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| [vers les coulisses] Quelques croquis | |
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Auteur | Message |
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Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 21 Mar 2010 - 19:24 | |
| Nicolaï écouta Aureane parler de se qu’elle avait fait. C’était un léger résumer qui lui en apprenait en fait plus sur les compétence de la jeune femme que sur qui elle était. Elle n’avait âprement pas vraiment comprit se qu’il attendait d’elle. Mais se n’était pas grave. Il ne pouvait lui en vouloir. Sans doute c’était-il mal exprimé. En fait, il savait déjà qu’Aureane savait lire et écrire. La partie qui l’intéressa le plus fut celle ou elle parla de ses différents déplacement avant d’arriver à Diantra. Elle avait beaucoup voyager. Cela lui faisait assez étrange. Il aurait au contraire crut qu’elle était originaire de la capitale. Timide comme elle était, avoir à ce poing changé d’endroit était étonnant venant d’elle. Le fait qu’elle ait à un moment de sa vie travailler dans une auberge aussi. Nicolaï n’était que rarement aller dans de tels endroit. En règle général, il avait plutôt arpenter les terrains d’entraînement et les routes. Quelques champs de bataille, mais rarement des auberges. Il savait pourtant que ce genre d’endroit n’était pas forcément très recommandable et qu’à moins de faire preuve d’une grande agilité, les serveuses se retrouvaient sur les genoux d’un client ventripotent qui empestait la bière et la sueur. Il n’imaginait pas Aureane passant de table en table pour apporter leurs commandes à des clients. Il comprenait mieux maintenant pourquoi elle avait aussi vite accepter de le suivre et de traverser presque la moitié du royaume pour s’occuper d’une bibliothèque au trois quarts vide dans un manoir laissé à l’abandon.
« Trois chemin ». Le nom de ce village ne lui disait rien. Il avait pourtant été dans le nord pour rejoindre les troupes royale lorsque Gregor le lui avait demandé. Mais il fallait dire qu’il n’y était pas resté très longtemps. Le temps qu’il arrive, la guerre était presque terminée. Il avait juste participer à quelques raids contre les drows et au siège d’une ou deux forteresse d’importance secondaire. Autant dire qu’il n’était pas rester dans la région pendant suffisamment longtemps pour se targuer de la connaître.
" Voulez-vous savoir autre chose ? "
Pas de messire ? Elle devait se sentir plus détendue que lorsqu’elle avait commencer son récit. A ce moment, elle l’avait appelé messire. Se n’était plus le cas maintenant. Malgré le fait qu’elle ait tenté de faire de son récit un discourt d’une neutralité totale, Nicolaï avait senti une forte tension et des souvenirs charger lorsqu’elle avait évoqué quelques passage de sa vie. Le moment ou elle avait quitté sa famille pour se rendre à Diantra par exemple.
Elle ne dit plus rien. Nicolaï décida une fois de plus de prendre les choses en mains. Aureane ne dirait certainement rien de plus. Si elle se sentait plus à l’aise en sa présence, cela ne signifiait pas qu’elle allait lui faire une quelconque remarque ni même de lui rappeler qu’il ne lui avait rien raconté s’il décidait de se taire. Elle remarquerait son silence sans aucun doute, mais n’oserait pas lui faire le moindre remarque.
« Quant à moi, je sais manier une épée, monter à cheval, me servir d’une lance, guider des hommes au combat. Mais la diplomatie, c’est pas mon truc, dit-il avec un sourire. »
Rien dans sa voie ou dans son attitude ne pouvait laisser penser qu’il se moquait d’elle. Il avait fait bien attention à ne laisser aucune ambiguïté là-dessus. Il se souvenait en effet d’un jour pas si lointain où il avait lui-même répondu entièrement à côté de la question qu’on lui posait. Il avait été complètement perdu à ce moment là et se serait certainement senti plus perdu encore si Harnyll s’était moqué de lui.
« Aureane. Je ne vous ait pas demander se que vous étiez capable de faire. J’ai commencer à le découvrir par moi-même et je continuerais à les découvrires. Se que je voulais savoir, c’était qui vous étiez que je voulais savoir. Se que vous pensez. Se sont les sentiments que vous éprouvez et les petits détails du quotidiens qui m’intéresse. Peut-être aurais-je du commencer afin que vous compreniez mieux. »
Nicolaï prit une inspiration. Il allait lui falloir retourner dans ses souvenirs. Les seuls qu’il avait. Après cela, peut-être Aureane comprendrait-elle mieux se qu’il lui demandait.
« Je suis nez il y a dix ans… Non je ne me moque pas de vous. Ma vie commence il y a dix ans lorsque je fut rejeter sur les rives de la mer Olienne parmi les débris de se qui avait dut être un navire. Je ne me rappel de rien qui ait précédé mon réveil sur cette plage. Qui qu’aient été mes parents, je ne m’en souviens plus. Qui que j’ai put être, je l’ais oublier. Un groupe de chevalier me trouva et m’emmena avec lui. Je n’avais pas grand-chose sur moi. Mais je devais très certainement venir d’une famille noble ou très riche. Sinon, rien n’explique la présence de ce bijou. »
Nicolaï tira sur la chaîne qu’il portait autour du coup pour faire sortir la chevalière d’argent de sur sa chemise. Passant le bijou au dessus de sa tête, il le mit dans la main d’Aureane pour qu’elle puisse le voir.
« Je n’avais que ce bijou et un tabard sur moi. Je penses que vous aurez remarquer le dragon. Il était également sur le vêtement. Mais passons. Me voilà donc à Arcani. Je n’ais pas prononcer le moindre mot en presque deux mois. Je ne comprenait rien de se qui se passait autour de moi et ne me souvenait de rien. Pas même de mon nom. On m’en a donner un nouveau. KalonErc’h, parce que c’est se qui est gravé à l’interieur de la chevalière. Nicolaï car l’homme qui m’a trouvé avait perdu son fils il y a peut et l’avait appeler Nicolaï. »
Le jeune homme marqua une courte pose.
« Il n’y avait rien que je puisse faire pour me rappeler. Les recherches qui ont été faite n’ont rien donné. Un jour, j’ai vu trois garçon frapper une amie. La seule amie que j’avais. Autour d’eux, personne ne faisait rien. Tout le monde regardait. Parce qu’ils étaient noble. Qu’ils se comportaient de mannière autaine. Personne n’osait les approcher. Je me suis battu avec eux et j’ai gagner. Quelques jours plus tard, un chevalier m’a proposer d’entrer à son service en tant qu’écuyer. »
Il plongea son regard d’acier dans les yeux bleu d’Aureane.
« Voilà pourquoi j’ai agit ainsi. Voilà pourquoi je m’intéresse plus à la personne que vous êtes qu’à vos compétences que je finirais bien par découvrir. » |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 21 Mar 2010 - 20:38 | |
| " Quant à moi, je sais manier une épée, monter à cheval, me servir d’une lance, guider des hommes au combat. Mais la diplomatie, c’est pas mon truc. "
Aureane lui rendit un sourire un peu hésitant, ne sachant trop pourquoi il lui répondait de la sorte. Elle sentait bien que quelque chose clochait, mais elle ne savait quoi. La suite lui fit comprendre - enfin - où voulait en venir le jeune homme. Savoir ce qu'elle pensait et qui elle était... Pour être honnête, elle ne voyait pas bien quoi lui répondre. Sa perplexité devait se lire sur son visage, car il décida de commencer à parler le premier pour lui expliquer qui, lui, était.
Il était donc amnésique, comprit-elle en prenant le bijou dans sa main. Regardant ce dernier avec de grands yeux, elle ne tarda pas à la rendre à Nicolaï : c'était la première fois qu'elle touchait quelque chose d'aussi précieux, elle craignait manifestement de l'abimer. Elle hocha ensuite légèrement la tête quand il lui demanda si elle avait repéré la présence du dragon. Le reste de l'histoire lui paraissait tout droit sorti d'un conte de fée... Pour ce qu'elle en savait, oser porter la main sur un noble pouvait conduire à l'échafaud. Ce n'était pas elle qui l'inventait, elle l'avait déjà vu. Ce qu'il lui disait lui paraissait tout à fait insensé, même si elle ne remettait pas en question ses dires : pourquoi lui aurait-il menti ?
La jeune fille soutint son regard métallique un bref instant avant de baisser les yeux, réfléchissant à ce qu'il venait de lui dire. Qu'était-elle sensée ajouter ?
" Je n'ai rien d'aussi... étonnant à vous raconter, messire. "
Elle n'avait sauvé personne et sa famille était tout ce qu'il y avait de plus banal dans le genre paysan. Enfin, elle ne voulait pas le contrarier, aussi elle se remémora ce qu'il lui avait dit souhaiter connaitre : ses sentiments...
" Je... si vous n'avez pas connu votre famille, la mienne me manque parfois. Je ne pensais pas quitter les miens aussi brutalement. "
Elle parlait avec beaucoup de pudeur, ne le regardant à nouveau plus dans les yeux. Elle ne voulait pas avoir l'air de se plaindre, d'ailleurs, c'était hors de question qu'on s'apitoie sur son sort, mais évoquer les siens lui laissait un goût amer dans la bouche.
" Diantra, Erac... ce sont de grandes villes. "
Où elle se sentait totalement perdue. Se réveiller tous les matins en se disant que si on disparaissait on ne manquerait à personne était pour le moins désespérant. Mais, à moins qu'il ne demande des précisions qui paraissait à la jeune fille toujours aussi inintéressantes, il n'avait pas besoin de le savoir. Elle finit par lui faire un petit sourire un peu tendu en ajoutant :
" Je n'ai rien qui me retient ici. C'est pour cela que je n'hésite pas à vous suivre. "
Son sourire s'effaça rapidement, la tristesse commençant à l'envahir en se rappelant ce qui justifiait qu'elle se retrouve dans une telle situation, mais elle fit un effort pour la chasser et reprit plus calmement :
" Ça fait des mois que j'espère pouvoir à nouveau exercer mon métier... depuis que j'ai dû quitter mon village, en fait. Les petits détails du quotidien se résument à me demander si les clients ne vont pas se plaindre de ce que je leur ai servi et si je garderai ma place encore un peu. "
C'était affligeant comme préoccupation. Elle n'ajouta pas que sa principale préoccupation était de se demander si elle pourrait manger à sa faim et avoir un toit au-dessus de sa tête. Elle eut un petit sourire désabusé et conclut :
" Avant, au village, ma vie était différente, c'est certain. "
Pas forcément plus aisée mais au moins elle était entourée. La solitude était sans doute sa pire ennemie, à présent. Lui aussi avait dû avoir un mode de vie tout à fait autre avant d'être recueilli. D'une certaine façon, elle était heureuse d'avoir au moins des souvenirs auxquels se raccrocher. Cela lui donna d'ailleurs une idée qu'elle exposa à voix haute :
" Vous savez, messire, j'ai passé toute ma vie dans un milieu très fermé où la noblesse... pardonnez-moi, mais la noblesse est... disons crainte. La peur entraine facilement la haine. "
Aureane était gênée de dire cela, mais elle préférait que les choses soient claires. Nicolaï avait une façon de se comporter avec elle qui la laissait sans cesse surprise. Il n'avait pas l'air de comprendre pourquoi elle réagissait de la sorte, elle allait tacher de lui expliquer un peu :
" Ce n'est pas un peur infondée, loin de là, mais peut-être généralisée à mauvais escient... je veux dire que votre façon de vous comporter avec moi m'étonne et si je ne réagis pas comme vous le souhaiteriez, ce n'est pas contre vous. C'est juste que... je sais où est ma place. "
Le tournoi en était un exemple flagrant : on ne mélangeait pas noblesse et populace. Sauf qu'elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle lui reprochait son comportement. D'une part, elle ne se le serait pas permis, d'autre part, elle trouvait cela honorable comme idée quoique parfaitement idéaliste. Aussi, elle reprit, essayant de s'expliquer :
" Enfin... je veux dire que... je... je ne sais plus... vous bousculez... ce qui est établi. Vous... avez peut-être des origines modestes, mais... mais pour moi vous êtes tout de même un chevalier. "
Elle hésitait, le regardant un instant, pour détourner les yeux la seconde d'après avant de lui jeter un nouveau coup d'œil. Dire tout cela la mettait mal à l'aise, mais, en même temps, elle avait besoin de mettre des mots sur son comportement. Elle finit par se taire, surprise d'avoir autant parlé, et se reprocha aussi vite d'avoir osé critiquer, d'une certaine façon son comportement. Aussi, elle s'empressa d'ajouter :
" Excusez-moi... Je... "
Elle se mordit la lèvre aussitôt, consciente qu'il n'allait pas apprécier qu'elle le regarde à nouveau avec une pointe de crainte. Elle lui fit donc un petit sourire d'excuse un peu tendu et se sentit s'empourprer légèrement dans la foulée ce qui lui fit à nouveau baisser les yeux. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Lun 22 Mar 2010 - 6:00 | |
| Il écouta Aureane d’un bout à l’autre. Essayant de comprendre se qu’elle avait dut ressentir. Personne ne l’attendait nulle part. elle n’avait pas la moindre attache où que se soit. Comment avait-elle put en arriver là ? C’était tout à fait désolant. Elle avait d’ailleurs eu beaucoup de chance d’être là. Une jeune femme seule par des temps de guerre n’a souvent pas une place très enviable si elle croise la route d’une bande de soudards. Une jeune femme a vite fait de se retrouver esclave si elle se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Surtout si elle est belle. Et Aureane avait son charme. Qui aurait put la regretter ? Elle disait que rien ne l’attendait. Qu’elle avait quitter sa famille dans la précipitation. Qui aurait remarqué sa disparition ? Peut-être personne. Elle aurait put finir égorgée dans un fossé, esclave au Puy. Personne ne s’en serait préoccupé.
Nicolaï se demanda furtivement se qui avait put pousser cette jeune femme à quitter les siens. A partir de chez elle et à courir les routes armée d’un nécessaire d’écrivain et avec pour toute protection une robe usée et délavée par le temps. Mais visiblement, elle ne semblait pas avoir envi d’en parler. Si cela lui avait causer moins de peine, Nicolaï lui aurait demandé. Mais devant la difficulté qu’elle avait à exprimer cela, il préféra s’abstenir. Il finirait par savoir. Que se soit plus tard ou tout de suite ne changeait pas grand-chose de son point de vu. A quoi bon la forcer à verser du sel sur sa plaie. Elle avait déjà suffisamment mal. Il était tout à fait inutile de la brusquer. Plus encore. Se n’était pas le genre de Nicolaï de faire une chose pareille. Aureane lui parlerait de cette épisode de sa vie lorsqu’elle se sentirait prête à le faire.
Elle parlait avec une grande pudeur, n’osant pas le regarder. Elle semblait également refuser d’être plainte. Pourtant, il y avait de quoi. Largement même. La vie d’Aureane semblait avoir été une longue suite de malheur et leur rencontre, une chose inespérée. Sans doute lui avait-il offert plus qu’un emploi. Sans doute lui avait-il redonner l’espoir. Nicolaï sourit intérieurement. Il aimait bien ce rôle de chevalier servant. Se n’était pas au goût de toute la noblesse. Loin de là, mais lui il l’aimait bien. Après tout, si les chevaliers ne faisaient même plus rêver, qu’étaient-ils ? De simples machines à tuer ? Sûrement.
" Vous savez, messire, j'ai passé toute ma vie dans un milieu très fermé où la noblesse... pardonnez-moi, mais la noblesse est... disons crainte. La peur entraine facilement la haine. "
Elle avait raison. La crainte et la haine. C’était tout se que les chevaliers étaient capable de produire sur le peuple. Ils ne lui donnaient rien d’autre que des échafaud et des exécution publique pour tout rêve. Assez. Nicolaï en avait assez de cela. C’était ce genre de comportement qui avait mener trois enfants de la noblesse ysarienne à s’en prendre à une fillette de deux ans leur cadette. C’était ce genre de comportement qui avait mené à se que trois nobles tuent presque une enfant. Pourquoi ? Parce qu’elle leur avait dit quelque chose qui ne leur avait pas plut.
C’était aussi cela qui avait mener Nicolaï à devenir chevalier. Il s’était battu contre cela et il continuerait à se battre contre. Quitte à être la risée de toute la noblesse comme cela avait été le cas lors de sa première joute. Il n’avait pas l’intention de changer d’opinion sur ce point.
" Ce n'est pas un peur infondée, loin de là, mais peut-être généralisée à mauvais escient... je veux dire que votre façon de vous comporter avec moi m'étonne et si je ne réagis pas comme vous le souhaiteriez, ce n'est pas contre vous. C'est juste que... je sais où est ma place. "
Sa place ? Aureane semblait totalement soumise à cet ordre établit. Au diable les codes. Une société qui n’évolue pas est condamner à disparaître de toute manière. Aureane avait la place qu’elle voulait bien se donner. Une serveuse d’auberge, presque une mendiante devenait-elle bibliothécaire en moins d’une heure ? Non. Une femme sachant lire et écrire méritait-elle se qu’elle avait dut vivre ? Non. Au diable les codes. Au diable ces histoires de places. Chacun était libre de se forger son destin. Bien entendu, pour lui c’était facile à dire. Il était chevalier. Se n’était pas le mendiant qui vivotait dans la rue. Mais pour arriver là ou il en était, il les avaient bousculer ces codes. Il avait prit son destin en main. Aureane avait fait de même. Peut de temps auparavant, elle errait sans but précis et sûrement sans endroit où dormir. Maintenant elle avait un emplois. Un emplois qui serait bien payé et qui lui assurait un salaire fixe et un lieu de vie.
" Enfin... je veux dire que... je... je ne sais plus... vous bousculez... ce qui est établi. Vous... avez peut-être des origines modestes, mais... mais pour moi vous êtes tout de même un chevalier. "
Elle hésitait. Le regarda un instant, puis détourna les yeux. Puis fixa à nouveau son regard sur lui. Nicolaï sourit. Oui. Elle semblait comprendre se qui se passait. Ou au moins, elle faisait se qu’il fallait. Oui, Nicolaï boulverssait l’ordre établit. Pire, il le revendiquait. Lorsqu’une chose ne vas pas, il est du devoir de ceux qui le peuvent d’agir. A son échelle, Nicolaï était persuadé qu’il pouvait agir.
" Excusez-moi... Je... "
Elle se mordit la lèvre, baissa les yeux, lui adressa un léger sourire d’excuse avant de se mettre à rougir. Visiblement, elle avait peur de sa réaction. Nicolaï savait qu’elle allait encore être surprise par son comportement. Il allait falloir qu’il lui explique. Mais cela n’était pas grave. Aureane commençait à comprendre.
