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| [vers les coulisses] Quelques croquis | |
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Auteur | Message |
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Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 7 Mar 2010 - 11:27 | |
| Aureane avait longuement hésité avant de se rendre à Diantra pour les festivités. Elle travaillait à Erac comme serveuse, depuis quelques mois déjà et avait perdu tout contact avec Garemas, celui qui lui avait permis de fuir la guerre civile. Sa vie était monotone là-bas, et elle n'avait réussi à lier connaissance avec personne. Son métier d'écrivain public était loin derrière elle, quant aux enluminures, elle n'avait pas eu l'occasion d'en faire depuis la dernière qu'elle avait offerte comme porte-bonheur. A présent, la jeune fille avait deux buts : mettre un peu d'argent de côté pour cesser de vivre au jour le jour et retourner un jour dans son village pour savoir comment se portait sa famille. Pour l'instant, l'un comme l'autre restait du domaine du rêve.
Puis l'annonce du grand tournoi royal était arrivée dans la petite taverne miteuse où elle travaillait. Les festivités de Diantra avaient fort intéressé la clientèle et même la jeune fille avait fini par avoir envie d'aller voir par elle-même ! Sauf qu'il n'y fallait pas compter, elle avait trop besoin d'argent pour ne pas travailler quelques jours le temps d'aller assister à tout cela. Pourtant, lorsque les propriétaires de la taverne annoncèrent qu'ils fermaient le temps d'aller voir les festivités, elle n'eut plus vraiment le choix, à moins de vouloir se retrouver à la rue... Elle les suivit donc jusqu'à la capitale où ils la laissèrent pour aller assister au tournoi. De son côté, Aureane était décidée à retenter sa chance comme écrivain public.
Les rues étaient en liesse, le va-et-vient incessant et la jeune fille fut soulagée de voir que, comme souvent dans ce genre de grandes fêtes, le peuple était bien traité, ayant la possibilité de se nourrir gratuitement ici et là. Au moins, elle ne mourrait pas de faim. De même, le monde dans les rues à toute heure lui éviterait de se retrouver seule au beau milieu de la nuit si elle ne trouvait pas de chambre à un prix en accord avec ses faibles moyens. La foule la rassurait, au final, car elle y passait facilement inaperçue.
Après avoir un peu flâné au milieu des artisans, musiciens et amuseurs de rues de toute sorte, Aureane finit par s'installer sur les marches d'un grand bâtiment, entre un jongleur et un stand de jeux divers et variés. Qui aurait besoin d'un écrivain public dans une telle ambiance ? Elle l'ignorait, mais elle n'avait pas mieux à proposer pour gagner sa vie, alors... Ouvrant sa sacoche, elle sortit une planchette de bois qu'elle posa sur ses genoux, un flacon d'encre et une plume. Au bout d'une heure, voyant que les badauds ne lui prêtaient pas un regard, elle eut une nouvelle idée.
En passant devant la lice, une heure plus tôt, la jeune fille avait regardé les chevaliers parader sur leur destrier, arborant leurs couleurs fièrement... Elle allait créer de petites enluminures les représentant et tenter de les vendre. Rangeant son matériel, elle repartit pour le tournoi et alla du côté des tentes des jouteurs, dans l'idée de faire quelques croquis. Si son idée ne marchait pas, tant pis, au moins, elle aurait été heureuse de pouvoir prendre le temps de dessiner un peu. Elle aurait bien le temps de retourner s'asseoir sur des marches froides en attendant des clients qui ne venaient pas !
Sa sacoche en bandoulière, sa tablette supportant un parchemin dans une main et une mine de plomb dans l'autre, Aureane déambulait entre les tentes, dessinant avec un plaisir évident l'armure de l'un, le blason de l'autre. Cimiers, lances, cottes d'arme, chaque détail était reproduit fidèlement. Elle agissait discrètement, marchant au milieu des écuyers, et artisans, mais restant à l'écart car elle ne voulait déranger personne. De toute façon, on ne faisait pas vraiment attention à une jeune fille déambulant ainsi, vêtue simplement d'une robe au bleu délavé, d'une grande cape, les cheveux maintenus par une longue tresse, il y en avait beaucoup d'autres comme elle, dans le peuple. On la remarquait davantage quand elle relevait ses grands yeux bleus, seulement, elle était trop concentrée sur son travail pur dévisager quiconque : quand elle travaillait, elle était dans sa bulle, ne faisant guère attention à autre chose qu'au modèle qu'elle reproduisait.
Se déplaçant non loin d'une nouvelle tente, elle entreprit de croquer rapidement un nouveau chevalier, s'attardant sur ses couleurs qu'elle notait en regard du dessin à la mine de plomb. Un jeune homme qui semblait avoir son âge, chevalier d'Ysari, elle l'avait entendu dire par un passant. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 7 Mar 2010 - 13:54 | |
| Nicolaï arpentait les rues pleines de marchands. Le Grand Tournois Royal de Diantra attirait une foule immense dans laquelle Nicolaï se perdait un peut. Tous les étals se ressemblaient. Plus ou moins. Le jeune seigneur de Dyriet avait profité d’une accalmie dans les nombreuses joutes pour faire un tour dans ce marché improvisé. De tout le royaume, des gens de tous types venaient vendre des marchandises. Certaines qu’il jugeait assez insolites, d’autres lui étaient communes. Il y avait absolument de tout. On pouvait trouver ici tout se que l’on voulait à tout les prix possible.
Nicolaï avait dépensé quelques ducats pour acheter des livres. Six livres de seconde mains qui allaient meubler sa bibliothèque à Dyriet. Secrètement, le jeune homme rêvait de restaurer la bibliothèque du manoir que lui avait offert Harnyll de Hetalia lorsqu’il était devenu chevalier d’Ysari. Comme tout le reste du petit domaine, la bibliothèque avait été entièrement vidée de tout se qui pouvait s’y trouver. Les livres avaient été soit brûlé soit revendu.
Les quelques ouvrages acheté par Nicolaï n’étaient pas des plus passionnants, mais il s’agissait de grand classique. De plus, leur prix dérisoire et leur état acceptable avait convaincu Nicolaï de les acheter. La poigné de ducat qu’il avait mis dans ces ouvrages n’étaient de toute façon pas destiné à la reconstruction de Dyriet. Pour ce genre de situation, le jeune chevalier mettait de côté une toute petite partie de l’argent que lui versait mensuellement Harnyll pour son rôle de chevalier. Le reste partait dans l’achat de nourriture pour les quelques personnes qu’il avait convaincu de remettre Dyriet en état et dans l’achat de matériel pour cette tâche titanesque.
Nicolaï cherchait également quelqu’un.
Pas une personne en particulier, mais quelqu’un qui pourrait l’aider. Lorsqu’il était devenu l’écuyer de Gregor, il avait eu droit à une série de leçons. Mais malgré cela éducation, Nicolaï avait souvent des difficultés à lire et à écrire. Dans sa position, il ne pouvait pas se permettre de mal comprendre un missive ou de renvoyer un message incompréhensible. Il fallait quelqu’un qui puisse l’aider à ce sujet et l’aider à progresser dans la lecture et l’écriture. De plus, il lui faudrait un jour ou l’autre une personne pour s’occuper de la bibliothèque. Autant qu’il ait dans cette tâche une personne qu’il connaissait déjà.
Il y avait de nombreux écrivains publics qui avaient établit un étal sur le marché. Peut-être l’un d’entre eux se laisserai-t-il convaincre de partir vivre à Dyriet. Il avait proposé à deux personnes qui lui avaient rit au nez. En effet, Nicolaï ne pouvait pas se permettre pour l’instant de verser autre chose qu’un salaire symbolique, le gîte et le couvert. Pourtant, il lui fallait trouver quelqu’un pendant ce tournois. Ses obligations et la reconstruction du manoir le forcerait certainement à rester un long moment à Dyriet. Il préférait que les choses soient prête avant.
Nicolaï tourna dans une rue plus petite où beaucoup moins de personnes se trouvaient. Par rapport à la grosse artère qu’il venait de quitter, cette rue était déserte.
Mais au bout de quelques heures d’errances et de refus de la part des hommes à qui il avait demandé, il décida de rentré à sa tente. Celle-ci était plantée au milieu de celle des autres chevaliers. C’était l’un des rares objets qu’il avait récupéré du précédent propriétaire de Dyriet. En effet, ceux qui avaient pillé le fief avait laissé la tente. Elle était invendable car marquée des armoiries de son propriétaire. Pour le tournoi, il avait réussi à modifier les armoiries. Mais par endroit on voyait encore le tissu rouge qui jurait terriblement avec le dragon azur sur fond blanc. Un moment, il s’arrêta pour regarder cette tente. Elle était vraiment horrible et il faudrait qu’il passe du temps à
D’un coup d’œil, Nicolaï la repéra. Elle était debout au milieu du chemin. Ses vêtements étaient simples et sans fioritures. Visiblement, elle n’avait bas beaucoup de moyens. Cela se voyait au fait qu’elle n’est pas dresser de stand et écrivait sur une planchette, mais aussi à la teinte délavée de ses vêtements et à leur usure. Pourtant, malgré ces habits assez simple, il se dégageait d’elle une certaine grâce et une certaine beauté. Ses chevaux châtains étaient rassemblés en une tresse. Elle était en train d’utiliser une plume pour gratter la surface d’un parchemin. Elle semblait entièrement absorbée par son travail et personne ne faisait attention à elle.
Elle était peut être écrivain publique ? Se qu’elle venait faire ici était un mystère pour le jeune homme. Les chevaliers avaient leurs propres scribes ou savaient parfaitement écrire seuls. C’était peut-être l’occasion qu’il attendait. Si elle cherchait un employeur, elle pourrait peut-être venir avec lui à Dyriet.
Tentant sa chance, Nicolaï s’approcha d’elle.
La jeune femme leva les yeux vers lui. Nicolaï se fit la remarque que ses vêtements mettaient parfaitement en valeur ses yeux. La jeune femme face à lui n’était peut-être pas la plus grande beauté du royaume, mais elle n’était pas laide non plus. Ses traits harmonieux étaient d’ailleurs plutôt agréables à regarder.
Il ne savait pas vraiment par où commencer entamer la conversation lorsqu’il aperçut des enluminures qui dépassaient de sa sacoche d’écrivain. Ces enluminures représentaient des blasons de chevaliers qui participaient au tournoi ou des chevaliers eux même.
-Vos enluminures sont magnifique, dit-il un peut hésitant.
Pitoyable approche. Et pourquoi ne pas parler du temps qu’il faisait pendant qu’il y était. C’était assez minable. Il voulait lui proposer un poste. Si c’était vrai qu’il trouvait ces enluminures très belles, pourquoi ne rentrait-il pas dans le vif du sujet directement.
-Bonjour Demoiselle. Je me présente : Nicolaï KalonErc’h. J’aurais une proposition à vous soumettre. Je cherche quelqu’un pour un emploi. Quelqu’un qui sache lire, écrire et qui aime les livres.
Nicolaï n’attendit pas qu’elle parle. Il fallait qu’il vide entièrement son sac maintenant ou il risquait de ne pas pouvoir le faire par la suite.
-Je ne suis pas un grand seigneur et pour le moment, je n’ais pas énormément d’argent. Mais si vous acceptez, je pourrais vous dédommager. En plus de cela, vous seriez nourrie et logée.
Il attendait une réponse à présent. Inutile qu’il donne tout les détails maintenant. Si elle acceptait, il pourrait d’avantage parler avec elle des conditions de travail et de se qu’il attendait d’elle. Mais il fallait déjà qu’il sache si elle acceptait sa proposition ou non. |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 7 Mar 2010 - 14:35 | |
| Aureane esquissait à présent le dragon azur lorsque quelqu'un s'approcha d'elle, la faisant sursauter. Oh. Le chevalier dont elle dessinait les armoiries. Elle eut un instant de panique en songeant que peut-être, il venait la chasser de là en se demandait ce qu'elle faisait à observer ses affaires. Puis elle vit qu'il avait l'air un peu hésitant et elle se calma un peu, attendant tout de même avec une certaine anxiété qu'il dise quelque chose. Il semblait ne pas savoir quoi dire et ce n'était pas elle, à deux doigts de s'enfuir, qui allait l'aider. le regard du jeune homme dévia sur sa sacoche d'où dépassaient les planches d'enluminures qui lui servaient de modèle montrant ce qu'elle était capable de faire.
" Vos enluminures sont magnifiques. "
Les compliments avaient le don de la troubler, aussi elle esquissa un léger sourire en rougissant, fuyant son regard, avant de reprendre un peu le dessus sur sa timidité pour murmurer un "merci" à la limite de l'audible. Replaçant correctement son travail dans sa sacoche pour se donner un semblant de contenance, elle lui jeta un coup d'œil inquiet quand il se remit à lui parler. Elle s'était attendu, à ce qu'il s'éloigne. Qu'est-ce qu'un chevalier pouvait bien avoir à raconter à une jeune fille comme elle ? ... Il lui proposait un travail ? Le dévisageant un bref instant sous le coup de la surprise, ne sachant trop comment réagir, elle eut néanmoins un nouveau sourire quand il parla de livres. Elle avait rarement eu l'occasion d'en avoir entre les mains. Quant à en posséder... Il ne fallait pas rêver ! Oui, elle aimait les ouvrages reliés en cuir épais qui contaient mille et une histoires sans doute passionnantes ! Il avait attiré réellement son attention et elle écouta la suite avec intérêt. Quant il eut terminé, elle se rendit compte que c'était à elle de répondre.
" Euh... "
Discuter avec un inconnu était toujours une épreuve pour elle, mais cete fois, elle se devait d'aller jusqu'au bout. La jeune fille se mordit la lèvre, gênée. Si lui se trouvait peu fortuné pour un chevalier, elle, elle voyait un noble seigneur devant elle. Qu'il lui propose un travail, qui plus est en rapport avec son métier relevait du miracle. C'était trop beau pour être vrai... Mais dans la situation où elle se trouvait, il n'y avait plus de place pour la méfiance et l'hésitation. Si elle continuait comme ça, elle allait passer les jours de fêtes à la rue et même si les festivités la rassurait un peu, elle n'en avait aucune envie. Aussi, elle finit par hocher la tête d'un air un peu tendu, osant le regarder à nouveau.
" J'accepte, messire. "
Et avec plaisir, même si sa timidité l'empêchait d'exprimer clairement sa joie. Et son soulagement. Un poste fixe en lien avec son métier était une bénédiction. Puis, osant reprendre la parole, elle ajouta doucement :
" En quoi... consiste ce travail ? Je suis écrivain public.. je sais calligraphier et enluminer, messire. "
Visiblement, elle n'était pas très douée pour vendre ses talents, disant cela en baissant les yeux, comme si elle s'en excusait. Prenant tout à coup conscience qu'elle ne s'était pas présentée et que c'était de la dernière impolitesse, surtout que lui l'avait fait, elle reprit précipitamment en rougissant :
" Je m'appelle Aureane Eldon, messire. "
Et toujours un "messire" en fin de phrase, tant elle était impressionnée, parce qu'elle n'en revenait toujours pas qu'un chevalier s'adresse à elle. "Tiens toi loin des nobles", lui avait toujours dit sa famille. On ne se mêlait pas à la haute société à moins de vouloir récolter des ennuis. De fait, dans son petit village, la question en se posait pas du tout. Aucune personne un tant soit peu fortunée, ne s'y arrêtait. Même le seigneur du coin semblait les oublier... Cette époque lui paraissait lointaine, à présent. Là voilà qui se retrouvait non loin d'une lice à parler à un chevalier ! Elle essayait de faire bonne figure, mais elle n'en menait pas large, visiblement nerveuse à l'idée de faire un faux pas. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 7 Mar 2010 - 19:12 | |
| La jeune femme semblait gênée de parler avec lui. Elle ne parlait pas très fort et baissait les yeux lorsqu’elle le faisait. Comme si elle s’excusait d’être là et de lui parler. Comme si il l’intimidait. Nicolaï se mit alors une gifle mentale. Bien entendu qu’il pouvait l’intimider. Il était un chevalier, il portait son épée au côté et son tabard. Elle était en train de regarder sa tente lorsqu’il l’avait abordé et avait dut avoir un peut peur de lui.
Les « messires » qu’elle rajoutait à chaque fois qu’elle lui parlait agaçaient un peut Nicolaï qui aurait largement préféré qu’elle lui parle comme elle le ferait avec n’importe qui. Mais il ne lui avait pas dit qu’il n’aimait pas le titre de sir. Impossible qu’elle puisse le deviner.
" En quoi... consiste ce travail ? Je suis écrivain public.. je sais calligraphier et enluminer, messire. "
Elle était décidément très timide. Nicolaï ne lui en tenait pas rigueur. C’était un trait de caractère qu’elle devait toujours avoir eu. De plus, elle ne le connaissait pas. Il n’y avait aucune raison qu’elle se montre très directe en face de lui. Après tout, il était chevalier. Membre d’une certaine noblesse et, même s’il se considérait comme très proche du peuple du royaume, il était bien trop intelligent pour ignorer que se n’était pas le cas de nombreux autres chevaliers et seigneurs fieffés.
" Je m'appelle Aureane Eldon, messire. "
-C’est un fort joli prénom que vous avez demoiselle Auréane.
