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| Coquetterie divine [Vioron] | |
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Joy Lìvìan
Elfe
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| Sujet: Coquetterie divine [Vioron] Jeu 11 Fév 2010 - 18:45 | |
| L'air était orageux sur le château, et l'ambiance électrique avait contaminé l'endroit. Comme à chaque fois qu'une calèche atteignait les portes de la demeure du Duc d'Eteniril, les contrôles étaient sévères et les gardes assiégés effectuaient leur tâche avec un zèle certain. Mais cette fois-ci, les deux elfes qui jaugeaient des voyageurs installés dans le confortable carrosse n'eurent pas à chercher bien loin : le regard d'un des deux soldats reconnut sans peine les armoiries caractéristiques du Marquis de l'Epine Dorée. Lui, ici ? Mais qu'aurait donc voulu Dolce Lìvìan de si important pour qu'il se déplace de lui-même sans réellement prévenir ni quoi que ce soit d'autre ? A moins que ce ne fusse pas lui ... La curiosité rongea tant le garde que ce fut lui qui demanda le premier à voir qui était présent, caché par ces voiles et confortablement installé.
L'ombre de la silhouette qui se dévoila tandis qu'on lui ouvrit brièvement la porte fit s'exclamer le garde. Son compère, décidément intrigué par le comportement idiot de son camarade, le rejoignit après avoir rapidement inspecté le cocher. Le visage qui les observait avec une certaine perplexité - et un peu d'amusement dissimulé aussi - n'était autre que celui de la Marquise, qui jugea tout de même bon de leur tendre l'autorisation qui attestait qu'ils avaient la permission de pénétrer dans le château ducal. Pendant que le garde qui semblait encore avoir la tête sur les épaules et les pieds sur terre remercia la dame et vérifia l'intégralité du papier, l'autre ne put guère s'empêcher de contempler, que dis-je, de dévisager de haut en bas la femme. Joliment parée d'une robe simple immaculée cousue de fils d'or dont les longues traines fluides tombaient de manière à peine évasée, sa chevelure était habilement retenue par plusieurs broches d'or qui maintenaient quelques mèches rebelles, certaines de leurs consœurs ayant cependant du mal à tenir cet équilibre. Faisant signe que tout était en règle et adressant de larges formules de politesses encombrées de manière, les deux gardes firent signe, et suite à l'ordre donné, les portes s'ouvrirent, laissant la calèche pénétrer dans l'enceinte du château.
La perspective d'admirer de jolies œuvres d'orfèvre confirmé réjouissait Joy, qui ne put s'empêcher de sourire en repensant à la tête du soldat, un peu hagard. Il était vrai que depuis la nomination de Dolce, la jeune femme n'avait encore jamais rendu visite à bon nombre des ducs. Mais qu'importait. Le voyage avait été suffisamment long et avait quelque peu mis sa patience à rude épreuve : le cliché de l'elfe sage et capable d'attendre une éternité pour observer un phénomène agréable à l'œil n'était pas valable pour tous, et Joy avait, contrairement à beaucoup de ses pairs, parfois du mal à patienter. La cadence des chevaux se ralentit tandis que le cocher bientôt fit freiner ses montures, et sauta à terre avec agilité pour s'empresser d'ouvrir la porte et de laisser sortir Joy. Une Joy qui s'extasia quelques secondes, tout en descendant du calèche, pinçant la robe pour éviter que le tissu ne s'accroche quelque part - car le problème avec les jolies robes, c'est qu'elles ont toujours tendance à rester coincées n'importe où et à se déchirer, se trouer, ou pire, à vous fausser compagnie, ce qui aurait été fort regrettable -.
« Charmant endroit... Charmant. »
Joy ne s'était pas encombrée de demoiselle de compagnie ou que sais-je encore ; certes, l'une des rares qui avait la permission de la suivre quasiment en permanence à toutes ses sorties, une dénommée Sohphea, presque une amie - depuis le temps qu'elles se connaissaient -, avait un peu rechigné à être ainsi écartée de ce qui avait l'air d'un intéressant voyage au pays des pierres précieuses. Mais Joy n'avait pas spécialement besoin d'être toujours suivie "à la trace", appréciant même ce petit moment de calme et de solitude, qui ferait qu'elle serait d'autant plus ravie de retrouver Dolce.
A peine eut-elle le temps de s'avancer que déjà l'intendant se pressait vers elle, saluant la Marquise qui lui rendit le propos. L'homme repartit quelques secondes après ; il allait annoncer la venue de Joy, certes un peu à "l'improviste", mais il n'y avait rien de très formel dans la perspective d'acheter un bijou, si ?
Continuant d'observer, rêveuse, les alentours du château sans vraiment guetter de pied ferme l'arrivée du Duc, la jeune femme laissa errer son regard au loin. Rien ne viendrait ternir cette journée, qui en apparence semblait tout aussi normale qu'hier et que le lendemain.
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| | | Vioron
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Ven 12 Fév 2010 - 14:39 | |
| L'acte était d'importance, réclamant minutie et attention. Autour de lui, se n'était que silence et chaleur étouffante, dans son dos ronflait comme un gros félin, un four aux allures de grotte terrible et inaccessible. Objet imposant mais néanmoins finement ouvragé, comme tout ce qui pouvait habiller la pièce d'ailleurs. Il travaillait seul. Chose courante si il en est, mais cela voulait aussi dire qu'il travaillait sur une oeuvre unique. De celle dont parfois on lui fait commande, requérant tout son savoir faire et son imagination. Ses longs doigts dessinaient alors l'esquisse sublime, puis, d'eux naissaient le brouillon et enfin, apothéose, ils laissaient éclater la beauté de l'oeuvre terminée.
Un soupir souleva la poitrine masculine finement esquissée et nue alors que ses doigts caressaient presque sensuellement la merveille qui venait de naitre de ses mains. Vioron était fier, oui, très fier...Le présent pour son cousin serait bientôt, très bientôt terminé. L'arbre d'argent lançait ses branches vers les cieux en une danse enlaçante, cachant ainsi le petit mécanisme caché au coeur du tronc. Actionnez le et alors s'ouvrira la cache dissimulée dans l'entrelacement des branches. C'était une statue parfaite qu'il avait dessiné lui même, y mettant tout son art et son savoir, l'argent se mêlait au mitrhill avec une grâce incomparable et bien malin qui pourrait dicerner les deux métaux dont la couleur se confondait.
Il se redressa soudainement avec un large sourire sur ses lèvres fines, basculant la tête en arrière, il délassa sa nuque soumise a bien trop de tension, depuis combien de temps s'était il enfermé dans sa forge personnelle ? Trop longtemps certainement a en juger par la douleur lancinate qui irradiait sa nuque. La pointe de ses longs cheveux attaché en catogan lui chatouillait le bas des reins et ses cuisses enfermées dans le cuir le plus léger d'Aléandir hurlait de crispation. Il était certes fatigué mais étrangement excité aussi. Il avait hâte de voir la tête que ferait Dragan devant son cadeau de mariage...Cadeau certes un peu en retard, mais le principal n'était pas le temps.
Il se tapotait la lèvres inférieure d'un index songeur, l'océan glacial de ses prunelles posés sur son « Arbre » lorsque l'intendant de son domaine vint le déranger.
« Pardonnez mon intrusion, Protecteur, mais Dame Lìvian, Marquise de l'Epine d'Or demande audience »
Vioron haussa un sourcil quelque peu surpris. Tiens...Il n'avait eut que très peu l'occasion de rencontrer la belle épouse de Dolce, mais il se souvenait d'une femme silencieuse et sereine doté d'une beauté exceptionnelle, même pour eux. Occupé a se masser la nuque, Vioron jeta un coup d'oeil intrigué a son serviteur.
« A-t-elle donné le motif de sa visite, Lùth ? » « Je crains que non, Protecteur »
Le Duc s'étira, dénouant tour à tour ses muscles endolori par une position inconfortable tenue bien trop longtemps, s'ébroua légèrement et se dirigea vers la porte que bloquait toujours Lùth. Surprit, l'elfe posa un regard interrogateur sur son intendant.
« Et bien, Lùth qu'y-a-t-il ? Pousse toi donc que j'aille accueillir Dame Livian ! » « C'est que...Ne voulez vous pas revêtir une chemise avant ? Ou même vous changer ? Je me ferais un devoir de vous préparer vos habits... »
Vioron eut un claquement de langue agacé et fit volte face pour se saisir a la volée de sa chemise simple et de couleur noire qui dormait dans un coin puis, il dépassa Lùth avec un coup d'oeil agacé tout en enfilant son vetement.
« Voilà, je suis présentable ! » « Si vous me permettez...' » « Non, je ne te permets pas ! »
Coupa le Duc en ronchonnant, bien décidé a se présenter comme il le voudrait, affublé de guenilles ou de la soie la plus légère ! Après tout, il était en plein travail, il ne fallait donc pas s'attendre a le voir arriver dans ses plus beaux atours...Donc se fut un Duc débraillé qui se présenta a la Marquise...Sa chemise était a moitié fermée et sortait de son pantalon, ses cheveux qu'il avait détaché, volait dans tout les sens sous la brise légère qui soufflait sur ses balcons et s'engouffrait dans les couloirs du palais par la grace des magnifiques ouvertures qui l'ornaient. Cerise sur le gateau, il était...pieds nus...Lùth allait certainement lui faire une crise cardiaque.
Les reflets azur de ses yeux prirent des teintes jades lorsqu'il se prit a admirer la magnifique Marquise de l'Epine d'Or. Ah, Dolce mesurait il sa chance ?
« Que me vaut l'honneur de votre visite, Dame Livian ? »
Vioron allait toujours droit au but, il savait pourtant habiller ses phrases d'opulence et de grâce, mais il n'aimait pas s'encombrer de politesse trop lourde et bien souvent trop prompte a briser une ambiance bon enfant. Sur son visage dansait un sourire bancal qui lui donnait un air de scélérat taquin et ses prunelles scintillaient d'amusement. Curieux qu'il était de savoir si la belle Marquise était aussi lointaine qu'elle ne voulait bien le laisser paraître. |
| | | Joy Lìvìan
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Ven 12 Fév 2010 - 19:39 | |
| Loin de la chaleur et de la minutie exténuante des ateliers du Duc, la Marquise patientait, le vent jouant dans ses cheveux et tentant sans résultats aucuns de défaire l'artistique coiffure. Le duc avait sûrement du être pris au dépourvu de recevoir la visite de Joy sans même le prévenir à l'avance, mais la jeune femme doutât qu'il fallut s'y prendre à l'avance pour commander une parure. Le talent de Vioron était vanté par bien de ses compagnes et l'on disait qu'il pouvait bien faire des prodiges en matière d'orfèvrerie, transformant une pierre scintillante et lumineuse en la magnifiant dans un écrin étincelant de beauté. Et, précieuse comme pouvait parfois l'être l'elfe, elle s'était laissée tenter par l'idée de se faire offrir quelque bijou. On n'avait jamais assez de ces choses là.
