~ Lorsque la folie danse la valse de la Vie ~

Déchéance : État de dégradation, d'abaissement des facultés physiques ou intellectuelles.

Voila où elle en était. Malheureusement, elle ne pouvait rien y faire.

Harnyll sommeillait à ses cotés ,chose rare. Habituellement, il la quittait aux premières lueurs de l'aube pour ne pas alerter la maisonnée. Pourquoi ne le faisait-il pas ? Le soleil apparaissait déjà derrière les volets.Elle monta au bureau et prit place dans le siège de son père, avant de prendre plume, encre et papier parchemin.

Citation :

Ma très chère Kathleen.

Sinlieh est redevenu un manoir hanté. J’y suis la seule occupante, terrorisée à l'idée d'y trouver un fantôme. Tu m’as quitté, si vite. Je n’y peux rien tellement je me sens impuissante. J’espère que tout ira bien à Missède. Je pourrais voyager rarement. Votre présence me donnait du bien. Ton père t’a surement raconté ce qui s’est passé après. Si rien ne l’avait retenu, il serait resté pour demander au baron de me trouver un fiancé.
Parfois je me dis que Frederich me manque beaucoup. Mais lui aussi à trouvé une bonne épouse. Je sais estimer la chance du Baron. Il finira par vous aimer et vous aussi. Vous êtes si jolie et gracieuse.

Ma très chère, j’espère que Missède vous sera accueillant.

Votre cousine
Aurore

Elle envoya la missive et prit un grand verre de vin. Elle avait les yeux cernés. Elle approcha le miroir.

Tu es une Rosemont. Une châtelaine, qui n'a pas tenu son rôle.

Elle alla prendre place sur le siège de son père et parcouru les papiers de son père jusqu’au fameux journal

~Passé~

Aurore ?

Oui père?

Vient là

La jeune enfant se précipita dans les bras de son poète et homme préféré.

J’aimerais que tu nous ne déranges pas, lorsque le baron et le seigneur de Féoda seront présents.

Je serais sage à mes leçons père.

Mon ange, nous sortirons une fois qu’ils nous auront quittés.

L’après midi suivit avec lenteur. Aurore avait préféré ne pas étudier et avait volé jusqu’au bureau de son père. Elle avait déniché le journal et avait commencé à le lire. Alors que les pas avancaient et que la jeune enfant rangait, la porte s'ouvrit.

-AURORE !

La jeune enfant quitta en vitesse le bureau de son père. Elle avait découvert le secret de son père. Son geste ne resteraient pas impuni.

~fin du souvenir~~

Elle continua sa lecture seule, bercé par la chaleur du feu.

-Pour la première fois je dus punir mon Aurore. Elle savait mon bureau interdit. Adélia, tu aurais pu y faire quelque chose si tu avais encore été parmi nous. Je suis un homme, avec une douce jeune fille qui tente de se découvrir. William y arrive lui. J’aurais besoin de ta sagesse, ta douceur et ta diplomatie. Tu me manques tant. Lorsque notre fils naquit je fus l’homme le plus heureux du monde. Néera me l’a prit. Aurore ne sait pas qu'elle n'est pas une enfant unique, mais unique parmi les vivants, seule dans ce monde cruel.

Aurore balaya les pages et s’attarda sur les derniers mois. Il écrivait peu, mais le cynisme, la mort et la peur se lisait.

Karfias 999

34 de Karfias :Je me reveille parfois. Je t’entends Adélia. Laisse-moi venir dans tes bras.
…
50 de Karfias : Aurore sent venir ma fin. Je vois la mort dans ses yeux. Je la condamne.
…
73 de Karfias : Je ne trouve plus la force d’écrire. Le Baron de Hetalia n’a toujours pas répondu à ma missive. Dois-je partir sans laisser Aurore seul.

Aurore craignait les prochaines pages. Il avait peut écrit durant Karfias.

Barkios …

30 de Barkios.

Cher journal. Ce sera bientôt notre dernier au revoir. Ce matin le soleil m’aveuglait. Suis-je devenu un pauvre vieillard. Je n'ai que 45 ans. Je pris Néera qu'elle me laisse la force de voir le dix-huitième anniversaire de ma fille.

