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| Visite ducale | |
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Inès de Soltariel
Humain
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| Sujet: Visite ducale Lun 10 Jan 2011 - 0:03 | |
| Le fiacre tressautait au gré des nids-de-poule qu’il ne manquait pas de rencontrer, à croire même qu’ils l’attendaient, sur la route qui le menait à Ysari. C’était un joli véhicule, assurément, le genre dont on ne s’attend pas à voir descendre un simple échevin. Nul doute qu’on aurait pu lui donner le qualificatif de « gentillette voiture », pourtant la duchesse rageait. Quand on vit à Soltariel, on aime en jeter. Tenez, par exemple, ça aurait tout de même eu une autre allure si on s’était donné la peine de le doter d’angelots sculptés – bien évidemment recouverts de feuilles d’or - sur les côtés ! Mais non, rien ! Pas même des rideaux en toile du Langehack avec les initiales de la passagère brodés en fil d’or. Nada.
Il y avait tout de même de quoi en vouloir au Monde entier. Lorsqu’elle était membre de l’Arcanum, elle pouvait se permettre de porter des vêtements qui sacrifiaient l’esthétique au confort ou tout du moins au pratique. Maintenant qu’elle faisait des efforts - quiconque ayant déjà essayé un corset ne pourra que reconnaître qu’on parle ici d’efforts homériques – il fallait que le reste ne suive pas. Evidemment, à Soltariel, se déplacer en fiacre ne faisait aucun sens, à moins de vouloir remettre en doute les idées de gens comme Euclide. Il avait donc fallu en emprunter un au débotté. Cependant, il est plus facile de pester contre le Monde que contre sa prévoyance, qui fait un travail extraordinaire et a bien droit à ses petits oublis de temps à autre.
Pour se consoler, la dame s’était faite accompagner d’une garde d’honneur qui avait été priée de revêtir ses plus beaux atours. Il faisait plutôt bon ce jour là, autant dire que sous les plastrons, ça suait sec (enfin pas vraiment, justement). Cependant, le prestige d’une duchesse valait bien que ses hommes liges lui sacrifient quelques gouttes de sueur. Dans le véhicule, trois de ses apothicaires lui faisaient la conversation. Plus exactement, ils vantaient tous les mérites de leur baume, potion et autre cataplasme. Il fallait dire qu’ils avaient là un terrain favorable. La dame avait grandi aux côtés d’un elfe si bien qu’elle peinait à concevoir qu’on puisse vieillir physiquement. De plus, elle avait récemment perdu nombre des membres de sa famille, raison pour laquelle elle était d’ailleurs toute de noir vêtue, si bien qu’elle pouvait, en toute légitimité, se demander s’il n’y avait pas, dans la famille, quelque affection qui pouvait se mettre en tête de la menacer. En un mot comme en cent : elle était devenue hypocondriaque. Les apothicaires prenaient, en toute logique, bien soin d’entretenir ce lucratif état à grands coups de noms savants et de symptômes imaginaires « si la main vous démange c’est le fait d’une tumeur maligne ! Fort heureusement pour vous je suis en possession de… »
Le carrosse de la malade imaginaire pénétrait déjà dans les faubourgs d’Ysari, dont Inès espérait rencontrer le baron. En place depuis près de dix ans, il était le seul à avoir survécu aux dernières années tandis que tous les autres grands seigneurs du Sud avaient disparu. De plus, la duchesse n’avait jamais envisagé, ni été envisagée, pour devenir un jour héritière du trône de Soltariel. Par conséquent, elle n’avait pas grandi dans le « milieu » et ne connaissait pour ainsi dire que de nom bien des seigneurs. Il était de son devoir de « rattraper le temps perdu ». Un chevalier se détacha de la procession afin d’aller prévenir les Hetalia de l’arrivée de leur suzeraine tandis que cette dernière faisait sortir les apothicaires de son fiacre, leurs mines cireuses balafrées d’un sourire carnassier risquaient de gâcher le tableau. Après tout, elle avait beau avoir passé près de sept ans au sein de l’Arcanum, elle n’avait pas oublié l’élégance elfique qui avait baigné toute son enfance, si tant est qu’on puisse parler d’enfance. Avec l’aide de sa camérière, elle était même parvenue à un résultat plutôt convaincant et ce n’était pas pour que trois croquemitaines anéantissent ces efforts par leur simple présence.
Débarrassé du trio infernal, le fiacre reprit sa route cahotante pour gagner la demeure des Hetalia. Une garde d’honneur les attendait, tous portant la livrée de leur suzerain et leurs heaumes auraient sans nul doute été lustrés avec soin si on avait pris la peine de les prévenir plus tôt. L’un des hommes liges de la duchesse mis pied à terre afin devenir ouvrir la porte du carrosse, dont Inès descendit avec une élégance rare, puis d’un pas impérial, elle remonta la haie d’honneur au milieu de laquelle l’attendait son messager, l’air penaud.
