La Grande Aventure

Diantra. Capitale des hommes, haut lieu de vie de la race dominante, théâtre de toutes les actions petites ou grandes. Place forte du Roi Trystan, tant aimé et respecté de ses sujets humais de Miradelphia. Diantra : eldorado de tous.
Draolith de Cahmorvan et Ilsith Johhansen n'échappaient pas à cet engouement général, et le jeune homme avait entrainé la demi-sombre avec lui, l'obligeant à fuir leur village natal, pour répondre au besoin d'ascension sociale et de grandeur du petit noble plein d'ambition.

Il étaient partis quand la nuit était aussi noire que l'ébène, la lune brillait discrètement dans le ciel et guidait leurs pas hésitants. Ils voyagèrent à cheval, et leur périple continua toute la journée durant. Draolith avait mal estimé la distance entre le Bourg-Miheldam et la Capitale, ainsi que leur stock de ressources, ils durent faire de trop nombreuses haltes, pour se reposer et refaire des provisions.
Épuisés, leurs montures à bout de souffle, ils ne virent les remparts de Diantra qu'en fin d'après midi, et n'atteignirent l'entrée de la cité qu'au coucher du soleil.
La dernière distance fut la plus éprouvante, ils n'avaient qu'une hâte : arriver dans la cité.

Bonsoir voyageurs, vous arrivez presque à la fermeture du pont-levis.

Leur dit un des gardes lourdement armé posté en avant du dit passage.
Il ne s'attarda guère sur l'apparence des deux jeunes gens, il devait avoir l'habitude du passage des paysans et autres.

Bienvenue à Diantra.

Draolith le remercia d'un signe de tête et fit avancer son cheval jusqu'à l'entrée de la cité. Ilsith le suivit sans sourciller.

Ils traversèrent le lourd pont-levis sous le regard d'autres miliciens chargés de la surveillance : leur voyage prenait fin.
Le jeune homme descendit de sa monture, prit les corde des deux équidés puis se dirigea vers le premier passant qu'il croisa. Diantra ne paraissait pas très animée.

Excusez moi, mon bon ami.

Lui demanda-t-il poliment.

Nous venons d'arriver en ville, et nous ne connaissons personne, à vrai dire, nous sommes un peu perdus. Savez-vous où pourrais-je trouver dans le coin un palefrenier qui puisse s'occuper de nos bêtes ?

L'homme répondit précipitamment, avec un fort accent de la région.

Eh' y'a pas grand mond' en c'moment mon bon seigneur! 'Sont tous au tournoi, d'l'aut' côté. Mais vous pouvez vous adressez à Marwin, il habite pas loin, il s'occupera d'vos bestiaux.

Sur son conseil, Draoltih et Ilsith se dirigèrent dans la direction qu'il leur avait montré. Une petit pluie commença à tomber sur la ville, alors que la nuit prenait son plein pouvoir dans les contrées humaines.

Draolith était déjà épuisé quand il rencontra le paysan, mais sa déclaration ne fit que l'éreinter encore plus.

Alors qu'ils amenaient leur montures en direction de l'étable du-dit Marwin, Ilsith s'inquiéta de l'état de son ami, qui ne faisait que grogner dans sa barbe inexistante, lâchant des jurons indignes de son rang et trainant de pieds comme un vieil âne.
Elle prit des gants avant de l'interroger, coutumière des humeurs du jeune noblillon.

"Dro'..? Ça n'a pas l'air d'aller..?"

Draolith resta silencieux quelques secondes avant de répondre. D'une voix sèche, énervé contre lui même.

"Non ça ne va pas, cet énergumène de paysan vient de m'apprendre malgré lui que le tournoi avait commencé. Et non, ça ne va pas, si il a commencé les inscriptions sont très certainement closes... Et donc nous sommes surement arrivés trop tard... Nom d'un drow, si j'avais seulement sur apprécier la distance qui nous séparait de Diantra, j'aurais pu y participer à coup sur... "

Cette fois ce fut Ilsith qui attendit avant de reposer une question, à la fois intriguée et troublée par la déclaration de Draolith. Elle s'immobilisa devant la porte de la chaumière du palefrenier et marqua un temps d'arrêt.

Elle se retourna vers le jeune humain et lui demanda, comme pour entamer une discussion solennelle.

"Un tournoi..?"

"Oui. Un tournoi royal, ou tout preux combattant ou vil félon qu'il est peut se présenter pour combattre et gagner le Grand Prix, et une gloire immense et une notoriété royale... C'aurait été le meilleur moyen de me faire une réputation, quitte a ne pas gagner..."

Comme pour se rassurer elle même, Ilsith trépigna sur place, et annonça d'une voix sage et enjouée.

"Et bien? Déposons nos chevaux et allons voir ce qu'il en est, il y a un peu trop de suppositions dans tes inquiétudes, je suis certaine qu'il t'est possible de participer quand même, quitte à ce que ce soit en participant libre, tu ne crois pas?"

Elle accompagna ses dires d'un des sourires dont elle avait le secret, ce qui suffit à mettre du baume au cœur a Draolith, qui se pressa de payer pour la garde de ses chevaux. Il en profita pour demander au vieux Marwin ou se déroulait le tournoi, et comment il était possible d'y accéder, en précisant bien qu'il ne voulait rien savoir d'autre.

Il paya son renseignement une piécette, remercia le vieil homme et ressortit. La nuit avait recouvert l'ensemble de la ville et le peu d'animation palpable sortait des nombreuses tavernes. L'idée d'un bon repas attisa l'appétit de Draolith d'un feu dévorant, certainement partagée par son amie.

"Ilsith? Et si on oubliait cette histoire de tournoi pour ce soir et qu'on allait enfin se restaurer, et pour de vrai? Autour d'un repas chaud, dans une taverne ou quoi? J'ai une faim de loup, et tout combattant d'élite que je suis, je ne me battrais pas le ventre vide."

Le grand tournoi, voila donc quelque chose qui avait prit beaucoup de temps à Nakor. En effet, le vieux mage avait dû assister à toutes les représentations et à chaque joute. Son poste dans le monde humain l'y obligeait bien évidemment, mais aussi son affection et son inquiétude pour le roi Trystan. En effet, le vieillard avait trop craint une attaque pour ne pas supporter avec ferveur, les ronflements des nobles de tout le royaume humain. Mais les dernières joutes avaient eut lieux et les récompenses seraient données dés le lendemain. Nakor était donc satisfait de ne plus avoir à veiller de si prés sur le roi et de pouvoir repartir de part le monde pour mener certaines choses à leurs termes. Ayant été assis bien trop longtemps ces derniers temps, Nakor avait décidé d'aller marcher dans les ruelles de Diantra, et la nuit fraîche lui offrait une alternative intéressante. Le vieux fou prit donc la décision d'arpenter Diantra la belle. Une fine pluie commença à s'abattre sur la ville. Nakor avait un chapeau suffisamment large pour être complètement à l’abri, ayant ainsi son visage bien au frais, mais jamais mouillé. Pour son bâton et sa robe il en était tout autre chose, mais cela importait peu! Le vieillard continua de marcher dans la ville et finit par entendre un couple de personne parler d'une voix un peu trop forte pour que Nakor ne s'y intéresse pas, vieux curieux qu'il était. Il s'approcha donc discrétement, comme s'il marchait dans la rue sans mêm les avoir vu, sans même les écouter. Ses sens en exergues lui révélèrent quelques petites choses sur ce très étrange couple. Nakor se mit donc à sourire et répondit au jeune homme, quand il fut tout proche.

