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| Les ombres s'allongent [PV > Kassandra] | |
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Dandelo
Humain
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| Sujet: Les ombres s'allongent [PV > Kassandra] Ven 9 Avr 2010 - 9:53 | |
| [Fait suite à la foule]Les charges s’enchaînaient apportant chacune leur lot de violence au tournois. Les uns désarçonnaient les autres, les perdants s’écrasaient dans la poussière, lances et boucliers volaient en éclat. Si les résultats de ces joutes faisaient des vainqueurs de fiers et renommés chevaliers, de telle joute n’en restait pas moins une promenade de santé un poil spectaculaire destinée à impressionner la galerie. Pendant une guerre, on n’avait rarement l’occasion de se lancer dans une charge féroce contre le chevalier d’en face, on avait trop peur de prendre une flèche perdue, une lance dans le dos, autant de facteur qui n’entraient pas en compte dans les contacts qui se déroulaient sous les yeux ébahit d’une foule impressionnée et d’une tribune divertie par instant des hypocrites intrigues de la noblesse. Néanmoins ces impacts bruyants et ces chutes brutales avaient quelque chose d’attirant, d’héroïque. C’était des duels à l’état pur et pour la plus belle des causes puisque les chevaliers cherchaient les faveurs des Dames présentes, avec plus ou moins de succès.
Dandelo secoua légèrement la tête pour chasser de son esprit ces idées qui venaient gâcher le spectacle. Il avala une longue gorgée d’abricotine qui lui titilla les papilles tout en savourant sans mot la caresse des ongles de son amante qui frôlait son bras avec une retenue pesante. Nouveau son de trompette, nouvelle charge, nouveau choc, nouveau vainqueur. À chaque passage, il échangeait avec Kassandra quelques remarques ironiques quant aux trucages et astuces qu’il était parfois si aisé de deviner que l’on pouvait se demander si la foule n’avait pas de la boue sur les yeux pour continuer de pousser des « Oooh ! » et des « Ahh ». Le jeune homme appréciait cet échange strictement verbal qui lui ôtait légèrement le parfum de la nuit à venir du nez et atténuait le tiraillement qui attaquait sempiternellement sa patience depuis qu’il avait rencontré la jeune femme. Cependant dès que le silence se faisait entre eux, et qu’il n’avait plus à se concentrer sur des mots et des réponses, tout de la rouquine assaillait la Magicien avec une force renouvelée par l’absence, du contact de sa peau à la vue de ses lèvres, en passant par sa délicieuse fragrance et son regard enivrant. Le sourire et le baiser n’arrangèrent pas les choses.
« Oh, mais on dirait bien que la soirée s'annonce, commença-t-elle sur le ton de la conversation, tu n'en as pas marre des joutes ? Parce que sinon on peut aller s'amuser ailleurs. - Si tu veux, Kassan… »
Le ton du saltimbanque s’était légèrement altéré sous la douce caresse qui envahit sa nuque, mais il ne put que s’interrompre pour joindre ses lèvres à celle de la fille. Il se laissa envahir par son parfum et prolongea leur baiser jusqu’à ce que le souffle vienne à leur manquer. Ils restèrent un instant immobiles, front contre front, leur nez se frôlant pendant que le clown s’humectait les lèvres du bout de la langue et qu’une main avide s’intéressait à ses cheveux.
« C’est vrai qu’on se lasse vite des joutes, souffla-t-il d’une voix légèrement haletante, on pourrait … »
Il s’interrompit pour partager un nouveau baiser avec son interlocutrice, puis un sourire illumina son visage à l’instar de l’idée qui venait de germer dans son esprit. Il releva la tête et lâcha avec enthousiasme :
« Viens, suis-moi ! »
Et sans attendre d’autre réponse de sa part que l’éclat de ses prunelles d’améthyste, il s’empara de sa main et se faufila hors de la foule. Depuis son enfance orpheline à ses expériences plus tardives, Dandelo avait eu le temps d’explorer Diantra, si bien qu’il connaissait les moindres recoins de la ville comme sa poche. Et la destination la plus pertinente à ce stade de la journée n’était autre que les quartiers plus pauvres où les soirées donnaient lieu à des festivités improvisée autour de tambour au rythme enivrant, d’alcool de toute origine qui éveillait les sens de leur chaleur torride. Autant de chose venant créer une atmosphère à l’excitation impulsive éloignée des méandres de la vie du jour. Autant de chose qui ferait durer le plaisir du jeune couple avant le bouquet final.
L’Artsiste passait de passages obscurs en ruelles sinueuses, sa main soudé à celle de Kassandra qu’il menait sans la moindre hésitation. Quelques lanternes jaunes et rouges dont la lumière tamisée projetait d’étranges reflets sur les façades sales pendaient aux poutres apparentes de certaines maisons comme les prémices de la soirée à venir. Un tambour commença à tonner, aussitôt suivi par d’autre. Gauche, droite, milieu. Quelques cris s’élevèrent alors que d’autres instruments se mêlaient au martellement sourd des percussions qui dominait le quartier. Milieu, gauche, gauche. De la lumière s’élevait de là-bas, interrompue par des ombres dansant par mouvements saccadés. Droite. D’une dernière rue Ils débouchèrent sur une place où s’encombrait un orchestre improvisé et des fêtards de tous les bords du bas peuple. Un ramassis de personnes qui savaient boire et s’amuser. Dandelo s’arrêta devant ce spectacle, souriant d’une oreille à l’autre.
