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| Un nouveau brasier. | |
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| Sujet: Un nouveau brasier. Lun 16 Nov 2009 - 13:50 | |
| Etherna… Ce pays qui jamais n’avait voulu la guerre s’était vu entrainé dans les tourments des combats insensés dans lesquels il n’avait point voulu s’impliquer et désormais flottait le Bélier d’Odelian depuis la capitulation récente… Alors que le Gras Seigneur savourait pleinement sa victoire facilité par un peuple qui n’avait désiré que de voir la tempête s’effacer, acceptant la reddition au terme d’un court affrontement, dans les tréfonds de la cité déchue, certaines voix s’élèvent et grondent en un chœur encore silencieux aux oreilles du conquérant… Dans diverses arrières salles de tavernes miteuses, nombreux hommes et femmes se réunissaient, parlant, débattant même des évènements récents, n’acceptant pas ces faits étranges et l’annexassions forcée et illégitime, prétextés par quelques accusations infondées de la part de l’envahisseur… Oh, dans les rangs de cette foule souterraine, grouillante désormais, naissant en nombre d’endroits, il était bien certains pour croire en certains éléments de ce complot, mais il n’était toujours pas de « Gaucelm notre libérateur ! » dans leurs discours. Certains le disaient partisans des deux souverains ambitieux qui, craignant de voir Etherna demeurer loyal au Roi Trystan, auraient envoyé le Gras Seigneur s’en emparer par quelques habiles manipulations pour contraindre le pays à intégrer leurs projets… Cela expliquait nombreux faits qui leur était parvenu, comme l’inaction du Duc de Serramire à retenir son vassal, et celle du Marquis à défendre le sien… Chaque jour les petits groupes parsemés dans l’ombre de la ville gagnaient des membres, et bientôt, des mots commencèrent à être murmurés mais jamais énoncé à voix haute, jusqu’à ce jour…
Dans le quartier artistique, des personnes encapuchonnés, invisible ou presque dans l’obscurité de la nuit profonde entrèrent progressivement et discrètement par les coulisses dans le théâtre de la ville, dirigés par les organisateurs de cette réunion, la première commune à tout les petits groupes de discussion depuis la reddition. Il n’y avait là que des représentants désignés et quelques accompagnateurs, rien de bien imposant, et tous se retrouvèrent dans la plus grande salle, s’installant dans les confortables fauteuils, leurs attentions à tous fixés sur la scène éclairée par quelques torches. C’est alors qu’il fit son apparition… L’homme qui les avait réunis ici cette nuit… Accompagné par deux hommes portant l’épée à la taille, ce n’était pas là un visage inconnu du public puisqu’il était celui qui avait annoncé la fin des combats… Le chevalier Edric Haart. Devant les atrocités, et les rumeurs disant qu’elle avait encore continué au-delà de la cessation des hostilités, il avait commencé à lui-même réunir ses plus fidèles lieutenants pour monter dans le plus grand secret la corruption des armées en présence, tentant en toute discrétion de déterminer les partisans qu’il trouverait dans l’Armée d’Etherna, conscient même d’être devenu un parjure. Il arriva au bord de la scène, au centre de celle-ci, bien en vue de tous, et la jaugeant d’un regard, il prit la parole d’un ton solennel et calme, son visage n’exprimait pas une once de joie, il était sérieusement impliqué, concentré dans sa tâche.
« Bonsoir mes amis, et merci d’avoir accepté mon invitation cette nuit… Vous n’êtes pas sans ignorer qui je suis, anciennement le Chevalier d’Etherna Edric Haart, car je ne peux plus prétendre à ce titre à présent, et vous devez également savoir pourquoi je vous ai réuni pour vous parler. »
La petite foule approuva et il pu reprendre.
« Gaucelm est un seigneur fourbe et un menteur se cachant derrière quelques tours malhonnête… Aux yeux des territoires partisans de sa Majesté Trystan Fiiram, nous avons déclaré les hostilités en tendant des embuscades les troupes du Seigneur d’Odelian, mais surtout, en ayant attaqué un ordre de chevalerie de Langehack. Soyez assuré que ceci n’est que mensonges honteux visant à légitimé son attaque. Etherna, sous mes mots s’est rendue, cessant les hostilités pour épargner un peuple entier… Et le serment de punir les criminels de ses rangs ne fut pas respecté, d’autres outrages ont même été perpétués par l’envahisseur, et cela est trop ! »
Un léger grondement, les voix appuyant ses mots cessèrent quand il le demanda d’un geste de la main.
« Mes amis… Le Gras Seigneur s’estime vainqueur et conquérant et se repose sur l’assurance de notre docilité, notre désir de ne pas voir le sang couler et les affrontements reprendre et il a raison, mais il est dans l’erreur si il en vient à penser notre peuple incapable de lui résister ! Je sais que ces mots sont murmurés mais jamais distinctement prononcés, mais nous devons provoquer l’insurrection en ces murs, nuire à la souveraineté du Porcin ! Notre mouvement ne se fera pas comme le sien par les armes et le sang, promouvant la violence et la barbarie sauvage… Notre épée sera nos mots, prononcés à la souveraineté d’Erac, puisse notre plainte parvenir alors à l’oreille de son Duc et Roi, car depuis toujours, ils portent et sont gardiens d’une justice et d’une sagesse véritable et leurs décisions nous sauver tous de l’hégémonie porcine ! »
Les acclamations furent franche, et le soutien à son combat total, mais il lui parvint des interrogations, car si la résistance se voulait verbale auprès du Duc d’Erac, pourquoi les réunir ? A cela il répondit calmement.
