[demeure Nehleän] Et l'Ombre rencontra la Dame de Glace

Ah… Les sombres lieux au cœur du monde, berceau des ombres parfaites, sanctuaire maudit des autres peuples, où l’air aux senteurs de souffre, reste d’une vie éteinte bien avant l’occupation, est gorgé par le vice et le péché, où la violence et la perversité trône en maître sur une société à l’allure tellement désordonnée dans les apparences, mais où la structure même de l’arbre souterrain suppose l’inverse… Cet endroit avait encore tant manqué au Jatha'la Uln'hyrr revenu d’une série de spectacles dramatique et violent, où le sang coulait à flots pour le plus grand plaisir des spectateurs présents dans les salles improvisées en Oësgardie.
Point de foule en liesse accueillant l’artiste au talent pourtant évident, rien que l’indifférence d’un peuple ignorant, ne pouvant guère apprécier l’entière beauté des représentations du comédien de vaudeville, ainsi le laissant vagabonder sans l’acclamer, il était revenu à sa demeure, retrouvant les bras de sa délicate sœur dont il savoura d’ailleurs les délices de la couche le soir même pour une pièce d’un tout autre genre, car oui, le Jatha'la Uln'hyrr savait jouer bien des rôles, c’était là toute l’intensité de ce personnage inconnu mais pourtant curieux.

Enfin, quelques jours s’étaient écoulés depuis son retour et il était bien décidé à s’amuser à nouveau dans le Puy d’Elda quelques temps, lassé qu’il était du contact des humains, et une chose qu’il ignorait serait à l’origine de son nouveau jeu. Y'Shahinn Nehleän, devenue une des plus importantes personnalités magique du Puy d’Elda et accessoirement compagne de Dartan, d’après les rumeurs circulant, vivait non loin de chez lui… C’était comme si le Destin lui montrait une nouvelle bêtise à faire, et il se savait en sécurité, à l’abri des coups vengeurs et brutaux du drow pleurnichard parti au combat… C’était une occasion rêvée pour l’ennuyer quand il sera de retour, si bien sûr il revient, et il ne put cracher sur cette offre.
Il trouva sans peine un mensonge et décida d’apporter un présent à l’attention de Dartan, de sa part et pour son retour… C’était une chose précieuse pour le sombre clown, mais c’était trop tentant pour ne pas le faire. Il revêtit une simple et sobre tunique accompagnée d’un pantalon et de bottes, le tout uniformément d’un rouge sombre, point de grand luxe, il se voulait représenter la simplicité dans ses traits les plus purs possible, car se rendre nu là-bas eut été tout de même trop provoquant, même pour lui. A cela s’ajoutait un coffret en bois de taille moyenne, grossier et simple dans sa conception, contenant le fameux cadeau.

Ainsi prêt à se lancer dans une nouvelle partie, il se mit en route et n’eut aucune peine à trouver la demeure taillé à même la roche où vivait la dame actuellement bien seule. Arrivé devant la porte, il y frappa suffisamment fort pour être entendu et il gratifia d’un sourire amusé l’humaine assez jeune qui lui ouvrit.

« Que désirez-vous Messire ? »

Avec un ton poli de circonstance, usant du masque de la courtoisie exagérée même et jouée à outrance souvent pour ennuyer les hommes et femmes croisant sa route, il répondit simplement.

« Je voudrais m’entretenir avec votre maîtresse, Dame Nehleän, si c’est possible. »

« Bien sûr, si vous voulez bien vous donnez la peine d’entrer et me suivre, je vais vous conduire. »

Elle le laissa entrer et referma sur son passage avant de repasser devant lui, et la route ne fut pas bien longue qu’il croisait déjà la maitresse des lieux, dans une robe moulant ses formes agréables et charmantes, mais contredisant les rumeurs la disant très provocantes dans les tenues qu’elle arbore généralement, et cette robe ne saurait cacher le ventre légèrement gonflé annonçant la présence d’une vie… Ainsi, le sombre pleurnichard était meilleur au lit qu’il ne l’était dans une joute verbale ?
La servante se retira après avoir salué sa maitresse et le Jatha'la Uln'hyrr s’inclina respectueusement, exagérément même devant elle avant de faire jouer une voix mélodieuse et charmeuse.

« Salutations Dame Nehleän… C’est un plaisir que de pouvoir enfin vous rencontrer après avoir tant entendu parler de vous ici… Pourriez-vous m’accorder un peu de votre temps, je souhaiterais votre aide sur certains sujets ?... »

C’était là la base de son mensonge, quoiqu’il peut trouver des vérités, mais il ne dévoilait pas encore tout son jeu, bien entendu.