« Tu n’es pas fatiguée au moins ? » Chuchota-t-il dans l’oreille Kassandra avec un brin de taquinerie.
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| | | Kassandra
Ancien
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| Sujet: Re: Les ombres s'allongent [PV > Kassandra] Dim 11 Avr 2010 - 18:08 | |
| Aaaah, comme c'était grisant. Cette sensation de ne savoir ni où ils allaient, ni comment se finirait cette insensée cavalcade, et encore moins ce qui se passerait ... Ignorer était parfois synonyme d'un plaisir incompréhensible mais délicieux auquel Kassandra s'abandonnait rarement, mais quand elle le faisait, elle ne le regrettait que trop rarement.
Les percussions résonnaient de plus en plus tandis qu'ils s'enfonçaient dans les entrailles les plus animées et les plus pauvres de la ville, où couleurs criantes s'associaient à des parfums atypiques et à une ambiance populaire et animée. Quelques gamins passèrent, puis bientôt que des hommes et des femmes d'âges différents mais dont plus aucun ne possédait cette vive et innocente lueur de la candeur enfantine. Etait-on Place de la Désillusion ? Aucunement. Les rires fusaient, les sourires se mêlaient aux chants et certains braillaient, pariant, fulminant de s'être faits piéger par une chicanerie amicale. L'alcool se versait ça et là, on improvisait quelques pas de danse et chantait les louanges des serveuses les plus chaleureuses qui n'interdisaient pas un petit rinçage d'oeil masculin. Ca se bousculait aux balcons généreux.
La rouquine salua cet arrêt qui semblait l'un des derniers dans la longue liste des surprises du clown, ses pieds criant un peu grâce malgré la course si effrénée que son coeur rata quelques pulsions vitales. Elle souffla, puis éclata d'un léger rire taquin tandis qu'elle considérait d'un oeil intéressé la scène de liesse générale, avant d'embrasser du regard le visage interrogatif et malicieux du Dandy bariolé. En retour elle lui décocha un clin d'oeil, lui tirant la langue comme une môme qui faisait la moue.
« Fatiguée, ce serait mal me connaître ... ! Pour la peine, c'est toi qui déclareras forfait le premier. »
Chaste caresse qu'elle souffla sur sa joue, se hissant sur la pointe de ses pieds pour ensuite lui confier à son ouïe attentive.
« Bouge pas, je vais nous chercher à boire. Même si tu fuis, je te retrouverai ... »
Elle finit par relever la main qu'elle tenait prisonnière dans la sienne, la portant à ses lèvres pour y déposer un baiser à la manière de ces nobles, se jouant de leurs mimiques avec une empreinte sensuelle qui n'appartenait qu'à elle. Puis elle fila, semant ses pas parmi les danseurs et la populace, jouant des coudes et claironnant quelques "Pardon" d'un ton bien plus joyeux qu'à l'ordinaire, et surtout plus poli pour une fois. Apparemment, le saltimbanque avait sur la pirate quelques effets bénéfiques qu'il ne soupçonnerait certainement jamais ...
Atteignant un comptoir extérieur où l'on servait d'étonnants alcools parfumés aux fruits, aussi rafraîchissants qu'exaltants, la rouquine songea qu'il n'était pas bon en cet instant de s'arrêter : son ennemie la plus fidèle, la voix de la raison, venait déjà à lui marmonner quelques réminiscences de bons conseils que Kassandra avait jeté à la poubelle pour l'occasion nocturne. " Et tu ne sais rien de cet homme, s'il appartient à l'autorité, il va deviner que tu es une pirate. Parce que oui, forcément, vous n'allez pas jouer aux cartes, et que quand il verra ton tatouage dans ton dos ...", Kassandra grogna, faisant hausser un sourcil laconique au tavernier qui en profitait grassement pour laisser ses petits yeux porcins se balader pendant qu'il servait deux autres clientes. C'était embêtant. Bah, elle doutait que dans l'état où il serait, il aurait le temps d'analyser les choses et, pire encore, de la dénoncer. Et puis ca rajoutait un peu de piment à la situation ! L'imprudente commanda deux verres remplis à ras bord d'un étrange mélange aux fruits rouges et à la myrtille, quelques fruits baignant dans l'alcool sucré et sirupeux, se détournant ensuite pour fondre droit sur Dandelo ... En espérant que Monsieur n'ait pas filé entre temps pour s'échapper ou pour se faire attaquer par une autre concurrente ! Se faire voler son "projet du soir", appellation peu romanesque mais réaliste, n'aurait pas été des plus enchanteurs.
Mais, bien que convoité des yeux, il était encore là, l'attendant. Elle lui tendit son verre avec un sourire, trinquant en levant une main pour imprégner sur sa bouche le parfum fruité de la boisson, avant d'ensuite poser ses lèvres sur celles de Dandelo, se reculant finalement.
