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 Du sang en héritage ?

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Malaurie Mytheiril
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MessageSujet: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeLun 26 Avr 2010 - 20:23

Le crépuscule dardait ses derniers rayons sur les tumulus primitifs de cette partie du monde. Les traits de lumière perçaient dans un dernier effort la cime des arbres poussant sur les tombes des trépassés. L’herbe sombre, gorgée d’humus et de chair cadavérique, semblait se mouvoir silencieusement au rythme de la brise. Un oiseau entonna quelques notes. Juste de quoi troubler le silence qui s’était abattu sur ce sinistre lieu.

Les tumulus, outre le fait d’être de simples buttes de terre ornées d’un arbrisseau épanouit, étaient aussi entourés de petites stèles, ça et là, recouvertes d’une mousse noirâtre. Insectes et animaux se promenaient tranquillement dans ce lieu antique, bâti à la va-vite pour honorer les morts de l’Armée des Divins, morts lors d’une embuscade. Les corps avaient reçu les dernières onctions puis avaient été enterrés sommairement, dans cette minuscule parcelle de terre, au creux de deux collines, bordées par la forêt.

Le soleil disparaissait peu à peu, transformant les ombres portées par les arbustes en ongles crochus, se saisissant de la moindre parcelle de luminosité. Les ténèbres commençaient à s’accrocher sur les stèles gravées aux noms des victimes du massacre sanglant. De minces filaments lumineux éclairèrent une dernière fois les feuilles sombres des arbres, offrant à ce cimetière ses derniers instants de paix. Un criquet entonna ses dernières notes avant de que le soleil de disparaisse au-delà des collines.

Il planait désormais sur le cimetière un parfum de sérénité et d’au-delà paisible. Tout était calme. Si le cimetière improvisé avait été plus accueillant, tout aurait pu se prêter à un bivouac.

Malheureusement, tout n’était pas si rose dans ce monde. Les étoiles s’éveillèrent de leur sommeil diurne. La Bête commençait à gratter. Un grattement, souterrain, vif, précis, déterminé. La Chose grattait la terre, se frayant un chemin au travers de l’humus et des pierres qui l’ensevelissaient.  Une main sortit de terre, puis deux, puis trois, … Bientôt, ce furent 6 paires de mains qui tentaient de s’extraire du sol dont elles étaient issues. La Bête émergeait.

Sous les pâles reflets de la lune blafarde se dressait désormais une créature faite de chairs putréfiées et d’os tranchants. 6 paires de mains aux ongles noirs et acérés complétaient le tableau de cet être difforme aux traits déformés par la douleur. Sa gueule béante était celle des charognards, des dévoreurs de chair fraiche, un immonde faciès de poulpe anthropomorphique, suintant d’un liquide violet à l’odeur infâme et à la texture pâteuse. Ses pattes griffues étaient aussi musclées que celles des chevaux, rapides et puissantes. La Bête émit un chuintement plaintif et agrippa une stèle pour la broyer. La pierre taillée se brisa comme un fétu de paille.

Ce fut le moment idéal pour frapper.

Un trait pourpre fila dans les airs, transperçant de part en part la créature, amputant l’un de ses bras. Puis une volée de projectiles aux couleurs irradiantes d’une lumière meurtrière apparut autour de la Bête. Elle n’eut pas le temps de réagir que déjà les globes lumineux se fichèrent dans les chairs de la créature mort-vivante pour la dépecer. Bientôt, il ne resta de la créature qu’un amas de peaux sanguinolentes. La scène n’avait duré que quelques secondes. Tout avait été rapide, net et précis.

La magicienne sortit de derrière sa pierre dressée. Son havresac toujours sur son épaule, elle tenait dans sa main Mascarade, son épée. Dans son autre main, les équations magiques de ses sortilèges brillaient. La concentration de Malaurie stoppa net sa manipulation arcanique. Tout était fini.

D’un pas leste, elle se dirigea vers ce qui restait de la créature mort-vivante. L’odeur la rebuta, mais il lui fallait extraire désormais les sels nécrotiques de la créature. Ce genre de bêtes ne se trouvait pas à tous les coins de rue. Aberration morte, pâle parodie d’un être vivant, ces créatures sévissaient dans les cimetières les plus reculés, se constituant des cadavres n’ayant pas reçu les derniers sacrements. Elles arpentaient ensuite les alentours à la recherche de chair fraîche, ou se nourrissant des corps pourrissants, suçant délicatement la moelle de leurs os.

Les pieds de la magicienne tapèrent dans les restes de la créature. Plus rien ne semblait bouger. Malaurie commença à extraire les sels nécrotiques, précieux ingrédient nécessaire à la préparation d’enchantements puissants. Elle était tellement absorbée par la récolte des sels qu’elle ne remarqua même pas les lambeaux de chair s’enrouler autour de ses chevilles.

Sans même crier gare, les peaux mortes soulevèrent la pauvre magicienne dans les airs et commencèrent à lacérer sa peau. Malaurie hurla. Son imprudence allait lui coûter cher. Elle qui pensait n’avoir à faire qu’à une créature balourde, la voilà emportée et lacérée par ses os tranchants et autres organes broyés. Son sang perla sur l’herbe noire. Ses forces s’amenuisaient. Sa vision se troublait. La créature sans âme continuait de la vider de son sang. Dans un dernier effort, Malaurie incanta les équations de combustion spontanée.

Les runes colorées prirent forme dans ses mains et s’enroulèrent autour des lambeaux de peaux animés puis s’enflammèrent dans la seconde qui suivit. L’odeur des chairs calcinées monta au nez de la magicienne, puis elle sombra dans l’inconscience, son sang se vidant dans la plaine.



Puy d’Elda, deux semaines plus tard



Malaurie s’éveilla dans la douleur. Respirer lui faisait mal. Son corps tout entier semblait près à tomber en morceaux sanglants. Depuis combien de temps était-elle endormie ? Ses mains effleurèrent quelque chose de doux, qui fit frémir ses sens. Des draps ? Malaurie ouvrit les yeux. Elle était allongée sur un lit. Moelleux qui plus est. La pièce était vide. Totalement vide. Petite aussi. Très spartiate.

La magicienne retrouva rapidement les sensations de son corps. Ses muscles étaient endoloris, mais elle parvenait à s’en servir. Encore des blessures à rajouter à son actif. Elle ne les comptait plus à force. Cette fois-ci, une bonne ribambelle de bandages entourait son corps. A force, elle n’y faisait même plus attention. Son bras droit était cependant intact, de même que sa jambe gauche. Son cou était découvert. Malaurie remarqua avec attention que les bandages étaient aussi efficaces que ceux que lui avait faits Etheldred il y a quelques temps. Elle remarqua aussi avec intérêt le petit point de perfusion au niveau de son coude. On lui avait transfusé du sang ? En avait-elle autant perdu ? Elle remarqua que sa peau était plus foncée autour de ce point-ci. Elle qui était pâlichonne, la voici avec un hématome, à moins que ça ne soit autre chose.

Malaurie n’eut pas le temps d’en apprendre plus. Quelqu’un venait d’entrer dans la pièce.
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Xsa'us rosa
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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeMar 27 Avr 2010 - 21:16

La route du retour fut bien évidemment plus mouvementée. Plaintes étouffées et pas pressés, seules sources de son dans ce chemin presqu’onirique. Car les villages rasés laissèrent bien vite la place à une nature ignorant tout du massacre. La mort digérait désormais, silencieusement et calmement. Quelques malheureux passants tombèrent sur eux, des âmes réduites à un silence foudroyant. Il fallait accélérer la cadence, les renforts humains ne se dévoilèrent pas lors du carnage mais nul ne souhaitait tenter le hasard. Aucune halte ne fut accordée en terres humaines et celles trop proches des terres elfiques ,aux yeux du Kyorl furent rares. Les esclaves tels des damnés suivaient leurs passeurs sanguinaires pour attendre leur inévitable cercle infernal : Le Puy D’Elda. Autrefois, ils en parlaient comme un lieu impensable, qu’on ne pouvait pas voir de son vivant mais pourtant… Il a fallu que le malheur s’abatte sur eux, le fruit des cauchemars épouvantables ne serait plus une illusion, ces images terrifiantes qui disparaissaient avec le réveil.

Maintenant plus rien, vivants et morts se côtoyaient, les humains regardaient avec incompréhension le corps animé de leurs proches sans pouvoir les toucher, les pleurer. Les larmes n’avaient pas leur place, seule la peur semblait omniprésente tel un bourreau sadique qui refuse d’accorder la douce mort. Les sombres soldats veillaient bien à ce que leurs possessions ne sombrent pas dans l’égarement de l’automutilation. Quelques uns moururent d’épuisement, des présents involontaires aux charognards, uniques spectateurs tarissant d’éloges les tueurs drows. Les corbeaux croassaient , nécrophages et vers se régalaient. « Chair, matière fragile et maudite, atteint le stade de pourriture ! Retourne à la poussière après toutes tes vanités, plus rien ne pourra redonner le souvenir de ton existence. Peut être des ossements… Mais la terre indignée de cette fin tragique, recouvrira ces honteux souvenirs. » Plus aucun prisonnier ne put se vanter de s’être aventuré aussi loin. Les terres stériles s’étendaient, image du royaume des morts foulée par les pieds de vivants enchaînés. Guerriers et mages noirs purent se décontracter un peu plus, le désert aride était plus familier que les forêts verdoyantes.

Le Puy d’Elda n’était plus très loin pour l’esprit des soldats, l’air pesant de ce pays mortel se réinstalla dans les poumons de la nécromancienne. Un étrange sentiment parcourut l’esprit de la Phord’Ur. Une envie soudaine sortit de Rosa. Elle s’arrêta pour s’adresser à l’officier mâle. La drow lui indiqua calmement que son retour devrait attendre quelque peu. A qui devait-elle faire son rapport en priorité ? Etait ce assez important pour les hautes autorités militaires ? Ce genre de question devait attendre. Le Kyorl n’insista pas, ce fut sa façon de la remercier pour le succès de cette opération symbolique. Ses hommes se montraient satisfaits, des esclaves et la mort des quelques pertes vengées, il pouvait bien tolérer l’extravagance d’une sorcière qu’on allait jusqu’à croire ordinaire. Rosa salua la troupe, indiqua à ces effectifs du C’nros que les entraînements reprendraient dès son arrivée au Puy puis s’écarta du chemin prévu. La nécromancienne disposait encore d’assez de provisions. Où se rendait elle ? Uriz seul savait mais la mort guide parfois ses agents vers d’étranges rencontres.