Le bruit de pas crissant sous les graviers de la longue allée la fit se retourner sur elle-même, son esprit retournant à la réalité paisible et enchanteresse d'Eteniril. Sa première réaction, la jeune femme la garda pour elle-même, épargnant ainsi au comte toute émotion superflue qui l'aurait sûrement fait tiquer : mais Vioron se démarquait déjà au regard de par sa toilette. La chemise sombre aurait certainement été très belle si elle n'était pas mal boutonnée et à moitié ouverte sur la naissance d'un torse qu'on devinait puissant et musclé - pour un elfe du moins -, et le pantalon ne contenait d'ailleurs pas le haut, ne serait-ce qu'un minimum. Quant aux chaussures ... Elles étaient inexistantes, et oui, le duc se promenait donc pieds nus chez lui, détail qui avait sûrement du hérisser le poil de l'intendant, imagina Joy sans difficulté - ces hommes là avaient toujours une fâcheuse tendance à vouloir faire paraître les choses parfaites -. Et la chevelure longue du Duc semblait avoir subi les affres d'un travail acharné et méticuleux, quelques mèches s'étant écartées du droit chemin pour batifoler d'un côté et de l'autre. A cet aspect peu conventionnel s'ajoutait l'air malicieux de la crapule qui tente de vous charmer par un de ces regards profonds et rusés. Oh, il devait en faire rougir bien d'une et son physique avantageux était une douceur pour le regard, mais c'aurait été mal connaître le tempérament plutôt retenu de la nouvelle Marquise de l'Epine, qui se contenta d'un petit sourire surpris, faisant naître au creux de ses joues les fossettes caractéristiques de l'hilarité.
« Pardonnez mon manque de prévenance, Messire. J'espère ne pas vous avoir coupé en pleine occupation ... »
La légère courbure du port altier de la Marquise eut l'apparence d'un salut respectueux, et l'espoir était sincère. Il eut été en effet dommage que Vioron gâche une oeuvre et du temps précieux sur une pièce maîtresse sur laquelle il passait peut-être bien des heures, voire des jours, pour recevoir la visite capricieuse d'une elfe. Joy respectait le travail bien fait et l'amour de ceux qui appréciaient soigner leurs réalisations. Elle-même peignait si souvent et détestait être interrompue pour des choses futiles, Dolce lui-même parfois devait attendre avant de pouvoir pleinement disposer de l'attention de sa mie. Ah, l'art, il avait le don de la captiver toute entière, et, passionnée par ce qu'elle pouvait faire, elle était souvent animée d'une grande curiosité face à d'autres artistes, que ce soit dans le domaine de la peinture, ou de la chanson, ou de la sculpture ... La variété des genres ne la rebutait pas, bien au contraire. Elle aimait toucher à tout.
Cependant, Joy ne tournerait pas autour du pot pendant des siècles quant au sujet de sa venue, et il n'était pas d'ailleurs plus utile que cela de se répandre en excuses pour le caractère improviste de la visite.
« On m'a soufflé que les bijoux que vous réalisiez étaient magnifiques, et j'ai d'ailleurs pu voir certains ouvrages très réussis. Je me demandais s'il était possible que vous puissiez créer une parure pour moi ... »
S'en suivit une petite moue d'où le sourire un instant amusé s'était muté en un rictus poli et calme. Ses yeux polaires observaient le duc avec sérénité, et tout dans son attitude inspirait le comportement d'une femme pleine de sang-froid et emplie d'une douceur qu'elle pouvait prodiguer sans effort à qui le méritait. C'était à s'en demander ce qui aurait pu donc faire plier une femme d'apparence ... Inaccessible ? Elle impressionnait parfois un peu trop ses propres compères, alors imaginez la réaction chez la race humaine.
Oh, il y avait bien UNE chose qui la transformait totalement, et ce de manière si effrayante qu'elle cachait cette cruelle vérité aux yeux de tous ... Mais même face à la présence fort séduisante du Duc, il y avait bien peu de chances pour que la Marquise se montre sous ce jour le plus néfaste et le plus impromptu pour une crise. Il était bel homme, certes ; mais comme à chaque fois qu'un spécimen d'elfe masculin plus qu'appétissant pouvait se présenter à elle, la toute jeune noble ne pouvait pas s'empêcher de faire la comparaison avec son époux. Luminosité du teint, couleur des yeux, musculature, charisme ... Tout y passait, et au final, restait vainqueur l'image jamais ternie de son cher et tendre.
Quoiqu'il en soit, Joy saurait se retenir : cela faisait un petit moment qu'Arcamenel ne s'était pas joué d'elle, et comme à chaque fois qu'elle se prenait d'un élan d'optimisme, elle pensait vainement que le Dieu finirait par l'oublier un jour. Mais le Dieu des Amours ne néglige jamais vraiment ses victimes pour longtemps, n'est-ce pas ?
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| | | Vioron
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Ven 12 Fév 2010 - 22:49 | |
| Vioron opta pour la franchise et de toute manière, sa mise prouvait assez qu'il avait été dérangé dans une quelconque activité et n'étant pas marié, ces activités se réduisaient sévèrement. Enfin il oubliait un peu trop facilement que les siens n'étaient pas enclin a se laisser aller a la passion. Une tare de son point de vue, mais qui était il pour critiquer des siècles de comportement ?
Il nota avec un certain plaisir que la Marquise ne semblait pas outrée de son accoutrement ni ne lui en tenait rigueur mais après tout, elle n'avait pas demandé...rendez vous, comme disaient les hommes.
-Si fait, mais vous avez de la chance, je venais tout juste de terminer alors l'offense, si elle est, est toute pardonnée.
Répondit il d'une voix chantante, légèrement plus grave que ses pairs, comme si il cherchait a imiter les nains alors que se n'était là que son timbre naturel légèrement déformé par ses années d'errances sur les terres humaines et naines.
Il laissa un large sourire fleurir sur ses lèvres lorsque la belle lui présenta les raisons de sa venue. Ses prunelles se mirent a pétiller, comme toujours lorsqu'une nouvelle oeuvre semblait lui tendre les bras.
-Ma réputation a-t-elle volée jusqu'aux toits dorés de l'Epine ? Vous m'en voyez fort aise ! Un brin confondu mais réellement enchanté !
L'idée d'une nouvelle tache le réjouissait et le défi était de taille si il désirait créer quelque chose qui soit a la hauteur de la beauté de la Marquise. Arrivait il a capter l'essence de l'âme de cette femme ? Rien n'était moins sur tant elle s'ingéniait a paraître aussi lisse que du verre. Cela en était quelque peu frustrant d'ailleurs, la perfection ennuit et lasse et il n'aimait pas la pensée que la jeune ( c'était tout relatif bien sur ) elfe ne soit qu'une surface sans aspérités, qu'un miroir sans reflet. Mais peut être se laissait il aller a des songes qui n'avaient pas lieu d'être. Oui, peut être. Il ne se départit pas de son sourire cependant et ajouta :
-Désirez vous constater de vos yeux la véracité de cette rumeur avant de vous engager plus avant ?
Suivant le rythme de ses paroles, il s'était écarté du chemin, présentant les lourdes portes du château grandes ouvertes a Dame Livian.
-Entrez, je serais votre guide.
Continua-t-il en présentant sa main a la Marquise, geste honnorable et dénué d'intentions malveillantes autre que celle qui le motivait. |
| | | Joy Lìvìan
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Sam 13 Fév 2010 - 12:01 | |
| La Marquise autrefois, aurait été très à cheval sur les principes de tenue en société et de comportement à avoir ou à bannir. Mais il en était fini de cette époque où son père régissait d'une main de maître son avenir et voulait pour elle l'éducation la plus droite possible. Joy avait fait des écarts, et quels écarts ! Elle était certes plus connue pour sa réserve et son impassibilité fascinante, mais si Vioron savait, il comprendrait pourquoi la jeune femme ne lui tenait pas rigueur de sa présentation physique face à elle. Et puis qu'importait, une bonne personne charitable, intéressante ou serviable n'était pas forcément vêtue des frusques les plus rares et les plus onéreuses, bien au contraire. Là où il y avait trop de luxe, il y avait forcément anguille sous roche.
Au timbre solennellement grave de Vioron, l'écho de la voix fluide et cristalline de l'elfe lui répondit avec un enthousiasme notable. Le regard d'acier de la jeune femme avait capté la lueur nouvelle et fugitive qui avait traversé les prunelles de son interlocuteur, commune à tous les passionnés qui se sentaient naître en eux une vague d'inspiration captivante et intéressante à explorer.
« Oh, voyons, ne soyez pas si gêné. J'ai foi en vos talents, et puis, on dit que l'artiste est toujours trop perfectionniste et exigeant avec lui-même. »
Elle était d'ailleurs déjà si confiante et si pressée d'admirer les lieux où Vioron exerçait son don sans relâche qu'à son geste d'invitation, la jeune femme le suivit presque dans l'immédiat et accepta ladite main tendue avec délicatesse, inclinant légèrement son visage sur le côté avec, toujours, ce petit sourire entendu. D'un ton calme et plaisantin, Joy accepta la demande de l'elfe.
« Eh bien, je suis curieuse de voir l'étendue de vos chef-d'oeuvres. Allons-y. »
Joy se laissait guider sans aucune crainte, ce n'était pas son genre de se méfier quand son instinct lui susurrait qu'elle n'avait absolument pas à avoir peur de quoi que ce soit ici bas. Mais là-Haut ... Là-haut tout était bien différent. Qui sait ce qui se tramait dans les voûtes célestes, balcons opulents d'où les Dieux, penchés et avides de curiosité pour cette vie grouillante sous leurs pieds irréels, laissaient traîner leurs regards tant vénérés sur la Vie à laquelle ils avaient donné naissance. L'un d'eux, le plus fourbe et le plus joueur, suivait l'évolution de sa proie avec délectation, se demandant quand agir, comment. Trépignant d'impatience comme l'enfant qu'il pouvait parfois être, il se frottait déjà les mains d'impatience à l'idée d'atténuer ce reflet d'apparence incassable de perfection. Car, oui, Vioron ne s'y trompait pas vraiment : la belle armure sans défaut en possédait un, et de taille.