"Haaaaa la jeunesse, toujours prête à se battre à tord et à travers! Même après plusieurs jours d'un tournoi où les nobles n'ont fait que se combattre! Je crois que vous feriez mieux d'écouter votre instinct premier et d'oublier tout simplement cette histoire de tournoi mon jeune ami! Aller donc manger pour simplement vous rassasiez, car le tournoi est bel et bien fini je le craints!"

Nakor avait sorti tout son discours en plantant un regard perforant sur les deux jeunes gens. D'un bleu profond qui se voyait même dans la nuit, Nakor passait de l'un à l'autre dans un sourire tout de même chaleureux. Autant que pouvait l'être un vieil homme appuyé sur un bâton, une longue barbe blanche accrochée au visage, un chapeau pointu et une robe longue violette et jaune sur le corps! Nakor attendit de voir ce que dirait au moins l'un de deux et surtout si la jeune femme finirait par dévoiler sa nature mi humaine mi drow. En tout cas, c'était une rencontre qui promettait d'être intéressante, car on ne tombait pas tous les jours sur un noble, accompagné d'une amie demi-drow, qui venait au tournoi ... trop tard!

La nuit tombait alors que Diantra annonçait bientôt la fin de son tournoi et donc le départ de tous ces voyageurs et autres chevaliers vers leur contrée d’origine. Aïser avait peu participé au tournoi malgré son statut de conseiller même si il lui arrivait de venir dire bonjour aux autres conseiller et à sa Majesté Trystan. Le Roi l’avait autorisé à ne pas être tous les jours présent à ses côtés du fait qu’il venait d’être promu à ce poste juste avant quand le tournoi n’envahisse la capitale humaine. Il n’aimait guère la foule et rester assis toute la journée à regarder des chevaliers s’entrechoquer ne l’animait pas plus que ça, il préférait se promener dans la Cité à la découverte des habitants de la Capitale et à la rencontre de nouveaux talents, ménestrels ou sorciers notamment, Il en avait pu voir de toute les couleurs avec les tours de Regnak et d’Aetius et avait pu revoir Licsis, une vieille connaissance peu amicale.

Pourtant cette dernière journée avait pu accueillir le Conseiller Militaire qui avait décidé de prendre part aux dernières joutes des Chevaliers. La fatigue le gagnait de plus en plus alors que la journée avançait, la soirée passée avec les sorciers qu’il avait rencontrés la veille l’avait épuisé autant qu’elle l’avait marqué. Malgré cette fatigue, il fit comme à son habitude, une balade dans le château avant d’aller saluer les gardes à l’entrée de la Cité. 2 étaient postés aux entrées alors que le reste jouaient aux cartes et mangeaient un morceau dans la petite cabane à côté.

Bonsoir Soldats !

Bonsoir Monsieur Dayran ! Vous allez bien ?

Pas trop dur cette journée au Tournoi ?

Pour tous vous dire je suis épuisé, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas vu autant de chevaliers se battre pour l’honneur de leur terre. Qu’en est-il pour vous ? Toujours autant de voyageurs.

Le plus âgé d’entres eux prit la parole en premier.

On vous le fait pas dire, des nobles, des mendiants dont on a refoulés une grande partie, des sorciers, des danseurs, des ménestrels, des marchands… Depuis ce matin, on ne compte plus le nombre de têtes qui sont passés par ces portes. Justement les derniers arrivés sont passé par là peu avant votre arrivé. Une jeune demoiselle demi drow et un noble sans doute. Ils parlaient justement du Tournoi. Le noble avait l’air un peu sur les nerfs.

Ils sont partis chez Marwin le palefrenier me semble t-il, rétorqua un autre soldat sortit de la petit cabane.

Je vais essayer d’aller à leur rencontre voir ce qu’ils voulaient.

Vous prendrez bien un petit verre avant de nous quitter.

Non merci il se fait tard, je vais finir ma promenade et vous laissez à vos occupations. Ouvrez l’œil Soldats !

Bien Monsieur !!

Aïser repris sa promenade espérant trouver de la compagnie en cette nuit triste et mouillée. Capuche sur la tête, la pluie coulait du ciel sur les toits de la Capitale, les vêtements de moins en moins secs, Aïser marchait, contemplant les ruelles sombres et les tavernes allumées. C’est à ce moment que des voix se firent entendre, devant lui se trouvait 1 jeune femme et 1 jeune homme à l’air un peu perdu, voir troublé. Devant eux, en train de parler, n e sorte de magicien au long chapeau pointu et à la barbe blanche tombante et humide. C’était Nakor, Vieux fou ou sage selon les dires et Conseiller en Magie du Roi de Diantra. Aïser s’approche d’eux. Dos à lui, Nakor parlait aux jeunes gens.

‘’…Aller donc manger pour simplement vous rassasiez, car le tournoi est bel et bien fini je le craints!"

Alors Nakor, vieux fou, encore à prodiguer de précieux conseil à de jeunes gens en quête d’aventurier ?

Il se posta à coté du vieux mage et regarda les 2 étrangers en souriant.

Bonsoir jeunes aventuriers !

Pourtant sec au cours de la journée, le temps tourna très vite à l'averse, à l'orage même, puisque bientôt on entendit rugir le tonnerre sur Diantra et sa région. Ce n'était vraiment pas un temps à rester dehors, cette soirée pluvieuse sujette aux intempéries donnait à la cité ,partiellement calme quant à son habitude, l'air austère et inhospitalière.
Alors que les deux compagnons fraîchement arrivés leur adressaient la parole, ce qui tranchait avec l'aspect distant de leur ville, Ilsith, déjà trempée jusqu'au os même sous sa légère capuche, secoua discrètement un pan de la tunique de Draolith qui se tenait à côté d'elle, tout aussi imbibé d'eau froide.

Il faut que nous allions à l'abri, Dro', et vite. Lui murmura t-elle aussi discrètement que possible.

Timide, en ces circonstances, elle n'osa pas répondre aux deux inconnus venus les rejoindre, peut-être sa nature méfiante reprenait le dessus. Pourtant les deux compères n'avaient rien de vraiment effrayant, ou qui puisse la faire douter de leurs intentions. Peut-être étaient-ils des personnages importants du royaume pour être ainsi spéciaux.
L'un paraissait être un vieux sage, avec sa barbe d'un blanc aussi impressionnant que les cheveux de la jeune fille, son bâton qui semblait emprunt d'une magie ancienne et vénérable, et son sourire en coin, malicieux, qui lui donnait un air si détendu par rapport à l'age qu'il devait avoir.
L'autre était un colosse en costume, il aurait pu paraître bien plus angoissant pour la petite Ilsith, mais il n'en était rien. Malgré son importante carrure, il avait l'air doux et attachant. Son visage était marqué par ses combats et quelque chose de rouge sang remplaçait son œil gauche. Cette particularité rappela à Ilsith combien elle était différente des humains, à quel point elle ressemblait aux Drows.

Draolith perçut la gène de sa compagne et les invita à rentrer dans la taverne la plus proche « le Chat Brûlé ». L'intérieur humait bon la nourriture, ce qui mit d'autant plus en appétit la petite troupe. Tous s'installèrent à une table proche d'une fenêtre où dehors les éléments faisaient rage. L'atmosphère était déjà plus chaude, plus chaleureuse, la soirée ne faisait que commencer.
La demi-Drow prit alors, difficilement, la parole.

C'est...c'est très aimable à vous de venir à notre rencontre. Nous sommes vraiment tout petits face à cette cité que nous ne connaissons point.