Nicolaï lui accorda un sourire qui se voulait rassurant. Il n’avait aucune intention de la manger. Il préférait qu’elle n’ait pas peur de lui et qu’elle lui face confiance. Mais ce genre de chose peut prendre du temps. D’autant plus de temps qu’il faudrait à Auréane dépasser les barrières de sa timidité pour cela. Se n’était pas pour demain, mais Nicolaï savait se montrer patient. Lui-même n’accordait pas sa confiance comme cela. Il la donnait pourtant à cette jeune femme pour une raison simple. Elle semblait trop heureuse de cette offre d’emplois ainsi. Elle semblait en avoir trop besoin. Elle ne le trahirait pas car cela signifierait qu’elle pourrait perdre cette chance qui lui était donnée. Nicolaï pouvait donc être tranquille sur ce point.
-Demoiselle Auréane. Il y a plusieurs raisons qui me poussent à vous proposer de vous engager mais…
Nicolaï regarda autour de lui. Il y avait beaucoup de personnes ici. Des personnes qui pourraient le juger et faire tourner la rumeur comme quoi le nouveau seigneur de Dyriet était illettré. Bien entendu, c’était faux. Nicolaï avait juste des difficultés dans ce domaine. Mais une fois la rumeur lancée, il ne pourrait plus rien faire pour l’arrêter et il était plus facile d’arrêter une armée de nain que de faire taire ce genre de ragot. Nicolaï ne pouvait se permettre qu’une telle rumeur se répande sur lui. Si c’était le cas, il deviendrait la risée de tout le royaume. Harnyll ne devait jamais apprendre que celui qu’il avait mis à la tête de Dyriet devait se concentrer à chaque fois durant un bon quart d’heure pour lire les missives qu’il lui envoyait et cela pour ne pas forcément en comprendre tout le sens.
Jusque là, Nicolaï était parvenu à donner le change. Mais il ne pourrait plus continuer bien longtemps. Il lui fallait quelqu’un comme Auréane pour l’aider à sortir de ce mauvais pas.
Il s’approcha un peut plus d’Auréane. Suffisamment loin pour qu’elle ne se méprenne pas sur ses intention, mais assez prêt pour être entendu d’elle seule.
-J’ai d’importantes difficultés à lire et à écrire. J’aimerais que vous m’aidiez. En m’apprenant et en étant ma secrétaire.
Il s’éloigna à nouveau d’elle. Il lui avait dit se qui devait rester secret. L’autre raison qui faisait qu’il désirait engager la jeune femme n’était pas un secret et n’avait aucune raison de l’être.
-Ensuite, mon fief est en ruine. Après l’avoir reconstruit, j’ai bien l’intention de regarnir sa bibliothèque. J’aimerais alors que vous vous en occupiez. Que vous soyez la bibliothécaire du manoir de Dyriet. Si vous souhaitez remplire la bibliothèque de vos créations ou embellir certains volume, se sera avec joie que j’accepterais.
Nicolaï laissa passer un instant. qu’allait donc faire la jeune femme ? Se moquer de lui parce qu’il était noble et incapable d’écrire, comme le plus miséreux paysan du royaume ? C’était l’instant de vérité. Il allait pouvoir savoir si oui ou non il pourrait faire confiance à Auréane.
-Si vous me faisiez la bonne grâce d’accepter, vous feriez de moi votre obligé demoiselle, dit Nicolaï en s’inclinant légèrement devant elle.
Il se redressa ensuite lentement pour faire à nouveau face à Auréane. Il cherchait à la regarder dans les yeux. A trouver son regard en priant pour qu’elle accepte.
Il prenait un risque important, mais ne pouvait se permettre d’attendre plus longtemps ou de se lancer dans des boniment sans intérêts. Autant dévoiler immédiatement le pot au rose et être fixé tout de suite sur la personne qui se tenait en face de lui. |
| | | Aureane KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 7 Mar 2010 - 22:04 | |
| Le compliment sur son prénom fit à nouveau s'empourprer Aureane qui fixa à nouveau ses chaussures en attendant que Nicolaï poursuive. Elle releva la tête lorsqu'il se remit à parler, curieuse malgré tout de savoir ce qu'il avait à lui proposer. A partir du moment où il avait parlé de livres, de toute manière, elle était déjà prête à le suivre au bout du monde...
Cependant, le fait qu'il baisse le ton et regarde autour de lui l'inquiéta quelque peu. Que voulait-il lui dire, au juste ? Malgré les précautions du jeune homme pour ne pas l'effrayer, elle eut un léger mouvement de recul quand il se rapprocha d'elle. Travailler dans une taverne apprenait à savoir se dégager rapidement au moindre risque. Elle avait déjà eu assez de soucis comme cela et elle était devenue encore plus craintive qu'elle avait pu l'être avant d'arriver en ville. Sauf qu'elle se rappela qu'elle avait affaire à un chevalier, pas au premier ivrogne venu. Elle était sans cesse sur le qui-vive, ce n'était pas difficile de s'en rendre compte, mais elle se calma néanmoins assez pour écouter la suite.
Quand il lui avoua avoir des difficultés à lire et écrire, elle lui jeta un coup d'œil étonné, quoique nullement moqueur. Surprise, car pour ce qu'elle en savait, tous les nobles avaient reçu une éducation poussée. C'était d'ailleurs ce qui les différenciait du petit peuple, avec l'argent qu'ils possédaient. Si elle-même savait lire et écrire, elle était restée une exception dans son village. En tous cas, elle ne risquait pas de rire de lui, d'abord parce qu'il l'impressionnait bien trop pour ça - il aurait bien pu faire n'importe quoi qu'elle n'aurait pas osé en rire - ensuite parce qu'elle ne voyait pas là matière à se moquer, tout simplement. Reconnaitre ses faiblesses et chercher à y remédier reflétait plutôt un certain courage, à son avis. Il montait dans son estime plus qu'il ne baissait, c'était certain.
Elle hocha légèrement la tête pour lui montrer qu'elle avait compris, le regardant pour la première fois réellement en face. Non, elle ne dirait rien, elle saurait garder le secret. Il pouvait lui faire confiance. On l'appréciait pour ça, à l'époque où elle exerçait encore son métier. Peu bavarde - et encore, c'était un euphémisme, elle ne risquait pas de laisser échapper quoi que ce soit sur ce qu'on lui avait demandé de lire ou d'écrire. Elle n'avait jamais appris les lettres à quiconque, tout simplement parce que dans son entourage, personne n'en voyait vraiment l'intérêt : elle était là pour se charger des rares courriers reçus ou envoyés, ça suffisait amplement à la communauté. Ce serait donc la première fois qu'elle tenterait d'enseigner, mais elle était prête à essayer de bon cœur.
Aureane écouta la suite, son visage s'éclairant tout à coup à la mention d'une bibliothèque. Quant le jeune homme lui proposa de s'en occuper un sourire illumina son visage faisant s'envoler toute trace de timidité. Elle avait l'impression qu'il lui dépeignait un rêve ! Le fait qu'il ait mentionné un fief en ruine ne la décourageait nullement, bien au contraire. D'une certaine façon, cela l'effrayait moins que de devoir être confrontée à une richesse étourdissante. Non, l'idée des livres suffisait amplement à lui faire tourner la tête ! Une bibliothèque... c'était encore plus fabuleux !
Toutefois, la jeune fille retrouva sa réserve habituelle lorsque Nicolaï s'inclina devant elle. La pauvre ne savait plus où se mettre, intimidée par la courtoisie du chevalier. Qu'on puisse s'incliner devant elle la troublait beaucoup. Un petit sourire timide aux lèvres, elle finit par oser le regarder à nouveau et hocha la tête légèrement pour donner son accord.
" J'accepte, avec plaisir, messire. "
Tout de même, elle se devait d'être honnête, et elle ajouta, un peu inquiète :
" Mais je n'ai jamais fait ce genre de travail... j'espère ne pas vous décevoir. "
Non, elle ne voulait pas qu'il ait de désillusion. Elle qui voyait les nobles comme étant des gens hautains et souvent méprisants des petites gens, elle le trouvait franc dans sa façon de se comporter et pour cela, espérait être à la hauteur de ce qu'il lui demandait. Quelques soient ses soucis avec son fief, il semblait tacher de s'en sortir et elle était prête à l'aider. elle n'avait même pas demandé combien elle serait payée... De toute façon, nourrie et logée avec des livres... le salaire pouvait bien être dérisoire, elle trouverait bien le moyen d'être heureuse. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle n'était pas en train de se faire escroquer d'une manière ou d'une autre, mais en même temps, elle avait trop peu à perdre pour craindre quoi que ce soit.
Estimant que l'accord était passé, la jeune fille rangea soigneusement son matériel à dessin dans sa sacoche, attendant patiemment que Nicolaï annonce la suite des événements.
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| | | Nicolaï KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Lun 8 Mar 2010 - 19:49 | |
| " J'accepte, avec plaisir, messire. "
Ces quelques mots, plus murmuré que vraiment articulé firent un bien fou à Nicolaï.
" Mais je n'ai jamais fait ce genre de travail... j'espère ne pas vous décevoir. "
Nicolaï comprenait les réticence qu’elle pouvait avoir ainsi que son envie de bien faire. Il ne lui demandait rien de plus que de faire de son mieux. Se serait certainement bien assez car malgré son apparence fragile et timide, il devinait qu’Auréane dissimulait en elle une certaine force. Une force dont elle n’avait peut-être pas conscience mais qui aurait put lui faire déplacer des montagnes.
« Demoiselle Auréane, dit-il calmement avec un sourire. Ceci est mon tout premier tournois. Je n’ais jamais participer à une joute avant ceci et je vais être confronté à un chevalier que la rumeur prétend très bon jouteur. Sur le papier, mes chances sont faible de parvenir à gagner. Alors ne vous faite pas de soucis si se que vous faite n’ait pas parfait. S’il y a une personne ici qui ne vous en tiendra pas rigueur, sachez qu’elle se trouve en face de vous. Je ne vous demande rien de plus que de faire de votre mieux. »
Nicolaï était heureux de l’entendre accepter la proposition qu’il lui faisait. Il fut aussi heureux de la voir sourire. Premièrement parce que cela signifiait qu’elle se sentait plus à l’aise avec lui et deuxièmement parce qu’elle avait vraiment un sourire radieux. Mais cette foix-ci, il se garda de lui en faire la remarque. A chaque fois qu’il lui faisait un compliment, Auréane semblait prise d’un accès de timidité. Maintenant qu’elle semblait à l’aise avec lui, Nicolaï n’avait pas l’intention de retourner en arrière.
Elle semblait aux anges. Cela rassura Nicolaï. La jeune femme qu’il venait de trouver aimait vraiment les livres. Elle en prendrait donc le plus grand soin. Le fait que Dyriet soit en ruine ne paressait pas l’effrayer un seul instant. Bien au contraire. Elle semblait même très excitée par la perspective de tout reprendre à zéro. L’autre sujet de satisfaction pour Nicolaï était qu’elle n’avait même pas tenue à discuter de son salaire. Il ne pouvait pas lui offrir grand-chose tant que le fief n’était pas reconstruit et que la majeure partie de l’argent devait partir dans la reconstruction. Mais cela ne semblait pas la déranger. Elle était prête à partir à le suivre au bout du monde pour peut qu’elle puisse s’occuper des ouvrages qui garniraient un jour la bibliothèque de Dyriet.
Auréane semblait penser que le marché était conclut entre eux et avait rapidement ranger son nécessaire de dessin pour attendre qu’il lui annonce se qu’il attendait d’elle. Nicolaï se demanda furtivement si elle n’avait pas quelqu’un à prévenir ou des affaires à récupérer, mais il serait toujours temps de poser ses questions avant leur départ. Pour le moment, il avait quelque chose pour la jeune femme.
« Suivez moi, demanda-t-il tranquillement avant de pénétrer dans sa tente. »
Celle-ci était plus que spartiate. Il n’y avait pas de meubles comme certains chevaliers en emportaient parfois avec eux. Pour tout matelas, il avait une très grande couverture assez épaisse qui couvrait le sols. Son équipement qu’il n’avait pas encore revêtu entièrement car l’occasion ne s’était pas présentée reposait par terre, soigneusement organisé. Un simple petit coffre se trouvait à l’emplacement ou le jeune homme mettait sa tête.
L’impression de vide était d’autant plus grande que la tente était relativement spacieuse. Ils n’avaient aucune difficulté à se tenir tout deux debout à l’intérieure. En fait, cette tente était beaucoup trop grande au goût de Nicolaï pour le peut d’affaires qu’il avait à y mettre.
Le jeune homme s’approcha du coffre et, tirant une clé de fer d’une poche cachée dans son vêtement il ouvrit le cadenas qui la fermait. Dedans se trouvaient tout se qu’il avait put récupérer de Dyriet. Il avait fait un très bref séjour dans le manoir avant de gagner Diantra avec Harnyll. Pas le temps de lancer les travaux ni de faire vraiment le tour des lieux. Mais assez longtemps pour avoir put récupérer tout se que les pillards avaient oublié de prendre avec eux. Il restait peut-être encore quelques objets, mais c’est tout se qu’il avait réussi à dénicher pour le moment.
Il y avait également une ou deux tenues qu’il avait réussi à récupérer à Arcani avant de devoir partir. Mais somme toute, rien de vraiment précieux.
Il sortit du coffre plusieurs objets d’apparences assez vétustes.
« Tenez Auréane. Se sont les premier livres que je vais vous confier, dit-il en lui tendant les ouvrages ainsi que le sac où il avait ranger les ouvrages acheté il y a peut sur le marcher. Vous tenez entre vos mains la totalité de la bibliothèque de Dyriet. »
Puis, il jeta un coup d’œil critique à la couche qui occupait le centre de la tente.
« Ma tente vous est ouverte. Si vous préférez dormir dans une auberge, libre à vous. Mais je ne pourrais malheureusement pas vous payer de chambre. Vous pouvez dormir ici. Dans ce cas, vous prendrez la couche. Je m’installerais un peut plus loin. Vous n'avez pas a avoir peur, je ne vous toucherais pas.»
Il laissa passer un moment.
« Bon. Avez-vous des affaires à récupérer quelque part ? Comme vous pouvez le voir, se n’est pas la place qui manque ici. Y a-t-il quelqu’un que vous vouliez prévenir de votre départ ? Vous risquez d’être partie longtemps. Peut-être même ferez vous votre vie à Dyriet. Voulez vous prévenir quelqu’un ? Ou une suggestion à me faire ? Vous pouvez parler avec franchise. Je ne m’en offusquerais pas. Bien au contraire.» |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mar 9 Mar 2010 - 13:51 | |
| Aureane eut un petit sourire soulagé, quoiqu’incertain lorsque le chevalier annonça qu’il se contenterait de lui demander de faire de son mieux. Sur ce plan là, il pouvait lui faire confiance, elle agirait aussi bien qu’elle le pouvait. Il avait l’air heureux qu’elle accepte et elle espéra ne pas avoir fait de mauvais choix. Après tout, elle ne le connaissait que depuis quelques minutes à peine et c’était la première fois qu’elle côtoyait réellement un noble, ou du moins qu’elle allait le faire sur un long terme.
La jeune fille finit par suivre Nicolaï dans la tente, regardant autour d’elle aussi discrètement que possible pour quelqu’un qui mettait un point d’honneur à rester poli tout en étant véritablement curieux. C’était la première fois qu’elle rentrait dans la tente d’un chevalier, elle n’avait donc aucun point de comparaison, mais il fallait reconnaître que celle-ci faisait tout de même très vide. La couverture qui servait de couche ne devait pas permettre un sommeil très confortable. Mais quel que soit la pauvreté du mobilier, Aureane était habituée à tellement peu qu’elle ne fut pas choquée. Au pire trouva-t-elle cela étrange pour un noble, mais il l’avait déjà prévenu, aussi ne dit-elle rien.
Elle le regarda ouvrir le coffre qui était l’unique mobilier et attendit patiemment, en réfrénant sa curiosité, qu’il s’intéresse à nouveau à elle. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il sortit plusieurs ouvrages ! Les prenant timidement, elle laissa courir ses doigts fins sur le cuir un léger sourire aux lèvres. Elle se mit à murmurer les deux premiers titres qu’elle avait sous les yeux :
" Estoire de Miradelphia… Li gieus de Marozia et Merlin … "
Des mots anciens, de grands classiques. Elle en avait entendu parler mais c’était la première fois qu’elle en voyait un exemplaire. C’était tout simplement magique ! Que ce soient les seuls ouvrages de la bibliothèque ne changeait rien au plaisir qu’elle avait à s’imaginer un jour les feuilleter. Un jour, car il n’était pas temps, même si elle en mourait d’envie !
D’autant que le jeune homme s’était remit à parler, cette fois de questions pratiques. Elle ouvrit de grands yeux quand il lui proposa de prendre la "couche" et elle secoua la tête, gênée de se récrier, mais ne pouvant le laisser poursuivre dans cette idée :
" Pardonnez-moi messire, mais je ne saurais accepter, je ne tiens pas à me retrouver pendue haut-et-court pour avoir manqué de respect à un noble. "
Bon, elle exagérait peut-être un peu, mais elle n’allait pas le laisser dormir par terre ! Enfin, c’était absurde ! Elle ne comprenait toujours pas qu’il puisse la traiter ainsi, comme une égale : c’était tout simplement stupéfiant ! Il était plein de prévenance avec elle, agréable, mais très déroutant. Elle hésita un instant. Elle pouvait dire qu’elle irait à l’auberge, seulement, ce serait faux, étant donné qu’elle n’avait pas davantage les moyens que lui de payer une chambre et qu’elles étaient probablement déjà toutes réservées à cause de l’affluence engendrée par le tournoi. Elle n’avait vraiment pas envie de passer la nuit dehors, à la merci du premier venu, si elle pouvait l’éviter. Bien-sûr, elle ne connaissait pas vraiment Nicolaï, mais elle n’avait pas trop le choix et puis lui paraissait honnête… Elle finit par se décider et suggéra timidement :
" Si vous me permettez, j’irai chercher de la paille, de quoi constituer deux paillasses acceptables. "
Voilà qui serait bien mieux, beaucoup plus confortable. Et puis ça ne la changerait pas beaucoup de ses habitudes : elle avait passé son enfance à dormir sur de la paille, et en plus, ça tenait plutôt chaud. Bien sûr, il faudrait faire attention aux chandelles, mais si le jeune homme n'avait pas les moyens de se payer un lit, elle doutait qu'il illumine la tente la nuit venue pour le seul plaisir.