66 de Barkios.

Ma fille se prive de la réception en l’honneur de son baron, pour me soigner. Je commence à croire que le Baron m’oublie. Il doit restituer les droits du châtel, à ma belle enfant. Frederich a trouvé un parti plus intéressant qu’Aurore et le contrat est annulé. J’ai peur. Harnyll répond à ton vieil ami.

77 de barkios.

Bonne nuit Aurore. Ma douce enfant. Verimos fera de toi une femme. Adélia, mon amour, prends ma main et amène moi…

Aurore déposa le journal et prit la lettre qui tomba.

Barkios 77

Ma très chère Aurore.

Ce matin, Frederich est venu m’annoncer qu'il quittait Sinlieh. Je sais bien des choses. Les dernières chasses d’Automnes avaient été mouvementées et tu sais que je tiens ton comportement comme responsable de la jalousie de cet homme. Mais bref. Jamais je n’aurais voulu que tu sois impliquée. Je ne veux pas que tu te sentes inférieur à un fils. Quand j’étais avec ta mère seul deux héritiers survécurent. Un fils et toi. Je n'ai jamais eu le courage d’apposer son nom sur sa tombe. Il n’avait que deux ans lorsqu’il est mort. Trois ans après, tu es née et nous dûmes faire le deuil de ma douce Adélia.

Tu lui ressembles. Mon Aurore, je t’aime comme jamais. Si tu lis cette lettre c’est que je suis mort. Très loin de toi, mais je reste en partie dans ta mémoire et ton cœur.Écrire est devenu une torture pour moi. Les dernières lignes de mon journal exposent ma souffrance de ne pas savoir où je te laisse. Harnyll répondra-t-il à mon appel ?

Je t’ai aimé le premier jour. Tu m’as sauvé de la mort. William prendra soin de toi. Vas à Ydril , lorsque tu en auras besoin. Le baron, Gérald et ton oncle savaient que j'étais condamné. Ils savaient, mais te protégeaient … Pardonnes leur ….
Je t’aim …

Pas de signature. Il était mort avant. Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme, qui éclata en sanglot. Elle n’avait jamais lu les notes de son père. Elle ne savait plus comment agir, elle jeta le journal , après un terrible cri de colère. Le journal frôla les flammes, et la vieille Marguerite entra au même moment pour l’éteindre. Elle prit sa jeune protégée dans ses bras et lui caressa les cheveux.

Ma pauvre …

La porte ouverte laissait entendre le chagrin de la jeune châtelaine. Tout le monde passant évitait les regards.

Ils savaient. Il le savait.

Aurore s’était pour ta protection. Ton père ne voulait pas que tu souffres de sa mort.

Le troisième soir après son départ de Sinlieh, Kathleen trouva le moment de rédiger une lettre à sa cousine et à son père. Elle était fort entourée, Nane s'occupait de son confort et Viktor ne la quittait quasiment jamais, pour son plus grand plaisir. A mesure que ce voyage avançait elle apprenait à découvrir un homme simple et tendre. Un homme qu'elle se sentait capable d'aimer. D'un amour sans faille et infini. Qui avait dit que les mariages arrangés étaient voués à l'échec ? Ce peut-être la chose la plus stupide qui ait été dite ! Car à cette époque et pour une jeune noble, il n'existe presque pas d'autre alternative. C'est donc une chose presque naturelle d'épouser quelqu'un sans l'avoir vraiment choisi.

Ils venaient de s'arrêter dans une auberge pas très accueillante, et attablée dans la grande salle du rez-de-chaussé, Kathleen profita du fait que son fiancé soit occupé à lire missives de Missède et courriers divers, pour prendre une plume, un parchemin et un encrier.