Doux hasard, elle tomba sur un cimetière. Qu’allait-elle se mettre sous la dent ? Une excitation morbide se logea dans son âme noire comme l’enfant impatient de recevoir une surprise. Les morts semblaient déjà s’animer, un lieu maudit comme la Phord’Ur savait apprécier. Néanmoins il y avait une autre source. Une source magique autre que nécrotique. Une lumière dans cette obscurité féroce. Oh ? Fallait-il partager les cimetière avec une autre subtile personne ? La curiosité de la nécromancienne parvint à trouver le visage de cette lueur magique. Une petite hybride, la peau comme la chair la trompaient rarement. Néanmoins cela semblait être une impressionnante magicienne qui chassait des ingrédients cauchemardesques. L’araignée s’avança silencieusement comme pour analyser une proie inconnue sur sa toile. La chasseresse avait tué sa proie pour récolter son essence, mais la proie trompa son prédateur. Ce fut dans un élan désespéré que cette étrange magicienne tenta de détruire l’aberration de chair avant de sombrer dans l’inconscient. Coquin de sort, te plaisais tu à une telle facilité ? Le pantin inanimé râlant bruyamment de sa douleur ne prit pas gare aux squelettes qui l’entouraient pour apporter un coup de grâce indéniable. Un sujet d’expérience qui s’annonçait particulièrement intéressant.

« Note 38
Il est indéniable que le sang des races est unique pour chacune d’entre elle. L’hypothèse est que lorsque deux individus de races différentes s’unissent, le fruit de leur accouplement présente non pas un sang nouveau mais un mélange des deux sangs. Curieuse idée de plusieurs hommes de science qui pourtant est soutenue par des résultats favorables à certaines expériences. Agressivité naissante pour du sang drow apporté aux mi humains par exemple. Un déséquilibre des deux sangs donne lieu à des résultats plus ou moins conséquents en fonction de l'importance du déséquilibre. Cette thèse se concentre principalement sur le sang drow.

Sujet d’expérience n°1 : type Hybride (femelle enceinte) dont du sang d’humain a été ajouté : Transfusion non supporté par le sujet , mort du sujet et de son bébé ( Il faut que je punisse cet esclave pour la brillante idée du bocal)

Sujet d’expérience n°2 : Type demi-drow dont du sang d’humain a été ajouté : Transfusion réussie, sujet penchant sur la mélancolie, désespoir de son existence, incohérences dans les propos : le déséquilibre des sangs l'a poussé à l’automutilation ( Il faut noter la curieuse façon qu’il a eut pour se tuer)

Sujet d’expérience n°3 : Type demi-drow dont du sang de drow a été ajouté : Transfusion réussie, le sujet est devenu fou de rage, état de folie et fièvre brulante, il a fallu le réduire au silence ( Peut on penser comme ce magicien dont le nom m’échappe que la corruption de notre sang reste néfaste même pour les demi-drows ?)

Sujet d’expérience n°4 : Type demi-drow magicienne : Transfusion réussie »


C’est avec joie que la cruelle Xsa’Us Rosa reprit ses recherches, elle ouvrit la porte quand on lui annonça que sa magicienne semblait réveillée. Elle s’avança calmement vers la jeune femme interloquée puis commença d’une voix douce :

« Bienvenue au Puy D’Elda. J’espère que vous connaissez la réputation du lieu car il ne vaut mieux pas y vivre le cœur léger. A ce propos j’espère que vous ne vous sentez pas défaillir, sans quoi je reporterai ma petite conversation avec vous plus tard. Je suis Rosa et vous ? Avez vous au moins bien dormi ? »

La nécromancienne s’assit à son chevet, puis sortit avec délicatesse de son sac une gourde pour se rafraichir la gorge. Cette demi drow daignerait-elle parler ? Nul doute que la curiosité devait tirailler les deux drows…
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Malaurie Mytheiril
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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeMer 28 Avr 2010 - 22:14

« Le Puy d’Elda… »

Malaurie frémit à l’évocation de ce nom. Rares étaient les fois où elle avait osé pénétrer dans ces lieux. A chaque fois, elle venait pour une simple mission pour sa famille, mais, par un sordide jeu du destin, elle se retrouvait dans des embrouilles pas possibles. Mais contrairement à toutes les autres fois, elle n’était pas dans la demeure séculaire des Drows de son plein gré. Le Puy d’Elda, elle évitait le plus possible d’avoir affaire à ses habitants. La bataille d’Alonna avait été un charnier sans nom et la magicienne avait du massacrer des Drows par dizaines avant d’être capturée par les enfants du Chaos. Etre à nouveau enfermée chez ses ennemis, ce n’était vraiment pas LA bonne situation. A la différence des Chaotiques, les Drows avaient dans leurs actes une pointe de sadisme en plus, ce qui n’était pas pour plaire à Malaurie. Torturée pendant des semaines par ces fanatiques, elle ne pensait pas survivre à une séance gratuite chez les Drows. Il faut le dire, Malaurie et les instruments de torture, ça faisait deux.

Où était son équipement ? Une arme, il lui fallait son arme ! Où était Mascarade ?

D’un geste instinctif, elle releva la couverture au niveau de son buste, poing fermé, prêt à lancer un sortilège de son invention, plutôt meurtrier. Réflexe de sécurité, vos ennemis vous soignant et vous mettant dans un lit ne sont pas pour autant animés des meilleures intentions à votre égard. Son regard se fit plus dur. Sa ravisseuse ne semblait pas être agressive. Malaurie fut quelque peu rassurée. Si les Drows avaient pris la peine de la soigner, c’était qu’ils n’avaient pas l’intention de la torturer. Mais qui pouvait savoir ce qui se passait dans leurs têtes dérangées ? Malaurie étant une bâtarde, son espérance de vie au Puy d’Elda était diminuée de moitié. Pourtant, à ce moment précis, elle se sentait incroyablement chanceuse. Chanceuse d’être en vie, mais inquiète pour la suite des évènements.

La magicienne détourna le regard, sans dire un mot. Son œil doré discerna avec précision les effluves nécrotiques émanant de la dénommée Rosa. Même sans magie, elle aurait pu les sentir tellement elles se faisaient présentes dans la pièce. Pourtant, cette émanation n’était pas repoussante aux yeux de Malaurie. Le péquin lambda se serait automatiquement sentit mal. Habituée à vivre au travers de la manipulation des flux magiques, notre magicienne se sentait juste mal à l’aise en la compagnie de la Drow. Mal aise compréhensible, vu sa situation.

Les énergies nécromantiques se condensaient autour de Rosa, comme un enfant dans les jupes de sa mère. D’ordinaire, ces flux ne s’attachaient pas si intensément à leurs manipulateurs. Ils restaient aux alentours, toujours à l’affut de l’appel de leur conjurateur. Sur Rosa, ces flux semblaient former une armure de pois noirâtre, agglutinée sur l’épiderme sombre de Rosa. Prudence est mère de Sûreté, autant ne pas faire de faux-pas. Malaurie n’avait absolument pas envie de finir en zombie stupide après sa mort.

Une autre évidence s’imposait. Si Malaurie était capable de voir une aura aussi imposante, ladite détentrice de l’aura était forcément au courant des dons arcaniques de la thaumaturge. Elle était grillée dès le départ. Autre évidence, son sang. Elle était une bâtarde, à peine mieux considérée qu’une esclave des niveaux inférieurs. Dans ce milieu hostile, si par bonheur elle parvenait à s’enfuir, elle serait vite capturée. Un frisson glacé parcourut l’échine de Malaurie. Les images des pires des supplices vinrent se greffer à son esprit.

Malaurie baissa sa garde. Si combat il y avait, elle était morte. Son potentiel adversaire était en pleine forme, et elle, à peine remise de ses blessures. Aucune échappatoire. Autant jouer le jeu, se calmer et penser positif. Tout allait bien, elle était vivante.

« Hum…je vais bien… »

Elle marqua une pause. Son bras perfusé était encore un peu engourdi.

« Vous pouvez m’appeler Malaurie. Je réponds au nom de la famille Mytheiril, d’Havresort. Serai-ce trop vous demander de savoir pourquoi vous m’avez sauvé et surtout, ce que vous m’avez perfusé au coude ? »

Malaurie était de nature prudente. Elle n’aimait déjà pas beaucoup les médecins, les médecins drows encore moins et ne parlons même pas des médecins drows et nécromanciens. Elle avait du perdre énormément de sang pour que Rosa décide de lui faire une perfusion. Restait à savoir si elle n’avait pas ajouté quelque chose avec, genre une drogue, ou pire encore.

Son bras était encore endolori. La zone autour de la piqure était bien noire, comme si elle avait un hématome ou une infection. Elle toucha du pouce la zone sensible. Rien, pas de douleur. Pas de raidissement de l’articulation…Etrange, mais peut être normal après tout ! Les demis-drow guérissaient plus vite que les humains, mais les traces restaient encore même la blessure guérie. Malaurie ne s’inquiéta pas plus que ça. Ne pouvant retirer ses bandages sans risquer d’aggraver ses blessures et voir l’état lamentable de son corps, la magicienne décida de s’en remettre au temps, espérant que cette marque disparaitrait d’elle-même. Après tout, ce n’était qu’un petit hématome ! Non ?