Les derniers temps avaient été profitables à la Dame de Glace qui s'était affairée depuis à relever la tête au Corps des Mages de combat. De longs mois d'inaction avaient démoralisés les esprits et il y avait de travail à faire. Depuis que la Reine ne se montrait plus, pas même à sa Dame de compagnie, le Puy se morfondait et tournait au ralenti.
Bien sûr la guerre était à nouveau au goût du jour et des Osts avaient été envoyés vers le Royaume des Humains. Mais il restait tant à faire dans le Puy même que la sorcière ne pouvait trouver de temps libre pour elle-même.
Cette inaction la lancait et elle ne supportait pas de voir une once de déchéance dans a société des Drows. C'est pourquoi elle avait renversé l'ancien Ditrown Da're et prit sa place, il fallait apporter du sang neuf dans les hautes-sphères du pouvoir et la sorcière ne comptait pas se limiter à sa condition actuelle.

Occupée, elle en oublierait même qu'elle était enceinte. C'était là un tournant majeur dans sa vie avec ce premier enfant, elle cessait d'être une jeune sorcière et sa famille allait recevoir un nouveau membre. Oui ces derniers temps étaient riches en événements pour elle.
Dartan n'était pas avec elle pour l'épauler et être témoin de son ascencion. Le Drow avait préféré partir à la guerre. C'était son tour à vrai dire, Y'Shahinn ayant déja participée à la bataille d'Alonna. Cela en avait irrité le Drow qui avait du rester au Puy. Au retour, ces deux-là s'étaient rencontrés et s'étaient donné l'un à l'autre. Maintenant Dartan était parti à la guerre, laissant sa compagne l'attendre au Puy, une compagne portant un enfant qui plus est.
Mais à quoi bon se morphondre sur le fait de ne pas pouvoir partir à la guerre ? Ici au Puy il y avait énormément à faire et la sorcière visait haut. Elle était la dirigeante de tous les sorciers Drows, elle ne répondait qu'à la Reine en personne. Son statu à part faisait qu'elle cotoyait les Senger sans y être affiliée et soumise, elle pouvait même s'entretenir avec le membre du Triumvir Brylyan sans aucun intermèdiaire. Elle possédait une place plus envieuse que lorsqu'elle était uniquement la dame de compagnie de la Reine. Avec l'inactivité d'Aetherya au niveau du pouvoir elle occupait un poste de premier rang.

Mais cela ne voulait pas dire qu'elle épuisait toutes ses forces à divers projets. En effet sa condition ne le lui permettait pas. C'est pourquoi elle était souvent à sa résidence, oeuvrant depuis ses appartements.
Et aujourd'hui un invité s'annoncait à elle.
Y'Shahinn n'avait encore jamais rencontrée Nhilantar mais elle connaissait quelques rumeurs sur sa personne. Il possédait un statu particulier parmi les Drows. Aetherya s'était souvent référée à lui en le nommant "le dernier joujou de Brylyan", Y'Shahinn se demanda ce qu'un tel Drow pouvait lui vouloir.
Peut être était il simplement venu pour se présenter à elle ? Mais elle se souvenait que Dartan l'avait fait enfermer et lui avait donné de lui une description assez précise. La sorcière avait donc des questions à lui poser concernant sa visite, les "sujets" semblant plutôt être une certaine excuse.

Salutation Sieur Nhilantar. Votre visite est assez inattendue mais si vous avez des questins à me poser alors ne les faisons point attendre.

La sorcière désigna à la servante la salle de réception ou la Drow recevait ses visiteurs. Elle se devait d'apporter le nessécaire pour recevoir des personnes, la famille de Y'Shahinn étant assez renommée pour son hospitalité.
La sorcière invita Nhilantar à la suivre dans le salon et lui désigna un siège. Elle même s'installa dans un fauteuil situé en face et fixa son visiteur du regard. Sa grossesse ne la gênait pas pour s'asseoir et se déplacer, Y'Shahinn possédait donc une certaine liberté dans ses gestes. Durant ses observation le coffret en bois grossier n'échappa pas aux yeux de la Sorcière.

Je vous écoute Messire .. En quoi puis je vous être utile ?

