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| Entre les murs ensanglantés | Feriwyr | |
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Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Sam 17 Avr 2010 - 13:57 | |
| PNJ : VALERYA. Yeux d'airins et d'azur cherchent bâtisse imposante où est abrité grand félin prédateur à séduire. D'urgence.
Valerya était une des catins les plus belles et les plus réputées des quartiers du coeur historique. L'on disait que cette femme était aussi envoûtante que mystérieuse, et que bien peu d'hommes pouvaient se vanter d'avoir réussi à dompter cette lionne. Pourtant la jeune femme à la longue crinière d'ébène prisée depuis peu ; sûrement un des effets de la mode imposée par le tyran Dreiv. Jamais depuis son règne on n'avait autant vu fleurir les maisons closes et autres bordels. Il n'était d'ailleurs pas rare d'y croiser quelques uns de ses collaborateurs influents, rongés par la corruption, s'adonnant à des plaisirs bien peu revendicables.
Mais aujourd'hui, Valerya n'était pas lascivement allongée dans le lit fait de draps pourpres et propres - les seuls draps que Feriwyr finançait indirectement, le reste de la population condamnée à la famine pour le pur plaisir du vice charnel - ; devant sa coiffeuse elle peignait sa longue chevelure, mèche par mèche, fredonnant un petit air. Elle avait toujours aimé le chant et sa voix était d'ailleurs agréable, aussi douce qu'un filet clair et délicatement voilé de mysticisme et d'une langueur indécente, mais le chant était aussi là une de ses manies principales ayant pour but de la détendre. Car notre belle de nuit que voilà était bien anxieuse, et elle avait des raisons de l'être.
Tandis qu'elle étalait avec précaution les poudres nacrées sur le pourtour de sa douce paupière, les paroles de cette femme lui revenaient en tête : « Nous vous avons libéré, mais nous vous tuerons sans hésitation si vous nous dénoncez. Faites ce que nous vous ordonnons de faire, et vous gagnerez votre liberté. ». Ainsi cette Faye Messaliera avait parlé. Un beau brin de femme, oui. Grande, le regard d'ambre déterminé et effrayant, le bras long aussi, comme un homme, et le corps musclé, sec, mais diablement féminin. Valerya avait déjà plusieurs fois entendu parler de cette "Princesse des Pauvres", mais ne pouvant se risquer à passer de l'autre côté, et par peur des représailles, jamais elle n'avait quitté le cœur historique de Naelis en ruines. Et puis, la prostitution restait un gagne-pain des plus convenables, même si le métier la dégoûtait en réalité. Des pervers, des fous, des vieillards, elle en avait vu défiler, mais pour sa vie, pour un espoir idiot et vain, elle faisait son travail, songeant qu'un jour peut-être, la donne changerait.
La même Messaliera lui avait accordé un marché la nuit de leurs rencontres, où un de ses hommes de main s'était rendu dans le bordel de la belle Valerya afin de l'enlever en toute discrétion. Le but était simple : il fallait qu'elle pénètre dans la demeure du tyran, et qu'elle s'offre tout bonnement à lui. Le reste, Valerya l'avait en tête, et alors qu'elle avait fini d'illuminer son visage de douces teintes claires, elle songea que peut-être y laisserait-elle sa vie. Mais quitte à être tuée, Valerya craignait bien que cette femme soit capable de la retrouver par l'égorger elle-même : les yeux de miel l'avaient convaincu de la violence dont était capable cette créature qui ne se laissait guère séduire autant par les hommes que par les femmes.
Elle se recula du miroir usé par le temps et ébréché, considérant d'un oeil extérieur la tenue qu'elle portait. Sa peau mate était mise en valeur par le bandeau blanc cousu de petites breloques d'argent cachant la poitrine ronde et généreuse. Les voilages qui y étaient cousus laissaient entrapercevoir un ventre plat, ferme, aboutissant à de jolies hanches finement dessinées, qui soutenaient la ceinture de perles grises qu'entouraient les jupons fendus sur la cuisse droite se perdant le long de ses jambes fuselées. Ses poignets étaient ornés de quelques bracelets fins qui tintaient discrètement. Parfait, oui, diaboliquement parfait.
La jeune femme jeta une cape noire sur ses épaules, s'en couvrit le visage et sortit de la maison close sans un mot, se rappelant l'importance capitale de ses objectifs.
Très vite, bien plus vite qu'elle ne le crût, elle se retrouva face aux gardes qui ceinturaient l'entrée de la demeure du tyran Dreiv. A l'un des deux gardes, la jeune femme laissa tomber doucement la capuche, dévoilant son visage empreint d'une sensualité bien connue de la populace mâle.
« Messieurs, pourriez-vous annoncer à Messire Feriwyr Dreiv que le cadeau que Messire Van Alback avait promis à Messire Dreiv est arrivé ? »
Van Alback. C'était le véritable nom du gérant de la maison close où elle travaillait, un des gérants les plus connus et les plus appréciés par ailleurs. Cette Faye était redoutable, elle avait même su où frapper pour être certaine que Feriwyr ne sente le piège venir ; en effet, les deux hommes se connaissaient, le jeune tyran Dreiv ayant par le passé déjà été rendre visite aux jeunes créatures habitant ces lieux.
Ne restait plus qu'à attendre qu'on la fasse entrer dans le domaine ... Le reste serait d'une simplicité déconcertante tant elle avait l'habitude de se donner aux hommes.
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| | | Feriwyr Dreiv
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Mar 20 Avr 2010 - 16:34 | |
| Il n’y avait pas beaucoup de bordel dans le Cœur Historique. Après tout, peu de personnes y habitaient vraiment, et cela faisait tout aussi peu de clients potentiels. Mais les quelques rares établissements qui avaient réussi à s’y installer jouissaient d’un statut privilégié. Il faisait bon d’être une catin, sous le règne infernal de Dreiv, car ce devait être la seule classe de la population qui ne souffrait pas plus qu’avant son arrivée au pouvoir. Dire qu’elles vivaient mieux aurait été exagéré, mais dans un monde en perpétuelle déchéance, vivre dans la stagnation était un rêve pour beaucoup. Hanté par le souvenir de sa mère soumise à une mère maquerelle invivable et presque pire que ce qu’il était devenu, Feriwyr avait tâché d’adoucir le quotidien de toutes ces fille qui, pour survivre, vendaient leur corps. Mais ce n’était qu’un baume apaisant, et non un cataplasme visant à soigner définitivement.
Quand serait venu le temps d’écraser définitivement Naelis, elles mourraient comme les autres.
Voilà bien longtemps qu’il n’avait pas rendu visite à cette larve de Van Alback. Le faquin ne vivait que parce qu’il était nécessaire, mais il restait étroitement surveillé et sa marge de manœuvre était réduite au minimum. Avant que Dreiv n’intervienne dans ses affaires, il était à l’instar de bien des proxénètes : hautain, violent, arrogant. Sa rencontre avec le Meneur avait changé tout cela. Désormais, il n’était qu’un pantin dansant sur la partition de son Seigneur et Maître. Ce cadeau qu’il lui envoyait n’était qu’un moyen de gagner des faveurs qu’il savait perdu à jamais. Pour autant, malgré toute l’aversion que pouvait avoir Feriwyr, force était de constater qu’il possédait plusieurs qualités, et que le bon goût était surement celle qu’il avait travaillé le plus. Pour preuve le regard tout de suite intéressé que posèrent à l’unisson des deux membres de la Garde.
« Van Alback, hein ? » lâcha celui sur lequel elle avait jeté son dévolu. « Cadeau ou pas, tu passes pas sans être fouillée. - C’est la règle. » approuva son collègue. « Pas qu’on aime spécialement ça, mais ce sont les ordres. »
Bien entendu, la fouille ne donna rien, mais elle permit à un heureux de se laver les mains sur un corps comme on n’en voyait plus assez.
« Attend, je suis sûr que tu as oublié un coin… » commença son compagnon, s’approchant déjà. « Je vais te donner un… - J’ai rien oublié du tout. » fut-il couper sèchement. « Assure le tour de garde, moi je vais la conduire à l’Intendant. »
Et les maugréassions de l’infortuné frustré ne lui firent ni chaud ni froid. Car contrairement à son camarade, s’il ne se privait pas en sous-entendus, il restait professionnel. Après tout, c’était le meilleur moyen de monter en grade, et surtout de rester en vie. Le Meneur honorait autant Tyra que Néera, après tout, et lui envoyait régulièrement les âmes des impies qui le trahissaient. Le souci était qu’il avait une vision très personnelle de la trahison. S’il n’avait pas été un Demi-Dieu, la Garde se serait déjà rebellé, mais elle gagnait trop à resté protégé par son statut. La belle créature fut donc amenée face à l’Intendant du Palais, un homme déjà âgé, aux cheveux grisés coupés - très - courts, à la joue droite déchirée par une vilaine cicatrice et dont le seul véritable pouvoir qu’il possédait en ce bas monde était de figer quelqu’un sur place avec ses deux yeux couleurs glaces.
« Alors comme ça, tu viens de chez Van Alback ? » lâcha-t-il une fois que le garde l’eut laissée à ses bons soins. Ils n’étaient pas encore entrés profondément dans le Palais, mais déjà la richesse jaillissait de toute part, presque indécente. Totalement indécente, même, quand on la comparait à la misère ambiante du reste de la ville. « Le Saint Meneur ne s’attendait pas à votre visite aujourd’hui. »
Il était sec, et pour cause, s’il ne pouvait résolument remettre en cause les actions de Feriwyr, il ne parvenait pas à comprendre l’intérêt qu’il pouvait porter à des… catins. Bon, il devait bien avouer que celle là n’était pas mal dans son genre.