Elle avait redéposé les livres dans le coffre, craignant de les abimer, pendant que Nicolaï reprenait en lui demandant si elle devait régler quelque chose. Lorsqu’elle se retourna, elle s’efforçait de garder une expression neutre pour éviter d’avoir l’air à la fois gêné, mal à l’aise… mais elle pouvait difficilement éviter de laisser transparaitre une pointe de tristesse. Baissant les yeux, elle répondit simplement en secouant légèrement la tête :
" Non. Je n’ai que ce que j’ai avec moi... et personne à prévenir. "
Ce n'était plus qu'un murmure. A la rigueur, lorsque le tournoi serait terminé, elle pourrait toujours donner sa démission au couple de taverniers qui l’avait embauchée. Elle préférait attendre de voir comment se déroulaient les prochains jours au service du chevalier avant d’aller le leur annoncer. De toute façon, même si elle ne le faisait pas, ils repartiraient sans se poser de question : ce n’était pas les serveuses qui manquaient… Aureane regarda autour d’elle, cherchant à se raccrocher à quelque chose qui pourrait lui éviter de penser à sa famille et aux raisons qui l’avaient poussée à se retrouver aussi seule.
Faisant un effort pour oser s'exprimer, elle demanda finalement doucement :
" Que puis-je faire pour vous aider, à présent ? "
Autant qu'elle se rende utile si elle n'avait rien à faire : elle n'aimait pas rester oisive. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mar 9 Mar 2010 - 17:55 | |
| " Pardonnez-moi messire, mais je ne saurais accepter, je ne tiens pas à me retrouver pendue haut-et-court pour avoir manqué de respect à un noble. "
Nicolaï ne put s’empêcher de soupirer en entendant la jeune femme prononcer ces paroles. Bon sang, les nobles étaient si terrible que cela ? La jeune femme était une vraie personne. Avec une vraie vie. Se n’était pas une serpillière. Décidément, il allait vraiment falloir qu’il mette ce poing au clair avec elle. Timide ou pas, il se sentait mal à l’aise de la voir s’aplatir toujours ainsi devant lui mettant en avant le fait qu’il était noble et elle issue du peuple.
En plus, deux choses rendaient le scénario dont elle parlait improbable. Premièrement, personne ne pensait qu’une jeune femme qui devait peser quarante kilos toute mouillée et qui semblait pouvoir se briser en deux au moindre coup de vent serait suffisamment forte pour imposer à un chevalier de dormir par terre pour prendre la couverture pour elle seule. En plus, c’était lui qui par galanterie lui proposait cette couche. Elle ne lui manquait pas de respect en y dormant.
Mais bon tant pis.
" Si vous me permettez, j’irai chercher de la paille, de quoi constituer deux paillasses acceptables."
Voilà une idée constructive et qui en plus n’imposait pas à Auréane de rester en arrière. Nicolaï n’avait jamais dormis dans la paille et ne pouvait donc pas imaginer à quel poing cela pouvait être confortable. La jeune femme en revanche l’avait apparemment déjà fait. Il allait donc se ranger à son idée.
En revanche, elle parut gênée lorsqu’il aborda une personne à prévenir. Elle n’avait personne et rien du tout d’autre que se qu’elle portait sur elle. Nicolaï se sentit à la fois proche d’elle et triste pour elle. Lui il n’avait pas de passé, mais il avait Harnyll, Gregor et même si c’était une vraie ruine, il avait Dyriet. Auréane n’avait rien.
Nicolaï se fit la remarque intérieure de ne plus aborder le passé avec la jeune femme. Du moins, pas avant un long moment.
" Que puis-je faire pour vous aider, à présent ? "
Nicolaï se demanda vraiment se qu’elle pouvait faire. En fait, il n’y avait pas pensé un seul instant. Il avait prit les événements comme ils venaient et avait improvisé au fur et à mesure. Un projet sur le long terme : Dyriet. Un autre sur le moyen terme : regagner le manoir avec Auréane. Mais rien n’était prévu sur le court terme à l’exception de son entré en lice.
« Il y a une chose que j’aimerais beaucoup que vous fassiez Auréane. Cela m’évitera certainement beaucoup de problème pour moi dans l’avenir. »
Il laissa sa phrase en suspens un instant, cherchant les bons mots pour le dire. Mais fidèle à son habitude, il fut parfaitement directe.
« Il ne faut plus m’appeler seigneur, monseigneur ou un autre nom du genre. C’est juste Nicolaï. Nik si vous voulez, mais pas de seigneur ou autre, sa a le don de m’agacer. »
Il leva la main pour l’empêcher de dire quoi que se soit car il sentait la protestation venir.
« Se ne sera pas me manquer de respect, je vous le demande. En plus, sachez que je ne suis pas du genre à envoyer quelqu’un sur l’échafaud sans raison très grave et ne pas m’appeler seigneur est très loin d’en faire partit. Ensuite, j’aimerais beaucoup que vous vous détendiez et me considériez comme quelqu’un de normal. Je ne suis rien de plus qu’un homme qui a eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de chance. Et n’hésitez jamais à me demander quelque chose ou à me faire une remarque. »
Malgré se qu’il disait, Nicolaï affichait un air joyeux et un léger sourire aux lèvres. Il baissa enfin la main pour permettre à la jeune femme de parler et de dire se qu’elle voulait lui dire. Même s’il se doutait qu’elle allait un peut bafouiller. |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mer 10 Mar 2010 - 10:00 | |
| Aureane remarqua, non sans gêne, que sa réserve commençait à agacer le jeune homme. Seulement, elle ne voyait pas bien comment se comporter si ce n'était avec déférence. Sauf qu'il semblait mal à l'aise quand elle disait "messire". Ce n'était tout de même pas si extraordinaire ! Un chevalier, ça avait déjà mis les pieds à la cour, non ? Alors, il avait bien dû voir que n'importe qui ayant un rang inférieur au sien se comportait à peu près comme cela ! Elle mit de côté ces considérations le temps de s'interroger sur la suite des événements et crut un instant qu'il allait lui demander elle ne savait qu'elle tâche, lorsqu'il se décida à lui donner le fond de sa pensée.
L'appeler "Nik"... Un prénom, voir un diminutif ! Un bref instant, sur le coup de la surprise, elle le dévisagea avec de grands yeux avant de se reprendre et de fixer le sol, rouge de confusion. Bien qu'il semble s'y attendre, elle ne risquait pas de protester, elle était bien trop embêtée pour ça ! En clair, il lui demandait de le considérer en égal... Elle mit quelques secondes à se reprendre et finit par hocher la tête, toujours sans oser le regarder, articulant avec hésitation :
" Bien, comme vous voudrez, mess... "
Elle se mordit la langue de justesse, ce qui ne fit qu'ajouter à son malaise. L'appeler par son prénom ! Les seules personnes qui avaient eu droit à un tel traitement étaient ses frères et sœurs et les gamins du village d'où elle venait ! La situation lui paraissait totalement surréaliste.
Triturant nerveusement la bandoulière de sa sacoche, elle se fit la remarque qu'il valait mieux qu'elle s'occupe rapidement pour se changer les idées, avant de passer pour une parfaite idiote incapable d'aligner trois mots sans rougir.
" Je... "
Sans oser croiser le regard de Nicolaï, la jeune fille jeta un coup d'œil à la tente, constatant une fois de plus l'impression de vide qui en émanait. Elle avait bien envie de faire quelque chose pour arranger la situation. Pas en achetant du joli mobilier ou des tentures et la meubler à l'image des seigneurs plus riches, évidemment, mais il y avait moyen de donner une impression un peu plus chaleureuse à l'ensemble. Si seulement elle osait proposer ses idées au chevalier. Enfin, pas au chevalier, à Nicolaï, puisqu'elle devait le nommer ainsi.
" J'ai... quelques idées pour arranger la tente, si vous permettez. "
Sa façon de se comporter envers le jeune homme n'avait pas changé d'un pouce si ce n'était qu'elle n'avait pas ajouté un "messire" à la fin de la phrase, se retenant de justesse. Mais il faudrait plus que lui dire de se détendre pour qu'elle le fasse réellement ! En revanche, le fait d'évoquer ce qu'elle savait faire la mettait un peu plus à l'aise. Car elle avait appris, avec sa mère, à organiser joliment une maison malgré le manque de moyen. Elle pouvait faire de même avec cette tente, ce ne devrait pas être difficile. Elle estimait que c'était important pour garder le moral. Quand on voyait de quelle façon Nicolai parlait de ce qu'il possédait, elle sentait un certain abattement. Ce n'était pas bon pour son moral et on ne gagnait pas un tournoi si on n'y croyait pas un minimum. Or, être vainqueur signifiait s'enrichir, même elle savait que de l'argent était en jeu... Gagner amenait donc, à terme, des livres pour la bibliothèque. Donc une jolie tente équivalait à des ouvrages, logique.
Elle faisait donc ça pour la bibliothèque, pas pour lui. Non non, pas pour lui, ça aurait été trop étrange, elle le connaissait à peine. Hum... en y réfléchissant... Peut-être un peu alors. Juste parce qu'il avait l'air plein de bonne volonté. Juste pour ça.
Aureane reprit un peu d'assurance et déposa sa sacoche sur la couche, signe qu'elle avait enfin accepté l'idée de rester, se mettant à expliquer ses pensées.
" Si on tend un tissu de là... elle désigna les deux endroits, à là, on réduit l'espace. On augmentera aussi la température par la même occasion et ça évitera cette impression de... "
Elle détourna la regard, gênée. Elle aurait voulu dire "vide" mais ne voulait pas le vexer ou qu'il se sente humilié. Bon, un peu tard... Elle ne précisa pas que le tissu servant de cloison permettait normalement de dissimuler ce qu'on voulait en créant une petite pièce au fond de la tente. Dans la situation actuelle, il valait mieux garder visible le peu qu'il possédait.
" Si on place de quoi faire... deux couches ici et là... "
Elle avait aussi hésité en disant deux. Peut-être avait-il un écuyer ou quelqu'un d'autre qu'il logeait à la même enseigne, mais peut-être n'était-ce pas le cas. Elle ne voyait d'autres affaires que celles de Nicolaï et, à présent, sa propre sacoche. Restait le coffre qui contenait peut-être un ou deux chandeliers ou encore une lanterne à accrocher, l'armure qui occupait un coin...
" Je peux dénicher sans trop de mal de quoi faire un banc qui permettra de poser quelques objets, de quoi s'éclairer par exemple. Si ça ne vous dérange pas, les livres peut-être. "
Quant on avait vécu avec presque rien durant des années, on apprenait à se débrouiller. Trouver de la paille, une planche et un grand carré de tissu était à la portée du premier venu pour peu qu'il sache où chercher. Forcément, quant on n'était pas prêt à payer pour, il ne fallait pas espérer obtenir de la bonne qualité, mais il y avait moyen de faire illusion. Un seigneur, ça ne meublait pas sa tente d'un coffre et d'une couverture ! Aureane était bien décidée à arranger toute cela... pour peu qu'il lui en laisse l'occasion. Se rendant compte qu'après tout, il ne lui avait rien demandé, elle esquissa un petit sourire gêné :
" Enfin... Ce n'est qu'une proposition, mess... "
Elle se mordit encore une fois la langue en se rappelant un peu tard qu'il voulait qu'elle l'appelle par son prénom. Elle n'avait pas encore osé. En plus, elle se demandait à présent s'il n'allait pas mal prendre ses idées. D'une certaine façon, si elle faisait tout cela, elle s'imposait un peu et, s'il y avait bien une chose qui lui faisait horreur, c'était de déranger. Jouant avec l'ourlet de sa manche qu'elle fixait du regard, vu qu'elle n'avait plus la sacoche sous la main, elle attendit un peu nerveusement de voir ce qu'il allait en dire. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mer 10 Mar 2010 - 15:33 | |
| Nicolaï sourit à Auréane. Elle rougissait comme une pivoine. Elle avait d’ailleurs une manière tout à fait charmante de le faire. Mais cela non plus il ne lui dirait pas car elle semblait déjà suffisamment mal à l’aise. En rajouter aurait été totalement superflus.
Il fut ravis des efforts qu’elle faisait visiblement pour cesser de l’appeler « messire ». Cela ne devais pas être facile. Nicolaï était en position de force par rapport à elle. Il était noble et elle ne l’était pas. Cela devait être équivalent à discuter avec Harnyll pour lui. Furtivement, il se fit la remarque qu’il n’allait pas présenter tout de suite la jeune femme au baron faute de quoi elle s’enfermerais dans une grotte pour le restant de ses jours tant elle aurait été intimidée. Même si elle continuais à l’appeler « messire », elle s’arrêtait avant de prononcer entièrement le mot. C’était déjà ça. Le reste viendrait en temps voulut. Nicolaï n’avait pas l’intention de la brusquer. Elle se serait plus refermée encore.
Il l’écouta avec attention lorsqu’elle lui exposa son idée. C’était tellement simple qu’il n’y avait pas pensé par lui-même. Décidément, Auréane était une perle. Non seulement elle savait lire, écrire et aimait les livres, mais en plus de cela, elle semblait parfaitement savoir comment arranger au mieux un logis avec peut de moyen. Elle serait vraiment une bénédiction pour Dyriet.
Il ne manqua pas de remarquer qu’elle avait déposé sa sacoche sur la maigre paillasse de Nicolaï, montrant qu’elle restait ici. C’était un bon poing. Elle lui faisait suffisamment confiance pour accepter de dormir dans la tente avec lui.
Elle hésita avant de parler de deux couchettes. Elle semblait se demander si Nicolaï avait un écuyer ou quelqu’un qui l’aidait à revêtir son armure ou à s’occuper de ses armes. En fait, si ils c’étaient rencontré plus tôt, il aurait en effet fallut installé trois couches. Nicolaï avait emmené avec lui un garçon qu’il avait trouvé blottit dans l’écurie lors de sa courte visite à Dyriet. Dack, c’était son nom lui avait servit d’écuyer jusqu’à la veille au soir. En effet, il lui avait alors annoncé qu’il quittait son service pour rejoindre celui d’un autre chevalier qui le lui avait proposé. Nicolaï ne s’y était pas opposé. Après tout, il n’avait que peut à offrir et Dack avait trouvé mieux ailleurs. Alors il lui avait dit de faire comme bon lui semblait. Le garçon était partit il y a peut. Heureusement, Nicolaï s’était suffisamment entraîné pour n’avoir besoin de personne pour enfiler son armure.
« Non, juste deux couches. Nous serons seul. »
Elle semblait un peut gênée de dire qu’il n’y avait rien dans cette tente. Mais il ne fallait pas. Seul les prétentieux ou les idiots se vexaient de la vérité. Et sans fausse modestie, Nicolaï se considérait comme extérieur à ces deux catégories.
L’idée du banc était excellente. Comme l’autre idée qu’elle lui avait proposé d’ailleurs. Auréane savait se qu’il fallait faire et en réalité, c’était plutôt lui qui la gênait que l’inverse. S’il n’avais pas été là et que cette tente avait appartenu à la jeune femme, Nicolaï n’avait aucun doute. Elle l’aurait depuis longtemps transformé en un petit nid douillet que lui envierait la moitié des chevaliers du royaume.
Il se fit une nouvelle note dans la tête. Celle de tout faire pour qu’Auréane reste à son service. Elle était absolument parfaite et dépassait même tout se qu’il avait attendu d’elle pour le moment. Avec quelqu’un comme elle, Dyriet ne resterait pas une ruine bien longtemps. D’ici peut, se serait un endroit agréable. Non, il ne fallait vraiment pas qu’un autre chevalier ou un seigneur vienne lui prendre Auréane comme on lui avait prit Dack. C’était un peut égoïste de sa part, mais Nicolaï n’avait pas l’intention de partager les talents de la jeune femme avec tout se que le royaume comptait de chevaliers.
« Vos idée sont très bonne, dit-il en regardant autour de lui. Vraiment très bonne même. »
Oui, il avait eu de la chance. La même chance que celle qu’à un mendiant en découvrant dans la boue un authentique diamant. Auréane était le diamant. Qui aurait put croire qu’en aussi peut de temps, la jeune femme deviendrait plus précieuse à ses yeux que qui que se soit d’autre. Elle était bel et bien capable de déplacer des montagnes. Même si pour le moment, elle hésitait à utiliser toute ses capacité.
« Parfait. Faisons comme vous venez de le dire. Mais maintenant, c’est à moi de vous demander si vous avez besoin d’aide. Parce que c’est vous qui avec ici les bonnes idées. Pas moi. »
*Qu’est-ce que se sera lorsqu’elle pourra ordonner la bibliothèque à sa guise, se demanda intérieurement Nicolaï. *
Brièvement, il se mit à rêver qu’il gagnait ce tournois auquel Harnyll l’avait à moitié forcé à participé. Tout les chevaliers présent faisait certainement le même rêve que lui. Mais le sien venait de prendre une nouvelle dimension.
Il n’était pas encore entré en lice et n’avait en fait pas vraiment envie de le faire. Cela pour une raison très simple : pourquoi se battre. Une idée germa dans son esprit. Une idée un peut saugrenue qui ferait certainement s’enflammer les joues d’Auréane comme jamais jusqu’à présent.
