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 Kassandra - Pirate de l'Onirique

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Kassandra
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Kassandra


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MessageSujet: Kassandra - Pirate de l'Onirique   Kassandra - Pirate de l'Onirique I_icon_minitimeDim 27 Sep 2009 - 19:01

    Nom/Prénom :
    Kassandra.

    Âge :
    24 ans.

    Sexe :
    Féminin.

    Race :
    Humaine.

    Particularité :
    Elle a la mauvaise habitude de fumer énormément, et a toujours une longue boucle d’oreille dorée étrangement bien travaillée – évoquant les bijoux bourgeois - accrochée à son oreille gauche.

    Alignement :
    Neutre, à tendance mauvaise.

    Métier :
    Elle n’effectue aucun métier en particulier, mais cherche activement à être enrôlée dans un équipage maritime de pirates quelconque, car c’est sa vocation et son unique volonté.

    Classe d'arme :
    Kassandra préfère les corps à corps avec son sabre, même si elle sait se débrouiller avec ses poings.

    Équipement :
    Kassandra ne possède pas un armement des plus conséquents. Cependant, la jeune humaine manie très bien son sabre qu’elle suspend toujours à sa taille sans le cacher, et dont la lame est de taille raisonnable. Elle ne possède en plus de cela qu’une unique et simple dague de secours glissée dans un ourlet de sa botte. La rouquine ne porte aucune protection physique sur elle, aucune armure spéciale, et peut donc facilement encaisser des coups.

    Description physique :
    Le moins que l’on puisse dire au sujet de Kassandra, c’est que son apparence et son style vestimentaire sont aussi extravagants que voyants ; comme si la finalité de cet étrange « déguisement » - on peut appeler un chat un chat – n’avait que pour unique but d’attirer l’œil plus ou moins curieux sur sa personne, quitte à ce que cela choque ou dérange. Les plus mauvaises langues vous diraient que son allure et ses apparats sont dignes des filles de joie les plus vulgaires et les plus affriolantes qui soient et qui hantent les ruelles mal famées de Diantra, alors que d’autres jugeraient simplement que ces breloques clinquantes et ces couleurs criardes et chatoyantes ne sont que le reflet d’une personnalité qui aime se démarquer.
    De taille, Kassandra n’est pas spécialement une grande perche, et elle se contente facilement d’un bon mètre soixante-dix qu’elle apprécie, et qui s’accorde harmonieusement avec ses courbes et ses creux purement féminins qui caractérise une silhouette fine mais qui ne manque pas de générosité. Sa démarche se calque, peut-être par ironie, sur le même balancement doux et régulier des flots, et son port cambré souligne cette dernière. Bracelets tintant, tissus aussi légers qu’un souffle de vent et grigris s’agitent en tout sens à chacun de ses pas ... remarqués, ce n’est guère surprenant.
    Son visage aux pommettes hautes et au nez droit est encadré d’une imposante et profonde chevelure acajou aux boucles désordonnées – le vent s’y engouffrait tant -, où s’entremêlent divers accoutrements pour le moins peu communs : des rangées de perles, quelques rubans mauves, et même des anneaux par-ci par-là, pendus aux mèches flamboyantes. Adepte des bijoux et des colliers cernant son cou, Kassandra ne lésine pas non plus sur les artifices afin de marquer les traits de son visage et le doux violine de ses yeux : de larges traits de khôl noir exagérément épais, et une bouche carminée à souhait. Une bouche souvent tordue par des sourires malicieux et insolents, d’où s’échappe une voix suave cependant marquée par les excès de tabac.