« Il a été prévenu, et vous attendrez ici. Si personne n’est venu vous chercher à la tombée de la nuit, vous pourrez partir. Est-ce clair ? »
Et, pour être certain de son effet, il utilisa son « pouvoir ». |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Mer 21 Avr 2010 - 19:29 | |
| Bon sang ce que les hommes pouvaient parfois l’écoeurer. Leur tendance à la puérilité devant un corps de femme offert à leur mépris et leur dédain de petits gardes fiers et prétentieux les tuerait. Cela dit, ils devaient sûrement bien faire leur boulot, nécessairement ; auquel cas si le patron se retrouvait agressé par une dague non-désirée, c’était eux qui prenaient les premiers les foudres du « Saint Meneur ». Cette appellation faisait plus rire qu’autre chose Valerya : depuis qu’elle était née, jamais ils n’avaient réellement eu droit à un réel chef digne de ce nom. Aucun dirigeant, même celui dont on murmurait qu’il bénissait les catins plus que n’importe quel homme de Dieu, n’avait su sauver ces pauvres femmes abandonnées aux vices immondes de la race masculine. Les Messaliera s’étaient éteints, et la seule qui avait l’air de vouloir changer la donne n’était plus qu’une misérable. Du moins, c’est ce que l’esprit fataliste de Valerya lui soufflait. Pour elle, Faye avait certes de charitables intentions, mais rien ne marcherait selon ses propres désirs.
Elle laissa sans cligner de l’œil ces deux porcs la tripoter, jusqu’à finalement pouvoir se faire guider dans l’intérieur de l’imposante demeure de Feriwyr Dreiv. Dreiv, le meneur charismatique, ambitieux et entouré de ce halo d’une bénédiction. L’homme qui avait été touché des mains divines de Néera et Tyra semblait trouver tout à fait honorable que la décoration intérieure fut un festival de panache de dorures, de tapis pourpres, de tableaux somptueux et d’étincelants candélabres où dormaient des bougies qui semblaient avoir été recouvertes de fines feuilles d’or. Chaque centimètre carré que la catin foulait semblait être emprunt d’une forte odeur de luxure, tout respirait la richesse, ses poumons se retrouvaient emplis d’un parfum écoeurant, sûrement une de ces effluves spécialement conçues pour embaumer l’air des gens aisés. Une fragrance sans nom, mixture des parfums les plus recherchés, qui tournait presque la tête à Valerya sur le coup. Il fallait qu’elle garde le cap, pas le moment de se laisser distraire : c’aurait été jouer avec sa vie.
La somptueuse créature s’assit sur l’ordre de l’étrange conseiller aux yeux de glace qui la surveillait, comme s’il eut cherché à la figer par un simple tranchant de la prunelle. Qui qu’il fut, son pouvoir de persuasion acheva de dissuader Valerya, qui de toute manière n’avait prévu aucune fuite démesurée, d’agir comme une sombre idiote.
« C’est bien cela. Von Alback a jugé que le Saint Meneur méritait de se détendre, et il n’y a pas d’heure pour ce genre de choses. »
C’est donc avec élégance et une déférence certaine qu’elle croisa les jambes, le tissu sombre de la cape glissant légèrement pour dévoiler le haut des chevilles fines de la délicieuse femme de joie. Tout son corps invitait à la débauche, mais qu’aurait-on pu attendre d’autre d’une jeune fille qui depuis bientôt vingt ans vivait dans cette maison close sans avoir jamais réellement connu le respect d’un homme et la tendresse d’un réel amant qui vous aime pour ce que vous êtes et pas pour vos atouts féminins et votre chair fraîche ?
Point commun qu’elle ignorait avec le dirigeant Dreiv – mais que Faye avait subtilement remarqué et qui l’avait incité à choisir la jeune femme -, elle avait elle aussi passé son enfance dans un de ces bordels, avant d’atteindre l’adolescence et d’être rachetée par Van Alback à un prix exorbitant pour une traînée de sa condition. Elle en avait souffert, mais comme chaque personne emmurée dans sa dignité, les larmes ne coulaient que trop rarement. Les effusions lacrymales l’auraient affaissé, rendu trop laide pour être digne de travailler et d’un jour nourrir l’espoir continu de sauver sa peau avec les quelques piécettes qu’elle gagnait.
Soudainement, une voix l’extirpa de ses songes tièdes alors qu’elle était plongée dans l'obscure rêverie de sa vie. Sûrement l’intendant au regard de faucon … Ou arrivait-"Il" déjà ?
Elle se redressa sur sa chaise.
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| | | Feriwyr Dreiv
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Sam 24 Avr 2010 - 0:31 | |
| Feriwyr ne s’était pas réellement attendu à être dérangé, du moins, pas pour ça. Préférant les joies de l’exercice physique à celle de la débauche, il s’entraînait avec quelques hommes dans une salle d’entraînement que peu avait la chance de connaître. Haussant un sourcil à mi-chemin entre la surprise et l’agacement, il arrêta la séance quand un valet fit irruption dans la pièce, abandonnant son épée au soin d’un soldat qu’il s’était amusé à persécuter plusieurs passes durant. Le pauvre n’avait même pas eut l’idée de s’en plaindre, tant le fait d’être entraîné par le Saint Meneur en personne le réjouissait. Dreiv aurait pu le tuer qu’il en aurait sans doute été extatique… C’en était presque ridicule.
« Un présent vous attend, une protégée de Van Alback… Votre Intendant la fait patienter dans le Grand Hall. - Inger sait toujours quoi faire. »
Ne sachant pas réellement comment prendre ce dernier commentaire, le valet préféra jouer la carte de la sureté et s’incliner avec autant de respect qu’il le pouvait. Amusé, l’ancien fils de prostitué lui fit signe de détaler. Se tournant vers sa « Cour », il esquissa un sourire amusé.
« Messiers, il semblerait que le devoir m’appelle ailleurs. Parfois, je me demande si je n’ai pas quelques liens avec Arcam, tant les femmes me courtisent ! » plaisanta-t-il.
Amusés ou non, les hommes qui l’accompagnaient y allèrent de bon cœur pour souligner leur soutien. Se retenant de secouer la tête, Feriwyr remit sa tunique de lin sans se préoccuper de la sueur qui recouvrait son torse d’une fine pellicule et partit en direction du Grand Hall. Quoi que veuille Van Alback, il était toujours intéressant de voir quels moyens il avait mis pour se satisfaire. Au terme d’un voyage qui ne lui prit que quelques minutes, il finit par rejoindre la fameuse catin qu’on lui avait si gentiment prêtée pour la journée. Il ne lui fallut pas plus d’une dizaine de secondes pour la repérer et apprécier sa beauté. Son visage se teinta d’un sourire qu’il fit disparaître rapidement.
« Eh bien, eh bien… Quelle surprise. » L’observant se lever avec satisfaction, il franchit les derniers mètres qui la séparaient d’elle. « Si seulement tous les imprévues pouvaient avoir ton visage, la vie serait plus simple, et plus agréable. »
Que voulait donc Van Alback ? Certes, l’homme le craignait et à juste titre, mais Feriwyr n’avait pas fait mine de s’intéresser à son établissement depuis plusieurs semaines. Enfin, il n’avait rien à craindre de lui, il était trop lâche pour tenter quoi que ce soit et avait surement du vouloir se rappeler au bon souvenir du Meneur… et, par la même occasion, effacer les mauvais qu’il avait pu laisser.
« Il n’y a pas à dire, Van Alback possède un œil aiguisé. » lâcha-t-il, pensif, avant de se reprendre et de la regarder avec attention. « J’espère au moins qu’il te traite comme il se doit. »
Balayant le Hall du regard, il esquissa un nouveau sourire. Se retournant, il lui fit un petit signe de la main.
« Enfin, ces lieux ne sont pas réellement adaptés à une discussion entre gens civilisés. Suis-moi, j’ai de toute façon besoin de me détendre. »
Il ne fit même pas l'effort de regarder si elle le suivait ou non, tant la chose lui paraissait évidente. Voilà douze années qu'il était au sommet, et il avait désormais pris l'habitude de voir les gens danser sur ses partitions. Même Faye, à sa manière, ne faisait que jouer son jeu. Car ce qu'il voulait, ce n'était pas Naelis, non... Elle ne l'avait sans doute pas compris, et ne le comprendrait sans doute jamais, mais Feriwyr se moquait de cet amas de pierre. Pire, il le haïssait. Et il avait déjà lancé l'ultime insulte, la dernière menace, celle qui ferait perdre sa prudence à sa belle. Plus se rapprocherait l'échéance, et plus la Reine des Voleuses, pathétique et aimante, hésiterait à sacrifier son peuple pour sauver sa fille.
Au final, elle n'hésiterait plus.
Ils finirent par déboucher dans les appartements du Meneur, magnifié depuis qu'il occupait ce poste. Enlevant sa tunique sans la moindre pudeur, il la jeta négligemment sur un fauteuil placé là, avant de se tourner vers la jolie prostitué.
« Va aider à préparer mon bain. » et, pour être sûr qu'elle ne se perde pas, il lui indiqua la bonne porte. « Près de la porte, il y a un cordon. Tire dessus, un serviteur viendra te guider. Quand vous aurez terminé, renvoie le, et viens me chercher. » |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Lun 5 Juil 2010 - 21:47 | |
| Stoïcité, indifférence. Son regard glissait sur le corps parfait sans que pour autant aucune réaction ne s’en dégage. Il appréciait sans se cacher, elle méprisait sans le montrer. Ou plutôt, craignait. Déplaire à l’homme de la Cité aurait été une insulte, et une signature de sang au contrat qui planait sur sa tête. Et dire que c’était peut-être la libératrice de sa vie qui allait aussi y mettre fin si elle échouait … Mais quel avenir se profilait pour la cité de ruines ? Y avait-il réellement un bon et un mauvais côté, une vision aussi manichéenne et simpliste existait-elle ? Valerya n’y croyait plus, mais elle n’avait rien à perdre. Mourir en héroïne tragédienne qu’elle avait imaginé plutôt que de finir assassinée, achevant un coït bâclé et malsain dans des draps souillés.