« Auréane. J’ai une faveur vous demander. Voyez vous, mon métier et toute ma vie consiste à me battre. C’est d’ailleurs à une bagarre que je dois mon titre de chevalier. Que vous le croyez ou non, je fus marmiton à une époque. Enfin bref. Je vous raconterais cela plus tard si vous en avez envie. Mais voilà. Toute les fois ou je me suis battu, je l’es fait pour quelque chose. La bagarre qui a fait de moi un écuyer, c’était pour protéger une amie. Plus tard, je me suis battu pour m’entraîner. Je me suis aussi battu pour ma vie et pour mon royaume. Mais aujourd’hui, je dois me battre pour faire le spectacle. Pour le plaisir de la foule. Je n’aime pas cela. Aussi, je voulais vous demander : Accepteriez vous de me donner un foulard ou un morceau d’étoffe qui vous appartienne ? Je n’aurais alors pas l’impression de me battre pour rien. »
Nicolaï se tut et observa la jeune femme. Elle ne disait rien. Il avait sans doute été trop brusque et trop directe.
« N’hésitez pas à refuser. Après tout, je vous ai engagée pour les livres. Pas pour me supporter pendant la joute. » |
| | | Aureane KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Jeu 11 Mar 2010 - 18:32 | |
| Lorsque Nicolaï confirma qu'ils seraient seuls la jeune fille se dit que, décidément, si sa famille apprenait un jour le mode de vie qu'elle avait adopté, elle serait regardée comme une moins que rien ! Dormir à deux pas d'un inconnu, seuls sous la même tente ! Il faut dire que, à cette idée, même si elle trouvait au chevalier un air honnête et qu'il restait courtois, elle n'en menait pas large. Enfin, il serait temps le soir venu de s'inquiéter si besoin était ! Et puis, c'était toujours mieux que dormir, ou plutôt errer, dans la rue.
Aureane se détendit sensiblement lorsque le jeune homme annonça qu'il appréciait ses idées. Il avait l'air sincère, en plus... Il alla même jusqu'à lui proposer son aide et elle chercha ce qu'elle pouvait répondre. Lui demander de trainer de la paille jusqu'à la tente avec lui ? Allons donc, on ne demandait pas ça à un chevalier ! Elle devrait pouvoir se débrouiller : après tout, on l'avait élevée dans l'optique d'en faire une bonne maîtresse de maison malgré le manque de moyens, si la demeure se réduisait à une tente, ça ne changeait pas grand chose. D'accord, elle n'irait pas jusqu'à placer un bouquet de fleur au milieu pour décorer, mais il y avait moyen de garder un côté pratique tout en atténuant cette impression de vide déprimante.
Nicolaï sembla avoir tout à coup autre chose à lui demander. Il commença par lui expliquer quelle était sa vie, glissant au passage qu'il n'avait pas toujours été noble. Eh bien ça alors ! Il avait eu un parcours particulièrement atypique... et très chanceux ! En même temps, elle comprenait mieux, à présent, qu'il puisse la traiter aussi gentiment. Savoir cela la rassurait, d'une certaine façon, même si les faits étaient là : il restait un chevalier. Mais bon, ce n'était vraiment pas un de ces enfants de nobles qui n'avaient jamais rien connu d'autre que la soie, les dentelles et qui avaient pour tout jeu la joie de massacrer son prochain sur une lice en considérant les gens du commun de haut. A ce propos, il continua, expliquant qu'il s'était toujours battu pour quelque chose... jusqu'à la demande finale : acceptait-elle de lui donner... un foulard ? Un morceau d'étoffe ?
Le regardant avec de grands yeux, la jeune fille le dévisagea un moment sans rien dire, tout simplement parce qu'elle n'avait pas compris le rapport. L'idée d'accorder, elle, une faveur, ne l'avait même pas effleurée, pas plus qu'elle n'envisageait de repeindre un jour le ciel en vert ! Donc, elle ne pouvait logiquement pas faire le lien entre une étoffe lui appartenant et le fait de participer au tournoi. Devant son silence perplexe, Nicolaï finit par décider d'ajouter quelques mots.
Ce furent bien les phrases suivantes qui lui éclaircirent les idées : le supporter... Il ne lui demandait pas un morceau de tissu pour elle ne savait quoi, mais bel et bien ce qu'on appelait une faveur ! D'ailleurs, c'étaient ses premiers mots, maintenant qu'elle y pensait, sauf qu'elle ne les avait pas pris dans ce sens là. Restant un instant bouche bée, elle se sentit qui s'empourprait irrémédiablement. C'était... inconcevable, non ? Jamais elle ne se serait attendue à une demande pareille ! Jamais elle n'aurait songé qu'on puisse penser à elle pour ça... C'était la première fois qu'elle participait à un tournoi, mais pour ce qu'elle en savait, c'était l'affaire des nobles dames et des chevaliers, pas des écrivains publics venant d'être engagés comme bibliothécaires ! Elle réalisa dans un second temps qu'il s'agissait à présent d'accepter ou de refuser... ce qui lui paraissait insurmontable, vu la situation.
Refuser c'était... ce n'était pas très poli. D'accord, ce n'était pas vraiment le problème, mais elle était tellement habituée à vivre en fonction de ce genre de principe qu'elle s'emmêlait les idées, et ça, c'était une règle confortable. Alors... disons que refuser, c'était remettre les choses à leur place : quel chevalier irait demander la faveur d'une fille comme elle qui ne serait même pas dans les tribunes avec les nobles - manquerait plus que ça ! - déjà qu'il avait bien du mal à avoir un équipement digne de ce nom, si en plus elle acceptait... elle ne voulait pas lui faire honte. Voilà, c'était tout à fait ça. Plus honnête, en tous cas, que se dire que ce n'était qu'une question de politesse. Elle ne voulait pas qu'on l'associe à lui, il ne méritait pas ça. Ce fut donc dans cette idée qu'elle commença par secouer la tête, avec une petite pointe de panique dans la voix :
" Mais messire... "
Argh, voilà qu'elle recommençait à l'appeler "messire", il n'allait pas aimer. Enfin, ce n'était pas grave, elle ne pouvait de toute façon pas devenir plus empourprée qu'elle ne l'était déjà. Parce que, mine de rien, elle réfléchissait à présent au fait d'accepter.
Accepter... c'était faire ce qu'on lui demandait et on ne disait pas non à un chevalier. Eheh ! C'était trop facile de s'appuyer sur cette excuse et, dans un sursaut de courage, elle la balaya aussi vite. Tout de même, elle avait son libre arbitre, il ne fallait rien exagérer ! Donc, ça voulait dire... eh bien l'encourager, oui. Pourquoi pas, après tout ? D'accord, elle ne s'estimait pas à la hauteur, mais s'il le lui avait demandé, c'était qu'il s'en contentait, ou qu'il n'avait pas trop d'autre choix... Enfin, peu importait au final, non ? Si elle pouvait l'aider à trouver une raison de remporter ce tournoi... eh bien soit, elle le ferait. En soi, le soutenir lui ferait plaisir, elle devait le reconnaitre. Elle allait donc accepter. Au point où elle en était, après avoir été engagée comme bibliothécaire et professeure, après avoir décidé de réorganiser sa tente... autant aller jusqu'au bout, non ? C'était donc une question de logique, décida-t-elle, histoire que ses joues finissent par retrouver une couleur normale.
Restait donc à ce qu'elle lui donne... un morceau d'étoffe, c'était ça ? Elle savait que certaines dames accordaient de beaux foulards voir même une fausse manche de leur robe... c'était bien beau, mais elle se voyait mal lui donner un bout de tissu en laine grossière de sa seule robe au bleu délavé. Pas de foulard non plus, elle n'en possédait pas. En revanche... elle ouvrit son aumônière et en sortit un léger mouchoir blanc, plié proprement, au bord duquel étaient brodées ses initiales AE. N'osant pas regarder Nicolaï, elle le lui tendit timidement en bredouillant :
" Euh... ça... fera l'affaire ? Je... n'ai que ça. "
Non, il n'aurait pas une réponse plus claire que ça, et elle n'avait pas saisi non plus qu'elle était sensée lui donner pendant le tournoi, ne sachant pas plus que ça comment c'était sensé se dérouler. Le peu qu'elle savait, c'était pour l'avoir entendu raconté par sa grand-mère qui, elle, avait déjà assisté à un tournoi dans sa jeunesse.
Aureane se souvenait des veillées au coin du jeu où la vieille femme narrait, en brodant sur la réalité, les exploits des chevaliers aux armures étincelantes. Il y avait toujours une belle princesse qui accordait sa faveur au plus preux... jusqu'à ce que Père arrive et envoie les enfants au lit en maugréant qu'il fallait cesser de leur farcir la tête avec des histoires mièvres qui ne feraient que leur montrer la dureté de leur vie. On ne fabulait pas chez les Eldon : on travaillait dur pour s'en sortir sans songer au prince charmant. Pas étonnant que la jeune fille ait développé un tel sens pratique au détriment du reste. Et encore, par son métier, elle avait su s'ouvrir un peu au monde extérieur, ce qui était loin d'être le cas du reste de sa famille. Mais sa timidité excessive compensant son instruction, pas étonnant que le fossé soit si large entre sa conception des choses et la vie à Diantra, Erac, ou partout ailleurs que dans son village !
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| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Jeu 11 Mar 2010 - 20:53 | |
| Nicolaï crut qu’elle n’allait jamais arrêter de rougir. Il s’était bien attendu à se qu’elle s’empourpre, mais pas à ce poing. Le visage d’Auréane était si rouge qu’il en virait au cramoisie. Bon, il exagérait peut être un peut, mais il n’aurait jamais cru qu’on pouvait s’empourprer à ce point. Elle bredouilla quelque chose d’incompréhensible ou Nicolaï eu juste l’oreille assez fine pour entendre un : « sire ». Il ne dit rien et son expression ne changea pas d’un pouce. Auréane était complètement déstabilisée. Pas étonnant qu’elle en perdait ses moyens. Il aurait d’ailleurs été cruel s’il lui faisait remarqué. Malgré qu’il crut que s’était impossible, Auréane s’empourpra un peut plus. Elle avait dut se rendre compte de la façon dont elle l’avait appelé.
Nicolaï ne dit rien. Il ne fit pas un seul geste. Rien qui puisse déconcentrer la jeune femme. Ses idée devaient être suffisamment embrouillées sans qu’il ait besoin d’en ajouter plus encore en disant quelque chose. Que se soit stupide ou parfaitement sensé.
Il n’y avait pensé qu’après coup, mais se demanda tout de même se qu’en penserait Harnyll. Le seigneur d’Ysari était son maître et il lui devait obéissance et fidélité. Comment réagirait-il en voyant Auréane, vêtue de ses vieux vêtements lui remettre un morceau de tissus sur la lice ? Il se fâcherait peut-être. S’énerverait très certainement. Mais à bien y réfléchir, Nicolaï était persuadé que jamais le baron ne ferait de scandale sur la lice. Il tenait beaucoup trop à l’image d’Ysari. L’image d’Ysari. En fin de compte, cela allait même servir le baron. En ces temps troublé, le peuple avait besoin de héros en qui croire. Qu’importe leur rang ou leur victoire. Il avait besoin de héros. C’était pour cela qu’on organisait ce tournoi d’ailleurs. Trouver de nouveau héros qui puissent réunir le peuple. Des Champions.
Nicolaï sortait des sentiers battu. Il en avait conscience. Il savait également parfaitement que c’était risqué. Mais quel image le peuple aurait donc d’Ysari si Auréane acceptait. Celle d’une terre ou un seigneur n’hésitait pas à bousculer les codes. Une terre où on pouvait avoir des surprises. Sans doute jaserait-on dans son dos et celui d’Auréane. Mais se serait les nobles qui jaseraient. Le peuple lui reprendrait peut être un peut espoir. Un chevalier qui demandait les faveurs d’une simple écrivain public. Qui aurait pensé cela voilà quelque temps ? Nicolaï crérait la surprise. Cela, il en était persuadé.
Les comptes de prince charmant et toute ces histoires qu’on racontait aux enfants renaîtrai-t-elle de leurs cendres ? Possible. Tout était possible.
Auréane se mit à fouiller dans son aumônière pour en tirer un mouchoir. Un simple petit mouchoir sur les bords duquel était gravé ses initiales.
" Euh... ça... fera l'affaire ? Je... n'ai que ça. "
Elle refusait de le regarder dans les yeux. Nicolaï en était désolé, mais il ne le montrait pas.
Délicatement, il prit le mouchoir et le caressa doucement de ses doigts.
Un léger sourire fit apparaître ses dents.
Il n’aurait jamais dut demandé cela à Auréane. Il aurait dut savoir qu’elle n’en serait pas capable. En même temps, le fait qu’elle est accepter de lui donner cette étoffe était déjà quelque chose d’énorme pour le jeune homme. Elle avait dut faire un effort surhumain. Il s’en voulut un peut en se rendant compte du nombre d’efforts surhumain qu’elle avait dut faire à cause de lui en moins d’une heure. Il n’osait pas compter le nombre de fois ou elle avait certainement dut se faire violence.
Il n’était pas plus tendre qu’un bourreau drow avec Auréane. Il la torturait. Pas physiquement, jamais il n’aurait oser lui faire le moindre mal. Non. S’il la torturait, c’était moralement.
Il s’en voulut terriblement pour cela. Elle n’avait pas encore commencer à travailler et déjà souffrait le martyr en sa compagnie. C’était remarquable qu’elle ne se soit pas encore enfuie.
« Je vous remercie Auréane. Du fond du cœur. Ne vous en faite pas. Je me m’offusque pas du fait que vous ne m’ayez pas accorder votre faveur. Ce morceau de tissus pour me supporter, c’est bien plus que je ne pouvait espérer en arrivant ici. Vous êtes bien plus bonne que bien des nobles que j’ai rencontré. »
En effet, se qu’elle lui avait donné n’était pas une faveur. Mais pour Nicolaï, s’était bien assez. Il avait une raison de se battre maintenant. Il allait se battre pour Auréane. L’air étonné de la jeune femme le fit douter. Est-ce qu’elle savait ? Est-ce qu’elle avait comprit se qu’il venait de dire ou pas ? Dans le doute, il préféra clarifier.
« Auréane, vous ne savez pas comment fonctionnent les faveurs ? »
Seul le silence lui répondit.
« Les faveurs sont accordée par les demoiselles à des chevalier. Je veux dire, elles le leur sont accordées dans la lice. Avant l’affrontement. Mais ne vous inquiétez pas. Je me rends compte que se serait trop vous demander. De plus, je ne veux pas vous forcer. Et vous m’avez donné une raison de me battre. »
Nicolaï laissa passer un certain temps pour la laisser se faire à cette idée. |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Ven 12 Mar 2010 - 19:07 | |
| " Je vous remercie Auréane. Du fond du cœur. Ne vous en faites pas. Je me m’offusque pas du fait que vous ne m’ayez pas accorder votre faveur. Ce morceau de tissus pour me supporter, c’est bien plus que je ne pouvait espérer en arrivant ici. Vous êtes bien plus bonne que bien des nobles que j’ai rencontré. "
La jeune fille finit par relever les yeux vers lui, ne comprenant pas bien pourquoi il lui disait qu'elle avait refusé. Elle lui donnait bien un mouchoir, là, non ? C'était absurde ! Il y avait forcément quelque chose que l'un ou l'autre n'avait pas compris et, en y réfléchissant, elle se doutait que c'était probablement elle.
" Auréane, vous ne savez pas comment fonctionnent les faveurs ? "
Eh bien... Elle finit par secouer lentement la tête, ne sachant plus où se mettre. Dans quoi s'était-elle embarquée, au juste ? Il finit par le lui expliquer. Ah. Bon. D'accord. Elle assimila l'idée, commençant tout de même à se calmer un peu. Bizarrement, passé le paroxysme de la gêne, elle s'apaisa progressivement, retrouvant un teint normal. Elle réfléchissait. Bon, elle n'était toujours pas convaincue que ce soit une très bonne idée : elle se l'était déjà dit sans penser au contexte du tournoi. A présent, elle restait encore plus perplexe. Comment les gens allaient-ils prendre une décision pareille ? Pour elle, elle s'en moquait, la foule restait anonyme, mais pour lui... toute la cour serait présente. En même temps, il avait l'air assez peu désireux de se plier à ses contraintes. Et puis... elle avait déjà accepté, même si elle n'avait sur le coup pas compris. Elle avait dit oui pour des raisons qui lui paraissaient toujours justes : le seul ennui serait ce que pourraient en dire les gens et ça... Eh bien, après tout, si lui prenait le risque, elle le prendrait aussi.
" Vous ne me forcez pas. "
Ce n'était qu'un murmure, au moment où il devait se dire qu'elle allait abandonner et ne pas même répondre. Mais sa voix reprit un peu plus d'assurance à mesure qu'elle continuait :
" Je peux le faire... je vais le faire. "
Elle se mordit la lèvre, fuyant à nouveau son regard. Non, elle n'allait pas encore rougir ! Préférant changer de sujet, elle reprit rapidement :
" Je... Je vais m'occuper de... ce que j'avais dit en attendant. "
Sur ce, elle quitta la tente précipitament, histoire d'aller quérir tout ce qu'elle avait annoncé un peu plus tôt et, surtout de se remettre les idées au clair. Même pour quelqu'un d'extraverti, ça aurait fait tout de même beaucoup de choses à assimiler en une demi-heure de temps !