    Description mentale :
    Une jeune femme aussi jeune de corps et d’apparence que Kassandra n’a pas de mot d’ordre précis permettant de la décrire elle et ses états d’esprit changeants. Ce n’est pas un monde à elle seule, et elle n’est pas un pur mystère, non, loin de là : c’est presque, au contraire, un concentré des péchés que la population humaine clame ne pas réaliser – au grand jamais - mais rêve d’exécuter en secret ; une somme de fantasmes méticuleusement et scrupuleusement incarnés par une jeune créature à l’insolence et à l’orgueil assurés malgré son statut bien éloigné de la noblesse. Son caractère bien trempé fait par ailleurs d’elle une jeune femme sociable et très ouverte, mais qui n’a aucune charité particulière et qui ne se laisse pas pour autant piétiner. Elle ne laisserait rien ni personne s’emparer de sa liberté et de ses droits, y tenant comme à la prunelle de ses yeux. Elle a d’ailleurs tendance à beaucoup jouer sur les mots et sur ses maigres privilèges pour contourner les règles qui la gênent dans ses objectifs, car s’il y a bien une chose que Kassandra n’aime pas, ce sont les contraintes et les responsabilités assorties à ces dernières. Pour elle, ces termes sont synonymes d’ennui, de monotonie et d’endormissement. Le jeu doit, d’après elle, subsister dans chaque petit moment de la vie un tant soi peu marquant, qu’il s’agisse d’une conversation banale et mondaine ou d’un combat, qu’il soit à mort ou non. Impossible pour la jeune femme de ne pas céder à sa curiosité et sa tendance naturelle au spectacle, au théâtral et aux défis qu’elle ne cesse de lancer à quiconque la croise. D’aucuns peuvent trouver cela futile et agaçant, mais face au sarcasme dédaigneux de l’humaine, on ne se retient pas de relever ses challenges divers et variés. Et c’est ce que la jeune femme veut : de l’opposition, des adversaires. Elle apprécie la prise de risques, les retournements de situation, et chérit peut-être bien plus ses ennemis que ses « amis ».
    Appréciant l’ironie et consumée par un désir permanent d’être vue, observée, ou sujet d’une convoitise quelconque, Kassandra supporte très mal l’isolement ou le simple aspect de la solitude. Elle a constamment besoin de vivre dans l’énergie, le débordement, la foule ; et comme une drogue, la demoiselle a tout autant besoin de se divertir et de se fixer des buts, étant par nature ambitieuse. Elle ne cherche pas le pouvoir, non, mais préfère avoir les capacités de l’influencer en sa faveur... Lorsque l’envie lui prend. Charmeuse dans l’âme – et le plus souvent partageuse, du moins, cela dépend pour qui -, il n’est absolument pas surprenant, à voir son physique et ses manières, de savoir que la séduction est un de ses stratagèmes favoris – et elle ne semble pas reculer devant rien -. Ses jeux plus ou moins dangereux la mènent cependant à sa perte et elle le sait. Car même si elle semble tout prendre à la légère, Kassandra sait pertinemment que sa conduite et ses abus sont autodestructeurs ; ce qui ne l’empêche pas de répéter ses erreurs. Peut-être un peu trop fataliste, elle n’est pas suicidaire, mais selon son credo, les meilleurs instants de la vie se cachent dans l’excès. Généralement infidèle, son tempérament, ses intérêts, et parfois même son cœur – car la raison n’a jamais aucune influence dans ses décisions – fait pourtant que parfois, la rouquine s’attache et voue une confiance et une certaine estime envers une personne. Elle aura même presque le réflexe d’écouter les avis et les conseils de cette personne au lieu d’agir comme bon lui semble – c'est-à-dire sans réfléchir -. Bornée dans ses idées, elle n’a jamais considéré ou pris le temps de se remettre en question ; c’est pour elle une perte de temps dans sa vie bien trop courte. Apte à parfois se fâcher brutalement et sans raison, sa bonne humeur peut prendre feu aussi facilement qu’une forêt, et malheureusement pour l’infortuné qui l’aura déclenché, l’incendie de sa colère laisse des traces noircies de rancœur. Ne pardonnant pas facilement, Kassandra est mauvaise joueuse, et surtout très mauvaise perdante : si on l’atteint là où ça fait mal ou pire, qu’on se joue d’elle, il est quasiment certain pour vous que les représailles seront à la hauteur de vos craintes.