Lentement, il tapa ses mains l’une dans l’autre. Elle sursauta légèrement la première fois que ses mains claquèrent l’une contre l’autre.
« Bravo Aureane. Tu commence à comprendre. Peut-être ne t’en rend tu pas compte, mais tu comprend petit à petit. Bravo. »
Nicolaï arrêta d’applaudire pour fixer la jeune femme qui lui faisait face.
« Oui, la noblesse engendre souvent la haine du peuple ou au mieux, sa peur. Oui, dans cette société, tu as ta place. Une place qui est différente de la mienne et différente de celle de n’importe qui d’autre. Oui. Je bouscule les codes qui sont établit. Pour preuve. Je t’ais choisit pour demoiselle au tournoi. Si cela ne te pose pas de problème, alors sache que c’est certainement la meilleure chose que j’ai jamais faite. »
Nicolaï but un peut d’eau. Il tendit aussi une petite coupe à Aureane. Parler lui avait donner soif.
« Je sais que mon comportement envers toi es étrange. Tout comme je suis conscient que si tu ne réagit pas tout de suite comme je te le demande, se n’es pas pour m’insulter ou tout autre chose. Tu continu à m’appeler Sire de temps à autre. Je ne m’en offusque pas. Tu as été élevée avec cette peur de la noblesse dont tu parle. Une noblesse dont je fais partit. »
Il prit une nouvelle gorgée d’eau avant de poursuivre.
« Je bouscule l’ordre établit et c’est tant mieux. Cette société est pourrie jusqu’à la moelle. La noblesse s’est déchirer pour le pouvoir et les terres. Le peuple en a terriblement souffert. Et que se passe-t-il ? Rien. C’est comme si cette guerre n’avait jamais eu lieu. Comme si rien ne s’était passer. A ce compte là, autant recommencer à nous entretuer dans deux ans. De toute façon, le peuple ne proteste pas. Je refuse de cautionner une telle chose. Je refuse de faire partit de ces prétentieux. Alors oui. Je bouscule les codes. Mais se sont mes idées et je n’ais pas l’intention de les trahir. Si se que je te dit te choque, je m’en excuse mais c’est ainsi. Si tu me trouve idéaliste et irréaliste, tu ne dois pas être loin de la vérité. Mais sans le rêve qu’ils offrent, que sont les chevalier ? »
Nicolaï laissa passer un temps.
« D’ailleurs toi-même bouscule ces codes. Si cela n’avait pas été le cas, tu n’aurais rien dit. Si tu voulais vraiment rester à ta place, tu aurais refuser mon offre. Dans la société très cloisonnée que tu décrit, une jeune femme dans ta situation peut-elle devenir bibliothécaire ? Si tu le désire, je peux te donner des ordres et me comporter avec toi comme un tyran, mais je pense que cela ne sera plaisant ni pour toi ni pour moi. Dit le moi donc franchement. Préférerais tu que je me comporte avec toi comme un seigneur et que j’aboie des ordres contre toi ? Cela te mettrait-il plus à l’aise ? » |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Lun 22 Mar 2010 - 20:08 | |
| Aureane garda un air relativement neutre lorsque le jeune homme se mit à applaudir. Elle ne goutait pas vraiment la plaisanterie. Pas qu'elle lui en veuille, non, mais il avait beau dire, elle n'arrivait toujours pas à le comprendre. Il voyait la vie comme à travers un filtre d'optimisme irréaliste.
" Oui, la noblesse engendre souvent la haine du peuple ou au mieux, sa peur. "
C'était tout de même un peu exagéré. La plupart du temps, les gens ignoraient la noblesse, tout simplement. Et tout le monde ne la détestait pas : après tout, elle était là pour protéger le commun, des drows et autres menaces. Mais... savoir que certains croulaient sous les richesses lorsqu'on a soi même faim est difficile à accepter. Trouver un responsable, réel ou non, de ses malheurs, les rend plus faciles à supporter, Aureane était bien placée pour le savoir.
" Oui, dans cette société, tu as ta place. Une place qui est différente de la mienne et différente de celle de n’importe qui d’autre. "
La jeune fille ne disait toujours, rien, se contenant d'écouter, mais elle se troubla un peu à la mention du tournoi. Difficile de deviner ce qu'elle en pensait, à présent. Elle prit la coupe qu'il lui tendait, en réalisant qu'il la tutoyait, à présent. Sans doute une façon pour lui d'aplanir encore les différences entre eux, mais, pour elle, qu'il se permette cela creusait au contraire le fossé, étant donné qu'elle même n'en viendrait pas là.
Elle l'écouta parler de la noblesse, de la guerre, du peuple, demander ce qu'étaient les chevaliers... Les yeux fixés sur la coupe qu'elle avait gardé à la main, elle semblait attristée.
" Préférerais tu que je me comporte avec toi comme un seigneur et que j’aboie des ordres contre toi ? Cela te mettrait-il plus à l’aise ? "
Elle releva les yeux vers lui, les plongeant dans son regard acier et soupira doucement, cherchant comment exprimer ce qu'elle voulait lui faire comprendre.
" Vous me permettez de vous parler franchement, alors... "
Faisant un effort pour continuer à le regarder en face, elle poursuivit, l'air néanmoins gênée de se permettre de le contredire :
" Vous parlez de bousculez l'ordre établi et pour cela, je vous admire, car il faut le courage de s'attacher à ses valeurs. Cependant... "
En réalité, elle paraissait plus désolée, à présent, car elle avait l'impression de tenter de briser son rêve et elle n'aimait pas jouer ce rôle. Seulement... si elle gardait cela pour elle, elle craignait qu'il ne finisse par arriver malheur.
" Cependant, bousculer l'ordre n'est pas le fouler au pied. Vous m'avez choisi comme... elle s'empourpra légèrement en prononçant la suite, comme demoiselle, durant le tournoi, et il était courageux, je pense, d'avoir poursuivi jusqu'au bout. Mais... "
Elle se mordit la lèvre, mal à l'aise, se forçant à poursuivre :
" Mais si on refuse les normes d'une société, on finit par se retrouver en marge, seul avec ses valeurs. Dans ce cas, comment voulez-vous qu'elles profitent aux autres ? Si vous continuez à vous conduire de la sorte, avec moi ou avec d'autres, la noblesse vous regardera étrangement. Or, je pense que si vous voulez pouvoir gérer votre domaine comme vous l'entendez, il vous faudra le soutien de vos pairs, plus que celui d'une pauvre bibliothécaire. Je peux vous aider, mais seulement dans la mesure de mes moyens. Et je ne pourrai rien faire si je suis considérée comme... elle fixa à nouveau sa coupe et blêmit, comme une moins que rien, parce que votre façon d'agir avec moi porte à interprétation. "
Elle était réellement mal à l'aise de lui parler ainsi, mais elle n'osait plus s'arrêter maintenant qu'elle était lancée. S'il ne la jetait pas dehors, après tout ça, alors elle s'estimerait heureuse. La seule chose qui faisait qu'elle n'était pas certaine que ça se produirait, était le fait que depuis le début il se montrait réellement gentil avec elle et qu'elle commençait à se dire qu'il avait peut-être l'esprit assez ouvert pour accepter ce qu'elle dirait, à défaut d'être d'accord avec elle.
Elle continua donc, secouant légèrement la tête d'un air navré :
" Ici, ça n'a pas réellement d'importance, je ne connais personne, mais... mais je ne peux pas vous considérez comme mon égal, parce que vous ne l'êtes pas. Et vous pouvez continuer à jouer ce jeu aussi longtemps que vous voudrez, cela ne changera rien à ce qui est. Vous devriez tenir votre rang, parce que c'est ce qui vous permettra de mener à bien vos rêves. Vous souhaitez voir le peuple heureux ? Alors pensez aux gens qui sont sur vos terres : ils ne souhaitent pas un seigneur qui leur aboie des ordres, mais ils ne veulent pas davantage d'un seigneur méprisé par ses pairs qui sera par là même incapable de les protéger de la guerre. "
Cela lui paraissait tout à fait logique : il fallait bien impressionner un tant soit peu ses voisins, ou du moins garder leur respect, pour qu'ils n'envisagent pas d'annexer vos terres. Il aurait été naïf de penser que seuls les drows étaient une menace. la guerre civile en était un parfait exemple ! Convaincue par ce qu'elle disait, Aureane avait retrouvé son assurance lorsqu'elle conclut :
" Mon père me disait de m'en tenir à mes valeurs, mais ma mère répondait souvent dans son dos que, parfois, il faut savoir entrer dans le jeu de l'adversaire pour mieux gagner. "
On ne gagnait rien à retourner le jeu en niant les règles. Il fallait au contraire connaitre celles-ci parfaitement pour les exploiter et remporter le tour. Mais cela restait son point de vue, qu'elle avait hérité de sa mère, comme elle venait de le dire. Les paroles d'une paysanne contre celles d'un chevalier... Reperdant aussi vite contenance, la jeune fille termina brièvement pour tenter de se justifier, sa voix baissant d'un ton :
" Je suis désolée, je me permets de vous faire la morale mais... vous êtes quelqu'un de bien, je serais navrée qu'il vous arrive malheur. "
Elle avait beaucoup parlé. Elle ne se souvenait pas avoir jamais autant dit le fond de sa pensée. Nicolaï avait tout fait pour, mais, des mois plus tôt, elle se serait contentée de hocher la tête en gardant tout cela pour elle. Vivre en ville lui avait appris un peu à s'exprimer. Enfin, à présent, elle en resterait là sur ce sujet. Elle estimait être allée déjà beaucoup trop loin et regrettait avoir pris cette liberté. Peut-être avait-il raison et avait-elle déjà fait une erreur en acceptant d'entrer à son service, sans même parler de lui avoir accordé sa faveur ! Pour être honnête, elle ne savait plus très bien où elle en était et cela se voyait à l'air perdu qu'elel affichait. Avoir parlé ainsi au jeune homme la laissait extrêmement mal à l'aise et elle aurait volontiers disparu sur le champ.
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| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mar 23 Mar 2010 - 6:00 | |
| Nicolaï avait à nouveau écouté Aureane d’un bout à l’autre. Une fois de plus, elle l’avait impressionné par son aplomb et la justesse de ses paroles. Au final, c’était bien elle qui avait raison. Il avait commis un grand nombre d’erreur depuis que le tournois avait commencé. Avoir choisit la jeune femme pour demoiselle en faisait partit. A présent, il s’en rendait compte. L’idéalisme n’aiderait personne et lui encore moins. Pour servir ses idées et se qu’il voulait voir se réaliser, il devrait sans aucun doute entrer dans le jeu sordide de la politique. Un jeu dans lequel il était bien loin d’être à l’aise. Un jeu dont il était très loin de maîtriser toute les subtilités. Lorsqu’il tentai de faire quelque chose, on voyait sa manœuvre arriver de très loin. Le fait qu’il mente très mal n’aidait d’ailleurs pas.
Mais Aureane avait raison sur toute la ligne. Il lui fallait arrêter de bousculer ainsi la noblesse et la société. Celle-ci était un éléphant. On ne pouvait la faire évoluer que lentement. Une autre attitude aurait été stupide. Il avait été stupide de penser qu’à lui seul il pourrait changer le monde.
Doucement, il fit tourner entre ses doigts la coupe d’eau. Aureane avait comprit qu’il commettait une erreur bien avant qu’il ne le face. Elle n’était pas certaine que cela ait été une bonne idée de la choisir comme demoiselle. Nicolaï s’énerva un moment contre lui-même. Mais comment avait-il put être aussi idiot. Où étaient passé toute ces heures à apprendre l’étiquète et toute les règles de la société si le moment venu il se révélait incapable de les appliquer.
* Espèce de sombre idiot. Fichue tête de pioche.*
Nicolaï leva les yeux vers Aureane. Elle ne parlerais plus de cela. Elle était arrivée au bout de se dont elle était capable à nouveau, Nicolaï s’en voulut. Depuis qu’elle était avec lui, elle était toujours poussée dans ses derniers retranchement. Il n’était pas tendre avec elle. Loin de là. Se n’était pas physique. Mais psychologique. Une véritable séance de torture qu’il lui infligeait en continu depuis leur rencontre.
Il ne pouvait pas revenir en arrière. Regretter se qu’il avait fait ne servait donc à rien. Mais il ne tenait qu’à lui de changer de cap. De se comporter comme le chevalier que tout le monde attendait de lui. Un rôle qu’il n’aimait pas forcément beaucoup, mais qui avait le bon côté d’être celui que tout le monde voulait le voir endosser.
Aureane était plus que jamais mal à l’aise. Elle serait très certainement disparue dans le sol si elle en avait eu la possibilité.
Nicolaï ne se sentait lui-même plus vraiment à l’aise. Il n’avait pas l’intention de congédier la jeune femme. Elle lui était trop précieuse pour qu’il face quelque chose d’aussi idiot. Il avait besoin d’elle pour qu’elle lui apprenne à lire correctement. Tout comme il avait besoin d’elle pour s’occuper de la future bibliothèque de Dyriet et certainement aussi comme point de vu extérieur. Pour l’empêcher de déraper. Aureane semblait connaître mieux que lui les limites qu’il ne fallait pas dépasser. En cela aussi elle pourrait l’aider.
Dans les paroles qu’elle venait de dire, seul deux éléments étaient positifs. Premièrement, elle le trouvait courageux d’avoir tenu le rôle qu’il s’était donné jusqu’au bout. Deuxièmement, elle ne voulait pas qu’il lui arrive du mal. Mais ces deux éléments qu’il jugeait positifs se perdaient dans une masse bien plus importante encore de reproches. Des reproches qu’il acceptait tout à fait. Et pour cause, ils étaient tout à fait justifié.
Il fini par se lever et fit quelques pats en rond dans la tente. Il en eu assez de ses chaussures et retira ses bottes qu’il alla ranger à proximité des pièces de son armure avant de se remettre à faire les cents pas. Malgré sa jambe droite plus courte, il parvenait à marcher relativement droit et à ne pas trop boiter.
« Vous avez totalement raison Aureane, fini-t-il par dire. Sans doute me suis-je laisser trop aveuglé par mes rêves et mes idéaux. Une fois de plus, je vous demande pardon pour le tord que j’ai put vous faire. Cela commence d’ailleurs à devenir une habitude. »
Nicolaï sourit légèrement. Pour changer définitivement de sujet de conversation, il s’approcha du banc improvisé. Ni lui ni la jeune femme n’avaient la moindre envie d’aborder à nouveau le sujet. Aureane y avait poser les ouvrages qu’il possédait. La totalité de la bibliothèque de Dyriet. Le jeune homme posa un moment les mains sur les différents ouvrages avant d’en choisir un parmi ceux-ci. Il le prit et s’approcha à nouveau d’Aureane.
« Voulez vous bien que nous commencions mes leçons, demanda-t-il ? Le plus tôt sera le mieux je pense. De plus, j’ai fait et dit suffisamment de chose stupide. Il est plus que temps que la sagesse reprenne sa place sous cette tente. »
Il se remis assis en face d’elle. Malgré se qu’il disait, il y avait bien une chose qu’il ne regrettait pas : avoir choisit Aureane comme demoiselle. Elle lui avait donner une raison pour se battre. Cela avait été une raison suffisante pour le pousser à une telle chose. En revanche, peut-être aurait-il dut se contenter de porter secrètement le mouchoir de la jeune femme plutôt que de se le faire remettre devant toute la foule.
« Si vous n’êtes pas mon égale, je veux au moins que vous fassiez quelque chose pour moi Aureane, dit Nicolaï. Ne m’appelez pas sir. Les sir sont les chevaliers qui se sont distingué. Ceux qui possèdent de grand fief. Pour l’instant, je n’ai ni l’un ni l’autre. Ne m’appelez pas sir. Du moins pas tant que je n’aurais pas mérité ce titre. » |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mar 23 Mar 2010 - 18:41 | |
| Aureane sursauta légèrement lorsque le jeune homme se leva. Elle fit de même, agissant encore une fois par politesse, ne sachant trop comment réagir. Que pensait-il de tout ce qu’elle lui avait dit ? Elle était certaine qu’elle aurait eu mieux fait de se taire ! Mais enfin, qu’est ce qui lui avait pris de s’exprimer aussi librement ? Jouant nerveusement avec ses mains, elle lui jetait de brefs coups d’œil en se demandant comment elle devait prendre une telle agitation, ne remarquant même pas qu'il boitait légèrement.
" Vous avez totalement raison Aureane. Sans doute me suis-je laissé trop aveugler par mes rêves et mes idéaux. Une fois de plus, je vous demande pardon pour le tort que j’ai pu vous faire. Cela commence d’ailleurs à devenir une habitude. "
Se détendant légèrement, elle lui rendit un petit sourire timide, secouant doucement la tête :
" Vous exagérez, messire. "
Non, il ne lui faisait pas de tort ! Enfin, pas tant que ça disons, et puis, ce n’était pas volontaire, elle le lui pardonnait sans mal. Elle continua à l’observer et lui jeta un regard étonné quand il lui demanda de commencer les leçons de lecture. Maintenant ? Après tout, pourquoi pas ? Son visage s’éclairant à cette idée, elle s’installa à nouveau sur sa couche alors qu’il s’asseyait en face d’elle. Au passage, elle ne put s’empêcher de corriger gentiment :
" Vous n’êtes pas stupide, vous êtes idéaliste. Sans les gens comme vous, le monde n’évoluerait pas. "
Elle n’en revenait pas : elle discutait, parlant sans détour de ce qu’elle pensait. N’étant pas habituée à partager ainsi ses idées, elle jeta un œil au livre qu’il avait choisi pour se donner contenance. Parler avec sincérité était agréable, mais continuait de la gêner car, quoi qu’en dise Nicolaï, elle devisait avec un chevalier. Elle était sincère, oui, estimant que quelqu’un de stupide serait resté ancré sur ses positions, refusant net la critique. Elle ne prétendait pas détenir la vérité et elle aurait pu comprendre qu’il la remette à sa place, évidemment, mais il paraissait savoir se remette en cause et elle ne voyait aucune bêtise là-dedans, bien au contraire.
Cela dit, il gardait tout de même des idées bien arrêtées et elle eut un petit sourire un peu amusé quand il reprit la parole pour lui demander de ne pas l’appeler "messire". Il se compliquait la vie… Si elle avait voulu insister sur son rang, elle aurait pu lui dire "monseigneur", ou encore plus compliqué… "Messire", c’était plutôt banal et elle réservait ça à nombre de personnes, nobles ou non. Mais s’il souhaitait qu’elle ne le lui dise plus, elle ferait son possible. Seulement, elle se demandait bien comment elle allait l’appeler étant donné qu’utiliser son prénom lui paraissait totalement déplacé. En attendant, elle hocha la tête, assurant silencieusement qu’elle ne prononcerait plus ce mot. Encore fallait-il qu’elle arrive à perdre cette habitude.