La démarche sûre et enivrante, le balancier de ses courbes s’agita avec aisance et prudence à la suite du Meneur, jusqu’à atteindre la porte. Celle qui se refermerait sur eux, pour toujours peut-être, ou pour quelques instants tendus et infernaux. Valerya ne savait pas à quoi s’attendre, elle qui avait prévu les scénarii les plus plausibles ne se doutait de la capacité du Saint Homme à mentir, avilir, corrompre et surtout … Surprendre, de la plus pernicieuse des manières qui soit.
Franchissant l’entrée dans une inspiration courageuse, la jeune humaine fut surprise des mots lâchés par la voix grave aux tonalités peu engageantes de son propriétaire éphémère, mais elle n’en fit rien. Se contentant d’opiner du chef légèrement et de susurrer un bref « Comme il vous plaira », la jeune femme tournoya, prenant la direction de la salle de bains.
Elle n’avait pas à discuter, mais mine de rien, cette idée de prendre un bain l’inquiétait et l’agaçait. Si le Meneur décidait de vouloir faire trempette, libre à lui, mais l’occuper était sa principale directive, et en faisant ce qu’elle savait faire de mieux, Valerya pensait avoir marqué un point suffisamment fort pour en sortir vainqueur. Or, ce que Feriwyr voulait faire n’allait pas jouer en sa faveur. Et à moins d’envisager une brève conversation et un massage, la distraction que représentait Valerya ne serait que trop courte. La jeune prostituée songea avec morosité qu’en plus de devoir s’offrir une énième fois, elle allait devoir rejouer l’éternelle comédie romanesque et putride d’un érotisme faux de celle qui cherche à séduire, à capter le regard avide d’un homme au cœur gelé par les glaces de la cruauté.
Tirant sur le cordon distraitement, la brune vit arriver rapidement le dit serviteur – un homme court et trapu, au visage maladif et à l’air sournois qui, non content de ne pas soutenir le regard de la prostituée, donna ses ordres aussi sèchement qu’un clapet se refermant sur la proie – et se contenta de l’écouter et d’obéir, sans plus réfléchir. Les stratagèmes viendraient plus tard. Se détendre, relativiser … Tu parles. Maudite Messaliera, maudit Dreiv, qu’ils soient tous maudits, ces enflures, songeait l’impuissante belle de jour.
Attrapant les serviettes écarlates, moelleuses et tièdes qui essuieraient le fessier divin du « Saint Crétin » comme l’avait baptisé la Reine des Voleurs un peu plus tôt, la prostituée entendit à peine l’eau du bain couler et la porte se refermer sur le serviteur. Passant sa main dans ses cheveux, Valerya étira d’un geste précis le décolleté formé par le blanc tissu soyeux de son haut, lissa du plat de ses doigts un pli, et posa les serviettes sur un des bancs de marbre ourlés de prestigieux détails peints d’or.
Ses pas résonnaient à peine en écho dans la vaste salle de bains alors qu’à son tour elle quittait l’endroit embué par les vapeurs d’un bain délicieux, ses yeux d’ambre brillant à la recherche de Dreiv, qu’elle finit par retrouver dans la chambre précédemment quittée. Restant sur le pas de la porte, la jeune femme décida d’hausser un peu la voix, se raclant la gorge pour interpeller le meneur, qui avait le dos tourné.
« Messire Dreiv ? … Votre bain est prêt, alors, si vous le voulez bien … »
Regard et attitude détachés, ormules ampoulées, plus douloureuses à prononcer que les pires hypocrisies qu’elle ait eu à dire. Bonne menteuse, Valerya avait pourtant trop de difficultés à ne pas penser à l’importance de chaque inflexion de chaque syllabe de chaque mot de chaque …
Ne plus penser. |
| | | Feriwyr Dreiv
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Mer 7 Juil 2010 - 0:02 | |
| Feriwyr était un homme qui avait su s’entretenir malgré les années passées à piétiner Naelis. Il avait été un homme craint, un homme violent, né dans la violence et le lui rendant bien. S’il se débrouillait dans le maniement de l’épée, son domaine de prédilection restait les poings et la barbarie de la lutte à mains nues. Le Meneur raffiné, au langage fleuri, n’était qu’un verni. Dreiv se cachait derrière un miroir, il posait un prisme devant chaque yeux qui le contemplait, et il apparaissait déformer. Auréoler de gloire, baigner de puissance, béni de Tyra et Néera elle-même. C’était ce symbole que cherchait par-dessus tout à faire tomber Faye. Ce n’était pas l’homme violent, qui l’avait poussée à tuer son père, ce n’était pas le père immonde de leur enfant. Non, car d’une certaine façon, Faye elle aussi avait sa face sombre. Feriwyr le savait bien, lui qui l’avait découverte, façonnée, embellie. Sous son joug, elle s’était exprimée de la pire des façons : le parricide.
Triste crime… Le Meneur, si infâme soit-il, n’avait jamais attenté à son propre sang. Etait-il, alors, meilleur que celle qui le combattait avec la hargne de la tigresse ? D’un sourire, il répondit au présent qu’on lui avait livré, pauvre femme, sacrifiée sur l’autel d’une guerre dont elle n’avait été que le jouet. Fort heureusement pour elle, elle était protégée par son statut… Etrange, mais en faisant sienne cette Valerya, il aurait eu l’impression de coucher avec sa mère, et aussi cruel qu’il soit, c’était là une sensation qu’il ne désirait pas connaître. Dommage, elle aurait sans doute eu quelque chose de… grisant. A la place, il prit son bain, « sagement ». Quand ce fut fini, il fit appeler une serveuse, n’importe laquelle. La pauvre savait sans doute ce qui l’attendait, c’était toujours la même chose. D’un geste, il l’invita à s’approcher, et négligemment, il la fit tomber dans la baignoire qu’il venait de délaisser. La suite n’appartenait qu’à eux. Ou plutôt, qu’à lui, lui et lui seul. Ce qui se passa dans les eaux de Tyra, puis dans les soies tressées par les fils de Néera, n’avait d’autre nom que le viol. A Valerya, il ne ferait rien, sinon lui imposer ce spectacle. La faire participer, aussi, au besoin. Il avait tout son temps. Du moins le pensait-il. Mais avant que les choses ne deviennent pleinement intéressantes, un garde déboula dans la pièce.
« Très Saint Meneur, nous… commença-t-il, courageux et un brin paniqué. Vous devez partir ! »
Son visage se fermant hermétiquement, Feriwyr se leva lentement. D’un pas mesuré, sans prendre la peine de se rhabiller, il approcha du garde. Dans un monde comme celui de Naelis, la pudeur ne voulait pas dire grand-chose, et il avait dépassé tout cela depuis bien longtemps. Croisant le regard de son maître, le garde tenta de préciser sa pensée, mais avant qu’il ne le puisse vraiment, la poigne de Dreiv se resserrait déjà sur sa gorge.
« Aux faits. - Ils… Ils arrivent ! Ils ont forcé… la… La porte ! »
D’abord surpris, Feriwyr lâcha sa victime qui massa sa trachée douloureuse en s’éloignant prudemment. Le Meneur, quant à lui, finit par éclater de rire, victorieux.
« Enfin ! »
Oui, enfin. Douze années de patience, douze années de travail acharné durant lesquelles il avait fait son possible pour la pousser à bout, douze années pour ce jour précis.
« Z’harn Dhur doit déjà être en train de préparer Leah. Il ne faudrait pas qu’elle manque sa mère. » Se tournant vers les deux femmes, il leur sourit, d’un sourire qu’on ne croirait pas voir sur le visage d’un homme dont le centre du pouvoir été attaqué. Commençant à se rhabiller, il finit par leur parler, avec une excitation qu’il ne parvenait pas à cacher. « Réjouissez-vous, mes belles. Votre calvaire touche à sa fin. Le calvaire de cette ville touche à sa fin. Ne vous avais-je pas promis de vous libérer, toutes et tous ? »
Mais déjà arrivait sa Garde rapprochée. Dans cette situation de crise, qu'ils n'avaient pas prévu - normal, Feriwyr ne leur avait rien dit - ils se ruaient pour sauver leur chef, leur meneur, leur héros, leur... Dieu, d'une certaine façon.
[HRP : J’expliquerai les mesures prises par les gardes de Feriwyr dans le prochain poste, je te laisse décrire l’arrivée de tes méchants sires et, s’il y en a, les actions de Valerya \o_] |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Jeu 8 Juil 2010 - 20:47 | |
| Silencieuse, Valerya n'était qu'une délicieuse ombre, agissant comme bon semblait à l'Homme, lui susurrant ce qu'il aurait voulu entendre, réalisant les souhaits qu'il aurait voulu voir s'accomplir. Rien d'inhabituel : les prostituées les plus "huppées" avaient l'habitude de parfois devoir mettre la barre bien plus haut et ne pas se contenter, pour le dire de manière crue et honnête, de baisser son jupon et d'affecter un simulacre de plaisir mal joué.
L'espace d'un instant qui sembla bien trop long, la jeune femme crut à une plaisanterie. N'avait-elle été là que pour tenir le cordon à un bain parfumé ? Non pas qu'elle se plaigne de la facilité déconcertante de sa mission, mais elle s'était imaginée une entrevue d'une toute autre envergure face au "Saint Meneur". Quelque chose à son image, de grandiosement écœurant, un échange sans paroles mais bestial et éprouvant - autant psychologiquement que physiquement -. Oui, Valerya pensait pouvoir rêver d'une situation paisible avant la tempête qui se préparait à l'horizon.