    Histoire :
    Pour commencer à vous conter l’histoire de Kassandra, il faudrait avant tout vous raconter les existences de ses parents. Car après tout, le passé d’un enfant n’est rien si celui de ses parents n’est pas au moins cité. Le plus amusant, dans cette narration, reste l’étrange paradoxe permanent qui flotte autour de deux univers si différents, scindés au naturel, mais entrelacés en une seule et unique personne, qui elle-même se détache de ces milieux.. Comme vous le constaterez plus tard.

    Mais tout vient à point à qui sait patienter, et venons en plutôt au commencement.

    L’attirance entre un homme et une femme, aussi soudaine et impromptue soit-elle, balaye toutes les règles, tous les carcans de la bienséance et des bonnes mœurs de la société, quand elle éclate en chacun de nous. Quand la flamme éphémère de l’attraction vous consume, on oublie la portée de nos actes, les conséquences et ce qui résultera de vos choix. Peut-être que ce jour là, la jeune femme au ventre dessiné par les belles rondeurs pleines et adoucies de la maternité aurait du réfléchir. Mais ses yeux inquiets scrutant l’horizon aussi bleuté que ses yeux savaient déjà l’erreur qu’elle avait commise. Sa fuite n’était là que pour tenter de colmater la plaie béante qui a fendillé son pauvre petit cœur mou d’humaine. Face au bateau chargé des marchandises qu’elle se devait de livrer sur l’île de Meca – une cargaison d’alcools qui ne peut concerner que des bougres de cet îlot infâme -, l’étrange inconnue aux cheveux acajou semblait ne même pas imaginer les risques d’un voyage en mer pour elle, et pour l’enfant, pour la vie qu’elle portait au plus profond d’elle-même et de sa chair. Son visage gracieux était emprunt du fatalisme si professionnel des mères qui n’ont jamais rien demandé à personne. Rien ne se commande, et elle payait le prix fort d’avoir joué avec les limites du raisonnable. Elle n’était pourtant pas la seule fautive… Oui, mais c’est compliqué. Plus compliqué que ça.

    Tenait-elle à ce point à perdre son enfant ? Peut-être que oui, au fond. Peut-être que ce serait plus simple s’il n’y avait pas eu toutes ces histoires...

    Mais pas le temps de se remettre en question, plus le temps de laisser le doute s’insinuer en elle. Et c’est en embarquant sur ce bateau que la femme signait, sans même s’en rendre compte, la fin de son existence. Une vie bien courte, le bout trop vite brûlé par sa lâcheté qui inconsciemment, la poussa droit dans l’abysse du danger...

    A des lieues de là, loin de cet embarquement, un homme massif, aux yeux obscurcis par d’épais sourcils et à la bouche masquée par une barbe entremêlée par l’air marin et mal rasée, observait les flots lécher avidement l’immense coque de son navire qui fracassait chaque vague sans aucune pitié. Les rires des matelots et leurs chants grossiers s’harmonisaient si peu avec la beauté du paysage, mais peu importait pour le capitaine. En cet instant, sa maîtresse, l’unique et la seule, l’océan d’Eris, n’avait jamais été aussi radieuse. Et avec un peu de chance, un poisson naïf mordra à leur hameçon. Après tout, le Capitaine Ramhyr avait été et était toujours un redoutable pirate connue sur son île de naissance, Meca. Les recrues étaient nombreuses, et elles étaient tout aussi importantes à chaque fois qu’il s’agissait de remplacer les âmes perdues entre deux bourrasques meurtrières. Mais c’était tous des petites natures, les trois quarts étant purement incapables de se défendre ou d’envoyer un estoc digne de ce nom dans le poitrail de l’adversaire. Non, le niveau des pirates déclinait de jour en jour, de périple en périple, et Ramhyr ne guettait plus qu’une chose : transmettre son savoir avant que son amie de toujours ne l’emporte dans un dernier soupir. Il était pour lui évident qu’il mourrait en mer.