Elle essaya de bien mesurer ses paroles, ne voulant pas qu'on la prenne pour une vulgaire paysanne d'une campagne reculée, ce qu'au fond, elle était vraiment. Elle ne désirait pas non plus être un boulet à la cheville de Draolith, lui avait un destin ici.
Elle s'enfonça dans sa chaise alors qu'une serveuse aux formes affriolantes se dirigea vers leur tablée. Ilsith la regarda d'un oeil noir.

En entrant dans la taverne, Draolith était partagé entre honte et excitation. Ces deux nouveaux venus lui semblaient importants, très certainement des gens haut placés, avec des relations, tout ce qui pouvait plaire au jeune noblillon.
Il était ainsi fier d'entamer si tôt la prise de contact avec les grands (supposait-il) de Diantra. Toutefois, après être entré dans cette petite auberge, et ce malgré la douce odeur du fumet qui s'en échappait, il ne put que se sentir honteux de convier de telles personnes dans un tel taudis.
Fort heureusement le sol et les tables semblaient propre, mais l'endroit semblé infesté de vermine paysanne et de brigands encapuchonnés. Il choisit une table vide, la plus éloignée possible des cuisines et des latrines et invita les deux inconnus a s'asseoir.
L'ambiance néanmoins chaleureuse et bruyante raviva le moral du jeune humain et sembla mettre en confiance Ilsith qui prit la parole alors qu'une jeune serveuse venait pour prendre une hypothétique commande. C'est néanmoins avec une voix peu assurée qu'elle déclara.

"C'est...c'est très aimable à vous de venir à notre rencontre. Nous sommes vraiment tout petits face à cette cité que nous ne connaissons point."

Draolith fulmina intérieurement, pour quoi allait-il passer? Pour un paysan, perdu dans la capitale? Pour un homme incapable de se débrouiller seul? Il répliqua immédiatement, affichant un sourire de façade.

"Enfin, petits, petits... Nous sommes la depuis a peine quelques heures, il est normal que nous ayons quelques difficultés à connaitre la ville et sa plèbe. D'ailleurs, Ilsith... Il marqua un temps d'arret, visiblement troublé par le prénom de la jeune demi-drow. Oui, nous ne nous sommes même pas présenté, excusez cette maladresse..."

Le jeune noble n'arrivait qu'à mettre ses nerfs à vifs et son esprit s'embrouillait, aveuglé par le désir de paraitre respectable, par le coup de poker qu'il jouait, il ne suivait même plus les règles que lui avait appris son père. Aurait-il du attendre? Attendre de maitriser la totalité des us et coutumes de la noblesse..? Il tenta, tant bien que mal, de réparer ses erreurs.

"Je me présente donc, Draolith De Cahmorvan, fils de Naori De Cahmorvan, maitre d'un... D'un domaine sur le marquisat de Sainte Berthilde, je suis venu à Diantra dans l'espoir de participer au tournoi, pour l'amour du combat et de l'honneur de la contrée, mais je crois que je peux oublier mon projet... Et voici Ilsith, mon amie d'enfance, qui m'accompagne dans mon aventure."

La serveuse était toujours à coté de leur table, peu passionnée par l'histoire du jeune maitre de tablée, et l'on pouvait sentir qu'elle commençait à s'impatienter. Draolith la prit en considération l'espace de quelques secondes et devant le trou qui rongeait son estomac, il changea de discours et lança à ses interlocuteurs.

"Mais il serait plus intéressant d'en parler devant un bon repas, qu'en dites vous?"

Dro' se sentait ridicule, mais il ne pouvait pas oublier à qui il avait affaire... Il s'adressa a la serveuse sur un ton déferrent mais amical.

"Moi et mon amie, dit-il en désignant Ilsith, prendrons votre plat du jour, servez ce qu'ils souhaitent à ces messieurs. Et rajoutez moi une bouteille de votre meilleur vin. Ou peut-être désirez vous autre chose? C'est la moindre des choses que je vous invite, avec l'accueil que vous nous faites."

Le jeune humain perdit toute constance devant la noblesse et l'attitude magistrale qui émanaient du militaire et du mage. Le sourire de ce dernier lui donna l'impression qu'il se ridiculisait. Il finit sa phrase et se renferma sur lui-même, honteux et en colère contre lui-même... Évidemment il en venait a douter de la pertinence de sa venue... Que valait-il face a ses nouveaux compagnons? Dans quel taudis les amenait-il, eux certainement habitués a manger aux plus belles tablées de la ville?

Nakor se retourna lorsqu'il entendit cette grosse voix de brute sans cervelle! C'était le nouveau conseiller militaire de Trystan. Nakor se mit à sourire d'une oreille à l'autre et répondit donc

"Ho, Aïser, il est bien rare de ne pas te voir en train de rouiller vif dans ce qui te sert d'énorme armure! Ce n'était donc pas une légende, tu sors tout de même parfois sans elle ... c'est bien!"

Nakor se mit à glousser et la jeune femme prit légèrement la parole. Et voila que ni une ni deux, Nakor et Aïser se firent inviter dans une taverne proche! Comme toutes les tavernes de la ville, Nakor y était déjà passé. La nourriture était bonne, mais seule des pièces en or sonnantes et trébuchante pouvait faire venir du bon vin à la table. La demi-drow, Ilsith prit la parole avec presque un ton d'excuse, au même moment la serveuse vint à eux et le jeune homme prit enfin la parole. Nakor se mit à sourire de plus en plus, les yeux aussi espiègles qu'il était possible de les avoir. Il se retenait en fait de rire, car il avait en face de lui, quelqu'un qui, une fois de plus, le prenait pour un noble hautain et plein de bonnes manières. Si Aïser était un noble de la cours doublé d'un soldat émérite, Nakor n'était qu'un vieux fou qui allait là où bon lui semblait. Nakor pouvait faire aussi bien face à un roi qu'à un paysan, peu lui importait le soit disant rang de la personne! Seul comptait ce qu'elle avait dans le cœur, enfoui au plus profond d'elle. Pour le magicien, ce n'était jamais le sang qui parlait, mais les choix et les actes qui en découlaient. Nakor se permit de prendre les choses en main une fois que Draolith fut suffisamment rouge et déconcerté. Il se tourna d'abord vers la serveuse

"Bonsoir Seranna, je prendrai en effet un bon vin ... vraiment un bon vin!"

Nakor avait parlé en plantant son regard dans celui de la serveuse, il avait aussi usé de magie rapidement pour chercher à la surface de son esprit, le prénom de la jeune femme, cela faisait toujours son effet de donner l'impression d'être un habitué.

"Et si je peux me permettre de modifier la commande de mes amis, je voudrai les initier à la spécialité de cette auberge! Nous prendrons donc tous, en plus du bon vin, un de ces magrets de canard dont le chef a le secret! Tout cela accompagné de fromage fort et d'une tarte pour terminer tout cela ... aller!"

Nakor ne laissait pas le choix, ni à Draolith et Ilsith, ni à Aïser, car le vieux fou connaissait vraiment la nourriture de cette taverne, et aucun met ne valait vraiment le coup, à part la spécialité du chef! Pour donner de l'entrain à Seranna, Nakor lâcha quelques pièces d'un or rutilant. Pièces qui disparurent à la vitesse de l'éclair. Nakor se tourna alors vers ses trois camarades d'un soir

"J'y tiens vraiment, c'est au plus ancien de vous inviter, pas au plus jeune! Vous me direz des nouvelles de ce magrets!"