Citation :: Ma Chère Cousine,

J'ai reçu votre lettre tôt ce matin avant de quitter l'auberge dans laquelle nous avions fait arrêt pour la nuit. Elle m'a fait grand plaisir. Je suis moi aussi extrêmement triste de vous avoir quittée si précipitamment, j'aurais aimé prolonger mon séjour, mais j'ai obéi à mon père.
Mais vos écrits m'inquiètent. Pourquoi donc ne pourriez-vous pas voyager? Je sais que votre rôle de châtelain vous occupe beaucoup, mais vous serez toujours là bienvenue à Missède dans ma future demeure et j'espère vous y voir pour mon mariage. Je ne sais pas autrement si j'aurais la force et le courage de marcher jusqu'à l'autel. Avant mon départ votre santé était déjà précaire et je pensais que cela était essentiellement à l'absence de vous-savez-qui. N'est-ce plus le cas ? Etes-vous souffrante ? Je vous en conjure ne me laissait pas dans le silence, je m'inquiète fortement pour vous que je chéris comme ma soeur.
Ne tardez pas à m'envoyer des nouvelles, cela égayera mon voyage.

Mais ne vous méprenez pas, j'apprécie beaucoup ce voyage. Viktor est quelqu'un de vraiment charmant. Nous faisons plus ample connaissance chaque jour...le soir aussi. Ne me jugez pas sévèrement ma chère cousine, je vous assure que je n'avais d'autres choix. Ma première nuit dans cette auberge était terrifiante. Il y avait des cris, et ma domestique était nulle part... Je suis donc allée frapper à la porte de mon fiancé pour lui demander si je pouvais rester près de lui pour la nuit. J'espère que ces mots ne vous choquent pas, je serais bien triste si je perdais votre estime. Je vous en conjure n'en dites rien à mon père. Je vous jure que mon honneur est intact, mais j'avoue que m'endormir à ses côtés et me réveiller avec lui fut le plus beau moment depuis notre rencontre. Je pense sincèrement qu'il est possible que je sois heureuse avec lui. D'ailleurs je ne peux plus ignorer les sentiments que j'ai pour lui. Si c'est cela que l'on nomme Amour, alors oui je l'aime ! Pensez-vous que je doive le lui dire ? A moins qu'il s'agisse là de parole que l'on ne dit pas! Je m'y connais si peu en ces choses là...ce doit être terriblement risible...

Enfin, vous je sais que vous ne vous moquerez jamais.
Je dois finir cette lettre, notre repas est servi et il n'est guère poli que je continue à écrire durant le souper.

Je vous embrasse tendrement.

Kathleen

Citation :

Ma très chère Kathleen,

Vous me manquez beaucoup et toujours. J’ai toujours eu que toi pour confier mes secrets, surtout depuis que je sais que mon père à tout fait pour mourir. Il se disait vieux et incapable. Il a signé sa mort lui-même prétextant que je ne devais plus m’occuper de lui. Les médecins avaient prévu, lui couper les jambes d’ici Verimos. Dans son journal, il a écrit qu’il ne voulait pas offrir un vieil infirme, pour le dix-huitième anniversaire de sa fille. Je vous avoue que je suis troublée.

Je ne peux vous écrire ma situation, de peur que l’on surprenne la lettre. Il en va de ma sécurité et de vous savez qui …

Vous serez la plus belle mariée. Et je ferais tout pour venir, mais comme je vous laisse dans le mystère de ma santé, je ne peux m’avancer et vous faire de belle promesse que je ne pourrais tenir.

Si vous saviez comment je peux vous enviez. Viktor ne semblait pas celui, qu’il vous fallait, mais si ma presque sœur l’aime, je ne peux que remercier les dieux. Le dire semble facile, mais il faut le faire. Peut-être que si vous le dites au baron, il cessera de se tourmenter, comme on le dit, de ce mariage arrangé. Il ne faut pas avoir peur de parler.

Savourez tous ses moments entre vous.

Votre cousine

La jeune femme termina la lettre et la remis à son messager. Elle monta à la bibliothèque et alla s’assoeir près de la fenêtre. En ce moment, il n’y avait que sa cousine qui l’importait. Comme si elle machinait un mauvais plan , elle restait sans voix et ne bougeait presque plus.