« Pourrai-je savoir ce que vous comptez faire de moi ? »
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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeSam 1 Mai 2010 - 15:32

Elle parlait, l’usage de sa langue ne s’était pas égaré. Les expériences avaient la fâcheuse tendance à les terrifier à un point de mutisme absolu. Celle ci ne semblait pas rongée par la peur. Celle ci connaissait l’usure des souvenirs de la torture. Ah une adorable petite demi drow, plutôt que de supplier la grâce, la pitié ou même l’achèvement, elle se tenait prête à se défendre. La nécromancienne n’attendait nul remerciement à l’égard de ce curieux spécimen. Elle avait supposé par ailleurs que la petite souris morde. L’observatrice s’était sans hésitation glissée dans cet huis clos. Ses esclaves pensèrent à une autre folie dangereuse qui équivalait à tendre le cou à un bourreau furieux mais la Phord’Ur cachait des chaînes plus cruelles qu’une simple cellule. Le regard de la drow même si ses yeux restaient généralement fermés, se portaient sur l’ensemble du corps de la magicienne. Son état d’exténuation excluait tout usage de la magie. Pourtant Rosa savait qu’elle n’était pas au bout de ses surprises avec cette femme. Après tout elle aurait bien pu lui cracher au visage et tenter de l’assommer, pourtant ce fut le choix de tenir la conversation. Espérait elle un traitement de faveur en coopérant ou son esprit se dévoilait-il aussi embrumé que celui de la nécromancienne ? Que de questions taraudait l’esprit de la cruelle drow ! Cependant elle n’était pas la seule car la souris analysait son observatrice. Que pouvait on deviner d’une sorcière en robe noire ?

Rosa pensa à ses liens avec la nécromancie, il ne servait à rien de les dissimuler, cela ferait guise d’une couleur vive annonçant que l’araignée était venimeuse. Il serait regrettable d’avoir déjà à réanimer son cadavre et que la souris se montrerait stupide à vouloir combattre pour sa liberté. Des hypothèses à écarter pour le moment, cette Malaurie qui accorda poliment son prénom, semblait beaucoup plus sage que ses autres sujets d’expérience. Crainte et fierté, quel bel animal elle avait là. La demi-drow ne sombrait pas dans le désespoir, formulait des réponses courtoises et réfléchies et gardait une certaine méfiance. Ses sens repérèrent la transfusion, une technique très rare et peu pratiquée mais Malaurie savait de quoi il retournait. La souris s’impatientait-elle ? Des questions en perspective ! Il fallait y répondre cela semblait si amusant :


« Vous étiez au cimetière vous vous souvenez ? Non pas pour attendre la mort mais plutôt pour la cueillir. Vous vous attaquez à de curieuses créatures pour une alchimiste. Il faudrait que vous me dites un jour ce que vous comptiez faire avec ce genre d’ingrédient… Quant à votre sauvetage… Je ne vais pas vous cacher mon intérêt avec une énormité qui serait que j’apprécie aider autrui. Votre potentiel magique m’a interloquée j’ai donc décidé qu’une telle occasion ne se gâchait pas et qu’il fallait que je vous glisse sur ma toile. »

Après ces quelques subtils mots, Rosa songea s’il fallait lui en dire plus sur sa perfusion. Cela risquerait de bouleverser son comportement, d’accélérer les effets de l’expérience sur son mental voir de ruiner le sujet. De plus une mage de ce niveau avait le moyens de se détruire pour échapper à un sort aussi néfaste. Mais elle était si amusante à vouloir savoir et à poser des questions. Pourquoi ne pas jouer sur sa première carte ? Une bonne réponse ne pouvait elle pas laisser sa place à une mauvaise ? Cela faisait parti d’un nouveau jeu dont Malaurie se devait de participer :

« Vos blessures étaient importantes, plusieurs hémorragies externes et internes ; il faut dire que votre monstre se montrait furieux pendant son immolation à un tel point que vous lui avait servi de défouloir et quel défouloir ! Vous avez simplement eu la chance que je sache manier le sang de façon à vous sauver d’une regrettable mort. Mes sujets m’intéressent autant vivants que morts mais pour ce cas précis, ça sera en vie. »

Peut être une réponse suffisante, mais Malaurie risquerait de s’en contenter car la nécromancienne aime réponde aux questions mais pas se répéter. La souris posa la question essentielle pour un prisonnier : Quel serait son sort maintenant ? La veuve noire n’allait pas la manger du moins pas tout de suite si elle se montrait décevante. Le tour des questions semblait à la nécromancienne :

« Comme je vous l’ai dit, vous m’intriguez. Je n’ai jusqu’à ce jour pas vraiment eu l’occasion d’avoir des mages pour mes recherches. Ensuite vous sortez de l’ordinaire des sorciers que j’ai l’habitude de voir et puis vous répondez à mes questions. Votre avenir n’est donc pas encore condamné. Pour l’heure, parlons… Vous avez le droit de poser des questions si vous répondez aux miennes. Quelle sorte de magie pratiquez vous ? D’où venez vous et quel fut votre parent humain ? »

Un ton interrogatoire certes qui trahissait sa volonté de poursuivre son expérience mais au moins elle épargna à son invité le petit carnet pour prendre des notes. La drow lui proposa de quoi boire histoire qu’elle ne perde pas son envie de converser.


« Tenez ce n’est pas mauvais pour l’esprit, ce breuvage est une gorgée de sérénité dans un monde chaotique, drôle d’image je vous l’avoue. Quant à votre destin, il est entre vos mains. Ne cherchez pas à savoir ce que je cherche, notre entretien peut vous être bénéfique. A votre avis… Qu’est ce qui pourrait vous sauver dans ce genre de situation ? Quel choix vous permettrait de regagner vos désirs ou votre liberté ? »
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Malaurie Mytheiril
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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeDim 2 Mai 2010 - 22:13

Malaurie refusa le breuvage. Elle n’avait pas vraiment soif et la méfiance était de mise. Un sujet d’expériences avait dit Rosa, mais quel genre d’expériences ? La nécromancienne drow n’avait pas du se gêner pour effectuer ses expérimentations durant son sommeil. Restait maintenant à savoir ce qu’elle avait réussi à lui faire. L’abomination du cimetière l’avait placée dans un état assez critique pour qu’elle ait besoin d’une transfusion. Et manque de chance, une nécromancienne drow venait de la sauver de la mort. Etre sauvée de la mort, oui, être sauvée par une arcaniste nécrotique, non.

Un frisson glacé parcourut la thaumaturge. Sa situation était plus critique qu’à Abyssea. Pas de souffrances physiques, mais une menace bien plus insidieuse que les simples scarifications tracées par les mains expertes de ses bourreaux. Quand elle était enchaînée dans la cité chaotique, Malaurie savait exactement à quoi s’attendre. Privée de magie, enfermée à double tour dans une cage dorée, elle dépérissait lentement. Ici, c’était différent. Son tortionnaire était parfaitement identifié, mais impossible de savoir quel sévices celui-ci pouvait lui faire.

Toujours sous la couverture en soie, la magicienne se massa la main gauche pour tuer le temps. Rosa allait-elle la laisser recouvrer ses forces ? Si oui, la nécromancienne s’exposait à de grands risques. A la première occasion, Malaurie trouverait une ombre et la cernerait avec son sang pour en extraire une invocation. Conjuration, une des techniques maîtrisées par la thaumaturge. Que Rosa lui laisse une ombre, et elle déchainerait les enfers dans cette petite pièce.

Toutefois, la nécromancienne ne semblait pas inquiète. Etait-elle trop sûre d’elle ou possédait-elle d’autres moyens de coercition que la fatigue physique d’une magicienne ? Malaurie joignit les deux mains et continua d’écouter les divers compliments qu’on lui faisait. Elle n’y était pas insensible, bien au contraire. Cela flattait son ego, ça l’inquiétait aussi. Car après tout, qui pouvait être fier d’être un « superbe sujet d’expériences pour nécromancienne maboul » ? Encore une fois, elle avait forcé la bonne fortune à lui accorder un répit avant la mort, mais était tombée dans les griffes d’un de ses pairs.

Une fois le speech de Rosa terminé, Malaurie attaqua les réponses. Elle n’aimait vraiment pas le ton que prenait sa tortionnaire. Elle se devait pourtant de répondre. Répondre à son interrogatoire pour trouver des réponses à ses propres questions. L’idée valait le coup d’être tentée. Elle sourit.

« Ma vie ne tient donc qu’à un fil entre vos mains donc ? Parfait, moi qui pensais que ma situation était désespérée, je suis ravie de voir que ce n’est pas le cas. Vous savez parfaitement que je peux mettre fin à mes jours si j’ai accès à la magie, donc mieux vaut que nous entretenions de bons rapports. »

Malaurie prit une inspiration. Elle tentait de la jouer réglo et plutôt sûre d’elle. Si elle ne s’imposait pas dans la conversation, la magicienne allait se faire dévorer toute crue. Son corps tout entier fut pris de picotements désagréables. Ca ne dura pas plus de quelques secondes. Elle ne s’en inquiéta pas, son corps guérissait non ?

« Ma magie est celle des enchantements et des équations. A l’image des runes naines, ma magie est composée de myriades de runes magiques qui s’assemblent en une entité complexe qui forme la base de mes sorts. C’est à la fois de l’intuition dans la composition des équations et de la rigueur dans la maîtrise des énergies. Je suis peut être moins rapide que d’autres sorciers, mais mes sortilèges sont plus performants et ont une grande stabilité. Les enchantements protecteurs sont ma spécialité.»

Malaure omit volontairement les autres domaines magiques auxquels elle avait accès à savoir la conjuration. Elle ne mentionna pas la nécromancie. La magicienne y avait déjà touché, mais elle n’avait jamais véritablement aimé, bien que son héritage drow la prédispose parfaitement au rôle de nécromancienne. Dans ce domaine, sa sœur Alicia était une véritable reine. Malheureusement, elle n’avait jamais pris le temps de passer plus de temps avec elle. Malaurie avait suivi les voies de Céline et de Sélène Mytheiril et non celle d’Eris. Bref, des histoires de famille, encore une fois. De toute manière, la nécromancienne verrait automatiquement les résidus nécrotiques qui embaumaient très légèrement l’âme de Malaurie. Quiconque touchait à la manipulation des arcanes nécrotiques était marqué à vie.

Malaurie continua à répondre à Rosa.

« Je viens d’Havresort, le domaine de ma famille, quelque part entre les royaumes nains et celui des humains. Il n’y a rien de plus à savoir sur cet endroit vu que seuls les membres de ma famille connaissent les chemins sûrs pour y accéder. Quant à mes parents, je ne les ai jamais connus. J’ai été élevée par la matriarche de la famille Mytheiril. Je sais simplement que mes parents biologiques venaient du Puy. Ils sont sûrement morts depuis. Ils ne manqueront à personne. »

La magicienne se décida enfin à poser ses propres questions.

