Se fondre dans la foule [Lucrétia ]

Sujet: Se fondre dans la foule [Lucrétia ] Sam 5 Oct 2019 - 0:42

Favrius, premier mois d'automne
An 17 du XIe Cycle
4eme jour première ennéade

Eanwen n’a jamais eu un grand intérêt pour la religion. Elle n’avait jamais eu de raison de s’adresser à eux. Elle partait du principe qu’ils ne s'intéressent pas à elle et du coup elle n’avait pas à s'intéresser à eux. Mais les choses avaient bougé. Beaucoup et en peu de temps. L’ascension sociale qu’elle avait pris de manière express l’avait un peu chamboulée. Le retour à la réalité également. Revenir dans son auberge après avoir vu deux palais sublimes sa bicoque lui avait semblé presque fade. Et ça lui avait déchiré le coeur parce que quand la seule raison qu’on a de se lever le matin devient fade et perd de sa saveur ça devient bien plus compliqué. Elle n’avait jamais pensé qu’un jour sa vie lui semblerait pas suffisante.

Cette nouvelle sensation elle l’avait mise de côté pendant tout son séjour à Thaar jusqu’à maintenant. Elle était resté longtemps devant le temple de Néera se demandant si elle devait où non le faire. Est ce que la Dame-Dieu lui serait vraiment utile dans cette situation elle n’en avait pas la moindre idée. Le dispensaire était tellement fréquenté qu’elle s’était dit qu’elle pourrait passer inaperçu. Elle pourrait se fondre dans la masse chose qui n’était pas aisée habituellement avec sa couleur de cheveux.

Elle profita d’un moment d'accalmie dans les vas et viens, pour pénétrer dans le sanctuaire. Elle chercha des yeux la statue de la déesse. Une fois repérée elle se dirigea vers mais une femme qui était devant elle perdit l’équilibre. Le premier réflexe d’Eänwen fut de la rattraper. La femme ne semblait pas consciente. Elle tremblait et était bouillante. La rouquine ne savait pas quoi faire elle releva la tête cherchant de l’aide ne sachant pas qui alpaguer. Elle lança un appel général.

“S’il vous plait je crois qu’il faut aider cette dame.”

Sujet: Re: Se fondre dans la foule [Lucrétia ] Dim 6 Oct 2019 - 22:34

Les mots d’Eanwen eurent l’effet escompté. Quelques secondes plus tard, une novice du temple vint à sa rencontre. La jeune sœur Tiphaine, novice du dispensaire, venait se porter à l’aide de l’aubergiste. Et elle était bien la seule. Immédiatement après son appel à l’aide, les personnes qui trainaient dans le sanctuaire s’étaient enfuies sans demander leur reste, par peur de contracter une maladie au contact de la personne évanouie. Sœur Tiphaine ne pouvait blâmer ces gens … après tout, il valait mieux n’avoir qu’une seule malade que toute une palanquée. La novice avait entendu les bruits et s’était immédiatement portée au secours de la femme appelant à l’aide.

La novice aux cheveux blonds s’approcha à grande vitesse dans le dos de l’aubergiste qui tenait dans ses bras la personne évanouie. Elle posa une main dans son dos et s’agenouilla.

« Ne bougez pas, je vais m’en occuper. Commencez par l’allonger et … Lucrétia !!!? »

La jeune péninsulaire ne put réprimer sa surprise. La femme qui s’était effondrée dans les bras de l’inconnue n’était autre que la haute-prêtresse. Tiphaine était l’une des rares à savoir que la haute-prêtresse était physiquement affaiblie depuis quelques semaines. Visiblement, elle avait trop utilisé la magie et puisé dans ses réserves. Elle n’était clairement pas en forme et était sujette à des évanouissements ou des périodes plus ou moins prolongées de fatigue.

Malheureusement, en cette journée, seule Tiphaine n’était pas occupée à soigner les patients : il s’agissait de son jour de repos. Elle était donc la seule à pouvoir s’occuper de Lucrétia … avec cette inconnue. Fort heureusement, Lucrétia semblait encore en train de respirer. Un rapide examen et les gargouillis de son ventre lui signifièrent que la haute-prêtresse ne devait pas avoir mangé depuis ce matin. Tiphaine soupira : Lucrétia était très douée pour expliquer aux autres comment soigner leur corps, mais elle ne mettait pas en pratique ce qu’elle disait.