Marchant d'un bon pas dans les rues de Diantra à la recherche de ce qu'elle voulait trouver, elle réfléchit, mettant la situation au clair. Elle avait trouvé un emploi. Peut-être pas très bien rémunéré mais qui lui assurait le gite et le couvert et qui lui permettrait d'exercer à nouveau son métier. Cerise sur le gâteau, son employeur était quelqu'un tout ce qu'il y avait de plus agréable même s'il avait de drôles de façons pour un noble. Certes, le fait qu'il lui parle d'égal à égal la mettait mal à l'aise, mais en même temps, c'était agréable de savoir qu'au moins une personne dans ce monde était capable de se comporter humainement avec moins fortuné que soi. Enfin, il y avait cette histoire de faveur, à laquelle elle n'était pas certaine d'avoir tout compris. Du moins, elle n'avait toujours pas intégré la raison qui lui avait fait lui demander ça à elle. Ni d'ailleurs, la raison pour laquelle elle avait accepté. Le soutenir, d'accord, mais tout de même... elle aurait pu se contenter d'applaudir, non ?
Et pourtant, elle ne regrettait pas. Parce que Nicolaï lui avait dit avoir besoin d'une raison de se battre et qu'elle le comprenait : le principe des joutes lui paraissait absurde. Allez risquer sa vie et celle de son adversaire pour des jeux... Non, elle ne comprenait pas. Ça divertissait tout le monde, les nobles comme le peuple, mais elle aurait préféré quelque chose de moins sanglant. Car, même sans avoir jamais rien vu, elle savait que ça risquait de l'être à un moment ou un autre. Il suffisait de voir les yeux brillants de la populace pour le comprendre. Les rumeurs allaient bon train, les gens se répétaient des détails croustillants sur les blessures potentielles à n'en plus finir. Travaillant jusqu'à peu dans une taverne, elle avait eu tout le loisir d'écouter. Chacun voulait assister au tournoi pour voir un beau spectacle... plus attrayant évidemment s'il était risqué. Bien-sûr, tout le monde ne raffolait pas du sang, heureusement, mais il y en avait assez pour que ça fasse froid dans le dos. Alors, elle-même avait fini par avoir envie d'aller regarder, par curiosité, mais l'idée qu'il puisse y avoir des blessés, pire, des morts, la répugnait réellement.
Alors elle avait accepté, afin que Nicolaï ait une raison de jouter, étant donné qu'il ne semblait pas en trouver ailleurs. Elle voulait qu'il y croit, qu'il s'accroche à ce tournoi pour ne pas faiblir et finir par mordre la poussière. Elle le connaissait encore à peine, mais elle était certaine qu'il ne méritait pas ça, alors elle le soutiendrait. Vraiment : elle souhaitait qu'il réussisse, elle voulait croire au fait qu'il était capable de gagner.
Quant elle revint à la tente, une heure plus tard, elle portait dans ses bras un tissu soigneusement plié. Pour les planchettes, elle n'avait pas trouvé en si peu de temps, mais elle avait repéré un endroit où récupérer un peu de paille. Aureane s'était calmée, elle osa même faire un petite sourire au jeune homme alors qu'elle allait déposer sa trouvaille dans la tente. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Sam 13 Mar 2010 - 18:26 | |
| " Vous ne me forcez pas. "
Comment cela la forcer ? On oblige pas une demoiselle à vous accorder une accorder sa faveur. Elle devait vous l’offrir. Bien sur il l’avait demandé à Aureane. Mais lui avait laisser le choix de refuser. Il n’aurait jamais put imaginé qu’il puisse en être autrement. Il se serait considérer comme quelqu’un de particulièrement méprisable s’il avait forcé Aureane à lui accorder cela.
" Je peux le faire... je vais le faire. "
La voie de la jeune femme était à peine plus qu’un murmure. Elle ne se sentait pas sure d’elle. Qui aurait put l’être de toute manière. C’était une idée folle qu’il avait eu. L’une des plus stupide qu’on puisse imaginer. Pourtant, l’idée de porter le mouchoir de la jeune femme était particulièrement tentante. A nouveau, elle ne le regardait plus dans les yeux. Nicolaï la vit se mordre la lèvre et tenter de se donner une contenance, elle change rapidement de sujet.
" Je... Je vais m'occuper de... ce que j'avais dit en attendant. "
Aureane sortit de la tente à pas rapide. Nicolaï ne suivit pas la jeune femme. Elle ne le lui avait pas demander et à sa façon de parler, elle semblait un peut perdue et avait besoin de réfléchir à tout cela. Or, jamais elle n’y parviendrait s’il la suivait.
Le jeune homme se mit donc à arpenter sa tente de long en large, détaillant chacune des pièces de son armure afin de s’assurer que rien n’était endommagé. Aureane de semblait pas aimer rester à ne rien faire. Lui non plus. Cette armure il l’avait déjà vérifiée cent fois, il allait le faire encore. Par simple soucis du détail. Il ne voulait pas prendre plus de risques que nécessaire. Les joutes étaient dangereuses et il n’avait pas envie de prendre plus de risques que possible.
Nicolaï leva finalement les yeux lorsqu’un page portant la livré d’Ysari passa la tête par l’ouverture qui servait de porte.
« Seigneur, c’est bientôt votre tour. »
Nicolaï remercia brièvement le garçon et reprota son attention sur son armure. Il commençait à devenir anxieux. Rapidement et avec précision, il commença à fixer les différentes attaches de la cuirasse.
Lorsqu’Aureane entra dans la tente, il finissait de fixer son plastron. Elle marqua un temps d’arrêt en le voyant ainsi armé. Nicolaï lui souris.
« Vous avez trouver le tissus pour faire la toile. Parfait. Mais j’ai peur que nous devions remettre ceci à plus tard. Je vais être appelé dans peut de temps pour mon premier combat. »
Nicolaï accrocha rapidement ses brassard.
« Nous pourrons nous en occuper juste après, promit-il. »
[suite dans en parallèle entre La Lice et La Foule] |
| | | Aureane KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Sam 13 Mar 2010 - 19:53 | |
| Lorsque Aureane arriva en vue de la tente, elle se douta que Nicolaï n'y était pas encore. Rien de tel que les moqueries pour faire accélérer le pas. Finalement, ce n'était peut-être pas plus mal qu'il ne la voit pas revenir, le visage fermé par les quolibets dont elle avait été la victime. Elle entra donc, afin de se retrouver seule un moment et de calmer les battements de son cœur. Cette situation était... eh bien c'était prévisible et, elle y aurait réfléchi un peu plus, elle s'y serait attendu. De là à refuser d'accorder sa faveur à Nicolaï ? Elle croyait toujours aux raisons qui l'avaient fait accepter. Le manque de compréhension des gens ne changerait rien à cela.
La jeune fille s'assit sur la couche, jouant machinalement avec le rabat de sa sacoche qu'elle avait laissée là. Ce qui était fait était fait, il ne servait à rien de pleurnicher sur les événements et les choix passés. Après tout, Nicolaï avait gagné, c'était le plus important, non ? Ce qu'on disait d'elle... Ah, on avait dit bien pire, d'une certaine manière, et elle avait appris à faire avec. Elle soupira, se calmant peu à peu.
Heureusement, elle ne connaissait personne ici, si ce n'étaient ses anciens patrons. Elle était à peu près certaine que personne, de son village, n'avait fait le déplacement. Il aurait déjà fallu qu'ils apprennent qu'un tournoi se déroulait ! Tant mieux, car elle n'osait imaginer la réaction de sa famille. Sa mère mourant sous le choc, son père la trainant de force à la maison pour la marier et qu'elle finisse cloitrée avant de faire d'autres bêtises. La honte de la famille ! Aureane se secoua mentalement : tout ça, c'était du passé, il fallait qu'elle cesse de penser de la sorte ou elle ne s'en sortirait jamais ! Enfin ! Si elle, elle savait pour quelle raison elle avait accepté, qu'est-ce que cela pouvait lui faire que d'autres la critiquent ? Étrange, tout de même qu'elle arrive toujours à se retrouver dans des situations aussi improbables !
Aureane finit par chasser ses idées, noires, estimant qu'après tout le jugement de personnes qu'elle ne connaissait pas lui importait peu. Ce n'était peut-être pas tout à fait vrai, mais bon... Attendant que Nicolaï revienne, elle décida de regarder un peu les ouvrages de la "bibliothèque" pour se changer les idées. Ouvrant l'un d'entre eux, elle eut tôt fait d'oublier le tournoi pour tourner les pages une à une.
Lorsque le jeune homme poussa enfin le pan de la tente pour y entrer, Aureane était plongée dans sa lecture. Ne l'ayant pas entendu arriver, malgré le bruit que pouvait faire l'armure, elle sursauta, comme prise en faute, avant de réaliser qu'il n'y avait pas de quoi paniquer. Elle avait eu le temps de se calmer, les quelques pages lues lui changeant les idées, et elle lui fit un petit sourire. Une façon particulièrement discrète de le féliciter pour sa prestation, mais le cœur y était : il avait tout de même vaincu le favori du tournoi ! Et même sans ça... Non, elle ne pouvait tout de même pas regretter de lui avoir donné sa faveur.
Elle se leva levée, referma le livre et eut un instant d'hésitation, ne sachant trop si elle le dérangeait ou si, en l'absence d'écuyer, elle pouvait l'aider un tant soi peu.
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| | | Nicolaï KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 14 Mar 2010 - 11:41 | |
| Lorsque Nicolaï quitta la lice pour entrer dans les coulisses, il était la cible de tout les regards. Certains amicaux, d’autres scrutateur et d’autres moqueurs. Les chevaliers, écuyers et pages le regardaient. Certains lui souriaient franchement. Pour avoir sortit le favori et les avoir débarrasser de cet adversaire ? Pour se qu’il avait osé faire avant même que ne commence la joute ? Il n’aurait sut le dire. La seule chose qu’il pouvait affirmer, c’était que cette part de la population regroupait les chevaliers qu’il estimait le plus. Ceux dont les bannières étaient pour lui synonyme d’honneur et de droiture.
Après, il y avait ceux qui le regardait comme on mesure quelqu’un. Avant aujourd’hui, personne ne connaissait le dragon azur sur fond blanc et moins encore avaient entendu parler du fief de Dyriet. Maintenant, c’était autre chose. Il était devenu quelqu’un dans ce tournois. Quelqu’un dont il faudrait se méfier. Les chevaliers cherchaient donc à mesurer ce concurrent sérieux sortit de nulle part et dont la frappe au casque avait été d’une telle violence.
Enfin, il y avait les autres. Ceux qui se moquaient toujours de lui, le traitant de noms d’oiseau ou lui adressant des signes plus qu’équivoques. Ceux là, Nicolaï ne leur accorda pas plus importance que nécessaire. Il n’avait que faire de ces idiots. Il avait agit selon se que son instinct lui avait dicté. Il l’avait toujours fait et ne comptait pas changer ses habitudes pour une bande de sales gosses pourris gâté.
Nicolaï se désaltéra rapidement à une gourde qu’un jeune écuyer lui tendit. L’expression du garçon semblait être à mi chemin entre la terreur et l’admiration. Lorsque Nicolaï lui adressa la parole, il sursauta comme s’il venait d’être frappé. Nicolaï dut s’y reprendre à plusieurs fois avant d’obtenir une réponse claire. Non, de Firmelong n’était pas mort. Non, ses jour n’étaient pas en danger. Oui, on s’occupait de lui et oui, il allait encore dormir un moment car le coup l’avait vraiment sonner. Grand chanceux, il s’en tirait avec un nez en miette. Au vu de l’état dans lequel était son casque, De Firmelong avait eu beaucoup de chance car sa tête aurait put être réduite en bouille.
Le jeune chevalier dut se faire violence pour ne pas se rendre au chevet de son adversaire. Premièrement parce qu’il n’y serait pas forcément le bien venu. Deuxièmement parce qu’il voulait retirer cette maudite armure le plus vite possible et au final parce qu’il voulait s’assurer qu’il n’était rien arrivé à Aureane. Au vu des réactions de la foule, il avait peur qu’elle ait été prise à partit. Le surnom qu’on avait donner à la jeune femme : « La putain à chevalier », désolait Nicolaï. C’était de sa faute. Si Aureane avait des problèmes, c’était de sa faute et entièrement de sa faute. Cette certitude rendait la victoire dans sa première joute assez amer.
Il se dirigea donc à pas rapide vers sa tente. Plusieurs chevaliers le saluèrent sur son passage. Ils savaient se qui s’était passé, mais eux semblaient lui être amicaux. Ceux qui ne le saluèrent pas ne lui accordèrent même pas l’aumône d’un regard. Comme s’il était d’un rang bien inférieur au leur.
*Rien n’a changer, se dit Nicolaï. Les nobles sont toujours aussi imbus d’eux même et la foule oubli toujours aussi vite. Nous pouvons recommencer à nous entretuer dans deux ans. Puis organiser un nouveau tournoi. Rien n’a changé.*
Il marcha rapidement jusqu’à sa tente et ouvrit le pan de toile qui en fermait l’entrée. Aureane était déjà un l’intérieur. Elle sursauta légèrement en le voyant entrer. Elle était plongée dans la lecture d’un des livres dont Nicolaï avait fait l’acquisition. Cet ouvrage devait être passionnant pour qu’elle ne l’ait pas entendu approcher malgré son armure et Nicolaï fut impatient de savoir lire suffisamment bien pour se plonger à son tour dans les histoires que pouvait raconter ce livre.
Il marqua un léger temps de pose. Il s’en voulait et ne savait pas comment se comporter face à Aureane. A cause de lui, elle avait dut vivre des moments terribles. A cause de lui, les sobriquets pour la désigner fleurissaient. « La putain à chevalier », « la gueuse aux faveurs » et bien d’autres encore, tous plus imagé et coloré les uns que les autres. Le sourire discret qu’elle lui adressa réchauffa le cœur de Nicolaï, pourtant, se fut loin de lui enlever la gène qu’il éprouvait vis-à-vis de la jeune femme.
Finalement, il s’avança vers elle.
« Je suis désolé. Vraiment désolé, dit-il. Je ne pensait pas… je… »
Nicolaï baissa les yeux. Par sa faute, Aureane était à présent forcée de quitter Diantra avec lui. Il avait couper toute les autres possibilité à la jeune femme. C’était contraire aux idées qu’il défendait, pourtant c’était se qu’il avait fait. Et si la famille d’Aureane avait assisté au tournoi ? La honte qui tomberait sur eux serait terrible. Voir leur fille ainsi traité… décidément, il n’avait rien fait de bien.
« S’il y a quoi que se soit que je puisse faire… n’hésitez pas. Je… je vous ait fait tant de tord… » |
| | | Aureane KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 14 Mar 2010 - 16:44 | |
| Nicolaï se décida finalement à parler, dissipant un peu l'atmosphère gênée qui s'était installée.
" Je suis désolé. Vraiment désolé. Je ne pensais pas… je… "
La jeune fille fut touchée de voir qu'il s'inquiétait réellement pour elle. Il aurait plutôt dû penser à sa place à la cour, au regard que les autres nobles porteraient sur lui, pas se demander comment elle avait vécu tout cela ! Pour cette raison, elle se détendit un peu, du moins assez pour secouer la tête lorsqu'il parla de lui avoir fait du tort.
" Vous, vous n'avez rien fait du tout. "
Non, ce n'était pas lui qui l'avait insultée, ce n'était pas son intention ! Il était peut-être à l'origine de ce gâchis, mais elle ne pouvait pas l'en rendre responsable, cela aurait été parfaitement injuste ! Elle aussi aurait tout simplement pu refuser. Seulement, ce qui était fait était fait, il ne servait à rien de revenir là-dessus.
" Et vous venez de m'offrir un emploi. Sans vous, j'aurais passé la nuit dans la rue. "
Certes, il n'avait toujours pas parlé rémunération, mais elle était assurée de son avenir. Au final, les moqueries des gens n'étaient peut-être pas tellement pire que les commentaires qu'elle pouvait entendre à longueur de journée en tant que serveuse. Elle détestait ce travail qu'elle avait été obligée de faire depuis qu'elle avait quitté les siens. Supporter les clients à moitié souls la révulsait, voir, parfois, la terrorisait carrément. Nicolaï lui permettait non seulement d'y échapper, mais lui permettait en plus de renouer avec sa passion.
" Un emploi qui me plait, qui plus est... Je... "
Comment lui expliquer ? Elle se reprit, cherchant les mots justes pour qu'il cesse de s'en vouloir. Elle n'était pas vraiment habituée à parler, surtout à quelqu'un qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures, encore moins pour tenter de convaincre et de rassurer. Mais elle ne pouvait se résoudre à lui laisser porter la bêtise de la foule comme s'il en était l'unique responsable. Remarquant qu'il avait baissé les yeux, elle attendit de capter à nouveau son regard, et plongea ses yeux dans les siens en expliquant doucement :
" Tout cela n'a que l'importance qu'on veut bien y accorder. Pour ma part, je ne vis pas ici, l'opinion que les gens peuvent avoir de moi m'indiffère. Je sais qu'ils ont tort et c'est bien tout ce qui compte. "
Ses derniers mots n'étaient peut-être pas tout à fait exacts mais il valait mieux, de loin, se forcer à y croire. Qu'elle retourne à Erac ou le suive dans son domaine, cela reviendrait au même. Tout le monde l'aurait oubliée sous peu. Lui, en revanche... Ce fut ce qui la poussa à continuer avec une certaine assurance :
" Mon père me disait toujours que, quoi qu'il arrive, s'il on est resté fidèle à ses convictions, il faut garder la tête haute. "
Elle s'était toujours efforcée de garder ce principe à l'esprit. Même quand elle avait dû tout abandonner... A ce souvenir, elle baissa les yeux, à son tour, poursuivant tristement :
" Si les gens veulent vous rabaisser, ils trouveront toujours un moyen de le faire, ils l'inventeront si besoin est. Mieux vaut alors avoir fait ses propres choix et avoir au moins la satisfaction d'être en accord avec soi-même. "
Aureane parlait rarement autant. Seulement, si elle pouvait supporter qu'on s'en prenne à elle, il y avait bien quelque chose qui l'exaspérait, c'était quand d'autres se trouvaient en mauvaise posture sans qu'ils l'aient mérité. Elle ne voulait pas que le jeune homme se désespère de ce qui s'était passé. Ce serait faire trop de plaisir à ses détracteurs ! Alors, pendant un bref instant, elle avait parlé sans arrière pensée : non, il n'avait pas à s'en vouloir.