« J’ai répondu à vos interrogations je pense. J’aurai aimé savoir quels genres de recherches vous menez. Que m’avez-vous transfusé comme sang ? Quelle place occupez-vous dans la hiérarchie du Puy ? »

Trois questions, trois réponses. Trois nouvelles questions…trois nouvelles réponses ?
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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeLun 3 Mai 2010 - 19:56

La Thaumaturge montrait les crocs ! Malgré sa captivité elle voulait garder un semblant de défense contre son discret bourreau. La demi drow menaçait de détruire son enveloppe corporelle en cas de mauvaise conversation, il fallait donc en trouver un qui rassure cette petite souris apeurée . Les doutes de Rosa furent alors fondés, malgré ce terrible combat contre l’adorable aberration, Malaurie pouvait encore manipuler sa magie outre ses blessures. La nécromancienne se contenta de sourire faiblement puis écouta attentivement la réponse de son invitée. Une enchanteresse ! Voilà qui avait de quoi surprendre le commun des immortels mais l’obscure drow savait que son petit sujet regorgeait de folles et délicieuses surprises. Beaucoup plus alléchantes que les tensions politiques qui peuvent parfois avoir lieu au sein du C’nros, la nécromancienne était ainsi. Elle préférait largement la connaissance à la puissance politique et la drow échangerait sans hésiter une conspiration contre une discussion avec un vieux mage millénaire. Néanmoins, Malaurie avait-elle dit tout ses petits secrets ? L’intuition de la nécromancienne en doutait fort. Plusieurs traces magiques semblaient imprégnées en la magicienne, Rosa sentait même un soupçon de nécromancie. Curieux, curieux ! Cette mage voulait toucher à tout apparemment, l’étrangeté du personnage n’en fit que croître. La veuve noire se caressa délicatement le menton d’un doigt, une histoire très intrigante. La famille de Malaurie se montrait comme de redoutables sorciers mais sans réputation malgré leurs talents, les « havresorts » voilà un nom original. Peut être n’était ce qu’une bande d’ascètes qui ne savaient même pas pratiquer la sorcellerie après tout. Cependant le nom valait la peine d’être retenu… La sorcière ténébreuse finit sa gourde, la petite souris refusait de boire ! Vilaine petite souris. Elle venait de profondément blesser son hôte ! Une si bonne mixture… Rien de bien mauvais après tout. Du thé. Une boisson improbable au Puy mais la nécromancienne appréciait ses vertus. Peut être que lorsque nous sommes faits prisonniers, nous refusons de boire ce qui apaise pour voir la vérité en face ? C’était une hypothèse. ..

Des questions ! Encore des questions ! L’esprit de la nécromancienne s’embrouillait. Fallait-il en finir là ? Maintenant ? Tout de suite ! Non ça semblait être une règle du jeu, Rosa se devait te tenir ses règles. Ses recherches ne regardaient qu’elle, ses papiers et ses sujets… Morts ou mourants… Malaurie avait des chances de s’en sortir et la petite souris irait couiner partout ce qu’elle aurait retenu… Une perspective effrayante ! Un talon pour écraser la queue et l’immobiliser puis l’autre pour rependre sa sale petite cervelle à cette peste ! Vilaine curieuse ! Lui ouvrir les entrailles pour savoir toutes ses chaudes cachotteries, crever ses yeux rieurs et râleurs et retirer ses dents une par une avec une pince grinçante !


« Je vois… Mes recherches sont portées sur la chair, une matière follement intéressante pour une nécromancienne vous en conviendrez. Si fragile et si tenace, Si belle et si futile. Je compare donc mes recherches sur le corps avec ou sans la magie. Mais je n’oserai m’étendre sur le sujet, de peur de vous donner des hypothèses encore non fondées voir fausses… Quant à votre sang…. Vous avez de la chance, je ne disposais pas d’esclave humain sous la main. Alors… Vous avez eu le droit à une petite réserve de sang drow, une petite chance non ? »

Rosa réfléchit un instant. La dernière question fut très impertinente. Une interrogation politique, une véritable déception. Phord’Ur, c’est tout ce qu’elle semblait être. Une simple conseillère pour un autre officier du C’nros, le Ditronw Da’re… Quoi de moins important ? La nécromancienne ne disposait que d’un rôle mineur même si elle faisait tout son possible pour le mener à bien. Entraînements, cours et opération en territoire ennemi… Mauvais souvenirs…

« Je suis Phord’Ur du C’nros. C’est un ordre de mages combattants pour l’armée du Puy, évitez de m’appeler comme un militaire je le prendrai assez mal, ma fonction quant à elle se limite à conseillère pour mes supérieurs, je serai la première gradée à me retrouver sur le champs de bataille si la présence du C’nros se trouverait nécessaire. »

Une description dont on pouvait être fier tant elle semblait être récitée. Futilité… Vanité des titres… Il fallait être stupide pour ramper avec un tel désir. Cela ne rendait que les imbéciles heureux et les incompétents fiers… Xsa’us Rosa étranglait pour moins que ça. Une question très irritante.

« Dites moi ma chère ? Avez vous déjà pratiqué les arts de la chair morte ? Avez vous déjà ressenti ce terrifiant pouvoir ? Ne me faites pas croire que vous vous contentez de magie défensive. Nous disposons chacune de nos petits secrets et ma curiosité reste intraitable. Que me cachez vous d’autre ? Votre aura m’est tellement appétissante… »

La faim dévorante de la veuve noire s’éveillait-elle ?
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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeMer 5 Mai 2010 - 19:01

Malaurie retint un nouveau frisson glacé.

« Du sang drow…….j’imagine que vous voulez tester les réactions de mon corps face à cela… »

La magicienne avait déjà une vague idée de ce qui allait lui arriver maintenant que le mystère de la perfusion était levé. Le sang drow était agressif, une véritable infection virale pour quiconque ne portait pas en lui du sang drow. Malaurie avait déjà vu ce genre de choses lorsqu’elle étudiait dans la bibliothèque de Diantra. Des médecins envoyés sur le champ de bataille s’étaient retrouvés dans ce cas de figure : transfuser le sang des Drows décédés sur des patients souffrant d’hémorragies. Les résultats avaient été catastrophiques. Seuls les demi-elfes avaient survécu, laissés au bord de la folie. Malaurie n’était pas une inculte, elle savait parfaitement que le sang drow que ses géniteurs lui avait laissé faisait office de protection, temporaire certes, mais une protection quand même. Restait à savoir combien de temps il lui restait avant de voir les premiers effets de cette perfusion funeste. D’ailleurs, de quand datait cette perfusion ? La magicienne en était réduite aux conjectures les plus floues.

Ce qu’elle pensait être un hématome se révélait bien plus inquiétant à la lumière de ces évènements. Ce détail n’avait pas du échapper à sa tortionnaire qui devait s’en délecter. Réduite à des hypothèses, Malaurie ne pouvait plus qu’attendre. Prise au piège dans ce jeu qu’elle ne maîtrisait pas, Malaurie était devenue le jouet d’un drame aux allures de tragédie.

Le rang de Rosa n’était donc pas celui auquel s’attendait Malaurie. Au vu de la propension de la nécromancienne à réunir les énergies nécrotiques autour de sa personne, elle aurait misé sur un rang plus haut que celui de garde-chiourme et de « premier collecteur de cadavres » sur un terrain parsemé de corps pourrissants ou fraichement tués. Conseillère pour ses supérieurs ? Depuis quand des généraux écoutaient-ils leurs sous-fifres ? Plutôt une bonne planque pour ramasser les macabées et avoir des esclaves prêts à servir de cobayes.

« Le C’nros…jamais entendu parler. J’ai pourtant du affronter l’un des vôtres à la bataille d’Alonna si mes souvenirs sont exacts. Si cette sorcière est encore vivante, je me ferai un plaisir de la mettre en pièce. Qui dirigeait l’assaut sur la grande porte ? »

Cette personne n’était autre qu’Y’Sha, mais ça, Malaurie ne le savait absolument pas. De derrière la porte principale d’Alonna, on ne voyait pas vraiment qui nous tirait dessus. La magicienne avait réussi à déjouer les plans de la sorcière visant à enfoncer les portes par magie. Malheureusement, elle n’avait pu avoir l’occasion de la voir réduite en charpie par ses projectiles magiques. En revanche, la thaumaturge aurait pu reconnaître son aura entre mille. La sorcière tant haïe devait forcément se trouver au Puy. De plus, elle devait certainement faire partie du C’nros. Mais trêves de suppositions !

Quand Rosa évoqua la pratique des arts de la mort-vivance, Malaurie ne s’étonna même pas. Même si elle n’avait que peu touché à ce domaine, elle en connaissait déjà quelques subtilités. Les énergies nécrotiques, même diffuses, s’accrochaient parfois à la magicienne, lui rappelant que quoiqu’elle fasse, elle avait un jour essayé de jouer avec la mort. La thaumaturge ne voyait pas ça comme une tare. La nécromancie était une discipline magique comme les autres. Force était de constater que malgré tout, les arcanistes de cette école se plaisaient plus dans la corruption de la vie et les manipulations des chairs mortes plutôt que d’utiliser ces dons à des fins plus louables. Mais qu’importe, la magie ne s’embarrasse pas des règles morales ni de l’éthique. C’est le manipulateur qui décide de ce qu’il va en faire. C’est à lui que revient le cas de conscience. Malaurie avait l’esprit particulièrement tranquille. Utiliser la nécromancie ne lui procurait aucune joie particulière. Elle préférait sincèrement le doux chant des équations vibrant en harmonie dans l’enchantement d’un artefact que les râles d’agonie des âmes suppliciées que l’on torture ou des chairs mortes que l’on anime. La nécromancie avait des règles que Malaurie savait apprécier, avec ses possibilités d’enchâssement d’une âme dans un objet, mais franchement, elle avait déjà le domaine de la conjuration appliquée à la création d’armes et d’objets magiques à expérimenter.