    Le bateau avançait, il filait droit vers sa destination sans faillir, et la jeune femme à bord se massa le ventre doucement, caressant la peau martelée de petits coups faiblards comme si elle calmait l’ardeur du bébé. Etait-ce donc le remue-ménage de l’eau qui fait tant réagir ce dernier ? Elle n’a même d’ailleurs pas encore pensé à un nom … Elle ne savait même pas quand cet enfant verrait le jour… La flottille suivit sa course, le vent faisant gonfler les voiles. Au loin, les yeux de la jeune marchande captèrent un étendard sombre au loin.

    « CIBLE EN VUE CAPITAINE, CIBLE EN VUE ! »

    Le capitaine tressauta et rajusta la longue vue dans un geste précipité, quasiment impatient. Et en effet, au loin scintillait comme un mirage éclatant un bateau d’une taille plus que satisfaisante. L’équipage – composé à peine d’une dizaine de matelots - n’avait pas l’air plus redoutable que cela, et l’absence de canons ne faisait que confirmer l’adrénaline qui se propageait comme une rumeur parmi les brigands de l’océan : un peu d’action venait enfin à eux.

    Et il était temps.
    Inexorablement, lentement mais sûrement, le trajet des navires devint une danse, un ballet sans fin où l’un évitait l’autre, où celui-là cherchait à suivre sans relâche celui-ci, où chaque rapprochement faible était un coup vicieux porté à la victime, qui se débattait, se débattait pitoyablement ... Jusqu’au dernier moment, l’abordage, dans un concert de cris barbares.
    Dont un cri, douloureux, déchirant et féminin.

    « Mettez la à l’abri ! Madame accouche ! Dans les cales, dans les cales ! »

    Par grappes humaines, les pirates bondirent, franchissant la maigre barrière entre les deux bateaux qui étaient au coude à coude, et dégainèrent leurs lames dans une cacophonie métallique infernale. Sur le bateau marchand, c’était la pagaille générale : chacun y alla de son arme pour défendre le territoire flottant, empêcher l’accès aux cales … Et surtout, empêcher les pertes humaines. Mais déjà des grognements de douleur entrecoupèrent les chutes maladroites de certains jeunes mousses, qui pressentaient qu’ils ne reverraient pas les berges de leur cher pays natal de sitôt. Au loin, une femme peinait à rejoindre les tréfonds du navire, ses mains plaquées sur son ventre, ses jambes tremblantes, prêtes à céder au moindre souffle de vent infime. Le capitaine, lui, repoussa d’un coup de lame avisé un faible petit opposant, décidant de s’élancer à la poursuite de cette silhouette qu’il a entraperçue. C’est sûrement elle qui le mènera aux sous-sols du vaisseau, et qui sait ce que ces derniers peuvent bien abriter... S’éloignant au pas de course de la bataille qui faisait rage, le capitaine dévala les escaliers, poussant chaque porte un peu plus fort, retenant alors sa respiration en atteignant les dernières marches qui l’emportèrent dans l’obscurité des calles.

    Au loin, très loin, la lueur vacillant d’une lampe à huile éclairait faiblement le corps maculé de sang le long des cuisses d’une jeune femme, ses boucles rousses étrangement en accord avec le liquide vital qu’elle semblait perdre anormalement fort. Un écho de la clarté rebondit sur le ventre maternel, et le pirate d’hésiter, sur le pas de la porte.

    Cette femme était si belle. Son visage contracté par la douleur s’opposait à sa ferme volonté de rester seule, de donner naissance à un enfant qui sûrement ne serait pas retrouvé avant que le petit corps devienne froid comme la mort, gisant entre deux caisses d’alcool. Cette femme agonisait, elle criait et haletait, et personne ne pouvait l’aider. Sauf si peut-être, le capitaine décidait de changer le cours des choses ... Les prunelles de la mère se relevèrent, remarquant au loin l’ombre menaçante de l’assaillant. Dans un sursaut cependant, elle ne réagit que par un faible « Pitié ... » que Ramhyr perçut, étouffé par les prémices de la Faucheuse qui planait sur ce bateau, beaucoup, beaucoup trop bas. Décidant de s’avancer doucement, sans vouloir alerter l’équipage ni personne d’autre, le pirate atteignit la zone de la jeune femme qui, crispée dans son accouchement, gémit à nouveau, mais eut le temps de lâcher du bout des lèvres une complainte incompréhensible.