Oh, que de tristesse devant cette déception qu’est celle de ne pouvoir se présenter… Il aurait tant aimé n’être encore qu’un artiste inconnu et lire plus encore que cela la surprise et l’étonnement, l’interrogation même sur les traits de son public de l’instant… Il n’y avait là rien de plus que cette expression presque vulgaire et grossière, s’interrogeant uniquement quant à l’objet de la visite, mais l’artiste et son jeu semblait déjà tant connu que s’en était décevant…
Mais que l’ombre clownesque se rassure, il n’est là que l’expression même de la brume dans lequel se glisse ceux qui le rencontrent et le côtoie, car à l’image de son divin mentor, il est l’Imprévisible aux milliers de visages, jouant les caractères appropriés à la situation avec une constante provocante et malsaine… Entre autre chose, car il est bien d’autres traits cachés que peut prendre le masqué.
Ainsi donc, il était aisé d’imaginé qu’elle eut obtenu le portrait du comédien par le biais de quelques spectateurs d’antan, le sombre costaud au cœur sensible, pleurant à grosses larmes, découvrant en même temps que l’artiste sa peur des clowns et la réaction agressive en découlant… La sulfureuse Reine à la vertu si petite, même dans une société qui ne prône que la déchéance, le percevant comme le barde du Karliik Glenn… Et les rumeurs, oui… Les mots racontant les représentations et les prestations superbes de l’humble acteur se répandaient doucement dans le domaine troglodyte autant qu’à la surface du monde.

Ainsi donc, il suivit les pas de la Dame de Glace, se laissant aller à la contemplation qu’elle lui offrait malgré elle, car il eut été idiot de se priver d’une si belle vision, l’on a des yeux pour apprécier d’un regard ce qui se découvre à eux, alors autant apprécier ce qu’on donne, n’est ce pas ? Il fut conduit avec elle à un superbe salon, nul doute qu’elle pouvait être l’une des pièces à laquelle on donnait le plus d’importance quant à la façon d’être décorée, mais il dut admettre que c’était un travail réussi… C’était le reflet arrogant des richesses de cette maison, un tableau posé là, dans lequel pouvait se baigner et dont on ne pouvait rester indifférent… Par cette seule pièce, cette famille savait imposer une richesse peut-être moins impressionnante que l’allure même qu’elle illustrait, mais il accorda silencieusement qu’il put un instant se sentir bien petit et pauvre en comparaison… Mais c’est mal connaitre le Jatha'la Uln'hyrr que de penser pouvoir imposer ainsi ce sentiment dans la durée…

Quand ils furent tout deux installés dans de confortable fauteuil, l’un face à l’autre, pouvant se jauger dans un duel des plus intenses et des plus importants, car si d’aventure, l’un et l’autre souhaitaient obtenir l’ascendant, c’est dans ce duel visuel que tout se passerait… Tout au moins entre deux personnes normales… Car il était impossible de dominer le clown, qu’importe la manière, et les mots prononcés, qu’importe l’intimidation, la menace, il n’est pas de ceux qui se soumettent, ainsi, ce face à face ne serait que l’outil au service de l’artiste, lui permettant de juger l’impact même de ces paroles.
Il put également constater l’intérêt que présentait le coffret qu’il posa sans plus tarder sur la table et patienta quelques instants avant d’entamer une réponse, ne s’y mettant que lorsque la servante revint, déposant des coupes de vins et quelques gourmandises pour la Dame, des besoins et envies de femme enceinte, sans doute. Son ton était calme, posé, nullement provocant pour l’heure tout du moins, respectueux même.

« C’est une jolie demeure que vous possédez là, Dame… Vraiment, mais pour vous répondre… Vous n’êtes pas sans ignorer, et moi non plus, votre rang dans cet art subtil qu’est la magie… J’aimerais apprendre des moyens d’en augmenter l’efficacité et le potentiel, et ne me plaisant pas à me perdre dans les édifices religieux de Valas Tal'Berith, et n’ayant plus mon mentor pour me guider… J’ai pensé à vous, puisque nous sommes presque voisins… Sauriez-vous m’aider, même si je crois savoir que nos domaines de prédilections ne sont guère similaires ? »

C’était là la base de son mensonge pourtant tellement réel, car passionné qu’il était par ce pouvoir que procurait les ombres, il avait soif d’apprendre… Mais il fallait également jouer sur un autre plateau, et il se dessina un sourire amusé, et sa voix en subit la nuance alors qu’il se penchait vers son coffret, en dégageant le crochet pour l’ouvrir, le tournant et le faisant glisser vers Y’shahinn pour que son regard puisse en apprécier le contenu.