Tandis que le jeune Duc l'emmenait en direction de ses ateliers les plus privés, la jeune femme se crispa, l'espace d'un instant si fugace que peut-être son hôte ne remarquerait rien dans la légère pression craintive et suspecte que Joy lui infligea subrepticement. Le feu grondait. Etait-ce un mauvais présage ou simplement un effet quelconque d'une paranoïa absurde ? Dans tous les cas, la Marquise fit mine de n'avoir absolument pas eu cette réaction discrète mais notable. Pas maintenant, Arcamenel, pas maintenant ... Le moment aurait été si mal choisi.
Afin de détourner l'éventualité selon laquelle Vioron aurait pu lui demander si elle se sentait bien ou s'il y avait un quelconque problème, Joy prit les devants, engageant une conversation qui se voulait légère et éloignerait les soupçons.
« Il paraît que vous forgez également de très belles armes, vous n'êtes pas trop débordé au moins ? »
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| | | Vioron
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Sam 13 Fév 2010 - 12:32 | |
| Du coin de l'oeil, Vioron capta la présence discrète de Lùth ainsi que la crispation réprobatrice de ses lèvres. Il résista a l'envie de lui répondre par un bout de langue sortit avec amusement, cela aurait été du plus mauvais effet, mais Lùth avait le don de lui donner l'impression d'être revenu au minimum cents ans en arrière. Le vieil elfe, car oui, Lùth approchait le millénaire, était au service de sa famille depuis des siècles et même si la famille de Vioron n'était, a la base, pas destinée au Protectorat, il avait prit cette nouvelle tache très a coeur. Le Duc imaginait sans peine les pensées qui traversaient son intendant en cette heure.
Il fut surprit de ne pas croiser sa soeur, qui d'ordinaire ne ratait pas une occasion de se présenter, avide de nouvelles relations amicales, elle aussi aurait regarder son frère mais avec un air plus amusé que réellement réprobateur. Mais nulles traces de la jeune elfe sur le chemin qui menait a ses ateliers privés. Il en était là de ses pensées lorsqu'une légère crispation sur ses doigts le ramena a la réalité, le feu azur de ses yeux se tourna sur la Marquise avec curiosité, mais il se rendit compte, a ses paroles, qu'elle avait juste voulu attirer son attention. Diantre, son air rêveur avait il donc été si voyant ?
-Certes, mais les armes que je créer sont exclusivement destinées a l'apparat, pour l'armée en elle même, mes forges oeuvrent a ma place. Je suis très selectif sur les commandes que je décide d'honnorer, j'aime a penser que ce qui naitra de mes doigts sera unique sous quelque forme que se soit et qu'il représentera le reflet de son porteur. Que se soit une arme, un simple anneau ou un diadème.
Expliqua-t-il tranquillement en repoussant une mèche volage de ses cheveux venue danser devant ses yeux, il existait une réelle fierté née de la création parfaite dans les reflets de ses prunelles.
Ils marchèrent ainsi quelques minutes puis une immense porte de bois ouvragée, entrelacée d'or se présenta sur leur chemin. Très peu de personnes pouvaient se targuer d'avoir pu visiter ses ateliers, mais il avait sentit chez la Marquise un interet bien réel et vivant, contrairement a certains qui ne voyait dans ses oeuvres qu'un moyen de parader.
Il prit une mine de conspirateur en posant la main sur la clenche de la porte et posa un index malicieux sur ses lèvres, les yeux pétillant d'amusement.
-Vous pourrez vous vanter d'avoir pénétré le saint des saints, il est très rare que j'accorde ce privilège, mais il me semble sentir en vous une attention particulière pour l'art, alors c'est avec plaisir que je vous invite dans mon antre.
Puis, sa main effectua une légère pression et la porte s'ouvrit sans un grincement, leur envoyant au visage une bouffée de chaleur presque suffocante. Vioron pinça les lèvres.
-Veuillez m'excuser, les fours tournent encore mais j'ose espérer que la chaleur ne vous incommodera pas trop, je viens de terminer un cadeau de mariage un peu tardif pour mon cousin.
S'excusa-t-il avant d'inviter la jeune elfe a entrer. L'intérieur était..immense, la pièce dénotait par ses dimensions hors normes, mais Vioron avait besoin d'espace pour travailler. Sur le mur, en face d'eux, creusé a même la pierre, deux énormes fours ouvraient leur gueule béante et rougoyeante, le créateur de ses masotdontes leur avait donné le visage des chimères, ainsi mêlaient ils beauté et terreur, en un mot, ils avaient quelques choses de fascinants. Sur la droite, trois tables aux proportions honnorables couvertes d'outils disparates et posés un peu n'importe comment. Dans un coin dormait des étagères sur lesquelles reposaient toutes sortes de matières premières, de l'or, de l'argent, du cuivre et plus loin, scintillant dans la lumière, le mithril arraché de haute lutte aux nains. Mais le plus interessant trônait au centre de la pièce, posé sur un établi étrangement dessiné, « L'Arbre d'Amour » ainsi l'avait il nommé, offrait aux nouveaux arrivants la beauté de ses entrelats d'argent et d'or. Haut de cinquante bon centimètres, il rayonnait au milieu de la pièce, jetant des reflets lunaires sur les murs.
-Voici donc ma dernière création et croyez moi, j'en suis très fier. « L'Arbre d'Amour », ainsi l'ais je nommé, c'est une ode a ce qui unit mon cousin et sa femme. Mais approchez vous ! Il ne vous mangera pas !
Fit il en riant, ayant abandonné la belle au seuil de la porte pour s'avancer vers sa dernière née. |
| | | Joy Lìvìan
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Sam 13 Fév 2010 - 14:37 | |
| Eh bien, ca avait été moins une, le Duc n'avait en rien interprété son geste de mauvaise manière, au contraire, il semblait avoir pris cette étreinte légère pour une interpellation à sa question curieuse. Il ne manquerait en effet plus que toutes les familles nobles des terres sylvaines la prennent pour une étrange dame un peu dérangée avec une araignée au plafond ... Non seulement la réputation du nouveau Marquis aurait alors fondu comme neige au soleil, mais Joy aurait été bien mal à l'aise de mettre ainsi à mal tout le travail et le sérieux dont pouvait faire preuve son mari. Elle tenait à lui, oui, et comme la plupart des humains épris l'un de l'autre, elle ressentait, peut-être à la différence de certains de ses compères, une insatiable envie de toujours bien faire pour lui et de lui plaire, de le séduire. Elle l'aimait, sûrement pas de façon aussi conventionnelle que se seraient attendus bon nombre d'elfes, mais de manière bien plus charnelle que d'ordinaire.
La discussion prenait un tournant intéressant, qui poussa Joy à y participer de nouveau ; pas d'un naturel extrêmement loquace ni emmurée dans un silence religieux, la jeune femme pouvait parfois longtemps papoter avec un ami lorsqu'il s'agissait de thèmes qui l'intéressaient. Dans le cas échéant, elle ne jouait pas le rôle de celle qui prétendait savoir, préférant faire subtilement comprendre qu'elle n'y connaissait rien et n'en avait cure.
« Je vois. Vos créations s'inspirent directement de ce que vous ressentez face à vos interlocuteurs. C'est sûrement pour ca que les gens aiment porter vos bijoux ? Ils ont l'impression qu'ils sont faits quasiment sur mesure et leur correspondent ... Ca doit vraiment être passionnant à faire. »
Joy écoutait et répondait avec une vivacité contrôlée mais naissante. De nouveau elle sourit avec cette pointe discrète d'amusement, agréablement étonnée par le comportement chaleureux et non pas fermé du Duc, qui aurait pu tout autant être grognon et vexé d'être dérangé inopinément.
« Eh bien, voilà quelque chose qui en fera jaser plus d'une, il va être dur de ne pas m'en vanter. »
Trève de plaisanterie, Joy sourit, observant l'homme lui faire découvrir l'antre de ses travaux. Et Vioron visa juste lorsqu'il supputa que la jeune femme avait une âme artistique.
« Oui je suis ... Passionnée de peinture, ce qui en soi est à la fois très éloigné mais proche de l'orfèvrerie. Enfin je ne pourrais pas prétendre à une renommée égale à la vôtre, je suis plutôt ... une amatrice, pourrait-on dire. »
La chaleur étouffante qui s'échappa de l'ouverture et vint les saisir tous deux à la gorge coupa temporairement leur conversation, tandis que Joy s'avançait à peine, un peu intimidée de pénétrer dans l'espace créatif de Vioron.
L'endroit aurait pu faire penser aux flammes de l'enfer, et les feux, ronflant dans un ronronnement chafouin à l'unission, répandaient une lueur sanglante sur les outils disposés de ci de là sur les tables marquées parfois par de légers coups, des encoches, ou encore élimées à plusieurs endroits suite à des travaux qui avaient demandé des essais conséquents. Les matériaux scintillaient paisiblement dans un coin, mis en valeur par un rayon solaire qui les baignait dans un halo tiède. Mais la lueur qui émanait de ce petit tas de matière luxueuse n'était rien comparé au feu d'artifice lumineux qu'imposait l'oeuvre trônant majestueusement dans le centre de la pièce.
Déployant ses branches tentaculaires pour former un bouquet de branches étincelantes, le somptueux "Arbre d'amour" brillait dans tous les sens du terme, attirant l'oeil et la fascination pour son spectateur. La jeune Marquise, profondément intriguée, se laissa porter par l'attraction qu'exerçait sur elle l'oeuvre dorée, occultant la chaleur qui pourtant était écrasante comparé à la fraîcheur qu'ils avaient quitté il y a peu. Face au cadeau de mariage, l'elfe était bouche bée.
« Vous avez de quoi l'être, en effet ... Ce présent est ravissant. Il est pour Messire Dragan, donc.. Votre cousin ? Lui et sa femme sont diablement chanceux. Il est magnifique. Et à quoi sert ceci ? »
L'elfe détailla l'arbre un long moment du regard, ses yeux polaires trainant sur le mécanisme qu'elle avait détecté mais auquel elle n'osait pas toucher. Après tout, il fallait respecter le chef-d'oeuvre.