« Il a bon goût ? »
En bonne petite diablesse, Kassandra le regarda, l'oeil éclatant d'insolence.
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| | | Dandelo
Humain
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| Sujet: Re: Les ombres s'allongent [PV > Kassandra] Lun 3 Mai 2010 - 19:24 | |
| [HRP ▬ Enfin ! les concours et gros DS sont passés, merci de m'avoir attendu ♥ La musique n'est pas obligatoire mais ça rend pas mal avec il faut juste oublier le "Are you fucking ready ? one, two, three, four !" - Spoiler:
La prévention dont usait la jeune femme fit sourire le jeune homme tant la réplique insensée restait plaisante à entendre. Le retrouver. Beaucoup avait essayé, une seule avait réussi et cette exception lui courrait à nouveau après, agitant ses petites jambes entres deux vols. Dandelo imagina un instant le reflet des lampions qui habillaient les rues, dansant sur les ailes luisantes de sa fée, Lucie. Mais la rouquine n’en avait pas moins filé, partie en quête de quelques rafraîchissements. Le jeune homme hocha la tête, ressortit sa bouteille d’abricotine qu’il vida en deux longues gorgées qui lui émoustillèrent les sens avant de jeter la fiole vide. L’orchestre s’était attaqué un morceau plus mélodieux. Les luths et les cithares s’étaient installés au milieu des percussions accompagnées par d’autres instruments parfois issus de la seule imagination de leur manipulateur. La musique était entraînante et le magicien ne tarda pas à battre la mesure du bout des doigts contemplant tout le beau monde qui s’était rassemblé pour la soirée.
Une jeune fille s’approcha d’un pas faussement timide, les joues rosie tant par sa hardiesse que par les vapeurs d’alcool dont elle était victime. Elle continua son approche peu encouragée par le regard simplement curieux du clown qui se tenait devant elle. Finalement, à trois pas de lui elle se jeta à son cou et l’enserra des deux allumettes qui lui servaient de bras. Dandelo, modèle de courtoisie, laissa passer l’ardeur première qu’avait mis la brune dans son étreinte avant de la repousser doucement par la hanche en lui glissant à l’oreille :
« Désolé, mais ce soir je préfère les rousses. »
La mignonne eut un hoquet mal contrôlé et se retourna pour tester ses capacités séductrices sur un autre qu’elle finirait sûrement par trouver. *Jeune et charmante… - Mais brune. - J’espère juste qu’elle ne tombera pas sur un rustre. - Tu as d’autres soucis en tête, non ?* Kassandra émergea de la masse humaine agglutinée sur la place deux quarts de bois grossièrement taillés dans main. * C’est vrai.* Il leva la main lentement tant pour redresser le masque perché sur son crâne que pour dissimuler un sourire un peu trop grand pour être séducteur. Puis, écartant les mèches qui s’aventuraient devant ses yeux, il la tendit en avant pour saisir le verre que lui offrait son idyllique conquête. Il trinqua, mais avant d’avoir pu porter le liquide ambré à sa bouche, il cueillit celle de la rouquine qui s’était avancée après les avoirs aventurées dans son propre breuvage. La pression délicieuse qui les lia un instant fut ponctuée par le nectar qui goutta de ses propres lèvres pour tracer rapidement son sinueux sentier jusqu’à la langue sensible de l’Artiste. Ce dernier dut finalement se séparer de sa muse qui lui susurra une de ses envoûtantes attentions.
« Je n’étais pas préparé à ce genre de dégustation, répondit-il sur le ton dégagé d’une conversation banale, en revanche une nouvelle tentative pourrait être plus fructueuse. »
Nouvelle tentative il y eut, avant que les lèvres ne se séparent à nouveau avec sourire. Le Don Juan laissa échapper un clin d’œil avant de susurrer d’une voix plus douce :
« Mais j’oublie toute politesse, tu veux gouter ? »
Portant son quart à la bouche, il s’autorisa une lampée qui lui glaça le palais et lui brûla la gorge avant d’éloigner ses lèvres humectée de l’alcool pour les offrir à Kassandra. Cette dernière sembla apprécier le présent autant que Dandelo se plut à l’offrir.
Mélodie s’arrêta brutalement, laissant place au battement sourd des tambours qui avaient continué de battre le rythme, bientôt rejoins pars le reste de l’orchestre qui frappait au même ton sur les bois de leurs instruments. Enfin, peu à peu, de plus en plus fort, de plus en plus vite, les cordes pincées refirent leur entrée accompagnant la mesure sur une montée des plus engageante. Attrapant la main de son amante, l’Arc-en-ciel la vrilla du regard, un sourire radieux au lèvre, et une voix chaude lui échappa tandis qu’il la tirait vers les autres danseurs :
« Tu viens ? »
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| | | Kassandra
Ancien
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| Sujet: Re: Les ombres s'allongent [PV > Kassandra] Lun 5 Juil 2010 - 22:21 | |
| Tambours battant, les percussions rythmaient à une allure du diable l’atmosphère chaude d’un été exaltant. Les hommes s’enivraient, les femmes se délivraient des conventions et des manières, et l’on s’éventait, l’on souriait, l’on charmait.