    « Je ne vous ferai rien. Vous allez mourir, je le vois. Vous le savez tout autant que moi, n’est-ce pas ? »
    « Evi.. Evidemment. Je vous en prie.. Aidez-moi... Cet enfant, il doit v...ivre. »

    N’avait-elle pas raison ? Sa raison et sa sagesse semblaient avoir été retrouvées intactes en cet instant où elle allait perdre sa vie, se sacrifier pour une progéniture qu’elle ne regarderait pas vivre et grandir. Ce fut sûrement ce détail, cette force qui impressionna tant le pirate qu’il s’accroupit, tenant la main de la mère et faisant de la place autour d’elle pour l’aider à la mise au monde du bébé, qui se faisait dans la douleur et le sang, dans le chaos assourdi et l’attente.

    « Où est le père ? »

    Le capitaine Ramhyr observait cette femme, irradiant de courage, qui serrait sa main de toutes ses forces, s’acharnant à faire sortir la vie qu’elle abritait depuis si longtemps, tout en murmurant des borborygmes qui frappèrent le pirate de surprise. En plus de les comprendre, il les assimilait, et devinait qu’il ne devrait jamais les oublier, ces mots-là.

    « Ce ... bébé, c’est un enfant illé...gitime. Il ... n’est pas reconnu... Le père est ... n... noble à ... Serramire ... Noah. J’ai fuit parce que ... parce qu’il est marié et qu’il ne sait pas enc...ore que j’ai cet enfant ... Je ne veux pas qu’elle s...soit orpheline, vous comprenez ? Vous ... comprenez ?! Prenez la... »

    Lentement mais sûrement, chaque souffle, chaque effort que la mère mettait à la tâche la tuait, et elle donnait un peu de sa vie qui s’étiolait dans l’air à l’enfant. Millimètre après millimètre, le petit corps s’expulsait, quittant la douce bulle protectrice du ventre maternel pour sortir dans un mélange de sang, de cris essouflés et de l’odeur iodée des algues d’Eris. Les yeux de l’humaine fixèrent l’enfant, mais les paupières cachèrent partiellement ces iris qui dévoraient avec regret la petite silhouette du poupon au visage mangé par ses yeux violets. C’était une fille.

    « Ka... Kassan... dra.. »

    Ses mains enserrèrent fébrilement le petit corps qu’elle serrait contre elle, incapable de résister à cet appel surhumain, cet écho insoutenable du sentiment maternel. Le lien invisible entre l’enfant et la mère est si fort et si fragile à la fois. Blotti contre le sein, le bébé hoqueta, ses yeux restant cependant grands ouverts, dévisageant l’adulte comme si c’était la dernière fois qu’elle verrait celle qui l’avait mise au monde.

    « Dites-moi ... Prome...ttez moi qu... que vous... vous ... la consid...érerez ... comme ... votre fille ... »

    Le dernier soupir, un rire étouffé, agonisant sur l’ourlet de sa lèvre supérieur, s’écrasa contre le haut du crâne du bambin qui poussa un faible cri apeuré. Les mains le lâchèrent lentement, doigt après doigt, chaque muscle se détendant et se relâchant, l’étincelle de vie quittant les parcelles du corps humain pour s’évanouir. S’évanouir, à jamais, dans les eaux glacées du fleuve mortuaire.

    « Je le promets. »

    Puis le silence. Infini et lourd, si lourd. Brisé par un gazouillis enfantin, qui fit baisser les yeux assombris, plus que jamais, du pirate.

    * *
    *

    Les années ont passé. L’eau a coulé sous les ponts depuis.