Nakor balaya d'un geste, toutes remarques qui pourraient venir du jeune homme et se mit à faire tourner sa main droite au dessus de sa tête, index tendu vers le centre de la table. Soudain un courant d'air chaud passa sur la table et les vêtements de chacun d'eux séchèrent à vitesse grand v. Le vieux mage continua donc

"C'est un peu mieux ainsi non? Je me présente, je m'appelle Nakor. Comme je pense que notre grand ami ici présent ne tiendra pas sa langue longtemps, autant que je vous le dise moi même, je suis le conseiller en magie du roi Trystan ... mais peu importe cela Draolith, sachez que je suis content de faire votre connaissance et surtout de vous accueillir ici à l'entrée de la ville! En effet Diantra est une vaste cité comparé au marquisat de Sainte Berthilde, mais vous serez vite habitué, j'en suis certains!"

Nakor ponctua son discours d'un clin d'œil amusé et continua encore un peu, c'est que Nakor adorait parler et il cherchait en même temps à lancer quelques pics au militaire tout en redonnant un peu de confiance en lui au jeune noble.

"Mais si je puis me permettre Draolith ... vous permettez que je vous nomme Draolith, Draolith?"

Puis Nakor se mit à glousser, vieil imbécile qu'il était il adorait rire de tout et quand il se retrouvait à poser une question par pure rhétorique, alors qu'il faisait allégrement fit de la réponse, il riait à chaque fois gentiment

"Le tournoi étant terminé, il va vous falloir chercher autre chose si vous avez réellement envie de montrer votre courage et votre amour du combat ... si tenté qu'amour soit un mot que l'on puisse réellement lier avec combat! Tout ces nobles de sang ... lance à la main en train de s'étriper … c’est de la noblesse ça ? Et bien, je vais vous donner mon avis : la noblesse d'un homme ou d'une femme ne se mesure en rien à la couleur de son sang, ni à celui de ses parents! Et encore moins à sa capacité à faire couler celui des autres ! Pour moi, la noblesse est quelque chose de plus profond, c'est l'élan du cœur qui compte, le courage face au danger, l'esprit développé, les choix que l'on fait devant un dilemme et le fait d'assumer toutes les conséquences qui découlent de ce choix! J'ai connu des paysans qui étaient plus nobles d'âme et de cœur que des rois elfes. Et croyez moi quand je vous le dis, en six cents vingt trois ans, j'en ai vu suffisamment pour vous certifier que ce que je dis est vrai!"

Nakor avait subitement eut l’air très sérieux, ce qui était rare chez le vieil homme.

"Et puis entre nous, je ne suis pas très protocolaire, alors apaisez vous, vous avez fait un long voyage ... reposez vous ce soir et profitez de notre présence à tous les deux pour apprendre tout ce qu'il y a à savoir à la cour du roi! Tout le reste n'a que peu d'importance pour le moment, ne croyez vous pas?"

Sa dernière question était destiné à tout le monde, en effet, Nakor avait décidé d'orienter la discussion sur un sujet clair : qu'est ce qu'être noble! Il voulait laisser autant la parole à la jeune femme, qu'au conseiller militaire, et ainsi peut être, que les deux nouveaux venus se détendront en se rendant compte qu'ils pouvaient parler sans risquer d'outrer leurs invités d'un soir!

La pluie n’avait pas cessé et ne faisait qu’augmenter, malgré cela, Aïser enleva sa capuche après avoir dit bonjour aux nouveaux arrivants et au vieux fou.

A la voix d’Aïser, Nakor se retourna, bien en place sur sa canne et un grand sourire avait emménagé tout le long de son visage.

"Ho, Aïser, il est bien rare de ne pas te voir en train de rouiller vif dans ce qui te sert d'énorme armure! Ce n'était donc pas une légende, tu sors tout de même parfois sans elle ... c'est bien!"

Je vois que le tournoi ne t’a pas fait perdre ton sens de l’humour.

Malgré son âge le vieux mage ne perdait pas la boule, toujours le mot pour rire, il aimait à taquiner ses collègues et amis. Depuis le début du tournoi, il avait passé toutes ces journées aux côtés de sa majesté Trystan, soucieux de l’état de son Roi, il préférait veiller sur lui tant qu’il pouvait.

Les 2 étrangers avaient peu l’air rassuré de par leur posture et la voix qu’ils prenaient quand ils parlaient. La jeune demi drow était désemparé et n’osait pas regarder les 2 conseillers dans les yeux tandis que le jeune noble essayait au mieux de converser et de se faire apprécier. Aïser et Nakor étaient tout de même des humains comme les autres (à quelques exceptions près notamment pour le vieux fou et ses 600 et quelques balais, d’ailleurs à ce propos AÏser s’était toujours demandé comment cela était possible mais, lui aussi quelque peu intimidé par la sagesse de Nakor, j’avais jamais osé lui demander). Ils avaient beau travailler en collaboration avec le Roi et le côtoyer régulièrement, cela ne faisait pas d’eux des êtres mythiques et supérieurs, enfin certains pouvaient le penser mais Aïser détestait se vanter de sa position et de ses pouvoirs par rapport à de simple paysan. Il avait tellement trimé durant sa jeunesse, il en avait tellement bavé pour arriver là où il est maintenant qu’il préférait ne pas vanter ses mérites. Même si il en a beaucoup d’après son parcours. Il était plus du genre à respecter et à aider les jeunes gens qui veulent réussir leur vie et atteindre leur rêve, même si celui-ci parait inaccessible, il ferait tout ce qu’il pourrait pour les rapprocher de lui.

Alors que les gouttes d’eaux éclatèrent les une après les autres sur le visage des compagnons, Aïser et Nakor se firent inviter dans l’auberge la plus proche, « Le Chat Brûlé ». Ce nom ne disait rien à Aïser qui avait plus l’habitude de manger chez sa mère ou de boire un verre avec les gardes de la porte principale. Allons bon, le militaire mourrait de faim et finir une soirée dans une auberge de Diantra avec le vieux fou et 2 étrangers ne pouvait que lui faire du bien.

Les jeunes gens prenaient tour à tour la parole, avec de petites voix timides où les mots se confondaient et où les visages changeaient de couleur. Contrairement à Nakor qui avait un sourire jusqu’aux lèvres, Aïser, lui, compatissait envers le manque de confiance des jeunes gens face à eux.

Le jeune homme pris la parole, assurance au poing, il se lança à l’eau.

"Je me présente donc, Draolith De Cahmorvan, fils de Naori De Cahmorvan, maitre d'un... D'un domaine sur le marquisat de Sainte Berthilde, je suis venu à Diantra dans l'espoir de participer au tournoi, pour l'amour du combat et de l'honneur de la contrée, mais je crois que je peux oublier mon projet... Et voici Ilsith, mon amie d'enfance, qui m'accompagne dans mon aventure."
"Mais il serait plus intéressant d'en parler devant un bon repas, qu'en dites vous?"

Draolith, donc, de son prénom, était de plus en plus embarrassé mais continuait de prendre la parole alors qu’il jeta un œil sur la serveuse.

"Moi et mon amie, dit-il en désignant Ilsith, prendrons votre plat du jour, servez ce qu'ils souhaitent à ces messieurs. Et rajoutez moi une bouteille de votre meilleur vin. Ou peut-être désirez-vous autre chose? C'est la moindre des choses que je vous invite, avec l'accueil que vous nous faites."

Cette dernière ‘’commande’’ l’avait en quelque sort mis K.O, le regard désormais perdu dans ses pensées.

C’est alors que Nakor se tourna vers la serveuse et commanda à son tour, puis rectifia la commande du jeune noble désemparé

"J'y tiens vraiment, c'est au plus ancien de vous inviter, pas au plus jeune! Vous me direz des nouvelles de ce magrets!"

Aïser, qui jusque là avait été aussi silencieux qu’une tombe, lâcha quelques mots dans sa faible barbe. A vrai dire, même lui si il n’avait pas parlé n’aurait pas compris un traitre de ses mots.