La rouquine eut un rire sucré, charmant à souhait, modèle alambiqué d’une facette incomplète de la pirate qui ne faisait que rentrer dans le jeu du saltimbanque bariolé. Les baisers se succédèrent sans que rien ne s’altère, bien au contraire, le côté tumultueux et aventurier avait tendance à renforcer l’ambiance qui se créait au sein du couple éphémère. Et après tout, Kassandra ne cherchait aucune excuse à son comportement faible : s’abandonner dans les bras d’un étranger séduisant n’avait rien de bien sage et chaste, mais qui serait-elle pour se prétendre pure et digne de prudence et d’innocence ? Certainement une telle menteuse que le jeu en deviendrait pathétique et peu crédible. Ses boucles rousses définissaient parfaitement celle qu’elle était : une diablesse, une vile femme aux mœurs mal vues et à la fichue tendance à brûler la vie par les deux bouts.
Sa main glissa de la joue douce et tiédie du clown à son cou, passant par son torse à peine couvert du manteau bigarré, qui vint rejoindre la paume rassurante de son maître, alors que la pirate se laissait entraîner dans le flot humain sans sourciller, souriant même avec malice à l’invitation.
« Sans hésitation. »
Et les mouvements grossiers de certains badauds soûls furent vite effacés par les pas frappants de vivacité du couple de feu qui rejoignit la piste improvisée, où chacun se laissait porter par les paumes usées des musiciens frappant les peaux, pinçant les cordes, effleurant les touches et expirant l’air, alors que là-haut s’entremêlaient les chants harmonieux et dépaysants de voix complémentaires et opposées, les accords s’ajustant à leurs musique qui avait ce petit goût d’infini.
Entre les mains de celui qui menait la danse avec la prestance identique à celle dont il avait fait preuve plus tôt dans la soirée, la jeune Kassandra était un jouet, une poupée de vices qui se mouvait sur la même cadence que son partenaire, comme si sans avoir eu besoin d’un regard ou d’un commun accord échangé fugacement, elle savait quoi faire à quel moment. Laissant l’impression d’être domptée sans jamais l’être réellement, sautillant, voletant sur chaque note, ses tracas s’estompaient, ne laissant plus qu’un souvenir confortable et ridiculement simpliste d’une soirée où le bonheur ne tenait qu’au fil du marionnettiste qu’était Dandelo.
A la fin de la chanson, une partie des regards convergèrent vers l’un des couples qui avaient le plus enflammé la place pavée, alors que les applaudissements fusaient pour l’orchestre improvisée. La rouquine se saisit d’une mèche de cheveux de son compagnon, l’enroulant entre son doigt alors qu’elle venait à se rapprocher de lui, son buste se calant bientôt contre son torse alors que ses yeux mauves ne quittaient pas l’azur océanique du Dandy coloré.
« Méfie-toi, j’ai comme l’impression que tu n’es pas le seul ce soir à loucher sur une rouquine … »
Son souffle quelque peu mis à rude épreuve fut rompu par un rire bas et suave alors que son regard quitta le sien pour désigner sans un traître mot les deux types qui, plus loin, invitaient la jeune pirate par de grands signes ô combien subtils à venir rejoindre leur tablée … Humainement encombrée.
Prise d’une envie soudaine de jouer qui n’avait peut-être jamais disparu, sa voix se perdit à nouveau du côté de Dandelo.
« Qu’est-ce qui pourrait bien me retenir d’aller les rejoindre ? » |
| | | Dandelo
Humain
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| Sujet: Re: Les ombres s'allongent [PV > Kassandra] Jeu 15 Juil 2010 - 16:01 | |
| [Un peu pourri, pas trop d'inspiration ]Le Temps est une chose bien étrange, il se joue de la perception humaine avec une logique que lui seul comprend, transformant les secondes en heures selon ses caprices. Ainsi le temps que mit sa charmante compagne à répondre parut interminable tant la tendresse qu’elle joignit à ses mots fut appliquée. Quelle douce éternité que de vivre sous ces caresses et le plaisant spectacle de leur auteure.
Sans quitter sa rousse des yeux, Dandelo visualisa mentalement la trajet sinueux d’une main aux doigts fins et précis sur la peau de son torse dévoilé derrière un manteau ouvert. Le temps s’était-t-il réellement arrêté ? Non bien sûr, les intonations suaves des jeunes femmes prouvèrent son avancée. « Sans aucune hésitation. » Elle aurait pu simplement dire « oui », « pourquoi pas » ou une autre formule banale telle qu’on en entend régulièrement. Mais elle avait employé ces mots, et la précisions de telles paroles interpela le clown. « Sans aucune hésitation. » La confiance était là, elle semblait prête à le suivre où qu’il la mène. Bien sûr c’est une chose qu’il avait désiré, mais que cette chose arrive maintenant, presque brutalement changeait légèrement la donne. *Et en quoi ? - Ben … - Conquise donc moins attirante, c’est ça ? - Qui sait ? - Lave-toi les yeux bon sang, regarde-la ! Un grand millésime ! On n’en croise pas tout les jours des filles de cette trempe !* Dandelo ferma les yeux et se sourit à lui-même. Puis il rouvrit les yeux pour détailler à nouveau cette magnifique créature. Un corps l’allure fragile mais assurée, emprunte d’une noblesse. Seules ses frusques lui donnaient un air plus malsain et effronté. Son visage était un trésor de complexité emplit d’une collection riches d’expression. On pouvait nuancer tendresse, affection, envie et excitation au même titre qu’une ironie certaine et d’un cynisme qui lui étirait les lèvres en un sourire ravageur, comme si le reste du monde n’était une bonne blague dont elle seule comprenait l’humour.