Mais bien vite le vernis mince de l'élégance et de l'apparence se fissura ; et alors que le dirigeant des ruines fumantes de la cité de Naelis s'extirpait de l'eau tiède embaumant, le voilà qui appelait une de ses esclaves ; esclave qui arriva promptement, avec cet air qui fit pincer subtilement les lèvres à la future spectatrice impuissante et immobile. Ce visage, ces rides d'une terreur mal bridée, ce regard fuyant et si jeune, trop jeune, peut-être plus qu'elle-même encore, il semblait que la victime savait déjà qu'elle en était une, et que ce n'était peut-être même pas la première fois que son Maître lui en faisait subir les frais.
Et le pire fut à venir, alors que brusquement la pauvresse était traitée avec les mêmes égards que s'il s'agissait d'un objet. Un pur et simple outil de travail qu'on balance, qu'on maltraite et qu'on use sans aucun scrupule. Le regard pétrifié mais dénué d'effroi, partagée entre le sentiment de glaciation qui saisissait chacun de ses membres et le cynisme que lui inspirait la scène, lui rappelant les nombreuses similarités qu'elle avait pu observer par le passé dans les bordels, ou même subir, Valerya demeurait statufiée. Jusqu'à ce que l'intervention divine interrompit ce carnage qui expulsait son coeur au bord des lèvres ...
Le signal.
Valerya se redressa, terrifiée, jouant sans même le deviner une comédie parfaitement régulée qui ne la rendrait en aucun cas suspecte. Mais sa peur n'était pas due à la même raison que celle du garde à la gorge abimée, non. Car il allait maintenant falloir être discrète et rusée, et la jeune prostituée de se fondre dans l'ombre à nouveau, muette et docile, alors que le Meneur, en pleine jubilation extatique, balançait sans s'en inquiéter quelques recommandations pleines de logique aux deux pauvres créatures tremblotantes.
Une fois la porte fermée, Valerya sortit à son tour, prenant une direction bien différente de celle qu'elle aurait du suivre. Il fallait trouver la petite Leah, au nom de sa vie à elle.
~~~
Les portes vrombissaient depuis bientôt une poignée de minutes, le chaos étouffé alertant une population qui subirait d'ici peu les affres d'une lutte intestine stérile et sans lendemain certain. Une fois de plus, Naelis tiendrait avec brio sa réputation de ville dangereuse, plus connue pour ses guerres civiles aussi courantes que meurtrières que pour ses talents quelconques. Mais Naelis n'avait qu'un passé émietté, sali, souillé. Le futur n'était même pas envisageable sérieusement, que ce fut du côté d'un fanatique mégalomane ou d'une femme prête à tuer père et mère pour le pouvoir. Les poings rageurs, les coups d'épée, les projectiles de feu balancés entamèrent de mettre à sac le rempart qui contenait les dizaines de bandits, voleurs et criminels en tous genres aux bottes de la Messaliera. L'heure n'était plus à l'hésitation, mais à l'action.
Une flamme dévora le bois. Un nouveau coup, brutal, fut porté. Et puis l'ouverture céda, craquant dans un bruit désagréable.
Ils étaient là. La rage rongeant leurs entrailles, les huées d'une masse compacte d'hommes et de femmes aux visages marqués par la dureté des temps qui s'étaient abattus sur eux. Leur noirceur suintait, leur colère et leur appel à la violence était tel qu'ils se mouvaient comme en une seule et unique entité que rien ne pourrait ralentir. Leurs ennemis, qui accouraient alors lentement mais sûrement, ne pouvaient, du haut de leur cage dorée, que découvrir avec horreur que le pire avait commencé.
Les envahisseurs avaient pu agir grâce à l'effet de surprise. Et là où Feriwyr se pensait ravi de gagner du temps sur la mort préméditée de son enfant et la destruction de la séduisante épine plantée dans son talon d'Achille, Faye n'avait fait que prendre un risque pour contrer un autre encore plus grand. Dans l'ombre, la capuche rabattue sur la chevelure aux reflets nocturnes, la reine attendait, la garde de son épée étroitement serrée dans la paume de sa main, les entrelacs mielleux ne lâchant aucune miette de la scène qu'elle épiait au loin, les pupilles fendillées à la manière d'un félin.
L'heure approchait, et le coeur tambourinait sous l'exaltation d'une probable victoire arrachée à mains nues.
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| | | Feriwyr Dreiv
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Sam 10 Juil 2010 - 17:27 | |
| De façon étrange, le feu qui succéda à celui utilisé pour faire céder la porte ne fut pas lancé de main de rebelles, quoi que l’Histoire tendrait à s’en souvenir ainsi, mais bien des suppôts même de Feriwyr. Le Meneur, non content de répondre à la provocation de sa rivale, avait décidé de l’avilir aux yeux du peuple dont elle se moquait, en réalité, éperdument. Aussi, fumées et langues de flammes s’élevèrent à l’unisson pour saluer l’arrivée des assaillants, et il fut bientôt clair que les Temples de Néera et Tyra ne sauraient être sauvés. Un message que clameraient dès qu’ils le pourraient les hérauts de sa Sainteté : ce n’était pas tant à lui qu’aux Divinités qu’il représentait que la Dame avait jeté le gant, et c’était un défi qu’il n’avait d’autres choix que de relever. Aux yeux des réels coupables, obéir à un ordre de Feriwyr Dreiv ne pouvait être un blasphème, et même brûler de fond en comble un lieu de culte ne saurait les faire douter. S’il fallait faire le sacrifice des pierres pour sauver l’Homme, d’aucun dirait qu’il faudrait être bien fou pour renâcler. Et s’il fallait manipuler la masse pour, paradoxalement, lui ouvrir les yeux sur la réalité de l’immondice qui grouillait en son sein, alors c’était rendre gloire à Néera que de brûler sa maison.
Avec forces de hurlement, accusations, déclarations de haines et autres harangues propres aux soldats se ruant vers l’ennemi, la Garde tenta de mettre un coup d’arrêt à la progression rebelle. « Hérétiques », « Infidèles », « Fils de chiennes » et autres sobriquets volaient joyeusement alors que s’engageaient les premiers combats. Mais ce n’était pas réellement par le fil de l’épée que se résoudrait cette crise… Pour Dreiv, qui attendait ce jour béni depuis plus d’une décennie, l’étreinte mortelle d’une corde savamment enroulée autour du cou de sa progéniture mettrait un terme à la mascarade qu’était Naelis.
« Préparez-la. » ordonna un Z’harn désabusé par la bêtise humaine.
Il ne savait pas ce qu’avait Dreiv en tête, et s’en moquait. Il lui avait demandé de pendre sa fille, et ce n’était pas son grand cœur qui allait le rebuter à la tâche. Observant dans son coin les gardes préparer la corde, il n’écoutait même pas les sanglots étouffés d’une Leah qui savait très bien ce qui se préparait. Il ne s’était pas gêné pour lui expliquer, trouvant un peu de réconfort dans l’horreur qu’il avait pu lire dans ses yeux. Elle avait même tenté de s’enfuir, pauvre enfant… Il avait suffit de quelques tentacules d’ombre pour lui faire passer le goût de la course à pied. Ils s’étaient savamment placés, dans une ruelle proche du Palais, que les rebelles ne pourraient atteindre qu’une fois l’héritière - aussi étrange ce titre soit-il - trépassée. Du moins, si les fourmis humaines qui grouillaient sous les ordres du Meneur ne flanchaient pas devant la charge qui leur tombait sur le coin de la figure. Ils ne firent rien pour atténuer l’agonie de Leah, bien au contraire. Ils la livrèrent délicatement au supplice de la corde, la privant d’une chance certes faible de se briser la nuque, et la laissèrent suffoquer à loisir.
Bientôt, dans la ruelle, les seuls mouvements notables furent ceux des pieds d’une enfant, et les seuls sons ses cris étouffés par un bâillon mal posé.
Feriwyr, de son côté, indifférent à la douce et ultime danse de son sang, observait du haut de ses murailles la fumée s’inviter dans le ciel de l’été. Son Palais ne craignait pas grand-chose, il n’avait donc aucune raison de paniquer, et voir le Centre Historique mis à sac ne le dérangeait nullement. Ses soldats sauraient repousser, avec plus ou moins de peine, les pions de sa chère Faye. Ensuite commencerait le dernier Bal, celui du feu dévorant sa cité. Pour venger ses sœurs bafouées, Othar lui ordonnerait de purifier par les flammes ce rebus infâme. Et il se soumettrait, car il n’était pas homme à insulter les Dieux. Ainsi se souviendrait l’Histoire de la fin de Naelis, une légende écrite de sa main, comme on en verrait aucune avant bien des lendemains. |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Sam 10 Juil 2010 - 23:57 | |
| La prostituée courait, ses pas silencieux s'accélérant alors que de temps à autre elle se faufilait contre un coin de mur, suivant à l'instinct les bruits qu'elle entendait au loin des gardes qui marmonnaient. Bientôt, celui qu'elle avait décidé de suivre, un drow à n'en pas douter au vu des mains mates et de la voix gutturale et traînante qui s'échappait des lèvres plissées sous le cynisme arrogant et mesquin, lâcha ces quelques mots à la fois étrangers et plus qu'inquiétants au loin, alors que Valerya, le dos collé à la pierre rude, tentait de retenir son souffle au maximum pour être sûre d'entendre la réalité.