Ca y est Nakor c’était présenté, Aïser savait que quand le vieux conseiller était partit à parler, dur serait la tentative de l’arrêté. Il ne songeait même plus à vouloir le stopper dans sa présentation. Il s’assit au fond de sa chaise, les vêtements désormais secs et scruta l’auberge de fond en comble en attendant que Nakor finisse son discours. Le vieux mage était soudainement devenu sérieux et avait entamé un monologue pour le jeune homme sur le tournoi, les combats de noblesse et autres sang intérieur. Aïser n’avait pas tout suivi mais connaissant Nakor, il savait que son air sérieux n’y était pas pour rien. La conversation était lancée sur un sujet qui apparemment était le but du voyage des 2 jeunes amis.

Alors que la serveuse revint avec le vin et des verres, Aïser la remercia et servit un verre à chacun. Il bu le sien d’une traite pour se donner le courage de parler à son tour, il était peu à l’aise en public mais cela allait changer.

Mmmmmh très bon vin. L’air un peu déconcerté par ce geste indigne de son rang.

Désolé. Je me présente donc à mon tour. Je me nomme Aïser Dayran, fils de forgeron et pourtant Conseiller Militaire de notre Roi Trystan, il est vrai depuis peu de temps. Je n’aurais pas tant de choses à dire que mon collègues mais je vous souhaite tous d’abord la bienvenue, en espérant que vous vous plairez à Diantra. Et comme l’a dit Nakor, profitez de cette soirée pour poser les questions qui vous hantent et je rajouterais, laissez tomber les nobles et les grades pour ce soir. Nakor et moi-même n’avons jamais été noble, je viens d’une famille d’ici, et ait vécu avec mon père toute mon enfance chez les nains, donc les bonnes manières je ne les ai vraiment apprises il n’y pas si longtemps. Restons citoyens tout de même !

Aïser c’était un peu emballé dans son explication et avait vite perdu le fil de ce qu’il disait. Enfin cela était fait, il se préparait maintenant aux questions des jeunes arrivants. Car il est vrai, il ne connaissait pas encore tout ce qu’un conseiller devait savoir.

La demi-Drow se senti quelque peu rassurée face aux réactions de Nakor et d'Aïser. Mais il lui était tout de même difficile de ne pas être impressionnée, ainsi donc, ils étaient effectivement des membres importants de Diantra. Proches du Roi Trystan, qui plus est !
Ilsith pensa avec nostalgie au calme du Marquisat de Ste Berthilde, mais ce songe s'effaça bien vite, la vie active de la grande cité des hommes s'ouvrait à elle, elle n'allait pas laisser passer cette chance.

N'ayant jamais bu d'alcool auparavant, elle s'y aventura avec précaution. Le vin ne devait pas être d'une qualité exceptionnelle -la taverne n'étant pas un haut-lieu de la cour- mais il demeurait bon. Ilsith le trouva un peu fort, mais c'était son manque de connaissances qui parlait. Quand à ce qui allait être servit … Du magret! Jamais elle n'avait entendu un mot aussi bizarre concernant des victuailles, et si c'était effectivement du canard, jamais elle n'en avait mangé. La viande était bien trop rare lors de ses repas, pourtant c'était un goût qui lui plaisait bien, quand elle était encore saignante, sûrement ses origines Drows.

La prénommée Seranna revint quelques instants plus tard avec la spécialité du « Chat Brûlé » et aucun des convives ne se fit prier pour commencer à déguster le plat.
Le magret était fin,...délicatement fumé, un délice, aussi bien de part sa préparation que part le fait que son estomac criait famine depuis leur départ et leurs maigres rations.
Tout en mangeant, Ilsith pensait aux paroles d'Aïser. « Restons citoyens! ».... C'était facile à dire, beaucoup plus dur à faire, surtout pour elle, qui avait grand mal à se considérer totalement humaine, elle sang-mêlée de la race ennemie …

Je n'ai, pour le moment, pas vu grand chose de la ville. Lança Ilsith en prenant bien soin de ne pas parler la bouche pleine. Mais je pense que pour ce soir, il n'est pas possible de faire mieux. Le voyage a été vraiment éprouvant.

Ses paroles reflétaient ses pensées à elle, non celles communes avec Draolith. Enfin,...Elle ne voulait pas parler en son nom, à priori le jeune homme était bien décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds, que ce soit malencontreusement par elle ou bien par quelqu'un d'autre. Son caractère fougueux se faisait cruellement sentir et la demi sombre regrettait presque l'époque où rien d'autre, mis à part elle, ne comptait réellement.
Ici, à Diantra, Draolith avait à faire, une vie à construire. Ilsith cherchait quelque chose de plus simple, faire de l'artisanat par exemple, mettre au profit des autres ses talents de couturière...Rien de bien exaltant non plus.

Je ne savais pas que tu voulais assister à ce tournoi ...Je ne connaissais même pas son existence … Tu as gardé bien des choses pour toi depuis notre départ, je pensais que l'on partagerait tout … Dit-elle à voix basse à l'adresse de son compagnon, vexée par ses réactions et par ce qui paraissait être le but de leur venue à Diantra.

C'est fort dommage que les festivités se finissent. Reprit-elle. Mais je suppose que rien n'est perdu.

De la même manière que son amie, la réaction de leurs interlocuteurs calma et mit en confiance Draolith qui commença à penser que si ces deux haut placés n'étaient pas arrivés dans l'entourage du roi en jouant des courbettes ou en faisant jouer les liens du sang ou ceux de la bourse, il pouvait peut-être, s'il était assez méritant, espérer pouvoir atteindre un tel niveau.
Il se détendit peu à peu, poussé par les effets combinés du vin, de la nourriture, et de l'aura de confiance qui émanait de ses deux nouveaux... Pouvait-il les appeler ainsi? Ses compagnons. Il n'en resta pas moins dégoulinant d'un respect, non plus forcé mais inspiré par la noblesse des conseillers royaux.
La discussion s'aventura sur de nombreux sujets anodins, sur les alentours de Sainte Berthilde, ou ceux de Diantra, parlant de tout et de rien.

Ilsith, après avoir parlé de sa fatigue lors du voyage, et alors que Aïser et Nakor parlait entre eux, prit a part l'espace de quelques instants son ami afin de lui glisser quelques mots.

Je ne savais pas que tu voulais assister à ce tournoi ...Je ne connaissais même pas son existence … Tu as gardé bien des choses pour toi depuis notre départ, je pensais que l'on partagerait tout …

Draolith posa sa main sur la cuisse de la jeune demie-drow et lui intima le silence avec respect, lui expliquant tacitement qu'il lui en parlerait plus tard, il lui glissa néanmoins un "Désolé" avant de reprendre part aux discussions de leurs compagnons de tablée, toujours sans grand sujet précis.
Mais Draolith, à son habitude, en voulait plus, et malgré l'apparente arrogance de ses propos, c'est avec une sincérité nouvelle qu'il prit à nouveau la parole...

Je vous prie de m'excuser, je suis surement très fatigué de notre voyage, et j'ai cru bon de paraitre des plus civilisé a vos yeux... D'ailleurs, pour être honnête...
Il regarda le vieux mage et ajouta Mais je pense que vous l'aviez déjà deviné, je ne suis pas un combattant né, et je ne souhaitais pas combattre pour un quelconque amour de ma patrie ou de la lame, même si j'ose prétendre a être un bon épéiste, et le tournoi n'aurait été qu'un moyen de gagner une certaine notoriété...
Je suis venu ici pour quitter le marquisat, et tenter de me forger un nom par moi-même, ne plus vivre sous la coupe de mon père... Ça peut paraitre ridicule mais je ne pouvais plus vivre la bas...
Est-ce qu'il serait inconvenant de vous demander l'adresse de vos quartiers, si jamais j'ai besoin de conseils ou autre? J'ai peur de paraitre déplacé mais autant tenter le coup, et votre accueil chaleureux ne peut que me pousser a faire la démarche...