Bien, il n’y avait plus qu’à passer à la lecture et la jeune fille se demanda un instant comment procéder. C’était la première fois qu’elle jouait les professeurs et elle n’était pas sûre d’être qualifiée pour ce rôle. Réfléchissant un instant, elle finit par demander timidement :
" Pouvez-vous… me lire un passage de votre choix que je puisse me faire une première idée ? "
Avant de simplifier l’exercice ou d’aller plus loin, elle préférait voir comment il se débrouillait en situation réelle. Se rendant compte qu’elle ne pourrait pas contrôler ce qu’il lisait en restant assise en face de lui, elle se décida à aller s’asseoir à ses côtés. Elle était certes un petit peu gênée par la proximité à laquelle elle n’était pas habituée, mais elle se concentra bien vite sur la lecture. Pour le moment, elle ne comptait pas le reprendre ni l’aider, elle voulait vraiment voir de quoi il était capable seul. Elle le laissa donc lire quelques lignes, assez pour se faire une idée, mais pas trop pour qu’il ne se lasse pas ni ne s’énerve s’il peinait trop. Pour sa part, elle se contentait pour le moment de suivre le texte du regard, puis, relevant les yeux vers lui, elle demanda simplement :
" A présent, pouvez-vous me dire le sens de ce que vous avez lu ? "
Ce n’était pas tout de déchiffrer, encore fallait-il comprendre ce qu’on lisait. On pouvait avoir une lecture fluide mais être incapable de lui donner sens, tout comme on pouvait déchiffrer de façon laborieuse mais réussir à comprendre l’essentiel. Aureane tentait de juger de ces deux points et attendait patiemment une réponse. Elle avait aussi essayé de repérer sur quoi il bloquait lors de la lecture. En tous cas, elle ne semblait en aucun cas tentée de se moquer. Au contraire, elle prenait son rôle avec sérieux et elle gardait un petit sourire encourageant – quoiqu’elle n’ait pas besoin de se forcer, l’activité lui plaisant suffisamment ! - elle ne serait pas de ces professeurs qui enseignaient par la crainte ! En même temps, elle aurait bien été en peine de faire peur à Nicolaï et de toute manière, elle n’avait aucune envie de se montrer désagréable avec lui.
" Et enfin… pouvez-vous me dire ce qui vous pose problème ? "
Le mieux était de voir si elle avait repéré correctement ses difficultés. Après tout, elle n’était pas spécialiste et il s’en sortirait peut-être mieux qu’elle pour mettre le doigt sur ce qui l’ennuyait. Une fois que les difficultés seraient mises au clair, il serait plus facile d’y remédier. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mer 24 Mar 2010 - 13:43 | |
| " Pouvez-vous… me lire un passage de votre choix que je puisse me faire une première idée ? "
Nicolaï suivit les instruction d’Aureane. Il prit donc le livre et l’ouvrit à une page au hasard. Puis, entama sa lecture. Il était entièrement absorbé par se qu’il était en train de faire, si bien qu’il ne remarqua qu’à peine que le jeune femme se mit assise à côté de lui. Au début, tout alla bien. Il parvenait à identifier les différents mots qui étaient écrit sur le papier. Mais les choses se compliquèrent rapidement. En effet, il ne parvenait plus à identifier les mots écrits.
A côté de lui, Aureane était légèrement tendue. Elle ne devait pas être habituée à ce genre de proximité et devait être anxieuse. Si il avait bien tout comprit, c’était la première fois qu’elle jouait les professeurs. De plus, si il avait bien comprit quelque chose à propos d’Aureane (hormis le fait qu’elle soit d’une timidité extrême), c’était qu’elle avait toujours le soucis de bien faire. Qu’elle puisse ne pas être à la hauteur de se qu’il lui demandait devait la rendre nerveuse.
Pas un seul instant, elle ne tenta de l’aider, de le corriger pendant qu’il essayait de lire silencieusement le texte pour en tirer un sens. Il l’en remercia. Ses autres professeurs avaient été bien plus rapide pour lui enseigner la lecture et l’écriture. Il était déjà assez âgé en effet lorsqu’il avait fallut reprendre des leçons qu’il avait sans doute déjà eu, mais dont il ne se souvenait plus. Gregor avait en outre très souvent besoin de son écuyer et il avait largement privilégier les armes plutôt que la science. Le vieux chevalier d’Ysari s’était très certainement dit que Nicolaï aurait pour lui tout le temps qu’il voudrait une fois adouber chevalier et Dyriet remis sur les bons rails. Cela aurait été le cas, mais Gregor avait sous estimer le gouffre dans lequel se trouvait son ancien écuyer.
Nicolaï se concentrait autant qu’il le pouvait sur la lecture de la page qu’il avait choisit quant Aureane fini par l’arrêter. Il n’avait pas eu le temps de lire grand-chose pourtant, il était certain du sens de se qu’il avait réussi à décrypter. Malgré cela, les choses commençaient donc assez mal de son point de vue. Il allait très certainement décevoir la jeune femme. Mais le sourire de la jeune femme le rassura.
Elle était bien loin de maître Firok et de sa maudite baguette de bois. Combien de fois Nicolaï avait-il rêver de lui écraser sa maudite baguette sur la tête ou d’en faire des allumettes alors que le vieille homme lui frappait sur les doigts avec cet instrument ? Combien de fois avait-il voulut lui envoyer son livre à la figure ? Il n’avait même pas prit la peine de les compter. Un grand nombre sans aucun doute. Aureane ne serait pas ce genre de professeur. Elle ne lui apprendrait pas à lire et à écrire avec une baguette qui vous donnait l’impression que vous étiez un jeune poulain à dresser. Elle apprendrait et ferait entrer les mots dans son fichu crâne par des méthodes bien plus douces et certainement moins douloureuses qu’une baguette s’abattant rageusement sur vos doigts.
" A présent, pouvez-vous me dire le sens de ce que vous avez lu ? "
Nicolaï se sentit un peut penaud. En regardant la page à laquelle il s’était attaquée, remarquant qu’il n’en avait lu qu’une infime partie. Infime partie peut-être. Mais il l’avait comprise. Il en connaissait le sens dans les grandes lignes. Mais c’était cela qui le dérangeait. Il buttait sur des mots qu’il ne connaissait pas et était forcer de tenter d’en comprendre le sens autrement.
« Ce texte est une légende. C’est celle de Néera et comment elle a crée les Humains, dit-il. Mais je ne suis pas parvenu à lire suffisamment pour être certain que se soit bien cette légende ci. »
Nicolaï regarda ensuite Aureane, se sentant un peut ridicule. Elle avait très certainement déjà terminé de lire la page tendis que lui avait à peine réussi à comprendre le sens d’une poignée de lignes. C’était un peut frustrant. Mais le sourire sur le visage de la jeune femme lui fit oublier cela. Il n’y avait rien de moqueur dans ce sourire. Rien d’autre qu’un encouragement.
" Et enfin… pouvez-vous me dire ce qui vous pose problème ? "
A ça, Nicolaï savait quoi répondre. Se fut d'ailleur assez étrange pour lui. Jamais son professeur ne lui avait demandé s'il y avait quelque chose de précis qui lui posait problème. Mais il se fit furtivement la remarque qu’Aureane semblait très à l’aise (enfin par rapport à d’habitude) et que leur deux rôles s’étaient un peut inversés. A présent, c’était elle qui lui donnait des instructions.
« Se qui me pose un problème, se sont les mots, dit Nicolaï. Il y en a beaucoup que je ne connais pas et dont je ne saisit pas le sens. Pour ceux que je connais, cela ne me pose pas beaucoup de problème. Mais ils ne sont pas très nombreux par rapport à ceux qui me sont inconnu. »
Il laissa passer un moment et pointa du doigt toute une phrase sur le livre.
« Ici par exemple, je ne comprend pas. Et puis, je met trop longtemps à identifier les mots. Mais une fois que j’ai réussi à les reconnaître, j’en comprend le sens. Désolé. Cela ne vous aide pas forcément beaucoup. Mais je ne vois pas comment m’exprimer autrement. »
Nicolaï attendait la réaction d’Aureane. De toute façon, il ne pouvait rien faire d’autre. Il espéra ne pas avoir dit d’idiotie et qu’elle puisse l’aider. Il ne se serait pas séparer d’elle si cela n’avait pas été le cas de toute manière. Mais il savait pertinemment que les livres pouvaient receler un formidable savoir. Et il ne voulait plus faire partit de ces gens qui évitaient d’entrer dans les bibliothèque pour ne pas avoir l’air en difficulté devant un livre. Il voulait pouvoir lire et ferait tout se qu’il fallait pour cela. |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mer 24 Mar 2010 - 18:38 | |
| Nicolaï lisait effectivement lentement et de façon laborieuse. Estimant que quelques lignes suffisaient à se faire une idée, la jeune fille ne tarda pas à l'arrêter. Elle avait remarqué que certains mots étaient énoncés presque automatiquement alors que d'autres étaient déchiffrés à grand peine. Elle supposa donc qu'il en connaissait certains qu'il parvenait à reconnaitre d'une traite alors que la découverte de nouveaux passant par le déchiffrage ne devait pas être acquise du tout. Sur le moment, elle se demanda d'où elle tenait toutes ces notions, puis elle se rappela son propre professeur et la façon dont elle avait appris à lire. Elle se souvenait du vieil homme qui lui avait enseigné ses lettres avec une rare patience et donné le goût de la lecture puis de l'écriture. Elle espérait pouvoir faire aussi bien que lui et apporter autant au jeune homme qu'elle-même avait gagné à travers ses leçons. Se sentir utile lui plaisait, elle retrouvait un peu de son ancien travail, lorsque les gens venaient lui demander de leur lire un courrier ou de rédiger une lettre. Sauf que là, elle allait faire en sorte que Nicolaï puisse, à terme, s'en sortir seul : cela lui paraissait encore plus intéressant.
Le jeune homme avait déjà un passé de lecteur qui leur permettrait tout de même d'aller plus vite que s'il débutait. Il avait malgré tout l'air dépité de ses performances et peu fier de lui. Aureane eut un petit sourire amusé en voyant la tête qu'il faisait : pas parce qu'elle se moquait, loin de là, mais parce qu'elle trouvait qu'il s'inquiétait pour rien. Elle ne le jugeait pas, se concentrant sur la façon dont elle allait pouvoir l'aider. Hochant la tête lorsqu'il donna un sens à ce qu'il avait lu, elle parcourut rapidement l'ensemble de la page pour confirmer qu'il s'agissait bien de cela.
"C'est exact." acquiesça-t-elle avec encouragement.
Il eut ensuite l'air surpris qu'elle lui demande quelles étaient ses difficultés mais finit par répondre et ce, de façon détaillée. L'écoutant attentivement, Aureane tentait de faire le lien avec les mots sur lesquels elle l'avait vu accrocher. A la dernière phrase du jeune homme, elle secoua la tête :
" Non, au contraire, cela m'aide vraiment. "
Elle fronça les sourcils un instant, alors qu'elle réfléchissait, puis déclara en pesant ses mots :
" Si j'ai bien compris... les mots connus ne vous posent pas de problème. Il me sembla bien vous avoir vu en lire sans souci, ce qui est déjà la preuve que vous avez de l'entrainement. Les mots inconnus, en revanche... vous mettez du temps à les déchiffrer, alors que, le fait de comprendre ou non leur sens ne devrait rien changer à cette étape. Vous devriez pouvoir les énoncer, même sans avoir la moindre idée de leur sens. "
Partant de là... quel était le plus simple ? Par quoi commencer ? Elle prit à nouveau quelques secondes pour réfléchir, ne voulant pas dire de bêtise, et finit par proposer :
" Je crois que pour cela, il faudrait travailler de deux façons : la première en enrichissant votre vocabulaire de façon à ce que vous enregistriez de nouveaux mots. Je pense surtout à ceux que vous serez amené à rencontrer souvent pour diriger vos terres. Il serait bien de travailler sur des textes réels qu'on a pu vous soumettre. J'imagine que certains mots bien spécifiques reviennent souvent. Il faudrait vous les approprier pour être en mesure de les déchiffrer vite et de vous en resservir vous même. "
Oui, cela lui paraissait encore le mieux : partir de lectures réellement utiles qui donneraient envie à Nicolaï de savoir ce qui se disait. Elle ne savait pas trop si l'idée lui plairait, en revanche et elle proposait chacune de ses idées avec une pointe d'appréhension, d'autant qu'elle n'était pas sûre elle-même d'avoir raison.
" Ensuite, la deuxième façon de travailler, serait de vous entrainer à déchiffrer des mots qui vous sont inconnus et pour être sûre que ce soit le cas, je vous proposerai des mots parfaitement inventés. Des combinaisons de lettres simples, dans un premier temps, puis de plus en plus compliquées. "
Elle ne savait pas trop d'où lui venait cette dernière idée, mais elle se disait que ça pouvait marcher. Elle se leva, alla chercher sa sacoche et revint s'asseoir à côté de lui. Sortant la planchette servant d'écritoire, elle commença à tracer quelques mots à la mine de plomb, tout en continuant à expliquer :
" Je pense qu'il faudrait vous entrainer régulièrement. Travailler chaque jour me semblerait l'idéal, ensuite, nous pourrions espacer les séances... comme vous le souhaitez. "
Elle était un peu embêtée d'imposer des leçons si ça ne convenait pas à Nicolaï. Peut-être qu'il ne comptait pas passer autant de temps là-dessus ou que sa façon d'appréhender son apprentissage ne lui plaisait pas. Elle releva les yeux vers lui, prise d'une idée subite :
" Voulez-vous aussi vous entrainer à écrire ? "
On ne devenait pas calligraphe sans un solide entrainement. Mais écrire correctement un courrier lisible et propre devait être à la portée de qui prenait la peine de travailler un peu. S'il souhaitait également travailler cet aspect des lettres, elle pouvait le lui apprendre. En attendant, elle termina de tracer quelques mots, puis les lui montra en demandant :
" Faisons un essai, voulez-vous ? Ces mots ne veulent rien dire. Le premier est le plus simple et les suivants de plus en plus complexes. Pouvez-vous tenter de les lire ? "
Les lettres étaient beaucoup plus simples, moins stylisées que dans le livre et également plus espacées. Le déchiffrage en lui-même était suffisamment difficile pour ne pas en rajouter en utilisant une police compliquée. Il aurait bien le temps de travailler sur des textes classiques. Au jour le jour, les missives qu'il liraient ne seraient sans doute pas enluminées. La jeune fille attendait patiemment qu'il fasse un essai, se demandant ce que ça allait donner.
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| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Jeu 25 Mar 2010 - 9:50 | |
| Nicolaï écoutait Aureane lui exposer son idée pour se qui était des leçons. Il ne savait pas comment il devait procéder. Mais l’idée de s’entraîner quotidiennement lui paraissait tout à fait logique. Après tout, se devait être à peut prêt la même chose que pour l’entraînement aux armes. On s’entraîne quotidiennement pour arriver à s’améliorer, puis à conserver son niveau. Si un entraînement quotidien était se qui pouvait l’aider à mieux apprendre à lire, Nicolaï était parfaitement prêt à suivre les conseils d’Aureane. En plus de cela, c’était tout à fait instinctivement qu’elle lui avait proposé cet entraînement quotidien. Elle n’avait certainement pas eu le temps de réfléchir à la manière de présenter les choses ni à faire quoi que se soit pour lui plaire. C’était donc se qu’il y avait de mieux.
Et se qu’il ferait.
« Des leçons quotidiennes ne me dérangent pas. C’est se que vous pensez qu’il faut faire. Je me range à votre avis. C’est vous le professeur Aureane. »
Armée de sa tablette, elle écrivait rapidement à l’aide d’une mine de plomb. Absorbée par son travaille et plus que jamais passionnée par se qu’elle faisait.
Nicolaï ne se sentait pas le moins du monde insulté lorsqu’elle lui avait adressée un sourire amusé. Elle ne se moquait pas de lui, cela il en était certain. Mais il devait avoir une telle expression sur le visage que cela devait être comique. Et puis, le rire détendait l’atmosphère. On se sentait tout de suite bien mieux après avoir rit. De plus, les rires et les sourires d’Aureane étaient trop rares pour qu’il s’en offusque. Si elle se sentait à l’aise, tant mieux. La leçon qu’elle lui donnerait serait bien plus simple et moins ennuyeuse si elle finissait par oublier un instant qu’elle avait un noble en face d’elle. Pour le moment, Nicolaï n’était plus un chevalier, mais un simple élève qui avait encore beaucoup à apprendre.
" Voulez-vous aussi vous entrainer à écrire ? "
« Oui. C’est un autre domaine dans lequel je ne brille pas par mes capacités. J’aimerais également m’y entraîner, mais je pense que le plus urgent est d’améliorer ma lecture avant de passer à l’écriture. Nous pourrons commencer lorsque je me serais un peut amélioré qu’en dites vous ? »
Aureane fini rapidement d’écrire se qu’elle désirait sur la tablette et la lui tendit.
" Faisons un essai, voulez-vous ? Ces mots ne veulent rien dire. Le premier est le plus simple et les suivants de plus en plus complexes. Pouvez-vous tenter de les lire ? "
Nicolaï observa un instant les mots qui formaient une sorte de longue colonne. En effet, malgré le fait que son vocabulaire ne soit pas forcément très développé, il ne faisait aucun doute pour lui que se qu’il était en train de lire n’avait pas le moindre sens. Aureane venait d’inventer des mots pour le forcer à les déchiffrer.
Malgré l’ampleur de la tache à laquelle il se voyait confronté, Nicolaï commença à décrypter les mots tracés par la jeune femme. Les premiers étaient assez simples. Il s’agissait de courts ensembles de syllabes assez faciles à reconnaître et à prononcer. Les suivants furent plus compliqués. Nicolaï s’appliquait autant que possible, mais le résultat n’était pas toujours très concluent.
A côté de lui, Aureane suivait sa progression, le corrigeant légèrement de temps à autre. Mais elle ne le faisait pas souvent. La plupart du temps, elle se contentait de l’observer et de regarder la feuille. Pour Nicolaï, sa présence était importante. Importante et assez rassurante. Il n’était pas perdu seul face à toute une nuée de mots qui lui étaient inconnu. Il n’était pas non plus en présence de quelqu’un qui s’énervait ou le réprimandait à chacune de ses erreurs. Aureane se contentait de lui dire qu’il s’était trompé et de l’encourager à recommencer.
Nicolaï fini par arriver au bout de la liste après avoir particulièrement peiner sur les derniers mots. Il jeta un regard à la jeune femme assise à côté de lui.