Préférant chasser l'incident de son esprit, elle releva la tête pour demander gentiment, revenant à son attitude de réserve naturelle :
" Voulez-vous que je vous aide ? Discuter ainsi armuré n'est pas l'idéal. "
Elle se mordit la lèvre, ne voulant pas l'embêter, d'ailleurs, elle enchaina, gênée :
" Je... je vais attendre dehors, sinon. "
Elle n'avait pas franchement envie de ressortir, mais il faudrait bien qu'elle le fasse tôt ou tard, ne serait-ce que parce qu'au delà de l'armure, il fallait bien qu'il puisse se changer en paix ! Elle se rassura : elle partirait à la recherche de la paille qui manquait pour assurer une nuit relativement confortable. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mar 16 Mar 2010 - 16:37 | |
| Nicolaï écouta Aureane parler. Jamais il n’aurait put imaginer que cette jeune femme si timide et réservée puisse à ce poing se montrer forte et sure d’elle quand le sujet la passionnait. Elle ne paraissait plus du tout timide. Bien au contraire. Elle alla même jusqu’à chercher son regard, se dont il la croyait bien incapable un peut plus tôt. Ses yeux bleus plongé dans ceux acier de Nicolaï paraissait plus profond et enflammé qu’avant. Elle le regardait en face sans sourciller ni même bredouiller. Décidément, Aureane était pleine de surprise. Elle était même très impressionnante ainsi. Plus du tout timide. Nicolaï décela qu’à un ou deux moment elle n’était pas certaine de dire vraiment se qu’elle pensait. Mais il ne dit rien. Il préférait ne pas le montrer. Cela aurait risqué de déstabiliser Aureane et elle était trop bien partie pour qu’il ait envit de la voir chanceler.
Elle était assez impressionnante quand elle parlait avec son cœur. Nicolaï prit donc le soin de graver cette image d’elle dans sa mémoire, certain qu’elle aurait tôt fait de redevenir la jeune femme timide qu’elle était naturellement. On ne change pas sa nature d’un seul coup et Nicolaï doutait que les insultes de la foule et les remarques qu’on lui avait adressé aient put la rendre moins timide.
La dernière remarque fut d’une pertinence et d’une logique à toute épreuve et remis directement à Nicolaï les pieds sur terre. En effet, il n’était pas, mais alors pas du tout confortable de discuter en armure. Avec qui que se soit d’ailleurs.
Mais tout de suite après, Aureane recommença à hésiter et à se mordre la lèvre. Ce même geste qu’elle avait fait on ne sait combien de fois.
" Je... je vais attendre dehors, sinon. "
Elle semblait gênée. Nicolaï comprenait facilement pourquoi. Elle vait peur de le gêner. Pourtant, Nicolaï comprenait facilement qu’elle n’ait pas envie de sortir de cette tente. Cela signifierait qu’elle devrait à nouveau s’exposer au regard de la foule. Pire peut-être. De celui des chevaliers qui parcouraient le champ de tente à proximité des coulisses de la lice. La voir sortir, puis entrer à nouveau dans sa tente pourrait lancer une autre rumeur. Mais de toute façon, cette rumeur avait déjà commencé à courir. Peut-être était-elle déjà répandue dans toute la ville.
Nicolaï n’en avait pas grand-chose à faire de se qu’on pouvait dire de lui. Le seul avis qui lui importait était celui d’Harnyll. En dehors de cela, peut lui importait qu’on rie de lui tant que le baron d’Ysari n’était pas mécontent de lui. Et mécontents, Harnyll ne l’était pas. Si cela avait été le cas, il ne lui aurait pas souris et se serait contenter de le regarder passer devant lui et saluer la tribune. Mais il n’avait rien fait de cela. Le baron avait applaudit la performance du jeune chevalier sans expérience. Harnyll n’avait pas déplorer se qu’il avait fait. Rien d’autre n’importait. Aureane avait raison. Les gens trouveraient de toute façon un moyen de se moquer de lui. Qu’il existe réellement ou non.
« Si vous le souhaitez. Je n’ais pas besoin de vous pour retirer mon armure. Si vous avez quelque chose que vous souhaiter faire, vous pouvez y aller. »
Nicolaï ne doutait pas un seul instant qu’elle quitte rapidement sa tente pour aller chercher quelque chose à faire. Quand à lui, il avait son armure à retirer, une toilette sommaire à faire et à s’habiller de manière plus confortable pour passer le reste de la journée. Maintenant qu’il était passé dans la lice, on ne l’appellerait plus pour combattre avant le lendemain. De plus, midi approchait et il avait bien l’intention d’aller chercher quelque chose à manger pour lui et Aureane. Mais avant tout, il lui fallait retirer cette armure. |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mer 17 Mar 2010 - 11:26 | |
| Le chevalier lui indiquant clairement qu'il préférait qu'elle s'en aille - du moins c'est ainsi que le perçut Aureane - la jeune fille quitta la tente. Bien malgré elle, car elle n'avait pas la moindre envie de voir qui que ce soit. Les yeux rivés au sol, elle s'enfuit plus qu'elle ne quitta l'enceinte où étaient rassemblées les tentes et alla marcher dans la ville. Partout, la fête battait encore son plein, personne ne fit attention à elle, fort heureusement. Retrouvant un peu contenance, Aureane se rappela de ce qu'elle avait proposé à Nicolaï : arranger la tente. C'était faisable, elle en était certaine. Oh, elle n'arriverait à rien d'extraordinaire sans un sou, évidemment, mais elle avait été habituée à faire beaucoup avec peu ou rien et le défi ne l'impressionnait pas.
Elle se mit donc en devoir de rassembler quelques affaires qu'elle rapporta peu à peu devant la tente. Le pire étant de se faire remarquer près du tournoi, alors qu'elle se promenait avec divers objets. Résolue à fermer ses oreilles aux ragots, il aurait malheureusement fallu qu'elle ferme aussi les yeux pour ne pas voir les regards qu'on lui lançait. On la regardait bizarrement, sans aucun doute, elle entendit même quelques commentaires alors qu'elle était à proximité de la tente du jeune homme, mais pour le moment elle tachait de ne pas y prêter attention.
Aureane n'osa revenir dans la tente qu'une fois midi sonné, estimant que Nicolaï avait largement eut le temps de se changer. En fait, il était absent, peut-être parti assister à un banquet sans doute prévu pour les nobles. En tous cas, elle ne l'avait pas vu partir. Pour sa part, elle avait faim comme souvent, mais, comme souvent également, elle savait qu'elle se contenterait d'un repas le soir, c'était plus raisonnable au vu de ses finances et elle ne se voyait pas demander à Nicolaï quoi que ce soit. Comme disait sa mère, le mieux pour oublier son estomac, c'était de travailler dur, et la jeune fille décida d'en profiter pour aménager la tente, histoire de faire la surprise au chevalier à son retour. Vu qu'il avait déjà donné son accord, elle espérait qu'il ne lui en voudrait pas.
Elle commença donc par installer deux paillasses relativement confortables en bourrant deux sacs de toile de paille fraiche. Sur celle qu'elle destinait au jeune homme fut pliée proprement la couverture qu'elle secoua avant à l'extérieur pour s'assurer qu'elle était un tant soit peu propre. Sur sa propre couche, à côté de laquelle elle laissa sa sacoche, elle plia sa cape qui devait faire le même office : hors de question qu'elle accepte que Nicolaï lui laisse sa couverture. Aureane continua avec une sorte de banc monté de façon un peu instable avec des planchettes plus toutes neuves. Néanmoins, une fois posés dessus une lanterne et quelques livres, on obtenant un semblant de petit meuble bien pratique et - très - relativement décoratif. A terre, dans un coin, elle posa une caissette où elle disposa le peu d'ustensiles de cuisine qu'elle avait trouvés dans le coffre et le seau d'eau qui avait servi un peu plus tôt à Nicolaï, qu'elle alla remplir à nouveau d'eau fraiche, ce qui pouvait toujours se révéler utile. Le coin cuisine et salle de bain, si l'on pouvait dire... à l'opposé du coin armure, à laquelle elle n'avait pas osé toucher.
Le drap qu'elle avait amené un peu plus tôt eut droit à un bon coup de brosse avant qu'elle ne tente de l'accrocher de façon à séparer ce fameux coin salle de bain du reste. Elle avait cousu rapidement, par quelques points qu'elle envisageait de consolider plus tard si cela plaisait à Nicolaï, la bannière du jeune homme, du moins celle qu'elle avait trouvée, pliée au fond du coffre. Ça avait le mérite de rappeler celle qu'il utilisait pour le tournoi et, surtout de meubler un peu l'espace et de cacher l'écru douteux du tissu qui servait de cloison. Elle était en équilibre sur la pointe des pieds, perchées sur une caisse, à essayer de terminer de le fixer, lorsque Nicolaï revint.
La surprise manquant de la faire tomber, elle battit de bras pour conserver son équilibre avant de sauter légèrement à terre. Avec un petit sourire contrit, elle constata que la cloison était aux trois quarts fixée et pendouillait sur le bord. Jetant un coup d'œil au jeune homme, elle tâcha de s'expliquer, quelque peu inquiète de se dire qu'il pouvait ne pas aimer les surprises et risquait finalement de lui en vouloir.
" Je... j'avais presque terminé... mais... mais on peut changer si ça ne vous plait pas. "
Ses derniers mots avaient été ajoutés précipitamment. En fait, elle aurait vraiment été déçue qu'il lui en veuille car elle avait fait de son mieux pour arranger la tente. De fait, cette dernière ne paraissait plus être un grand chapiteau vide et blanc, mais présentait à présent beaucoup plus de vie, semblait plus remplie étant donné qu'elle l'avait séparée en deux volumes distincts, et plus colorée grâce à la bannière au dragon azur. Enfin, Aureane avait fait son possible pour confectionner deux petits bouquets d'herbes aromatiques destinés à purifier et parfumer les lieux et chasser les odeurs du tournoi, mélange d'effluves de cheval, de poussière, de métal et de sang. Bref, la jeune fille attendait avec une certaine anxiété de voir si son travail convenait. Au moins, ça avait le mérite de lui avoir fait oublier les événements du tournoi. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Jeu 18 Mar 2010 - 9:35 | |
| Aureane quitta rapidement la tente. Nicolaï eu d’ailleurs plus l’impression qu’elle fuyait. Se serait-il mépris sur le sens de ses paroles ? Ou elle sur les siennes ? Il n’aurait pas sut le dire. Mais elle ne c’était pas attardée et avait quitté précipitamment la tente.
Nicolaï soupira un peut. C’était quelque chose de commun chez lui. comme à chaque fois, il resta un moment le regard dans le vide sans penser à rien. Il lui arrivait assez souvent d’avoir ce genre de réflexe. Il tentait parfois de sonder le vide de sa mémoire, essayant d’attraper ne serais-ce qu’une simple bribe de se qu’avait put être sa vie avant d’échouer sur le rivage d’Arcani. Mais les souvenirs se dérobaient à lui quand il tentait de les saisir. S’était comme vouloir se souvenir d’un rêve. Après quelques longues minutes passées à regarder dans le vide, Nicolaï commença à défaire les différentes lanières qui maintenaient son armure.
Bien sur, cela aurait été plus facile s’il avait eu quelqu’un pour l’aider à le faire. Mais se n’était pas le cas. Il avait dit à Aureane qu’elle pouvait partir car elle semblait loin d’être très à l’aise à l’idée de l’aider à défaire les différentes plaques de métal. De plus, il n’avait pas mentit. Il était parfaitement capable de se débrouiller tout seul. Cela lui prit d’ailleurs un certain temps. Mais au final, chacune des pièces de son armure reposait à nouveau sur le sol de la tente.
Après une toilette sommaire grâce à un seau d’eau claire, Nicolaï se débarrassa de l’odeur de cheval, de métal et de transpiration qui était le résultat de sa joute. Une dague au fil aiguisé lui permis de se débarrasser de quelques poils qui commençaient à apparaître sous sa mâchoire. Il détestait le moment où une barbe pointait sur son visage tout comme il détestait l’impression que ces poils raides lui laissait lorsqu’il passait la main dessus. Non, décidément, il ne porterait pas de barbe.
Vêtu d’une chemise simple en tissus sombre, il observa un instant son reflet dans l’eau. Ses cheveux sombres, presque noir tombaient au raz de ses épaules en ondulant légèrement. La teinte sombre de sa chemise mettait en valeur son teint pâle presque ivoirien et ses yeux d’un gris métalliques. Le jeune homme fini par laisser son reflet et quitta sa tente.
Dehors, une certaine agitation accueillait la fin des joutes pour la matinée. Le second groupe combattrait durant l’après midi. Le jeune chevalier n’avait pas l’intention de se mêler à tout les nobles qui allaient s’empiffrer comme des porcs dans une salle qui était réservée à leur repas. Bien que cette vision était très exagérée, Nicolaï voulait se donner une vraie raison de ne pas s’attarder là-bas. Il ne voulait pas être la cible de tout les regards ni même se entendre dans son dos les murmures qui fleurissent quand les gens sont persuadé qu’ils ne sont pas entendu.
Il préférait largement partager son repas avec Aureane.
Le souvenir de la jeune femme le fit sourire. Il n’avait pas commis d’erreur. Elle serait parfaite pour le rôle qui serait le siens à Dyriet.
Nicolaï passa rapidement saluer les nobles assemblé pour leur festin. Même s’il aurait aimé voir et parler un peut avec Gregor ou Harnyll, il ne trouva ni l’un ni l’autre. Cela ne le dérangea pas outre mesure. Les deux seigneurs devaient avoir fait mener leur repas dans leur quartiers ou bien avaient décidé de sauter le repas. Mauvaise idée du poing de vu de Nicolaï. La joute consumait beaucoup de force. Jeûner juste après n’était pas une bonne idée. Avec la chaleur et le manque de nourriture, on pouvait facilement tomber dans les pommes.
L’esprit toujours fixé sur son objectif, Nicolaï attrapa au passage un garçon en livré qui se faufilait entre les différents buffet.
« Je peux faire quelque chose pour vous seigneur ? »
« Je te donne deux Ecus et toi tu me prépare un sac avec de quoi manger pour deux personnes. Un vrai repas. »
L’enfant regarda Nicolaï avec des yeux grands comme des soucoupes.
« Mais… vous… Où dois-je l’apporter ? »
« Retrouve moi prêt de l’entré de la lice dans dix minutes, commanda Nicolaï. »
Le garçon hocha la tête et partit. Nicolaï quant à lui se força à faire bonne figure. Les dix minutes les plus longues de sa vie. Un groupe de jeune noble un peut éméché vint se moquer de lui et de la faveur qu’il avait donné à Aureane. Celui qui menait la bande portait un nom et un titre que Nicolaï ne prit même pas la peine de tenter de retenir.
Ils lui tournèrent un moment autour en se moquant de lui, buvant vers de vin après vers de vin. Si ils continuaient à ce rythme, nul doute qu’ils finiraient ivre mort avant le couché du soleil. Stoïque, Nicolaï ne leur prêta pas trop d’attention. Il ne servait à rien de réagir. S’était tout se que ces idiots attendaient. Puis, les insultes continuèrent à fusée. Elles étaient plus violentes et plus salaces. N’y tenant plus, le seigneur de Dyriet accorda un sourire sarcastique à celui qui menait la bande.
« Rappelez moi votre nom je vous prit, dit-il. »
L’autre eu l’air un peut ahuri. Il faut dire qu’au vu de la quantité d’alcool qu’il avait ingurgité, il devait lui être difficile de mettre un pied devant l’autre.
« T… Th… Tharal de… euh…Maras. »
Le sourire de Nicolaï s’accentua.
« Je ne crois pas avoir vu votre nom sur la liste des jouteurs…maintenant que j’y réfléchit, j’en suis certain d’ailleurs. Etrange, pas vrai ? Se doit être une erreur de ma part. Un homme tel que vous ne s’abaisserait pas à se contenter de regarder les autres jouter en jouant les outres à vin dans la coulisse. »
Nicolaï quitta la salle de banquet sans attendre de réponse qui de toute façon ne vint pas. Tharal et les autres membres de sa bande étaient sans doute trop ivres pour avoir comprit se qu’il venait de leur dire. Et puis de toute façon, il n’en avait que faire. Si ces gens estimaient qu’il avait salit la chevalerie en demandant ses faveurs à Aureane alors qu’il en soit ainsi. Si être chevalier signifiait ressembler à cela, Nicolaï préférait rendre immédiatement ses éperons à Harnyll. Heureusement pour lui, le baron de Hetalia était un homme bien. Ou au moins, quelqu’un d’honorable. Bien entendu, il avait aussi ses défauts comme tout les hommes. Mais cela ne le rendait pas moins estimable. Cela faisait juste de lui un humain.