« Bon sang, c'est fou ce qu'il fait chaud, en effet. Je ne sais pas comment vous faites pour tenir dans cette fournaise ! »
Non sans continuer d'admirer la fierté du Duc, la jeune femme ôta la légère étole de soie qui couvrait partiellement ses avants-bras avec un très léger rire aussi doux qu'une cascade mélodieuse, la posant au hasard sur un morceau de table qui semblait propre et libre de tout outillage. Et si la chaleur avait pour inconvénient d'être forte, au moins, elle masquait, et ce même à l'instinct de Joy, la propre flammèche qui lentement prenait de l'ampleur en son sein, consumant doucereusement les brindilles de la raison. Il n'y en avait plus pour longtemps.
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| | | Vioron
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Sam 13 Fév 2010 - 16:26 | |
| -Passionnant est le mot, si tant est que l'être se décide a se dévoiler...
répondit il avec un regard aigu avant de laisser la légèreté reprendre ses droits dans ses iris. Oui, c'est vrai, c'était fascinant de découvrir a travers un métal froid et inerte, l'essence même d'un être. C'était ce qu'il aimait faire, puisque désormais les voyages lui étaient interdit, il compensait avec sa seconde passion. Il lui semblait effleurer la surface lisse de la marquise, un avant goût de ce qu'elle pourrait lui offrir peut être, il ne savait pas pour l'instant, mais une chose était sûre, le résultat serait parfait, foi de lui.
Il rit doucement alors qu'elle disait provoquer bientôt quelques remous parmi les dames.
-Faites donc !
Puis, il lui ouvrit la porte caché de son antre. Son petit jardin secret, son...chez lui pourrait on dire. Le mobilier était disparate certes, mais il provenait des quatre coin de Miradelphia, il avait souhaité conserver une part de ses voyages ainsi.
-Peinture ? Alors j'ai hâte de pouvoir admirer une de vos toiles....A moins que vous ne les gardiez que pour vos seuls regards bien sur. Qu'importe l'amateurisme ou le professionnalisme, ce qui compte, c'est le résultat. Je n'aime rien de plus que voir l'émerveillement naitre dans les yeux du possesseur de mes créations. Mais je suis un éternel insatisfait, un trait définitivement humain.
Ajouta-t-il en hochant légèrement la tête, un sourire en coin accroché a ses lèvres. Il était de notoriété publique que le Duc d'Eterinil avait une fascination absurde pour les humains et les nains, et certains avaient craint qu'il n'eut été assez fou pour s'approcher des drows dans sa quête, mais il avait été sage et avait soigneusement évité la fréquentation de ses sombres cousins. Il la regarda s'approcher de sa dernière oeuvre avec un plaisir non dissimuler, d'une part a cause de sa démarche légère et dansante, mais aussi pour l'interet véritable qui semblait animer son regard. Il marqua sa surprise par un haussement de sourcils estomaqué alors qu'elle lui demandait, ingénue, a quoi servait l'ouverture dissimulée dans l'arabesque d'argent. Il s'approcha, se penchant par dessus l'épaule, désormais, nue de la marquise.
-Diantre, j'ose espéré que mon cousin ne possède pas votre oeil aceré cela serait dommage. Bien alors si vous voulez découvrir le véritable trésor, il vous suffit de pousser ce petit bouton ici...
Son index fin pointa une légère aspérité difficilement visible a l'oeil nu, sur le tronc de l'arbre.
-Une fois fait, une trappe s'ouvre dans le feuillage et là dort mon présent pour la naissance de leur enfants.
Il tourna à peine la tête en parlant, certes, il était peut être un peu trop proche de la jeune elfe, du moins, beaucoup trop pour la decence, mais il n'avait pas d'arrière pensée, du moins, il se l'interdisait. Sa poitrine tressauta légèrement sous le rire silencieux qui l'animait alors que la belle se débarrassait de son étole.
-Oui, en général, je travaille torse nu, ce qui explique l'état déplorable de ma mise lorsque je vous ai accueillit. |
| | | Joy Lìvìan
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Lun 15 Fév 2010 - 14:33 | |
| Sous ses iris de glace, l'arbre précieux s'était dévoilé, et ses secrets étaient exposés sous le ton de la confidence par la voix sombre et délicieuse du Duc. Dragan avait bien de la chance d'avoir un cousin au talent et à l'imagination si développées : Joy se rappelait que bon nombre de ses cadeaux de mariage avaient certes été très beaux et ornés d'une symbolique, plusieurs invités ayant exagéré sur le nombre de présents, mais l'originalité n'avait pas dépassé le stade atteint haut la main par l'œuvre du joailler.
D'une voix un peu absente tant son attention détaillait avec une curiosité admirative les branchages d'argent luminescents, Joy souffla du bout des lèvres après un long moment de contemplation sincère et épatée la confirmation que le végétal était définitivement le meilleur présent que les époux recevraient.
« Il va adorer, je n'en doute pas. »
Peu à peu, son esprit revenait dans les méandres terreuses du sol de pierre du château, s'échappant des couloirs de l'imagination et de la fascination. C'est sûrement la chaleur qui l'enserrait avec une force malsaine qui l'avait ainsi tirée de ses songes inspirateurs, à moins que ce ne fusse cette étrange brise douce qui chatouillait sa nuque et son épaule dénudées de manière inattendue ... A peine son visage pivota-t-il de quelques centimètres pour que son regard cherche l'origine de cette caresse aérienne que la réponse à son interrogation la fit sursauter de surprise, son ventre se nouant un peu plus.
La flamme lentement brûlait, les langues de feu léchant sa conscience et provoquant ses envies plus que de raison, les remparts de la raison lancèrent le début de la résistance. La jeune Marquise tenta de composer son habituel masque calme et apaisé, mais il était bien dur de résister quand chacun de vos membres sentait en lui le sang infecté de désir couler à flots dans vos veines nervurées de passions inavouables. Sa voix tenta de rester la plus neutre et la plus chaleureuse possible, la plus naturelle. Maintenir les apparences, quitte à raccourcir un peu leur rencontre. Il fallait qu'elle rentre, elle tentait de s'en convaincre elle-même, mais son cerveau annihilait parfois son leitmotiv insensé. Pourquoi ne pas céder ? Non !
Sa voix dépassa le grognement des feux de la forge, et dans un ton qui cherchait à demeurer enjoué et non pas enfiévré comme la température intenable et la proximité de l'elfe l'auraient poussé à être, Joy poursuivit, pour éviter à nouveau que le Duc lui pose une question dérangeante quant à son attitude.
« Soit, vous n'aurez qu'à venir voir par vous même un jour, la porte vous est grande ouverte. »
S'asseoir, dehors, prendre l'air, et calmer son âme tendue. La marquise ferma les yeux un bref instant. Geste qu'elle n'aurait pas du réaliser : à ses yeux s'imposait l'image troublante et tentante d'une étreinte lascive, leurs corps noués l'un à l'autre, les gestes instinctifs, lascifs et doucereux de deux amants, sa propre voix susurrant, suave, à l'oreille de ... Rouvrant les yeux, presque horrifiée, la jeune femme porta sa main à son cœur, se reculant du Duc comme s'il eut été offensant.
« Je ... Je ne me sens pas très bien. »
Dieu qu'elle allait paraître bizarre ! Mais peu importe, elle ne pouvait pas tenir ici. Elle allait commettre une grossière erreur, et Arcamenel s'en serait réjoui, pensa t-elle funestement.
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| | | Vioron
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Jeu 18 Fév 2010 - 22:29 | |
| -Je l'espère. J'ai désiré rendre hommage au brillant exemple que Dragan et Révérie forme ensemble.
Sous entendu l'alliance improbable de plusieurs races, ennemies séculaires. Révérie était mal considérée dans la société immortelle et pourtant elle était délicieuse. Du moins, il fallait qu'elle le soit pour avoir capturé le coeur de son cousin !
Elle sembla admirer son oeuvre et le surpris même par la clairvoyance dont elle faisait preuve. Il avait espérer que son subterfuge soit parfait mais aux yeux d'une autre artiste...C'était peine perdue ! Ceci dit, il n'en conçu aucune amertume, bien au contraire, cela voulait tout simplement dire que Joy avait l'oeil, un regard artistique tout a fait propice a la delectation de ses oeuvres.
-J'en serais honoré !
S'exclama-t-il a son invitation, en effet la vision de ses tableaux lui ouvrirait une porte sur l'âme de la Marquise. Chaque artiste insufflait un peu de lui dans chacune de ses créations. Lui même y mettait un peu de son âme, comme un morceau de ses secrets, un don personnel en somme mais que très peu étaient capables d'apprécier ou d'aimer. Il souriait,de ce sourire qu'on parfois les enfants innocents, mais une reflexion de la marquise le fit s'envoler.
Diantre ! Mais où avait il la tête pour imposer a une dame l'atmosphère suffoquante de son atelier ?! Soucieux devant la mine pâle de la jeune elfe et ayant peur qu'elle ne tournasse de l'oeil, il entoura sa taille fine d'un bras.
-Vous me voyez confus...Venez vous assoir un instant, je vais ouvrir toutes les fenêtres, d'ailleurs j'aurais dût y penser avant !
Dit il d'un ton inquiet tout en soutenant la jeune femme, d'un point de vue extérieur, cette manière de la tenir contre lui et l'état de sa mise pouvaient prêter a confusion, mais en cette heure, il n'avait pas de frivolités en tête. Délicatement, il la guida jusqu'à une chaise de bois décorée de liserets d'or, la gardant contre lui au cas où elle fléchirait.