Mais le Temps était toujours là à jouer l’illusionniste, et pour être sûr de ne pas s’égarer dans ses tours, le Magicien entraîna sa belle tourner au milieu des citadins aux esprits embrumés par l’alcool. Le rythme effréné lui plut et le couple se lança dans une chorégraphie nourrie de leurs spontanéités respectives qui se rejoignaient comme instinctivement. À chaque mouvement, le corps de l’un s’alignait parfaitement sur celui de l’autre comme si un magnétisme réglait leurs poses au millimètre près pour parfaire un peu plus le spectacle qu’ils offraient. Cette cadence, ce rythme, cette vitesse parfaitement maîtrisée, Dandelo s’en délectait autant que les soulards se plongeaient dans leur jalousie, si bien que lorsque la musique cessa, les remarques fusèrent, bientôt suivies par des invitations arrogantes à l’intention de la cavalière du jeune homme.
Puis il y eut sa réaction. Dandelo fut d’abord étourdit, occupé à refouler le sentiment de traîtrise qui le harcelait avant de se concentrer sur l’intérêt des paroles de ce qu’il pensait être une conquête : elle le mettait à nouveau à l’épreuve. Il devait trouver une réponse sensée, tout de suite.
« Et bien, il y a cet étrange phénomène qui fait que nous sommes ensembles depuis une poignée d’heure, mais ce n’est pas vraiment un argument. »
Il eut un sourire tendre qui contamina ses yeux avant de reprendre :
« C’est peut être le fait que si tu rejoins ces, hmm, fringants garçons, il te faudra choisir entre celui à qui il manque trois doigt et une partie de la jambe où celui qui n’a plus une dent. Enfin c’est une expérience comme une autre. » Ajouta-t-il en levant au ciel.
Il s’approcha d’elle, plaça une de ses mains sur sa hanche et la rapprocha de lui jusqu’à sentir son souffle dans son cou et lui chuchoter à l’oreille :
« Et si je vous enlevais maintenant, m’en voudriez vous Ma Dame ? »
Il décela le sourire sur le visage de son amante, sourit à son tour, déposa un baiser sur ses lèvres humides et l’entraîna à l’opposés des indésirables prétendants. À peine avaient-ils fait quelques pas qu’une main attrapa son épaule et le tira brusquement en arrière :
« Hé l’avorton, tu nous la tire pas comme ça, je suis sûr qu’elle aurait bien voulu boire un verre la petite ! - Ouais, je me demande même ce qui nous empêche de te démolir. »
Ils étaient saoul, il aurait pu régler ça à l’amiable. Il songea un instant à éloigner Kassandra mais il devina qu’elle ne bougerait pas d’un pouce. Comme il ne répondait pas, un coup de poing passa à deux centimètres de son visage. Il l’attrapa au passage, tordit le poignet vers l’extérieur et donna un coup de talon dans le genou de son agresseur. Il y eut un craquement discret et l’autre s’écroula en grognant. Son compagnon jura et leva les poings, suivit par un autre homme qui devait être de leur connaissance. L’Arc-en-ciel se plaça devant la jeune femme qu’il courtisait en il fixa les deux hommes, une lueur féroce dans les yeux, et écarta un bras, tendant une main où apparut une volute ardent qui se transforma en une boule de feu éblouissante de la taille d’une pomme. La sphère irradiante oscilla un instant, faisant son effet aux deux belligérants qui reculèrent de trois pas. Il reserra ses doigts sur sa création qui s’évanouit bientôt en fumant.
« Viens Kassandra, nous y allons. »
Et sans un mot il l’entraîna vers une rue adjacente, les badauds s’écartant sur son passage, idylle si proche de lui.
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| | | Kassandra
Ancien
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| Sujet: Re: Les ombres s'allongent [PV > Kassandra] Jeu 15 Juil 2010 - 20:15 | |
| Eh oui, on ne conquit jamais totalement une femme, et il n'y a rien de plus volage, de plus instable et de plus incertain que la sensation d'être maître de la proie tant convoitée. Et lorsque l'illusion tend à se rompre, ne serait-ce qu'une infime seconde, il faut au plus vite sortir les griffes, être prêt à lutter et à montrer sa volonté d'être le plus digne et le plus émérite dans la lutte inébranlable et asentimentale des conquêtes nocturnes.
