'empecher de tiquer sur ton enfance. Sachant quelle adoration porte les parents a leur enfant chez les drows, il est difficile d'imaginer que l'un d'entre eux puisse l'abandonner...Ceci dit, tu as bien contourner l'obstacle, il est vrai que les drows n'apprécient pas les êtres inférieures, malformés et débiles ( ) L'épisode avec Brylyan ne dénature pas vraiment le personnage donc ça passe. Bref ! Pas grand chose a redire donc ! Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur ! Inventaire ~ Pour suivre ton évolution {obligatoire}. Le comptoir ~ Pour créer ton compte en banque et gérer l'argent que tu gagnes / que tu dépenses^^ Et enfin, si tu as des question, n'hésites surtout pas à demander de l'aide à un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet. @ admin : - Citation :
- Métier & classe : Membre de la Dothka ( Archers)
Âge & Sexe : 140 et féminin Classe d'arme : A distance / corps à corps Alignement : Tueur de l'Ombre |
| | | Vyl Thanat'Khor
Drow
Nombre de messages : 78 Âge : 36 Date d'inscription : 12/09/2009
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| Sujet: Complément à la fiche de Vyl Thanat'Khor Mar 29 Sep 2009 - 16:38 | |
| Suivant les conseils éclairés de Brylyan, j'ajoute à la fiche de présentation de Vyl Thanat'Khor ce complément d'informations concernant son recrutement et son entraînement au sein de la Grande Dothka. Merci à Nym de m'avoir autorisée à "utiliser" son personnage (à charge de revanche Nym ).Nym Vrinn avait conquis le grade de Barra de la Dothka depuis déjà 5 ans lorsque je rejoignis les rangs des tueurs officiels du Trium Vire. Et il n’accueillit pas d’un bon œil l’incorporation d’une femelle recommandée par un proche de Brylyan Naerth. Vrinn sélectionnait ses sargtlins personnellement, et il veillait lui-même à leur entraînement. Pendant les premières lunes, le Barra ne m’accorda pas le moindre regard, et j’en fus quitte pour assumer seule les basses tâches. Avec le recul, je songe qu’il soupesait ma motivation, et j’admet que, les remords aidant, je ne me montrais pas au mieux de ma forme. Le remord. J’ignorais jusqu’au sens de ce mot avant d’admettre qu’en tuant Oxzren, j’avais occis mon mentor. Oxzren m’avait initié aux délices comme aux souffrances. Dans ses bras j’avais découvert le plaisir pour la première fois. Par concupiscence certes, il m’avait tirée de ma fange et m’avait donné ce à quoi je n’aurais pas pu rêver sans lui : un statut dans la cruelle et perverse société Drow du Puy d’Elda. Jusqu’à me donner une chance de me distinguer parmi les élites de l’Armée Drow. Et je lui avais retiré ma confiance alors que sa protection ne m’avait jamais abandonnée. J’en pleurais de rage, et à l’entraînement, accablée par mes excès, je ne donnais plus comme auparavant le meilleur de moi-même.Un jour, je relevais un défi lancé par l’un de mes nouveaux compagnons d’armes. Un défi vain et stupide comme s’en lance les troufions pour s’éprouver mutuellement. Il avait vu mon arc suspendu au-dessus de ma couche dans notre casernement, et il m’avait provoquée, piquant mon orgueil. Je devais passer le fer d’une de mes flèches dans un anneau d’acier, dont les palefreniers se servent pour mettre les chevaux à l’attache. Et pour corser l’épreuve, il avait suspendu la ferraille à cent pas. Sans prendre le temps d’ajuster mon tir, je remportai mon pari. Mais, pour une raison que j’ignore, je retournais mon arme contre le parieur et lui transperçais la main d’une seconde flèche, à l’hilarité générale. Vrinn avait assisté à toute la scène de loin. Et je fus abondamment fouettée pour mon imprudence.Mais à toute chose malheur est bon. Nym Vrinn avait relevé que l’une de ses recrues faisait mouche à distance, et l’idée avait germé dans son esprit qu’un assassin capable d’abattre sa victime sans s’approcher à la toucher, pouvait parfois présenter quelques avantages. Aussi me fit-il convoquer au petit matin, et commença-t-il mon instruction.Vrinn est mu par une volonté de fer. Je crois qu’il a la certitude que la perfection est de ce monde, et il met tout en œuvre pour l’atteindre et la dépasser. Aucune montagne n’est assez haute pour lui s’il a décidé de l’escaler. Pendant près d’une année et la moitié d’une autre, il me modela jusqu’à ce que je sois capable de faire honneur à la Dothka. J’appris la furtivité. J’appris le silence et la patience de l’affût. J’appris à approcher de mes cibles jusqu’à sentir leur souffle, et à leur prendre leur âme sans un bruit. Et pour parfaire ma maîtrise de l’arc, le Barra me contraignit à tirer de plus en plus loin, jusqu’aux limites de mon arme et de ma vision. Au point que je crois que je devins tout à la fois l’arc et la flèche, et que je le resterai jusqu’à la fin de mes jours.Je tairai mes premières missions. La discrétion est la charge absolue de la Dothka qui accomplit la Grandeur de son Destin dans l’ombre. Mais force est d’admettre que grâce à elle, je découvris le plaisir intense de sentir la vie d’un autre s’échapper entre mes doigts…... |
| | | Astéride de Valis
Ancien
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| Sujet: Re: Vyl Thanat’Khor [Veldruk de la Dothka] Ven 2 Oct 2009 - 12:10 | |
| Je valide ! Tu peux prétendre a l'autorité de Nym ^^ |
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| Sujet: Re: Vyl Thanat’Khor [Veldruk de la Dothka] | |
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| | | | Vyl Thanat’Khor [Veldruk de la Dothka] | |
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