Harnyll ne lui parlait pas depuis des jours, elle le laissa travailler dans le bureau de son père. Prétexte idiot, de pouvoir rester avec sa maitresse, alors que celle-ci aurait désiré son départ, après une nuit, dont il avait osé lui parler de la baronne. Instinctivement, elle posa sa main sur son ventre. Il serait à elle. Sa dernière raison de vivre.

Le voyage vers Missède durait depuis cinq jours maintenant. Ils se rapprochaient de leur destination et chaque jour un peu plus Kathleen ressentait peur et excitation. Elle aimait ce voyage, elle aimait passer du temps avec Viktor, elle était heureuse. Les gens qui faisaient partis de leur escorte étaient tous aimables et serviables. Nane passait des heures à lui raconter quelques anecdotes sur le Baron, sur Missède, sur son passé, et Kathleen l’écoutait inlassablement. A plusieurs reprises, Kathleen et Viktor montèrent à cheval pour faire la course jusqu’au village suivant, c’était généralement de grands moments de rigolade si bien qu’elle en oubliait presque le reste. Son père seul à la Roseraie, son frère, Aurore…
Mais une lettre de cette dernière arriva un soir avant qu’elle aille se coucher, la rappelant à son bon souvenir. Ravie d’avoir de ses nouvelles, Kathleen dévora sa lettre. Mais à la fin de sa lecture elle resta perplexe. Aurore refusait de lui en dire davantage sur son état de santé et cela là troublait. Pourquoi donc lui cacher pareille chose ?
Prenant à son tour sa plume, la jeune femme se fit un devoir de lui répondre dans l’heure.

Citation :: Ma Chère Aurore,

Votre lettre m’intrigue et m’inquiète. Votre silence sur votre état de santé, ne me laisse présager rien de bon. Je vous conjure de me dire ce qui vous empêcherez d’être présente à mon mariage.
Vous êtes pareille à ma sœur, vous êtes de ma famille, je tiens à votre présence pour ce grand jour. Aucune raison ne pourrait justifier votre absence à part une grave maladie.
Je vous en conjure, expliquez moi.

Je regrette tant d’être partie loin de vous sans savoir ce qui vous tenez enfermée dans votre chambre. J’ai fait de mon mieux pour égayer vos journées lorsque j’étais avec vous à Sinlieh, mais maintenant que je suis partie j’ai peur que vos anciens cauchemars ne viennent obscurcir votre vie. Nous savons toutes les deux que Vous-savez-qui ne peut être constamment à vos côtés, et j’imagine la douleur que cela vous cause. Peut-être que vous devriez vous éloigner quelques jours de Sinlieh. Venez me rendre visite. Je vous en supplie. Là bas, je ne connais personne….

J’attends de vos nouvelles avec impatience.

Je vous embrasse tendrement,

Kathleen.

Aurore rentrait d’une balade dans la forêt, lorsqu’elle vit la lettre sur la table. Elle laissa Harnyll travailler un peu. Le baron avait décidé de s’occuper de quelques problèmes.

Citation :: Ma très chère Kathleen.

Ne vous inquiétez pas pour moi. Je discuterais avec vous savez qui de la sécurité du voyage. Il ne vous interdira pas ma présence. Je sais comment vous tenez à ma présence. Cessez de vous ronger les sens pour votre cousine. Je vais très bien.

Je ne crois pas qu’il oserait me retenir à Ysari. Je vous fais la promesse de tout vous dire, mais pas dans une lettre. C’est trop dangereux, pour l’instant.

Les grandes chasses auront lieux à l’automne. Le baron de Missède devra se présenter avec mon adorable cousine. Il n’a plus le choix.

Nous pourrons aussi nous revoir. J’accompagnerai peut-être mon oncle, s’il désire se rendre à Missède. Je vais tout faire pour vous mon adorable cousine, ma sœur que j’ai toujours chérie .

Courage très chère, je vous rejoins dès que tout se calme.

Votre tendre cousine.

Aurore de rosemont.

La jeune femme plia la lettre et soupira.

Kathleen pourrait devenir la marraine ?

Soupirant, elle laissa sa plume et descendit. Dans le bureau de son père , elle vint embrasser son amant et ils regardèrent le soleil se coucher.

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