« Et maintenant ? Malheureusement, je ne suis pas chevalier depuis suffisamment longtemps pour que le baron d’Ysari ait eu l’occasion de m’envoyer une missive. On ne peut donc pas encore travailler sur de vrai texte. Que pensez vous qu’il faudrait faire maintenant ? Une nouvelle liste de mots ? » |
| | | Aureane KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Jeu 25 Mar 2010 - 17:57 | |
| " ... C’est vous le professeur Aureane. "
Ces quelques mots firent un drôle d'effet à la jeune fille. C'était bien la première fois qu'elle se trouvait en position de force, si l'on peut dire. Jamais encore elle n'avait eu à apprendre quoi que ce soit à quiconque. Au mieux, elle avait veillé sur ses jeunes frères et sœurs, mais enseigner, pourvoir mener quelqu'un à faire comme elle l'entendait, c'était nouveau. L'idée aurait pu lui monter à la tête, mais, au contraire, elle se sentit plutôt déstabilisée. Serait-elle à la hauteur ? Et si, malgré tous ses efforts, Nicolaï ne parvenait pas à s'améliorer ? Estimant que se torturer ne servirait à rien, elle resta concentrée sur sa tablette, retenant juste que le jeune homme acceptait un entrainement quotidien. Au moins, ils y mettaient tous deux de la bonne volonté !
Il proposa d'attendre s'être amélioré en lecture pour passer à l'écriture. C'était une pratique courante pour l'enseignement des enfants : on les faisais lire, puis écrire et enfin compter. Pour sa part, Aureane n'avait jamais bien compris l'intérêt de tout séparer et elle se rappelait avoir attendu l'instant où elle pourrait passer à l'étape suivante avec impatience. Enfin, pour Nicolaï, c'était un peu différent étant donné qu'il avait déjà touché un peu à tout. Quoique question calculs, elle ignorait ce qu'il en était. En attendant, elle hocha la tête à sa proposition, ils auraient bien le temps de se mettre d'accord plus tard.
Aureane ayant terminé d'inventer des mots, elle les soumit au jeune homme, attendant de voir ce que cela donnait. Manifestement, elle ne s'était pas trompée : les mots qu'il connaissait, il les reconnaissait bel et bien d'un coup d'œil, mais en revanche, il péchait sur le déchiffrage et donc, devant ses inventions, il peinait. Elle l'aida quelques fois, posant un doigt sur une partie du mot pour détacher une syllabe du reste, corrigeant une erreur ou la pointant simplement pour qu'il tente un nouvel essai. Si pour lui, cela semblait laborieux, pour elle, cela demandait une grande concentration pour tenter de repérer les fautes et de leur trouver une logique. On ne se trompait pas pour rien. A la fin de la liste, elle pensait avoir mis le doigt sur les erreurs qui se recoupaient et donc sur ce qu'il faudrait travailler.
" ...Que pensez vous qu’il faudrait faire maintenant ? Une nouvelle liste de mots ? "
La jeune fille sourit en voyant que Nicolaï semblait prêt à recommencer. C'était encourageant de s'apercevoir qu'il ne s'était pas lassé et qu'il ne critiquait pas ses méthodes.
" Je crois... "
Oui, elle ne pensait pas se tromper sur ce qu'elle avançait. A présent, cela lui semblait assez flagrant même si, sur le coup, ça ne lui avait pas sauté aux yeux. Elle souligna donc plusieurs mots, en réalité uniquement ceux sur lesquels il avait réellement accroché et lui montra le résultat.
" Je crois que vous lisez facilement le b-a-ba, mais ce qu'il vous manque, ou du moins ce qui vous gêne, ce sont les combinaisons de lettres comme... "
Elle entoura certains sons qui se retrouvaient uniquement sur les mots soulignés, en les nommant :
" o-u-ou ; o-n-on... et ainsi de suite, il y en a d'autres. Sauf le c-h-ch qui doit vous être familier de part votre nom. "
Elle semblait s'être vraiment détendue, même si elle gardait un certain maintien et qu'elle parlait doucement comme si elle ne voulait pas se faire trop remarquer. Elle continua néanmoins avec une certaine assurance :
" Vous connaissez ces sons, mais vous mettez du temps à repérer lorsque ces lettres se lisent ensemble et, surtout, vous les confondez entre eux. Alors, dans un vrai texte, le temps que vous arriviez au bout du mot et que vous vous rendiez compte que vous n'avez pas choisi le bon son... vous avez perdu du temps... Après, comme vous n'êtes pas idiot, vous remplacez par ce qu'il faut et vous parvenez à donner un sens, mais cela ralenti considérablement votre lecture. "
Plutôt contente d'avoir mis le doigt sur le problème, ce qui signifiait qu'il serait plus aisé d'y remédier, elle s'autorisa un petit sourire, avant de conclure :
" Je crois que votre principale difficulté est là. Maintenant qu'on le sait, vous n'aurez aucun mal à vous en débarrasser. "
Reprenant la tablette et une nouvelle feuille, elle délimita un premier quart et commença à écrire à l'intérieur de nouveaux mots ayant cette fois un sens. Le reste de la feuille serait complétée au cours des leçons suivantes. Ce premier groupe contenaient le son "on", mais, n'ayant jamais vu écrit le nom du jeune homme, elle ne put faire le rapprochement avec le fait que dans son nom ça se prononçait différemment. Peut-être y penserait-il lui même.
" Bien, on va travailler son par son. Quand vous aurez bien retenu l'un, on passera au suivant. A chaque fois dans des mots, puis dans des textes... ça devrait aller. "
Elle écrivit "on" au dessus de la liste de nouveaux mots et expliqua :
" Voilà le son "on"... Vous n'avez plus qu'à dessiner à côté un objet ou je ne sais quoi contenant ce son. "
C'était un truc qui avait marché pour elle : associer un son à une image... Seulement, c'était bon pour les enfants et, se mordant la lèvre en lui jetant un petit coup d'œil gêné, elle s'empressa de justifier en craignant qu'il ne se vexe :
" Je pense que ça peut vraiment vous aider à retenir... "
Si elle le lui demandait, c'était parce qu'elle estimait que toute aide était bonne à prendre. Et puis, au passage, elle verrait comment il tenait la mine de plomb pour dessiner. Elle ne lui demandait pas un chef-d'œuvre, juste quelque chose qui lui permette de retenir. Peut-être aussi le fait qu'elle aimait beaucoup les enluminures rentrait en ligne de compte. Ce serait tout de même plus gai avec un petit dessin, non ?
" Ensuite, vous pouvez lire la liste de mots. Tous contiennent ce son. "
Il n'y avait pas de piège : les autres sons composés ne s'y retrouvaient pas et cette fois, il pouvait s'aider du sens. C'était du pur entrainement. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Jeu 25 Mar 2010 - 23:47 | |
| Décidément, Aureane semblait maîtriser son sujet. Ou si cela n’était pas le cas, elle en donnait l’impression. Si elle n’avait jamais enseigner à personne avant lui, il trouvait qu’elle se débrouillait très bien. Elle était certaine d’être parvenue à trouver l’origine de ses difficultés et avait la ferme intention de s’attaquer au problème à la source. Au moins, c’était cela de prit. Il fut assez surprit lorsqu’elle s’emparas à nouveau de la tablette. Il s’attendait à se qu’elle recommence à réécrire d’autres mots sans le moindre sens, ou des mots qui en avaient. Au lieu de cela, elle se contenta de tracer un cadre dans la partie en haut à gauche de la tablette et d’y tracer les lettre : « on » comme si cela avait été un entête. Elle compléta assez rapidement ce carré par un ensemble de mots qui cette foix-ci existaient bel et bien.
Nicolaï la regardait faire sans rien dire. Aureane écrivait vraiment rapidement. Bien plus que tout les scribes qu’il avait croisé jusqu’à présent. Certes, ses caractères n’étaient pas des enluminures et étaient tracé de manière précipitée, mais il devait reconnaître qu’ils étaient tout de même très lisible et qu’elle devait même faire des efforts pour qu’il ait le moins de difficultés possible à déchiffrer se qu’elle avait écrit.
" Voilà le son "on"... Vous n'avez plus qu'à dessiner à côté un objet ou je ne sais quoi contenant ce son. Je pense que ça peut vraiment vous aider à retenir... "
Nicolaï haussa légèrement les sourcils. Dessiner ? Il avait bien entendu ? Il fallait qu’il dessine quelque chose ? Cette idée lui paraissait pour le moins originale. Il était assez étrange d’établir un lien entre un dessin et un approfondissement dans l’apprentissage de la lecture. C’était même assez éloigné et complètement abstrait pour lui.
Il savait que certains professeurs se servaient de cette méthode pour apprendre aux enfants à lire, à écrire et à mémoriser certains mots en les rapprochant à des idées concrète. Il ne s’offusqua pas du fait que la jeune femme lui propose d’utiliser cette méthode. Après tout, il ne savait guère plus lire qu’un enfant de la noblesse. Le fait qu’on utilise cette même méthode était un choix parfaitement logique. Rien dont il ne puisse prendre ombrage puisque c’était parfaitement normal à ses yeux.
Pourtant, une chose le chiffonnait légèrement. La méthode qu’utilisait Aureane était très différente de celle de son professeur. Avec elle, il s’agissait de déchiffrer syllabes après syllabes chacun des mots afin que la totalité ait un sens. Nicolaï n’avait pas apprit (ou réapprit) à lire ainsi. Son professeur lui avait apprit à reconnaître les mots et la manière dont ils étaient écrits pour savoir de quoi il s’agissait. Mais honnêtement, de ces deux méthodes, il préférait largement celle de la jeune femme.
Lorsqu’il prit la mine et la tablette pour commencer à dessiner, il hésita un moment, n’étant pas certain de la manière de tenir une mine de plomb. Alors qu’il essayait à plusieurs reprises de trouver la position de sa main qui lui semblait la plus naturelle, Aureane vint à son secourt, corrigeant la position de sa main.
Malheureusement pour Nicolaï, se n’était pas le seul soucis. Il observait furtivement ses mains, se demandant laquelle il allait utiliser. Le vieux truc de se demander avec laquelle il serait pour lui le plus naturelle pour lui ne fonctionnait pas. C’était même le contraire. Cela l’embrouillait plus qu’autre chose pour finir par obtenir un résultat. Il hésita un long moment avant de choisir sa main gauche. Aureane étant assise à sa droite, elle verrait plus facilement se qu’il écrivait et dessinait.
Les talents de Nicolaï pour le dessin étaient encore plus mince que ceux pour la lecture et l’écriture. Il tenta de dessiner un chaton qui se révéla plus ressembler à une sorte de cochon dinde, un bâton qui se résuma à un simple trait ainsi qu’un héron pour qui il fallait avoir de l’imagination pour reconnaître l’animal. Après avoir dessiné quelques objets et animaux, Nicolaï jeta un œil critique à son travail et ne put s’empêcher de pouffer de rire.
Ses dessins étaient vraiment mauvais et aucun ne ressemblait un tant soit peut à se qu’il avait imaginé au départ. Certains en était même très loin.
« Je pense que je vais m’en tenir à la lecture et à l’écriture, dit-il avec un grand sourire aux lèvres. Visiblement, je ne suis pas très doué pour le dessin et la calligraphie. »
C’était là un doux euphémisme. En tout cas, ce court éclat de rire lui avait permis de se détendre un peut et c’est toujours avec le sourire aux lèvres qu’il s’attaqua à la liste de mots. Il commençait d'ailleur à ressentir les effets de la leçon que lui procurait Aureane. Même si sa lecture n'était pas encore très fluide, il avait plus de facilité à lire. Ou en tout cas, à déchifrer les différents mots. C'était plutôt encourageant pour la suite. |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 28 Mar 2010 - 18:10 | |
| Comme elle s'y attendait, Nicolaï eut un temps d'arrêt quand elle lui demanda de dessiner. Peut-être n'aurait-elle pas dû... Le doute refaisait surface rapidement, mais il se dissipa lorsque le jeune homme prit la mine de plomb, montrant qu'il se prêtait au jeu. Aureane se détendit à nouveau et l'observa qui hésitait sur la main à utiliser. Voilà qui était étonnant. Elle n'avait aucune idée de la façon dont elle aurait pu l'aider à se décider et elle préféra lui laisser le temps de choisir. En revanche, elle l'aida à positionner sa main afin qu'il ne prenne pas de mauvaise habitude.
" Vous utilisez trois doigts : le pouce et l'index tiennent, le majeur soutient. Votre main repose sur le support. "
Elle n'avait fait aucune remarque sur le fait qu'il se servait de sa main gauche, mais elle savait par avance qu'il aurait des difficultés supplémentaires à écrire à l'encre en tant que gaucher. Ils verraient cela en temps voulu et elle préféra garder ses réflexions pour elle afin de ne pas le perturber davantage.
Il s'agissait maintenant de reconnaitre ce que dessinait Nicolaï. Le premier dessin ressemblait à... un animal, avec des pattes et une queue. Lequel ? Mystère, mais la jeune fille avait beau chercher, elle n'arrivait pas à définir si c'était un loup caméléon, un mouton, un cochon... ou autre chose. Un démon des marais à la rigueur ? Un cerbérion ? Quoiqu'alors il manquait deux têtes. Ensuite, un trait et enfin un autre animal, un oiseau quelconque, vu les ailes et le bec, mais elle n'arrivait pas non plus à être plus précise. Le jeune homme, lui n'avait pas l'air gêné plus que ça, même s'il lui dit clairement qu'il n'était pas doué. Aureane lui rendit son sourire de bon cœur, pouvant difficilement lui affirmer le contraire.
Elle le laissa poursuivre, alors qu'il revenait à la lecture et constata un certain progrès. Forcément, étant donné qu'elle avait supprimé toutes ses difficultés, sauf une, qu'il n'avait plus qu'à repérer. Avec l'entrainement, cela viendrait naturellement et ils pourraient réintroduire les couples de lettres peu à peu. Elle hocha la tête lorsqu'il termina, l'air satisfait :
" Bien ! Avec le temps, votre lecture sera de plus en plus fluide ! "
Elle reprit la tablette et proposa :
" Un dernier exercice, si vous le voulez bien. Après, je ne sais pas si vous voudrez poursuivre, mais j'aimerais voir si vous parvenez à déchiffrer un petit texte, en restant toujours limité à ce genre de mots. "
Elle commença à écrire, essayant de respecter ces contraintes : les seules lettres à lire par deux étant le "ch" et le "on". Ce n'était pas évident de trouver uniquement des mots qui collaient, encore moins d'obtenir un sens général cohérent. Lorsqu'elle était encore dans son village, la jeune fille était habituée à travailler en discutant, cela lui permettait bizarrement de se détacher du texte pour trouver ses mots. Évidemment, la plupart du temps, c'était les clients qui parlaient. Elle, elle se contentait de "oui", "hum", "je comprends" et rarement plus. Mais Nicolaï ne semblait pas disposé à lui faire la conversation, sans doute pensait-il qu'il la dérangerait vu qu'elle se concentrait. Oui, mais alors de quoi lui parler ? Elle-même ne voulait pas l'ennuyer... elle préféra se taire. Puis elle repensa à ce qu'il lui avait demandé un peu plus tôt... elle n'avait guère répondu à ses questions.
Commençant à écrire, Aureane finit donc par raconter doucement :
" J'avais huit ans quand j'ai annoncé à mon père que je souhaitais apprendre à lire, il m'a donné un soufflet et répondu que dans la famille, il n'y avait pas de place pour les paresseux. "
Elle disait cela sans animosité aucune, ni pour le fait qu'il l'ait frappée, ni pour ce qu'il lui avait dit. Cela lui paraissait apparemment tout à fait normal et elle en parlait même avec nostalgie.
" Il pensait que c'était une excuse pour rester assise plutôt que travailler. Alors mon maître, enfin, futur maître, a dit qu'il m'apprendrait sur mon temps libre et il a expliqué à Père que plus tard je pourrai prendre sa suite si je m'appliquais bien. Père a accepté... J'étais folle de joie ! "
Elle poursuivit son écriture, un petit sourire flottant sur ses lèvres, en se remémorant ses souvenirs.
" Il m'apprenait juste après la messe, pendant que mes parents discutaient avec les voisins... ça ne durait pas longtemps, il n'y avait pas d'autres moment où je n'étais pas prise. Je m'entrainais, quand je gardais les petits, en écrivant des lettres imaginaires... Ça m'a aidé quand mon maître a décidé de m'apprendre l'écriture. "
C'était une époque à laquelle elle pensait avec nostalgie. Elle avait enfin trouvé une activité qui lui plaisait réellement. Aureane releva les yeux vers le jeune homme en ajoutant :
" C'est pour cela que je pense que l'on peut apprendre les deux à la fois. L'un n'empêche pas l'autre, au contraire. "
Après, elle avait eu droit de se pencher sur le dessin, puis, en dernier lieu, la peinture... le rêve. Elle termina son texte en concluant :
" J'ai mis trois ans pour maîtriser les bases du métier, calligraphie et enluminures, après quoi mon maître a déclaré que je prenais sa suite, et j'en ai eu terminé avec l'agriculture... "
On sentait, au ton employé, que ce changement avait été une bénédiction ! Il faut dire qu'elle n'avait jamais eu le physique pour tout ce qui était travaux des champs : écrire était de loin plus agréable pour elle, même si personne n'avait réussi à comprendre qu'elle puisse apprécier "gribouiller".
" En fait, j'avais l'impression d'être constamment en décalage avec mon entourage. Mère ne cessait de se lamenter en se demandant quel mari voudrait bien de moi, Père disait qu'au moins j'étais enfin capable de gagner des sous, mes frères et sœurs... ils ne comprenaient pas plus. "
Elle cessa d'écrire et soupira en se remémorant les paroles de Nicolaï un instant plus tôt :
" Vous avez raison, je ne sais pas rester à ma place... Je n'en serais pas là, autrement : je ne mérite que ce qui m'arrive. "
Oh... Elle se donna une claque mentalement : elle n'allait pas s'appitoyer sur son sort et ne voulait surtout pas que Nicolaï le fasse. Lui tendant la tablette, elle demanda donc pour tenter de changer de sujet :
" Tenez, messire, si vous voulez bien lire ceci. "
Et un petit "messire", au passage, étant donné qu'elle s'efforçait de reprendre contenance et de retrouver un maintien plus neutre : elle parlait trop, elle se trouvait bien trop détendue. Il faut dire que le jeune homme, avec sa bonne humeur naturelle, ne faisait rien pour la mettre mal à l'aise. Sauf que justement, elle refusait de se permettre de se relâcher, ne serait-ce qu'un peu, en présence d'un chevalier. Elle avait fait suffisamment de bêtises comme ça, estimait-elle, il était plus que temps qu'elle retrouve sa place, justement.