Avait-il bien dit "préparez-là" ? Avait-il bien dit cette phrase emprunte d'une odeur âcre et désagréable ? La jeune humaine eut l'envie subite de hurler et de s'enfuir. Détaler comme un lapin et ne pas regarder en arrière. La nausée la guettait, et pourtant, sans qu'elle ne sache réellement pourquoi, elle se décida à jeter un coup d'oeil hors de l'angle qui la masquait, se remettant sur la piste du garde qui avait alors pris les escaliers sur lequel le long couloir débouchait. Les dégringolant à la vitesse d'une petite souris sans même se retourner sur son passage - par peur de fatalement ralentir sa mission -, la jeune femme eut le temps d'entendre le bruit d'une porte qu'on claque hâtivement. Manque de chance, il y en avait au moins trois face à elle.
Laquelle ouvrir ? Laquelle ?! Et si elle se trompait ? Et si un garde la guettait, là, prêt à la violer sur place, à lui arracher les tripes, à l'égorger tout en se vidant en elle, la traînant dans les bas-fonds du château du Saint Meneur pour lui faire payer sa trahison de petite chienne, de rebut, de salope qu'elle était ? Le cœur tambourina davantage à ses tempes alors que Valerya crut que la sensation de coton s'emparait dans ses jambes. Pourtant, sa main droite se saisit de la poignée de la porte la plus à droite, l'ouvrit en grand ... Et déboucha sur un placard à balais, vide.
Son souffle s'accentua, alors qu'elle pivota cette fois-ci vers la deuxième porte ... Ses doigts effleurèrent dans un frémissement de panique aigu les contours de la serrure rouillée ...
Un cri retentissant, un sanglot d'enfant à peine étouffé, la figea sur place. Un pleur qui venait de l'autre porte, la dernière. Prête à bondir hors de sa cachette pour en sortir, la jeune belle de jour dût cependant se rendre à l'évidence : seule et sans armes, si les gardes étaient en train de "s'occuper de la fillette", elle n'avait aucune chance. Elle allait y passer, c'était certain.
Déglutition. Inspiration. Expiration. Haut-le-coeur. Il ne fallait plus perdre de temps, c'était peut-être déjà trop tard.
S'approchant de l'entrée close, la créature colla son oreille au panneau de bois, n'entendant strictement rien. Quand son regard voulut passer au travers du trou de serrure abîmé par les époques, tout ce que la jeune femme vit fut le bout d'un chausson de satin immobile, se mouvant au gré d'un léger au mouvement qui évoquait celui des ...
« NON ! »
Ouvrant brusquement la porte, l'exclamation d'horreur avait percé alors que Valerya se démasquait, découvrant avec une stupéfaction écoeurée la jeune Leah pendue. Le cou meurtri par une corde, l'enfant semblait morte ... Les yeux brillants de larmes lourdes et salées par la peur morbide, la prostituée se rua sur la petite pour la détacher malgré tout, la pauvre morte, le cadavre qui signait la fin de sa propre vie à elle ... C'était fini .. A moins que ?
Le corps chut entre ses bras, mais soudainement libérée de la pression du lien sec, la gorge de la fillette s'était remise à enfler sous la vague d'air salvateur que la bouche de Leah avait englouti. Dans un nouveau sanglot d'angoisse, l'enfant dévisagea la prostituée, à la fois perdue et soulagée d'avoir échappé à la mort, mais pour quel autre sort ?
« Qui êtes-v... » Commenca t-elle, avant que la belle de jour ne l'interrompe de l'index, lui intimant le silence et murmurant.
« Tais-toi. Ne dis rien, et indique moi où sortir le plus rapidement de la ville si tu veux rejoindre ta mère. Tu connais cette ruelle n'est-ce pas ? »
« Oui, ce ... » Se rappelant de la consigne de cette inconnue qui l'avait sauvée sans qu'elle ne sache pourquoi, Leah désigna vers la gauche de la potence improvisée, un petit chemin aux pavés parfois délogés qui menaient aux portes de la ville. Sans plus attendre, la futigitive déchira un morceau de son jupon blanc, dénudant sa cuisse tandis qu'elle couvrait le visage de la précieuse "morte", reprenant sa fuite éperdue.
Plus que jamais il fallait faire vite. Car les portes de la ville ne seraient plus désertes pour longtemps.
~~~
Les portes de la ville, mises à feu et à sang, avaient laissé passer une bonne partie des rebelles qui à présent avaient engagé une lutte du diable avec les avocats de ce dernier. Brandissant couteaux et poignards, égorgeant les plus imprudents, encaissant les attaques brutales et expéditives des gardes arrivés en renfort, la foule s'agitait dans une danse démente, et personne ne comprenait ce qui se passait, alors que les chiens de la Messaliera hurlaient tels des loups, hêlaient de là-haut par des quolibets de plus en plus vulgaires et insultants le meneur Dreiv. Les insultes fusaient, les crachats aussi, et bientôt, les incidents redoublèrent de violence quand un garde du coeur historique blessa malencontreusement une malheureuse qui s'était trouvée au mauvais endroit, au mauvais moment.
« ASSASSINS ! SALAUDS ! ALLEZ POURIR CHEZ TYRA, COMME CE FUMIER DE DREIV ! »
« DREIV, ORDURE ! TU PAIERAS ! »
Les langues de feu, elles, suffisaient à compléter le décor fait de corps meurtris et de chairs sanguinolentes, qui entamaient une sordide guerre sans réel avenir, consumant bientôt les premières bâtisses du cœur historique.
~~~
« Faye, vous êtes sûre que ... »
« Je sais ce que je fais Vran. Feriwyr n'a jamais autant pensé avec son vermisseau qu'en cet instant. Et soit il a totalement oublié de protéger sa fille, ce qui aura laissé la voix libre à cette charmante Valerya ... Soit elle s'en sortira autrement. »
La jeune voleuse arpentait le sol de la ruine d'où elle épiait depuis bientôt une poignée de minutes la colère qui s'était installée dans les quartiers de Dreiv. Elle préférait ignorer la pire issue de ce scénario. Mais bon sang, par tous les Dieux, la jeune femme avait toujours songé, peut-être à tort, que l'humain ne réussissait jamais mieux que lorsque sa propre vie était mise en péril. Valerya saurait y faire, non ? C'était la meilleure dans ce qu'elle savait faire. C'était l'instrument idéal. Ormis ses faiblesses monumentales en matière de combat éventuel, si résistance il y avait.
Vran, lui, toujours fidèle à lui-même, se massait la barbe naissante, alors que le sabre de taille plus que déraisonnable qui pendait à sa ceinture menaçait à chaque instant de couper une jambe un peu trop entreprenante et trop proche, par un mouvement brusque de sa part.
« Peut-être aurais-je du y aller. »
« Pour que ce chien de Dreiv vous attrape et fasse de vous sa chose ?! »
« Je suis consternée de voir que tu me sous-estimes toujours autant, Vran », gronda la jeune femme qui le fusilla du regard.
« Ne dites pas de sottises, vous pourriez le tuer en quelques coups de sabre, vous n'avez jamais été inférieure à lui. Mais les drows qui l'entourent ... Les mages, vous y avez pensé ? Nous n'avons aucune réelle force magique de notre coté. Il vous a déjà eu comme ça la dernière fois. » Raisonna l'homme.
« Peu importe, si Valerya ne revient pas d'ici cinq minutes, c'est moi qui irai personnellement chercher ma fille. » Coupa sèchement et sans appel la Reine déchue.
Le silence retomba, alors que l'ami le plus fidèle et le plus obscur de l'ancienne Princesse choyée soupira, priant secrètement le retour rapide de Valerya.
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| | | Feriwyr Dreiv
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Dim 11 Juil 2010 - 14:46 | |
| « C’est fait. »
Laconique, Z’harn était revenu aux côtés du chien dont il devait assurer les arrières. Une tâche des plus dégradantes, mais dont il s’acquittait depuis assez longtemps pour savoir que Dreiv pouvait être un sujet… intéressant. C’était d’ailleurs l’unique raison qui l’avait poussé à superviser la pendaison de feue la petite Leah. Surement espérait-il, à la vue de ce corps menu s’évertuant en vain à rester en vie, découvrir les visées du Meneur de Naelis. Peine perdue, si le spectacle n’avait pas été désagréable, il avait été trop bref pour qu’il puisse en tirer un quelconque enseignement.
« Tyra veille sur ton âme, Leah, murmura cyniquement le père en deuil. Tu me remercieras, quand tu découvriras à quel point la vallée des larmes et des martyrs est bien plus douces que ton semblant de vie. »
Sous ses yeux rêveurs, les combats se poursuivaient. Peu à peu, l’effet de surprise des rebelles se dissipaient. Ils avaient pu être stoppés à une centaine de mètres des portes du château, et commençaient par endroit à reculer. Cela n’avait rien de surprenant, ils n’étaient pas dans leur élément, et la percée qu’ils avaient déjà effectués était digne des attentes de Feriwyr. Il n’était que justice, après tout, que son fief soit le premier à subir les affres des armes. Ce symbole qu’il avait haï enfant et qu’il avait souillé adulte serait le foyer du bûcher funéraire qu’il avait patiemment mis en place.
« Que tes frères restent en soutien pour défendre ces murs. Autant qu’ils restent ensemble… »
Seuls, ils étaient en danger, et l’heure de la confrontation avec Kyrië n’avait pas encore sonné. Ils avaient un rôle à jouer, eux aussi, et il ne fallait pas que la sylvaine ne bouscule ses projets très vite. Il avait prévu un cadeau d’adieu, pour l’éternelle si particulière, mais chaque chose en son temps. A un gradé qui lui demandait ses ordres, il répondit avec un sourire pensif.