-Venez vous assoir, je vais ouvrir les fenêtres au vent du Printemps. |
| | | Joy Lìvìan
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Dim 21 Fév 2010 - 0:39 | |
| Les gestes ne se voulaient guère troublants et le corps de Vioron ne s'offrait là qu'en simple soutien physique à la faiblesse soudaine et impromptue de la Marquise. Mais jamais la jeune femme n'eut autant été sensible auparavant à la proximité de cet homme qui ne lui voulait aucune intention malsaine ou dérangeante. C'était bien le contraire qu'elle aurait désiré, oui ; à entendre son coeur et son corps, le brasero de son désir s'était attisé sous le souffle violent de la pulsion lascive, et les flammes prenaient de l'ampleur, chaque partie de ses membres s'étant lentement crispée, l'une de ses mains étant même alors fermement serrée sur son propre poignet, comme si la jeune femme craignait que ses bras ne décident d'eux-même d'enlacer Vioron ou d'effectuer un geste qui aurait nui à sa volonté. Une volonté mise à rude épreuve. Joy espérait au plus profond d'elle-même que, dans un élan stupide de superstition, les Dieux en décident autrement et que sa crise s'écourte, comme parfois pouvaient le faire ces douleurs divines passagères. Mais ca faisait, comme la jeune elfe le pressentait maintenant douloureusement, bien trop longtemps qu'elle n'avait pas exprimé de désir aussi violent et brusque. Et ce n'était pas l'atmosphère lourde et la chaleur qui émanait des fours qui allait permettre à l'esprit de la Marquise de s'extirper de ce capharnaum sentimental. Sa voix se perdit, lointaine, sur la muraille de ses lèvres pâles, son regard se voilant à nouveau au travers de ses paupières. « Je ... Oui, bonne idée ... Aérer, voilà qui est une ... Bonne idée. » Mais clore les yeux était bien pire que ce qu'elle pensait, c'était calmer le jeu pour rendre la tempête encore plus aigüe à son retour. Et quand bien même les quelques pas que la jeune femme esquissa aux côtés de Vioron pour se laisser choire sur la chaise aux dorures élégantes fut un moyen douteux de refroidir la colère, l'elfe n'eut pas le temps d'atteindre le siège salvateur. La présence du bras masculin enserrant sa taille comme le serpent sinueusement lové contre le tronc de la mangrove la brûla à proprement parler bien plus que n'importe quel autre contact : il semblait que jamais depuis cet instant Joy n'avait senti aussi facilement la chaleur corporelle de son homologue la traverser, l'électriser et ce de manière totalement involontairement ... Stimulante. C'en était trop, elle avait beau se démener comme un diable, rien ne la calmait. Les remparts de sa raison commençaient à faiblir, et le cerveau flancha, laissant la jeune femme commettre un faux pas magistral. S'arrêtant soudainement de suivre et de se laisser guider sagement par un Vioron surpris et inquiet quant à sa santé, la Marquise d'apparence si lisse et dénuée d'imperfections se saisit du bras libre de l'elfe, le forçant à la regarder, son buste voilé par la douce soie immaculée se pressant contre le torse nu sans aucune gêne. Joy réduisit l'écart entre eux sensiblement, et ses yeux autrefois polaires brillaient d'un éclat partagé entre la peur et cette fièvre étrange, inconnue ... Et leurs lèvres, si proches ... Son souffle s'égara à nouveau de sa bouche, comme une plainte murmurée de façon bien trop suave, malgré elle, malgré sa furieuse rage de vaincre qui s'amenuisait. « Non ! S'il vous plait, res...tons là.. Tout va b...ien.. » Non, rien n'allait bien ; son visage qui dangereusement vacillait vers celui de Vioron le témoignait terriblement bien.
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| | | Vioron
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Ven 26 Fév 2010 - 22:07 | |
| Par Kyria, l'état de la marquise ne semblait pas au beau fixe et un brin de culpabilité lécha l'esprit du jeune Duc. Si cela était...peut être même que la jeune elfe était enceinte !? A ce qu'il en savait, cela provoquait souvent ce genre de malaise, mais il n'était pas spécialiste de la chose helàs.
Malheureusement, cela ne fit qu'effleurer son esprit, peut être que si elle s'était ancrée avec plus de détermination, elle aurait empêché ses désirs suivants, comme celui d'embrasser suavement cette bouche qui semblait l'appeller. Il secoua la tête, souhaitant chasser ses songes malvenus de son esprit. Un soupçon de raison lui souffla que les réactions étranges de la dame n'étaient pas...normales, mais il est doux de ne pas l'écouter, de se laisser aller a la soie sur sa peau nue. Une voix lui rapella les liens qu'avaient noué la marquise, l'alliance a son doigt le prouvait bien assez. Il était ce qu'il était, mais il n'était pas homme a voler la femme des autres...Enfin, il aurait aimé l'être, oui vraiment. Il aurait aimé pouvoir la repousser avec dédain et arrogance, mais voilà, il n'en fit rien.
Un murmure lui intima que tout ceci n'était pas réel, ou du moins pas normal. Une autre force était a l'oeuvre, sinon, comment expliquer l'attitude subite de la jeune elfe. Un instant froide et lointaine et un souffle plus tard, aussi brulante que le soleil et bien plus proche que ne le voulait la bienséance. Evidement, il ne pouvait connaître les affres dans lesquels Arcamenel avait plongé la jeune Marquise. Il ignorait qu'elle se perdait dans ses propres désirs sucités par un esprit aussi joueur que malsain. Entre ses bras ne se tenait qu'un jouet d'Arcamenel mais tout ceci n'était que vent alors qu'il tentait desespérement de garder un semblant de raison. Tout elfe fut il, il avait trop cotoyé les hommes pour ne pas avoir prit certain de leur travers et malheureusement, il n'avait pas prit d'eux le meilleur. Il avait l'impulsivité imprimée en son âme et les images de la passion gravées au coeur de ses iris.
-Etes vous sûre que tout va bien ?
Réussit il a dire dans un sursaut de volonté tandis que son regard demeurait irrésistiblement attiré par l'écarlate des lèvres de la Marquise. Une rose humide et a peine éclose qui ne semblait rêver que de caresses. Il fallait qu'il oublie l'éclat de ses prunelles dans lequel dormait une invitation délicieuse, il fallait qu'il passe outre l'effleurement somptueux de son corps, il fallait...Oui, il aurait fallut, malheureusement, il fut incapable de la lacher, de reculer, bien au contraire. |
| | | Joy Lìvìan
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Sam 27 Fév 2010 - 17:23 | |
| Qu'était-elle en train de faire ?
Elle se sentait défaillir et n'y pouvait strictement rien. Si sa conscience avait encore pu lutter ou même s'exprimer, la jeune elfe aurait hurlé sa rage face à Arcamenel. Mais aucune révolution, intérieure ou extérieure, n'aurait changé quoi que ce soit. La température suffocante, les corps si proches l'un de l'autre et l'inexorable tension qui s'accroissait ne rendaient pas la chose aisée, bien au contraire. Ses iris, entrelacs tantôt glaciaires, couvaient d'un regard nouveau animé par la fébrilité le visage de son hôte. Du bout de ses lèvres, à la question inquiète du Duc, Joy répondit, un mince sourire trahissant sa bouche rosée qui susurrait les mots comme une timide tentative de le rassurer.
« Tout va ... bien ... »
Mais c'était pire. Pire que mieux.
Ses intonations se voilèrent, et l'elfe ferma les paupières, sombrant dans l'obscurité totale et chaude de la forge, espérant se perdre dans la noirceur du vide pour effacer cette situation dans laquelle elle était totalement manipulée. Une marionnette aurait eu autant de libre arbitre que Joy, qui, en cet instant, sentit peu à peu son pouls s'apaiser, le poids sur ses épaules s'alléger, doucement, les plumes de la quiétude venant la rasséréner dans une caresse imaginaire ... Prête à affronter, à surmonter sa crise, c'est une Joy plus détendue qui rouvrit les yeux avec lenteur ... Pour découvrir avec horreur qu'elle s'était totalement laisser aller. Ses mains avaient quitté leur position originelle dans un geste qui aurait pu évoquer une femme repoussant son prétendant insistant, mais c'était l'inverse : ses doigts posés sur son torse nu, chaque parcelle de sa peau ressentait, électrifiée, la moiteur tiède de l'orfèvre troublé. L'espace d'un instant, un ultime instant où le silence était devenu aussi précieux que l'Arbre d'Amour, les deux elfes se regardèrent. Mélange flou de sentiments inextricables et contradictoires.
Puis ses lèvres capturèrent celles du Duc, sans un mot, sans une pensée, sans aucune autre idée que celle que forçait Arcamenel à introduire dans l'esprit maudit de Joy. Le baiser était à la fois inattendu, dénué d'une tendresse qu'elle aurait pu trouver avec Dolce, mais animé d'une fougue surprenante. Cette plaie divine donnait des ailes, et lentement les désirs inconscients montaient à la surface ondoyante et lisse de ce reflet parfait.
Sa taille se souda un peu plus contre le corps de Vioron, provocation seconde dans cet échange d'un genre nouveau. Pauvre duc, qui devait être dérouté par ce changement brusque d'attitude et ce geste inexplicable et inexpliqué de son invitée. Que lui prenait-il ? L'image de la Marquise puritaine et intouchable en prenait un coup, mais ca n'était pas là le pire. Non, le pire, c'est si ce qui était en train de se passer était surpris par un homme de maison, ou pire, si Dolce l'apprenait. Jamais l'elfe ne s'en serait remise. Bien sûr, pour qu'elle pense à tout ceci, encore aurait-il fallu que sa conscience soit claire ... Et là, elle ne l'était pas, mais alors pas du tout.
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| | | Vioron
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Dim 28 Fév 2010 - 14:13 | |
| La réponse de la marquise, feulement haletant, fouetta son sang aussi surement qu'une caresse. Tout allait bien lui assura-t-elle, le visage transfiguré. Il ne comprenait pas. Pourquoi elle si distante et sereine devenait elle sirène ondulante et tentatrice divine ? Non, il ne comprenait pas ce changement soudain. Il devrait l'éloigner de lui, mettre une distance respectable entre lui et le péché qu'elle représentait. Détourner le regard, éviter le piège sulfureux qui s'ouvrait dans ses prunelles glaciales, mais il en était incapable, prisonnier des reflets enflammés s'agitant dans l'azur de ses yeux. Elle était délicieusement alanguie entre ses bras, réclamant sa chaleur alors qu'elle aurait du fuir son contact. Il maudit le manque de volonté dont il faisait preuve dans l'instant.
Vaine tentatrice, il essaye d'invoquer l'image du mari bafoué, mais qu'il n'eut qu'un reflet flou aux contours oubliés. Et l'image vola en éclat sous l'agression délicieuse dont il fut la victime consentante. Les pétales rosés des lèvres de la marquise se refermèrent sur les siennes. Baiser sensuel et sulfureux. Les langues se mêlaient, dansaient sans une once de douceur et de tendresse, ne s'exprimait que la passion brute et incompréhensible. Il devait arrêter cette folie, s'arracher a l'étreinte volcanique, oui, il devrait. Mais au lieu de cela, il se laissa gagner par la fougue sensuelle, par l'excitation intense. La lumière de ses yeux s'assombrit d'ombre enflammées alors qu'un brasier indomptable prenait vie au creux de ses reins. Il était bien trop tard désormais, entrainé dans la spirale ardente née d'elle, le Duc, si enclin au débordement, se sentait sombrer avec délectation.