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| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mer 31 Mar 2010 - 12:33 | |
| Nicolaï observa Aureane alors qu’elle commençait à tracer de nouvelles lignes sur la tablette. Elle paraissait très concentrée sur se qu’elle était en train de faire et il ne voulait pas la déconcentrer en lui parlant ou en faisant quoi que se soit. Il se contentait donc de rester assis à côté d’elle à attendre qu’elle ait terminer. Comme un enfant attendant que son professeur ait trouver un nouvel exercice à lui donner.
Mais visiblement, Aureane n’était pas très à l’aise avec ce silence et elle commença à parler. Lui racontant comment elle avait fini par apprendre à lire et à écrire. Nicolaï ne disait rien, écoutant religieusement la jeune femme parler. Après tout, c’était bien lui qui, il y a peut lui avait demandé se qu’elle ressentait et comment elle en était arrivé ici. Il n’allait pas lui demander de se taire ou même l’interrompre. Si Aureane lui parlait sans rougir ou bafouiller, c’était qu’elle se sentait à l’aise. Il aurait été très mal avisé de sa part de la couper dans son élan alors qu’elle semblait bien partie pour parler et se confier. Il imaginait tout à fait que ce genre de moment étaient assez rares et ne tenait pas à en gâcher un. Il avait peur que s’il faisait quoi que se soit, elle ne se referme comme une huître.
Il imaginait parfaitement le soufflet qu’elle avait prit en annonçant à son père qu’elle voulait apprendre à écrire et à lire. Il voyait aussi très bien pourquoi son père avait réagit ainsi. Dans les familles tels que celles que lui peignait Aureane, les enfants aidaient les parents aux champs dés qu’ils étaient en âge de tenir un outil ou de semer des graines. Si Aureane apprenait à lire, cela ferait une paire de bras en moins pour aider la famille. Quoi qu’il doutait légèrement de l’utilité de ladite paire de bras pour se qui était des travaux de force. Elle était menue et il la voyait mal pousser une charrue ou autre chose de ce type. Pour sa famille, Aureane devait être comme un poids mort. C’était assez péjoratif de le dire comme ça, mais Nicolaï ne voyait pas du tout comment elle avait put tenir autant de temps en travaillant au champ. Tout les soir elle devait s’effondrer de fatigue.
Le ton d’Aureane était mélancolique. Elle n’adressait aucun reproche à qui que se soit. Mais Nicolaï sentait qu’elle regrettait cette époque bénie où elle vivait dans son village et suivait des leçons d’un vieux maître. Une époque et une vie bien lointaine aujourd’hui ou elle avait été plongée dans une sorte de permanente incertitude sur son avenir.
Le ton qu’elle employa pour évoquer le moment où elle avait prit la suite de son précepteur et en avait définitivement terminé avec les travaux dans les champs confirma à Nicolaï se qu’il avait pensé. Pour elle, cela avait été une véritable épreuve jour après jour. La fin de ce calvaire avait été une bénédiction.
Une ombre pourtant dans ce tableau parfait : l’incompréhension de sa famille. Son père était celui qui, d’après se qu’elle disait, avait été le moins hostile à son apprentissage. Pour lui, elle pouvait au moins rapporter un peut d’argent et rien d’autre. Ses frères et sœurs ne la comprenait pas et sa mère se lamentait sur le fait que personne ne voudrait d’elle. Nicolaï se demanda furtivement se que cela pouvait bien faire d’avoir des frères ou des sœurs. Il n’y avait jamais vraiment songé, mais peut-être en avait-il. Ou avait-il eu.
" Vous avez raison, je ne sais pas rester à ma place... Je n'en serais pas là, autrement : je ne mérite que ce qui m'arrive. "
Comme si elle sortait brusquement de sa mélancolie, elle s’arrêta de parler un instant. Elle changea radicalement de sujet et lui tendit la tablette.
" Tenez, messire, si vous voulez bien lire ceci. "
Messire. A nouveau elle l’avait appelé ainsi. Un titre qu’il n’aimait pas du tout. En fait, Nicolaï n’aimait pas les titres en général. Mais il avait une aversion toute particulière pour le messire. De tout les titres qu’on pouvait donner à un chevalier, c’était celui qu’il aimait le moins. Même si au final, en réfléchissant un peut, il ne voyait pas comment on pouvait l’appeler si se n’était pas messire. Le nommer par son prénom était peut-être un peut difficile quant à son nom, celui-ci pouvait se révéler être un véritable instrument de torture pour certaine personnes. Il ne fit donc pas plus de remarque que les fois précédente. Même si se n’était pas pour les mêmes raisons. Cette fois ci, Aureane l’avait appelé messire pour se redonner de la contenance après se qu’elle avait dit. Pas parce qu’elle avait oublié.
Nicolaï se plia de bonne grâce à l’exercice qu’elle lui donnait à faire. Les mots n’étaient en eux même pas très complexes. Mais c’était dans l’enchaînement que se trouvait la difficulté. Cela ressemblait à s’y méprendre à un grand exercice de diction. Un truc du genre : « Les chaussettes de l’archi-duchesse sont-elles sèche ou archi-sèche. » Sauf que celui-ci s’étendait sur une bonne dizaine de lignes. Nicolaï, même s’il parvenait maintenant à repérer les lettres qui formait un son particulier ne réussissait pas toujours à les enchaînais.
Au bout d’un certain temps, il parvint enfin au goût de cette tache. Lorsqu’il eu fini, il regarda Aureane. Il devait lui dire avant qu’elle ne se remette à jouer les serpillières.
« Oui, vous méritez se qui vous arrive, dit-il. Vous méritez d’être à la place que vous occupez en ce moment. Vous avez travailler du pour être se que vous êtes. Aujourd’hui, vous êtes à la fois bibliothécaire et professeur. Mais vous avez mérité cela. Se n'est que la récompense de vos efforts et de votre ouverture d'esprit. Et je suis ravis que vous ne soyez pas resté à votre place. »
Il laissa passer un court instant.
« Et je suis persuadé que vous finirez par avoir un plus beau mariage que votre mère n’aurait put en rêver pour l’un de ses enfants. »
Se rendant compte de se qu’il venait de dire, il détourna les yeux et sentit ses joues rougir légèrement.
« Désolé. C’était à moi de ne pas être à ma place… Que voulez vous faire maintenant ? » |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mer 31 Mar 2010 - 19:46 | |
| D’une certaine façon, la jeune fille fut soulagée que Nicolaï ne réponde pas à ce qu’elle venait de lui raconter. Finalement, elle se disait qu’elle aurait mieux fait de se taire, elle n’avait pas à l’ennuyer avec tout ça. En même temps, c’était bien lui qui lui avait dit souhaiter mieux la connaître… à vrai dire, elle ne savait plus sur quel pied danser, ayant sans cesse l’impression de dépasser des limites dont il ne semblait même pas avoir conscience. Il lui avait demandé si lui crier après aurait pu la mettre plus à l’aise. Sans doute pas, mais lui parler aussi gentiment n’arrangeait pas davantage la situation, Aureane ayant du mal à se positionner, son comportement rarement spontané devenant encore plus réfléchi : le jeune homme ne lui facilitait pas la tache en voulant absolument abolir leur différence de statut.
Reportant son attention sur le cours, elle l’écouta lire, ne l’interrompant que pour corriger de ci, de là, une prononciation. Finalement, elle alla même jusqu’à le couper une fois pour relire une phrase avec la bonne intonation afin de recadrer le texte en lui donnant un sens. Elle faisait tout cela avec une certaine spontanéité, mais, en même temps, se disait après coup que peut-être elle prenait trop ses aises. Décidément, elle ne savait pas trop comment se comporter. Pourtant, jouer les professeurs lui plaisait bien. C’était agréable, bien plus, finalement, que rester toute seule devant sa feuille.
Aureane ouvrait la bouche pour faire remarquer qu’il y avait un certain progrès – forcément, vu qu’elle avait choisi le texte pour contourner la plupart des difficultés – mais il la prit de court en répondant à retardement à ce qu’elle avait avoué un peu plus tôt. Elle eut un petit sourire hésitant lorsqu’il lui dit qu’elle méritait d’être bibliothécaire et professeur. A l’entendre, c’était valorisant… c’était la première fois qu’on le lui disait clairement. Elle savait bien que la fonction d’écrivain public était utile au village, mais, en même temps, on lui avait trop souvent sous entendu qu’elle aurait mieux fait de travailler aux champs. Elle rebaissa les yeux et rougit légèrement en murmurant un « merci », méditant sur ses propos. Envisager que, peut-être, elle n’avait pas à avoir honte de quoi que ce soit était déjà une étape en soi. Et s’il avait raison, finalement ? Si elle pouvait considérer qu’elle s’en sortait plutôt bien ?
La suite, en revanche, la fit le dévisager, surprise, avant de hausser légèrement les épaules avec l’air de dire qu’elle n’y croyait pas une seconde. Bien-sûr, elle ne voulait pas le contredire à voix haute, mais elle ne voyait vraiment pas par quel miracle il aurait pu avoir raison. Elle n’avait pas un sou et la bonne réputation qui aurait éventuellement pu compenser était partie en fumée depuis qu’elle avait quitté les siens. Qui pourrait bien vouloir d’une vagabonde ? D’accord, à présent, elle avait trouvé un travail, mais elle doutait encore que cela puisse durer. Désabusée, elle songea qu’en vérité, cela n’avait plus grande importance. Elle ne savait même pas si elle reverrait sa mère un jour, alors elle pouvait bien finir sa vie toute seule, cela ne chagrinerait personne. Occupée à chasser une fois de plus ses sombres pensées, la jeune fille vit à peine le trouble de Nicolaï. A vrai dire, elle ne le comprenait pas vraiment, ne voyant pas bien ce qui le gênait, si ce n’était que de son point de vue, il venait de dire une énormité. Un beau mariage… il aurait fallu qu’elle soit bien naïve pour y croire !
Enfin, peu importait, en vérité, et elle revint à la question qu’il avait posé : que faire ? Vu qu’il semblait décréter que la leçon était terminée, elle n’en savait rien… Soit il avait un travail quelconque pour elle, soit ce n’était pas le cas et alors elle allait le laisser tranquille. Visiblement, il s’agissait plutôt de la seconde option, aussi, elle se leva prestement, rangea son matériel et fit mine de rassembler ce qu’il restait du repas – les bonnes habitudes de la parfaite petite maitresse de maison ! - en répondant simplement :
" Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, mess… "
Cette fois elle réagit à temps et se mordit la lèvre, lui jetant un regard désolé avant de poursuivre d’une petite voix :
" Hem… Je vais vous laisser… et aller voir la fête. "
Elle n’en avait que moyennement envie. D’un côté, elle était curieuse de voir ce qu’il en était, n’ayant encore jamais eu l’occasion d’assister à un tel événement ; d’un autre, se promener seule au milieu de toute cette agitation ne la mettait pas vraiment à l’aise. Seulement, elle ne se voyait pas rester plantée là, à imposer sa présence à Nicolaï, alors c’était une excuse comme une autre pour le laisser en paix.
Reposant sa cape sur ses épaules, elle attendit qu’il confirme qu’elle avait quartier libre en lui donnant congé. Sans doute avait-il à faire : un chevalier, ça devait être très occupé, non ? |
| | | Nicolaï KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Ven 2 Avr 2010 - 5:11 | |
| Nicolaï regarda Aureane s’agiter dans tout les sens, ranger ses affaires et rassembler le squelette qui restait de leur repas. Elle agissait une fois encore comme une parfaite maîtresse de maison et Nicolaï ne savait pas quoi faire pour l’aider. Il avait en fait l’impression de gêner la jeune femme plus qu’autre chose. Aussi hésita-il à bouger. Mais avant qu’il ait vraiment eu le temps de se décider à faire quoi que se soit, Aureane avait déjà tout ranger. Nicolaï avait l’impression d’avoir été d’une rare inutilité.
Lorsqu’Aureane se posta face à lui et lui demanda l’autorisation de se rendre à la fête, Nicolaï eu un instant d’étonnement pendant lequel il se demanda se qu’elle pouvait bien être en train de lui raconter et pourquoi avait-elle besoin de son autorisation. Puis, il se rappela qu’elle était son employée. Aureane était en train de lui demander l’autorisation de s’éclipser. Elle s’était retenue de dire le « messire » fatidique. Mais elle était bel et bien en train de lui demandé si elle pouvait prendre congé. Elle avait déjà remis en place sa cape sur ses épaules et semblait seulement attendre l’autorisation de Nicolaï pour partir.
Le jeune homme comprit avec un peut de retard. Aureane n’avait pas été très lente à agir et malgré sa timidité, lorsqu’elle s’attelait à une tâche, elle le faisait vite et bien. Si vite d’ailleurs que Nicolaï en était surprit et peinait quelque peut à suivre.
Pourtant, il avait l’impression que la jeune femme ne souhaitait pas vraiment se rendre à la fête. Elle ne semblait pas incroyablement emballée par cette perspective.
« Euuuh… oui, bafouilla Nicolaï. Je ne vous retient pas prisonnière. Vous pouvez allez à la fête. »
Il eut une idée, mais se demanda si elle allait accepter. Avant qu’Aureane ne soit sortie de la tente (presque enfuie en fait), il reprit la parole :
« Est-ce que je peux vous accompagner ? »
Aureane s’arrêta et se retourna pour le regarder. Etait-elle étonnée ? Nicolaï n’aurait sut le dire.
Il se dit que se n’était pas forcément une excellente idée qu’ils s’y rendent ensemble. Cela ne ferait que décupler les ragots qui courraient à leur sujet. Aureane devait s’en douter. Mais jamais elle n’oserait le dire d’elle-même de peur de le froisser ou de lui manquer de respect. Elle avait certainement muselé nombre de remarques ou de reproche qu’elle aurait tout à fait put lui dire s’il n’était pas un chevalier.
Accompagner Aureane à la fête était une des dernières stupidité qui venait de germer dans l’esprit du jeune homme. Cela il en avait parfaitement conscience. Mais maintenant qu’il l’avait fait, il n’osait pas retirer sa proposition. Tant qu’à faire, autant aller jusqu’au bout. Après tout, il n’allait pas rester planté ici. S’il avait eu des gens, des écuyers ou des palferiners qu’il aurait put avoir à son service, il aurait put leur attribuer différentes tâches et les aider. Mais se n’était pas le cas. En fait, la majeur partie de l’intendance que nécessitait le tournois était confié à des hommes du baron. Harnyll s’était montré généreux en lui proposant que ses hommes s’occupent de sa monture et de surveiller le peut qu’il possédait. Mais cela ne lui laissait rien à faire. alors autant aller à la fête en compagnie d’Aureane plutôt que de tourner en rond dans la tente comme un âme en peine.
« Attendez une seconde, dit-il. »
Clopis clopant, il se leva et alla jusqu’au coffre d’où il tira un autre vêtement. Disparaissant un court instant derrière le rideau qui dissimulait une partie de la tente, Nicolaï en ressortit avec une autre chemise. Assez similaire à celle qu’il portait précédement, mais tout de même différente. Celle-ci était plus grossière et beaucoup plus usée. Le jeune homme ébouriffa ses cheveux, se donnant un air un peut plus négligé. Il n’était plus vraiment un chevalier. Plutôt une personne tout à fait banale.
« Une dernière chose. »
Toujours en boitillant, Nicolaï alla rechercher ses bottes qu’il avait abandonné un peut plus tôt. Plongeant la main à l’intérieure de l’une d’entre elle, il en tira la semelle spéciale qui lui permettait de marcher normalement, palliant le fait que sa jambe droite soit plus courte que la gauche. Déposant la fameuse semelle sur sa couche, il enfila ses bottes et se mit debout.
« Ainsi, je ne pense pas qu’on voit en moi le jeune homme qui vous a demandé vos faveur il y a peut, dit-il. Si nous sommes discret, tout au plus les passants qui prendront la peine de nous regarder y verront une légère ressemblance. Mais cela m’étonnerais qu’ils aillent bien plus loin. Personne… »
Nicolaï fit quelques pas en tournant en rond avant de revenir face à Aureane. La semelle lui manquait. A boiter comme il le faisait, il avait l’impression d’être un infirme. Mais au fond, c’était se qu’il était. Cette semelle ne faisait que donner une illusion.
« Personne n’imaginerais qu’un chevalier puisse boiter et à plus forte raison…personne n’imaginerais qu’un boiteux (il cracha presque ce dernier mot comme s’il s’agissait d’une insulte envers son propre corps) ait put vaincre le favori du tournois ce matin. »
Il laissa passer un instant de silence.
« Enfin, cela, c’est si vous acceptez que je vous accompagne, dit-il. Si vous acceptez de supporter ma présence durant ce moment de détente qui vous est accordé et qui vous appartient. N’hésitez pas à refuser. Je ne m’en offusquerais pas et comprendrait tout à fait. » |
| | | Aureane KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Ven 2 Avr 2010 - 20:10 | |
| " Euuuh… oui. Je ne vous retiens pas prisonnière. Vous pouvez allez à la fête. "
Prisonnière ? Non, Aureane ne se sentait pas du tout prisonnière, au contraire, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu la possibilité de faire quelque chose qui lui plaisait. Or, enseigner la lecture était une agréable nouveauté. La jeune fille murmura un petit "merci" et s'apprêtait à s'éclipser, quand Nicolaï reprit la parole, la coupant net. S'il pouvait l'accompagner ? A vrai dire, l'idée ne l'avait même pas effleurée et elle resta un instant à le dévisager sans rien dire. Elle reprenait ses esprits en bredouillant un "oui" qu'il était déjà en train de se changer pour... qu'on ne le reconnaisse pas ?
Elle le regarda s'ébouriffer les cheveux avec un petit sourire, encore étonnée. N'avait-il pas des... trucs de chevalier à faire ? Ce n'était pas tant que ça la dérangeait... d'ailleurs, elle s'aperçut que ça ne la dérangeait pas du tout. En fait, elle était même plutôt contente... malgré leurs différences, elle commençait à apprécier le jeune homme.