Nakor fut heureux de voir la bouteille de vin quand il finit son discours. Mais il n'eut pas le temps de faire son intéressant en servant tout le monde d'un coup de tour de magie. Il regarda alors, offusqué, le grand homme servir tout le monde. Non mais quelle manque d'éducation, il aurait au moins put laisser Nakor servir tout le monde. Quoi qu'en fait non, il s'était bien comporté, mais le vieil home était mécontent. Il commença alors à admirer le vin dans son verre en le faisant tourner afin d'en étudier les larmes lorsque Aïser englouti son verre sans mot dire. Le vieil homme se mit à glousser en ajoutant

"Alors ça! Non mais ... pfff du bon vin, on l'apprécie nondidiou Aïser!"

Nakor continua de glousser un peu avant d'écouter ce que son ami militaire disait. Il avait bien raison et quand il parla de non noblesse, le vieil homme appuya son discours en ouvrant grand les yeux et en hochant la tête, de haut en bas. Puis Nakor se délecta de son bon vin, avant de manger à pleine bouche! Nakor adorait manger, surtout quand c'était bien préparé et ce magret était diablement bon. C'est donc la bouche encore presque pleine que Nakor reprit la parole, après les propos de la jeune fille, en effet la pauvre avait été mise de coté par le coté prépondérant du jeune Draolith, alors le magicien s'y intéressa un peu

"Hum ... non en effet non-il termina d'avaler avant de parler en continue-La ville de Diantra offre bien des divertissements, tous les jours de notre année, et même si les joutes sont terminé, le roi va encore devoir donner des récompenses à tous les jouteurs ... vous n'avez donc pas encore tout perdu! Et puis une fois que les fêtes seront finies, vous verrez que Diantra vie, clairement, avec force! Ho oui."

Puis Nakor écouta alors le jeune garçon reprendre la parole. Il se mit à sourire et attendit que Draolith ait terminé avant de reprendre

"Oui certes, je me disais bien que vous n'étiez pas un soldat née!"

Nakor frappa avec force le bras gauche de son compagnon! La vieille main claqua avec vigueur sur le bras musclé d'Aïser, ce qui fit un beau bruit de choc et le magicien enchaîna

"Sinon, vous auriez ce genre de choses accrochées aux bras!"

Nakor parlait des muscles proéminents du conseiller. Le vieux fou éclata de rire de bon coeur, avant de donner une tape dans le dos d'Aïser. Comme depuis des siècles, les claques de Nakor étaient toujours d'une force surhumaine, mais il n'y prenait jamais garde. Il ajouta encore

"Hein Aïser? Enfin, baliverne que tout cela, l'apparence est souvent bien importante à la cours, et justement, les gens qui pourront vous apporter le plus grand soutient, seront ceux qui justement, n'ont que faire de la protocolaire apparence superficielle des choses."

Puis Nakor leva un doigt accusateur et continua

"De plus j'aime votre audace mon enfant, elle m'amuse beaucoup! En ce qui me concerne, j'habite au beau milieu des ruines de Nisetia, vous avez du en entendre parler, ces ruines hantés où les drows subsistent! Si un jour vous voulez venir m'y voir, passer donc, je pourrai vous offrir un très bon thé dans ma vieille bicoque ... elle est aussi vieille que moi, mais c'est un endroit où on se sent bien! Enfin moi je m'y sens bien ... sinon, actuellement, au vu de mon poste, j'ai une grande tour rien que pour moi au palais ... il vous suffira à tous les deux, de demander à voir le vieux fou de la tour, les gardes devraient comprendre de qui vous parlez!"

Nakor avait parlé sans moquerie aucune, il était très sérieux au contraire et disait tout cela sur le ton le plus banal qui soit. Comme s'il était normal de vivre au beau milieu de Nisetia, alors que généralement les légendes en parlent comme d'un lieu maudit, d'où personne ne revient jamais. Le vieillard se tourna alors vers Aïser et termina la dessus

"Mais c'est vrai ça ... tu as du obtenir aussi quelques quartiers au palais maintenant Aïser ... rhoo, et tu ne m'a même pas invité chez toi! Il va falloir réparer cette injustice, avant que je ne me sente offusqué de tout cela!"

Après tout, Nakor n'était qu'un vieil arriviste, et surtout, il pensait que, ce n'était qu'en voyant la maison de quelqu'un, qu'on pouvait en apprendre beaucoup sur la dites personne! Et il fallait avouer que le grand bonhomme à l'oeil de rubis intriguait Nakor. Après tout, le vieux fou s'était mit en tête de mener l'enquête sur tous les hauts placés, afin d'être sur que Trystan était réellement bien entouré.

Après cette présentation brève et plaine d’audace. Aïser pris le magret en main et le dévora de toute bouchée. Un grand gaillard comme lui avait besoin de reprendre des forces après des journées mouvementées comme celle d’aujourd’hui. Aïser était un bon mangeur, il avait toujours aimé manger et cela ne changerais pas même en devenant Conseiller. Il aimait les bons repas faits maisons (surtout ceux de sa mère). On peut dire qu’il les dégustait…à sa manière. Aïser aimait le bon vin et si tôt après sa présentation s’excusa de son geste auprès de Nakor. Certains disent que boire de l’alcool cul-sec donne des forces et fait oublier la timidité. Un geste irréfléchi et incongru envers son camarade et les deux jeunes amis.

Alors que la jeune fille avait pris la parole, concentré à ne pas parler la bouche pleine, Aïser, lui, continuait de manger son magret, trempé dans une mare de sang. Le vin coulait à flot et chacun en buvait comme il le pouvait. Le militaire écoutait attentivement ses compères parler. Aîser perçu très vite que le jeune humain voulait vraiment réussir à Diantra quitte à abandonner son amie d’enfance. La pauvre enfant était toute déconcertée et cela s’entendait, elle ne voulait pas faire de l’ombre à son ami, le bonheur de ce dernier paraissait plus important à ses yeux que le sien. « Voila une des raisons pourquoi AÏser n’avait jamais eu de vrais amis après passé l’âge adulte (oui car ado il a tout de même perdu un œil pour l’un d’entre eux). Quand il est arrivé à Diantra, il ne s’est jamais fait d’amis, que se soit à l’école militaire ou lorsque qu’il devint garde royale. Seul importait sa réussite professionnelle, il le sait les amis peuvent faire échouer les projets fixés étant jeunes. Et cela lui à réussi. Depuis qu’il à réalisé son rêve d’entrer dans la garde royale tout était que pur bonheur, alors lorsqu’il est devenu Conseiller Militaire du Roi, se bonheur ne s’est que multiplié. Depuis, il s’est ouvert aux gens et s’est fait nombres d’amis dont Nakor bien sûr, avec qui il entretien des relations très amicales et moqueuses (dans le bon sens du terme). Ensuite vient les gardes de l’entrée de la Cité. Au nombre de 5, c’est souvent avec eux qu’il sort faire la fête lors de congé ou quand il a peu de travail. Mais ce n’est que le début de son travail, le plus dur professionnellement reste à faire, des guerres vont probablement arriver donc Aïser profite du répit présent pour s’amuser. Il a quand même dépassé la cinquantaine, il serait temps de prendre du bon temps. »

Alors que Nakor répondait aux compte-gouttes aux propos des jeunes amis, il commença à intégrer Aïser dans la conversation lorsque Draolith parla de soldats. A ces paroles, Aïser leva légèrement la tête, finissant le reste de canard qui trainait dans son assiette, ce n’est que lorsqu’il posa ses couverts sur la table qui reçu une grande claque sur son bras gauche, une bruit sourd se fit aussitôt retentit suivi d’une phrase que seul el vieux fou avait l’habitude de sortir.