« Prends autant d’hommes que possible avec toi et prend le passage de la muraille ouest. Frappez ses quartiers les moins surveillés. Brûler autant de maison que vous le pourrez. Vous n’avez pas besoin d’engager le combat, mais ne vous gênez surtout pas si vous avez l’occasion de jeter quelques ahuris dans ce feu de joie. »
Une vingtaine d’homme suffirait, il ne fallait pas beaucoup forcer pour déclencher un incendie à Naelis. Quand elle reviendrait, Faye découvrirait que ce n’était pas tant protéger que détruire qui intéressait son ancien amant. Dire que c’était en satisfaisant ses pulsions que tout avait commencé. L’amour - ou ce qui s’en approchait le plus - était bien la seule faiblesse de la Reine des mendiants, ou du moins la plus évidente à exploiter. Parce qu’il lui avait fait croire qu’il l’aimait, elle avait agit exactement comme elle le devait, douze ans plus tôt. Et parce qu’elle aimait cette fille qu’il lui avait arraché, elle recommençait.
« Repoussez moi ces zouaves jusqu’à la porte. » |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Dim 11 Juil 2010 - 17:19 | |
| Haletante. A bout de souffle.
Ses pieds nus hurlent de douleur, écorchés par les chemins caillouteux qui lui lacèrent l'épiderme à chaque foulée supplémentaire. Elle ne sait pas comment elle a pu traverser la ville sans même être arrêtée, elle ne sait pas comment elle a pu passer les portes sans être prise sur le fait. Personne ne les a vus et c'est tant mieux.
Valerya gémissait de douleur en son for intérieur, ses bras trop minces portant tant bien que mal le corps de la petite Leah, qui, secouée, ne cessait de pleurer, ses épaules s'agitant sans discontinuité aucune. Alors que le bruit des hommes et des armes s'estompait, la jeune femme se perdit dans les premières ruines, rejoignant l'océan des colonnes effondrées et des maisons éventrées. Sans ralentir le pas, la prostituée distingua alors au loin une agitation légère par la fenêtre d'une des maisons tout aussi banale que les voisines du paysage : un mur était délabré, fissuré, l'autre pan rongé par une végétation dessechée, et des pavés semblaient avoir quitté leur emplacement initial de part et d'autre.
Plus qu'une cinquantaine de mètres et tout était fini.
~~~
« C'est fini, je m'en vais, Vran. Je vais la chercher, elle ne reviendra pas. »
Faye rabattit la capuche, attrapa l'épée qu'elle avait posé contre l'un des murs et se dirigea vers la sortie. Mais c'était sans compter la main lourde et sèche du garde du corps qui agrippa son bras fermement, lui lançant d'une voix caverneuse.
« Ce sera inutile. »
« C'est ma fille, je fais ce que je veux !! Comment peux-tu dire ça alors que tu n'es même pas père ?! Tu ne sais pas ce que ca fait, tu ne sais rien, alors ne me dis pas de ... »
La jeune femme s'interrompit devant le regard de son sbire qui venait de détourner brusquement la tête, son attention attirée par un bruit à l'extérieur. Des pas, ou plus exactement, le souffle inégal et martelé par la souffrance et l'angoisse d'une proie qui veut se dégager du carcan du piège tendu. Se ruant vers l'interstice qui permettait de suivre l'agitation aux alentours, la jeune Reine reconnut avec soulagement Valerya, qui tenait dans ses bras une petite chose, si fragile, et alors qu'au vent léger le voile blanc tomba du visage de la captive, ce fut le regard larmoyant et terrorisé de Leah qui se révéla à sa mère.
Une mère qui bondit hors de la maison, suivie de près par Vran, pour faire signe à la prostituée de vite se cacher à l'intérieur alors que l'humaine étreignait soudain sa progéniture, se laissant aller à une vague d'affection qui ne ressemblait guère à l'image glacée précédemment renvoyée.
Ses mains caressaient ses cheveux doux, essuyaient ses paumettes baignées d'humidité, ses lèvres embrassaient mille fois le front de la petite fille qui, entre deux reniflements, chuchotait des mots comme « C'est fini, maman ? C'est fini ? J'irai plus chez lui, hein ? ».
Vran, quelque peu décontenancé, se contenta de passer outre, laissant la mère et la fille seule pour adresser un regard à Valerya, qui semblait plus en état de choc que blessée physiquement.
« Qu'est-ce qui s'est passé là-bas ? »
« Il ... C'est un monstre. Ils l'avaient pendue. Il leur a ordonné de la pendre. Et il est parti, je ne sais pas où ... Je n'y retournerai plus, n'est-ce pas ? »
La question était tombée, vacillante, flamme d'un espoir incertain se dessinant sur les contrées obscures d'un futur proche où plus que jamais les coups et les morts tomberaient. En silence, Vran hocha la tête, se tournant vers sa Meneuse qui s'était redressée. Il y avait encore quelque chose à faire.
~~~
Dominante sur les cîmes d'une palissade qui surplombait les ruines, non loin de l'entrée principale du coeur Historique quelque peu désertée, Faye observait ses hommes qui commençaient à reculer. Les pertes augmentaient de chaque côté, et si au début la surprise les avait favorisé, c'était maintenant le terrain bien connu des gardes qui avantageaient ces derniers dans leur mission. Il n'y avait plus rien à faire, maintenant. Valerya et Vran étaient rentrés aux quartiers avec Leah sous bonne escorte - ils l'avaient vêtu de telle sorte qu'on ne sache pas en voir l'identité -, et Feriwyr pensait que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. De ce qu'elle voyait, il avait même participé aux premiers travaux de la destruction de son petit bijou pourri de l'intérieur.
Elevant le cor qu'elle tenait fermement serré dans sa main droite, la jeune femme le porta à ses lèvres, y soufflant avec toute la puissance dont elle était capable. Le souffle, modulant un bruit grave qui se répercutait en écho jusque dans le cœur de la cité, n'était que le signal d'un retrait rapide vers l'est. Inutile de se battre, maintenant. Pour elle, Faye avait gagné, et l'heure n'était pas propice à la véritable bataille.
Non, Faye affronterait Feriwyr un autre jour.
Voyant au loin ses premiers soldats fuir sans attendre, la jeune femme sauta lestement de son perchoir, rangeant le cor alors qu'elle s'éloignait d'un pas rapide, se faufilant dans les chemins les plus étroits pour foncer vers son Quartier Général, là où l'attendraient les symboles d'une victoire plus qu'importante aux yeux d'une mère : le retour de sa fille.
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| | | Kyrië Eléison
Elfe
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Dim 11 Juil 2010 - 23:12 | |
| [Hrp: J'espère que Feri' t'as prévenu, si ça ne convient pas à quelqu'un qu'il le dise... (en espérant ne pas avoir à faire de SAV)]
Kyrië avait tranquillement accompagné les séides de la reines des voleurs jusqu'au rempart mais s'était éclipsée quelque ruelle avant de les atteindre n'ayant pas envie d'être prise dans les combats qui les opposeraient aux garde de Feri'. Elle avait utilisé pour s'introduire dans le centre historique quelque jour plus tôt, elle avait envie de pouvoir se déplacer à sa guise entre les mur du centre historique. Elle camoufla sa présence magique pour éviter de se faire repérer par un mage drow un peu plus intelligent que les autres et pénétra dans l'enceinte du centre historique. Au moment où elle émergeait de la maison qui faisait office d'antichambre entre l'extérieur et le domaine du meneur elle entendit les bruits de départ de feu ressemblant à des explosions presque, le crépitement des flammes qui embrasait les temples des deux protectrices supposé du meneur de Naelis. L'elfe secoua la tête, espérant que Faye avait prévu une manœuvre pour sauver sa fille, manoeuvre qui devait surement profiter de la pagaille qu'elle était entrain de foutre. Kyrië était certaine que la gamine allait pâtir de cette assaut insensée. Elle fut partager entre se rapprocher de la porte pour voir comment se passer l'attaque et chercher la fillette pour voir comment l'humaine s'était préparé pour sauver la jolie frimousse de sa tête blonde. Elle savait que si elle allait voir l'attaque elle aurait de grande chance d'être prise dans la danse d'acier et de sang et de perdre la vie dans une entreprise à l'intérêt limité. Alors que si elle cherchait Leah elle pourrait voir ce qu'avait prévu sa mère et peut être même rendre une petite visite au père de la pauvre enfant. Ce dernier argument emporta la décision, mais il y avait un petit détail gênant, elle était presque certaine que la fillette humaine ne serait pas dans ses appartements. Le meneur était trop tordu pour la laisser en arrière avec des chiens de garde, il serait surement plus inventif, cherchant à l'utiliser pour faire hésiter la mère ou pour la pousser à commettre un acte stupide. Réfléchissant à cette épineux problème elle se dirigeait prudemment en direction du palais, évitant les gardes qui se précipitaient pour aider leur camarade. L'elfe se glissa hors des chemins principaux menant au théâtre des opérations. Elle s'appuya contre le mur d'une propriété luxueuse et se concentra sur les flux de magie qui l'entourait, elle sentie un mage seul et plusieurs personne dans une ruelle un peu éloigné, un groupe de mage important quelque part dans le palais et tout une pelleté près du plus gros de l'esclandre. Le mages de la ruelle l'avait interpelé, il était seul et isolé des combat. Elle se dirigea donc vers le groupe accompagné de ce mage solitaire, oubliant Leah pour aller voir ce qu'avait prévu ce cher Feriwyr. Elle pris les même précautions que quelque minute plus tôt, camouflant sa présence et restant attentive à tout approche de garde. Elle avait contourner le groupe pour arriver depuis l'opposer des combats, d'où ils s'attendraient moins à voir quelqu'un arriver. Elle entendit les pleures de la gamine bien avant d'être en mesure de pouvoir les voir, les sons s'étaient atténués, on avait dut bâillonner la fillette. Puis, alors qu'elle se rapprocher avec plus de précaution, elle entendit le criaillement d'une