« Car je veux que vous meniez vos groupes sur les sentiers d’une résistance modérée… Le sang et les vies ne doivent pas pleuvoir pour cette liberté, le royaume souffre déjà tant. Pour autant, vous ne devez pas rester à contempler les maux assombrissant nos jours… A la moindre occasion, si vous êtes les témoins d’un abus, réunissez vous et faites captif les hommes du Seigneur Porc, n’exercez pas une once de violence et ne cédez pas quand il usera de la répression pour faire taire notre mouvement… Nous devons nous battre mais nous devons le faire humainement, nous ne devons pas sombre dans le mal et une monstruosité digne des sombres ennemis au-delà des Terres Stériles. »
Il fut encore une fois écouté et bientôt, la réunion fut terminée, alors que quelques points essentiels avaient été résolus, les grandes questions avaient trouvé des réponses et l’organisation prendrait bientôt forme. De quelques individus osant parler de ces outrages, il en était né la graine d’une résistance profonde et cachée qui bientôt affirmerait et scanderait leur refus de rester là, les victimes de l’inhumanité porcine, il savait que des actions extrêmes auraient malheureusement lieu, mais il espérait leur portée limitée… Pour sa part, il devait préparer l’élocution à l’adresse de la souveraineté d’Erac, et sa défense contre les accusations du Seigneur d’Odélian, mais aussi un soutien au mouvement populaire… La façon dont Gaucelm réagirait aux actions des foules contre ses hommes détermineraient la nature même de ses actions… Un regard porté au Palais d’Etherna, sévère et dur… La guerre ici n’était pas terminée, elle prendrait un visage bien différent du siège qui avait amené l’illusion d’une fin.
Ainsi se déclara les brasiers de l'Insurrection. _________________ Ombre fugace Maître de ton destin -Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D. Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/ |
| | | Gaucelm d'Odelian
Ancien
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| Sujet: Re: Un nouveau brasier. Mer 18 Nov 2009 - 1:19 | |
| Etherna occupée, Etherna martyrisée, Etherna outragée … Mais Etherna révolté … Les gueux !! … Pour la troisième journée consécutive, des patrouilles avaient été agressées et dévalisées, rentrant nus et sous les quolibets de etherniens hilares. Gaucelm ne pouvait plus ignorer les évènements et la révolte couvée, latente, sournoise, comme une mauvaise bronchite qui s’accroche à votre thorax alors que de superbes vacances s’offrent à vous. Pour l’instant, les odélians n’avaient subi que molestages et humiliation, mais qui sait ce que l’avenir lui réserverait ? … Le Gras avait fait le déplacement jusqu’au cantonnement des hallebardiers, devancé par Léonce, un lieutenant plutôt rablais et aux cheveux bruns bouclés. Le Bélier put constater par lui-même la tenue d’Adam de ses guerriers et fronça les sourcils, sa bouche se tordant en un rictus mauvais. Aux grands maux, les grands remèdes se dit-il avant de quitter ses hommes, tenant fermement sa torche et songeant déjà à la riposte.
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Le Grand Salon du château d’Etherna était constellé de chandeliers, baignant d’une lumière vacillante la silhouette grasse du Comte d’Odélian qui se tenait à côté de l’âtre, flamboyant et chauffant la pièce. Fulbert était là, perdu dans ses rouleaux de parchemins, ses plumes et ses encriers, prêt à noter la moindre parole du Comte. Jehan, son fidèle bras droit était également présent, son rôle allait être primordial. La voix de baryton de Gaucelm résonna alors.
Nus ! … Nus, mon bon Jehan ! La risée des passants ! Il faut réagir et vite ! Fulbert ! Notez
La plume fut trempée dans l’encrier, puis posé sur le parchemin. Le vieux clerc était vif, attentif … Non, il n’est pas toujours maladroit !
Edit immédiat ! … A l’ordre des habitants d’Etherna ! … Bonnes gens, plusieurs actes de violence ont eu lieu envers les patrouilles d’Odelian. Cet acte vise clairement à troubler l’ordre public de la ville et sera puni sévèrement. Ces malandrins s’en prennent à l’ordre aujourd’hui, mais c’est peut-être vos enfants qui seront victimes de brimades et d’humiliation demain. Nous pouvons voir ici, les derniers actes désespérés des partisans du Marquis Félon, et je suis déterminé à purger la noble Etherna de cette vermine. Toute personne détenant des informations concernant l’identité des agresseurs doit venir en faire part à la caserne nord de la ville. Toute délation menant à une arrestation sera récompensé de deux pièces d’argent. Les personnes coupables d’acte de violence et de complicité seront décapitées en place public. Les investigateurs de ses actes seront écartelés en place public. Pour garantir l’ordre public, la loi martiale est déclarée et un couvre feu obligatoire une heure avant le coucher du jour. Toute personne violant le couvre feu sera arrêté, puis interrogée. Pour le Bien et la Justice !
Bon, voilà une bonne chose de faite ! Restez maintenant à organiser tout ça, et c’est là que ce vieux Jehan allait servir. Gaucelm lui adressa un petit sourire, observant son vieil ami, à la fidélité inébranlable. Son visage buriné par les combats, sa moustache grisonnante qui descendait sur la comissure des lèvres fines, ses yeux d’un bleu glacial, tout chez cet homme le rendait de prime abord dérangeant. Il avait le don de mettre mal à l’aise en un regard froid et déterminé, là ou le Gras se contente d’un regard méprisant, une combinaison fatale lorsque cet abruti de Géraud se permettait des commentaires lors de discussions importantes. Sa Grasseté s’adressa alors à son bras droit.
Nous allons les traquer ! … Nous allons les trouver ! … Et nous allons les écraser ! … Je compte sur vous, mon bon Jehan. Je veux que vous soyez en charge de l’enquête … Vous avez carte blanche … Je veux que vous débusquiez ces rats.
Le vétéran hocha la tête et répondit rapidement au Comte.
Les rats sont des animaux malins et ils pullulent dit-on
Utilisons le poison …
Les yeux de Sa Sémillante Ventripotence s’illuminèrent alors qu’il prononçait ces mots. La mine dubitative de Jehan en disait long sur le climat d’incompréhension qui régnait dans la pièce. Un gloussement ravi s’échappa de la gorge épaisse du Comte et il dit à ses compères, en souriant.
Fulbert ! Notez !
Le vieux clerc, encore plongé dans la relecture de ses écrits, sursauta, renversant son encrier sur plusieurs rouleaux encore vierge … Bon d’accord, il est toujours maladroit. Il tenta d’éponger avec sa bure, mais le regard noir que lui lançait Gaucelm le fit revenir à l’écriture.
Mandat d’arrêt … Sur ordre de Gaucelm, Comte d’Odélian, pour la sécurité de tous et au nom de la Justice ! Edric Haart doit être arrêté sur-le-champ, pour cause de trahison.
Gaucelm vit que Jehan allait protester. Pour quels prétextes ? Pas lui ? Pas le symbole qu’il avait utilisé devant la foule ? Le Gras souria légèrement et dit calmement.
Mes amis, nous tenons le chef de l’attaque qui m’a visé, ainsi que les chevaliers de Langehack
Des rires gras vinrent ponctués cette réunion, la première riposte du Comte était hargneuse et d’envergure. Il devait faire un exemple, et le procès de Haart serait donné sur la Grand’Place d’Etherna. La loi martiale ! Voilà qui allait être amusant … |
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| Sujet: Re: Un nouveau brasier. Mer 18 Nov 2009 - 14:12 | |
| Un nouveau feu s’était embrasé…
Trois jours durant, l’intensité des actions menées par le groupe insurrectionnel avait gagné en puissance… Audacieux, ils avaient multiplié les attaques portées contre les patrouilles d’Odelian, molestant et mettant à nu les gardes, les humiliant mais préparant également l’avenir, car il était une chose certaine aux yeux d’Edric, le conflit qui naissait prendrait de l’ampleur, et le Tyran Porcin répondrait aux coups portés bien assez tôt, alors, préparant l’avenir, il s’était permit quelques détournements, dépouillant les réserves de la milice locale de quelques dizaines d’épées et autres armures de cuirs, falsifiant les inventaires, pouvant s’avérer utiles quand la lutte prendra de la hauteur, et que la répression sera plus sévère. Le tout avait été stocké dans les égouts, utilisé depuis trois jours pour les déplacements les plus discrets… Ce n’était guère confortable et agréable, mais les plus engagés dans cette lutte savaient ce sacrifice olfactif et visuel nécessaire au bon déroulement.
Puis finalement, la réponse se présenta enfin, bien qu’Edric n’eut guère beaucoup de temps pour préparer la riposte, il transmit les dernières instructions à son lieutenant alors qu’il l’aidait à enfiler la blanche armure qu’il portait le jour de la fin des combats et du siège… Bien qu’il sache que Gaucelm la lui retirerait, jusqu’au terme de sa liberté, il demeurerait digne de sa condition, et emmènerait avec lui l’armure et l’épée représentant toute la grandeur de son rang. Il avait apprit qu’on l’arrêterait bientôt et digne et fier, il ne voulait se montrer couard même face à une mort certaine… L’Insurrection perdrait son fondateur, mais le brasier ne s’éteindrait pas, bien au contraire… Il lui dit une dernière phrase, celle qui prendrait tout son sens, et la clé de voûte de son plan.
« Dis à Loynis de se tenir prêt à partir… Il sera bientôt temps d’accélérer les choses. »
Il fut seul quand les soldats du Seigneur Porcin pénétrèrent dans ses appartements pour l’arrêter, portant son équipement complet, son épée dans le fourreau, dans ses mains, il les attendait calmement et céda son épée quand on le lui demanda, suivant sans broncher l’escorte qui l’amènerait dans les geôles avant son procès et son exécution annoncée.
L’édit quant à lui scinda en trois groupes la population entière… Mais cette promesse pécuniaire allait amener plus de tord qu’autre chose, car rapidement, certains attirer uniquement par les pièces promises dénoncèrent, mais sans vraiment s’interroger sur le caractère engagé des noms qu’ils offraient à l’occupant… Qu’importe au fond, que celui qu’on dénonce soit innocent ou coupable, la fortune est au bout du chemin. Ainsi les menteurs furent rapidement nombreux, certains meilleurs que d’autres dans la comédie convaincante et tout ceci donna raison à Edric, les choses devaient bouger le plus rapidement, car alors, ce serait des innocents qui seraient torturés et exécutés, et si des sacrifices étaient nécessaire, on les accuserait bientôt, demandant la fin des opérations, et c’était sans doute là-dessus que comptait Gaucelm.
Lyonis était un homme d’une trentaine, un physique commun, il était écrivain et orateur ainsi qu’ami d’enfance d’Edric. Depuis l’invasion, Edric lui avait demandé de se préparer à faire route vers Erac… Il serait le représentant, la Voix de l’Insurrection auprès des autorités royales, sur lui pesait tout les poids du combat mené, car c’est de lui que dépendait la fin et la victoire de l’idéal qu’ils servaient. Ainsi avait-il préparé une plaidoirie, recevant d’Edric les rapports divers sur des évènements concernant toute cette situation. Quand il fut bientôt prêt, on l’averti qu’il était temps de partir, car un tel parcours, et il définit bien vite le parcours qui le sortirait au plus tôt des terres d’Etherna, bien qu’il faille pour cela prolonger son voyage vers les terres d’Erac.
Dans les rues, le premier soir venu, annonçant le commencement véritable du couvre feu, on observa tout d’abord les mouvements des patrouilles, leurs constitutions et leur régularité depuis les demeures et les fenêtres, et sans plus attendre, fort des nouvelles armes provenant des stocks, on organisa quelques embuscades en de nombreux endroits et une unique capture, à chaque fois, c’était fort de plus du double d’effectif, profitant d’un effet de surprise que les soldats furent attaqués, s’assurant la suprématie au prix de blessures certes, dans les affrontements. Comme depuis le début de l’insurrection, c’est nus et roués de coups que les concernés rentrèrent, et l’unique capturé ramena une lettre scellée par le sceau d’Edric Haart à l’adresse du Seigneur occupant.
« Salutations Seigneur,
Vaines sont vos tentatives pour arrêter ce brasier que l’outrage sanglant comblé d’horreurs et d’infamies que vous avez perpétué dans vos mensonges et calomnies, insultant même le respectable peuple d’Etherna, remettant en cause la fidélité à la Couronne, a allumé. Nous sommes au courant des diverses manipulations et nous ne cesserons de lutter pour que la Justice règne et qu’éclate au grand jour la Vérité, pourfendant les voiles de vos vils et fourbes tours, je l’admets magnifiquement agencé, ou bien si vous annoncez publiquement et au Roi lui-même renoncer à tout droit de quelques natures que ce soit sur ce territoire, et qu’il ne soit perpétué aucune horreur, aucun saccage condamnable.
Si vous renoncez à ces droits que vous prétendriez légitime par vous-même, nous renoncerons au projet de vous nuire aux oreilles et aux jugements justes et sages de notre souverain, Trystan Fiiram et vous laisserons en paix une fois votre troupe retiré de ces terres, c’est là un serment de notre fondateur, qu’il soit entendu et attesté que nous tiendrons paroles si vous faites appel à la raison et acceptez nos conditions. Dans le cas contraire, nous continuerons d’attaquer systématiquement vos patrouilles, les dépouillant avant de les relâcher, et feront tout ce qui est en notre pouvoir pour que vous, Comte d’Odelian, soyez condamné par une justice véritable, proclamée de la bouche même du souverain suprême, au contraire de celle qui condamne les innocents prétendus coupable pour quelques pièces, et le mensonge portant atteinte, bafouant même l’honneur et la dignité sacré du serviteur de Néera.
Profitez, Monseigneur, profitez de ces jours qui défilent encore, car votre règne sur ces terres voit déjà sa fin s’annoncer à l’horizon, c’est là une certitude dont vous devez accepter l’évidence et la réalité, l’interrogation se porte sur votre avenir, et c’est à vous qu’il tient, ainsi que le voudrait Néera, Mère des Hommes, de choisir votre destin dans cette histoire… Votre chute et votre défaite est annoncée, à vous d’avoir l’usage de votre sagesse et prendre la meilleure des décisions, pour vous, et vous éviter l’ignominie aux yeux du monde.
PS : Nous vous remercions sincèrement pour le matériel que vous nous fournissez, puissiez vous nous croire quand nous vous disons que nous en ferons un bon usage.
L’Insurrection.»
La lettre était marquée du sceau d’Etherna, une écriture magnifique et élégante à la plume sur un papier de qualité. Ainsi voila la revendication proclamée alors qu’au-delà des murs, l’ambassadeur de cette cause, auteur même de la lettre entreprenait le voyage le plus important de sa vie.
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| | | Gaucelm d'Odelian
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| Sujet: Re: Un nouveau brasier. Sam 21 Nov 2009 - 0:07 | |
| Nouvelle soirée qui s'était passé sous la lueur fébrile des bougies et du feu qui crépitait dans son écrin de pierre, réchauffant les pieds de Gaucelm, qui grattait son gloître d’un air pensif. La lettre des Insurgés était posé sur la table basse à côté de son fauteuil, décacheté avec soin pour ne pas briser le sceau. Le sceau d’Edric Haart ! L’énergumène ! … Le Gnollien ! … Le Rat !! … Au moins maintenant, les raisons pour son arrestation sont valables … Et viennent s’ajouter à celles inventés par le Gras. La réunion touchait à sa fin, Jehan se tenait assis en face du Comte en écoutant la conclusion que faisait Gaucelm.
Ces rats pensent pouvoir me narguer … Les fous ! … Jehan ! Faites doubler les effectifs des patrouilles ! Vingt soldats, entendez vous ? … Minimum ! Les arrestations conduiront à une fouille systématique des biens du dénoncé, sa famille sera faite prisonnière et l’ensemble sera pendu sur-le-champ pour conspiration et trahison. Toutes fausses délations sera puni au même titre que les précédents, pour complicité. Je compte sur vous pour faire respecter ces directives à la lettre, on bon Jehan.
A vos ordres, Monseigneur !
Fier et obéissant, quel bon soldat ce Jehan ! Le Gras poursuivit son discours.
Fulbert ! Notez … Lettre à Sa Majesté Trystan Ier … Sire, je vous envoie une missive de la plus haute importance ! Les rebelles etherniens semble déterminer à mener une guérilla contre vous. Je n’ai de cesse de rappeler que c’est avec la bénédiction de votre Sénéchal que je suis entré sur leurs terres, les révoltes continuent. J’ai bien peur que la pomme d’Etherna soit pourrie jusqu’au trognon. J’ai réussi à capturer le chef des rebelles, et celui même qui a planifié l’embuscade dans laquelle mes gens et les chevaliers de la Rose Blanche tombèrent. Et dire que cet homme ose se prétendre Chevalier ! Retenez bien son nom, Sire, je vous en prie … Edric Haart … A l’heure ou j’écris ces lignes, le procès de ce malandrin va débuter et nous vous ferons le compte rendu de son jugement. Que les Cinq veille sur vous etc, etc … Vous complétez par les formules de politesse habituelles, mon bon Fulbert.
Bien voilà qui allait prouver à ces rats qu’ils avaient les moyens de les traquer et de les éliminer. Le Iie acte se jouerait le lendemain.
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Le soleil illuminait la paisible ville d’Etherna de rayons chauds et bigarés, charriant des odeurs de pain frais, de fleurs en boutons et de fumet de viande en train de rôtir dans les fourneaux d’un aubergiste bonhommme et à la face rougea … Ah mais non … On recommence tout depuis le début ! … Fifres sifflotants et tambours ronronnant résonnaient en chœur sur la Grand’Place d’Etherna, où une potence avait été érigée. Gaucelm attendait sur son estrade, toisant la charrette qui amenait Haart jusqu’à son dernier lieu de vie. Une foule assez importante était présente, curieuse du sort de celui qui était encore pour eux, le défenseur d’Etherna. Le Gras restait confiant, il savait que le procès public pouvait être risqué, mais si son plan marchait l’Insurrection pouvait être un brasier qui s’étoufferait tout seul, tant il serait confiné. Ailleurs dans la ville, Jehan menait de solides perquisitions, emmenant hommes, femmes et enfants pour être pendu à la sortie est de la ville. Une main de fer dans un gant de fer … Les Insurgés l’avait voulu … Et il n’avait encore rien vu ! Le chevalier gravit les quelques marches qui le séparait du Comte, serrant ses traits, d’ordinaire si guillerets. Il observa Haart, quelques secondes puis porta la voix pour que personne ne loupe les débats.
Edric Haart, vous comparaissez ici, pour trahison et complot contre le Roy ! Que plaidez-vous ? |
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| Sujet: Re: Un nouveau brasier. Lun 23 Nov 2009 - 14:25 | |
| Les tambours retentissent, annonçant le compte à rebours, et devant les yeux du chevalier d’Etherna, fondateur même du mouvement rebelle pour libérer les terres illégitimement prise des mains du Gras Seigneur, Tyra lui tendait la main, car bientôt viendrait son heure. Son seul regret était celui des morts innocents défilant dehors, mais c’était là le mal nécessaire qu’avait décidé de perpétuer le Seigneur, puisse t-il être puni pour les odieux actes, et le Roi être digne des rumeurs et de la réputation d’Erac, n’acceptant guère les actes affreux de celui qui se prétendait le représenter ici. C’est tout de blanc, vêtu simplement d’un pantalon et d’une longue chemise qu’il fut conduit sur la Grande Place d’Etherna où serait proclamé sa sentence qu’il savait déjà être la mort lors d’une caricature de justice exécutée par les sbires de cet ignoble qui ne voyait la fidélité que comme un déguisement bon à être enfilé devant les officiels… Il n’était point question chez lui de cette loyauté sans faille et la promesse solennelle, serment inviolable que par ceux qui n’auraient pas la moindre parole, indigne parjure méprisable.
Le chevalier observa la foule amassée, certains jouaient le jeu de Gaucelm, le voyant en mal, percevant l’insurrection comme les monstres conduisant les gens à la potence, mais il avait l’espoir qu’une majorité encore ne soit pas rongée par la peur du Gras Seigneur… Il n’était qu’homme, et il fallait tenir, jusqu’à ce que le Roi rende justice, puisse Néera lui offre la sage justice qui punira le véritable monstre de cette scène… Ainsi face à face, il demeurait fier, et les deux adversaires que tout opposait n’eurent guère le loisir de se jauger, la victoire de l’instant reviendrait à Gaucelm, mais la Justice saura triompher en fin de compte. Il s’adressa donc à Gaucelm, à voix basse tout d’abord, pour qu’eux seuls entendent.
« Profitez Seigneur… Priez même que notre Roi soit un idiot acceptant les atrocités que vous avez perpétué… Nous sommes tout deux coupables, je m’en vais tout d’abord, assumant les fautes qui me reviennent sans remord car je sais qu’un sombre tyran infidèle et fourbe à la royauté tombera pour ce sacrifice.»
Il haussa alors la voix, répondant à l’accusation, demeurant digne, droit et fier, démontrant plus que jamais à Gaucelm qu’il n’avait guère d’emprise sur l’esprit et la conviction, qu’il tuerait un corps mais que l’esprit sera demeuré libre des choix offert par la Déesse.
« Je ne saurais plaider coupable pour l’outrageux mensonge, Seigneur… Le Roi ne saurait souffrir d’une quelconque trahison ou d’un complot de ma personne, je n’ai agis que contre votre personne, car c’est là mon droit et devoir, serviteur fidèle et loyal de la Vérité et de la Justice que je suis. Je n’ai trahis que ce peuple, car il est regrettable que la Justice pousse votre personne à des extrêmes, et je suis en partie coupable, comme vous, pour ces morts que vous provoquez… Et pour cela, je ne saurais être pardonné, mais j’espère que vous serez à votre tour jugé à l’avenir.»
Il se tourna alors vers le peuple, proclamant plus haut encore et à eux, non pas au juge et seigneur.
« Puissiez-vous ne pas trop souffrir et être secouru par le Roi lui-même, non par ce charlatan prétendu sauveur.»
Il ajouta à voix plus basse, à l’adresse de Gaucelm.
« Mais nous savons tout deux que mes mots seront altérés par vos scribes pour qu’aux yeux du Roi, vous soyez la victime et moi l’instigateur d’un immense complot dont vous êtes l’unique créateur contre sa Majesté, marionnette d’Aegar de Sainte Berthilde, n’est-ce pas ? Mes paroles se propagent déjà et l’écho de mes mots et de mon message sera porté à l’oreille de celui dont vous voulez couvrir les oreilles. »
Il reprit alors à haute voix, à l’adresse du peuple seul.
« Que la peine soit prononcée pour n’avoir pas su protéger le peuple, et en avoir mené à la potence dans un combat certes juste mais affreux… Car c’est là mon seul crime. »
Alors qu’il terminait sa phrase, un sifflement caractéristique fendant l’air, terminant sa course dans le dos, au niveau du flanc gauche, pénétrant même les graisses nombreuses du comte. Un carreau d’arbalète tiré avec précision, dont le but n’était pas létal alors que le tireur qui s’était posté sur un toit, à tout juste une quarantaine de mètres de sa cible prenait la fuite aussi discrètement et rapidement que possible… Edric était à genoux, jurant en pensée car c’était un bond en avant dans une guerre ouverte et annoncée, la mort d’un symbole, d’un héros, unique à calmer les ardeurs des extrémistes qui serait utilisé par le comte, bien qu’en fin de compte, c’était là une réponse logique à une montée en violence des hostilités qu’il avait tenté d’éviter… Désormais le comte était victime lui-même, victime de ses erreurs et de son avidité, mais victime quand même… Nulle ne doute qu’en cet instant, les conflits internes prendraient une ampleur nouvelle, pour le plus grand plaisir de Gaucelm qui pourrait user de cette carte offerte pour briser une partie de la force de ce combat, sans doute.
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| Sujet: Re: Un nouveau brasier. Mer 25 Nov 2009 - 0:29 | |
| Le Bélier toisait sa victime … Le prévenu … Edric Haart, le chef de l’Insurrection, se tenant fièrement sur l’échafaud, semblant vouloir mourir avec fierté et la tête haute, pauvre imbécile. Le chevalier se pencha légèrement vers lui, soufflant ses premiers mots venimeux au Gras.
Profitez Seigneur… Priez même que notre Roi soit un idiot acceptant les atrocités que vous avez perpétué… Nous sommes tout deux coupables, je m’en vais tout d’abord, assumant les fautes qui me reviennent sans remord car je sais qu’un sombre tyran infidèle et fourbe à la royauté tombera pour ce sacrifice
Vous êtes si naif, chevalier
Un petit sourire ourla les lèvres de Gaucelm, et il continua d’observer le chevalier qui poursuivit sa vindicte, cette fois, cherchant à enthousiasmer la populace.
Je ne saurais plaider coupable pour l’outrageux mensonge, Seigneur… Le Roi ne saurait souffrir d’une quelconque trahison ou d’un complot de ma personne, je n’ai agis que contre votre personne, car c’est là mon droit et devoir, serviteur fidèle et loyal de la Vérité et de la Justice que je suis. Je n’ai trahis que ce peuple, car il est regrettable que la Justice pousse votre personne à des extrêmes, et je suis en partie coupable, comme vous, pour ces morts que vous provoquez… Et pour cela, je ne saurais être pardonné, mais j’espère que vous serez à votre tour jugé à l’avenir. Puissiez-vous ne pas trop souffrir et être secouru par le Roi lui-même, non par ce charlatan prétendu sauveur.
Quelle fielleuserie pitoyable … La cité était sous un régime militaire par SA faute, uniquement. Si seulement il s’était contenté de respecter sa parole donnée et s’était montré un serviteur loyal, Etherna en serait sorti grandie. Aujourd’hui, et par son unique faute, Gaucelm avait du montrer sa détermination à maitriser la région. Ce fou pouvait entrainer la baronnie dans une spirale destructrice et il claironnait à qui voulait l’entendre qu’il était défenseur des bonnes gens. Et c’était Gaucelm le manipulateur et le menteur ! Le cuistre ! Edric se tourna de nouveau vers le Gras, reprenant ses chuchotements accusateurs.
Mais nous savons tout deux que mes mots seront altérés par vos scribes pour qu’aux yeux du Roi, vous soyez la victime et moi l’instigateur d’un immense complot dont vous êtes l’unique créateur contre sa Majesté, marionnette d’Aegar de Sainte Berthilde, n’est-ce pas ? Mes paroles se propagent déjà et l’écho de mes mots et de mon message sera porté à l’oreille de celui dont vous voulez couvrir les oreilles.
Le comte tourna sa tête à droite, puis à gauche, avant de regarder Edric, un brin de malice dans le regard.
Mes scribes ? Je n’en vois aucun de présent …
Un sourire narquois, presque malsain assombrit le visage si jovial de Sa Grassouillerie, avant de poursuivre, toujours en murmurant.
Comprenez vous enfin que celui qui à un coup de retard, c’est vous ?
Hahahaha … C’est pas envoyé ça ? Dans les dents, petit impertinent ! Le chevalier fit alors une dernière fois, l’étalage de son bagout.
Que la peine soit prononcée pour n’avoir pas su protéger le peuple, et en avoir mené à la potence dans un combat certes juste mais affreux… Car c’est là mon seul crime.
Miséra … A … Aaaaaaie !!! Par les Cinq !! Qu’est ce que … ? Mais du sang ! A l’aide ! Il était touché, au flanc, le carreau avait percé son armure et avait pénétrer sa chair. Mais … Faites quelque chose ! Le Gras s’écroula, ébranlant presque les fondations de l’échafaud, portant la main à la zone douloureuse, sentant le sang poisseux souiller ses doigts. Les soldats odélians accoururent pour certains et refoulèrent le public loin de la Grand Place pour d’autres. Une silhouette fut aperçu sur les toits, et une escouade partit à sa recherche, au pas de course. Haart fut emmené sur-le-champ et vit sa vie s’allonger, pour l’instant en tous cas, il fut reconduit en cellule rapidement, le temps que Gaucelm ne prononce la sentence. Reparlons en du Gras, qui geignait de douleur, alors qu’il fallut une plein escouade de solides odélians pour le ramener en sécurité.
********************************************************
Le silence qui s’était emparé du château d’Etherna fut brisé par les vociférations des hommes du Gras qui s’afferaient autour du comte. Phillistin, le médecin officiel de Gaucelm, un petit type aux yeux et aux cheveux noirs, toujours vêtu de sa robe bleu nuit, s’approcha les sourcils froncés et le regard concentré. Il fit mettre le Gras sur la table de la Salle de Banquet, assez solide pour supporter le poids, au grand soulagement des porteurs qui perdaient d’énormes gouttes de sueur. Gaucelm était posté sur le flanc, laissant échapper de petit sifflements plaintifs, tel une balein échouée sur la plage … Mais enfin … Sauvez Willy … Gaucelm !! Le geste précis du médecin laissa les quelques spectateurs présents sans voix. Il brisa la hampe du carreau sans un mot, arrachant un grognement à son suzerain, puis il s’adressa à Sa Grasseté, croisant son regard avec détermination.
Ca va être douloureux, Monseigneur. Mordez ça !
Il placa un petit bout de bois dans la bouche du comte, puis il saisit le carreau et tira d’un coup sec, laissant résonner le cri de douleur du Gras entre les lustres magnifiques du château. Il placa un linge humide sur la plaie, se tournant vers son assistant qui avait déjà préparé les onguents et les fils. Alors que le sauvetage avait lieu, le Gras laissa échapper une promesse, à qui voulait l’entendre.
Nous reprendrons demain, et cette fois, ce sera la Roue pour lui !!
Haart avait eu un sursis, pour connaitre une mort plus atroce et lente que celle qui lui était promise. Et dire que tout était de sa faute !
Dernière édition par Gaucelm d'Odelian le Lun 7 Juin 2010 - 9:13, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: Un nouveau brasier. Jeu 26 Nov 2009 - 13:05 | |
| Les armes appellent les armes, et le sang appelle le sang… A celui qui conduit la guerre, il ne peut y avoir qu’une réponse adéquate, c’était là une logique que ne partageait pas Edric… Cette politique d’œil pour œil, dent pour dent qui pourrissait l’humanité, la plongeant dans un cycle de vengeance insensé conduisait désormais Etherna seule dans le gouffre, et en cellule, le chevalier blanc ne pourrait empêcher la suite de se produire. Ce qui devait arriver arriva, car la logique humaine est simple, prévisible et mécanique, et celui qui avait amené la guerre en fut premier la victime… Avertissement, annonce même d’un changement majeur dans ce début de conflit entre insurgés voulant préserver la souveraineté d’Etherna et Gaucelm d’Odelian, voulant imposer l’hégémonie complète sur des terres qu’il pensait vaincue… Mais il fut le premier à recevoir les coups de bâtons, réponses même d’une politique de répression sanglante et mortelle, conduisant à l’échafaud des innocents, sans rapport ni connaissance d’avec ce mouvement rebelle… Intentionnel ou non, il obtint la réponse à ce procès public, et un autre discours, une nouvelle promesse et de nouvelles méthodes déviant des directives d’Edric lui parvinrent le lendemain même du procès…
Dans une ruelle, on retrouva une patrouille entière de soldats morts, du sang maculait les pavés, les coups d’épées parsemaient les corps dénudés, les têtes reposant au sommet de piques dans un barbarisme à l’image, reflet même de l’horreur qu’avait amené Odelian en ces terres paisibles. Un message nouveau, une écriture bien moins élégante et un message qui se voulait bien moins diplomate était offert à la vue du passant.
« Porcin Seigneur, Il est bien dommage que vous ne faisiez pas plus preuve de sagesse quant aux choix que vous décidez… Si certains se terrent, ne voulant guère les victimes qu’occasionnent la revendication de nos idéaux, ou bien attendant de voir s’achever ce que le Chevalier Blanc d’Etherna préparait, je ne suis point de ce bord là.
Edric Haart était un idéaliste, il ne voulait faire aucune victime, de notre côté comme du votre, ne voulant pas cette montée en violence et votre réponse a été plus qu’évidente quant à vos intentions, et elle n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Vous avez désiré des victimes inutiles… Voila les premières de votre camp, il n’y aura plus de molestage, pas même la moindre pitié contre vos hommes et vos partisans aussi longtemps que vous prétendrez à la légitimité de votre souveraineté.
Cette intervention lors du procès était un avertissement, en voici un second, écrit dans le sang d’Odelian., et l’annonce même de notre présence… Nous ne nous revendiquons pas l’insurrection pacifiste et modérée de ce cher chevalier blanc, nous serons la réponse à ces pendaisons, à votre refus même d’accéder à la voie diplomatique… Craignez pour votre vie, Monseigneur, car elle est désormais en danger… Et si vous continuez à occuper ces terres, il se pourrait bien que nous nous fassions juges, annonçant et exécutant la sentence juste contre vous si d’aventures le Roi se montrait trop clément.
Bien à vous, au nom de Néera, de choisir votre destin… »
La lettre avait été laissée aux regards du moindre passant… Ainsi les rumeurs et les bruits se propageraient, prenant comme origine les curieux qui répandraient partout cette nouvelle. Le brasier incontrôlé prenait un aspect plus sinistre et violent, dévorant les vies et les chairs même à présent, ne se contentant plus de laisser quelques brûlures pour se faire connaître.
_________________ Ombre fugace Maître de ton destin -Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D. Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/ |
| | | Gaucelm d'Odelian
Ancien
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| Sujet: Re: Un nouveau brasier. Mer 9 Déc 2009 - 22:38 | |
| Les vociférations de Sa Grasouillissime Eminence résonnaient sous le plafond jaunie par le temps du château d’Etherna.
LES MISERABLES ! LES CANCRELATS ! LES CUISTRES ! LES MISERABLES RATS ! …
Après cette envolée gracieuse vers les ciels éthérés de la vulgarité, Le Gras, autour duquel Phillistin s’affairait à changer le pansement, large consommation de bandelettes en perspective …
On me blesse !! Dans MA chair !! On me menace !! On tue des hommes d’Odelian !! … Ces gueux ne manquent pas de toup … Aïeuuuh !!
Il envoya une claque sur l’arrière de la tête du médecin, cet abruti n’avait qu’à faire plus attention ! Le comte continua son laïus en toisant Jehan, qui gardait cette attitude fière que Gaucelm apprécié tant chez lui, un roc, un pic, un cap … que dis-je, un cap ? Jehan paraissait en tout point, inébranlable.
Pardonnez moi, Monseigneur
Silence, vous ! … Alors Jehan ? Des résultats ?
Eh bien … Hier nous avons pendu 90 membres présumés de l’Insurrection … Hommes, femmes, enfants comme convenu …
Très bien, très bien …
Par contre, nous rencontrons un petit imprévu …
Le moustachu marqua un temps d’arrêt, semblant hésiter, alors que le Gras ne remarquait pas Phillistin noyant un linge d’alcool pour désinfecter la plaie.
Ca risque de picoter légèrement, Monseigneur
Eh bien Jehan …Qu’est-ce qu’il y aaAAAAAAAAAH !!!
Le comte envoya une marmeline en pleine poire du médecin, qui dégagea sur près d’un mètre, avant de s’écrouler au sol, les mains encore crispées sur le linge et la bouteille d’alcool pur. Une marmeline ? … Une bonne grosse tarte … Ou une torgniole … Un vaste soufflet de l’intérieur de la main en langage romantique … Le claquement fut sonore et douloureux ! Le frêle bonhomme dut s’appuyer sur la table toute proche pour se redresser et s’approcha de nouveau du comte, encore étourdi par le choc. Jehan poursuivit en regardant Phillistin revenir à sa place.
A ce rythme … nous allons manquer de cordes …
Vous vous fichez de moi ?
L’œil du Bélier se fit sombre, ne goutant guère la plaisanterie en pareil instant.
Laissez-moi vous expliquer … Pour plus d’efficacité … J’ai délégué la pendaison à Géraud, pour pouvoir mener des arrestations instantannées.
Géraud ? …
Jehan toussota, comme pour ne pas perdre sa contenance (tout comme même) et poursuivit.
Le problème vient du fait … Qu’il a fait couper les cordes après chaque pendaison …
Et vous ne lui avait rien dit avant d’arriver à 90 cordes ?!
J’étais malheureusement absent … En ville … Selon vos ordres
Phillistin appliqua délicatement un nouveau pansement enduit d’onguent, alors que Gaucelm encaissait la bêtise de son neveu, toujours au summum, un champion …
Ceci est un onguent d’origne elfique ! Je l’ai acheté à un …
Fermez là, vous ! … Mais quel nigaud ! Mais quel crétin !
Le médecin se releva un instant, offusqué par les propos de son suzerain.
Mais … Enfin … Monseigneur !
Mais fermez-là !! Je ne parle pas de vous, sombre abruti ! … Contentez-vous de soigner ! … Bon 90 cordes par jour, c’est énorme mais il n’y a pas de quoi être en pénurie, il ne fait pas ça depuis le début … Il ne fait pas ça depuis le début ?
Le silence en dit long …
Oooh non … Combien ?
200 en 5 jours …
Gaucelm était rouge comme une tomate -terme qui lui va mieux que pivoine ou écrevisse … c’est un mot plus … rond- et il contenait difficilement sa colère en s’agitant, au grand dam du médecin.
Arrêtez de gigoter, Monseigneur … S’il vous plaît
Bon ! Bon ! Bon !!! … Tâchons de réfléchir calmement … Mais quel crétin ! … Bien … Euh … Réfléchissons … Arrêtons les pendaisons, pendant quelques temps, les gueux auront une impression d’acte bienveillant et les rebelles penseront avoir pris le dessus. Laissons les croire … Et d’autres nouvelles de ce calibre ?
Bien meilleures, Monseigneur ! … L’Insurrection est infiltrée, des informations sur quelques prochaines tentatives belliqueuses nous sont parvenus … Et ils projettent une nouvelle embuscade lors du supplice du chevalier. L’annonce en a était faite hier en ville …
Bien, bien, maintenons le ce supplice
Un sourire, enfin un ! Sournois et perfide, mais un sourire quand même ! Les débas se cloturèrent au son de la trousse de Phillistin qui se ferma. « Clic »
****************************************************
Nouveau matin sur Etherna … Nouvel aube qui éclairé la, désormais tristement célèbre, cité … Le roulement des tambours, sec et parfaitement synchronisé, les deux fifres qui piaillaient en chœur alors que le chevalier était, de nouveau, mené à l’échafaud. Toujours cette chemise blanche comme unique vêtement, mais cette fois, baillonné et venant chercher sa mort sans aucun espoir de défense. Le Gras était assis dans la tribune qui surplombé la roue, qui semblait étinceller au milieu de la Grand’Place. Le bourreau attendait, une barre de de fer à la main, observant sous sa cagoule, Haart fendre une foule qui commençait à le rendre lui, responsable de ses maux. Hahaha … Les gueux sont si crédules ! « Fin des pendaisons en guise de bonne volonté du comte, afin de montrer à tous sa bonne volonté de stopper les heurts et le sang », ce vieux Fulbert avait trouvé une bonne formule, cette vieille fripouille … Edric fut saisi par le bourreau et ses assistants, qui l’installèrent sur la Roue, pour le dernier acte de sa vie. Y avait-il une larme qui naissait au coin de l’œil du chevalier qui sentait la mort lui sourire et lui souffler un ultime baiser ? Pensait-il à sa famille ? Ses enfants ? Sa ville ? Gaucelm s’en foutait royalement de tout ça, il allait gagner et tout ce simulâcre autour d’une figure ethernienne c’était toute la rebellion qui mourrait. Lorsque le bourreau abattit une première fois la barre sur le poignet de Haart, son cri misérable fut couvert par des mouvements de foule, au bas de la tribune. Dix hommes tentèrent de sortir de la foule et de gravir les quelques marches qui menaient au Gras, arborant déjà des poignards avides du noble sang du Bélier. Ce dernier, loin de perdre sa contenance, haussa la voix, libérant les enfers pour les Insurgés.
Aux armes !!!
Les soldats odélians dissimulés sous la tribune ou dans la foule, se ruèrent sur les agresseurs, et presque simultanément, deux corps sans vie, tombèrent des toits. Les toits étaient donc nettoyés, les gueux dans la foule, maîtrisés, et même mort à l’heure qu’il était. Les quelques volontaires téméraires venaient de mourir sous les yeux de leurs sympathisants apeurés. Il fallait récompenser ces espions etherniens, traître à leur patrie mais bougrement efficace ! Aaaah le goût suave de la victoire ! Il descendit les marches, marchant dans la mare de sang qui suintait depuis les rats de l’Insurrection pour fouler le pavé d’Etherna et aller jusqu’au malheureux chevalier d’Etherna. Il toisa les etherniens, circonspect devant le pathétique échec des Insurgés, qu’ils avaient osé annoncer eux-mêmes, les imbéciles !! Il se tint un instant, triomphant et s’adressa à Haart une ultime fois.
Voyez, mon bon … Voilà où votre folie vous a menée … Nulle part … On a découvert qui sont les dirigeants et où les armes sont entreposées … Jehan doit être en train de faire enfermer les chefs … La partie est perdue, Chevalier … Et dire que j’ai pensé que vous me donneriez du fil à retordre. Vous m’avez déçu … Bourreau ! Coupez moi cette tête qu’on en parle plus !
Ainsi s’achève l’Insurrection d’Etherna et, avec elle, les derniers sceptiques quand à son discours, Etherna allait devenir paisible à présent. |
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