" Une dernière chose. "
Il comptait apparemment ne rien laisser au hasard et elle se rendit réellement compte pour la première fois qu'il boitait. Voyant qu'il comptait se séparer de sa semelle, elle protesta doucement :
" Il n'est pas nécessaire d'aller jusque là. "
Ce ne serait pas agréable pour lui d'aller sans cette aide. D'autant qu'il avait déjà dû avoir des remarques à ce propos, étant donné la façon dont il réagissait. Mais elle ne put rien ajouter, car il lui demandait à nouveau si l'accompagner ne la dérangerait pas. Décidément, il l'étonnerait toujours ! Que répondre à ça ? D'abord surprise, Aureane finit par sourire en secouant la tête :
" Cela ne me dérange pas du tout... "
Puis, après un silence, elle osa compléter tout bas :
" ...au contraire. "
Sur ce, pour ne pas se remettre à rougir encore sans réelle raison, elle sortit à l'extérieur. C'était la fin de l'après-midi, mais le campement était encore en effervescence, la fête faisant en sorte de maintenir tout le monde éveillé. Il y avait tant de va et vient, que la jeune fille fut soulagée à l'idée que personne, sans doute, ne s'occuperait d'eux. Autant elle était contente que Nicolaï l'accompagne, autant faire face à de nouvelles remarques à propos de la joute lui aurait donné envie d'aller se cacher sans plus attendre. Mais personne n'avait grand intérêt à se préoccuper d'elle ou du chevalier qui n'en paraissait plus vraiment un en cet instant.
Quittant le campement, ils s'enfoncèrent tranquillement dans les rues de Diantra où toute une foule d'amuseurs et de badauds déambulaient. Dire qu'elle aurait pu se trouver là à espérer vendre quelques enluminures pour se payer une chambre décente pour la nuit ! Elle préféra ne plus y penser et ajusta le rythme de ses pas sur ceux de Nicolaï. Regardant autour d'eux les jongleurs, musiciens et autres saltimbanques, son air réservé se mua peu à peu en un certain émerveillement digne d'une petite fille. C'était la première fois qu'elle voyait un tel rassemblement et elle ne pouvait qu'être enchantée par toutes ces couleurs, musiques... d'autant que cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était pas sentie en confiance, la présence du jeune homme la rassurant. Se promener seule n'était pas forcément recommandé quand on n'avait aucun moyen de défense, mais avec lui, elle se sentait en sécurité.
Cela ne voulait pas dire qu'elle était tout à coup parfaitement à l'aise. Elle ne savait toujours pas trop comment se comporter avec le chevalier. Elle commençait à comprendre qu'il ne risquait pas de lui aboyer des ordres, mais elle ne pouvait tout de même pas oublier son statut. Elle se détendit pourtant un peu, à mesure qu'ils marchaient, se perdant dans la foule où personne ne s'occuperait de savoir qui ils étaient. Jusque là, elle était restée un peu perplexe face à l'agitation ambiante, mais force lui était de constater que tout cela lui plaisait bien. A chaque coin de rue, une nouvelle animation lui faisait ouvrir de grands yeux, à défaut de s'exprimer vraiment, car elle n'avait pas encore osé placer un mot.
Ce fut lorsqu'ils aperçurent un petit attroupement autour d'un homme haranguant la foule qu'elle finit par demander timidement à Nicolaï :
" C'est... c'est de la vraie magie ? "
L'homme faisait voler des petites boules lumineuses pour amuser la foule, faisant mine d'en faire apparaitre dans les oreilles des gens : un numéro de magie... magique ! Aureane regardait, bouche bée. En réalité, c'était la première fois qu'elle voyait de la vraie magie à l'œuvre. C'était là qu'on voyait à quel point elle venait de la campagne profonde...
" Je croyais que c'était des histoires, finit-elle par souffler. Comme les elfes et les fées... "
Depuis qu'elle avait quitté les siens, elle avait rencontré un nain, ce qui avait déjà été un premier choc... rien d'autre, les autres races et la magie restant du domaine de la légende racontée au coin du feu. On n'aimait pas du tout tout ça, par chez elle. Il fallait être un humain dit "normal" et on en restait là. Constater que finalement les histoires de sa grand-mère n'étaient peut-être pas si fictives laissait la jeune fille surprise et... vaguement mal à l'aise. Elle fronça les sourcils, reprenant :
" Alors... les gens peuvent faire... des choses... avec de la magie... "
Elle n'arrivait visiblement pas trop à choisir ses mots, mais ces "choses" auxquelles elle pensait, n'était sans doute pas agréables, vu la façon dont elle en parlait.
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| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Sam 3 Avr 2010 - 10:10 | |
| Nicolaï avait tout entendu de se qu’elle avait dit. Même les deux petits mots qu’elle avait prononcé tout bas avant de sortir de la tente pour qu’il ne la voit pas rougir. Elle semblait apprécier sa présence, même si elle était un peut tendue avec lui. Nicolaï se fit la remarque que se n’était peut-être pas qu’avec lui qu’elle était tendue. Elle se comportait peut-être ainsi avec tout ceux qu’elle rencontrait. Il fallait dire que son titre de chevalier n’était pas pour aider la timidité naturelle de la jeune femme. Elle devait certainement toujours chercher ses mots en essayant de ne pas le froisser. Pourtant, Nicolaï n’était pas du genre à crier après quelqu’un parce qu’il disait quelque chose qui ne lui plaisait pas. Bien au contraire. Le jeune homme aimait qu’on face preuve de franchise avec lui.
Il suivit Aureane dehors. Au départ, elle avançait d’un pas rapide, mais fini par s’adapter à son allure. Malgré les légères protestations de la jeune femme, Nicolaï n’avait pas remis la semelle dans sa botte et boitait donc légèrement. Il ne pouvait donc pas avancer aussi rapidement qu’elle. Se n’était ni le regard qu’on lui jetai en le voyant claudiqué ni le fait qu’il ne puisse pas se déplacer aussi vite qu’il l’aurait voulut qui le gênait. C’était plutôt les souvenirs que cette situation faisait remonter. Avant que Cyrielle ne fabrique sa première semelle. Dans un sens, en s’adaptant ainsi à son allure, Aureane lui rappelait la jeune femme. Il devait beaucoup à Cyrielle. Son titre de chevalier, sa semelle, c’est aussi elle qui lui avait presque réapprit à parler. Oui, il lui devait beaucoup. Aujourd’hui, il ignorait où elle se trouvait. Personne n’avait put le lui dire. Certains disaient qu’elle s’était établit à Diantra, d’autres qu’elle était morte, d’autre encore qu’elle avait épousé un elfe. Mais en réalité, personne ne le savait et personne ne s’en soucciait vraiment.
Furtivement, il se demanda si, à part lui, quelqu’un se souciait de se qui pourrait bien arriver à Aureane. Il aurait aimé que la réponse soit oui. Mais il ne pouvait s’empêcher d’en douter. Elle avait quitté sa famille pour venir vivre à Diantra. Elle n’avait personne à prévenir de son départ et donc personne ici qui la regretterait. C’était assez triste, mais Nicolaï se fit la remarque qu’à présent, la situation avait changé.
L’animation omniprésente malgré l’heure avancée permis à Nicolaï de se distraire et d’oublier ses sombres pensées. Une foule dense parcourait les rues. Il s’y mêlait badauds, marchants en tout genre, artistes itinérants et très certainement aussi un bon nombre de tire bourse. Nicolaï observait la foule avec amusement et de temps à autre, il jetait un regard à Aureane. Elle avait l’air d’une enfant à qui l’on viens de faire un magnifique cadeau. Elle était émerveillée par toute cette musique et toute ces couleurs. Le tournoi était décidément magnifique.
La jeune femme paraissait détendue. Enfin, beaucoup moins tendue qu’à son habitude plutôt. Il était vraiment difficile de dire qu’Aureane puisse être détendue. Mais au moins elle n’était pas en train de se tordre les doigts ou de regarder désespérément s’il y avait quelque chose qu’elle puisse faire. Elle semblait même s’amuser.
Nicolaï la suivait en souriant. En tout cas, lui s’amusait bien ici. Personne ne faisait attention à eux ni à qui il pouvait être. Une cure d’anonymat qu’il mordait à pleine dents. Sans son tabard et tout son attirail, il ne pouvait pas être identifié comme chevalier. C’était absolument parfait.
Aureane s’arrêta devant un petit attroupement. Un homme arguait la foule et faisait voler en tout sens une série de boule lumineuses.
" C'est... c'est de la vraie magie ? "
Nicolaï n’aurait sut dire si Aureane était fasciné ou effrayée par ce spectacle. Se devait être la première fois qu’elle voyait de la vraie magie. Elle devait bien avoir vu quelques spectacles, mais pas de vraie magie. Des tours d’illusionnistes tout au plus. Mais ici, se n’était pas le cas. Elle observait donc le spectacle bouche bée et une légère lumière dans l’œil. La même que celles qu’ont les enfants lorsqu’on leur raconte une histoire.
« Je pense que c’est de la vraie magie, dit Nicolaï. »
Lui aussi regardait le spectacle avec fascination. Se n’était pas la première fois qu’il voyait ce genre de chose, mais cela était tout de même rare. Il n’avait pas eu l’occasion d’en voir beaucoup et appréciait donc cette démonstration à sa juste valeur.
" Alors... les gens peuvent faire... des choses... avec de la magie... "
A la façon dont elle avait parlé, Nicolaï jugea que ces choses dont elle parlait n’étaient pas agréable ou lui rappelait un mauvais souvenir.
« La magie n’est pas mon domaine, avoua-t-il. Mais, je connais quelques petites choses dessus. »
Il vit le magicien faire disparaître plusieurs de ses boules lumineuse, puis ces dernières réapparaître parmi la foule. L’une d’entre elle tournoya un moment autour ne Nicolaï, puis d’Aureane avant de filler vers le magicien. La jeune femme parut effrayée par cette petite sphère. Elle ne resta prêt d’elle qu’un bref instant et il n’en fallut pas moins à la jeune femme pour qu’elle soit à nouveau hypnotiser par le balais des sphères de lumières.
Il hésita un instant à reprendre la paroles, ne sachant si elle accepterait de lui en parler ou non. C’était peut-être indiscret de sa part. Après tout, cette chose qu’elle n’osait pas nommer pouvait faire remonter en elle un mauvais souvenir. Peut-être même la raison qui l’avait poussée à quitter sa famille pour se rendre à Diantra.
« Si je peux poser cette question, quels sont ces « choses » dont vous parlez. Si je savais se que vous vouliez savoir plus précisément, je pourrais peut-être répondre. « Choses », c’est un peut vague. »
Il regarda Aureane quitter un instant le spectacle des yeux pour fixer son regard sur lui. Il se dit une fois de plus qu’il aurait sans doute mieux fait de se taire. Mais une fois de plus il avait parlé trop vite. Il laissa de côté ses regrets. Il ne pouvait pas changer se qui était passé. Il ne lui restait donc plus qu’à attendre qu’Aureane ne prenne la parolle. |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Sam 3 Avr 2010 - 16:50 | |
| " Je pense que c’est de la vraie magie. "
Aureane n'en doutait plus. Elle n'était pas la seule qui semblait apprécier, outre Nicolaï, car nombre de badauds regardaient le petit spectacle, allant jusqu'à donner quelques pièces au magicien. Mais au delà de l'émerveillement suscité par ces jolies boules colorées, la jeune fille se sentait soucieuse. Elle finit par faire une remarque à laquelle Nicolaï ne répondit pas vraiment. Il fallait reconnaitre que sa question, si c'en était une, n'avait rien de bien précis.
La jeune fille regarda la suite du numéro, les boules disparaissant pour réapparaitre dans le public. L'un d'entre elles vint flotter autour de Nicolaï puis d'Aureane, cette dernière la regardant avec des yeux ronds, ne sachant pas trop si elle devait se sentir effrayée ou non. Sans doute pas, vu la réaction du jeune homme, mais elle avait entendu trop d'histoires étranges sur la magie pour se sentir tout à fait à l'aise avec ce genre de manifestation. Et puis, maintenant qu'elle avait découvert cela, une interrogation la taraudait. Cela devait se voir, car Nicolaï reprit la parole :
" Si je peux poser cette question, quelles sont ces "choses" dont vous parlez. Si je savais ce que vous vouliez savoir plus précisément, je pourrais peut-être répondre. "Choses", c’est un peu vague.
Aureane reporta son attention sur le jeune homme, ne sachant trop comment préciser sa question. A vrai dire, elle avait un peu parlé sans réfléchir, trop absorbée par la découverte du spectacle. Et puis elle avait refoulé ce genre de question depuis un moment à présent, elle n'était pas sûre d'avoir envie de revenir dessus. Sauf qu'elle l'avait bel et bien fait, alors maintenant...
" Je... "
Elle détourna le regard, comme si elle était en faute, fixant un instant le sol avant de se mettre à parler en regardant la suite du spectacle d'un air absent :
" Disons que j'ai toujours cru que c'était des histoires, tout ça... La magie, les... elle baissa d'un ton, les malédictions. "
Elle releva soudainement les yeux vers lui. Son regard azur avait une pointe de détresse qui s'entendait aussi dans sa voix :
" Vous pensez qu'il est possible de maudire les gens par magie ? De faire en sorte qu'il leur arrive du mal ? "
Soudainement, la petite démonstration ne l'intéressait plus et ne l'amusait plus du tout. Parce que si Nicolaï répondait oui... tout cela l'effrayait. Mais elle ne voulait pas qu'il lui raconte n'importe quoi pour la rassurer.
" J'aimerais la vérité... si vous la connaissez. S'il vous plait. "
Elle avait failli ajouter un "messire", mais, cette fois, s'était retenu à temps. Peut-être qu'elle s'y habituait après tout... Oui, elle était à présent assez en confiance pour poser des questions, du moins, elle ne voyait plus Nicolaï comme le Grand Méchant Chevalier.
" Chez moi... on disait qu'un mage pouvait attirer le malheur sur ses ennemis. "
Elle soupira, se remit à marcher sans vraiment attendre la réponse. En fait, elle ne cherchait pas à s'éloigner de lui, mais bien du spectacle. D'ailleurs, elle gardait un rythme assez lent pour qu'il puisse la suivre sans mal. A moins que ses questions ne l'ennuient et qu'il n'ait pas envie d'y répondre et décide de la laisser poursuivre seule. Elle aurait pourtant aimé une réponse, quelle qu'elle soit. Avec cette découverte, elle se sentait perdue. Ce n'était d'ailleurs pas la première fois depuis qu'elle étai arrivée à Diantra. Elle avait l'impression de découvrir un autre monde, l'impression dérangeante d'avoir vécu dans une bulle hors du temps durant la majeure partie de sa vie. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 4 Avr 2010 - 6:16 | |
| Aureane bafouilla un instant. Peut-être avait-elle crue qu’il ne l’écoutait pas ou alors qu’il se contenterait de lui dire quelque chose de banal qui n’avait pas grand-chose à voir avec se qu’elle lui avait demandé. Mais se n’était pas le cas. Il l’avait entendue et avec à son tour posé une question. Comme si elle se sentait fautive, elle baissa les yeux. Au final, Nicolaï avait toujours un peut l’impression de gronder Aureane ou que c’était ainsi qu’elle le prenait. Pourtant, elle parlait plus librement avec lui qu’elle ne l’avait fait au début. Ces deux attitudes étaient assez contradictoires.
Elle releva le regard pour fixer le magicien d’un air absent.
" Disons que j'ai toujours cru que c'était des histoires, tout ça... La magie, les... elle baissa d'un ton, les malédictions. "
Lorsqu’elle leva les yeux dans sa direction, Nicolaï ne put manquer la détresse qui brillait dans son regard. Alors que quelques secondes plus tôt elle semblait être une petite fille devant un gros cadeau, elle semblait à présent d’une terrible tristesse. Comme si rien n’allait bien et que rien ne pouvait s’arranger.
Nicolaï se fit la remarque que se qu’elle disait, bien des gens avaient dut le ressentir. On ne pouvait vraiment imaginer se que pouvait être la magie avant d’y être confronté pour la première fois. Aureane semblait avoir grandit dans un village comme à l’écart du monde. Que lui avait-on donc dit sur la magie de là d’où elle venait ? Apparemment pas beaucoup de bien. " Vous pensez qu'il est possible de maudire les gens par magie ? De faire en sorte qu'il leur arrive du mal ? "
Le spectacle ne paraissait plus la fasciner. Bien au contraire. Elle semblait plutôt avoir envie de fuir le plus loin possible aussi vite que le lui aurait permis ses jambes. Nicolaï ne savait pas trop quoi répondre. Il hésitait. Si il se rappelait bien de se qu’on lui avait enseigner, des magiciens étaient en effet en mesure de produire de tels sortilèges. Mais il n’en était pas certain. Et puis, il ne savait pas trop s’il devait dire la vérité à Aureane ou lui mentir pour la rassurer. Même s’il répugnait à cette deuxième option, la jeune femme semblait déjà terrifiée. Etait-il besoin de la terrifier plus encore.
Avant qu’il ait put donner une réponse à cette question, la jeune femme avait repris la parole.
" J'aimerais la vérité... si vous la connaissez. S'il vous plait. "
Au moins, ainsi c’était tout à fait clair.
" Chez moi... on disait qu'un mage pouvait attirer le malheur sur ses ennemis. "
Elle soupira et se mit en marche. Nicolaï lui emboîtas le pas, se demandant si c’était lui ou le magicien qu’elle fuyait. Apparemment, c’était le magicien. Si elle avait voulut le semer, elle n’aurait pas avancé aussi lentement. Si elle avait voulut semer le chevalier, il lui aurait suffit de se mettre à courir ou à marcher vite. Malgré tout, Nicolaï mit quelques secondes à la rejoindre. Elle semblait complètement perdue. Comme si tout son univers venait de s’effondrer.
”Aureane, stop, dit Nicolaï.”
Sa voie était calme et posée, mais les paroles ajoutée au fait qu’il lui prit doucement le bras pour l’arrêter dans sa course indiquait bien assez sa détermination. La jeune femme le regarda. Elle était complètement perdue. Comme si elle n’était elle-même plus certaine de qui elle pouvait bien être.
« Venez. »
Nicolaï l’amena jusqu’à un coin moins fréquenté où il la fit s’asseoir sur une petite volée de marche et s’accroupit face à elle.
« Vous êtes aussi pâle qu’un fantôme, dit-il. Reprenez vous. Respirez calmement et doucement. Il ne faudrait pas que vous tourniez de l’œil. Concentrez vous sur une seule chose. Concentrez vous sur moi. Oubliez tout se qui se trouve autour de nous. Fixez uniquement votre attention sur moi. »
C’était un exercice qu’il avait apprit très tôt lorsqu’il était entré au service de Gregor. Cela permettait de clarifier l’esprit et de chasser tout malaise pointant. C’était un exercice très efficace pour se relaxer. En tout cas, celui que Nicolaï trouvait le plus efficace.
Il était vraiment inquiet pour elle. Jamais il n’avait vu personne réagir aussi fortement face à cela. Quelque chose dans la mémoire d’Aureane devait être associé à la magie. Un souvenir qui n’était pas agréable. La jeune femme avait plus parler de malédiction que de magie. Elle aurait fait l’inverse si tout cela aurait été normal.