"Sinon, vous auriez ce genre de choses accrochées aux bras!"

Ce genre de choses. Voila comment Nakor voyait les muscles d’Aïser, des choses, précédé avec importance par « ce genre ». Comme si cela était anormal d’avoir des muscles la ou il en faut. Il est vrai que le pauvre mage n’avait pas été gâté par la nature niveau physique, maigrelet comme une patte de canard, il y cache pourtant une force indigne de son âge. Cela donc suivi d’un fou rire comme il en a le secret et d’une tape dans le dos (une tapette pour le dos musclé d’Aïser).

"Hein Aïser? Enfin, baliverne que tout cela, l'apparence est souvent bien importante à la cours, et justement, les gens qui pourront vous apporter le plus grand soutient, seront ceux qui justement, n'ont que faire de la protocolaire apparence superficielle des choses."

Tu dis ca pour moi ? Je ne sais pas comment le prendre. Il est vrai que de prime abord, la populace se tournera plus vers toi pour des conseils que vers un borgne au physique envoutant comme moi.

Malgré les gestes amicales du vieux fou, Aïser ne se permettait pas encore ce genre de choses mais il essayait tout de même de le taquiner comme il pouvait avec les mots.
Après tout ca, Nakor redevint sérieux et poursuit la conversation avec le jeune homme alors qu’Aïser tenta de débuter le dialogue avec la jeune demi-drow. Un sourire aux lèvres pour mettre à l’aise la jeune demi-drow.

Alors, Ilsith, c’est ca ? Qu’est ce qui vous amène dans la capitale ? Personnellement je parle, comptez vous faire votre vie ici ? Désolé d’être si direct mais je vois que vous avez l’air peu confiante en vous, n’ayez pas peur, nous ne mangeons pas ?

Aussitôt avait-il finit sa question, alors qu’Ilsith n’avait même pas entamée sa réponse que Nakor revint à l’assaut. Tourné vers Aïser, il le relança sur un sujet qu’il avait du évoquer précédemment avec Draolith.

"Mais c'est vrai ça ... tu as du obtenir aussi quelques quartiers au palais maintenant Aïser ... rhoo, et tu ne m'a même pas invité chez toi! Il va falloir réparer cette injustice, avant que je ne me sente offusqué de tout cela!"

Et bien contrairement à toi, monsieur la conseiller en magie, je n’ai pas une tour pour moi tout seul mais un appartement privé, plutôt grand il est vrai. Je n’y suis installé que depuis quelques temps mais passe quand tu veux, tu connais le château. On boira un verre ensemble ! -il servit à ce moment un verre au vieux fou finissant ainsi la bouteille- Et tu sais, mes appartements n’ont rien de spéciaux à part beaucoup de livres et autres paperasseries qui trainent…. Ah si…. Il y aussi beaucoup de roses.

Oui, cela pouvait paraitre étrange à première vue mais Aïser aimait les roses, et la paperasserie qui trainait n’était autre que des poèmes qu’il avait écrits ou qu’on lui avait offerts. Avec tout cela, une dizaine de livres et cahiers entres autres complétaient ca capharnaüm.

Son assiette vide autant que son verre, Aïser regarda la bouteille de vin, elle aussi aussi vide que ses compétences en magie. Il tendit la bouteille à son compère.

Tu n’aurais pas un sort pour me remplir ca par hasard ? Puis se tournant vers les deux amis. Pour moi Draolith, vu que vous avez l’air de vous intéressé au métier de soldats, j’habite dans mes appartements privées, près des jardins du château, passez quand il vous prendra l’envie de duel ou d’entrainement. Nous aviserons quelques combat d’exhibitions pour voir ce que vous valez.

Il regarda Ilsith à présent.

Désolé, je n’ai mêm pas écouté votre réponse. Allez-y, je suis toute ouîe, racontez moi donc qu’est ce qui vous amène personnellement ici, à part le fait d’accompagner votre ami ?

La nuit était encore plus noire, et bien avancée. Dehors on ne distinguait plus rien, la pluie battant toujours avec force sur les carreaux de la petite fenêtre.
Bientôt, Ilsith eu fini son assiette. Jamais elle n'avait autant mangé en un repas, elle se sentait pleine, prête à exploser même, tellement son corps n'était pas habitué à une telle quantité. Elle faillit s'étouffer en se retenant de rire face aux chamailleries de Nakor et d'Aïser, comme quoi les grands de ce monde n'étaient pas fait d'une autre matière, ils étaient humains, après tout, avec leur caractère, les petits soucis et tracas de la vie.
Cette fois quand l'impressionnant conseiller lui adressa la parole, elle se contenta de sourire, plus en confiance.

Comme vous l'avez dit, ce qui m'amène ici, c'est Draolith, dans un premier temps. Répondit-elle une fois le calme revenu à la table.
Je ne saurais réellement dire s'il y a d'autres raisons à ma venue, que de suivre Dro. J'ai fuis dans le secret, lui est partit tel l'aventurier à la conquête d'une cité nouvelle.

Ses joues s'empourprèrent. Elle passait véritablement pour une suiveuse sans avenir et sans convictions propres. Ce n'était pas vraiment le cas. Bien sur, elle aurait tout fait, et ferait tout pour Draolith, mais elle existait aussi en tant que personne.

Bien-sûr...Reprit Ilsith alors que l'attention était à présent centrée sur elle. Je compte être active, ici, à Diantra. Ne pas rester à rien faire..... J'ai quitté la propriété familiale, ainsi que l'occupation principale que j'avais, mais je compte bien me reconvertir...Enfin...je l'espère …

Ses paroles se perdirent en un murmure. Elle avait tout de même le temps de réfléchir à ce qu'elle allait bien pouvoir faire à Diantra, mis à part rester avec Draolith, pour longtemps. Lui allait forcément avoir une activité, il était venu pour ça, pas question pour Ilsith d'accaparer son attention et son temps, elle venait ici pour l'aider.

Encore une fois elle regarda dehors, du moins, elle tenta. Ils étaient si bien au chaud, pourtant toutes ces questions lui faisaient amèrement regretter sa petite vie tranquille et bien rangée de la veille. La demi sombre avait accepté de partir, il fallait maintenant qu'elle assume son acte, et surtout, il ne fallait pas que Draolith se rende compte de ses regrets.
Ilsith se resservit maladroitement du vin.
Les convives étaient plus détendus, on ne se coupait plus la parole, la discussion allait reprendre dans la bonne humeur.

Je serais vraiment très fier d'Ilsith, si elle parvenait à monter quelque chose ici. Lança Droalith avec un grand sourire. Et je sais qu'elle y arrivera, je compte lui apporter mon soutien au moins autant qu'elle ne l'a fait pour moi.

Le discours de son compagnon lui alla droit au cœur et elle ne pu s'empêcher de rougir de plus belle, se jetant sur son verre avec précipitation pour que personne n'y fasse attention. Elle s'en voulu presque de pardonner aussi vite à Draolith son ambition dévorante, mais ainsi donc, il ne l'abandonnerait pas, la pire crainte de la demoiselle n'avait pas à se réaliser.