Comme prévu, le garçon en livré l’attendait prêt de l’entré des coulisses. Nicolaï lui glissa deux Ecu et récupéra un sac contenant tout se dont il pouvait avoir besoin. Du pain, du fromage, quelques fruits. De quoi se constituer un repas frugal mais parfaitement nourrissant.
Avec son paquet, Nicolaï prit le chemin de sa tente. Lorsqu’il y entra, il eu un moment de doute. Est-ce que c’était vraiment la même tente que celle qu’il avait quitté un peut plus tôt ? Il n’avait pas fait d’erreur ?
Aureane, perchée sur une caisse fut visiblement surprise de le voir entré et faillit tomber. Elle battit un instant des bras pour conserver son équilibre. Avant que Nicolaï ait put faire quoi que se soit pour l’aider, elle avait sauter à terre et lui souriait un peut contrite.
" Je... j'avais presque terminé... mais... mais on peut changer si ça ne vous plait pas. "
Nicolaï regarda autour de lui. Se n’était plus sa tente. C’était un véritable palais. Deux couches à l’air confortable étaient installée. Sur l’une, la jeune femme avait soigneusement plier la couverture qui, peut de temps avant, servait de couche au chevalier. Sur l’autre, elle avait plier sa cape. Un meuble un peut simple mais parfaitement fonctionnel servait de banc. Elle y avait déposé les livres. Ce meuble était simplement parfait. Simple et fonctionnel. Tout se que Nicolaï appréciait. Le chevalier remarqua qu’elle n’avait pas touché à l’armure soigneusement rangée dans un coin. A l’autre bout de la tente, Aureane était en train de coudre la toile qu’elle avait récupéré plus tôt afin de créer un double espace et de réduire plus encore cette impression de vide. Afin d’orner ce nouveau mur, elle y avait accrocher la bannière du dragon d’azur qui était avant dans le coffre.
Nicolaï ne parvenait pas à dire quoi que se soit. Une heure plus tôt, jamais il n’aurait été capable d’imaginer que sa tente si vide puisse devenir à ce poing accueillante et confortable. Même l’odeur. Aureane avait placer de petits bouquets d’herbes aromatiques un peut partout pour effacer l’odeur de la lice.
« Je…Je…Je me suis absenté moins d’une heure, bredouilla Nicolaï. Moins d’une heure. Mais vous avez eu le temps de transformer cette tente en palais.»
Il fit un tour sur lui-même, toujours ébahit par la performance de la jeune femme. Le seul défaut était le fait que la toile ne soit pas encore entièrement fixée et pendait légèrement. Mais Aureane était en train de la coudre au moment où il était arrivé. Avec quelques minutes en plus, aucun doute qu’elle aurait eu le temps de finir.
« Aureane…vous êtes une perle. Un diamant. Une azurite, fini-t-il par pouvoir articuler. »
Il ne cessait de contempler le superbe travail de la jeune femme. Finalement, il se souvint qu’il avait quelque chose en main.
« Vous devez avoir faim, dit-il. Je suis parvenu à me procurer de quoi nous restaurer tout les deux. Voulez vous bien partager ce repas avec moi ? Je vous doit ce repas. Pour tout se que vous avez fait. Et tout se que vous continuerez à faire pour moi. Ce repas et bien plus d’ailleurs. » |
| | | Aureane KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Jeu 18 Mar 2010 - 17:40 | |
| Aureane n’osa plus ajouter un mot tandis que le jeune homme observait la tente d’un œil critique… mais absolument pas mécontent, crut-elle supposer. Elle le dévisageait discrètement, se détendant à mesure qu’il paraissait apprécier la surprise.
" Je…Je…Je me suis absenté moins d’une heure. Moins d’une heure. Mais vous avez eu le temps de transformer cette tente en palais. "
Enfin rassurée sur ce qu’il pensait, surprise, la jeune fille se mit à rire de bon cœur lorsqu’il compara la tente à un palais. Un rire spontané, léger, elle était réellement amusée qu’on puisse faire une telle comparaison. Il ne fallait tout de même rien exagérer ! On pouvait dire qu’il voyait la vie en rose, tant d’optimisme était agréable. En tous cas, ces quelques mots eurent le don de la mettre un peu plus à l’aise et, le sourire aux lèvres, elle entreprit de se percher à nouveau sur la caisse pour terminer de fixer le tissu. On lui avait appris à ne jamais trop se satisfaire de soi-même, ce n’était pas poli et profondément prétentieux. Aureane était tout sauf prétentieuse, mais elle était si contente d’avoir fait plaisir à Nicolaï qu’elle ne pouvait s’empêcher de sourire. Aussi, il valait mieux qu’elle s’occupe pour cacher un peu sa réaction. Un peu de tenue, tout de même !
Mais Nicolaï n’en avait pas terminé et ne tarda pas à reprendre la parole.
" Aureane…vous êtes une perle. Un diamant. Une azurite. "
Les compliments avaient le don de calmer la jeune fille et de la faire rentrer dans sa coquille, en tous cas, et, son travail achevé prestement, elle redescendit de la caisse en rougissant, n’osant plus le regarder en face. Elle ne savait pas ce qu’était une azurite, mais elle supposa que c’était une pierre allant de pair avec les diamants ou quelque chose dans ce genre, et de couleur azur. En tous cas, elle ne savait plus où se mettre, gênée par tant de compliments. Elle n’en méritait pas tant ! Elle n’avait fait qu’aménager sommairement la tente. Une tente de chevalier… il aurait dû avoir bien mieux. Il se contentait de vraiment peu, remarqua-t-elle tristement. D’une certaine façon, c’était rassurant. Si elle avait dû évoluer au milieu des soieries et des fourrures elle n’aurait plus osé bouger. Peut-être aussi que si Nicolaï avait eu cela, il ne se serait pas préoccupé de la faire entrer.
" Vous devez avoir faim. " finit-il par s’exclamer, la sortant un peu de sa gêne.
De fait, elle aurait apprécié un repas et, malgré toute sa retenue, elle ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil intéressé aux provisions. Elle ne s’était pas attendue du tout à cela…
" Je suis parvenu à me procurer de quoi nous restaurer tout les deux. Voulez vous bien partager ce repas avec moi ? "
Elle hocha doucement la tête, étonnée qu’il ne cherche pas plutôt à retrouver les autres nobles. Enfin, peut-être que, comme elle, il ne souhaitait pas se faire rappeler à leur souvenir et ainsi éviter les moqueries. Mais il aurait aussi bien pu manger seul. Qu’il accepte sa compagnie la touchait. Elle préféra chasser ces pensées qui lui embrouillaient l’esprit et écouta la suite de ses propos.
" Je vous dois ce repas. Pour tout ce que vous avez fait. Et tout ce que vous continuerez à faire pour moi. Ce repas et bien plus d’ailleurs. "
Aureane s’assit sur sa couche, sa robe s’étalant autour d’elle et secoua la tête avec un petit sourire, quoique avec un certain sérieux :
" Vous m’offrez un travail qui me plait : c’est à moi de vous remerciez, non le contraire. "
C’était sincère. D’autres ce seraient inquiétées de savoir ce qu’on allait penser d’elles alors qu’elle se retrouvait seule sous la tente du chevalier, sa réputation ayant déjà dégringolé plus bas que terre… Mais si Aureane avait bien conscience de cela, elle avait appris à ne plus s’en préoccuper. A quoi bon ? Il était trop tard pour regretter ses choix. Elle avait voulu faire ce qu’elle pensait être juste et ce qui était fait était fait. Pour le moment, un bon repas l’attendait, même si le fait de le partager avec Nicolaï la faisait rester assez réservée.
Pain, fromage et fruits, voilà un déjeuner plus copieux qu’elle n’en avait eu depuis longtemps. Aussi, par habitude et parce qu’elle n’osait pas non plus se servir beaucoup, elle ne prit pas grand-chose de ce que lui proposait le jeune homme. Néanmoins, c’était agréable de pouvoir manger pour se remettre de toutes ces émotions qui avaient ponctué la matinée. Prenant une bouchée de pain et de fromage, Aureane attendit poliment d’avoir à nouveau la bouche vide pour poser une question.
" Pourrais-je savoir où se trouve le manoir de Dyriet, messire ? "
Oui, elle lui donnait à nouveau du "messire", on ne faisait pas disparaître des années d’éducation par miracle. Quant à savoir où elle allait mettre les pieds, il était peut-être temps de se le demander. Elle avait aussi entendu le nom d’Ysari, mais ne situait pas davantage le lieu.
" Je suis désolée, mais je ne connais pas ", avoua-t-elle en baissant les yeux, un peu honteuse de tant d’ignorance et ne voulant pas le froisser.
Devrait-elle partir très loin des siens ? Bien-sûr, elle était seule, à présent, mais psychologiquement, il y avait une différence entre quitter son village pour vivre à la ville voisine et traverser tout un continent pour se rendre en terres inconnues. L’idée l’effrayait quelque peu et elle releva finalement un regard légèrement inquiet vers Nicolaï, dans l’attente d’une réponse.
Plus jeune, elle n’avait jamais songé qu’elle quitterait son foyer pour autre chose que pour se marier et… allez vivre quelques maisons plus loin. Rare étaient ceux qui partaient et on les traitait souvent de jeunes idéalistes. Beaucoup revenaient, effarés par le mode de vie citadin. Tout était tellement différent, chez elle ! Beaucoup plus… cadré. C’était le mot : cadré, organisé, contrôlé par les parents bien pensants de chaque famille. On faisait attention à respecter les bonnes mœurs, à se tenir avec réserve. Qu’est-ce que les siens auraient-ils dit d’elle, à présent ? Que pourrait-elle leur dire de sa vie actuelle, si elle les revoyait un jour ?
Plutôt que s’abîmer dans de sombres pensées, Aureane entreprit de manger un peu, se demandant si Nicolaï allait lui parler de l’endroit où elle travaillerait désormais. Elle n’osait pas lui demander de précision, mais était curieuse de savoir par exemple s’ils partiraient vers le nord ou le sud, vers les terres ou la côte… A vrai dire, n’importe quelle information serait la bienvenue, afin de lui permettre de s’imaginer un peu où elle mettrait les pieds. Oh et puis, quel mal y avait-il à poser ouvertement la question ?
" Ysari… est un… duché ? une baronnie ? Elle n’en savait trop rien, aussi, elle hasarda, complétant timidement : un grand territoire, n’est-ce pas ? "
Une façon discrète de lui demander d’en dire un peu plus sans l’y forcer. Aureane n’était pas du genre à harceler les gens de questions. Ses notions géographiques étaient cent fois plus développées que ceux de son village, mais elles n’en demeuraient pas moins… infimes. Pour ne pas dire inexistantes. Quelques noms de villages alentours, ceux de villes et de territoires, glanés au fil des lettres qu’on lui avait demandé de lire ou d'écrire, quelques anecdotes sur certains lieux entendues depuis qu’elle servait en taverne, et Diantra, la capitale. Mais ça s’arrêtait là. Pourquoi se serait-on soucié de lui apprendre le nom de lieux où elle n’était pas sensée mettre les pieds et qu’elle ne pouvait même pas imaginer ? Et puis, qui aurait été susceptible de lui transmettre ce genre de connaissance ? Elle savait que son village était au nord de Diantra, à la croisée de trois territoires. Ysari… c’était sans doute un duché ou quelque chose dans ce goût là, la jeune fille n’ayant jamais fait beaucoup de distinction entre les différents types de seigneuries.
Un peu nerveuse, donc, même si elle tâchait de ne pas trop le montrer, à l'idée de partir elle ne savait où.
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| | | Nicolaï KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Ven 19 Mar 2010 - 6:40 | |
| Le rire d’Aureane était absolument charmant et lui-même eut envi de rire avec elle. Cela ne lui arrivait pourtant pas souvent. Elle devait trouver amusante la comparaison qu’il faisait entre la tente ainsi aménagée et un palais. Pour lui, c’était le cas. Ils étaient installé comme dans un palais. Surement comprendrait-elle mieux lorsqu’elle aurait vu se qui restait du manoir de Dyriet. Il ne restait pas grand-chose de l’ancien fief de Farles. L’homme avait trahit Ysari. Ses serviteurs s’étaient payer en emportant tout se qui n’était pas solidement vissé au sol ou trop encombrant lorsqu’ils avaient apprit la déchéance de leur seigneur. Il ne restait vraiment pas grand-chose là-bas. Les pillards improvisé s’en était donné à cœur joie.
Pourtant, le rire d’Aureane et cette attitude joyeuse qu’elle tentait vainement de dissimuler en finissant de fixer le pan de toile à la tente s’arrêtèrent brusquement lorsqu’il la complimenta.
Nicolaï se fit une nouvelle remarque sur Aureane. Les compliments qu’il lui faisait avaient le don de la faire se refermer sur elle-même. Fait qu’il trouva d’ailleurs assez étrange. Qu’y avait-il de mal à accepter une flatterie si celle-ci était mérité. La jeune femme avait plus que mérité se qu’il avait dit. Il en était persuadé. La tente était à présent tout à fait accueillante, bien loin du vide terrible qu’il avait quitté un peut plus tôt. Mais Aureane ne semblait pas à l’aise lorsqu’on la complimentait. Elle se remis à baisser la tête comme si elle était un peut inquiète. Se fut un pincement au cœur pour Nicolaï. Les compliments qu’il lui avait adresser, il les pensaient vraiment. Si cela n’avait pas été le cas, jamais il ne lui aurait dit. Il n’était pas le genre d’hommes qui fait des compliments à la légère. S’il disait quelque chose, c’était qu’il le pensait. En plus de cela, il était important pour lui qu’elle sache se qu’il pensait. Il ne pouvait pas garder cela pour lui seul. S’aurait été comme dénigrer le travail d’Aureane. Et il n’y avait pas la moindre raison de faire une chose pareille. Pire encore. Cela aurait été cruel de sa part de faire une telle chose.
Heureusement, la jeune femme parut se détendre un peut lorsqu’il lui proposa de partager son repas. Elle ne fut pas pour autant parfaitement à l’aise, mais au moins, elle ne baissait plus les yeux. La jeune femme s’installa sur la couche où elle avait déposé sa cape et dont elle avait visiblement décidé qu’il s’agirait de la sienne. Sa robe bleu délavée s’étalant autour d’elle comme les pétales d’une énorme fleur.
Le jeune homme s’assit en tailleur sur l’autre couche.
" Vous m’offrez un travail qui me plait : c’est à moi de vous remerciez, non le contraire. "
Le ton et le sourire léger qu’elle lui adressa étaient sincères. Il n’y avait aucun doute possible sur ce point. Elle ne semblait pas un seul instant se préoccuper de se que les gens pourraient dire en les sachant tout deux sous cette tente. Elle n’y fit pas allusion. Rien dans son attitude ne semblait traduire une quelconque gène vis-à-vis de cette étrange situation dans laquelle il se trouvait. Mais se n’était pas Nicolaï qui allait le lui faire remarquer. Tout comme il ne lui dirait pas qu’en tant que son chevalier et elle sa dame, il aurait dut recevoir un baisé d’elle. Non. Il ne dirait rien. Il lui en avait largement assez demander pour aujourd’hui. Il l’avait assez secouer, assez malmenée. Aureane ne semblait pas connaitre se qui unissait un chevalier et sa dame. C’était tant mieux. Si cela avait été le cas, elle se serait fait un devoir de lui donner ce maudit baiser. Elle aurait dut pousser plus loin encore ses limites. C’était hors de question.
De plus, cela installerait une sorte de malaise entre eux alors qu’ils commençaient seulement à se connaître et c’était déjà beaucoup dire.
Le fait que les yeux d’Aureane se mirent légèrement à pétiller d’envie lorsqu’il sortit les victuailles de son sac. Elle semblait en avoir envie. Vraiment très envie. D’un coup d’œil, Nicolaï se dit qu’elle était bien chétive. Depuis quant n’avait-elle pas vraiment manger à sa faim. Mais lorsqu’elle se servit, les craintes de Nicolaï s’effacèrent à moitié. Elle semblait en effet avoir un estomac d’oiseau. Cela ne l’empêcha pas d’avaler goulûment un morceau de pain et un peut de fromage.
Elle vida sa bouche avant de commencer à parler. Ce réflexe simple de politesse étonna assez Nicolaï. Beaucoup de gens avaient prit cette mauvaise habitude de parler la bouche pleine. Cela avait trois désavantages majeurs. Tout d’abord, cela dégoûtait tout particulièrement la personne avec qui on parlait. Ensuite, il était assez difficile de comprendre quelqu’un qui tentait à la fois de marcher et d’articuler des phrases cohérentes. Enfin, très souvent, les gens crachaient à moitié sur leur voisin en tentant de s’exprimer la bouche pleine. La jeune femme était décidément pleine de surprise.
" Pourrais-je savoir où se trouve le manoir de Dyriet, messire ? "
« Messire ». Voilà qu’elle recommençait à donner un messire. Nicolaï ne pensa pourtant pas un instant à le lui faire remarquer. On effaçait pas si facilement des années d’apprentissage d’une soumission aveugle en la noblesse. On effaçait pas d’un simple revers de main des mots si profondément encré dans les gens qu’ils étaient devenu des réflexes. Nicolaï en était conscient. Il faudrait très certainement encore un certain temps avant qu’Aureane ne l’appel par son prénom et ne le traite en égal comme il le voulait.
Nicolaï fini d’avaler se qu’il avant dans la bouche et s’apprêtait à lui répondre lorsqu’elle reprit la parole.