« Vous vous sentez mieux ? »
Malgré son envie de savoir se qui chez la jeune femme avait déclenché une pareille réaction, Nicolaï tut ses questions. Se n’était pas le moment de demander cela à Aureane.
« Je pense que certains magiciens peuvent jeter des malédiction ou des sortilège néfastes. Mais se ne sont pas tout les magiciens. La magie n’est qu’un outils après, on en fait se que l’on veux. Certains peuvent choisir de détruire, mais d’autres peuvent tout aussi bien décider de ne pas suivre cette voie. Je ne suis pas certain que c’est la vérité, mais c’est la vision que j’ai des choses. »
Nicolaï se pencha à nouveau vers Aureane.
« Comment vous sentez vous ? Vous m’avez fait peur. J’ai vu des cadavres qui avaient meilleur mine. » |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Dim 4 Avr 2010 - 12:12 | |
| Aureane fut soulagée que le jeune homme la suive. S'il l'avait abandonnée en cet instant, elle ne savait pas trop comment elle aurait réagi. En même temps, elle était gênée de l'ennuyer avec ses questions. On lui avait appris à garder ses soucis pour elle, pas à les partager avec quiconque et encore moins avec celui pour lequel elle travaillait. Mais Nicolaï n'avait rien d'un patron qui s'intéressait uniquement à l'argent qu'elle pouvait rapporter et maintenant, il était un peu tard pour se taire.
La jeune fille ne savait pas du tout vers où elle dirigeait ses pas, mais elle s'en moquait bien. Ce fut la voix du chevalier qui la fit retomber sur terre et s'arrêter net. Elle le suivit docilement en essayant de se calmer. Les mots qu'il prononça ensuite lui firent prendre conscience qu'apparemment, elle était plus bouleversée qu'elle n'en avait eu l'impression et que, surtout, cela se voyait. Elle lui aurait bien dit que tout allait pour le mieux, mais ce n'était pas vraiment le cas. Certes, elle n'en était pas au point de manquer s'évanouir, mais ça s'arrêtait là.
Aureane s'efforça de suivre les conseils du jeune homme et respira pour se calmer. Elle se sentait ridicule de se mettre dans cet état pour des suppositions et des souvenirs idiots. Il valait mieux se concentrer sur lui, oui, et sur l'avenir qu'il lui offrait. Elle allait être bibliothécaire, c'était mieux qu'un rêve... si seulement elle cessait de penser au passé. Elle finit par lui faire un petit sourire, un peu pâle, mais qui prouvait qu'elle se sentait mieux, lorsqu'il lui posa la question.
Ce fut à ce moment qu'il décida de répondre à ses interrogations. Les yeux fixés au sol, Aureane écouta ses explications, se calmant visiblement à mesure qu'il donnait des précisions. Il y avait plusieurs points qui la rassuraient dans son discours.
" Comment vous sentez vous ? Vous m’avez fait peur. J’ai vu des cadavres qui avaient meilleur mine. "
La jeune fille finit par relever les yeux, lui souriant un peu plus franchement :
" Merci... Ça va aller. C'est juste que... j'ai... j'ai pensé à... "
Elle s'efforçait de garder un air relativement détaché afin de le rassurer, mais ce n'était pas très efficace.
" Je... "
Elle se tut, détourna le regard et tenta encore de se reprendre. Lorsqu'elle continua à parler, sa voix était redevenue un peu plus calme.
" Je me suis demandée s'il était possible de maudire des gens, par magie... Jusqu'à présent, je ne pensais pas cela réaliste, mais quand j'ai vu ces boules colorées, je me suis dit... "
Sa voix se brisa et elle dut faire un effort pour poursuivre :
" Je me suis dit que finalement, c'était possible. Enfin, qu'avec la magie, que tout était possible... si j'en crois les contes, c'est... "
Elle fit une nouvelle pause, se mit à jouer nerveusement avec l'ourlet de sa cape.
" Mais... vous dites... que la magie n'est qu'un outil. Que... l'on en fait ce que l'on veut ? Donc, si on ne souhaite pas faire le mal, il n'y a pas de raison... n'est ce pas ? "
Elle le regarda à nouveau, plongeant son regard dans le sien comme si cela allait l'aider à découvrir la vérité. Elle avait besoin d'une confirmation, sans quoi... elle ne savait pas ce qu'elle ferait, autrement. Elle s'aperçut qu'elle lui avait pris la main pour donner plus de force à sa question et le lâcha, gênée, détournant à nouveau les yeux. Mais qu'est-ce qui lui prenait de le harceler ainsi ? Il allait la prendre pour une folle furieuse si elle continuait ! Déjà qu'il devait avoir une drôle d'image d'elle : la petite campagnarde qui ne connaissait rien à rien, pas même la magie...
La jeune fille eut soudain envie de prendre la fuite, ses jambes encore tremblantes étant la seule raison qui la força à rester assise où elle était. Elle se comportait comme une idiote, elle avait horreur de ça. C'était elle qui était au service de Nicolaï et aurait dû s'occuper de lui, non le contraire. Son propre comportement lui faisait honte. L'ennui, c'était que c'était la première fois qu'elle se laissait ainsi aller depuis qu'elle avait quitté son village. Maintenant qu'elle avait fait remonter ses souvenirs et ses inquiétudes, doublés d'une solide culpabilité, il était difficile de les refouler.
Nicolaï devait se demander ce que cachaient toutes ces questions, mais elle n'osa pas lui expliquer, se contentant de rester dans le vague... et puis, de toute façon, elle ne voulait pas l'embêter plus longtemps. Il était agréable de se sentir soutenue, mais il était hors de question d'en abuser, elle allait se reprendre.
Elle lui fit un petit sourire en concluant :
" Je... suis désolée. C'est... juste la découverte... j'ai été surprise. "
Voilà, juste de la surprise, rien que ça, restait à voir s'il croyait ses histoires. D'ailleurs, piètre menteuse, elle se sentit s'empourprer et finit par rendre les armes en lui jetant un coup d'œil contrit :
" D'accord, peut-être pas... "
Si elle avait pu disparaitre, en cet instant, elle l'aurait fait. Elle avait l'impression d'avoir touché le fond question ridicule. Enfin, la bonne nouvelle, pour Nicolaï, c'était qu'il venait de découvrir quelqu'un qui, malgré une réserve excessive, saurait toujours se montrer honnête avec lui. Aureane était sans doute capable de se taire et de se faire oublier, mais, mentir ouvertement restait du domaine de l'impossible. C'était peut-être pour cela que finalement, le matin même, elle avait fini par lui dire ce qu'elle pensait de ses principes chevaleresques alors qu'elle était si timide. Elle était franche, mais, en ce moment, elle aurait préféré être douée pour mentir, qu'il ne s'inquiète pas tant pour elle. Il avait assez de soucis comme ça, inutile qu'elle lui impose les siens.
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| | | Nicolaï KalonErc'h
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mar 6 Avr 2010 - 5:11 | |
| " Merci... Ça va aller. C'est juste que... j'ai... j'ai pensé à... "
Nicolaï n’en était pas entièrement convaincu, mais le sourire qu’elle lui adressait était déjà moins pâle que celui qu’elle avait eu. C’était déjà ça. Il se demanda se à quoi elle avait bien put pensé. Se qui l’avait marqué au poing qu’elle avait ainsi réagit. Pourtant, Nicolaï ne dit rien et se contenta d’attendre un peut.
L’air détaché et calme qu’elle voulais se donner n’avait pas la moindre efficacité. Nicolaï la sentait bien trop troublée pour que cela ait la moindre chance d’aboutir.
" Je... "
Elle détourna le regard et chercha à reprendre un peut de contenance. Nicolaï quant à lui ne la quittait pas des yeux. Il n’était pas certain qu’elle soit tout à fait en forme. Il ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose. Mais elle semblait comme bloquée par quelque chose. Ce fichu souvenir qui paraissait l’avoir traumatisée continuait à la faire souffrir.
" Je me suis demandée s'il était possible de maudire des gens, par magie... Jusqu'à présent, je ne pensais pas cela réaliste, mais quand j'ai vu ces boules colorées, je me suis dit... Je me suis dit que finalement, c'était possible. Enfin, qu'avec la magie, que tout était possible... si j'en crois les contes, c'est... "
Nicolaï ne manqua pas le fait que sa voie c’était brisée. Les oreilles de Nicolaï lui faisaient mal, comme s’il ressentait la douleur d’Aureane. C’était insoupçonnable. Il fit pourtant tout son possible pour rester stoïque. Se qu’il réussi plutôt bien d’ailleurs.
La jeune femme se mit à jouer nerveusement avec l’ourlet de sa cape.
" Mais... vous dites... que la magie n'est qu'un outil. Que... l'on en fait ce que l'on veut ? Donc, si on ne souhaite pas faire le mal, il n'y a pas de raison... n'est ce pas ? "
Aureane lui avait prit la main et plongé son regard dans le siens. Nicolaï aurait aimé lui répondre, mais il se sentit un peut intimidé et ne sus pas vraiment comment réagir face à cette main qui avait saisit la sienne. C’était assez étrange. Aureane semblait s’accrocher à lui comme si elle était naufragée en pleine tempête et qu’il était sa seule chance de survie. Il ne savait pas comment réagir ni se qu’il devait faire ou ne pas faire.
La jeune femme lâcha précipitamment sa main lorsqu’elle se rendit compte de se qu’elle avait fait. Elle semblait agitée et Nicolaï crut un moment qu’elle allait tenter de s’enfuir malgré ses jambes encore un peut faibles. Elle tentait tant bien que mal de reprendre de la contenance et baissait les yeux, évitant de regarder Nicolaï en face.
Elle fini par reprendre la parolle.
" Je... suis désolée. C'est... juste la découverte... j'ai été surprise. "
Aureane était peut-être une bonne enseignante et une bonne lectrice, mais c’était aussi très certainement la plus piètre menteuse que Nicolaï ait jamais vu. même avec toute la bonne volonté du monde, il lui était impossible de croire ne serais-ce qu’un instant à se qu’elle venait de dire. Il ne pouvait pas non plus se faire à cette piètre explication. Se que disait Aureane était bien trop faux pour qu’il puisse s’en contenter et passer à autre chose.
Si des gens réagissait ainsi devant une simple surprise, qu’est-ce que cela devait être lorsqu’ils étaient traumatisé.
" D'accord, peut-être pas... "
En tout cas, Aureane était tout à fait honnête. Elle devait avoir conscience que sa pauvre explication ne devait pas suffire à Nicolaï. Cela rassura aussi un peut le jeune homme. Aureane était peut-être d’une timidité absolue, elle se comportait peut-être parfois un peut comme si elle n’était rien de plus qu’un objet ou elle se faisait oublier en se mettant dans un coin de façon à ne pas attirer sur elle l’attention. Mais elle était honnête. Nicolaï savait qu’elle ne lui mentirait pas ou que dans le cas contraire, elle ne mettrait pas bien longtemps à corriger se qu’elle disait. Il pouvait lui faire confiance et c’était important.
Plus que jamais elle semblait avoir envi de disparaître. Mais cela, Nicolaï ne lui laisserait pas faire. tout comme il ne la laisserait jamais s’enfuir à toute jambe pour le moment. Aureane était inquiète et il y avait quelque chose qu’elle avait fait ou vécu qui l’avait si profondément marqué qu’elle en avait été traumatisée à la vue de quelques boules lumineuses.
Afin d’être certain d’avoir toute son attention, Nicolaï prit délicatement la main de la jeune femme. Elle le regarda, complètement abasourdie.
« Si on ne veux pas faire de mal avec la magie, on en fait pas. Mon épée peut répandre la mort autour d’elle, mais tant que je ne veux pas qu’elle serve à cela, elle ne tuera personne et sera totalement inoffensive. Je penses que c’est la même chose pour la magie. »
Nicolaï laissa passer un instant sans pour autant lâcher la main d’Aureane.
« Ecoutez. Vous avez vécut quelque chose de terrible. C’est la seule explication à votre réaction. Je ne vous demande pas de me dire se qui vous est arrivé. C’est votre jardin privé. Sachez seulement deux choses. Tout d’abord, si vous avez un jour envi de parler de cela, je suis là et je saurais vous écouter. »
Nicolaï attendit un peut et baissa les yeux, pour une fois, il réfléchissait à se qu’il allait dire. Cela changerait de son habituel franc-parlé. Lorsqu’au boût de quelques secondes, il sut enfin se qu’il allait dire, Nicolaï releva la tête. Il baissa la voie pour ne pas être entendu des quelques personnes qui passaient dans la rue.
« Sachez aussi qu’à partir de maintenant que vous êtes à mon service, vos problèmes sont aussi les miens. Si l’idée que se soit seulement pour votre bien être que je dise cela vous met mal à l’aise, dite vous que c’est parce que si vous n’êtes pas sereine, vous serez moins efficace dans votre travail. »
Nicolaï fini par lâcher la main d’Aureane.
« Voulez vous continuer à parcourir la fête ou préférez vous rentrer à la tente ? » |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mar 6 Avr 2010 - 19:39 | |
| Aureane finit par regarder à nouveau le jeune homme lorsqu'il lui prit la main. Gênée, elle eut pour premier réflexe de la retirer, mais ne le fit pas, n'osant pas, mais trouvant aussi un certain réconfort à l'idée de ne pas être seule. Elle n'était pas abasourdie, mais plutôt perdue, à essayer de refouler ses souvenirs pour se reprendre. Elle voyait bien que Nicolaï s'inquiétait pour elle et cela l'ennuyait beaucoup.
Elle écouta les explications sur la magie et retrouva quelques couleurs. Il devait avoir raison, évidemment. A moins qu'il ne lui raconte n'importe quoi pour la calmer, mais elle préférait le croire. Elle rebaissa les yeux, s'empourprant lorsqu'il lui expliqua avoir compris qu'il lui était arrivé quelque chose qui justifiait ses réactions. Il avait touché juste et il dû sentir que sa main s'était crispée dans la sienne. Elle avait décidé de ne plus jamais en parler. En même temps... Elle ne savait plus trop où elle en était. Néanmoins, savoir qu'il ne la forçait pas à quoi que ce soit mais était tout de même prêt à l'écouter si elle le souhaitait, lui ft du bien. Elle finit même par mettre à profit les quelques secondes de silence pour lui sourire légèrement en guise de remerciement.
Il lui tenait toujours la main et elle se demanda un instant si elle n'allait pas l'enlever. Chez elle, on aurait dit que ce n'était pas correct du tout. Mais elle n'était pas chez les siens, justement, et un peu de réconfort était le bienvenu. Et puis, il recommençait à parler, expliquant que ses soucis étaient à présent les siens, ajoutant qu'elle pouvait se dire que c'était une question de rentabilité. A cette idée, la jeune fille commença par bafouiller, confuse. Il lui renvoyait directement ce qu'elle craignait : ne pas se montrer à la hauteur de son travail. De quoi la faire se sentir extrêmement mal à l'aise... jusqu'à ce qu'elle réalise qu'il y avait plus de chances pour qu'il ait prétexté cela pour, justement, qu'elle se calme que pour réellement la reprendre. La panique qui menaçait de monter retomba aussi vite et elle finit même par avoir un petit sourire contrit :
" Bien, mess... Hem, désolée. "
Elle s'était coupée de justesse, s'emmêlant quelque peu dans le "messire". Elle finit par s'occuper de la question qu'il avait posée pour arrêter de bafouiller et se leva.
" Euh... comme... vous voulez. Peu m'importe. "
De fait, elle se sentait bien mieux et elle était contente d'être en sa compagnie. Que ce soit pour se promener encore un peu ou pour rentrer à la tente, elle lui laissait le choix, ça n'avait pour elle pas de réelle importance. Néanmoins, elle estimait lui devoir une petite réponse et reprit en se mettant à marcher lentement :
" Vous savez... il n'y a pas grand chose à raconter. "
Elle ne le regardait pas directement, laissant son regard se promener sur les passants sans y prêter de réelle attention.
" Ce n'est rien de terrible, juste que je me suis posé beaucoup de questions... "
Elle se mordit la lèvre, hésita à en dire plus. A quoi bon ? Elle finit par hausser les épaules et reprit de façon beaucoup plus posée :
" Je ne vous ennuierai plus avec tout ça, c'est du passé de toute façon. Autant profiter du présent et aller de l'avant, non ? "
Elle lui adressa à nouveau un petit sourire, remisant ses souvenirs. Il n'y avait plus qu'à espérer que la prochaine fois qu'elle voudrait y songer, elle serait seule. Se donner ainsi en spectacle ne se faisait vraiment pas, elle avait encore honte de son comportement. Même si le jeune homme avait fait preuve de beaucoup de compréhension et de gentillesse, ce n'était pas une raison pour recommencer, bien au contraire. Après tout, elle était à présent au service d'un noble, elle se devait d'être irréprochable. Si le pauvre Nicolaï avait pu lire dans ses pensées nul doute qu'il aurait encore protesté et se serait dit qu'elle n'avait décidément rien compris !
En tous cas, Aureane s'était tout à fait calmée et marchait à présent au rythme du chevalier avec sa légendaire discrétion. Elle lui laissait choisir leur chemin, qu'il rentre à la tente ou non, la soirée débutant à peine. Ils passèrent devant des étals de babioles diverses et variées et devant un petit castelet où se jouait un spectacle de marionnettes. La jeune fille fit une petite pause pour observer les minuscules chevaliers qui guerroyaient pour une princesse au grand sourire figé. Aureane retrouva assez rapidement l'air rêveur qu'elle avait affiché un peu plus tôt. Le petit spectacle lui rappelait ceux auxquels elle avait assisté une ou deux fois, étant enfant. Après quelques minutes plongée dans l'histoire, elle finit par sursauter, jetant un coup d'œil désolé à Nicolaï en se rendant compte qu'elle l'avait un instant oublié pour regarder.
" Navrée... cela vous ennuie peut-être ? "
Elle n'allait tout de même pas lui imposer un spectacle de marionnettes ! De toute façon, celui-ci prenait fin et les passants se dispersèrent aussitôt pour aller acheter à manger ou se rendre sur une placette où des musiciens s'installaient dans l'idée de jouer quelques danses. Plus loin les participants à un concours de tir à l'arc commentaient leurs exploits. Bientôt, le soleil se coucherait et les rues s'illumineraient pour le plus grand bonheur des badauds qui pour la plupart comptaient bien passer une nuit de festivités. Aureane, pour sa part, se disait qu'après avoir mangé, le jeune homme préférerait sans doute aller se reposer pour être prêt pour les joutes du lendemain. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Mer 7 Avr 2010 - 18:57 | |
| Nicolaï souris en entendant Aureane se rattraper une fois de plus au dernier moment pour ne pas l’appeler par son titre. Il trouvais qu’elle faisait de réels efforts pour ne plus l’appeler par ce titre qu’il détestait. Cela lui plaisait qu’elle prenne autant sur elle-même. Il n’en demandait pas plus. A la longue, elle finirait par ne même plus penser à l’appeler autrement.
