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 Fièvres [libre]

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Herménégildoricius
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MessageSujet: Re: Fièvres [libre]   Fièvres [libre] - Page 2 I_icon_minitimeMar 3 Nov 2009 - 18:20

Le baudrier était très satisfait de la conduite de la ténébreuse hôte qui souillait toujours ses murs de sa présence. Heureux de s'en débarasser et plein d'allegresse quant à la gratitude que lui offrait Vyl, il fut mis en dispositions favorables pour accéder à la requête de la demoiselle. Evidemment, la dame pouvait mentir, les langues de serpent des drows étaient réputées par tout l'univers, mais un grand acte ne serait rien sans quelque risques.

Herménégildoricius pensa alors à ses pauvres reitres, ses prisonniers et son geolier le bon gaucelm, tombés en vain pour que soit finalement libérée la cause de leurs tourments. Mais l'honneur est aveugle et le Baudrier était borgne, ce qui faisait de lui un homme plus proche de ce contexte qu'aucun autre.

Froidement, droit dans ses bottes et roide dans son armure finement ouvragée au fronton de laquelle on devinait des hiboux d'argents, De Tourmalin siffla trois fois.

Un nain accourru, les bras chargés de l'équipement de la sombre. les lames avaient été conservées et l'arc demeurait dans un état excellent. Les doctes experts d'Oesgard avaient du estimer cet arsenal à grand prix sans quoi il aurait tout bonnement été annihilé pour que ne subisiste aucune trace visible de la consomption par les Drow. Le seigneur des lieux jeta un oeil (il eut été biern en peine d'en jeter deux) à l'équipement de la femelle et partit d'un petit rire paternel.

"Ma chère, vous êtes à même, je le suppute volontier après avoir vu de quoi vous étiez capable, de comprendre que nous conserverons vos lames... Nous vous respectons et vous honorons par le geste salvateur auquel nous procédons présentement, mais nous n'en sommes pas moins perspicace et nous ne prendront aucun risque vous concernant."

Dit il un rien badin.

Il s'approcha du nain et se saisit de l'arc et du carquois. Son expertise en les choses de la guerre ne le trompèrent guère, la qualité de l'objet lui fit regretter de s'être fait serment de le restituer. La mort dans l'âme, il le tendit à Vyl de même que le carquois empli de flèches assassine.

"Voici votre arme."

Le Baudrier reprit la parole, la sagesse transpirait de tout ses pores et il semblait pareil à une divinité paienne, omnisciente et juste.

"Vous avez une dette envers moi, cela ne fait aucun doute, mais je comprendrais que vous renonciez à la rembourser par le fait meme de votre race ou de l'accueil pour le moins virulent qui vous fut réservé. Nous sommes à la veille d'un grand carnage en ces lieux et votre libération n'en est que plus méritoire. Alors allez maintenant et conservez au plus profond de votre mémoire la souvenance des faits qui se déroulèrent ici, en espérant que vous saurez éviter le ladre Merwyn et que vous tiendrez mon peuple en haute estime. "

Le général s'inclina devant la prisonnière provisoire et sourit comme on le voyait rarement faire. Un silence pesant suivit son discours et les gardes semblaient trépigner d'impatience à l'idée de mener la captive hors des murs et de ne plus jamais la revoir fouler de ses pieds la citadelle d'Oesgard.

Des militaires d'exceptions périrent ce jour là pour défendre le bon peuple. leur sacrifice ira en fin de compte sur le compte de l'honneur pur, celui sur lequel devraient compter tout les Hommes de Miradelphia et que le prochain assaillant avait oublié depuis des lustres. L'outrecuidance a des limites que la bienséance sait fixer.

Les gardes se mirent finalement en route lorsque Baudrie leur fit signe de le faire et ils eurent la surprise de le voir les escorter. Ils murmurèrent quelques mots d'incompréhension, nul ne pouvait trouver de réponse à ce curieux mystère, pourquoi diable cet homme de bien suivait il de si près le cortège qui devait mener une ennemie mortelle hors de sa cité?
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Vyl Thanat'Khor
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MessageSujet: Re: Fièvres [libre]   Fièvres [libre] - Page 2 I_icon_minitimeMer 4 Nov 2009 - 11:56

- Voici votre arme…

Vyl Thanat’Khor tendit la main vers l’arc elfique que lui présentait Herménégildoricius, son œil écarlate s’allumant du feu d’un indicible plaisir. Lorsque ses longs doigts se refermèrent sur l’arme, elle se laissa irradier par l’afflux de forces nouvelles. La guerrière ne se sentait vraiment entière que lorsqu’elle était en contact avec le bois précieux travaillé par les mystérieux armuriers de l’Anaeh. Malgré sa cape râpée par le feu, sa cuirasse craquelée à l’instar sa peau moirée, elle renvoya, le temps d’un souffle, l’image du soldat régénéré.