Malgré son désinteressement affiché, Draolith ne pouvait s'empecher de sentir les doutes qu'éprouvait son amie, et les questions pressantes du Conseiller militaire, loin de la mettre en confiance, ne la poussait qu'a se poser de nouvelles questions, s'ajoutant a celles deja en suspens dans son esprt, toujours sans reponse...
Il attendit que Ilsith ait fini avant de voir sa réaction. Il la vit se détourner vers l'exterieur, comme pour cacher quelque chose, Dro', de par le temps qu'il avait passait avec Ilsith, savait bien qu'elle ne faisait que cacher un grand désarroi. Il prit donc la parole, tentant de remettre du baume au coeur de la jeune demi-drow.

Je serais vraiment très fier d'Ilsith, si elle parvenait à monter quelque chose ici. Lança Droalith avec un grand sourire. Et je sais qu'elle y arrivera, je compte lui apporter mon soutien au moins autant qu'elle ne l'a fait pour moi.

Non pas qu'il avait une foi ultime en elle mais il ne pouvait s'imaginer Ilsith dans la rue comme une de ces mendiantes, elle etait douée en couture, possedait une force et une endurance exemplaire pour une jeune fille, il n'y avait aucune raison qu'elle ne puisse réussir, a fortiori sans son aide.
De toute facons, la jeune demoiselle etait bien trop fiere pour accepter un coup de pouce d'un noble, d'autant plus de son amie. Il savait tres bien qu'elle se considerait par moment comme un boulet, une entrave a sa reussite, mais il n'aurait jamais les mots pour lui dire le contraire...

Leurs deux nouveaux amis avaient fini leurs assiete et les verres etaient tous vides, au meme titre que la bouteille. La fatigue se faisait ressentir chez les deux jeunes gens et l'auberge se vidait lentement. Draolith saisit l'occasion que lui présentait cette fin de soirée.

"Et bien... Nous vous remercions chaudement de votre accueil chaleureux, mais il se fait tard, et m'est avis que vous savez a quel point une journée de voyage a dos de cheval est éreintant... Il bailla, comme pour illustrer ses propos et continua. Je pense qu'a cette heure ci, nous ferions mieux de trouver un endroit pour dormir, qu'en penses-tu Ilsith..?
Peut-etre cette taverne fait elle aussi chambre a coucher, nous ferions mieux de demander a cette Se... Serrana, c'est ca? Ou peut-etre que, sans vouloir abuser de votre gentillesse evidemment, vous auriez un endroit plus accueillant a nous proposer? De toute les manières, la nuit se fait de plus en plus tendue..."

Cette perche tendue, il attendit devant le regard amusé de Nakor, et l'incrédulité de l'homme au rubis.

Aïser répondit au vieux fou, c'est ce qui plaisait à Nakor. En effet, dés leur première rencontre, Nakor avait taquiné Aïser, et celui ci, avait à chaque fois, combattu sa timidité maladive, pour tenter de répondre au vieillard. Le magicien trouvait cela touchant, et preuve d'une grande considération pour lui même et pour les autres. Tout ça bien sur, lié à un esprit combattif, même s'il était faible et donc insuffisant! D'ailleurs, il venait de laisser une brèche au vieillard, dans laquelle il allait s'engouffrer avec opulence. Puisque dés l'instant où Aïser parla de corps envoutant, Nakor explosa de rire en tapant du poing sur la table. Bien sur au milieu de la taverne, les rires d'un vieux fou passaient inaperçue chez les soulards, et Nakor ajouta, dans le but de détendre encore plus l'atmosphère tout en tannant le conseiller militaire du roi

"Ho j'avais oublié comme tu aimais t'envoyer des fleurs! Tiens en voila une pour toi et ton physique de rêve!"

Nakor tout en riant fit un grand moulinet du bras droit, qu'il tendit subitement à l'horizontale, sur la droite de son corps! Il en jaillit une rose rouge, bien longue, avec de belles fleurs et quelques épines. Le bras fit un mouvement inverse et se projeta en direction d'Aïser, ce qui permit à Nakor de jeter avec délicatesse, la rose sur le conseiller. Nakor fit cela tout en s'inclinant et en ajoutant

"Mon puissant seigneur!"

Et il continua de glousser encore. Quand le calme revint, Nakor parla avec Draolith de choses sérieuses avant de revenir encore vers Aïser, décidemment, il abusait avec le gentil guerrier. Il faudra qu'il s'excuse quand il le visiterait, puisqu'après tout il venait de se faire inviter personnellement. Mais Nakor ne put se retenir de rire et termina

"Vous voyez ... il adore les roses!"

Et le vieillard explosa encore de rire, au point de se mettre à sautiller sur sa chaise. S'il avait été débout, il se serait mit à danser de jubilation. Puis Nakor s'offusqua! Un tour pour remplir une bouteille de vin. Non mais pour qui le prenait-il? Un vignoble peut-être! Nakor ajouta

"Oui, j'ai un excellent sort en effet ... un sort que tu connais aussi, et ça s'appelle le paiement! Hum"

Nakor se tourna et jeta trois pièces d'ors dans les airs. Les pièces se stabilisèrent devant le nez d'Aïser avant de partir droit sur la serveuse, tout éberlué de voir de l'or lui tomber dessus. Nakor planta son regard sur Seranna et ouvrit grand les yeux, la pauvre enfant comprit, rouge comme une pivoine, que ces pièces étaient pour une nouvelle bouteille de vin. Et voila que Ilsith et Draolith reprirent la parole. Nakor obtenu sa nouvelle bouteille et la garda scrupuleusement prés de lui, en servant les verres lui même. D'un œil inquisiteur il planta son regard dans celui d'Aïser avant de le servir en dernier et de répondre en premier aux jeunes arrivants de la ville.

"Ilsith, ma chère ... si jamais vous peinez à trouver un petit quelque chose pour vous lancer, aller à l'orphelinat royal ... il se trouve que j'en suis le directeur depuis que j'ai dévasté l'ancien orphelinat ... enfin bref, si jamais vous vous sentez l'envie de travailler avec des enfants ... passez me voir, je devrai pouvoir vous trouver un poste, surtout que j'ai deux de mes employés, qui ne devraient pas tarder à nous quitter. Et si bien sur, vous désirez faire ça seule, sans aucune aide extérieur, votre choix n'en sera que plus respectable."

Nakor était très sérieux, si elle refusait l'aide de Nakor, c'était d'autant plus courageux de sa part, et le magicien ne lui en voudrait jamais. Mais si comme il le pensait, Lily et Aidan partait bientot de l'orphelinat, il y aurait un poste au moins à pourvoir. Et depuis que Nakor avait detruit l'ancien orphelinat, tout en massacrant les chiens qui torturaient les enfants, il prenait très à coeur son travail de directeur. Quand bien même il l'officiait bien souvent de loin, depuis sa tour, par simple courrier. Draolith s'intéressa alors à la fin de la journée et à la longueur du voyage. Nakor hocha longuement la tête en ajoutant

"Comme je vous le disais mon ami, les apparences sont bien trompeuses ... cette auberge est mal famé au niveau de sa clientèle de comptoir, mais les chambres sont suffisamment chère pour écarter tout les poivrots de la ville ... si vous décidez de dormir ici, vous devriez vous réveiller demain sans que votre gorge ne soit tranché, ni votre bourse porté disparue! Mais ... faut-il encore qu'il reste des chambres de libres ... voyez avec Seranna!"

Nakor n'avait pas de conseils particuliers à donner sur les tavernes, peut-être qu'Aïser serait plus au courant de là où on dort tranquille et de là où on ne se réveille pas vivant ... de son coté, Nakor n'avait jamais eut de peine à ce niveau là, puisqu'il ne dormait plus depuis bientôt quatre cent ans.

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