« Qui n’a jamais étudié la nécromancie ? Vous avez constaté que j’y ai touché, mais qu’importe, ça ne fait pas de moi une tisseuse de mort pour autant. Il y a des aspects attrayants certes, cependant, les choses mortes, j’en fais des composantes, pas des serviteurs, et encore moins des sujets d’expériences. Je préfère m’en tenir aux objets inanimés ou aux personnes en bonne santé lorsque j’use de ma magie. Et puis, qui vous dit que ma magie est essentiellement défensive ? Vous seriez surprise de voir comme mes sortilèges sont efficaces en combat. Mais personnellement je préfère en rester aux études et non à la bataille. »

Malaurie n’aimait pas qu’on lui fasse miroiter des promesses de puissance. Matador Krondor avait autrefois essayé et ça avait très mal fini pour lui. La rumeur disait que c’était l’intendant de Diantra, Aranel d’Actellys, qui, pour gagner les faveurs de Trystan, avait trahi le révolutionnaire. La connaissance apporte le pouvoir. Mais la magicienne préférait faire des expériences elle-même, tester, retourner, modifier, étirer, compresser, brûler, glacer, … La puissance pour acquérir un ascendant sur les autres ? Très peu pour elle. Sauf quand il s’agit de pourrir une sorcière drow en mal de sensation…mais ça c’est personnel.

Dans le cadre de la magie, Malaurie était partisane de l’expérience. L’idée que Rosa teste le sang des Drows était donc à même de lui plaire, si elle n’avait pas été la cobaye…

« Quelle est la suite des évènements ? »
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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeVen 7 Mai 2010 - 19:51

« Le sang drow... Oh ! Vraiment ? Vous pensez que je vous ai fait un précieux don du sang de notre race pour voir comment votre organisme réagirait ? Possible oui, enfin ne vous inquiétez pas, je suis sure que vous savez les effets de ce fluide corrompu et qu’il n’y a rien de …vraiment mortel. Après tout si vous faisiez une réaction inattendue, cela serait le bienvenue ! Oui, il faut croire qu’un don désintéressé ne peut exister au Puy. »

Ses paroles résonnaient d’une voix véridique. La solidarité sincère ne pouvait exister dans un lieu aussi affame. Seuls les esclaves semblaient s’entraider sans hésiter mais ce n’était là qu’une nécessitée. Les liens entre serviteurs n’existaient que par utilité rejoignant l’idée de survie individualiste. Chez les drows, un amour platonique serait vu comme une folie dangereuse. Le chacun pour soi devait être la philosophie la plus courante mais fort heureusement, l’ordre permettait d’éviter l’anarchie d’un peuple soumis à l’envie dévorante. Ce fut l’ordre qui empêcha Rosa de quitter sa race ou de simplement se jeter sans réflexion dans la faille. Comme si la vie ne pouvait tenir qu’à un fil, une vanité , une futilité incompréhensible, une idée que beaucoup de pessimistes ou de réalistes adhérer sans se poser de question. Même chez les immortels, l’existence apparaissait comme une absurdité sans nom en plus du cadeau empoisonné qu’est la vie éternelle, un concept qui existe autant que la liberté, des illusions… Des incertitudes, des stupides concepts d’êtres sensibles…

Pour en revenir au sang, Rosa se mit à fouiller son manteau. La remarque apeurée de la petite souris fit craquer la nécromancienne. Cette dernière céda à l’envie de prendre des notes. De petites esquisses réalisées à la va vite, Elle voulait absolument immortaliser ce visage inquiet qui venait de découvrir son funeste sort. Ses paroles et ses émotions, rien ne devait lui échapper. Alors que son sujet se mit alors à réfléchir au sujet du C’Nros, d’une oreille distraite, La Phord’Ur arracha les bandages placés à l’endroit de la perfusion, un geste vif et sec restait à savoir si elle tiendrait le choc. Un vilain pansement pour une vilaine blessure. La couleur de la plaie n’indiquait pas une infection mais une réaction assez virulente. Rosa reposa ses yeux ensuite sur le visage de Malaurie. Son corps risquait de sentir la corruption dans son intégralité d’ici quelques minutes. Un fin sourire s’afficha sur les lèvres de la nécromancienne, un plaisir morbide ou simplement une satisfaction d’un travail grandement mené ? La magicienne prisonnière allait sans aucun doute survivre au sang néanmoins le plus intéressant restait à venir…

« La bataille d’Alonna ? Vous avez de la chance que je ne sois pas patriote sinon je vous aurai déjà étranglé pour la tournure de la conversation. Hm une jolie plaie que nous avons là ! Les stupides emplis de préjugés sur les demi drows ont tort, vous restez malgré votre parent humain, une race aussi endurante que la notre ! Je vous félicite de votre bienveillante coopération … »

La nécromancienne , c'était certain, évitait le sujet. Cela semblait être un simple mécanisme, la petite souris chatouillait la veuve noire là où son appétit se montrait furieuse. Une chose curieuse arriva, les paroles de Xsa’Us Rosa telles des signes furent interprétés d’une étrange façon. Maulaurie crut qu’en lui posant simplement la question du sentiment lié à la nécromancie, la sorcière lui offrait ses services en tant que professeur. Cela se dévoilait presqu’insultant, incohérent même. Le bourreau enseignerait-il au condamné avant la sentence ? Plus Rosa pensait à cette idée, plus elle la trouvait intrigante. Les sources d’espoir provenaient rarement de la veuve noir quoiqu’il en soit, Malaurie faisait un éloge de sa magie. La petite souris montrait les dents apparemment. Fallait il désormais faire preuve d’intimidation ? Passer à la torture comme la drow chérissait tant ? Un si beau visage, ce serait dommage de ne pas le mutiler par ci par là. Une petite coupure sur la joue, sectionner le nez, manger un œil, arracher un œil de peau. Cette peau si appétissante, vraiment cette petite souris avait de la chance malgré un teint si répugné par les autres. Rosa appréciait ce blanc, illusion de pureté pour de la chair nauséabonde. Il y avait une odeur de fer et de sang dans l’air mais Rosa ne la trouvait nulle part.

« La suite ? La suite ! Vous êtes pressée ? Attendez déjà que l’expérience se poursuit, les effets vont se faire sentir d’un instant à l’autre. Sans quoi, je devrai vous laisser … Ou m’amuser avec vous. Je dois vous admettre que l’idée est alléchante néanmoins vous restez un sujet d’expérience. Il est préférable que je n’agisse pas sur votre métabolisme. Je peux peut être vous accorder encore un peu de mon précieux temps. Un temps éternel c’est idiot. J’ai des siècles devant moi, le temps peut attendre. Je partirai plus tard si vous avez d’autre question amusante à répondre… Plus tard ou maintenant à vous de choisir. Je pourrai même vous libérer par pure caprice … Ou abandonner mes expériences ce qui équivaudrait à une mort lente et distrayante… Que de choix pour mon esprit vous devriez m’aider, c’est de votre cas dont il est question après tout…»
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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeLun 24 Mai 2010 - 21:10

La sensation du bandage se décollant de la peau procura à la magicienne une expérience désagréable, pareille à celle des sangsues des marais, la texture spongieuse en moins. La zone autour de la perfusion était bien noire, comme si on avait repeint sa peau. Malaurie passa son doigt sur son épiderme mais ne sentit que la douleur diffuse de la plaie à peine cicatrisée. Au-delà de la blessure, la douleur n’existait plus.

Seul restait le contact de son index, puis de son majeur, sur sa peau. Cette dernière lui sembla bien plus douce au toucher que le reste de son bras. Elle resta pensive, une peur sourde grondant dans les tréfonds de son esprit. L’évidence était sous ses yeux, mais elle refusait de la voir. Magicienne dans le déni de l’horrible affliction à laquelle la nécromancienne l’avait condamné pour une « simple expérience »…

« Une bienveillante coopération… On ne peut pas dire que j’avais vraiment le choix… Entre ça et la mort, autant jouer à votre petit jeu morbide pendant que ça vous amuse. Au moins l’une d’entre nous rigolera bien. Mais n’oubliez pas qu’à la première faiblesse, je ne vous raterai pas Rosa. Non pas que je sois pressée bien au contraire. S’il y a bien une chose que j’ai retenu de mon enfermement à Abyssea c’est bien la patience. Je veillerai à vous faire recevoir le même genre de traitement que vous me prodiguez.»

Malaurie sourit hypocritement.

« D’ici là, restons en bons termes vous et moi »

La magicienne laissa retomber sa main gauche sur le lit, ses doigts agrippant la couverture. L’accès à sa magie était toujours impossible. Peine perdue, faux espoirs. Elle ne pouvait compter que sur elle-même encore une fois. Elle souleva la couverture et découvrit son corps couvert de bandages. Ses blessures s’étaient-elles cicatrisées ? La nécromancienne l’observait toujours. Son regard lui faisait froid dans le dos. A elle seule, elle était plus effrayante qu’une aberration tapie dans les ombres. Pourtant, quelque chose lui plaisait dans l’apparence de sa tortionnaire, une malfaisance délicate qui d’ordinaire l’aurait révulsée. Mais allez savoir pourquoi, Malaurie sentait une attirance particulière pour cet être drapé d’énergies nécrotiques.

La magicienne reprit ses esprits, secoua la tête puis se reconcentra sur son corps. Les bandages étaient maculés de sang, mais n’étaient pas imbibés comme des éponges. Une bonne chose ? Les plaies devaient avoir cicatrisées. Malaurie régénérait plutôt vite, en raison de son héritage drow. L’ajout de sang drow en grande quantité devait avoir accéléré le processus de guérison. C’était quasiment une certitude.

La magicienne replia ses jambes pour se mettre en position fœtale, puis les déplia à nouveau pour les faire sortir du lit. Ses pieds touchèrent le sol carrelé, mais ne ressentirent pas le froid que la thaumaturge espérait. Le sol était tiède, agréable tout compte fait. Le froid avait cependant la particularité de la revigorer.

« Hum… »

Pas d’autres paroles, juste l’expression boudeuse de son visage. Elle n’aimait pas être observée ainsi, tel un animal de foire. Son index repassa sur la tâche noire de la perfusion. Il lui sembla que la tâche avait grossi depuis son réveil. Au vu des révélations de la nécromancienne, cela ne l’étonna guère. Une infection ? Non, c’était pire que ça, mais le pire en question allait arriver dans pas longtemps.

Malaurie sentit des picotements au niveau de ses pieds. Une sensation désagréable qu’elle avait ressenti quelques minutes plus tôt. Ces chatouillis se répandirent rapidement dans ses jambes, devenant non plus désagréables, mais douloureux. Comme si un chirurgien invisible piquait l’intégralité de sa peau avec une multitude d’aiguilles. Elle agrippa le tissu qui enveloppait ses jambes et pressa vainement dessus, espérant contenir cette vague douloureuse. Bientôt, ce fut au tour de son bassin, puis de ses hanches. La sensation remonta le long de ses doigts puis de ses bras. Finalement, ce fut tout son corps qui fut envahi.