Elle se saisit de l’objet par la poignée, au point d’équilibre, et prenant quelque distance avec le Tourmalin, elle exécuta une série de moulinets rapides comme on exerce un membre trop longtemps immobile pour en retrouver la totale maîtrise. La Drow jubilait littéralement. Et sans y prêter attention, elle livrait aux hommes assemblés la démonstration magistrale qu’un archer d’exception peut trouver à un arc de guerre un autre usage que de tirer de simples flèches. Maintes fois, ne pouvant éviter le corps à corps, Vyl avait sauvé sa vie en cinglant ses ennemis des branches serrées de son arme avant de dégainer ses lames…

Elle s’empressa de ceindre le carquois qu’on venait de lui rendre, lourd de tous ses fers. Mais elle ne put se résoudre à attacher son arme de prédilection sur son dos : elle lui avait trop manqué pour qu’elle ne goûte pas encore le plaisir sauvage de son contact froid dans sa paume. Il lui servirait de bâton de marche, et lui donnerait la prestance que les mauvais traitements infligés séant lui avaient ravie.

Elle s’inclina, en guise de remerciement, devant le Nain qui avait pris soin de son équipement pendant sa captivité. Tout était à sa place, dans un ordre parfait, et dans un état qui attestait que des esprits avisés s’étaient déjà partagés le butin la pensant perdue à jamais dans les limbes de la forteresse noire. Et pour cause ? Le prix d’une seule de ses lames aurait suffi à faire vivre une famille pendant dix années. Le fait que le Borgne ne se résolve pas à lui rendre ses coutelas ne choquait pas la Sombre, d’autant qu’elle espérait encore que les hommes d’escortes que le Maître des lieux venait de réunir allaient emporter les précieux fourreaux avec eux. On lui restituerait peut être le tout aux portes de l’Oësgard…

Le Balafré lui confirmait ce qu’elle avait observé tout au long de sa mission d’espionnage dans les contrées humaines : les Hommes allaient se livrer bataille, comme l’avait prédit le Karliik Glenn. Serramire fondait sur les terres dévastées du Tourmalin. Le siège de la forteresse d’Oësgard s’annonçait long, difficile, et meurtrier. La citadelle jouissait de la réputation d’être imprenable. Et le peu qu’elle en avait vu confirmait à Vyl qu’il n’était nul espoir, sinon grâce à des complicités intérieures ou à une magie puissante, de prendre ces murs par voie de terre. La démonstration de la fulgurance des armes ensorcelées d’Herménégildoricius lui avait donné un avant goût de ce qui attendait l’ennemi. Il en cuirait à plus d’un de s’aventurer aux abords des murailles.

Au fond d’elle-même, elle regrettait presque d’abandonner derrière elle ces assiégés qui allaient régaler Uriz de belles et cruelles tueries. Sur les créneaux, son arc aurait fait des merveilles ! Son Barra lui confiait souvent le rôle jubilatoire d’éliminer à distance les mages de guerre et les servants des machines de siège. Changeant de position après chaque salve, agile et rapide comme la tempête, Vyl Thanat’Khor semait la mort en silence avec une rigueur et une application implacable. Mais voilà ! Le Borgne le lui avait bien fait comprendre sans équivoque : de principe, les Sombres n’avaient rien à faire dans les troupes oesgardiennes. Il n’y avait plus qu’à partir.