" Euh... comme... vous voulez. Peu m'importe. "
Le jeune homme souris à nouveau. Elle le laissait choisir. Aureane était amusante. Elle semblait tout faire pour éviter de prendre une décision. Même insignifiante. En revanche, elle avait été tout à l’heure tout à fait capable de prendre des décisions en se qui concernait l’agencement de la tente. C’était assez étrange pour le chevalier. Aureane semblait être déstabilisée à chaque fois qu’on lui demandait quelque chose, en revanche, elle était tout à fait capable de prendre ces décisions.
Elle se leva assez rapidement. Apparemment, elle se sentait mieux. Suffisamment bien en tout cas pour flâner à nouveau dans les rues. Nicolaï se leva à son tour et la suivit lorsqu’elle se remis à marcher doucement. Se dont le jeune homme lui fut d’ailleurs assez reconnaissant. Il était pour lui compliqué de marché aussi vite que d’habitude sans sa semelle. Il se rendait maintenant compte à quel point elle lui était indispensable et il regretta de l’avoir laissée à la tente.
" Vous savez... il n'y a pas grand chose à raconter. "
De cela en revanche, il n’en croyait pas un seul mot. Aureane ne lui disait pas la vérité. Mais il avait promis de ne pas la questionner à ce sujet et n’avait pas l’intention de le faire. Elle regardait la foule les yeux dans le vague sans vraiment y prêter d’attention. Son regard était bien plus lointain. Il passait à travers les badauds comme s’ils avaient été transparents.
" Ce n'est rien de terrible, juste que je me suis posé beaucoup de questions... Je ne vous ennuierai plus avec tout ça, c'est du passé de toute façon. Autant profiter du présent et aller de l'avant, non ? "
Sur ce point, Nicolaï ne pouvait qu’être d’accord avec elle.
Il la suivit à travers les rues de la villes. En fait, ils se suivaient l’un et l’autre au final, il errèrent l’un et l’autre au cour d’un moment. Les rues de la ville étaient emplies d’un grand nombre de marchands qui vendaient toute sorte d’objets. Certains particulièrement grossiers, d’autres étant de magnifiques œuvres d’orfèvreries.
Aureane s’arrêta un instant et Nicolaï se mit juste à côté d’elle. La jeune femme semblait passionnée par un spectacle de marionnette. Elle avait un léger sourire sur le visage. Cela contrastait tout à fait avec l’air affolé qu’elle avait eu un peut plus tôt.
Nicolaï observa le spectacle de marionnette. Deux chevalier se battaient pour les faveurs d’une princesse au sourire figé et habillé de rose. Elle semblait un peut idiote avec ses longs cheveux blonds… ou noir. Les épées de bois des deux chevaliers s’entrechoquaient dans de petits claquement de bois… de métal. Les yeux de Nicolaï papillonnèrent un moment. Qu’est-ce qui lui arrivait ? Un intense mal de crâne commença à pointer. Mais Nicolaï ne broncha pas un instant. Il fixait le spectacle de marionnette. Quelque chose n’allait pas. Il en avait parfaitement conscience et voulait comprendre se qui était en train de lui arriver.
Son esprit se déconnectait petit à petit de la réalité, partant flotter dans une sorte de demi-conscience.
Tantos la princesse avait son sourire figer, ses longs cheveux blonds, sa robe rose bonbon et ses grands yeux bleues. L’instant d’après, c’était une tout autre femme. Une femme aux yeux gris, aux cheveux noirs et dont le visage loin d’être inexpressif révélait d’une grande terreur. Elle avait peur. Quelque chose n’allait pas. Puis, elle redevenait la princesse de bois.
Nicolaï resta figer lorsque le spectacle fut terminé. Il n’eu aucune réaction lorsqu’Aureane lui adressa la parole. Il ne bougea pas d’un seul pouce. Rien n’existait autour de lui. Au final, il s’ébroua, sortant de sa torpeur. Sa tête lui faisait un peut mal, mais il adressa un sourire à Aureane. Tout allait bien. Même s’il ne comprenait pas se qui venait de lui arriver, il allait bien.
Nicolaï regarda autour de lui il n’avait pas la moindre idée de se que pouvait lui avoir dit Aureane. Il savait juste qu’elle avait dit quelque chose. Nicolaï fini par bredouiller quelque chose.
« Euh… Je… je ne sais pas. »
Voyant un ensemble de magicien qui était en train de mettre en place leurs instrument.
« Vous voulez aller écouter de la musique, lui demanda-t-il ? Savez vous danser ? »
Ses tentatives de détourner la conversation étaient assez pitoyables, mais il ne savait pas vraiment quoi dire d’autre. Il ne restait plus qu’à espérer qu’Aureane ne ferait pas trop de commentaire ou ne s’inquièterais pas trop. Il ne savait pas se qui lui était arrivé. Cela l’effrayait d’ailleurs un peut. Mais il ne pouvait rien faire d’autre que de passer à autre chose. |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Jeu 8 Avr 2010 - 19:47 | |
| Quand Aureane disait qu'il n'y avait pas grand chose à raconter, elle ne mentait pas : elle le pensait sincèrement. Qu'elle puisse se tromper était une autre question, mais de son point de vue, elle ne voyait réellement pas en quoi ce qu'elle avait vécu puisse avoir le moindre intérêt. Elle se tut après avoir annoncé qu'il valait mieux oublier le passé. Dire cela à quelqu'un qui avait perdu la mémoire était vraiment indélicat mais les mots lui avaient échappé et elle s'en rendit compte un peu tard. Son sourire s'effaça alors qu'elle s'enjoignait mentalement de se taire avant de dire d'autres bêtises. ca ne lui ressemblait pourtant pas de parler trop vite...
Ils se remirent à marcher, ne décidant vraiment ni l'un ni l'autre du chemin à emprunter. Cela dit, la ville fourmillait de distraction et il y avait partout de quoi poser son regard pour se divertir. La jeune fille se laissa prendre au spectacle de marionnettes, se rendant compte un peu tard que, peut-être, cela n'intéressait pas Nicolaï. Mais celui-ci semblait plongé dans une profonde méditation à ce sujet. Elle lui jeta un coup d'œil inquiet lorsqu'il ne répondit pas et eut un instant d'hésitation. Que lui arrivait-il ? Ce ne pouvait plus être la concentration, le spectacle venait de s'achever.
" Vous allez bien, messire ? "
Inquiète, elle ne s'aperçut même pas des mots qu'elle avait employés. Le jeune homme finit par revenir sur terre et bafouilla un semblant de réponse. Elle ne savait pas trop s'il répondait à sa question ou bien à n'importe quoi d'autre pour meubler.
Les questions qui suivirent prirent Aureane au dépourvu, mais elle comprit rapidement qu'il souhaitait détourner la conversation. Discrète, elle n'osa pas aller contre sa volonté et fit semblant de ne rien avoir remarqué de plus. Elle aurait bien aimé lui dire, comme il l'avait fait avec elle, que s'il souhaitait parler, elle était prête à l'écouter, mais elle ne s'enhardit pas à aller jusque là, ne voulant pas se mêler de ce qui ne la regardait pas.
Elle garda donc le silence un court instant, le temps de se recomposer un visage neutre, puis se rendit compte qu'il était peut-être temps de répondre à ce qu'il avait demandé. Là, ce fut à nouveau la pagaille dans sa tête, en particulier pour la seconde question. Danser ?
" Euh... je... veux bien aller écouter de la musique... "
L'idée lui plaisait même beaucoup à vrai dire : on ne pouvait pas dire que par chez elle c'était une grande activité. On chantait beaucoup, mais il était rare de voir d'autres instruments que de petites flutes taillées rapidement dans du bois par les enfants. Voir de vrais musiciens, comme elle en avait vu une fois en taverne, éveillait sa curiosité.
" Et... danser... je ne sais pas, non. "
Encore une fois, elle se sentait un peu stupide, se disant qu'elle devait encore donner l'image d'une petite campagnarde qui ne connaissait rien à rien. Il y avait eu quelques rares fêtes dans son village, où aux flûtes des gamins s'ajoutaient d'autre instruments sommaires, mais pour sa part, elle n'avait jamais beaucoup dansé. Trop timide pour ça, on l'oubliait assez vite. En fait, elle n'aurait même pas su dire si cela lui aurait plu. Comme elle l'avait dit, elle ne savait pas, c'était tout, parce qu'elle n'avait jamais réellement essayé en dehors des rondes avec ses frères et sœurs.
Les musiciens n'étaient pas bien loin, et en quelques pas, Aureane et Nicolaï purent voir les instruments d'un peu plus près. Trois hommes qui avaient décidé d'animer la soirée avec des danses de toutes sortes, aux pas couramment employés pour que tout le monde puisse participer. Plusieurs personnes dansaient déjà au rythme de la musique et Aureane eut l'impression de reconnaitre l'air. A quelques petits détails près...
" Un de nos voisins chantait cette musique, à chaque fête des moissons. " remarqua-t-elle à mi voix, sans que l'on sache trop si elle s'adressait à elle-même ou au jeune homme.
Le soleil s'était couché, ils écoutèrent un peu les musiciens avant de reprendre le chemin de la tente, passant devant la lice où restaient affichés les vainqueurs et les perdants de chaque lance. Le campement était plus tranquille à cette heure, les gens s'occupant de manger ou devisant tranquillement avant d'aller se coucher. La nuit était tombée et, dès qu'ils entrèrent dans la tente, Aureane alluma une bougie pour les éclairer. Le matin même elle s'inquiétait de dormir non loin d'un inconnu, mais à présent, elle devait reconnaitre qu'elle avait beaucoup moins d'appréhension. Elle déposa la chandelle sur l'étagère improvisée et rangea son briquet à amadou dans son aumonière en murmurant :
" Je vous remercie pour l'effort que vous avez fait, pour n'être pas reconnu. "
Elle faisait surtout allusion au fait qu'il s'était passé de sa semelle pour l'accompagner sans lui causer de souci. Cela la touchait, il aurait aussi bien pu ne pas y prêter attention, lui imposer simplement sa présence ou la laisser se débrouiller seule pour être tranquille.
Elle s'assit un instant sur sa couche, commençant à réfléchir à nouveau au côté pratique de la situation. Le lendemain, joutes en perspectives...
" Voulez-vous que je vous réveille à une heure précise demain matin ? "
Elle même était habituée à se lever au chant du coq, elle serait prête à temps. Se doutant qu'elle n'aurait pas à jouer les bibliothécaires dans un tel lieu, elle prenait spontanément le rôle de... servante, ou elle ne savait trop quoi afin de se rendre utile. Il ne lui serait pas venu à l'idée de ne rien faire de sa journée, un cours de lecture lui paraissant bien trop peu. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: [vers les coulisses] Quelques croquis Jeu 8 Avr 2010 - 21:55 | |
| " Euh... je... veux bien aller écouter de la musique... "Aureane semblait réjouit à l’idée d’aller écouter de la musique. Nicolaï avait parfaitement conscience qu’elle avait noté son absence. Mais il préférait ne pas aborder le sujet. Lui-même ne savait pas se qui lui était arrivé. Il préférait ne pas inquiéter Aureane. Se n’était pas comme si ce genre de chose lui arrivait fréquemment. C’était la première fois qu’il se trouvait ainsi dépourvu. Il ne savait pas comment il pouvait expliquer cela. A quoi bon tenter de le faire dans ce cas. Il ne parviendrait qu’à effrayer un peut plus la jeune femme. Si cela se reproduisait, il parlerait. Mais se n’était pas le cas alors…
Changeant de centre d’intérêt, il suivit la jeune femme en direction de la petite placette où s’étaient rassemblé les musiciens. Ceux-ci, au nombre de trois, entamaient une danse entraînante et très rythmée. Aureane ne bougeait pas. Nicolaï en déduisit qu’elle ne savait pas danser. Où peut-être qu’elle était trop timide pour le faire. Mais l’image d’une petite Aureane trop timide pour participer à un quelconque bal de village et se tenant toujours à l’écart des danseurs, n’attirant pas l’attention sur elle était beaucoup plus vraisemblable aux yeux de Nicolaï. Il ne dit donc rien et se contenta d’écouter l’air en sa compagnie.
Pourtant, une idée venait de naître dans son esprit. Si il avait bonne mémoire, il y avait une salle de bal. Peut-être, si elle le voulait bien, lui apprendrait-il à danser. Bien entendu, il fallait avant tout qu’il s’assure de la présence de cette fameuse salle de bal, mais si celle-ci existait bien, il ne manquerait pas de proposer cela à la jeune femme. Cela pourrait être amusant de jouer tout les deus les professeurs pour l’autre." Un de nos voisins chantait cette musique, à chaque fête des moissons. " remarqua-t-elle à mi voix.A qui était-elle en train de parler ? A elle-même ou à Nicolaï ? Le jeune homme ne savait pas. Ou n’en était pas certain. Il ne voulait pas interrompre Aureane dans ses réflexions. Après tout, elle-même ne l’avait pas interrompu lorsqu’il s’était plongé dans ses propres pensées. Il ne voyait donc aucune raison d’embêter Aureane. De plus, les fêtes de village était souvent des moments joyeux pour les habitants. Il n’avait pas envi de gâcher ce moment durant lequel elle se rappelait d’un souvenir agréable.
Après avoir écouté plusieurs morceau, le soleil déclinant, ils repartirent vers la tente. Les rues ne désemplissaient pas. Bien au contraire. Mais ils devaient dormir. Nicolaï surtout. La joute de demain serait importante. Il ne voulait pas risquer d’être fatigué lors de son entré en lice où il serait mis à bas de sa monture très rapidement.
En passant devant la lice où les lance étaient affichée le nom et les armes des différents jouteurs qui avaient remporter le combat. Nicolaï n’avait aucun besoin de regarder cela pour savoir à qui il allait être opposé le lendemain. S’il avait trouvé que de Firmelong était un rock, son futur adversaire lui était un véritable titan. Pourtant, il allait aborder cette nouvelle journée avec beaucoup plus de sérénité que la première.
Le soleil était couché. Lorsqu’ils entrèrent dans la tente, Aureane alluma une bougie grâce à un briquet à amadou qu’elle rangea ensuite dans son aumônière.
Eclairé par la faible lueur de la bougie, Nicolaï s’assit sur sa couche et retira ses bottes. Il entrepris ensuite de masser son pied droit un peut endoloris. La logique aurais voulut qu’il ne se sépare pas de sa semelle. Mais il n’avait une fois de plus pas fait se qui était logique. Mais cette fois au moins, c’était juste." Je vous remercie pour l'effort que vous avez fait, pour n'être pas reconnu. "Nicolaï lui souris légèrement.« C’était bien la moindre des choses. Vous aviez le droit de profiter des festivités comme n’importe qui d’autre. Vous l’auriez fait si je n’avais pas fait l’erreur de vous demander vos faveurs devant la foule entière. Je vous devait bien cela. »Assise en face de lui sur sa couche, Aureane paraissait se concentrer pour chercher quelque chose à faire. Ne s’arrêtait-elle donc jamais ?" Voulez-vous que je vous réveille à une heure précise demain matin ? "Nicolaï fronça légèrement les sourcils. Elle semblait se prendre pour sa servante. Lui ne la voyait pas ainsi. Mais Aureane semblait fermement accrochée à cet situation. Elle souhaitait toujours faire de son mieux, au point qu’elle en faisait beaucoup trop. Il n’allait pas la renvoyer. Se n’était pas la peine qu’elle fasse tout cela.« Je ne suis pas certain que j’en aurais besoin. Je me réveil toujours très tôt, dit Nicolaï. Mais si toutefois je dormais encore lorsque vous vous réveillerez, secouez moi un peut. N’hésitez pas. »Nicolaï bondit sur ses pieds.« Bon, je vous laisse un instant. Si vous possédez une tenue de nuit, mettez vous à l’aise. Appelez moi seulement lorsque vous serez prête. »Nicolaï quitta assez rapidement la tente. Aureane passa un moment seule tendis qu’il était assis à l’extérieur, regardant la lune. Nicolaï réfléchissait à se qui s’était passé un peut plus tôt. Qui pouvait être cette femme aux cheveux noirs et aux yeux gris qui par moment avais prit la place de la princesse au sourire figé ? Peut-être une sœur. Peut-être… sa mère. Nicolaï n’était certain de rien. Mais il se mit à rêver qu’une partie de sa mémoire était réapparut. Si cette femme était sa mère, c’était à peine croyable. Il aurait tant voulu en savoir plus, mais se contentait tout à fait de se qu’il avait déjà.
Assez rapidement, Aureane lui dit qu’il pouvait entrer. A l’intérieure, la jeune femme se trouvait déjà sous sa cape à moitié allongée sur sa couche.« Je vous souhaite une bonne nuit demoiselle, dit Nicolaï avant de souffler la bougie. »Il s’allongea alors sur sa propre couche et ne mis pas bien longtemps à s’endormir. Il devait bien avouer que la paille était très confortable. Parfaite pour dormir en fait.¤¤¤ Nicolaï se réveilla d’un seul coup.
C’était toujours (ou presque) ainsi que se finissaient ses nuits.
Bien avant l’aube, le jeune homme était soudainement réveillé par son rêve. Un rêve dont il ne parvenait pourtant jamais à se souvenir. En réalité, c’était plus un cauchemar qu’un rêve. Il n’y avait que peut de jour ou il pouvait dormir tranquillement. Apparemment, cette nuit ne serait pas du nombre.
A côté de lui, il entendait le souffle calme et régulié d’Aureane. La jeune femme dormait encore paisiblement, ses cheveux répandu un peut partout autour de sa tête comme une auréole. Elle paraissait tout à fait sereine et calme. Bien loin de la personne assez anxieuse qu’il avait rencontré il y a peut.
Avec un léger sourire aux lèvres, Nicolaï ne put s’empêcher d’observer un court moment la jeune femme en train de dormir.
Au final, alors que l’aube approchait et que la lumière commençait à être assez importante, Nicolaï attrapa l’un des livres qu’il avait acheté la veille. Il s’obligea à déchiffrer les longues lignes de signes. Au final, cela lui plaisait. Même s’il ne comprenait toujours pas tout les mots.
Un léger mouvement attira son attention. Nicolaï porta son attention sur Aureane qui se réveillait doucement. Lorsque la jeune femme eu ouvert les yeux et eu braqué son regard azur sur lui, il lui adressa un sourire rayonnant.« Bonjour Aureane. Bien dormis ? La paille est très confortable. » |
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