La douleur ne cessa pas. Si les piqures s’appliquaient à sa chair, une douleur plus grande se fit sentir au niveau de ses os, notamment ceux du bassin et des jambes. Elle crut un instant se faire pétrir par un boulanger. Une véritable pelote d’épingles mélangée à de la pâte à pain. Son corps endolori ne supportait plus ce traitement, si bien qu’à plusieurs reprises, Malaurie faillit s’évanouir. Sa main droite s’accrocha au rebord du lit. Elle crut un instant arracher une partie du bois tellement sa prise était serrée.

« J’ai…J’ai mal !!! Arrêtez ça !!! Arrêtez ça !!! »

Les ombres dansaient autour de Rosa, qui restait de marbre face à aux souffrances de sa proie. Un peu de compassion tout de même pour une pauvre magicienne ?! Même pas en rêve, la nécromancienne semblait au contraire ravie de voir que son expérience fonctionnait à merveille.

Les sens de Malaurie se brouillaient. Il lui sembla que son sang bouillait en elle. Elle avait chaud, trop chaud. Mais avec ses maigres forces, elle ne pouvait que subir cette affliction. Prise de convulsions, elle faillit tomber du lit plusieurs fois.

Finalement, la douleur s’estompa. Les aiguilles invisibles se retirèrent du corps de la magicienne, la laissant haletante, épuisée, lessivée. Il lui sembla que sa vision revenait. Ses sens reprenaient peu à peu le dessus et Malaurie rouvrit les yeux, pour les écarquiller de terreur !

« AAAAAAH MAIS C’EST QUOI CE DELIRE !!!!???? »

Son cri se répercuta dans les couloirs et fit tinter le cristal qui se trouvait dans la pièce. La thaumaturge pinça son bras droit pour vérifier si tout était bien réel. Celui-ci était devenu complètement noir ébène, à l’image du teint de Rosa. Du point de sa perfusion jusqu’au bout de son avant-bras, atteignant même sa main, sa peau était noire comme celle des Drows. Seuls ses ongles semblaient de nacre et marquaient de façon symbolique ce qu’il restait de l’ancienne couleur de peau de Malaurie.

Cette dernière paniqua totalement. Ne sachant pas quoi faire, elle se mit en tête de défaire ses bandages pour vérifier l’étendue des dégâts. Ses doigts cherchèrent le premier nœud de ses bandages, au niveau de ses pieds. Ils arrachèrent prestement les attaches et laissèrent à nu les pieds de Malaurie, eux-aussi noirs. Les bandages de ses jambes révélèrent aussi une peau noire comme la nuit, lisse au toucher. La métamorphose s’arrêtait au niveau de son nombril vraisemblablement. Ses bras, ses jambes et son bassin étaient touchés. Un contact avec ses hanches lui permit de constater que celles-ci avaient pris du volume, à l’instar des femmes drows, aux formes bien marquées. Pas de doutes, le sang drow la transformait en une elfe noire. Si les blessures avaient disparu, sa peau était irrémédiablement marquée.

Elle passa une main sur son visage, une mèche argentée lui tombant sur les yeux la gênant. Sa chevelure semblait un peu plus longue que d’habitude et se teintait de mèches argentées. Tout n’était plus qu’une question de temps avant qu’elle ne se transforme totalement. Pourvu que ce ne soient que des changements physiques. N’y avait-il pas une grande glace dans cette pièce, qu’elle puisse constater ?

La magicienne ravala les larmes qui lui montaient aux yeux. Que pouvait-elle faire sinon se livrer au jeu pervers de la nécromancienne ? Elle leva vers elle son regard perçant, montrant ses bras et ses jambes, tentant de conserver sa dignité.

« J’espère que vous êtes satisfaite !? »
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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeMar 25 Mai 2010 - 7:32

« Que de cruel venin vous m’adressez. Je ne m’amuse pas dans mes recherches et je ne veux pas tirer satisfaction de votre situation. Pensez vous que je vais éclater d’un rire dément alors qu’un éclair retentit dehors ? Vous cherchez à vous venger ? Je ne peux pas ni ne veux vous en dissuader, c’est normal la rancœur et qui sait ? Peut être qu’un jour vous me subirez le même traitement, ce serait une voie particulièrement intéressant je ne doute pas . »

Malaurie gardait sa dignité et même sa fierté. La volonté d’une condamnée à subir comme peine les hasards des recherches, semblait lui apporter un certain charisme. Beaucoup de sujets s’emportaient en voyant leur bourreau si proche, ils l’insultaient, la maudissaient ou l’imploraient. La veuve noire ne se montrait toutefois ni susceptible, ni clémente. Que la demi drow soit dans un état favorable à une discussion presque courtoise, c’était une bonne chose à ses yeux. Si le sourire de la thaumaturge apparaissait faux, celui de la nécromancienne se donnait sincèrement. Un sourire maladroit mais véritable, Rosa appréciait le comportement de son sujet. Elle pouvait enfin songer à respirer un moment, oublier l’oppression de la société et de l’atmosphère du Puy. Dans cette petite salle close, à observer Malaurie, la jeune drow se sentait presque sereine. Toutefois il ne fallait pas lui montrer un visage calme ou rassurant, la nécromancienne restait la cruelle de cette pièce. Son regard silencieux gênait la magicienne, un simple frisson mais la sorcière pouvait lire dans la chair comme dans un livre universel. Elle descellait le moindre petit comportement suspect de ses chers patients or la petite souris blanche ne pouvait y échapper. Elle se comportait comme un minuscule et fragile être dont on pouvait facilement s’attacher. Même Rosa de son cœur noyé dans le marasme de son âme meurtrie, ne pouvait résister à un amusement faible mais inhabituel, qui se trahissait par la présence d’un rictus. Ce dernier ne semblait qu’un signe d’un sadisme fou sur le visage de sa tortionnaire.

Cette scène apaisante ne dura qu’un faible instant, les effets de la transfusion accélérèrent sans que Malaurie puisse s’y préparer. La douleur semblait terrible pour la frêle demi drow, insupportable même. Dignité et fierté furent toutes les deux ruinées par une constitution dépassée et une volonté écrasée par la faiblesse de la chair. Elle l’implorait, presque comme une fille à sa mère. Comme si en tombant, elle s’était éraflée le genoux et pleurait à sa mère protectrice. Où ses espoirs se rattachaient ? A une drow qui ne se sentait pas mal à l’aise à sa vue, qui ne laissait place à aucun remord dans son analyse. Qu’attendre de son bourreau lors du supplice ? Elle resta immobile. Rosa prit alors note, mit une échelle à cette douleur, nota la guérison rapide des plaies et ce changement de couleur. Surprenant vraiment, un changement physique aussi radical, même la nécromancienne ne s’y attendait pas. Le poison du sang drow générait généralement la mort et en ce cas précis, il métamorphosait son sujet. Était ce là l’œuvre du sang et des produits de Rosa ou de l’affinité magique de Malaurie ? Dans le premier cas, la Phord’Ur venait de trouver un moyen effroyable d’augmenter les effectifs et dans le deuxième cela rendait la souris plus intéressante encore.

Elle se mit à hurler, les apprentis qui passèrent non loin ne s’en étonnèrent pas. Quand on prenait le couloir où se trouvaient les quartiers de Xsa’us Rosa, on savait que la sorcière s’amusait toujours à torturer ou à faire d’autre chose pire encore à cette heure. Un esclave entra après s’être excusé, il apportait une tasse pour désaltérer sa maîtresse. Le jeune humain osa jeter un coup d’œil à Malaurie, son sang se glaça car il l’avait vue avant sa métamorphose. La nécromancienne le chassa calmement. La demi drow déchue s’empressait de constatait l’étendue des effets, ce dont Rosa profitait pour également regarder. Tout semblait être atteint, ses pieds, ses jambes, son bassin jusqu’aux bras, son visage et ses cheveux. Tout passait du blanc au noir, couleurs symboliques de la terrible corruption. Etonnamment, le physique changea avant le mental, Malaurie conservait son esprit d’avant l’expérience. Rosa prenait tout en note, rien ne devait y échapper. La Thaumaturge s’énervait, se montrait à la nécromancienne. Son regard restait neutre de l’extérieur, mais intérieurement elle s’en réjouissait follement. On atteignait un étrange brouillard.


« Satisfaite je ne sais pas. Je ne m’attendais pas à un tel changement aussi fulgurant. Toutefois j’espère que vous survivrez à la suite même si je ne doute pas que votre corps parviendra à encaisser le reste. »

La jeune drow regardait ce qu’elle sentait presque comme sa création. Malaurie atteignait une toute autre beauté, celle du peuple sombre. Elle dépassait celle de Rosa qui de son teint trop pâle faisait grimacer les mâles. Oh allait elle devenir jalouse d’une victime ? Sa concentration ne pouvait retenir les pires sentiments des êtres sensibles, parfois elle se comportait comme n’importe quelle drow. Elle ne voulait plus observer ce corps nu et de plus l’épiderme devint totalement noir. Rosa appela son esclave pour lui apporter des vêtements, une simple robe que la nécromancienne mettait rarement. Malaurie méritait bien un petit présent pour sa participation involontaire. La transformation semblait achevée, la Phord’Ur voulait désormais savoir si son mental fut touché par cette opération :

« Parlez moi Malaurie. Comment vous sentez vous à présent ? La douleur est elle moins dérangeante à présent ? Voyez vous des changements ? Adressez moi tout ce que votre envie vous dicte de dire. »


La veuve noire commença un autre paragraphe puis dans l’attente que la magicienne se rhabille, elle but une gorgée de sa tasse de thé…

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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeMar 25 Mai 2010 - 17:47

La métamorphose s’acheva aussi rapidement que la première phase. La peau de Malaurie, auparavant légèrement cendrée, était désormais enveloppée d’un éclat noir, pareil à celui de l’onyx ou de l’ébène. Le reste de la transformation s’était fait dans une douleur moindre, son corps s’étant rapidement habitué. Toutefois, la sensation des picotements était véritablement atroce, si bien que la magicienne se sentit implorer plusieurs fois les milles sortilèges pour qu’on lui épargne cette souffrance.