La réaction de Dandelo fut sûrement la même que s'il eut subi un choc électrique : il avait semble t-il retrouvé le sens des réalités, celui qui lui susurrait à l'oreille d'un ton désagréable que son amante pouvait être aussi fuyante que la fumée s'il ne prenait pas garde aux dangers qui l'entouraient. Bien qu'ici, au vu de l'étalage de débauche et d'alcool qui s'offrait sur cette place, il était bien peu probable que Kassandra fut tentée d'aller voir ailleurs que l'homme que le "Destin", cette niaise contrefaçon qui n'existait pas, avait placé là sur son chemin. Satisfaisante situation que de sentir les mains du jeune homme se reposer sur son corps, la capturer tout contre lui, pour lui promettre dans des murmures qui ne faisaient sourire qu'eux et eux seuls, comme s'ils étaient les uniques spectateurs d'une farce risible. Comme s'ils pouvaient se jouer des autres sans que rien ne leur retombe sur le nez. Tous deux aussi insolents, provocateurs, joueurs et rusés l'un que l'autre, peut-être était-ce ce qui faisait que la rouquine avait accepté de rentrer dans la danse du Saltimbanque.
« Voyez-vous ça, je serais curieuse de savoir si vous auriez le cran, Messire. »
Alors que leurs bouches se frôlaient à nouveau sans même que la rouquine ne cède aucun autre mot ou aucun autre geste qu'un regard malicieux et vipérin, ils s'éloignèrent de la menace masculine, mais pour bien trop peu de temps : déjà un des hideux personnages, émêché à souhait, s'était dirigé vers eux à la force pure de sa graisse et du dégoût qu'il inspirait, bloquant la fuite des amants éconduits.
A n'en pas douter, les deux hommes lorgnaient plus que deux chiens errants avides de chair sur la rouquine, qui leur balança un regard partagé entre la condescendance et la lascivité. Elle savait pertinemment que ces deux-là n'avaient de réelles pensées que pour le genre d'exploits charnels répugnants qu'ils pensaient décrocher ce soir là en volant le trophée du Dandy. Mais c'était sans compter sur le fait que Dandelo semblait plus que maître des éléments et de la magie qui coulait en son sang, et surtout en ignorant le fait que la petite poupée aux cheveux incandescents n'avait en réalité rien d'une sainte, maniant avec aisance la dague rangée dans sa botte. Mais après tout, les femmes ne se battent pas, n'est-ce pas ? Ce n'était donc pas le moment de dévoiler à Dandelo que sous les masques, peuvent se dissimuler des aptitudes bien peu orthodoxes.
A leurs répliques sorties tout droit de l'imagination enivrée par le rhum bon marché de ces deux alcooliques, la demoiselle eut un rire amèrement désolé pour ce qui allait suivre, sans pour autant se décaler, son regard violine ne quittant pas d'un cil la silhouette bariolée de son compagnon. Pour elle, il n'y avait aucun doute : elle savait qui repartirait à son bras ce soir.
Sous des regards étonnés - et un peu jaloux de certaines donzelles qui auraient elles aussi aimer créer autant d'émules par leur beauté et leur culot qu'elles n'avaient pas -, le clown fit preuve d'agilité et ne mit pas longtemps à se débarrasser du premier gêneur qui avait sorti les poings pour l'occasion. Le deuxième crut s'en sortir mieux, mais en vain ; et même si l'espace d'un instant la rouquine songea à aider Dandelo à leur mettre une raclée, ils n'en eurent pas le temps : son "preux chevalier" l'emmenait loin des deux soûlards, hagards et gisant au sol, fendant la foule en un sillon qui s'effaçait déjà sous les pas des inconnus venus se perdre dans les excès.
Ce ne fut que lorsqu'ils arrivèrent dans une rue un peu éloignée et plus calme que la jeune femme freina leur cheminement assez subitement, serrant sa main pour les arrêter dans leur course et l'attirer à lui dans un brusque baiser, stimulé sans aucun doute par l'adrénaline de la situation qui venait de se produire, alors que sa voix soufflait à nouveau.
« Ton dernier argument était plus que satisfaisant .. Et il y a bien des choses que tu me caches encore, j'en suis certaine. Beaucoup trop de raisons pour que je te laisse filer comme ça. »
Elle l'observa sans le quitter de ses yeux, aux pupilles fendues à la manière des félins, son sourire trahissant sa curiosité fascinante pour le bariolé. Puis la pirate pencha la tête en arrière, son regard crevant les cieux d'où commençait à percer l'ombre d'une lune trop timide.
« Je meurs de chaud. Que veux-tu faire maintenant ? Observer la fin du coucher de soleil ? Errer au gré des rues ? Nous laisser porter encore un peu au gré de la musique ? Déguster quelques excellentes bouteilles que nous volerons au passage ? »
Son regard rebascula vers le sien, alors que le subtil s'accentua dans sa voix enjôleuse et taquine. Doucement Kassandra prit les deux mains du saltimbanque, tandis qu'elle le guidait doucement, à reculons pour elle, dans la ruelle qui débouchait vers l'ombre d'une petite place où se trouvait une fontaine au centre, et qui donnait en contrebas une vue sur des terrasses reliées à quelques maisons qui avaient ouvert leurs portes à la tiédeur nocturne.
« A moins que tu aies une autre idée plus enrichissante. Je ne me ferai pas trop exigeante, jusque là, je n'ai pas eu à me plaindre. »
Un petit sourire pointant du bout de ses commissures trahit sa satisfaction.