« Aidez-moi. Nous allons l’emmener dans ses appartements. Prenez-la par ici, je la soulève de l’autre. Ce n’est pas loin. »

Tiphaine souleva le bras de Lucrétia et entreprit de la porter. Elle espérait simplement que l’inconnue ne s’enfuirait pas elle-aussi devant cette tâche. Elle eut cependant la présence d’esprit de s’adresser à elle avant de continuer.

« Il s’agit de la haute-prêtresse. Je vous prie de ne pas dire un mot de ce qui vient de se passer à quiconque. »

Son regard se planta dans celui de la jeune femme. Elle voulait s’assurer que cette promesse n’était pas une promesse en l’air.

Sujet: Re: Se fondre dans la foule [Lucrétia ] Lun 4 Nov 2019 - 17:42

Tout était allé très vite. La femme dans ses bras la prêtresse qui était arrivé et avait semblé inquiète puis l'annonce que la malade était en réalité la haute prêtresse de Néera. Elle dégluti et blêmi à l'annonce du statut de la femme dans ses bras. Elle hocha de la tête pour montrer qu'elle avait bien compris et qu'elle ne dirait mot de la situation.

Elle se glissa sous l'autre bras de l'inconscient par chance les deux consciente faisaient à peu près la même taille ce qui permettait une bonne répartition du poids. Elle laissa la jeune femme la guider au travers du temple. La rouquine évitait de croiser le regard de qui que ce soit. Elle qui avait voulu venir discrètement se recueillir dans le temple de la Mère Dieu, la voilà avec la Haute Prêtresse dans les bras. Elle ne disait mot.

La jeune femme lui indiqua qu'il fallait prendre les escaliers ce qui semblait une tâche simple en temps normal était beaucoup plus complexe avec une personne évanouie dans les bras. Elle gravirent les étages jusqu'au dernier.

*Pas loin qu'elle avait dit la petite pas loin mais avec toutes les marches qu'on a monté on doit pouvoir voir le bout de la mer à cette hauteur. M'enfin on est arrivé je vais rester un peu puis après je file je veux pas avoir de problème*

La blonde poussa la porte des appartements de la Haute Prêtresse. La rousse ne fit pas attention à ce qui l’entourait elle chercha juste le lit pour ce débarrasser du poids mort qui commençait à lui peser sur les épaules. Une fois la brune déposée sur son lit l'aubergiste s'étira. Elle balaya la pièce des yeux. Tout était lumineux et aéré tout en étant sophistiqué. A commencer par les meubles délicats puis l'espace de travail et enfin les grandes baies vitrée. Elle admirait chaque détails sans se préoccuper de ce qu'il se passait avec la malade.

Elle soupira un instant avant de se diriger vers une baie vitrée qui donnait la mer. Elle n'avait presque pas eu tort plus tôt en pensant voir le bout de la mer Olienne. Elle aimait cette grosse flaque d'eau plus que de raison. Elle pensa au fait que le luxe que lui offrait Ethirëlon l'éloignerait peut être de son plus grand amour qu'est l'eau. Ainsi perdu dans ses pensée les yeux sur l'horizon elle n'avait pas la moindre idée du temps qu'il passait.

Sujet: Re: Se fondre dans la foule [Lucrétia ] Dim 10 Nov 2019 - 22:42

Tiphaine passa un linge mouillé sur le front de la haute-prêtresse. Son diagnostic était sans appel : surmenage. Elle soupira. Elle l’avait prévenue qu’à force de tirer sur la corde, celle-ci finirait par rompre. Fort heureusement, l’inconnue avait été d’une aide précieuse pour la transporter avant que la nouvelle d’une haute-prêtresse terrassée par la fatigue ne s’ébruite. Le linge déposé sur Lucrétia, elle se releva et se retourna vers l’inconnue.

« Je vais aller chercher un tonique à l’herboristerie. Est-ce que vous pouvez la surveiller le temps que je revienne ? Si jamais elle se réveille et vous dit qu’elle va bien, merci de ne pas la croire. Elle a beau être haute-prêtresse, elle reste parfaitement capable de mentir. »

Sans attendre de réponse particulière, Tiphaine s’éclipsa à toute vitesse pour aller chercher de quoi remettre sa supérieure sur pied. L’herboristerie du dispensaire n’était qu’à l’autre bout du dispensaire et l’herboriste était présent aujourd’hui. Il n’était pas nécessaire de prévenir les autres membres du dispensaire. La situation était déjà bien assez gênante sans qu’il faille en rajouter.

oOo__________________oOo

La haute-prêtresse ne mit pas longtemps à reprendre ses esprits. Un simple évanouissement passager ! Rien de plus ! C’était tout à fait bénin. Une bonne soupe et tout irait mieux, n’est-ce pas ? Elle gigota dans son lit en grommelant. Quelque chose d’humide pesait sur son visage. C’était froid, désagréable. Lentement, elle passa sa main sur son visage et tenta de saisir ce qui s’avérait être un linge propre gorgé d’eau.