Quand la douleur retomba et que le voile noir devant ses yeux se souleva, elle pu constater que la première partie du jeu cruel de Rosa venait de s’achever. Elle était désormais totalement noire, cependant, d’autres changements physiques s’accompagnaient de cette métamorphose. Malaurie empoigna ses hanches, devenues sensiblement plus larges, atteignant des courbes à damner un prêtre de Tari. Son fessier était largement plus rebondi qu’auparavant. Il lui sembla même qu’elle avait gagné quelques centimètres dans le processus, ses jambes étant devenues délicieusement féminines. Ce qui la choqua véritablement, ce fut sa poitrine. Elle qui n’avait auparavant qu’une courbe aux traits adoucis, le sang drow avait largement amplifié ses attributs féminins. Autrefois ignorée, sa poitrine était désormais largement plus présente. Plus question de la cacher, ça aurait été impossible.

Malaurie, encore endolorie, passa ses mains sur son visage pour vérifier qu’il n’y avait pas d’autres surprises. Malheureusement pour elle, ses oreilles, autrefois légèrement pointues, s’étaient allongées comme celles de Rosa, son lobe disparaissant. Ses cheveux maintenant d’argent tombaient en cascade devant ses yeux et au-dessous de ses épaules. Malaurie se jura de les couper dès que tout ceci serait terminé.

La magicienne ne voyait pas vraiment de quoi elle avait l’air. Elle ne pouvait constater la métamorphose que sur certaines parties de son corps et non sur son visage, et encore moins dans son ensemble. Le sang drow avait-il transformé son visage ?

Quoiqu’il en soit, l’expérience de Rosa avait fonctionné à merveille. Le sang drow sublimait la part sombre de l’héritage de Malaurie, la rendant telle qu’elle aurait du être si un parent humain ne s’était pas immiscé dans l’équation génétique. La jeune femme se sentait mal, très mal. Elle sentait parfaitement que le sang drow ne s’arrêterait pas à une simple transformation physique. Les Drows sont des êtres vicieux et sadiques, développant des vices particuliers. Malaurie frémit à l’idée de découvrir qu’elle était elle aussi tributaire d’un vice caché.

Sa main rabattit une des mèches argentées qui lui cachait le visage. Leur contact était lisse et agréable.

« Je… »

Malaurie se stoppa. Il lui sembla que son timbre de voix avait quelque peu changé. Une voix plus sensuelle, plus impérieuse. Elle tenta de faire comme si de rien était, mais les larmes lui montaient aux yeux.

« Je…je crois que ça va. La douleur est partie. Je me sens bizarre, une envie de vomir. Mon corps n’est pas encore tout à fait transformé je suppose… »


Elle toussa. Ses cordes vocales finissaient leur transformation, picotant légèrement. Rosa continuait de noter tout ce qu’elle disait. Malaurie eut du mal à encaisser le contrecoup de la métamorphose et commença à pleurer nerveusement. Les larmes salées coulèrent sur ses joues noires.

« Par les Neufs Enfers, pourquoi m’avoir fait ça ?! Qu’est-ce que je vais bien pouvoir devenir à présent ? Je…je ne vais pas rester comme ça quand même ? »


Elle finit par essuyer ses larmes, son état de stress post-traumatique retombant comme un soufflet au fromage. Malaurie commençait à alterner entre des phases de stress et de détresse intense et des périodes de calme. Il lui fallait encore du temps pour s’adapter à sa nouvelle condition. Elle attrapa la vieille robe que lui avait proposé Rosa. Le vêtement n’était pas bien beau, du noir avec un liseré violet. Le vêtement était en tissu simple, du lin sans aucun doute, mal travaillé, un peu grossier. La jeune femme entreprit de s’en vêtir.

Le vêtement était trop serré, mais la magicienne ne pouvait pas faire la difficile. Les bandages étaient entièrement tombés révélant son corps nu aux formes prononcées. Enchâssée dans une robe lui tombant jusqu’à mi-genoux et retenues par des bretelles en tissu passant par-dessus les épaules, la jeune femme s’y sentait mal à l’aise. Le tissu comprimait sa poitrine, à moins que ce ne fut sa poitrine qui tendait ainsi le tissu. L’enveloppe de tissu marquait la courbe de son fessier et de ses hanches. Assise sur le lit, Malaurie ne tenta même pas de se lever, tellement elle se sentait mal dans ce nouveau corps. Il lui faudrait un moment d’adaptation avant de l’accepter totalement. Elle n’était pas habituée à des formes aussi voluptueuses. Si seulement elle avait pu voir son visage.

Rosa continuait de noter frénétiquement sur son carnet, le contenu de sa tasse de thé baissant graduellement. Une gorgée par minute, Malaurie, malgré son trouble, l’avait remarqué. Elle se laissa à nouveau aller au jeu de Rosa et tenta de répondre du mieux qu’elle put à ses questions.

« Non, tout vas bien, je n’ai plus mal. Je suis juste très déboussolée par tout ça. Et il y a de quoi…Vous voulez mes impressions et mes envies ? Pour l’instant, j’ai envie de me réveiller de ce cauchemar, même si ce n’en est pas un. Le sang drow me revigore peu à peu, c’est une sensation étrange, mon corps tente de faire avec. Cela semble si irréel de voir ma peau devenir noire. Je me demande aussi pourquoi mes formes se sont autant affirmées, pourquoi ma poitrine est si volumineuse, et pourquoi vous m’avez donné un vêtement aussi serré. Je voudrai aussi un miroir pour voir si mon visage a changé, mais ça vous pouvez me le décrire. »


Malaurie sentit des picotements dans son crâne au même moment. Ceux-ci n’étaient pas douloureux, contrairement aux premiers, mais la magicienne sentit qu’ils s’attaquaient directement à son cerveau. C’était extrêmement dérangeant, pour ne pas dire agaçant. Elle sentit que le sang noir affluait dans son crâne pour irriguer de corruption son cerveau. Malaurie Mytheiril sentit une vague déferler sur son âme. Des pensées noires montaient en elle. Les vices enfouis dans les méandres de la race sombre puisaient dans l’héritage de Malaurie pour s’affirmer. Fort heureusement pour la magicienne, son esprit n’était pas brisé comme il l’était à Abyssea, si bien qu’elle parvint à limiter la contagion de son esprit et ne fut que peu affectée.

En revanche, si Rosa commençait à la conditionner ou à la briser mentalement, elle ne tiendrait pas. Malaurie frémit à cette idée tandis que les picotements s’estompaient.

Inconsciemment, elle passa sa main gauche au niveau de sa poitrine, caressant furtivement le tissu tendu. Une envie irrésistible commençait à s’imposer en elle, sans qu’elle puisse la contenir. C’était comme un désir terrible, insatiable. La jeune femme ne parvenait pas à le saisir, pourtant, cette envie était si puissante qu’elle ne pouvait que lui obéir. Le sang drow coulant dans ses veines changeait peu à peu sa personnalité, augmentant l’intensité de ses vices, amplifiant sa convoitise.

« Je veux d’autres vêtements Rosa ! »

Malaurie n’en revint pas d’avoir osé demander ça. Elle qui était d’ordinaire peu portée sur les habits, la voilà en train de demander mieux que la robe trop serrée que sa tortionnaire avait bien voulu lui donner. Le vice de la convoitise s’éveillait en elle.
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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeMar 25 Mai 2010 - 22:37

« Expliquons nous clairement ma chérie, votre sang est unique, mêlé à l’action de la magie et du sang drow, il a engendré une réaction rarissime. Quelque chose qu’aucun de mes sujets n’aurait ni pu avoir ni supporter. Vous êtes unique dans votre genre Malaurie. Regardez ce corps, sombre et digne des plus grandes drows ! Vous pourriez vous aventurer dans le Puy sans qu’on vous remarque. Et encore, je pense que vous attireriez les regards des mâles. Oui au final vous ne devrez pas sortir d’ici pour l’instant. Ça serait trop dangereux pour vous… Regardez moi ces cheveux… Étonnant… Vraiment ! »

Seule Rosa pouvait la regarder toute entière, seul miroir flou de Malaurie. Son esprit s’écartait du droit chemin des sciences pour laisser place à sa féminité obscure. La nécromancienne enviait ce corps plus attrayant que le sien. La créatrice semblait dépassée par la création, cette dernière s’en plaignait, elle trouvait cette métamorphose une malédiction alors que Rosa le voyait comme un don. Cette demi drow pouvait vivre parmi les immortels d’Elda, peuple malgré sa corruption plus puissant que les autres. Avec ses pouvoirs elle pouvait même s’y faire un nom, ses yeux envouteraient tous les faibles d’esprit qui se jetteraient à ses pieds , ses formes feraient céder n’importe quel haut gradé de l’armée et ses cheveux se donnaient une image digne d’un culte aux plus grands dieux. Était ce là la fierté d’avoir changé cette femme pour qu’elle s’aveugle ainsi ? Que son âme s’occupe pour d’aussi grandes absurdités ? La nécromancienne se focalisait sur cette petite souris blanche, alors que celle ci ne faisait que se plaindre, gémir et couiner… D’ordinaire, la jeune drow l’aurait tué, déchiquetée, torturée mais pourtant… Pourtant elle s’arrêtait à l’observation, bloquait sur son regard et se paralysait sur ses yeux.

« Détendez vous… Les douleurs physiques sont terminées. Vous n’avez plus rien à craindre du traitement.»