corde tendu par le poids d'une masse que l'on hisse, quelque seconde plus tard le bruit du grincement du point de suspension fut le seul bruit accompagnant les gémissements étouffés de la fillette. Les bruits de bottes s'éloignèrent rapidement des bruits de la gigue désespéré du petit corps suspendu. Kyrië méfiante ne s'approcha pas tout de suite n'ayant aucune envie de donner sa vie pour celle de la gamine, mais elle compté tout de même les secondes espérant ne pas mettre trop de temps pour sauver la pauvre petite. Elle avait un peu de temps avant de devoir se précipiter, mourir par simple étouffement était long, la fillette s'évanouirait avant de mourir. Quand elle fut certaine qu'elle pouvait se porter au secours de l'enfant, entrain de pleurnicher au lieu de préserver son souffle, elle entendit une porte s'ouvrir à la voler, accompagner par un cri désespéré de femme. Kyrië cru que Faye était venu elle même chercher sa fille mais elle n'avait pas reconnu la voix de la reine des voleurs. L'elfe leva brièvement les yeux au ciel en secouant la tête, quand la femme se précipita pour décrocher la jeune fille qui avait enfin fait preuve de bon sens en sauvegardant son souffle. Elle entendit la fillette commencer à parler avant que la femme lui ordonne de se taire et de lui montrer par où sortir de la ville. La fillette et la femme se dirigèrent vers l'elfe qui se déplaça dans l'ombre furtivement pour ensuite sauter sur le rebord d'une fenêtre, usant de son sort de magia erebea pour se donner un petit coup de pouce. Quand les deux humaines l'eurent dépassées elle les suivie silencieusement, tout en réfléchissant. Elle avait eu dans l'idée de se rapprocher pour les diriger vers le passage secret mais elle considéra finalement que les accompagnés dans l'ombre pourrait être tout aussi intéressant. Les deux humaines coururent vers l'extérieur du centre historique, par des chemins de travers, et pas par celui le plus direct. Elles faillirent rencontrer plusieurs groupes de garde de peu d'importance mais Kyrië veillait, tombant dans le dos des gardes et les taillant en pièce rapidement ou tuant quelques un en jaillissant puis repartant sans leur laisser le temps de riposter et les obligeant à la suivre, les détournant des humaines qui ne se doutèrent de rien. Elle avait tout de même bien pris garde à ne pas les laisser l'identifié comme étant une elfe, elle devait bien être la seule elfe à s'intéresser au conflit qui opposait Faye à Feriwir, elle n'avait pas envie d'attirer l'attention de ce cher meneur dans l'immédiat. Elle laissa la jeune fille et la femme quand celles-ci furent sorties hors des murs du centre historique, ignorantes de l'aide que leur avait apporté Kyrië qui s'était bien amusé de voir les gardes sans appuie magique être surpris par son arrivé. Elle retourna ensuite en direction du palais, elle voulait s'approcher du meneur, simplement pour s'amuser à séparer les mages drows de celui-ci et à les faire tourner en rond. Cette tâche serait éreintante mais surement plus amusante que la protection d'une gosse humaine. |
| | | Feriwyr Dreiv
Humain
Nombre de messages : 37 Âge : 34 Date d'inscription : 13/12/2009
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Mer 25 Aoû 2010 - 20:09 | |
| Alors comme ça, la douce Faye reculait ? Etonnante stratégie. Il n’y avait aucune raison logique qui pouvait la pousser à effectuer un retrait. Pas si rapidement, pas alors qu’elle n’avait encore rien gagné, sinon des morts à pleurer. Lui ne s’embarrasserait d’aucunes larmes, pas quand cette journée marquait la naissance d’une nouvelle ère, celle d’une destruction savamment orchestrée, celle d’un déchirement tant attendu. En attaquant ainsi, son ancienne amante et marionnette lui avait donné l’unique chose qui lui manquait : un moyen d’impliquer la population autrement qu’en la martyrisant. Désormais, elle n’allait plus avoir le choix. Devant une attaque d’une telle ampleur, elle allait devoir choisir son camp. Feriwyr allait l’y contraire, prétextant que c’était pour son bien et uniquement pour cela. Que la prétendue Reine des Voleuses se soit finalement couarde ne changeait rien à ses plans, mais cela l’étonnait tout de même. « Z’harn », appela-t-il. Quelques secondes plus tard, une ombre se glissait dans son dos, et le drow signifiait sa présence. Sans même s’embêter à le regarder, le Meneur de Naelis tendit sa main vers les combats. « Tu t’es bien assurée de sa mort, n’est-ce pas ? - De Messaliera ? demanda la peau sombre, surprise. - De Leah. » Et ce fut ainsi qu’il apprit que, non content d’abandonner sa victime avant que celle-ci n’expire, Z’harn n’avait pas pris la peine de poster un quelconque garde pour s’assurer que la demoiselle mourrait bel et bien. « Nous étions loin des combats, s’attarder aurait été inutile », se justifia-t-il. Sans rien ajouter, Dreiv tourna un regard pensif vers la ruelle où, théoriquement, sa fille attendait toujours que quelqu’un vienne le décrocher. Très certainement, s’il envoyait quelqu’un vérifiait, il ne trouverait aucun corps. Quelqu’un avait du réussir à se frayer un chemin et avait du récupérer Leah. La réelle question, d’importance, était de savoir si le pouls de l’enfant battait toujours ou non. « Assure-toi qu’ils regrettent leur témérité tout autant que leur couardise. Fuir les rend vulnérable, profites-en. » Une question le taraudait toujours : Leah était-elle désormais au côté de sa tendre mère ? Vivante, s’entendait. Que sa fille ait survécu était plus embêtant, non pas que Faye puisse l’utiliser contre lui. Après tout, l’enfant avait beau avoir vécu de nombreuses années au Palais, elle était restée enfermée dans sa chambre la majeure partie du temps. Autant dire qu’elle n’aurait pas grand secret à livrer à sa nouvelle Reine. Mais malheureusement, une telle possibilité le privait de son ultime victoire. Leah vivante, Faye n’avait aucune raison de tout risquer pour le tout. Et si elle ne risquait pas tout, elle ne risquerait pas grand-chose. Ainsi en allait-il avec la jeune femme : tout ou rien, trop entière pour les demi-mesures. Quel dommage… Il aurait tant apprécié pouvoir l’aimer une dernière fois, à sa manière. Enfin, tout n’était pas perdu. Leah n’était pas l’unique point faible de Faye. La pauvre s’attachait bien trop et trop vite pour faire une adversaire intouchable. Preuve en était la facilité avec laquelle il avait pu la conquérir, douze ans plus tôt. Il n’avait qu’à trouver quel était son nouveau talon d’Achille. Ensuite, le reste serait facile. Il allait mettre son Royaume de misère à feu et à sang, le saccager jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Il n’était donc plus, en toute logique, à un meurtre près. D’ailleurs, le buché funéraire avait déjà était allumé, et les quelques braises qui formeraient bientôt un véritable brasier étaient loin d’être ridicules. Les troupes de Faye auraient la désagréable surprise de trouver leurs précieux quartiers en proie aux flammes. Pas tous, bien entendu, c’était tout simplement impossible avec le peu d’hommes qu’il avait pu dépêcher aussi rapidement. Mais c’était un premier coup porté. Ils avaient déclenché une guerre que Feriwyr se ferait un plaisir de porter à toutes les portes de sa précieuse Naelis. Bientôt, il ferait un discours. Bientôt, il enflammerait le cœur des hommes. Othar parlerait par sa bouche, et se rueraient contre ses ennemis les masses abusées. Faye n’aurait d’autres choix, alors, que de massacrer ceux qu’elle se targuait de vouloir protéger. |
| | | Faye Messaliera
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Mer 27 Oct 2010 - 13:02 | |
| Ce retour avait le goût de la victoire âprement méritée. Après trop de défaites, trop de larmes et trop de nuits sans sommeil, elle avait récupéré tout ce qui importait à ses yeux, plus que le pouvoir, plus que le trône de Naelis, plus que n'importe quel être à ses yeux : sa fille, son enfant, la seule trace d'elle concrète et réelle en ce monde était saine et sauve. Pour combien de temps le resterait-elle ? C'était un mystère qu'elle aurait voulu ne jamais éclaircir : mais un point demeurait certain, c"était qu'au plus Leah serait éloignée de la ville en ruines, plus elle serait en sécurité et serait épargnée de ce qui se préparait entre ces murs délabrés et rongés par la maladie bien connue de l'ambition délirante. Feriwyr pouvait très bien retourner les quartiers une fois la non-mort de son ancienne captive constatée. Il pouvait chercher à la récupérer, sournoisement, ou tout simplement, à la faire assassiner, pour saper définitivement tout espoir dans le camp ennemi. Mais Faye ne lui laisserait pas cet ultime plaisir. Elle savait trop bien comment pouvait être ce Saint Meneur, et elle n'ignorait pas qu'avoir pu enrayer la menace qui planait sur Leah la mettait maintenant, elle, au centre de toutes les futures attaques.
Mais ce n'était pas comme si elle n'y était pas préparée. ce n'était pas comme si elle brûlait, non, crevait d'impatience de se retrouver face à cette ordure pour le tuer, lentement, à petit feu, voir ses yeux dépérir et les orbites rouler avant que le dernier souffle ne soit craché, et que le corps se meurtrisse, pourrisse ... Qu'il disparaisse. Un rire jubilatoire, presque fou, perla de ses lèvres alors qu'elle se hâtait d'emprunter un sentier plus sinueux et moins officiel, au travers de deux vieilles fermes soufflées par un attentat séculaire. Ses pensées vaguaient à d'autres sujets bien moins sombres que ceux que lui inspiraient Feriwyr ; où enverrait-elle Leah, qui s'occuperait de son éducation, et surtout, comment la faire quitter la ville sans éveiller un seul soupçon ? Ce ne serait pas difficile, mais il s'agissait de trouver la bonne porte, et Faye avait depuis longtemps perdu cette aisance humaine qui consistait à faire confiance à la première nourrice venue au sourire aimant et aux mains potelées.