« Je vous sais également la compagne de Dartan Ténélas, et c’est là un cadeau que je veux que vous lui offriez de ma part… J’aurais voulu le lui offrir en main propre, mais vous n’êtes sans doute pas sans savoir que nos relations ne touchent pas à la sympathie… Je l’ai fabriqué moi-même, et c’est ce que j’estime être Dartan… Tout au moins, ce qu’il m’a montré de lui. »

Le présent était un masque de bois sculpté avec minutie représentant un visage quelconque, vide de toute particularité que l’expression qu’elle représentait… C’était là le visage apeuré, en larmes dont on ne pouvait qu’éprouver de la pitié devant cette représentation même de la vulnérabilité, de la faiblesse même… Au-delà de cela, l’œil critique put y voir un véritable travail d’artiste, pièce unique de la collection de Nhilantar, car des masques il en avait fabriqué des centaines, tous incarnant un sentiment, un caractère, une émotion… Une pièce entière et plongée dans l’obscurité en était couverte, plancher, murs et plafond, lieu de méditation parfait, à l’image de son créateur.
A son sourire, à la nature et la définition du présent, Nhilantar empruntait la voie de son jeu favori…

Confortablement installée dans son fauteuil, la sorcière écoutait avec attention ce que Nihlantar avait bien à lui dire. Pour le moment il semblait plutôt attiré par la décoration du salon comme s'il voyait cela pour la première fois. Mais étant donné qu'il était aux ordres de Brylyan ce devait être loin de la première fois et ce regard intrigé était en fait assez critique.
Y'Shahinn ne connaissait que très peu ce mage des ombres, elle en avait seulement entendu parler. Il semblait peu interessé par son image car la simplicité de ses vêtements étaient en totalement contradiction avec le lieux où il se trouvait. Peut être ne devait il pas possèder de grandes richesses mais cela en était étonnant pour quelqu'un qui vivait dans la même strate sociale que la Sorcière. Les nobles désargentés retournaient bien vite parmis les roturiers et se faisaient oublier dans l'indifférence la plus générale. Non seulement Nhilantar n'affichait pas de signes extérieur de richesse mais il parvenait à se maintenir dans une certaine strate sociale et oeuvrait même directement avec l'une des plus puissantes figures du Puy. Cela en était assez étonnant, amusant même d'imaginer comment il pouvait se débrouiller. Il était peu apprécié, pour de bonnes raisons parfois, mais Y'Shahinn ne pouvait s'empêcher de repenser aux paroles d'Aetherya sur Nhilantar.

Celui-ci était venu parler de magie. Selon ses paroles elle était devenue une figure dans le Puy en terme de magie. C'était vrai que se retrouver Commandante des Sorciers en disait long sur les capacités de la Dame de glace mais c'était une place qui lui était revenue de plein droit. Depuis longtemps elle était décrite comme la plus puissante représentante de la magie de glace, il était donc normal qu'elle se hissa au sommet de sa profession en évincant l'incapable qui occupait le poste jusqu'à présent.
Nhilantar souhaitait parfaire sa maîtrise des arcanes, une quête de pouvoir qui était dans chaque esprit Drow. Bien qu'elle pensa que la magie des ombres et la magie de glace étaient peu associés, la maîtrise de la magie se faisait de la même manière. Les fondements magiques alliaient la puissance et la précision, chaque sorcier se devait de parfaire le contrôle qu'il possédait sur les flux magiques qui parouraient le monde. Les sorciers y parvenaient aisément, étant nés dans la magie contrairement aux magiciens qui ne possédaient qu'un lien ténu avec les arcanes.
La clef de plus de puissance se trouvait dans la compréhension de la magie, améliorer ses connaissances, faire preuve d'audace et d'imagination dans ses recherches. Seuls les personnalités les plus aiguisés pouvaient espérer s'enfoncer plus avant dans l'utilisation de la magie, les autres étant bridés par leurs mentalités trop faibles.
Nhilantar avait déja atteint un certain niveau pour se faire remarquer par Brylyan, elle n'avait pas affaire à un débutant à peine "né" dans le monde de la magie.

La sorcière laissa le Drow continuer ses explications. Il semblait changer de sujet en amenant le coffret en bois sous le regard de la sorcière. Lorsque le nom de Dartan fut prononçée le regard de la sorcière changez du tout au tout, passant d'une curiosité interessée à une curiosité agressive. Le fait qu'elle-même et le chef de la Garde de la Reine soient ensembles étaient des rumeurs peu établies dans le Puy mais Nhilantar en possédait la certitude. Nhilantar était donc venu lui parler de Dartan uniquement parcequ'elle en était la compagne officieuse. C'était là un terrain glissant pour lui, surtout quand on se rappelait qu'il avait passé un petit bout de temps en prison grâce au même Dartan.
Les yeux de Y'Shahinn se posèrent sur ce qui se trouvait à l'intérieur du coffret .. un masque en bois finement sculpté. Un masque représentant Dartan et l'impression qu'il dégageait selon son créateur.
Le regard de la sorcière ne put s'empêcher de se durcir en voyant la représentation caricaturée de son amant. Ce n'était pas une plaisanterie mais clairement une insulte qui se trouvait dans ce masque. Et Nhilantar venait le lui offrir tout en sachant parfaitement qu'elle était la compagne de Dartan.
Elle-même était visée par ce masque car elle portait l'enfant de cet homme, c'était là une audace qu'elle reconaissait mais qui risquait d'être lourde de sens pour son créateur.