    Kassandra a grandi. Partagée entre le monde de la mer et son calme parfois rompu par les eaux merveilleuses et déchaînées, et entre la vie à Meca, rien ne fut facile ou difficile pour elle. C’était la descendante d’un grand pirate, qu’on disait prise sous l’aile, ou le fruit d’une amourette de voyage pour ce bon vieux capitaine. Les plus sournois s’amusaient à faire répandre le bruit selon lequel la jeune humaine n’avait pas le sang de Ramhyr dans ses veines, mais qui l’aurait crû ? Qui aurait osé contredire un tel phénomène à Meca, responsable des meilleurs assauts, des bagarres les plus fameuses sur l’île pirate ? Personne ne voulait réellement mettre son nez dans les affaires du capitaine, qui avait traité Kassandra comme sa fille, l’éduquant à sa vie, à ses préceptes, d’une manière presque solennelle, sans cependant s’adoucir ni se roidir. Il en avait fait baver à la rouquine, qui cependant avait, avec le temps, acquis un mental et trouvé son chemin tout tracé : elle reprendrait le flambeau familial.

    Pauvre capitaine. Tout aurait été si facile, si la concurrence n’avait pas fini par être rude, trop sûrement. Cela avait commencé par de simples légers sabotages sur son embarcation. Peu à peu, les groupuscules de piraterie prenaient de l’importance, et venaient lentement et sûrement empiéter ses conquêtes à lui, lui dérobant un peu de ses hommes. La mer faisait le reste : elle engloutissait les plus faibles, et peu à peu, l’optimisme et la barbarie bravache de la troupe de Ramhyr avaient laissé place à une amertume naissante, croissante. Chacun déserta rapidement, jusqu’à laisser le capitaine seul. Seul avec sa fille qui le soutînt cependant jusqu’au bout, lui faisant l’ultime promesse qu’à son tour elle finirait par s’engager auprès de quelqu’un digne de ce nom, et, si cela était possible, d’avoir son propre bateau.

    La promesse d’une fille ne change cependant rien au désespoir. Laminé, l’homme avait sombré dans l’alcool, laissant une Kassandra qui au début avait été agacée, colérique, énervée contre ce laisser-aller. Et puis ... Avec le temps ... Elle s’est accommodée de cette lente descente vers une fin indubitable. Lasse d’être l’épaule fragile sur laquelle son père s’appuyait beaucoup trop, lasse d’un rôle qu’elle n’avait pas à avoir, lasse d’encadrer un père qui n’était même plus capable de réaliser que c’était à lui de guider son enfant.

    « Je pars. Je vais rejoindre le continent. Je n’ai plus rien à faire ici. »

    Les mots fatals résonnèrent un jour dans la maison familiale, où affalé, le capitaine considérait d’un œil vitreux le paysage morne au dehors. Dans un bond, il sembla s’éveiller, extirpé brutalement d’une léthargie qui ne voulait que retarder ce départ impromptu.

    « Pourquoi, mh ? Qu’est-ce que tu vas faire là-bas, Kassandra ? Te trouver un mari ? »

    Il éclata d’un rire bougon, presque moqueur. La jeune femme ne releva cependant pas. Il faisait semblant de ne pas savoir. Il fuyait, comme il le faisait si bien, mais c’était la dernière fois qu’il tenterait de la retenir un peu plus à cet endroit qui n’avait plus rien d’heureux. Cette île suintait la monotonie, et les oreilles de Kassandra ne résistaient plus au chant langoureux des sirènes du continent.

    « Un équipage. Je ne vais plus rester ici, à t’admirer dans ta déchéance, noyé dans une tristesse pitoyable. Je vais changer la donne. Puisque moi, j’en suis capable. C’est à se demander si tu es vraiment mon père, parfois. Tu es ... ridicule, tu te complais dans ton impuissance. Tu ne luttes pas, tu ne fais rien. », finit-elle par lâcher, glacée par l’indifférence feinte de Ramhyr.