Alors qu'elle s'approchait à grand pas de l'entrée des premières maisons, une odeur pestilentielle vint lui frotter les narines, et un cri effroyable la fit sursauter, alors qu'elle se mettait à courir vers la source du bruit ... L'effluve des braseros la fit froncer les sourcils alors que trois secondes plus tard, ses yeux s'écarquillaient face à la vision qui se présentait à elle.
C'était là un homme, un homme passablement usé par le temps, qui se consumait vivant, brûlé vif par quelque salopard ayant à peine pris soin d'allumer un départ de feu correct pour détruire l'habitation bancale. Un peu plus loin, deux femmes parlaient d'un incendie monstrueux à quelques rues, alors qu'on entendait encore plus loin des crépitements incertains. L'odeur des corps brûlés filtra à peine, mais Faye n'eut pas le temps de réagir : le mort, car ainsi le devenait-il sans qu'elle ne puisse rien faire d'autre, se roula par terre, tentant d'éteindre le bûcher humain qu'il devenait, dans un concert de cris douloureux.
C'était signé Dreiv, évidemment. Il ne pouvait en être autrement. Mais avait-il déjà cherché à reprendre Leah ? Impossible, il ne pouvait pas déjà avoir réalisé et ...
Au pas de course, la reine martyr détala le long des rues, hélant des renforts qui cherchaient à éteindre les feux lancés. Il y avait des victimes, et un peu plus loin, quelques corps de gardes un peu trop lents gisaient. Ils avaient été tués, juste punition pour leur idiote obéissance face à des ordres dénués d'intelligence. Ainsi Feriwyr voulait détruire la ville. A quoi jouait-il ? Ne tenait-il plus donc tant que cela à voir perpétuer son règne infâme ? C'eut été bien probable : c'était le genre d'hommes à bouleverser les jeux les plus machiavéliques au dernier moment, pensant prendre de court l'ennemi pour le réduire à néant.
Ce fut au bout de sa course en direction du siège des rues pauvres que Faye retrouva l'ombre familière de Syghs et Ephreïm, deux bandits faisant partie intégrante du petit commando qui subsistait aux plus proches côtés de Faye.
« Tu tombes à pic, Faye. Le divin a encore frappé ! » S'exclama cyniquement Syghs en guise de salut.
« Ils ont tenté d'enflammer la partie ouest de la ville. On a pas pu les arrêter tout d'suite ... Apparemment ils ont attaqué un peu avant qu'on revienne tous. »
Faye tiqua. Allons bon, il avait voulu riposter en prévention, alors ..?
« Ces chiens ont été éliminés ? »
« Les gars patrouillent encore, mais je doute qu'il en reste. On en a pas vu traîner plus dans le coin. »
« Et l'assaut ? Beaucoup de blessés ? »
Un simple hochement de tête fit pincer doucement les lèvres de la voleuse. Soit. Il y avait eu des pertes non-négligeables, mais ca n'était pas surprenant, et le sang versé n'avait pas été inutile. La seule douleur qu'elle pouvait éprouver était celle de se dire qu'elle ne pouvait pas réellement révéler le pourquoi de cet assaut, et que des innocents étaient tombés pour un enfant... Ephreïm sembla saisir la culpabilité fugace qui s'empara de Faye, et il marmonna d'un ton plus bas à l'adresse de sa supérieure.
« Faut pas s'en vouloir. Personne ne vous en veut, 'savez. C'est vot' gamine qui était en jeu ... N'importe quelle matronne aurait fait pareil à vot'place. »
La Messaliera haussa les épaules.
« Je sais, Ephreïm. Faites surveiller les entrées de la zone, et ne laissez passer aucune personne suspecte ou étrangère sans avoir pris des mesures nécessaires pour savoir ce qu'il en était. Et s'il reste un garde de Dreiv vivant dans le coin ... Ramenez le moi, le moins amoché possible. Il est temps d'envoyer un petit message à notre bon Régent de Naelis. »
Les deux brigands acquiescèrent avant de se disperser devant l'échoppe, la femme poussant la porte pour y pénétrer et retrouver sa fille, qui l'attendait un étage plus bas.
La nuit allait être longue. |
| | | Feriwyr Dreiv
Humain
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| Sujet: Re: Entre les murs ensanglantés | Feriwyr Mer 27 Oct 2010 - 14:26 | |
| Voilà bien longtemps que le Très Saint Meneur de Naelis n'avait pas été confronté à la foule, et il l'observait dès lors d'un œil réjoui. Aux débuts de son règne, il avait bien pris soin de paraître aussi régulièrement que possible, d'abreuver son peuple des illusions drows. Douze ans plus tard, il ne se contentait plus que de piller régulièrement ceux qui le vénéraient ou le haïssaient, selon les cas. Néanmoins, retrouver sa chère tribune était un réel plaisir. Surtout qu'il pressentait déjà l'effet qu'aurait le discours qu'il avait imaginé sur les masses bêlantes de Naelis.
« Naelis saigne, entama-t-il finalement, blessée en plein cœur, elle pleure et geint, se tord de douleur. » Il les dominait tous, du haut de sa muraille. Au sol, sa Garde s'assurait que personne ne tenterait d'entrer dans le Cœur Historique, dont la porte gardienne restait encore fragilisée. Sa voix, portée par les flux magiques, résonnait si bien qu'on l'entendait jusqu'au delà des limites de son public. « Hier, celle qui se veut Reine de chacun d'entre vous m'a attaqué. Elle a forcé mes portes, et a laissé ses soudards déferler comme une nuée de sauterelles sur les trésors de notre cité. »
Il n'y avait bien que lors de ses désormais rares allocutions que Feriwyr parlait de Naelis comme de la cité du peuple. A ses yeux, il n'était que du combustible, du bois mort à offrir au brasier qu'il préparait. Mais cela, bien entendu, ils ne pouvaient pas le savoir.
« J'ai prié, j'ai prié toute la nuit, à la recherche de réponses à mes questions. Pourquoi, ai-je interrogé les Dieux, pourquoi vous êtes vous retourné contre moi ? Alors que j'attire Leur regard sur nos vies misérables, dans l'espoir qu'ils se montrent cléments, alors que j'implore à chaque instant leur clémence, certains d'entre vous se détournent de moi pour la catin des voleurs ? POURQUOI ? »
Et ce dernier mot déferla, comme la vague d'un tsunami, hurlant aux oreilles de chacun. Chacun de ces effets effrayaient, il le savait. « Ses » mages ne quittaient jamais le Cœur Historique à la légère, et de l'Ithri'Vaan, Naelis était la ville la moins touchée en apparence par la présence drow. Pour le peuple, il était le Libérateur, celui qui avait chassé la menace sombre, et Faye avait beau distillé la vérité, affirmer qu'en réalité, jamais l'emprise d'Elda n'avait été si forte, on lui répondait simplement « qu'l'on les voyait p'us, l'sombres, 'dame ».
« Néera a pleuré avec moi. Elle a soigné mes blessures, et me voilà devant vous, intact, malgré la perfidie. Tyra a pleuré avec moi. Elle a maudit mes assaillants, leur a promis milles tourments quand viendrait l'heure de leur mort. Vous me peinez, Naelis, VOUS PEINEZ LES DIEUX ! »
Alors, il étendit les bras, comme pour offrir sa poitrine à la vue de tous. Il ne craignait rien, car de la quinzaine qui l'entourait, tous s'acharnaient à le protéger. Une flèche ne passerait jamais les mailles du filet qu'ils avaient tissé autour de lui. Il était virtuellement invincible, et cette certitude le grisait. Il ferma les yeux, et il sut aux cris épouvantés que tout se passait à merveille. Nulle chaleur au bout de ses doigts, mais des gerbes de flammes qui en jaillissaient tout de même.
« Mais il est arrivé un miracle. Othar m'est apparu et m'a distingué, il m'a élu. Son regard aveugle s'est posé sur moi et m'a donné les moyens de châtier mes ennemis. » Il ouvrit les yeux, et baissa les bras, faisant se tarir les flammes mais les cris redoublèrent pourtant, car de son dos jaillissaient désormais d'impressionnantes ailes écailleuses. Le Dragon, ainsi le surnommerait-on, désormais. « Il a regardé nos cœur, il y a lu la corruption, la perversion, il a hurlé la profanation de l'œuvre de sa sœur. Nous sommes indignes, a-t-il juré, d'être nés hommes. Nous sommes la gangrène de l'humanité, car même sous l'égide divine, nous restons divisés ! »
Il marqua une pause, alors que les mages rabattaient les ailes dans son dos.
« Bientôt, m'a-t-il dit, son Feu nous rongera tous. Il nous consumera, jusqu'à ce que, de Naelis, il ne reste plus qu'une tertre fumante. Sauf si nous nous sauvons nous-même. En nous attaquant, la Catin s'est déclarée ennemie des Dieux. C'est elle, notre fléau, elle qui mécontente les Dieux. Trouvons la, trouvons les tous, ceux qui la soutiennent. Je m'y attèlerai, et ceux qui ne m'aideront pas mourront. Offrons à Othar leur corps en offrande, à Tyra leur âme, à Néera l'abolition de leur vie pervertie. Qu'ils se consument, tous, pour que de nouveau la clémence brille dans l'œil divin. » |
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