Y'Shahinn releva les yeux vers Nhilantar. Cette fois il n'y avait aucune compassion envers le Drow, juste une expression courroucée. Il avait osé venir jusqu'à elle juste pour l'insulter, elle et sa famille ? La provocation était donc bien l'unique motivation qui habitait ce Drow.

Ce masque .. est donc la représentation de Dartan. C'est ainsi de cette manière que mon compagnon vous apparait ? Et c'est à moi que vous offrez cet immondice ?

L'atmosphère s'était faite soudainement plus lourde, il fallait du temps pour ruminer une telle insulte à son égard. Ou plutôt pour voir si ce cher "invité" allait continuer plus avant dans ca petite plaisanterie.

Oh, que ce regard est délicieux, une saveur qui n’a d’égal en ce monde que la souffrance déchirant les êtres qui l’instant précédent affichait l’arrogance et la fierté d’une vie, prétendus forts et soudains si faible, réclamant la pitié du bourreau. Oui, ce regard dur, qui se voudrait sans doute effrayant, faisant naître les remords à celui qui se voudrait voir attribuer la sympathie avait un goût fabuleusement exquis au palais du sombre artiste qui voyait sa démarche récompensée à la juste mesure.
Car il aurait été idiot celui qui aurait pensé que l’obscur clown puisse vouloir se réconcilier avec le puissant pleurnichard, se lamentant dans les jupons de la Reine, et tout son entourage… Non, bien sûr que non, il était là pour jouer, se plaire dans les méandres d’une partie risquée et folle qui, en tout instant pouvait tourner au plus mal, mais c’était là toute la saveur de ses actes… Le plaisir trouvé dans l’approche même de la mort, d’une souffrance qui pourrait en effrayer plus d’un et qui ne faisait pas même vibrer, autrement que sous la forme d’une extase particulière, le corps du sombre.
Et il était heureux de constater la réussite d’un début de partie engagé avec rapidité, entrant dans le vif du sujet sans préliminaire, sans user de détour, il glissait sournois, engageant dans l’affrontement la dame de celui qu’il avait ridiculisé avec joie autrefois, et dont, sans nul doute, il s’attirerait les foudres à nouveau. Beaucoup verraient là du masochisme, et il n’aurait pas tord, mais si Nhilantar trouvait le plaisir complet dans ses actes fous, il n’en était pas moins soumis mais dominateur, et à son goût pour le risque et la douleur venait se lier le sadisme et l’arrogance de l’être qui ne pouvait pas être dominé.

A la froideur, la dureté des traits et de l’expression de Y’shahinn, il répondait avec un fin sourire provocateur, amusé même de cette réaction, exprimant son indifférence et la volonté même de l’ennuyer, de la chercher, montant rapidement la tension et semblait satisfait de cette situation. A ces mots, son sourire s’agrandit et il n’attendit guère plus longtemps pour entamer sa réponse, l’amusement et l’arrogance, hautain dans sa façon de la voir, retentissait clairement à présent, point de respect, il avait désormais fait comprendre à son interlocutrice que l’introduction et le service magique était un prétexte à cette nouvelle discussion.

« Elle est la représentation partielle de Dartan… Il n’est pas dans mes habitudes de mêler les expressions et les constituants d’un caractère, et c’est trop offrir à ce sombre que de faire plus d’une œuvre, se serait tant de temps consacré à sa petite personne, du temps perdu… Et puis, vous savez, représenter la sottise, la faiblesse d’esprit et le primitif n’est pas si simple, un jour je vous le jure, je le créerais, ainsi vous aurez l’exacte et complet reflet de votre homme. »

Un nouveau coup porté, mais ce n’était pas fini, il fallait continuer, prolonger la tentation de lui nuire, augmenter encore et encore la tension jusqu’au point de rupture, jusqu’à ce qu’elle craque et tente de l’abattre ou lui en veuille tant et si bien qu’elle voudra le tuer, alors le jeu commencerait vraiment à être intéressant.