Les yeux toujours fermés et l’esprit encore un peu embrumé, elle replia les jambes et tenta de se réchauffer. Après quelques secondes à se demander si oui ou non, c’était une position convenable, elle roula sur le côté et s’arrêta vers le bord du lit.

Ses yeux s’ouvrirent et elle remarqua que quelqu’un se tenait devant la baie vitrée de son bureau. Tiphaine ? Amélie ? Non, cette personne ne leur ressemblait pas. Qui était-ce ? Profitant du fait que la personne était de dos, elle se mit à plat ventre sur le lit et observa quelques instants l’inconnue tel un chat à l’affut. Elle plissa les yeux, l’air soupçonneux.

Lentement, elle se releva et se mit en position assise sur le lit. Elle s’étira et jeta le linge sur le lit. Sa tête tournait encore un peu … et elle avait soif … et faim … Mais rien d’insurmontable ! Elle allait bien, n’est-ce pas ? Juste une petite absence passagère. Rien de grave ! Un petit gâteau pour reprendre du poil de la bête et elle pourrait reprendre du service, non ?

« C’est très aimable à vous d’avoir veillé sur moi, mais je vais bien. Je suis en pleine forme. Vous pouvez me laisser … »

Un rire nerveux trahit son état de santé, mais elle espérait que l’inconnue n’en tiendrait pas compte. Sa vision était encore un peu floue et le sol tanguait encore, mais elle ne pouvait pas abandonner son poste … Trop de gens avaient besoin d’elle et de ses services.

Lucrétia tenta d’appuyer son propos en essayant de se lever, mais à peine fut-elle debout que ses jambes lachèrent. Elle s’effondra sur le sol comme une poupée de chiffon, non sans laisser s’échapper un « aïe » sonore.

« Désolée … je … je vais bien. Ne vous inquiétez pas, je suis juste un peu maladroite. »

Eänwen fut tirée de sa contemplation par des bruits de draps. Elle ne savait pas très bien comment réagir face à une haute prêtresse. Elle fréquentait peu les lieux de culte et les gens qu'on y trouve. Elle opta pour l'option ne pas bouger jusqu'à ce qu'on s'adresse à elle. Elle restait tout de même attentive à ces nouveaux bruits pour s'assurer qu'elle n'avait pas empiré son état.

« C’est très aimable à vous d’avoir veillé sur moi, mais je vais bien. Je suis en pleine forme. Vous pouvez me laisser … »

Elle se retourna vers la femme qui venait de lui parler. Elle lui sourit poliment et commença à entamer le chemin qui la séparait du chevet de la malade en la voyant vouloir se lever.

Trop tard.

La brune était déjà tombée au sol. L'aubergiste se précipita pour vérifier si son interlocutrice s'était blessée.

« Désolée … je … je vais bien. Ne vous inquiétez pas, je suis juste un peu maladroite. »

Elle eu le réflexe de vérifier la chaleur corporelle de la femme avant de l'aider à se remettre sur le lit. Eänwen essaya de camoufler son air soucieux derrière un grand sourire.

"Mes consignes sont claires je ne doit vous laisser partir sous aucun prétexte encore moins celui ou vous prétendez aller bien... Votre disciple me tuerait si je vous laissais vous échapper..."

Elle attrapa un linge et épongea la sueur sur le front de Lucrétia. Elle affichait un visage calme et chaleureux.

""Je suis Eänwen et euh vous êtes tombé dans mes bras... littéralement... tout à l'heure"

Elle servit un verre d'eau qu'elle lui tendit. Elle s'en servit un également.

"Sans ça je ne pense pas que nous nous serions croisé un jour. Je tiens une auberge sur la route de Geresh... Buvez vous avez l'air déshydraté la dernière fois que ça m'est arrivé c'était pas joli joli alors bon"

Elle bu une gorgée.

"Tiph..aine ? ne devrait pas tarder à arriver je pense en attendant et bien nous sommes coincées ensemble et ne vous fiez pas à mon apparence j'ai l'air moins solide que ce que je le suis vraiment ne pensez pas vous échapper facilement"

Elle eu un rire. Il était léger mais on pouvait sentir la tension chez la pêcheuse qui était mal à l'aise à l'idée de manquer de respect à une grande prêtresse.

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