Dehors, il faudrait jouer serré : les mêmes qui lui avaient donné la chasse encerclaient la forteresse. Vyl échafauda mentalement quelques plans, écoutant le Baudrier d’une oreille déjà distraite, tout en donnant à son improbable sauveur l’impression qu’elle buvait ses paroles. Elle tracerait nord-est et traverserait l’Olyia à la nage. La Forêt d’Anaeh serait certainement plus sûre pour établir un premier bivouac et tenter de reprendre contact avec la Dothka… A moins qu’elle ne pointe vers la Sirilya à moins d’une demie journée de marche à l’est…

Elle aviserait lorsqu’elle serait en dehors de l’enceinte maudite : ce n’est qu’au-delà de ces murailles qui avaient failli lui servir de tombe qu’elle se sentirait vraiment libre…

- Alors ai-je à l’égard des terres d’Oësgard une dette imprescriptible, Seigneur… Répondit-elle au Baudrier décidemment toujours en verve.

La Drow payait ses dettes d’honneur. Toujours ! Non pas qu’elle attache à sa parole une particulière valeur. Mais par pure et simple superstition. Prospérait en elle la certitude que ce que l’on ne remboursait pas dans cette vie vous poursuivait dans l’autre. L’éternité entière pouvait pâtir de dettes impayées. Pire ! Les engagements bafoués risquaient de retenir l’âme immortelle dans le monde matériel comme la pierre qui leste le cadavre qu’on a voulu faire disparaître. Et pour une Servante d’Uriz, il n’y avait pas de pire honte que de revêtir le linceul du fantôme…

Lorsque l’escorte s’ébroua, Vyl se retourna pour prendre congé du Tourmalin.

Et son estomac se noua d'appréhension lorsqu’elle le vit se joindre à la troupe pour la raccompagner. Elle ne savait que trop le bougre imprévisible : ne l'avait-il pas presque occis à coup de botte après l'avoir accueillie comme une reine ?
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Herménégildoricius
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Herménégildoricius


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MessageSujet: Re: Fièvres [libre]   Fièvres [libre] - Page 2 I_icon_minitimeDim 8 Nov 2009 - 18:12

Il la suivait le puissant parangon, oui, il allait l'escorter et il décelait dans son inconscient les frayeurs de bêtes qui sommeillaient au plus profond de son âme. Il cru devoir expliciter son comportement mais un secret instint le retint et il serra les dents. La maigre colonne de soldat s'avança sur l'artère principale de la citadelle, provisoirement désertée grâce au zèle et à la vélocité des hommes de main du Baudrier d'argent qui écartèrent les badauds trop curieux.

L'atmosphère était irréelle, un silence de crypte régnait sur Oesgard pourtant en belligérance. La cité semblait retenir son souffle. Pas un lieutenant ne vociférait, pas un marchand n'ameutait les chalands, pas une femme ne pleurait les ravages de la guerre, pas un enfant ne vagissait entre les ruelles étroites. Les déplacements eux-même cessèrent au passage de la solennelle caravane. Le temps suspendait son eternel cours et tout progressait dans les esprits comme si chacun à sa place avait pris conscience que des événements sans précédents allaient s'accomplir désormais. La conflagration contre le duc n'aurait plus guère d'incidence.

Tout les regards se posèrent sur Vyl et Herménégildoricius accompagné du groupe de soudards qui défilaient sans ciller. Alors qu'ils dépassaient une sordide bicoque à la façade délabrée, deux jeunes femmes de noir vêtu s'en extrairent et vinrent se placer de part et d'autre du commandant. Elles étaient jumelles, leurs lisses cheveux de jais tombaient jusqu'au bas de leur dos. Elles portaient d'étranges jupes longues et une cape couvrait le haut de leur corps. La mine grave, elles prirent le pas d'Herménégildoricius.

Le convoi nouvellement renforcé par les jumelles s'acheminait vers l'exterieur d'Oesgard, enveloppé de son manteau de mystère et de silence.

En vérité, après une courte reflexion, ce n'était plus la peur qui tenait ce peuple en haleine, pas plus que l'admiration. Une vague et inexplicable mélancolie enserrait les coeurs des habitants, la tristesse se lisait sur chaque visage déjà rudement éploré par les difficultés passées.

Après un laps de temps qui sembla durer une eternité, la graciée et ses généréreux hôtes parvinrent hors des murs. Les gardes en faction actionnèrent maints leviers et finalement la porte s'ouvrit sur la nature sauvage du dehors. Les gardes ne laissèrent pas à la drow le loisir de fuir, il la retinrent et le baudrier s'avança.