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| | | Dandelo
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : ~ 25 Taille : Niveau Magique : Arcaniste
| Sujet: Re: Les ombres s'allongent [PV > Kassandra] Dim 3 Juil 2011 - 0:12 | |
| La respiration du clown était légèrement saccadée, contrecoup du conflit qui l’avait alarmé. Non pas les soulards qu’il avait appris à gérer facilement pour avoir déjà été à leur place, mais sa propre attitude. Il aurait pu se contenter de faire usage du parchemin qui attestait de sa qualité de mage de l’Arcanum, voir distribuer quelques coups de poings supplémentaires. Mais son sang n’avait fait un tour, et les flammes étaient sorties. Était-ce l’alcool ou simplement la colère que les deux zigotos lui avaient inspirée ? S’il avait bien dissimulé son geste en une persuasion efficace, il savait, lui, qu’il était prêt à roussir son opposant. Tendre le bras aurait suffi à lui brûler l’intégralité du visage. Il s’était contrôlé bien sûr, mais la magie n’avait pas disparu comme on la refoule d’habitude, il avait été contraint de l’étouffer dans le creux de sa main.
Il secoua légèrement la tête pour chasser ces pensées déplaisantes et ralentit en même temps que Kassandra qui, presque miraculeusement, se retrouva contre lui. Leurs regards fondirent à nouveau l’un dans l’autre et, avant même que Dandelo puisse en prendre l’initiative, la jeune femme plaqua presque brutalement ses lèvres contre les siennes. Le bigarré passa machinalement les bras autours de ses hanches et la serra contre lui, lui rendant toute son ardeur. Puis leur bouches se séparèrent, haletantes. Ils restèrent là, enlacés. La rousse lui susurra quelques propositions à l’oreille avant de se reculer légèrement pour apercevoir le sourire en coin du Dandelo qui appréciait l’étonnante faculté qu’avait son amante à faire disparaître ses inquiétudes et ses hésitations. Souriante elle aussi, elle se défit doucement de l’étreinte du jeune homme, attrapant ses deux mains au passage pour le tirer vers une petite place parée d’une fontaine du plus simple appareil – bien loin des sculptures sophistiquées et des systèmes d’eau que l’on trouvait près des quartiers royaux – encerclée par trois lampadaires aux flammes vacillantes, eux-mêmes habillés par quelques guirlandes de lampions éteints. Cela tenait sans doute du fait que la place avait été désertée de ses habitants. Ces derniers avaient dû souffler les mèches pour éviter tout risque d’incendie pendant leur absence.
Alors qu’ils émergeaient de la ruelle dans laquelle ils s’étaient réfugiés tantôt, la jeune femme continuait de lui parler doucement :
« Je ne me ferai pas trop exigeante, jusque-là, je n'ai pas eu à me plaindre. »
Dandelo se contenta de sourire, puis son regard monta sur les guirlandes pour revenir sur les yeux qui avaient suivis la même trajectoire que les siens. Souriant de plus belle, il utilisa son pouvoir tout en claquant des doigts pour ajouter un peu d’effet à son spectacle : le son sec fut accompagné par une illumination soudaine quand tous les lampions s’allumèrent en même temps. Dandelo adossa la jeune femme contre le lampadaire, pris son visage entre ses mains chaleureuses et déposa un long baiser sur les lèvres carminées. Il s’écarta avant de tourner sur la droite de sa rousse, caressant ses longs cheveux de sa main gauche pour finalement se retrouver dans son dos, une main posée sur chacune de ses épaules découvertes, leur corps séparés par cet unique lampadaire. Il approcha sa tête de l’oreille droite de son interlocutrice, et chuchota d’une voix suave :
« Après toutes ces choses que l’on a déjà faite, il faudra bien que j’innove si je veux continuer de te surprendre. »
Il acheva sa phrase en posant ses lèvres sur le cou qui semblait presque l’inviter, tant il était tentant. L’épaule eut un sursaut, chatouillée par la tendresse, et un rire délicieux se fit entendre. Puis la jeune femme se retourna, apparemment trop brusquement puisque le Clown, qui avait encore ses mains sur les épaules de la belle, bascula en arrière pour tomber dans la fontaine dans un « plouf » retentissant, accompagné de quelques éclaboussures.
Il y eut un silence, puis, lorsque le visage stupéfait du clown surgit de l’eau claire, des éclats de rire animèrent le visage de son idyllique compagnie, bientôt rejoints par ceux du maladroit. *Ah ça surprendre tu sais faire … - Héhé ! - Tu te tournes en ridicule et ça te fais rire ? - Elle a l’air d’apprécier !* Le jeune homme se releva avec autant de dignité que possible, toujours souriant, et enleva son manteau bariolé pour le sécher par magie. Le Toucher Brûlant fit son effet rapidement, consommant un peu d’énergie du magicien pour accomplir sa besogne. Cela fait, l’Arc-en-ciel retrouva sa place sur ses épaules. Il se tourna vers la jeune femme et commença d’une voix malicieuse :
« Ça m’a donné une bonne idée pour la suite ! »
Il attrapa sa main et lâcha un vif « Viens ! » avant de l’entraîner en courant comme des enfants, dans une rue descendant vers le fleuve. Leurs pas résonnaient sur les pavés irréguliers. Le contact de leurs doigts entrelacés lui plaisait beaucoup, si bien qu’il ne le rompit que pour sauter un muret qui séparait la rue des quais. Il se retourna pour réceptionner la Rouquine qui avait sauté après lui et se dirigea avec elle vers le lit du fleuve. L’eau semblait calme et apaisée, presque tendre. C’était idéal.