Même sa voix changeait, une voix digne des chants des dangereuses créatures marines, même pour dire les plus inutiles indications, ses paroles résonnèrent agréablement dans la pièce. Rosa brûlait d’envie de la briser, de la réduire à l’état d’esclave obéissant. Son physique la dérangeait, il ne fallait en aucun cas que cela puisse l’affaiblir. Par malheur, la thaumaturge se conduisit à sa perte, elle se cabra contre la nécromancienne. La nouvelle drow s’énerva contre l’ancienne, jura même si ses paroles ne sortaient que nourries de désespoir. Cet emportement dissipa la brume dans l’esprit de Rosa et la rendit de nouveau froide. Claire et calme, elle sentait que sa cruauté et son sadisme retenus revenaient peu à peu. A ses plaintes, Rosa lui adressa un sourire :

« Ne cherchez pas de pourquoi, il n’y en aura pas et il se peut qu’il n’y en ait jamais. Les fins du vivant peuvent être plus ou moins devinées mais quant au reste… Pour en revenir à votre avenir, j’y avais songé mais cela change sans cesse. Mais peut être que si vous vous montrez sage jusqu’à la fin de l’expérience. Je saurai être assez folle pour vous relâcher. »

Voilà qu’elle se plaignait de ses vêtements, cette Malaurie divaguait-elle ? Comment… A moins que… Le poison du sang n’affecte à cet instant les pensées de la demi drow déchue, que son âme s’obscurcissait. Le cauchemar continuait donc pour cette pauvre petite souris. Son corps avait déjà sombré, le mental suivait. Sa tasse de thé se dévoilait vide, Rosa grimaça. Cet imbécile d’esclave ne semblait pas à proximité. Elle voulait une description ? Pourquoi pas ? Cela pourrait d’avantage la perturber et elle arrêterait de couiner. La Phord’Ur commença d’un ton monotone :

« Un visage qui ne change quasiment pas, votre nez est toujours aussi fin …En fait aucune forme ne change cela tient des couleurs, vos yeux sont de couleur rouge presque bordeaux, vos taches de rousseau ont disparu. Vos cheveux ont achevé leur nouvelle pigmentation. »

Quel piètre miroir l’araignée faisait. Elle n’allait tout de même pas lui apporter sa petite glace, sa brosse et ses broches en or ! Avec un peu de rouge à lèvre peut être et toutes ces ordures que les autres traînées adoraient se tartiner sur leur gueule. Non vraiment la pauvre, elle semblait si malheureuse…


« J’ai demandé à mon esclave de choisir, il a fait en fonction de vos anciennes formes. Ne le blâmez pas s’il vous plaît, je le fais bien assez. Pardonnez pour ma part ma garde robe, je ne peux me vanter d’en avoir d’aussi belles que celles des hautes prêtresses, ma fonction au sein du C’nros ne me permet pas tant d’extravagances… »

Ca lui plairait peut être, ce genre de discussion ça plaisait aux autres drows non ? A quoi la Thaumaturge pouvait-elle bien penser ? A sa vengeance ? Au moyen de s’échapper ?


A nouveau Malaurie s’emporta.

« Vous voulez d’autres vêtements ? Parfait ! Je vais parler doucement avant de m’emporter. Ici, les désirs sont piétinés. Ici, les envies sont affamées. Ici, les caprices pleurent et meurent ! »


D’un coup, Rosa déchira la robe de son couteau, lui retira d’un coup sec et la jeta à son lit. La souris voulait sa dignité ? Une couverture miteuse n’attendait plus qu’elle. La magicienne avait piqué une faiblesse de l’esprit de son bourreau. Elle dut en payer le prix. La nécromancienne se sortit de la pièce sans dire un mot de plus.


L’esclave humain revint, craintif et apeuré mais il fut le premier à revenir. Il s’adressa en balbutiant :

« C’est pour … Vous… Pardon. J’ignorais que… Et elle m’a dit… Tant pis. »

Il laissa tomber des vêtements au pied du lit et se retira presque en fuyant. Un temps passa, des jours , des semaines peut être, l’esclave apportait la nourriture à Malaurie d’une vitesse qui ne permettait pas un entretien. C’est dans cette période que la magicienne dut affronter la solitude. Seule avec ses nouveaux vêtements, une robe de soie, noire encore mais bien plus resplendissante et plus confortable. Aussi étrange que cela puisse paraître, le vêtement allait cette fois beaucoup mieux à sa porteuse. Malgré ce confort, la pièce était petite et la seule source de lumière consistait une fenêtre à barreaux. Lorsque Malaurie osait regardé, la lumière provenait des torches de la ville, en bas c’était le noir complet.


Enfin Rosa ouvrit la porte. Plus calme ? Rien ne pouvait le prouver…

« Comment te sens tu ? »


[hrp] Je marque un temps pour une cohérence avec mes différents rp si ça te dérange envoie moi un mp tout gentil voili voilou [/hrp]
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MessageSujet: Re: Du sang en héritage ?   Du sang en héritage ? I_icon_minitimeLun 31 Mai 2010 - 17:13

« Je me sens mieux…merci de vous en inquiéter, après une semaine d’oubli, j’avais peur que vous ne soyez lassée de moi. »

Malaurie se releva de son lit de fortune croulant sous une pile de vêtements apportés par l’esclave. Une semaine entière à manger une sorte de bouillie grise et à boire une eau correcte, accompagnés d’un crouton de pain. Ce n’était pas si mal. La bouillie semblait faite de champignons poussant dans le Puy. Ce n’était pas mauvais, très bourratif, et finalement écœurant à haute dose. Le pain noir était tout juste mangeable. Habituée à manger cet aliment qui constituait la base de son alimentation, la magicienne savait reconnaître un bon pain d’un pain quelconque. Ce pain noir était à proprement parler, totalement dégueulasse. Et encore, Malaurie était polie.
Nourrie pendant une semaine avec ces aliments, la magicienne sentait venir la lassitude et l’ennui.

Le paysage derrière la fenêtre était tellement ennuyeux qu’elle ne prenait même plus la peine de regarder au travers, préférant se réserver à l’introspection. En une semaine, elle avait largement eu le temps d’explorer les moindres recoins de la petite pièce dans laquelle elle se trouvait, si bien que son esprit avait réussi à s’emparer de l’endroit, ce dernier devenant une extension de son être. Ses perceptions ne se faisaient plus avec son corps, mais bel et bien avec la pièce entière. Merveilleuse sensation que celle de l’espace que l’on s’approprie, qui dialogue avec vous et inversement.

La magicienne avait largement eu le temps de récupérer de ses blessures et d’apprivoiser son nouveau corps. Son centre de gravité s’était déplacé, ce qui lui avait causé quelques problèmes au début. La jeune femme avait eu bien des déboires avant de pouvoir se tenir droite et marcher sans s’écraser lamentablement sur le sol. Ses cheveux n’avaient cessé de grandir, atteignant désormais le bas de son dos dans une cascade argentée. Malaurie détestait avoir les cheveux longs. Ils la gênaient affreusement, mais n’ayant point de ciseaux sous les mains pour s’en défaire, elle n’avait pas trouvé mieux que de les attacher avec un ruban rouge pour éviter qu’ils ne se dispersent négligemment sur son dos et ses épaules.

Notre thaumaturge préférée recouvrait peu à peu ses forces. Néanmoins, le sang drow coulant désormais dans ses veines apportait son lot de surprises. Les vices de Malaurie s’éveillaient pleinement en son être, et ce n’était qu’à grand peine qu’elle parvenait à les maîtriser. C’était comme un volcan enfoui dans ses entrailles et Malaurie avait toutes les peines du monde à endiguer la coulée de lave quand celle-ci menaçait les murailles de son esprit. Elle maudissait intérieurement Rosa de l’avoir oublié dans cette geôle à peine mieux que la prison d’Abyssea dans laquelle elle croupissait quelques mois plus tôt, si bien qu’elle préparait au mieux sa vengeance contre la nécromancienne. Et son plan était prêt.

La colère de Malaurie atteignait son paroxysme à chaque fois qu’elle commençait à s’ennuyer, ce qui arrivait toutes les deux heures environ, quand elle ne dormait pas. Ayant encore du mal à contrôler ses humeurs, la magicienne avait commencé par céder à des accès de rage qui faisaient frissonner l’esclave qui venait la nourrir. Fort heureusement pour elle, et pour ses geôliers, Rosa avait trouvé la parade : céder au premier vice qui était apparu chez Malaurie. Quoi de mieux pour calmer un prisonnier que de céder à quelques-uns de ses caprices ? Euh…oui, je l’avoue, la torture ça calme, arracher les bras, les jambes et les cordes vocales aussi, mais bon...

L’esclave, donc, sur ordre de la nécromancienne, apportait à heure réglée, le repas de Malaurie, mais aussi des vêtements de toutes sortes. C’était à double-tranchant. Car si ces offrandes apaisaient l’enchanteresse, elles renforçaient aussi la présence du vice dans son esprit, cristallisant l’envie et la transformant en besoin presque vital. Le sang drow sublimait les passions et les désirs. Le vice du « paraître » envahissait Malaurie, à tel point qu’elle ne pouvait le contrôler. Si le vice de Rosa était sa cruauté, celui de Malaurie était désormais ce désir de l’image. Une pile de vêtements et d’habits divers et variés s’entassaient désormais sur le lit de la jeune femme. Elle les avait TOUS essayé au moins trois fois. De la robe à la jupe en passant par le chemisier en soie, il n’y avait pas une étoffe dont elle n’ait senti la caresse. C’en était devenu une maladie, cette envie de posséder, de jouer avec les chimères soyeuses pour sublimer la beauté de ses traits.

Quand Rosa était entrée dans la petite pièce dont elle était désormais la maîtresse, Malaurie était vêtue d’une longue robe noire au liseré argenté, tombant jusqu’à ses chevilles. Des motifs étranges étaient dessinés au fil d’argent sur la robe, fendue sur le côté gauche et offrant une vue délicieuse sur les cuisses d’ébènes de la jeune femme. Maintenue sous la poitrine par un long ruban pourpre, noué dans le dos et dont les extrémités descendaient jusqu’au bas de son dos, la robe était décolletée et ouverte dans le dos, jusqu’au début de ses fesses. De longs gants en soie noire enserraient désormais ses bras jusqu’aux épaules, noués avec d’autres rubans pourpres. Malaurie portait aux pieds des escarpins noirs à bouts semi-pointus et serrés à la cheville par une boucle en argent. D’ordinaire, elle aurait tout de suite préféré des chaussures plates, mais sa tortionnaire n’avait pas jugé bon de lui en fournir. Malaurie avait du mal à marcher avec ces chaussures, mais son vice lui enjoignait de s’y faire rapidement.

Malaurie se trouvait donc dans la position inconfortable de la prisonnière qui devenait peu à peu à l’image de ses bourreaux. C’était risible, elle qui se vantait d’être un être indépendant et doté d’une force de volonté immense. La voilà reléguée au ban des transfuges.

« J’espere que cela vous plait. »

Elle désigna du doigt son corps, d’un air désinvolte. Malaurie ne tenait pas à paraître faible devant Rosa.

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