« Je ne vous l’offre pas, je vous le confie pour que vous le remettiez à votre compagnon, si d’aventure, il revient vivant de cette guerre… Qui sait, les humains auront peut-être pitié de ce primitif sous-drow, n’est-ce pas ? Mais dites-moi, comment se fait-il qu’une femme comme vous se soit tant attaché à ce bestiau là ? C’est la virilité brute et sans cervelle qui vous intéresse chez la gente masculine ? Vous voulez pouvoir vous sentir supérieure, avoir toujours le dessus et le diriger sans peine en mettant en avant vos seuls charmes ? »

Au regard de colère répondait le sourire de la provocation. C'était une première qu'un Drow vienne à elle dans le seul but de se moquer et rechercher l'affrontement. Et ce tout en schant quelle place elle occupait au sein de la communauté des Drows. Soit Nhilantar était totalement suicidaire soit il était sûr de ses compétences et autres facultés.
Il avait osé venir dans sa résidence insulter Dartan. Certes c'était une affaire que ne regardait que ces deux Drows, elle-même étant en dehors de cette querelle mais maintenant elle était partie prenante dans ce conflit, un conflit qui lui paraissait bien futile.
Mais elle était une Drow et faisant partie de la noblesse, se faire provoquer ainsi avait le don de courroucer n'importe qui. Tout Drow aurait fait rouler la tête de l'impudent dans la seconde.
Mais elle était également joueuse et elle souhaitait savoir à quel point le Drow pouvait aller dans la provocation indirecte. Cela déciderait de la punition qu'elle pourrait lui infliger par la suite. Dartan avait de son coté jeté Nhilantar dans une cellule sombre et lui avait fait enduré certains tourments. Mais la punition douloureuse était surtout l'affaire des femmes, elles savaient se montrer bien plus cruelles que les mâles. Le degré de correction, déja bien élevé, serait uniquement décidé par ce provocateur venu spécialement pour elle.

D'ailleurs Nhilantar poursuivit ses petites explications. Comme prévu il poursuivi sa voie à rabaisser Dartan en la présence de Y'Shahinn. Ecouter sans broncher plus son compagnon se faire insulter demandait un grand effort de concentration de la part de la sorcière. Un primitif, c'était là une insulte qui avait le don d'énerver la Drow car cela rejaillissait sur elle car elle en était la compagne.
Quelle aurait été la meilleure solution pour Nhilantar ? insulter Dartan à son retour ou insulter la mère de son enfant lors de son absence ? le calcul au niveau corporel n'était peut être pas le meilleur en venant la voir. Mais peut être cela apportait une source de satisfaction de se faire corriger par la femme de celui qui était visé ?
Mais ce n'était pas encore assez et Nhilantar se décida à franchir une autre limite : celle de s'en prendre directement à Y'Shahinn et la critiquer dans ses choix pour se trouver un compagnon.
Cette allégation la fit bondir, son visage montrant une colère sans borne et libérant des instincts meurtriers. Insulter directement une femme enceinte était sujet à une explosion de colère, surtout si la Drow était une noble fière de sa condition.
Traiter son compagnon de primitif faisait jaillir le discrédit sur sa personne et surtout sur l'enfant qu'elle portait, et chaque Drow savait l'importance vouée aux enfants dans la culture du Puy.

Comment oses tu dire de telles insanités ? Il y a des limites à ce qu'un Puterole dans ton genre est autorisé à dire !

Sans prévenir un projectile de glace se forma devant la sorcière et parti à tout allure frapper avec violence le Drow en plein dans l'estomac. Nhilantar fut projetté avec force en arrière et son fauteuil parti à la renverse, le couchant au sol.
Aussitôt le sol se gela tout autour de lui, scellant avec force son corps au sol. Au dessus de lui, Y'Shahinn se dressait, une aura glaciale l'entourant et se manifestant avec une force croissante. La volonté meurtrière de la sorcière était clairement affichée, elle allait faire payer à cet insolent les insultes qui lui avaient été adressés, à elle et à sa famille.

J'imagine que tu ne va pas implorer pour ta vie après nous avoir insultées, moi et ma famille .. Comme Dartan est absent je me chargerais de ta sentence. Mais à combien d'heures de souffrances l'estime tu avant ta mort ?

Et voila… La véritable partie, tout au moins le moment le plus intéressant allait bientôt commencer, oui… Il fallait encore pousser un petit peu, tout au moins lui offrir ce auquel elle ne serait pas préparée…