Il la toisa un long moment puis lui sourit amèrement.

"Vous et moi drow, nous ne sommes pas ennemis... Commença-t-il.

Les gardes sursautèrent mais les deux filles demeurèrent immobiles.

"Certaines personnes, de faibles complexions mentales, veulent que nous considérions ces faits comme acquis... J'ai médité des heures durant dans les bibliothèques du baron en tentant de comprendre ses actes, et finalement... J'ai réussi à appréhender tout ce qui se passe ici."

Il fronça les sourcils, en oubliant la truculence la plus élémentaire, puis il croisa les bras. Chacun écoutait à en perdre ses oreilles.

"Je crois... Dame, que nous ne sommes pas libre de nos mouvements... Que des personnes lointaines forgent nos destinées à notre place et ces gens, très chère, ne sont pas les dieux que nous connaissons. Ni les votres, ni les miens du reste. Ce sont des humains qui par je ne sais quelle magie infâme controlent nos corps et jusqu'aux plus intimes pensées de nos âmes."

Il marqua une pause. Sa voix se fit de plus en plus inquiète et on sentait une angoisse indicible se lire dans son regard.

"J'ai approché la vérité ultime madame, et aujourd'hui, je ne vois personne d'autre que vous pour confier mes découvertes et mon secret, depuis que je vous ai rencontré vous me semblez l'être le plus incarné que j'ai pu cotoyer depuis le baron baudoin...

Même ce monde, ces peuples, ces dieux, ils ont tout inventé... Vous même, on vous a créé et vous n'êtes libre de rien, un pantin, rien de plus. Vous allez sans doute me prendre pour un dément mais j'aurais eu le mérite de vous avertir sur l'ampleur de cette mascarade. Miradelphia est une vaste fumisterie et j'ai la certitude absolue désormais, que rien ici n'est réel."

le Baudrier sortit son espadon et frappa d'un coup puissant et large un coin de mur de la poterne. A la stupeur générale, ce ne furent pas des éclats de pierre qui volèrent dans l'espace, mais des fragments d'une écriture inconnue, des lettres en suspensions qui semblaient, mises bout à bout, décrire le coin de mur que le maître d'Oesgard avait heurté.

Fier de sa demonstration, Herménégildoricius sourit à Vyl.

"Ils ne se sont pas encore vraiment penché sur votre cas mais ils ont décidé de m'anéantir et je ne peux rien pour les en empêcher... Mon peuple même ne se souviendra plus de moi après la victoire de Merwyn. Oesgard va tomber et nul ne s'en plaindra car ils sont tout puissants."

L'obscurité grandit, le soleil sembla se voiler au fil du discours du baudrier.

"Miradelphia n'existe pas, tout me laisse penser qu'il s'agit d'un jeu dont nous ne sommes que les pions. Je ne sais d'ou me vient cette lucidité mais j'espere que nul ne vous ôtera de l'esprit les paroles que j'y place en cet instant, ainsi ma vie, si vaine soit elle, aura servi une cause juste. "

Ayant ainsi parlé, le grand homme s'approcha de Vyl et la serra entre ses bras musculeux avant de la traverser complètement. Son corps, son armure, tout son être pâlissait et devenait immatériel. Tourmalin alors, sentant sa fin proche et comprenant que son analyse n'avait guère plu aux maîtres suprêmes, les joueurs et le staff de ce forum, étendit les bras. Les deux jeunes femmes se murent alors comme un seul homme et accomplirent une danse étrange qui ressemblait à celles que l'on pratiquait pour invoquer les esprits de la terre.

Le ciel bleu se déchira alors l'instant d'une seconde et l'auguste et hospitalier maître des lieux disparut dans un éclair blanc, avec ses deux acolytes, entrant ainsi dans la légende.

Les gardes, absolument abasourdis par ce spectacle se tournèrent vers Vyl et se prosternèrent devant elle. Une dame qui méritait de telles confidences de la part de leur veneré maître devait recevoir les honneurs militaires. Un homme s'avança avec les lames de la belle et les déposa à ses pieds. Le premier soldat parla d'une voix sourde.

"Allez désormais sombre dame, et que l'esprit de notre maître vous accompagne. Croyez en lui, il ne nous a jamais fait défaut..."
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