" Je suis désolée, mais je ne connais pas "
Elle semblait désolée de sa propre ignorance. Mais pouvait-on parler d’ignorance ? Dyriet était un tout petit fief qui se trouvait dans l’une des contrées humaine qui était bien loin d’être de première importance. Comment en vouloir à Aureane si elle ne savait pas où se trouvait Dyriet. Il ne dit rien. Aureane semblait anxieuse. Elle souhaitait certainement savoir où elle mettait les pieds. Mais quoi de plus normal ? Ils ne se connaissaient que depuis très peut de temps. Malgré toute les connaissances qu’elle semblait avoir, Nicolaï avait perdu de vu le fait qu’elle était issue du peuple et n’avait donc pas du tout eu le même type d’éducation que lui.
Les enfants du peuple quittaient assez rarement leurs villages et encore moins leur duché. Il n’avaient donc aucun besoin de posséder beaucoup de connaissance en géographie ou d’autres domaines de ce type. Se n’était pas se qu’on leur demandait ni se qu’on attendait d’eux. Alors à quoi bon enseigner à leurs enfants de telles choses. Ceux qui, comme Aureane savaient lire et écrire étaient terriblement rares. Mais il n’y avait aucune raison qu’elle ait apprit la position des différentes villes et la géographie politique du royaume.
" Ysari… est un… duché ? une baronnie ? …Un grand territoire, n’est-ce pas ? "
Nicolaï la regarda. Elle ne savait visiblement pas se qu’elle devait dire ou ne pas dire et semblait très gênée par la situation. C’était à lui de l’en tirer. Aureane attendait des réponses. Il devait les lui donner.
« En fait, Ysari est une baronnie. Elle se trouve dans le sud, à l’intérieure du duché de Soltariel. Assez loin au sud en réalité. Se n’est pas le baron d’Ysari qui contrôle l’extrême sud de la péninsule, mais on en est bien plus prêt qu’ici. La baronnie est assez étendue. Sans pour autant être le plus grand des territoires humain. »
Il marqua une courte pose avant de reprendre.
« Dyriet est un manoir situé à un peut moins d’une heure de la rive de la mer Olienne. Il y fait assez bon vivre. Je ne vois malheureusement que peut de manière de vous indiquer plus précisément la position de Dyriet. Je n’ais pas de carte pour vous le montrer. »
Puis, il regarda la jeune femme, attendant qu’elle dise quelque chose. Il ne savait quoi ajouter sur Ysari et Dyriet. Lui dire se qui était arriver au manoir ? Peut-être le devrait-il. Mais Aureane savait déjà le plus important : le manoir était en partie en ruine et il y aurait beaucoup de travail avant qu’ils ne puissent dire que la gloire et la grandeur passé de Dyriet était retrouvée. Les circonstances de la mort de Farles et des autres traîtres n’avait pas d’importance. Ils étaient mort et Nicolaï était à présent seigneur de Dyriet. Qu’y avait-il à ajouter à cela ? |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Ven 19 Mar 2010 - 21:45 | |
| Aureane ne pouvait pas s'empêcher d'avoir l'air curieuse et, dès que le jeune homme prit la parole, elle ne le lâcha plus du regard, reléguant le repas au second plan. Elle avait hésité à lui poser ces questions, ne voulant pas se montrer indiscrète, le déranger ou, pire encore, le vexer en rappelant qu'elle n'avait jamais entendu parler de ses terres. Mais Nicolaï ne semblait pas de ceux qui se sentent offensés par un rien et elle finit par se rassurer : elle n'avait pas commis d'impair.
" En fait, Ysari est une baronnie... "
Bien. Elle n'était donc pas trop loin de la vérité, même si en soit, elle ne situait pas plus que ça ce à quoi correspondait une baronnie. Elle écouta la suite sagement, prenant mentalement en note ce qu'il racontait. C'était important de garder ces informations : pour elle, parce qu'elle appréciait de savoir où elle allait, mais aussi parce qu'il était important, quand on travaillait pour quelqu'un, de savoir dans quel contexte on évoluait. Quoi qu'il arrive, Aureane ne perdait pas de vue son devoir.
" ... Elle se trouve dans le sud, à l’intérieur du duché de Soltariel. ... "
Ce nom... Elle l'avait déjà entendu, il y avait longtemps. Au tournoi, aussi, mais ce jour là elle avait eu tant de présentations qu'elle n'avait pu toutes les retenir. Soltariel... elle savait que c'était loin... très loin de chez elle. Au sud, comme il disait. Quand elle était petite, cette notion la faisait rêver. "lesud", en un seul mot, mot magique pour désigner un lieu où devaient vivre des animaux fabuleux dans des forêts enchantées. Elle ignorait d'où lui était venue cette image. Sans doute d'un conte de sa grand-mère. En grandissant, elle avait appris que les terres du sud se situaient bien loin mais ne présentaient sans doute rien de bien extraordinaire : comme tout ce qui était extérieur au village, disait son père. Tout de même : le sud, c'était la découverte.
Suspendue aux lèvres de Nicolaï, elle écouta pourtant la suite avec une inquiétude grandissante. L'idée de partir si loin ne la rassurait pas, cela se voyait sur son visage.
" Assez loin au sud en réalité. Ce n’est pas le baron d’Ysari qui contrôle l’extrême sud de la péninsule, mais on en est bien plus prêt qu’ici. "
Là, la jeune fille sembla pâlir quelque peu. C'était... eh bien, loin, oui. Ce mot voulait tout dire. Seulement, avait-elle bien le choix ? S'efforçant de se calmer, elle recouvra une expression plus neutre. Elle ne voulait pas que le jeune homme pense qu'elle s'effrayait d'un rien, ni qu'il arrête de lui expliquer ce qu'il savait. Elle voulait en apprendre le plus possible, maintenant qu'elle avait pris sa décision.
" La baronnie est assez étendue. Sans pour autant être le plus grand des territoires humains. "
Ce genre de notion était très vague pour elle, aussi, elle hocha légèrement la tête, indiquant qu'elle comprenait, mais ne voulant pas lui couper la parole, elle ne répondit rien. De fait, il ne tarda pas à se remettre à parler :
" Dyriet est un manoir situé à un peu moins d’une heure de la rive de la mer Olienne. Il y fait assez bon vivre. Je ne vois malheureusement que peu de manière de vous indiquer plus précisément la position de Dyriet. Je n’ai pas de carte pour vous le montrer. "
Aureane avait réagi au mot de "mer", sans qu'il soit facile de déterminer si c'était de la curiosité, de la crainte, de la surprise agréable ou non... Habituée à ne pas étaler ce qu'elle ressentait, il n'était pas facile de lire en elle à partir du moment où on ne la déstabilisait pas. Si c'était le cas, c'était beaucoup plus simple, la voir s'empourprer donnait en général une bonne idée de son niveau de gêne. Mais là, elle se contentait d'écouter sagement, gardant pour elle ses pensées pour ne pas ennuyer Nicolaï.
" Ce n'est pas grave, crut-elle bon, tout de même, de préciser gentiment. Je verrai. "
Oui, elle verrait une fois sur place, inutile de s'imaginer des chimères. Baissant les yeux sur sa nourriture, elle s'absorba dans ses pensées. Elle mangeait à peine, toujours sur sa réserve, mais suivant plus ou moins le même rythme que Nicolaï, soit par hasard, soit parce qu'on lui avait enseigné que c'était plus poli.
S'il comptait sur elle pour relancer la conversation, il risquait d'attendre longtemps car elle avait déjà fait bien plus qu'à son habitude. De même, elle garderait son rythme, pour manger. Après le repas, elle n'avait pas la moindre idée de ce qui était prévu. De son point de vue, c'était à lui de décider, évidemment. Elle ne savait pas ce qu'il pensait faire et, pour sa part, elle attendrait de savoir ce qu'il envisageait. Elle avait prit l'initiative pour aménager la tente, mais c'était lorsqu'il n'était pas là. Maintenant qu'il était présent, il était hors de question qu'elle impose la moindre idée, d'abord par correction, ensuite, et plus simplement, parce qu'elle n'oserait jamais.
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| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Sam 20 Mar 2010 - 17:26 | |
| Nicolaï avait conscience de ne donner à Aureane que de vagues indications. Il aurait aimé faire mieux, mais ce genre de notions étaient plutôt complexes à aborder. Pour ne rien arranger à cela, il ne possédait pas la moindre carte de la région d’Ysari et Aureane ne semblait pas vraiment connaître grand-chose à la géographie du royaume. Il ne pouvait lui en vouloir ni lui reprocher ce manque de savoir. Cela ne facilitait pas les choses. C’était tout.
Elle parut avoir une réaction à mi chemin entre l’excitation et la frayeur lorsque Nicolaï évoqua la mer Olienne. Elle n’avait peut-être jamais vu une telle étendue d’eau. C’était bien possible si elle avait toujours vécut à l’intérieur des terres. Pour Nicolaï, c’était assez étrange que certaine personnes puissent éprouver de la crainte vis-à-vis de l’eau. Mais pour lui, la mer n’avait rien d’effrayant. Elle lui avait laisser la vie alors qu’il lui aurait été d’une grande facilité de le garder dans son giron glacée. Si elle l’avait laisser vivre, c’était qu’il y avait une raison. Dans le cas contraire, la mer l’aurait garder avec elle comme elle avait certainement conserver ses parents et tout les gens qu’il connaissait. Elle avait également conserver sa mémoire. Lorsqu’il n’était pas encore au service de Gregor, Nicolaï avait souvent tenter de combler le vide de son esprit par son imagination. Mais aucun de ces faux souvenirs ne parvenait à lui rendre se qu’il avait perdu.
Il avait aussi remarqué qu’Aureane avait adopté son rythme pour manger. Elle portait la nourriture à sa bouche lorsque lui le faisait. Peut-être par réflexe ou peut-être par politesse. Il ne savait pas vraiment. Tout se dont il était certain, c’était qu’elle le faisait. Il doutait qu’elle se soit elle-même rendu compte de cela. Mais dans tout les cas, cette attitude le gênait un peut pour deux raisons. La première était que s’il avait un estomac d’oiseau, se n’était peut-être pas le cas de la jeune femme. S’il se forçait à manger, elle allait sûrement se forcer à faire de même si c’était volontairement qu’elle avait adopter le même rythme que lui.
" Ce n'est pas grave. Je verrai. "
C’était assez étonnant. Elle ne rougissait pas. Nicolaï commençait à comprendre un peut comment la jeune femme fonctionnait. Plus elle rougissait, plus elle était gênée. A en voir la couleur de ses joues, on pouvait savoir comment elle se sentait. Là, elle n’était pas le moins du monde mal à l’aise. Juste un peut effrayée par se qui allait se passer pour elle. Mais qui ne l’aurait pas été ? Elle se préparait à traverser presque la moitié du royaume pour suivre un quasi inconnu dans un fief dont elle n’avait jamais entendu parler avant ce jour. A la place d’Aureane, il n’en aurait pas mené large non plus. Il se rappelait la première fois qu’il avait quitté Arcani. Cela avait été difficile pour lui. Certes, il était plus jeune, mais il n’avait même pas été alors question de quitter la baronnie. Il devait juste se rendre à Ysari. Il n’avait pas non plus été très facile pour lui de quitter la baronnie lorsqu’il lui avait fallut partir au combat dans des terres qu’il ne connaissait pas. Non, décidément, Nicolaï n’était pas le genre de personne à quitter si facilement sa maison. Bien sur, il le ferait toujours si on le lui demandait. Mais sûrement pas de son propre chef.
Quelque chose frappa alors Nicolaï. Il se rendit compte qu’il ne connaissait rien ou presque d’Aureane. Et l’inverse était tout à fait vrai aussi. Celui dont elle était en train de partager la tente était pour elle un inconnu.
« Aureane, je pensais à quelque chose. Je n’ais rien prévu cet après midi. En fait depuis ce matin, les événements se suivent sans que je n’ais rien le temps de prévoir. Mais une chose me dérange. Je ne sais pas qui vous êtes et vous ne savez pas qui je suis. »
Nicolaï patienta un peut le temps pour lui de scruter le visage d’Aureane, cherchant une trace de réaction. Mais finalement il continua. Il doutait qu’elle l’ait contredit ou couper, mais préférait continuer sur sa lancé avant de se dire qu’il avait peut-être eu une mauvaise idée.
« Voilà se que je vous propose. Si vous n’avez rien à faire, peut-être devrions nous faire plus ample connaissance. Je ne sais même pas d’où vous venez. Qu’en dite vous ? Voulez vous que je commence à parler ou désirez vous le faire? » |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 21 Mar 2010 - 13:34 | |
| Aureane releva les yeux vers le jeune homme lorsqu'il annonça qu'ils ne se connaissaient pas. C'était parfaitement vrai. On découvrait bien peu d'une personne en quelques heures. Lui avait dû apprendre d'elle qu'elle était excessivement émotive et timide, même si elle pouvait faire preuve d'une certaine force de caractère dans quelques rares situations et qu'elle savait arranger un lieu de vie. Elle, elle avait appris de lui qu'il avait du mal, sans doute de part ses origines modestes, à investir son rôle de chevalier et à se considérer comme supérieur à la populace, qu'il était sans doute un idéaliste qui se laissait facilement porter par ses rêves et suivait ses envies. Dit de cette manière, cela pouvait sembler quelque peu négatif, mais, en réalité, la jeune fille avait une très bonne image de lui.
Cela dit, ces informations mises bout à bout ne signifiait pas qu'ils se connaissaient. Elle ignorait encore quelles réactions ils pouvait avoir dans différentes situations et elle aurait été bien en peine de dire ce qu'il pouvait penser. Elle savait quelques bribes de son passé, mais sans plus... Une conversation pourrait peut-être lui en apprendre davantage, même si elle trouvait surprenant qu'il soit prêt à s'ouvrir ainsi à elle. Elle était son employée, la plupart des gens dans ce cas attendaient de leurs gens qu'ils restent discrets sur leur vie et pour ce fait évitaient de la leur raconter. A l'inverse, que lui veuille en apprendre plus sur elle la surprenait tout autant, ne voyant pas en quoi cela pourrait l'intéresser.
Elle hocha cependant la tête pour acquiescer à cette remarque et attendit patiemment la suite. Il lui proposa donc de discuter, lui demandant ensuite si elle préférait qu'il commence ou non. Les règles de politesse voulaient que ce soit elle qui se présente au chevalier qui restait son supérieur, elle n'avait donc pas vraiment le choix, même si lui ne semblait pas s'en rendre compte.
Hésitant un instant, Aureane finit donc par murmurer :
" Je suis désolée, mais je crains n'avoir pas grand chose d'intéressant à vous dire de moi, messire. "
Et hop, un messire de plus, pour faire bonne mesure. Après un silence où elle prit soin de réfléchir à ce qu'elle allait dire, peu habituée à parler à tort et à travers, elle reprit néanmoins, de façon un peu plus assurée :
" Je suis née dans un village qu'on appelle "Trois-chemins", à la frontière de trois territoires, au nord des terres royales. "
Évidemment, il ne pouvait pas connaitre. Même les gens du coin ne remarquaient pas ce groupe de maisons cerné par les champs et la forêt. Certains disaient qu'appeler cela "village" était un bien grand mot. Plusieurs familles y vivaient, néanmoins, depuis de nombreuses générations. C'était chez elle, quoi qu'on ait pu en dire.
" J'ai appris là-bas mon métier d'écrivain public afin de prendre la suite de celui du village... je n'étais pas très douée pour travailler aux champs. "
Trop faible, surtout, trop fragile. Elle y avait pourtant mis de la bonne volonté, mais elle avait déçu une première fois sa famille. D'ailleurs, elle avait une façon de raconter ce souvenir qui le montrait clairement, même si elle s'efforçait de garder un ton neutre. Elle avait accepté ce fait depuis bien longtemps.
" J'ai dû quitter mon village il y a quelques mois... "
Son regard se déroba, alors qu'elle passait sous silence les raisons de son départ. Cela aussi, elle avait fini par l'accepter. Elle finit par le regarder à nouveau, poursuivant simplement :
" Je suis allée à Diantra où je n'ai pas pu reprendre mon travail et où je suis donc devenue serveuse. Avec la guerre civile, j'ai rejoint Erac où j'ai également dû me résigner à travailler dans une taverne. Les propriétaires ayant fermé ces quelques jours pour venir voir le tournoi, je n'ai eu d'autre choix que de les suivre. "
C'était un bon résumé, même si elle omettait la transition qui expliquait son arrivée à Diantra, des mois plus tôt. Finalement, ce qu'elle racontait était assez peu personnel, c'était plus un compte-rendu des travaux qu'elle avait déjà effectué. Elle n'avait pas amené grand-chose sur elle ou sa famille, mais elle doutait que cela puisse réellement intéresser le jeune homme, il était sans doute plus utile pour lui de savoir quelles étaient ses compétences professionnelles que sa vie privée.
" Voulez-vous savoir autre chose ? "
Pas de messire, cette fois, elle s'était souvenue qu'il lui avait demandé de cesser d'utiliser ce titre. Pourtant, cela lui semblait la moindre des politesses, mais il n'avait manifestement pas les mêmes idées qu'elle à ce propos et elle ne voulait pas l'ennuyer. D'autant qu'elle devait reconnaitre que toute une conversation ponctuée de "messire" devait être agaçante.
Elle lui demandait simplement s'il désirait en apprendre plus, n'osant pas poursuivre, au risque de le lasser par des détails qui lui paraissait, même à elle, inutiles et elle n'osait pas non plus lui demander de parler de lui à son tour. Non pas que cela ne l'intéresse pas, mais il était hors de question de se montrer indiscrète. Alors, elle préférait lui laisser l'initiative de la suite de la conversation. Enfin, au moins, elle semblait relativement à l'aise, à présent, même si elle faisait toujours preuve d'un maintien respectueux envers son interlocuteur.
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