Quand elle avait bondit de son fauteuil, plus toucher par les mots la visant elle que ceux ayant comme cible son charmant compagnon, son sourire c’était agrandit, il savait… Il savait qu’enfin, il était parvenu à son but, la faisant sortir de ses gongs, frappant l’égo et la fierté même de la sombre pour satisfaire ses désirs de la voir se comportant de la sorte. Comme pour la Reine, comme pour Dartan, il suffisait de toucher à l’égo, chercher, errer encore et encore, balayer chaque possibilité jusqu’à trouver ce qui titillera suffisamment la fierté pour pousser à la réaction, l’amplifier jusqu’à ce que la maitrise de l’individu cède…
Il n’appliquait qu’à moitié ce qu’on lui avait apprit… Car il se savait même capable de corrompre le caractère et l’individu, si on lui laissait le temps, bien sûr. Mais ce n’était pas là son objectif, son envie… Il ne voulait pas se montrer strictement supérieur à elle, sinon, la façon d’approcher aurait été tout autre… Non, il voulait ce qu’elle lui offrait, cette colère, cette agressivité devenant l’envie même de sanctionner, punir, se venger, frapper. Il désirait les laisser faire, ne craignant nulle douleur, nulle mort, car dans l’esprit morcelé la peur n’était qu’un masque qu’il maniait parfois, car certains êtres, ne supportant guère ces manières veulent infliger une punition, dominer et soumettre, et c’est là que voulait en venir l’acteur, à ce souhait bien particulier.

La vie est trop ennuyeuse, il serait bête de la gâcher, et s’il ne se jetait pas lui-même dans les pattes de chiens enragés, il se lasserait de l’existence même, car dominant et contrôlant son monde, il n’aurait point le loisir d’être surpris, de voir l’excitation grimpée en flèche à mesure que les risques augmentent… C’est pour cela qu’il faisait toutes ces bêtises, prenait les risques… Et aujourd’hui, c’était Y’shahinn qui aurait l’occasion de partager l’un de ses passe-temps favoris.

Il gémit naturellement, se retrouvant propulser en arrière, s’effondrant avec le fauteuil contre le sol, sa tête se cognant brusquement contre le sol alors qu’il accusait déjà le premier coup et à peine eut il le souhait de se masser le crâne pour alléger sa douleur que son corps fut scellé à même le sol par de la glace… Dommage, il n’aurait pas eu le loisir de la gestuelle, mais qu’importe, ce sont ces imprévus qui font la joie de ces moments. Il ne répondit d’abord rien, et se contenta de rire, oui… Le gémissement laissait sa place à un gloussement, lui souriant, et plus encore quand il aperçut cette aura glaciale, cette agressivité si forte, si grande… C’était une splendeur à la hauteur de ses attentes.
Il ne répondit d’abord rien, semblant se concentrer à stopper son fou rire, et quand il y parvint, c’était pour sortir avec amusement, un sourire moqueur figé sur son visage.

« Et bien, on dirait qu’elle se fâche. »

C’était évident, mais il continua, semblant reprendre un brin de sérieux, tout au moins, essayant. Il enchainait sans peine les changements de masques, les mêlant les uns aux autres afin de concevoir les expressions qu’il produisait devant elle.

« Un puterole ? S’en est presque insultant, révoltant ! Suggérer que je touche à ces choses là, c’est vraiment répugnant, n’avez-vous donc pas honte ? Indigne que vous êtes de votre rang, vous vous êtes rabaissée au niveau de votre cher compagnon, c’est vraiment pitoyable ! »

Oui, il osait ! Il avait l’audace même de retourner contre elle l’indignité des mots, sans même répondre aux siens d’abord, sans sembler prendre la mesure de ses paroles, et cela se faisait sous un ton outré, choqué mais mêlé d’amusant, et ce sourire clownesque, ridicule et si désagréable qu’on voudrait le baffer. Oui, il était fou, totalement fou et en riait.

« J’imagine que vous n’allez pas implorer mon pardon pour avoir insulté ma personne, n’est ce pas ? »

C’était là la réponse à la question d’Y’shahinn, il n’était pas celui qui choisirait la sentence et le temps qu’elle durerait, il se contentait de la provoquer encore plus, mimant ses mots et son ton, les reproduisant et paraissant s’offusquer, réclamant même qu’elle s’excuse…

Aucune réponse à ses questions .. à la place nacquit un rire grandissant, un rire qui avait le don de la défier tout en l'étonnant. Nhilantar était il fou ? non content d'être venu se moquer sans détour de toute une famille voilà qu'il riait de sa condition, livré à la furie sanglante d'une femme qui n'allait pas le laisser partir sans graver directement sur son corps toute l'étendue de sa colère.
Ce n'était plus de l'audace mais bien une envie suicidaire et masochiste qui se manifestait. Rien que le fou rire que lui procurait la situation en disait long sur l'insouciance du Drow immobilisé. Mais cela apportait une réponse à la question de la sorcière : que son cou soit tendu sous le fil de la lame d'une hache ou qu'il soit frappé à mort pendant des jours avec l'arme la moins léthale qui soit il ne se déroberait pas jusqu'à ce que cela soit fini.
Fort bien .. elle lui donnerait donc la punition qu'il réclame, et une punition telle qu'il pourrait lui passer le goût de recommencer à l'avenir avec une autre personne. On ne provoquait pas l'une des figures magiques du Puy sans en payer de petites conséquences.