    Il grogne à nouveau, se gratte la barbe, ses sourcils se plissant imperceptiblement. L’alcool ne lui a malheureusement pas occulté cette remarque anodine.
    Il savait qu’il était fini, se tuant peu à peu à chaque jour que les Dieux faisaient. Il perdait pied, mais ne pouvait décemment pas faire subir ce sort là à sa fille, sa petite fille, celle qui était la porteuse de ses valeurs, d’une part de lui-même... Elle devait accomplir de grandes choses, et il ne pouvait pas le lui interdire. Mais il fallait dire la vérité. Se raclant la gorge et après une quinte de toux, le vieillard se redressa pour se donner une légère contenance, et observa sa fille, avant de parler d’une voix rocailleuse.

    « Kassandra … J’ai quelque chose à te dire. Ta famille ... Je ne suis pas vraiment ton père.
    Ta famille n’est pas ici, à Meca. En réalité, ta mère était une de mes futures captives, à l’époque ... Et elle a accouché de toi .. Dans ce bateau, je ne sais plus l’nom. Elle m’a dit .. Elle m’a dit que tu trouverais tes racines à Serramire. Laisse-moi finir !
    Tonna t-il, voyant l’expression de Kassandra se glacer instantanément pour ensuite brûler de fureur, prête à déverser des horreurs sur le capitaine. Sache que je t’ai élevé comme ma propre progéniture, je n’ai pas failli aux promesses que j’ai faites. Je n’ai jamais eu de femme, mais pour moi, tu as été et tu restes ma famille, la seule que j’ai et que j’aurai jusqu’à... jusqu’à ce qu’il se passe ce qu’il doit se passer. »

    Sans même que Kassandra ne puisse le voir – encore faut-il qu’elle voulut regarder son « père » après une telle annonce -, de minuscules larmes roulaient, cachées par la barbe grisonnante de l’homme. L’aveu était maladroit, mais il lui avait coûté bien plus que tout ce qu’il avait imaginé.
    Kassandra, elle, était refroidie jusqu’au sang de cette nouvelle. Plus rien n’avait de sens ; et qui sait si une réelle famille, une vraie, l’attendait à Serramire. Plus rien n’était logique, et le seul moyen de retrouver des repères balayés en quelques instants, en quelques phrases, était de quitter Meca. Dans tous les cas il fallait vivre et réaliser son ambition. Le moment était le bon, et Ramhyr lui offrait une bénédiction empoisonnée.

    Ce fut en toute discrétion que la jeune rousse quitta sa vie insulaire pour rejoindre les côtes du continent, après de longs jours. De longs jours pendant lesquels Kassandra eut tout le temps de réfléchir, et de revisiter ses priorités, de repenser au passé, à son passé. Car au final, la jeune femme a besoin du morceau du puzzle manquant pour rétablir l’équilibre de son origine.

    ~~~~~

    Comment trouves-tu le forum ? : Il est comme ca (y). J’aime beaucoup ^^. Pas grand-chose d’original à dire, tout a sûrement été déjà répété plein de fois :p : contexte sympa, design attirant, membres actifs et à l’écoute tout ca =o.
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MessageSujet: Re: Kassandra - Pirate de l'Onirique   Kassandra - Pirate de l'Onirique I_icon_minitimeDim 27 Sep 2009 - 19:03

Détail déjà vu, je pense qu'on peut donc...

Kassandra - Pirate de l'Onirique Tampon14


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MessageSujet: Re: Kassandra - Pirate de l'Onirique   Kassandra - Pirate de l'Onirique I_icon_minitimeMer 11 Juin 2014 - 9:20

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MessageSujet: Re: Kassandra - Pirate de l'Onirique   Kassandra - Pirate de l'Onirique I_icon_minitimeJeu 31 Juil 2014 - 22:48

Alors ?
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MessageSujet: Re: Kassandra - Pirate de l'Onirique   Kassandra - Pirate de l'Onirique I_icon_minitime

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