C'était une aliénation, une mascarade orchestrée par un dieu joueur et il l'ignorait, ne respirant que l'instant présent, enivré par son parfum et l'ardeur débridée, séduit malgré lui. Envolées les pensées rationnelles sous la soir de ses mains sur lui, disparu le sang froid maté par le corps délectable qui se pressait contre lui, évaporée la volonté. Il ne restait que ses formes alléchantes dissimulées sous le tissus doux de sa robe, cette bouche qui dévorait la sienne avec frénésie et avidité. Il céda malgré lui, malgré tout, saisissant ce corps souple et sublime entre ses bras, il la souleva, l'enjoignant a enrouler autour de sa taille l'étau soyeux de ses cuisses fines et frémissantes. Cela ne serait ni doux, ni tendre, exempt de cet amour qui sublime les étreintes. Cela serait sauvage et brutal, a l'image parfois, de cette race éphémère qui le fascinait tant.
Plus tard viendrait les remords et les regrets, plus tard viendrait les questions mais pour l'heure, rien d'autre ne comptait que ce désir débridé de se perdre en elle. Entre caresses frénétiques et baisers saccadés, il la posa sur une table qu'il débarrassa de ses occupants, perdu dans la bestialité de cette étreinte involontaire. |
| | | Joy Lìvìan
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Dim 28 Fév 2010 - 18:24 | |
| Oubliée, la douceur, disparue, toute politesse et toute retenue. La tournure des évènements était singulièrement frappante, inconvenante pour leurs statuts respectifs : qu'en aurait pensé quiconque aurait surpris le Duc et la Marquise sur le fait ? Bien des choses, et pas des plus flatteuses assurément. Si la race humaine aimait à se comporter de cette manière, les elfes étaient peu réputées pour leur ... disons, capacité à se laisser aller aux passions physiques, préférant la froideur de rapports amoureux platoniques et moins charnels que psychologiques, préférant les mots aux actes qui peuvent paraître plus disgracieux. Quelle insulte à la noblesse de leur sang et de leurs traits que cette proximité indécente !
Joy entourait maintenant son torse de ses bras fins, ses doigts parcourant fébrilement son dos, retraçant le parcours de la colonne vertébrale du bout des doigts, de ses ongles, légères griffes frissonnantes et délicieuses, caresses enivrantes et volutpeuses qui ne souffraient d'aucune affection pour autant ; leurs baisers étaient violents, et chacuns de leurs effleurements rajoutaient à l'instinct animal qui hantait l'esprit tourmenté de la Marquise.
Enroulant la taille puissante de Vioron de ses jambes fines et fuselées, ignorant la beauté du tissu drapé qui se froissait et ne prenant aucunement gare à la belle toilette qui maintenant allait se retrouver salie par l'établi usé sur lequel elle avait été posée par son ... amant, était-ce le mot correct ? Joy doutait qu'elle puisse le considérer de cette manière à un seul moment tant l'instant paraissait improbable. En fait, elle se moquait bien du nom à donner à ce qu'ils faisaient. C'était un crime, un délit, oui, mais c'était honteusement bon, et Arcamenel devait s'en réjouir. Joy cédait.
D'un geste vif et empressé, la jeune femme fit sauter un des boutons de la chemise bien rapidement fermée qui la gênait autant elle que lui, pour finalement abandonner toute idée de bienséance et repousser les pans de tissu sombre sans aucune once de gêne. Ses jambes ressèrerent leur étau lascif, rapprochant à nouveau un peu plus Vioron à elle comme si elle avait totalement besoin de sa chaleur corporelle pour se calmer, ce qui n'était absolument pas le cas, bien au contraire.
Dans quel pétrin se plongeait-elle corps et "âme", alors que ses lèvres quittaient finalement celles de l'elfe pour glisser sur sa peau, suaves empreintes qu'elle traçait dans un cheminement précis jusqu'au lobe d'oreille qu'elle mordillait, en féline prédatrice auquelle le Dieu avait donné naissance en ce moment même ? Vioron s'en offusquait-il ? Il semblait que ni l'un ni l'autre ne s'inquiétaient encore vraiment ou ne tentaient de s'arrêter, de freiner l'autre, de se raisonner ... Non, définitivement, il n'y avait rien de raisonné et de raisonnable ici-bas.
Sa respiration avait pris un rythme effréné, au diapason de ses caresses qui vagabondaient tantôt sur son torse, tantôt sur son dos, prenant la mauvaise direction pour s'enfoncer vers le danger imminent, dans un soupir d'aise affable et sensuel.
Joy n'attendait pas de Vioron qu'il soit doux ; ses désirs n'avaient rien de celles de l'épouse et de l'amoureuse qu'elle était, l'âme maudite par les passions ne cherchait là qu'un exutoire.
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| | | Vioron
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Dim 28 Fév 2010 - 19:45 | |
| Pourquoi céder aussi facilement ? C'était inconcevable pour leur sang éternel, mais le hasard se jouait des penchants cachés, des élans dissimulés. Si Joy était gouvernée par le souffle insidieux d'un dieu, lui assouvissait une jalousie depuis longtemps habitante en son âme. La jalousie de voir les mortels céder avec tant de fougue, sans réfléchir, les voir vivre parce que demain serait peut être leur dernier jour. Ils vivaient avec passion et ardeur, tandis qu'eux survivaient dans la lenteur et la reflexection. Alors oui, il les avait jalousé pour cela et en cette heure suspendue, il savait enfin ce que pouvait ressentir un homme qui s'oublie totalement dans l'improbable, dans la folie pure et simple car il ne pouvait être question d'autre chose. Oui, il avait admiré la beauté de Joy, oui, il avait, durant une seconde, envié Dolce, mais pas d'avoir une femme aussi belle non, mais juste pour avoir...Une femme qu'il aimait et qui semblait l'aimer en retour. Avait il rêver de posseder la marquise ? Peut être cela aurait été hyprocrite de dire le contraire, mais tout cela n'était justement que pensées, effleurant son esprit sans jamais s'y imprimer avec la force d'une obsession. Quand serait il après que le souffle de la folie se soit calmé ? Il n'en savait rien et pour l'heure n'en avait cure.
Elle abattait toutes ses défenses par ses mains, réveillant ce qui n'aurait jamais dut s'éveiller en sa présence, l'étoffe de sa chemise se plia a la volonté de la jeune elfe, perdit la suprématie qu'elle possédait sur son torse pour laisser la place aux caresses brulantes de cette amante sulfureuse. Il perdit toute notion de temps ou d'espace alors qu'il découvrait a son tour, les trésors réservés a un seul et qu'il volait sans vergogne, emporté malgré lui par la bourrasque sensuelle qui soufflait entre eux.
Un hoquet de pur plaisir lui déchira la gorge en sentant la marquise s'aventurer, conquérante, sur ses terres inconnues d'elle. Il n'existait aucune hésitation en elle, juste l'aspiration d'un apaisement purement charnel. Non il ne s'embarrassait pas de pensées romantiques, de paroles inutiles et fausses, il ne se leurrait pas non plus, bien qu'il ne comprenne pas. Elle l'avait entrainé dans sa propre recherche frénétique de l'extase et il vibrait au diapason de ses soupirs, des gémissements animals qu'il provoquait en explorant le paysage délicieux de son corps, de son buste délicat, des lignes envoutantes de ses jambes, de ses fesses, jusqu'à son plus précieux trésor.
Et l'excitation monta d'un cran, poussant le mâle qu'il était a soumettre cette femme a sa posséssion totale et charnelle. Il l'ouvrit a lui, n'usant ni de violence, ni de tendresse malvenue. Non, il le faisait comme un conquérant sûr de sa victoire, avec volonté et fermeté. La voix de la raison se tut définitivement a l'instant même il la prit, exalant un soupir entre grondement et gémissement, se laissant absorbé par le feu dévorant qui brulait dans les prunelles polaires de sa maitresse involontaire.
Alors il entreprit de mener la danse, rage débridée et fougue pudique se mêlant pour lui imposer un rythme d'une douce violence. Cherchant la jouissance brute et sauvage de sa compagne avant même la sienne, mélange étrange d'altruisme et d'égoisme qui se battaient en son sein...Bientôt l'extase l'embraserait tout entier, le volcant qui l'habitait exploserait dans une gerbe étincellante de plaisir et, bientôt, il étreindrait les regrets amer... |
| | | Joy Lìvìan
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Lun 1 Mar 2010 - 21:49 | |
| Les Dieux, ou du moins l'un en particulier, donnaient des ailes de feu à la créature elfique, qui se départit de sa propre robe, laissant glisser l'étoffe pure et neigeuse, dévoilant le buste parfait qui aussitôt vint s'imprimer contre celui du mâle affolé. Pour sûr, le forgeron garderait de cet instant un souvenir inaltérable que personne n'aurait le droit, le devoir ou le pouvoir de lui ôter : jamais la Marquise de l'Epine Dorée n'avait fait preuve d'autant de spontanéité, et pire encore, de relâchement. Ce genre d'attitudes ne lui ressemblait guère, et même si cela n'alertait aucunement les sens rendus ivres de l'amant qu'il était devenu, il finirait bien par se rendre compte tôt ou tard, à la réflexion, que quelque chose clochait dans cette équation aux inconnues complexes et mystiques.
Qui aurait pu deviner qu'Arcamenel était de la partie dans ce jeu malsain ? L'elfe laissa dodeliner sa tête dans le vide, offrant sa gorge en proie aux attaques animales de Vioron.
Leurs races les préservaient de ces dangers charnels que Vioron jalousait, et Joy était, bien malgré elle, la victime consentante, idéale et sulfureuse pour détruire ce péché d'envie. Tous deux se satisfaisaient d'une manière opposable, ignorant le pourquoi de l'autre et ne cherchant qu'une satisfaction brute, une source de contentement pure et rien d'autre. Mais, bien qu'ils ne le soupçonnaient pas alors que leur étreinte devenait de plus en plus suffocante à l'image de la chaleur des forges, ils allaient payer tout aussi cher le retour à la réalité ...