Debout face au corps allongé du Drow, la sorcière attendit que ce fou rire horripilant disparaisse. Elle n'eu pas longtemps à le faire que Nhilantar le réprimait pour reprendre ses provocations. Il ne se justifiait pas, ni même ne répondait à ses paroles. Il ne savait qu'exacerber la fureur de la Drow en touchant à son honneur de femme, son honneur de sorcière et son honneur social. Certes le punir signifiait rentrer dans son jeu, lui offrir ce qu'il cherchait mais il n'existait aucun Drow qui ne laisserait impuni un tel crime. Y'Shahinn allait devoir se contenir si elle ne souhaitait pas laisser un cadavre derrière elle. Non, prendre sa vie aurait été bien trop charitable pour lui. Il fallait le renvoyer dans la société couverts des stigmates de la colère de la sorcière, lui grâver durablement et de la manière la plus douloureuse qui soit les trâces de sa fureur. Nhilantar jouerait les exemples volontaires.
Mais il en était assez de cette voix assassine, un nouveau projectile de glace envoyé en plein dans le diaphragme coupa une nouvelle fois la respiration du Drow et l'empêcha de continuer ses insanités verbales.

Je suis lasse de t'entendre .. Je t'arracherais bien la langue mais cela risquerait d'étouffer les quelques improbables suppliques que tu pourrais formuler.
A présent .. je vais t'offrir un aperçu de la Mort.

Le regard de la sorcière était lumineux, seule al colère lui dictait ce qu'elle devait faire et elle n'allait montrer aucune compassion envers Nhilantar. Peut être devrait elle le castrer ? après tout ce Drow avait insulté sa condition de mère en s'en prenant au père de son enfant. Peut être que priver ce fou de descendance lui apporterait une source de remords ?
Non .. avant de s'en prendre à la chair de Nhilantar elle allait d'abord s'attaquer à son esprit, cet esprit si provocateur et dérangé.
Le Drow put observer que la glace gonflait le long de sa tête, deux petits murs de glace commencaient à l'enserrer. Puis, suivant une courbe décidée par la sorcière, ces deux pans de glace se soudèrent au dessus du viage du Drow, formant une bulle hermétaique englobant toute la tête de Nhilantar.
Y'Shahinn n'allait pas le priver d'air, elle avait bien mieux. Elle était une sorcière de glace, qui disait glace disait l'élement liquide qui était à la base du gel : l'eau. Et elle maitrisait également cet aspect de cet élément.
Nhilantar senti de l'eau soudre à la base de son visage, remplissant à grande vitesse la bulle où était enfermée son visage. Vint le moment où il ne restait plus une once d'air respirable pour lui.
Y'Shahinn lui offrait un sentiment de noyade, jouant avec sa respiration et voyant comment il se comportait. C'était là une torture qu'elle appréciait, jouant avec la ligne de vie de sa proie. Lorsqu'elle sentait que le Drow était au bord de la suffocation, elle chassait l'eau par de petits orifices, permettant à Nhilantar de reprendre quelques brassées d'air. Mais la trève ne durait que quelques seondes et Y'Shahinn englobait à nouveau la tête de Nhilantar d'une bulle d'eau, recommancant ce cycle encore et encore ...

Nhilantar suffoquait, il avait de l'eau dans les poumons et avait failli mourir de noyade. La sorcière observa le visage détrempé du pourceau insolent, nullement satisfaite mais attentive aux signes que montrait Nhilantar.

Et bien .. Comment a tu trouvé cette première étape ? Ne crois pas que j'en ai bientôt terminé avec toi.

Sans dire un mot de plus, la sorcière manipula la glace. De part et d'autre de Nihlantar d'autres colonnes de glace virent se positionner au dessus de son corps. Le drow vit des centaines de petites pointes effilées poindrent vers lui. Elles étaient trop fines pour le tuer mais assez fines pour causer une très grande douleur lorsqu'elle perçaient la peau.
C'était là la prochaine étape .. mais avant cela Nihlantar devait livrer ses premières impressions, montrer qu'il ne songeait pas encore à la rétractation après avoir cotoyé la noyade de très près.

» [demeure des Nehleän] Revoir la dame de son coeur est si doux (complot)
» [HT de Teiweon] Courtoisie en la Demeure des Âmes. [Dame Jamais]
» [Résidence Nehleän] De retour du champ de bataille
» [Résidence Nehleän]Premier cadeau [PV Y'Shahinn]
» >. La mélodie de glace [ Aegar ]

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée