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 [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ]

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Harnyll de Hetalia
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MessageSujet: [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ]   [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ] I_icon_minitimeMar 15 Déc 2009 - 19:11


Assis dans son fauteuil au bout de la grande table dans la salle du conseil du château d’Arcani, Harnyll de Hetalia était plongé dans ses pensées. Habillé sobrement de sa sempiternelle tenue noire à broderies d’or, un fin cercle d’argent lui ceignant la tête, il réfléchissait à la meilleure manière de mettre ce soir là son plan à exécution. Le baron d’Ysari était arrivé dans la cité d’Arcani l’avant-veille, avec sa femme, qui l’attendait pour l’instant dans leur chambre. Officiellement, Harnyll était venu afin de présider un conseil de guerre pour organiser la lutte contre la contrebande et contre les raids de pirates qui avaient augmentés ces dernières semaines.

Cependant, la véritable raison de sa présence était restée secrète. Le baron d’Ysari s’était récemment rendu compte qu’une partie des recettes fiscales d’Arcani était détournée. Et il était bien décidé à faire cesser cette situation intolérable, à purifier cette partie de sa baronnie, à se débarrasser des traitres qui utilisaient la région pour en tirer profit à leur propre compte. Le baron savait que la plupart des sous-fifres s’échapperaient ou se feraient discrets à l’avenir, mais peu lui importait. Une fois l’organisation décapitée, le système tout entier s’effondrerait. Un léger sourire crispa un instant le pâle visage en lame de couteau du baron tandis qu’il observait ses invités rentrer un par un.

Le premier arrivant fut le chevalier Farles de Dyriet. Harnyll savait que Farles envoyait ses hommes escroquer les voyageurs aux péages de la grande route reliant Ysari à Arcani, les ayant lui-même vus à l’œuvre durant son trajet lorsqu’il avaient essayés à leurs dépens de dépouiller une mercenaire Nisétienne. Fier comme un paon d’avoir été invité à ce conseil, inconscient que ses instants de liberté étaient désormais comptés, le chevalier se pavanait dans sa magnifique tenue de cour incrustée de pierreries.

Vint ensuite Josh Kandorf, bedonnant et rougeau, l’œil perpétuellement larmoyant. Le massif chef de la milice d’Arcani était lui aussi mouillé jusqu’au cou dans la combine, toute plainte de corruption devant normalement passer par lui. Il salua distraitement le baron, son regard d’ivrogne se fixant surtout sur les cruches de vin de la table. Josh n’était sans doute pas à l’origine du projet mais cette crapule avait du sauter avec joie sur l’occasion de s’enrichir au dépend de son seigneur.

La porte se rouvrit quelques instants plus tard pour laisser passer Marnar Fyriet, le responsable des finances de tout le secteur. C’était vraisemblablement lui le cerveau de la bande, lui qui falsifiait les comptes d’Arcani avant d’envoyer ses rapports au baron. Son air pincé et aristocratique trahissait une légère nervosité, comme s’il pressentait inconsciemment qu’un danger planait dans la pièce, sans pour autant réussir à l’identifier.

Entra derrière lui le chevalier Gregor de Hautetour, un vieux soldat blanchi sous le harnais, totalement dévoué et loyal à son seigneur. Harnyll voulait qu’il assiste à la scène afin d’avoir un témoin objectif pour plus tard. De plus, le baron allait avoir besoin d’un homme de confiance pour assurer l’intérim jusqu’à ce qu’il puisse envoyer une nouvelle équipe pour s’occuper d’Arcani.

Et enfin rentra Lyrian de Kresken. Ce courtisan bedonnant et hautain n’était pas un conspirateur mais il ne pourrait s’empêcher de raconter à tout le monde ce qui allait se passer ce soir là. Harnyll voulait régler cette affaire discrètement et éviter les lenteurs d’un procès public, mais il fallait que des rumeurs courent sur le sort réservé aux traîtres pour éviter à d’autres la tentation. Cet imbécile de Lyrian étant une vraie commère, il serait parfait pour ce rôle.

Deux gardes en armure prirent place devant la salle du conseil et en refermèrent les portes qui claquèrent bruyamment, faisant sursauter Farles de Dyriet. Du coin de l’œil, le baron vit que les rideaux de la galerie d’étage bougeaient légèrement, laissant entrevoir ici ou là des pointes de flèches. Parfait, se dit-il, tout est en place pour la suite.

Merci d’être là, messieurs. Prenez place je vous prie.

S’asseyant, les cinq hommes attendirent que le baron entame ce qu’ils croyaient devoir être une réunion de travail, et non pas une cour de justice. Josh Kandorf s’était déjà servi un grand verre de vin et le buvait avidement, s’en renversant sur son pourpoint crasseux sous le regard légèrement écœuré des autres participants. Posant les coudes sur la table, les mains croisées sous le menton, le baron Harnyll de Hetalia commença d’une voix douce :

Je suis bien conscient d’être resté éloigné d’Arcani pendant de longues années, et sans doute ne dois-je m’en prendre qu’à moi-même de ce qui arrive aujourd’hui. Mais j’aurai espéré mieux de vous. Vous m’avez trahi, et cela est inacceptable.

Monseigneur, je vous jure… commença Josh Kandorf.

Silence ! rugit le baron. Vous me prenez pour un imbécile ? Vous Josh, avec vos deux complices, Farles et Marnar, vous détourniez l’argent des caisses de la baronnie pour vous remplir les poches ! Taxes de péage, impôts, tout était bon pour vous enrichir. Une analyse approfondie des rapports financiers que je reçois à Ysari m’a dévoilé vos petites manigances.

Harnyll n’avait pas la réputation d’être un personnage caractériel, mais lorsqu’il laissait sa colère le submerger, il devenait impitoyable. Le visage pâle de rage, le baron fixa de son regard d’acier ses subordonnées, un par un. Farles de Dyriet et Josh Kandorf étaient livides, Lyrian de Kresken, semblable à un poisson hors de l’eau, ouvrait et fermait la bouche comme s’il n’en croyait pas ses oreilles, et Gregort de Hautetour fixait les trois coupables désignés d’un regard furibond. Seul Marnar Fyriet gardait encore son calme, son esprit retors cherchant sans doute un moyen de se sortir de ce mauvais pas.

Ces rapports sont sans doute des faux, il ne s’agit vraisemblablement pas de ceux que je vous envoie. Quelqu’un à Ysari veut notre perte et tente de nous discréditer auprès de vous, murmura humblement le financier, les yeux baissés.

Vous auriez du être homme de loi ou un acteur, Marnar, répondit Harnyll avec un sourire sans joie, vous avez failli me convaincre. Mais reconnaissez-vous ceci ?

Jetant un parchemin sur la table, le baron d’Ysari fixa les trois hommes qui pâlirent instantanément. Gregort de Hautetour s'empara le parchemin, le lut à voix basse et lâcha un hoquet de surprise. Lyrian de Kresken le prit à son tour, et jeta un regard presque navré aux trois accusés, signe muet qu’ils étaient perdus.

Je savais que Farles était coupable après avoir surpris certains de ses hommes en pleine tentative d’escroquerie, reprit Harnyll. Après l’avoir convoqué ici, j’ai envoyé des hommes fouiller son manoir. Ils y ont trouvé cette lettre qui liste la répartition de vos profits sur l’année dernière… vos trois écritures y sont nettement reconnaissables.

Imbécile ! Vous deviez bruler ce papier, hurla Josh en foudroyant le chevalier du regard. Le visage du chef de la milice était devenu cramoisi sous l’effet de la colère et sa vaste bedaine se soulevait à chacune de ses inspirations. Il se serait jeté sur Farles si Gregort ne l’avait pas rassit de force.

Je suppose, Farles, que vous vouliez garder une arme en réserve au cas où l’un de vos deux complices aurait tenté de faire cavalier seul ? interrogea Harnyll d’un ton narquois. Inutile de répondre, votre visage parle pour vous.

Poussant un cri de rage, Marnar se leva, sortit une dague de sa manche et se rua sur le baron, lame brandie, prenant tout le monde de court. Il n’avait pas fait la moitié du chemin qu’une flèche jaillit et lui transperça l’épaule, le projetant au sol. Indifférent aux hurlements de douleur du financier, Harnyll désigna la galerie du doigt et expliqua calmement :

Je vous conseille d’éviter tout mouvement brusque. Les archers là-haut ont ordre de tirer sur ceux d’entre vous qui se montreraient… agressifs.

A cet instant, les portes s’ouvrirent de la salle et une dizaine de gardes armés rentrèrent, la mine sombre. Farles, Josh et Marnar furent enchaînés et emmenés manu militari vers les sombres cachots du château. Resté seul avec Gregort et Lyrian, le baron poussa un soupir de soulagement et se laissa aller en arrière sur son fauteuil.

Que va-t-il advenir d’eux ? lui demanda d’une voix tremblante le courtisan.

Oh, ils seront torturés pour leur faire avouer où ils cachaient leurs biens mal acquis, puis exécutés discrètement. Je préfère éviter un procès public qui pourrait ternir l’image de la ville.

Indifférent au léger haut-le-cœur qui secoua Lyrian, Harnyll se leva de son siège et marcha jusqu’au grandes baies vitrées. Le soleil se couchait et ses rayons rougeoyant frappaient la ville d’Arcani, ensanglantant le paysage. Une scène bien adaptée à la situation, se dit le baron. Il était en effet hors de question qu’il fasse preuve de clémence. La baron d’Ysari était fermement convaincu qu’une seule chose était pire qu’un traître : un traître pardonné. Se tournant vers le vieux chevalier de Hautetour, le baron se rapprocha et lui posa les mains sur les épaules :

Gregort, vous occuperez leurs postes jusqu’à ce que je puisse vous envoyer des remplaçants dignes de confiance.

A vos ordres monseigneur, répondit simplement le vétéran en se frappant la poitrine du poing.

Bien, je vous remercie de votre présence ce soir, messieurs. Vous pouvez disposer.

Saluant leur seigneur, les deux hommes quittèrent à leur tour la pièce. Une fois seul, Harnyll se rassit et resta un long moment à méditer dans les premières pénombres de la nuit.



Dernière édition par Harnyll de Hetalia le Jeu 25 Fév 2010 - 15:55, édité 2 fois
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MessageSujet: Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ]   [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ] I_icon_minitimeVen 18 Déc 2009 - 9:15


Quelques heures après la fin du conseil, le baron d’Ysari était toujours assis dans son fauteuil, profondément plongé dans ses réflexions. La nuit était tombée et seule la lueur mourante du feu dans la cheminée éclairait d’une lueur sinistre le visage longiligne du maître des lieux. D’un geste, Harnyll congédia le serviteur qui lui amenait de quoi se restaurer. Il n’avait pas vraiment faim ce soir là, et il préférait garder l’estomac vide avant de se rendre dans les tréfonds du château.

Se levant, le baron alla tisonner les braises pour dégager un peu de chaleur et tenter de réchauffer l’atmosphère glaciale de la pièce. Saisissant la grande cape de fourrure qu’il avait déposé sur un siège à l’écart, il s’en couvrit puis se dirigea vers la porte. Sortant de la salle du conseil, il fit signe aux deux gardes en factions de le suivre. Les trois hommes traversèrent d’un pas rapide les couloirs obscurs du château d’Arcani, s’enfonçant peu à peu dans les étages inférieurs ou aucun serviteur ne rentrait jamais.

Poussant une lourde porte de chêne, le baron pénétra dans une salle à la voute basse, éclairée par quelques torches fumantes pendant au mur et par la lueur des braseros. Divers instruments de tortures étaient éparpillés sur les tables à travers la pièce, donnant à l’ensemble un aspect terrifiant et angoissant.

Attendez-moi là, ordonna le baron aux gardes avant de s’avancer dans la pièce.

Sur le mur du fond, trois hommes pendaient lamentablement, suspendus à des chaînes… Marnar Fyriet, Josh Kandorf et Farles de Dyriet. Les principaux responsables du détournement des fonds d’Arcani étaient loin des hommes fiers et arrogants qui étaient entrés dans la salle du conseil en fin d’après-midi. Leurs corps n’étaient plus que plaies ouvertes et traces de brulures, de larges flaques rouges séchaient à leurs pieds, leurs membres prenaient un angle bizarre, leurs articulations tordues et déboitées. Harnyll avait donné des consignes claires : rien ne devait leur être épargné, il fallait simplement les maintenir en vie. L’exécution des traitres devait se faire en plein jour, pas dans une salle obscure au beau milieu de la nuit.

Le bourreau, gaillard corpulent dans la force de l’âge se saisit d’un tisonnier rougeoyant et l’apposa sur l’aisselle de Farles de Diriet. L’ancien chevalier poussa un hurlement de douleur, tressautant dans ses liens avant de retomber, épuisé, un souffle rauque s’échappant de ses lèvres craquelées. Ayant entendu son seigneur arriver, le bourreau se retourna vers Harnyll et effectua un salut militaire, le visage ruisselant de sueur malgré le bandeau qui lui ceignait le front.

S’approchant, le baron saisit le menton de Marnar Fyriet, l’homme qui avait tenté de le tuer lorsque son stratagème avait été mis à jour. La morgue habituelle du conseiller avait laissé place sur son visage à un rictus de douleur. Lorsque Marnar entrouvrit la bouche pour lâcher un gémissement, du sang lui coula des lèvres jusque sur la main du baron. Harnyll constata avec un froid détachement que la plupart des dents du prisonnier avaient été arrachées.

Ont-ils avoués ? demanda simplement le baron.

Oui, monseigneur, répondit le clerc qui assistait à l’interrogatoire, lui tendant une liasse de parchemin. Tout est consigné ici.

S’asseyant sur un tabouret, le baron d’Ysari parcourut rapidement les comptes-rendus de l’interrogatoire. Listes des biens volés, receleurs, méthodes de détournement utilisées, cachettes secrètes, complices… tout l’organisation était dument consignée. Satisfait, Harnyll plia les papiers et les rangea dans son pourpoint puis ordonna :

Faites construire un échafaud dans la cour du château, l’exécution de ces traîtres aura lieu à l’aube. S’ils veulent voir un prêtre auparavant, adressez vous au temple de Néera.

Tournant les talons, le baron d’Ysari sortit de la salle et reprit le chemin de sa chambre. Mais il doutait de pouvoir dormir cette nuit là.



Dernière édition par Harnyll de Hetalia le Mar 22 Déc 2009 - 10:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ]   [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ] I_icon_minitimeSam 19 Déc 2009 - 17:00


Les premiers rayons du soleil levant n’éclairaient pas encore la petite cour intérieure du château d’Arcani lorsque le baron y descendit. Une sinistre estrade se dressait au beau milieu, surplombée de trois potences bâties à la hâte ainsi que d’un bûcher. S’asseyant sur le siège faisant face à l’échafaud, Harnyll attendit.

Quelques minutes plus tard, la porte des cachots s’ouvrit et une lente procession en sortit. Vint d’abord le chevalier Gregor de Hautetour, puis le bourreau et ses aides, robustes gaillards en tunique rouge, leurs visages cachés par des masques. Les suivant, un prêtre de Néera murmurait des prières à son Dieu. Apparurent ensuite les trois condamnés, Farles de Dyriet, Josh Kandorf et Marnar Fyriet, étroitement entravés. Incapables de marcher par eux mêmes après les tortures qu’ils avaient subis, ils étaient à moitié portés par des gardes.

Levant son regard vers les étages du château, le baron vit que plusieurs visages se pressaient aux fenêtres. Parfait, se dit il. Tous devaient savoir quel sort attendait les traîtres. Le chevalier Hautetour se saisit de l’ordre d’exécution qu’Harnyll avait rédigé et scellé le matin même et en commença la lecture, sa voix grave résonnant sur les vieux murs en pierre de la forteresse.

Farles de Dyriet, Josh Kandorf, vous avez été reconnu coupables de détournements de fonds et de vols envers notre seigneur. Il s’agit là d’un crime de basse trahison pour lequel vous êtes condamné à mort par pendaison.
Marnar Fyriet, en plus de ce chef d’accusation, vous êtes coupable de tentative de meurtre sur notre seigneur. Il s’agit là du crime le plus grave, le crime de haute trahison. Vous serez donc à pendu, puis descendu de la potence encore vivant, éviscéré et enfin brûlé vif.


L’ancien haut conseiller palit à la lecture de ce terrible verdict et tenta de s’échapper, mais la poigne de fer des gardes le retint.

Bourreau, fais ton office, ordonna Gregor.

Sourds aux supplications des condamnés, les aides du bourreau les forcèrent à monter sur les caisses posées au pied des potences. Rapidement, le bourreau leur passa la corde autour du cou, puis s’écarta. Les caisses furent enlevées et les trois hommes se mirent à gigoter au bout de leurs cordes, leurs visages bleuissant sous le manque d’air. Sans se préoccuper des deux premiers, le bourreau resta près de Marnar, un couteau à la main, attentif à l’agonie du financier. Brusquement, il coupa la corde.

Tandis qu’un de ses aides allumait le feu du bûcher, les hommes en rouge portèrent le supplicié sur une table. Le bourreau saisit un long couteau, leva la lame étincelante, se pencha… Un cri d’horreur jaillit de la gorge de Marnar lorsque le bourreau lui plongea sa lame dans les entrailles, faisait jaillir des jets de sangs qui éclaboussèrent jusqu’aux soldats placés au pied de l’échafaud.

Il a encore du souffle, nota Gregor d’un ton neutre.

Les cris de Marnar commencant à faiblir, deux aides du bourreau saisirent le corps éventré comme une pièce de boucherie et le jetèrent dans les flammes. Une épouvantable odeur de chair grillée empuantit l’atmosphère tandis que le corps noirci de Marnar se tordait dans les flammes.

Justice est rendue, commenta simplement Harnyll en se levant et en reprenant le chemin de ses appartements.

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MessageSujet: Re: [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ]   [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ] I_icon_minitimeSam 19 Déc 2009 - 19:07

C'était la fin d'après midi quand mon époux me laissa seule. Etant un peu lasse à cause du voyage, je restai dans nos appartements me reposant et lisant au calme sur une bergère confortable.
Le temps passa et on m'apporta le repas que je touchai à peine, je n'avais pas très faim ce soir là. Je savais mon époux en pleine discutions avec les notables d'Arcani concernant cette affaire de détournement de fonds et cela m'angoissait un peu, je dois le reconnaître.
Quand le baron regagna ses appartements pour la nuit, je dormais déjà d'un sommeil profond. Je ne le sentis pas se glisser sous les draps ni même me déposer un baiser sur le front.
La nuit se passa comme toutes les autres nuits, c'est à dire chaste et calme. Rien ne se déroula si ce n'est cet estrade qui était en train de prendre forme dans la cour de ce château.

Le matin filtrait de ses doux rayons à travers les rideaux de la chambre. Le lit était vide, me redressant, je me demandai alors s'il avait passé la nuit ici, ou alors... Non! Cela était impossible car il m'avait juré fidélité et je savais qu'il tiendrait sa promesse même si ses instincts masculins lui disaient le contraire.
Ouvrant les rideaux, je fus comme aveuglée par la luminosité de l'extérieur. Il faisait jour, la brume masquait le sol mais je pus clairement voir un échafaud au milieu de la cour.

Je regardais vers l'extérieur quand je vis trois hommes amenés avec des fers entravant leurs mouvements. Le bourreau et ses aides étaient près pour l'exécution par pendaison de ces hommes.
La corde autour du cou, ils attendaient leur châtiment. Quand le bourreau tira le levier, le vide se fit sous les pieds de ses malheureux. Leur corps gigotait, essayant de se débattre pour ne pas sombrer. Au bout de quelques secondes, les corps avaient cessé de bouger sauf un dont on avait coupé la corde avant qu'il ne rende l'âme.
J'avais tourné le visage à ce moment pour ne pas regarder la mort en face. Je ne voulais pas voir cette exécution. Les larmes coulèrent sur mon visage sans que je puisse y faire quoique ce soir.


Puisse Tyra, les protéger dans ce voyage...

Murmurai je. L'homme qu'on avait dépendu était toujours vivant. Ainsi ma prière avait été entendue. La réalité était tout autre. Les aides du bourreau le posèrent sur une table avec que celui ci n'éviscère l'homme.

Quelle horreur!

M'exclamai je en portant une main à ma bouche suite à une haut le coeur qui venait de me saisir. Mes larmes coulaient toujours sur mon visage quand je me laissai tomber à genoux à même le sol devant la fenêtre.
Une odeur putride de chair brulée se fit sentir alors que ces nausées ne me quittaient pas. On brulait le corps. Qu'avait fait cet homme pour mériter pareil châtiment. J'ignorai qui il était et ce qu'il avait fait. Je n'aurai jamais de réponses à ces interrogations.
La porte s'ouvrit au bout de plusieurs minutes mais je restai agenouillée en chemise de nuit sur le sol. Je ne savais pas si c'était une servante qui entrait ou une autre personne et cela m'importait peu après ce cruel spectacle que je venais de voir.
C'était Harnyll qui revenait après avoir assisté à ce spectacle. A me voir ainsi par terre et dans cet état, il put comprendre que j'avais vu la scène. Maintenant j'avais peur, peur de lui, peur de ce qui pourrait arriver si j'allais contre lui. Comment pouvait il être ce monstre et cet homme si doux à la fois?
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MessageSujet: Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ]   [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ] I_icon_minitimeDim 20 Déc 2009 - 12:00


Perdu dans ses pensées, le baron d’Ysari traversait les grandes salles du château en direction de ses appartements. L’exécution était terminée, et les corps des traîtres seraient jetés dans une fosse commune, leurs noms rayés des registres d’Ysari, leurs biens confisqués. Autrefois, les têtes et les membres des suppliciés étaient enduis de goudron et exposés aux portes de la ville pour l’édification de tous. Mais Harnyll n’était pas partisan de ces méthodes. A ses yeux, les trois hommes avaient payés et profaner leurs cadavres ne rendrait pas la justice plus efficace.

Tout en montant le grand escalier d’honneur, Harnyll de Hetalia se demanda un instant si les condamnés avaient de la famille. Pour autant qu’il sache, Marnar n’était pas marié, préférant courir les bordels de la ville, et Josh était veuf et sans enfant. Restait Farles de Dyriet. Fouillant ses souvenirs, le baron se rappela avoir rencontré l’épouse et le fils du chevalier, quelques années plus tôt. Toutes les possessions de Farles seraient bien entendues saisies pour alimenter les finances de la baronnie, mais Harnyll se promit de verser une pension à la veuve. Peut être leur laisserait-il même une des demeures que Farles possédait à Arcani ? Après tout, il n’était pas juste qu’elle paie pour la folie de son mari.

Entrant dans ses appartements, le baron y trouva Lucrèce en chemise de nuit, agenouillée au sol, près de la fenêtre, la tête baissée. S’approchant, Harnyll pu lire de la peur dans le regard de son épouse. Troublé, il réalisa que c’était lui que sa femme craignait. Mais pourquoi ? Brusquement, il comprit… son éclat de colère dans l’auberge sur la route, l’horreur de cette cruelle exécution que sa femme avait du suivre de loin… tout cela avait du choquer Lucrèce, peu habituée à de tels comportements.

Relevant de force Lucrèce, il l’amena jusqu’au lit et l’y assit. S’asseyant à ses côtés, il saisit les mains tremblantes de la jeune femme, les caressant doucement. Poussant un soupir, il demanda :

Vous avez assisté à la scène, n’est-ce pas Lucrèce ?

Des larmes perlant à ses paupières, la jeune femme acquiesça. Il était évident pour le baron qu’elle craignait qu’il ne s’emporte contre elle. Il fallait qu’il s’explique, qu’il fasse comprendre à sa femme la raison de ses actes. Ne pas agir risquait de briser les liens qui s’étaient créés entre eux.

Écoutez Lucrèce, ne croyez pas que je prenne plaisir à ce genre d’exécution, ni que je les ordonne par caprice. Ces trois hommes volaient dans les caisses d’Arcani depuis des années, escroquant les voyageurs aux péages, détournant les recettes des impôts. Quand à Marnar, dont le sort fut cruel, il tenta de me poignarder hier soir, lors de la séance du conseil, une fois leur stratagème mis à jour.

Rapprochant son visage de celui de sa femme, Harnyll continua :

Ne comprenez vous donc pas ? Une seule chose maintient la baronnie unie : mon autorité. Je ne suis pas un tyran, Lucrèce. Ysari est une baronnie paisible ou les habitants savent que la loi s’applique à tous, que nul puissant ne peut arguer de son rang pour se mettre à l’abri. Mais si je laisse quiconque me tromper ou m’attaquer sans ordonner un châtiment exemplaire, je perdrai cette autorité… et tous mes efforts auront été vains. Voilà pourquoi ces hommes devaient mourir. Par pour panser mon honneur blessé, mais pour sauvegarder l’avenir d’Ysari.

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MessageSujet: Re: [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ]   [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ] I_icon_minitimeDim 20 Déc 2009 - 23:09

Demeurant assise, effondrée sur le sol en larme, mon époux s'approcha de moi. Il put lire dans mon regard de la peur et de la crainte. Il put alors comprendre que c'était de lui que j'avais peur.
Il me força à me relever avant de me conduire jusqu'au lit. J'étais effrayée et je tremblais. Qu'allait il faire de moi? Je l'ignorai mais je n'avais peur que d'une seule chose: qu'il exerce sur moi son pouvoir et qu'il me prenne par la force.
Je ne fus que très légèrement apaisée quand il ne m'allongea pas pour préférer la posture assise. Posant ses mains sur les miennes, il les caressa doucement avant de me demander si j'avais vu.
Les larmes sur mon visage et un geste de la tête furent les seules réponses que je lui donnais. Je restais muette, j'avais trop peur d'attiser sa colère.
Les explications suivirent alors. Il n'avait pas fait cela car il le désirait mais parce qu'il le devait pour le bien de la baronnie. Il ne pouvait pas laisser les traitres et les voleurs braver impunément son autorité sinon cela serait la porte ouverte à tout. Cela n'avait eu pour seul but de préserver la baronnie en faisant un exemple de ces hommes.
Ouvrant alors délicatement les lèvres pour prendre la parole, ma voix se fit tremblante et conservait cette pointe de peur alors que mon regard fixait mes mains sans oser relever les yeux pour le regarder.


Je comprends mais n'aurait il point été plus humain que de les mettre en prison au lieu de les tuer? Tuer pour faire justice n'est qu'un acte d'abomination et de barbarie...

Les larmes coulaient toujours sur mon visage, j'avais des idées résolument au contraire de celle de mon époux. La vie était un don qui ne méritait pas qu'elle s'achève de la sorte. La justice des hommes était bien plus cruelle que la justice divine.
Du revers de la main, je séchai les larmes qui coulaient toujours sur mon visage. Je ne pouvais pas le regarder, il fallait déjà que je surmonte la peur qu'il m'inspirait à ce moment là. J'avais beau être sa femme et l'aimer, quelque chose venait de se briser en moi qui demanderait certainement l'aide des dieux pour le ressouder.
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MessageSujet: Re: [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ]   [Arcani] Vous êtes des traîtres ! Qu'on les emmène ! [PJ] I_icon_minitimeMer 23 Déc 2009 - 15:17

Je comprends mais n'aurait il point été plus humain que de les mettre en prison au lieu de les tuer? Tuer pour faire justice n'est qu'un acte d'abomination et de barbarie...

Harnyll ne sut que répondre à l'accusation de sa femme. Non pas qu'elle ait eu tort sur le fond de sa pensée, Harnyll admettait lui aussi que les exécutions étaient des actes barbares. Mais le baron d'Ysari était fermement convaincu que seul un châtiment exemplaire pouvait dissuader d'autres d'imiter Farles, Josh et Marnar à l'avenir.

Une seule chose est pire qu'un traître, Lucrèce, marmonna-t-il à voix basse. Un traître pardonné...

Se levant, il sortit de la chambre sans un regard en arrière. Fermant la porte derrière lui, il se rendit dans son cabinet de travail. Lucrèce avait besoin de temps pour comprendre que son époux n'était pas seulement l'homme qui partageait sa couche tout les soirs, mais également le maître d'un territoire sur lequel il lui fallait maintenir l'ordre et la paix.
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