Ses halètements se meurent, heurtant la peau diaphane de l'elfe dans une caresse moite. Ses doigts agrippent, crispés par la tension, son corps s'arque sous le désir qui ploie dans leur union brutale et dépourvue d'attentions. Les baisers s'échangent, tumultueuses danses où l'on s'arrache les désirs, où l'on s'affranchit des contraintes. Ses mains retracent fiévreusement chaque méandre marqué sur son épiderme, ses lèvres goûtent à chaque petit morceau de chair, mais il n'y a rien, rien qui n'inspire là la sauvagerie de deux amants désespérés, fous, peut-être pas l'un de l'autre.
Et là, poussé par l'empressement, l'excitation, l'adrénaline des sensations vertigineuses, vient le coup final. Il vient en elle, fougueux, ardent et décidé, et Arcamenel commence à atteindre l'apogée des réjouissances. Joy n'avait jamais laissé libre court aux passions imposées du Dieu, mais sentir les frémissements discontinus et puissants provoqués par un plaisir aussi infâme que délectable la rend transie d'euphorie. Incapable de taire son plaisir, elle étouffe ses gémissements par l'union de leurs lèvres, brutale, presque sanguine, alors que son bassin provoque le sien dans une danse du diable. La danse favorite du Dieu des sentiments, tango endiablé sur la musique cadencée de leurs souffles.
|
| | | Vioron
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Mar 2 Mar 2010 - 11:59 | |
| Tango délectable et sauvage qui ne laissait aucune place aux sentiments. Acte dénaturé diraient certains, déchainement des sens avalit par l'absence cruel du coeur. Danse primale qui n'aurait du vivre que dans le coeur des hommes. Eternels, ils avaient Kyria en Mère immortelle, la sagesse en parent, mais en cette seconde brulante, seuls les accompagnait la faim dévorante et la quête incandescente de l'assouvissement des désirs coupables.
Il possédait un corps qui n'était pas a lui et n'en concevait aucune honte encore, mais cela viendrait. L'acte insultant pour le mari injurié se fera certainement poison insistant en son sein, oui certainement, mais il était déjà trop tard alors qu'il sombrait inexorablement dans la folie des sens. Tourbillon d'extase encouragée par les feulements extatiques de l'elfe adulée en cette heure. Il goutait chaque centimètre du derme affolant, plongeait encore et encore dans cet océan brulant qu'elle était jusqu'à l'explosion brutale, l'apothéose d'une valse impudique, final magnifiquement charnel qui tendit son corps, qui lui arracha un rugissement conquérant et allanguit.
Le temps suspendit son oeuvre l'espace d'une minute, stoppant sa marche en ricanant car lorsque son pied se reposera sur la ligne du temps, l'horreur eclatera a la face des amants...Sa peau luisait, striée de fines estafilades, son souffle était saccadé et l'élat bleuté de ses prunelles cacher par ses paupières...Lentement, la conscience reprends ses droits, l'équilibre rompu redevient établi et se découvre l'horreur impensable.
Il se défait de l'étreinte, s'arrache a la douceur intouchable qu'il vient de bafouée, se rhabille alors que ses doigts tremblent. Saura-t-il parler alors qu'il a l'impression que sa langue est collée a son palais ? Trouvera-t-il les mots pour excuser ses actes ? Les expliquer ? Rien n'est moins sur alors qu'il recule lentement, la bouche entrouverte d'horreur, la mer tranquille de ses iris agitée de confusion ?
-Qu'avons nous fait ?
Finit il par gémir en se passant une main nerveuse dans les cheveux. Il ne rejettera pas la faute sur elle, ne l'accusera pas car il connait sa propre soumission. Tout autre que lui aurait trouvé le sang froid necessaire, la volonté implaccable de repousser la sirène...Il avait pitoyablement échoué... |
| | | Joy Lìvìan
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Mer 3 Mar 2010 - 18:57 | |
| Ses yeux se ferment. Le néant abyssal, le plaisir, pur et simple, lui éclata à la figure, tandis qu'elle laissait entendre la dernière plainte d'aise qui retentirait dans l'endroit, son souffle atteignant le paroxysme de l'euphorie. Dans l'obscurité de ses paupières, tout défile à une vitesse vertigineuse, chaque sensation éprouvée parcoure les fibres de son être ... Et tout lui revient en pleine tête, poignard douloureux qui lui perce le cœur sans vergogne, sans hésitation. Et la fait hoqueter, la douce et honorable Marquise, d'effroi. Elle rouvre les yeux, affolée. Et constate l'horreur, l'étendue de la chose.
Elle a cédé. Il l'a piégée. Arcamenel a eu ce qu'il attendait d'elle depuis des années, et il lui semble que là-haut, par delà la voute céleste, le Dieu, hilare, jubile devant la défaite d'un de ses innombrables Jouets.
Prise par la peur soudaine, la créature se rhabilla, remontant les manches immaculées de sa robe sur ses épaules pour couvrir la nudité de sa poitrine et de son buste ... Brûlants. Sa peau était horriblement chaude, comme si elle avait étreint quelqu'un. Et sa robe ! Elle était sale, le blanc passé au gris à cause de cette maudite table ... Bon sang, il fallait trouver une excuse ... Et mentir à Dolce. Joy se sentait livide, malade, fébrile, et cette fois-ci, non pas à cause d'une idiote malédiction qui lui avait fait délibérément perdre la tête, et bientôt son sang-froid !!
Descendant de la table, elle n'avait encore accordé aucun regard à Vioron, lorsque celui-ci brisa le silence, apeuré. Tout comme elle, il était tendu, affreusement gêné.
Lui en voulait-elle ? Il aurait du la repousser, l'insulter de folle, la congédier ... Mais il avait eu l'air tout autant qu'elle trop attiré, trop intéressé ... Ou simplement trop faible pour refuser. Elle ne pouvait lui jeter la pierre. C'était son propre comportement qui avait été le déclencheur de cette affreuse situation. L'elfe se maudissait, mais ne pouvait rien changer au présent. Elle en était quasiment dépitée. Honteuse de sa conduite.
D'une voix sourde, elle entama une ébauche de justification.
« Je ... »
Mais elle se rendit compte qu'il n'y avait rein à dire, et rien à faire. Elle se sentait incapable de ne serait-ce que le rattraper par le bras ; terrifiée à l'idée d'un autre contact, Joy se sentait salie, salie par sa propre faute.
« Désolée. Sincèrement désolée. »
Elle ne pouvait rien lui dire. Parce qu'il ne la croirait pas. Parce qu'elle en avait déjà trop fait, et qu'elle n'avait plus rien à faire ici. Sa présence rendait les choses horriblement gênantes, et elle ne pouvait rien y changer à part en s'effaçant de la demeure ducale. Pour la commande d'orfèvrerie, Joy se passerait sûrement de bijoux. En fait, la jeune femme se moquait bien de tout cela à présent. Elle voulait simplement retourner à l'Epine et s'enfermer seule. Loin de toute présence.
« Je vais y aller ce ... C'est inconvenant. »
Quittant la table aux outils dispersés, la jeune Marquise fila à pas hâtifs vers la porte. Elle avait conscience de son impolitesse, mais elle ne pouvait pas rester. S'arrêtant malgré tout un instant, elle osa enfin recroiser le regard de son ... amant, avant de lâcher à voix basse, presque suppliante.
« S'il vous plaît, ne le dites pas ... »
|
| | | Vioron
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Mer 3 Mar 2010 - 19:34 | |
| Vioron posait un regard entre incompréhension et gêne sur celle qui, pour quelques minutes, avait été une amante passionnée. Au delà de l'image qu'elle voulait renvoyer,elle avait dévoilé un pan de sa personnalité étrange et attirant.
Elle balbutiait, le rouge au front, la honte étalée sur son visage. Elle tremblait, il le voyait a ses mains fines qui, quelques instants plus tôt avait parcouru son corps et qui, en cette minute, replaçait les pans défait de sa robe. Il ne savait quoi dire, quoi faire et pourtant, il faudrait qu'il se reprenne, qu'il recouvre la pleine maitrise de ses mots et gestes. Il avait honte oui, pas d'avoir cédé non, mais plutôt de n'avoir pas sur respecté le serment qu'elle avait échangé avec l'un de ses pairs. Oui, il se sentait sali d'avoir craché avec tant de facilité sur une promesse auquelle, pourtant, il croyait.
Il se passa les deux mains dans les cheveux, tentant de reprendre le contrôle de sa vie, de son corps qui frissonnait encore malgré lui. Chut, l'heure délicieuse était passée, traçant sur son chemin un sillon d'horreur. Vioron ne l'écoutait pas vraiment, il n'avait que faire de ses excuses, il était tout autant fautif, il aurait dût être capable de la repousser, mais une fois encore, il avait suivit les inclinaisons de ce qu'il était.
Et voilà que la belle se mettait en tête de fuir. Il pouvait comprendre son désir, mais elle devait comprendre qu'il n'avait pas l'intention de la laisser faire. Les conséquences de leurs actes lui éclataient en pleine figure, mais il était hors de question d'ignorer les raisons. Elle avait perdu son contrôle, avait cédé a des pulsions qui n'existaient pas dans leur coeur et il voulait comprendre. Etait il l'enjeu d'un pari ? Etait il la cible d'un vengeance ? Il voulait savoir et elle seule possedait les réponses qu'il attendait.
-Le pire est déjà fait, Madame.
Dit il en lui attrapant lestement le bras. L'étreinte de ses doigts n'était pas douloureuse, mais elle respirait la fermeté. Il ne la laisserait pas s'esquiver ainsi.
-Je ne vous demande pas d'excuses, je porte moi même le poid de mes fautes...Ne craignez rien, mes lèvres seront scéllées
continua-t-il alors qu'il la forçait doucement a lui faire face. Il ne savait pas vraiment quoi dire, quoi faire, comme si l'illusion de ces quelques instants d'extase se rapellaient cruellement a lui en la touchant. Il ne pourrait jamais lui déclarer une flamme inexistante, même si il ne pouvait nier son attirance, qu'avait il lui comme excuse a part celle d'avoir cédé a ses instinct primaires et bestiaux ?
-Peut être accepteriez vous de m'expliquer, vous que l'amour de son mari transfigure. Vous etes louée a travers nos contrées pour votre sagesse et votre serénité...Pourquoi tout faire voler en éclat ?