Jetant un regard espiègle vers sa compagne, il commença à se déshabiller tout en glissant avec une voix rieuse :
« Alors Kassandra, tu me suis toujours ? C’est pas un bain de minuit qui va t’arrêter, hein ? »
Il enleva son dernier vêtement, jeta un clin d’œil à sa Dame avant de plonger dans les flots tranquilles. Après quelques brasses, il s’immergea totalement pendant quelques secondes avant de remonter à la surface pour voir une silhouette délicieuse se glisser dans l’eau. Le Clown sourit en apercevant un deuxième tas de vêtements à côté du sien, et se laissa dériver vers sa rousse pour échanger quelques caresses et quelques baisers.
C’est alors que le claquement métallique de solerets battant le pavé résonna sur le quai. Machinalement, Dandelo se plaça entre sa dulcinée et l’origine du bruit, qui s’arrêta non loin d’eux. Il y eut un silence puis une voix lança :
« Ce s’rait pas l’type qui fait trempette l’Dandelo ? »
Nouveau silence.
« Hep ! S’écria une voix plus grave correspondant à une plus petite silhouette. Vous là-bas ! Identifiez-vous ! - Dandelo vous dites ? Répliqua aussitôt l’Artiste feignant la réflexion, c’est une de mes connaissances ! Pourquoi le cherchez-vous ? - C’pas pas nous qui l’cherchons, un de ces sorciers de l’Arcanum l’aurait réquisitionné ! »
L’homme avait craché les mots « sorciers » et « Arcanum » comme d’autres auraient lancé un juron. D’ailleurs, c’est ce que fit Dandelo, à voix basse, mais pas assez pour que son agacement passe inaperçu auprès de la jeune femme. Il tenta le tout pour le tout :
« Allez donc vous rafraîchir le gosier avec un pinte ou deux, je lui transmettrai le message ! - Ça aurait été avec plaisir, répondit la voix grave, plus éduquée, mais on nous a spécifié que c’était de la plus haute importance et qu’aucun de nous ne serait payé tant qu’on ne l’aurait pas trouvé. Pourriez-vous nous indiquer son lieu de résidence ? »
Le jeune homme se mordit doucement la lèvre inférieure. Pourquoi fallait-il que ça arrive maintenant, alors qu’il caressait le bonheur du bout des doigts ? Et puis qu’est-ce qui était arrivé d’abord ? Une guerre ? Une attaque ? Pendant le tournoi ? Non, les cloches l’auraient sonnée. Le Destin s’acharnait.
« Il est en face de vous », conclut-il en bougonnant.
Il marqua une pause et repris d’une voix plus forte et assurée.
« Je viens messieurs, mais je vous demanderais de vous retourner car je suis en galante compagnie. »
Le plus petit fit aussitôt volte-face avant filer une tape à son collègue qui l’imita et tourna le dos au malheureux couple. Dandelo soupira en baissant la tête, avant de relever ses yeux tristes vers son amante. Ses lèvres formèrent un « Désolé » silencieux, et il lui reprit la main pour l’entraîner vers le quai. Il sortit de l’eau en premier et attrapa directement son manteau qu’il déplia vivement pour l’offrir en peignoir de fortune à la Belle. Cette dernière s’y blottit sans sembler hésiter une seconde et laissa même l’Arc-en-ciel la frictionner pour la sécher. Il transmettait la chaleur de sa magie au vêtement ce qui permit d’accélérer le processus. Il s’attarda néanmoins avec une tendre attention, puis se contenta de tenir l’habit tendu comme un rideau pendant que sa nouvelle muse se rhabillait. Lui-même se contenta de remettre son pantalon de toile et passa son manteau. Il caressa la joue de la jeune femme avec un sourire gêné et malheureux, poursuivit son geste en replaçant une mèche humide derrière son oreille et déposa un baiser vif et langoureux sur ses lèvres. Il fut tenté de le prolonger mais un claquement de langue du grand benêt en armure le ravisa. Il se contenta donc d'en voler un deuxième avant de chuchoter à l’oreille de sa belle :
« Nous nous reverrons, je le jure ! À bientôt Kassandra … »
Il tourna la tête vers un garde et lâcha d’une voix morne :
« Je vous suis messieurs. »
Il replongea une dernière fois l’océan de ses yeux dans les iris violines des siens, et se détourna pour de bon, rythmant d’un pas vif ses pensées devenues mélancoliques. *J’espère qu’ils ont une bonne raison pour le coup. - Au pire tu t’esquive et tu la retrouve. - Tu sais ce que le vieux me ferait … - Ouais … - Au fait, où est Lucie ?* Le Clown soupira. La fée devait noyer son chagrin d’amour en torturant quelques pauvres âmes avec ses illusions et ses petits sortilèges. Il la retrouverait en temps voulu. Pour l’instant il devait aller chercher quelques explications à la tour.
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