Oh, il savait qu'elle n'allait pas lui faire une déclaration d'amour, leur étreinte avait été exempt de ce doux sentiment et peut être était ce cela le plus terrifiant, mais si lui pouvait expliquer ses gestes, il ne comprenait pas ce qui avait poussé la marquise a tant d'abandon...Ses prunelles azur ne quittaient pas le visage de l'elfe désirable, guettant sur ses traits...quoi ? Il ne le savait pas lui même...
-De plus, vous ne pouvez quitter mon palais ainsi vêtue. |
| | | Joy Lìvìan
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Lun 8 Mar 2010 - 17:44 | |
| Oui, Vioron marquait un point : le pire avait été établi, et rien ni personne n'y changerait quoi que ce soit. Fuir et se lamenter n'auraient en rien aidé à dénouer la situation tragique dans laquelle les deux amants s'étaient plongés sans se soucier de leur devenir personnel. Et Joy ne pouvait même pas éprouver de regrets, si ce n'est celui, stupide et immuable, de ne pas avoir pu faire quelque chose contre cette malédiction. Ce maudit prêtre, fidèle d'une Divinité qui louait le machiavélisme et l'immoralité d'actions dues à la rancune puérile et à un sentiment capricieux injuste. Elle subissait un retour des choses qui n'avait pas lieu d'être, et ce depuis tellement d'années qu'elle en avait oublié à quel point le quotidien d'une véritable elfe sans poids mort sur son dos pouvait être agréable, simple et délicieux.
Son dos se raidit à l'appel de ses doigts sur son bras. Elle n'osait pas se dégager de cette main qui l'enserrait, étau tiède mais autoritaire que la transformait en une proie effarouchée et méfiante, apeurée. Elle craignait ces beaux yeux à présent, qui lentement, firent face à son reflet glacé et irisé, le doute et l'affront essuyé par sa propre faute brillant au creux de ses pupilles.
Ses mots lui firent l'effet d'un siphon qui se formait dans sa tête, tourbillon dévastateur et ambulant qui détruisait chaque parcelle de rationalité dans ses pensées jusqu'alors bien ordonnées. Joy n'avait jamais à proprement parler craqué, elle n'avait jamais osé passer outre l'engagement et l'amour imparable qu'elle éprouvait pour Dolce, elle ne s'était jamais abandonnée à aucun tromperie légère digne de ces humains impulsifs et aventureux qui ne faisaient que survivre dans la jungle hostile et inhospitalière de leurs propres sentiments. Comment, elle, l'elfe singulièrement droite et aimante, vouée à son mari, réciproquement sous le charme d'un seul et unique être, représentante parfaite et jamais entachée d'un quelconque scandale, avait-elle pu ruiner ces 362 années de parfaite plénitude, de contrôle incroyable sur elle-même ? C'est comme si en une poignée de minutes, elle avait réussi à annihiler trois siècles de retenue et de bonne conduite. Et le pire était que cette sauvagerie à laquelle elle avait goûté sans remords lui remémorait d'atroces frissons tandis que son cerveau lui rappelait, furtivement, quelques images ...
La seule tactique de défense était l'attaque. Son bras se dégagea brusquement de celui de Vioron, alors que la Marquise lui lançait un regard définitivement clos, où toute amitié avait disparu. Sa voix ne se tenait qu'à des pointes de douceur respectueuses, mais trop froides et trop rudes pour paraître uniquement civilisées. Elle s'en voulait, et la seule chose qu'elle trouvait à faire était de rétorquer à l'"innocent" elfe ces paroles.
« Ca ne vous regarde pas. Est-ce que je vous ai demandé vos raisons ? Je ne crois pas. Tenons-en nous là, ce sera suffisant ... Il y a déjà eu bien trop d'erreurs de commises ici. »
Elle eut un regard de considération pour sa propre tenue. Se changer eut été fort appréciable, mais la Marquise aurait préféré fuir au pas de course ainsi vêtue plutôt que d'accepter la proposition de se changer chez le Duc. Car emprunter une tenue à Vioron signifiait devoir la rendre, et lui refaire face un beau jour ... Ce qu'elle ne concevait pas faire avant un moment. Du moins, pas tant qu'elle ne saurait pas ré-arborer un visage serein et sans imperfections sentimentales.
« Je ne pense pas que mon mari me tiendra rigueur de ces quelques tâches. Nous sommes dans un atelier de forgeron. Ca n'a rien de suspect. »
Elle tenait à minimiser les choses et transformer les détails qui auraient éveillé un soupçon ; c'était là le comportement d'une menteuse, et Joy n'en était pas fière, mais détruire son amour par la vérité, elle n'y tenait pas. Plutôt se planter une dague dans le coeur que lire la souffrance dans le regard de son époux ...
|
| | | Vioron
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Mar 9 Mar 2010 - 13:48 | |
| Elle lui renvoya sans remord sa tendresse et son attention. Vioron n'avait jamais fait preuve de violence envers les femmes, qu'elles soient elfes, humaines ou naines. Il avait gardé l'illusion qu'une femme était avant tout un cadeau pour l'homme, mais il voyait son propre respect bafoué, glacé a l'image de la voix cinglante de la marquise. Aussitôt son visage se ferma comme une huitre, revelant la beauté froide qu'il possédait, l'éclat chaleureux de ses yeux prit des teintes métaliques sous la colère qui l'animait soudain. Certes, il ne réclamait pas son amour, comment l'aurait il put n'en éprouvant pas lui même, mais elle piétinait sans remord l'amitié qui aurait pu naitre, ou même l'aide qu'il cherchait a lui apporter. Il laissa son bras retomber le long de son corps. Tout son être respirait la colère rentrée, mais jamais il ne leverait la main sur une femme, Joy n'avait pas a craindre pour son intégrité physique.
-Qu'il en soit fait selon votre volonté, Madame. Après tout être utilisé comme un étalon n'est sans doute pas si grave que ça. Mais quelques soient vos raisons, la garantie de savoir que ce qui a pu se passer entre nous vous poursuive est une perspective plutôt réjouissante a mes yeux de mâle reproducteur.
Il se pencha sur elle, comme si il allait lui voler un baiser, forcer ses lèvres rosées mais il s'arrêta a quelques millimètres de celles ci.
-Vos nuits se feront miroir de vos fautes égoïstes et l'oubli des délices ne vous sera pas accordé, et ce n'est pas une promesse, juste une constatation.
Il ne souligna pas le fait qu'il risquait aussi de voir ses nuits hantées par sa propre faute. Non, la Marquise avait choisit un chemin solitaire et égoïste, alors qu'il aurait pu lui apporter un soutiens quelconque, parce qu'il devinait que quelque chose demeurait sous jaceant a ses actes. Elle n'avait plus été elle même, car dans un cas comme celui ci, jamais la sereine Marquise de l'Epine d'Or se serait jetée a sa tête. Il en était parfaitement conscient. Il ne jugeait pas, il ne le pouvait pas puisque tout était si flou. Un demi sourire sournois ombra ses lèvres, sourire qui ne voyait que rarement le jour, mais Joy l'avait blessé d'une certaine façon et avait réveillé ses plus mauvais travers.
-En tout cas, sachez que ma porte vous reste ouverte si...votre conscience vous fait encore défaut.
Il se redressa de toute sa taille, posant maintenant un regard sans aménité sur la Marquise.
-Se fut un....plaisir, Ma dame.
Puis, il la coutourna souplement et sortit de l'atelier. Dans le couloir il croisa Lùth.
-Lùth, veuillez raccompagner Madame la marquise, j'ai du travail grâce a elle et il me presse de la coucher sur papier.
Rien dans sa voix ne laissait deviner un quelconque trouble, ni même de l'agacement. Lùth ne pouvait pas deviner ce qui c'était joué dans la forge personnelle de son Protecteur et c'était très bien ainsi. Vioron s'était révélé acide et cynique, mais il ne briserait pas la promesse faite sur son silence. |
| | | Joy Lìvìan
Elfe
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| Sujet: Re: Coquetterie divine [Vioron] Mar 16 Mar 2010 - 20:58 | |
| Le mal était fait. Elle avait été sèche, rude et expéditive avec celui qui ne comprenait pas et ne cherchait qu'à être une aide à ce fardeau étrange qui lui échappait. Mais Joy ne pouvait pas. Se confier était là une bien mauvaise idée : c'était tendre le bâton en espérant qu'on reçoive les coups mérités ; et personne de sensé n'irait raconter à n'importe qui la dure réalité d'une malédiction d'Arcamenel. Pour qui serait-elle passée ? L'aurait-il seulement cru ? Et aurait-il réellement tenu sa langue ? Joy n'en doutait qu'à moitié ; mais c'était déjà trop lui demander, et sa froideur n'avait été là qu'un rempart pour éviter que Vioron ne cherche à comprendre ; ainsi couperaient-ils facilement les ponts, et plus jamais elle ne commettrait la terrible faute qu'elle avait faite.
Mais Vioron avait raison, et c'était douloureux de l'assumer : on ne se débarrassait pas de ses démons avec un peu de méchanceté bien dosée. Sa machoire se serra à peine derrière le mur de ses lèvres, tandis qu'à nouveau elle se raidit, immobile face au Duc qui se moquait d'elle. Sa froideur et sa puérile envie de lui faire payer la façon dont elle avait rembarré une fierté quasiment humaine qu'il cultivait ne l'atteignaient pas ; c'était les réalités qu'il proférait au travers de ses mesquines tentatives de la heurter qui faisaient leur effet.
Cette journée allait la hanter, la malmener, la faire dépérir ... Si elle ne trouvait pas un moyen d'oublier. Oh oui, l'oubli était un échappatoire si simple...
Muette, elle le laissa s'en aller, la contournant, ses lèvres soufflant un faible, trop faible au revoir. Ou une excuse ? Plate et sincère ? Qui sait. Les termes qu'elle avait balbutiés étaient bien difficiles à déchiffrer.
Lùth débarqua sur ces entrefaites, faisant signe à une Marquise qu'il devinait étrangement triste. Perdue, silencieuse, murée dans un deuil spécial. Celui de sa fidélité qu'elle avait piétinée elle-même. Elle se dégoûtait.
Quittant les ateliers sans un regard derrière elle, le retour à la calèche se passa dans le silence total. Le voyage pour rentrer à l'Epine aussi.
Ses yeux de glace, noyés dans le paysage, pleuraient la douleur d'avoir ruiné son propre futur.
[Fin pour moi.] |
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