« Dame…il n’y a personne ici. »
« Et merde » pensa très noblement la duchesse.
Dernière édition par Inès de Soltariel le Lun 10 Jan 2011 - 10:23, édité 1 fois |
| | | Harnyll de Hetalia
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Lun 10 Jan 2011 - 10:16 | |
| Alors que la duchesse se laissait aller à cette pensée philosophique résumant joyeusement son agacement à tomber sur un os, une deuxième petite troupe s’approchait au grand galop du château d’Ysari. Une petite troupe bien moins élégante que l’escorte de la duchesse, et à les voir il paraissait évident qu’ils avaient fait de la route et ne sortaient pas d’un centre de remise en forme. La fatigue, pour ne pas dire plus marquait leurs visages. En tête, le baron d’Ysari, un bandage encore noué autour de la tête suite à la violente attaque subit quelques jours auparavant en forêt de Féoda. Grand et mince, les traits taillés à la serpe, ce bandage lui donnait un air encore plus sévère. A ses côtés, une jeune femme, Aurore de Rosemont, châtelaine de Sinlieh, amante du baron et enceinte de ses œuvres bien que cela ne se remarque pas encore, ne s’éloignait guère de lui. Passée récemment par le statut de « victime sacrificielle » d’une secte de la région d’Orfédie, elle restait assez troublée et le besoin de sécurité se faisait sentir puissamment chez elle. En selle devant elle, un louveteau dont les petites jambes n’auraient pu lui permettre de suivre le rythme autrement. Le jeune animal ne montrait pour autant aucune agressivité, bien que ce mode de transport ne lui soit pas familier. Derrière ce couple, un autre couple, qui suscitait autant si ce n’est plus d’étonnement dans les rues de la ville. Nicolaï et Aureane en effet étaient officiellement morts, déportés comme esclaves au Puy d’Elda après avoir été enlevés par des pirates de l’Olienne. Pour des morts, ils ne se portaient pas mal, bien qu’eux aussi portent sur leurs visages et dans leurs regards les traces des épreuves à travers lesquelles ils étaient passés. Le reste de la troupe, gardes, vieille demoiselle acariâtre servant de chaperon à Aureane et une gamine turbulente complétait le tableau. Autant dire que la duchesse de Soltariel pouvait en toute bonne foi s’estimer surprise de cette arrivée peu respectueuse du protocole en vigueur qui demandait généralement plus de faste et de lenteur. Mais le maître des lieux ne pouvait savoir qu’il recevait sa suzeraine ce jour là et ne le comprit qu’en entrant dans la cour. Oups… Oui, en effet il savait que Soltariel venait de changer de maîtresse mais ces derniers jours passés à courir à travers tout Ysari pour récupérer son amante l’avait obligé à laisser un peu de côté les dernières nouvelles. Sautant à bas de sa monture, le baron vint effectuer un galant baisemain à sa visiteuse et entreprit de s’excuser. Duchesse, votre venue est un honneur pour moi. Je m’excuse de n’avoir pu être là pour vous accueillir, des troubles religieux dans la région d’Orfédie m’avaient obligé à m’éloigner en urgence d’Ysari afin d’aller les résoudre. Derrière lui, cela tournait au joyeux bazar. Entre la garde d’honneur du château, celle de la duchesse et les nouveaux arrivants, la cour d’honneur ressemblait de plus en plus à la place du marché.
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| | | Aurore de Rosemont
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Lun 10 Jan 2011 - 17:06 | |
| Elle avait retrouvé le baron c’est ce qui était important. Malgré tout, elle reprenait la route, mais en direction de la baronnie et non de Sinlieh
Il lui avait fallu un temps pour sortir de la grotte, mais son amant l’avait aidé. Il l’avait hissé sur sa monture, qui avait suivit la châtelaine le long de son périple. Le louveteau, encore trop jeune, s’était étendu devant la jeune femme, qui ne manquait pas de lui procurer un peu de plaisir en lui gratouillant les oreilles.
Bien qu’elle fût loin d’être présentable, Aurore regardait Harnyll, avec l’impression d’être en sécurité. Qu’avait-il encore inventé. ? Une garde complète devant le domaine des Hetalia.
Lorsqu’il posa un pied au sol, une domestique vint prendre la jeune châtelaine des griffes du baron. Elle n’était pas présentable, avec toute cette histoire. Encore moins devant la nouvelle duchesse. Quelques domestiques étaient sortis.
-Venez mon enfant …
Aurore laissa la main du baron lui glisser des mains et elle s’inclina légèrement, avant de se faire tiré le bras, par une vieille domestique. La prenant par le bras, elle l’amena dans une salle, les domestiques du baron obligèrent la jeune Aurore de Rosemont à s’y glisser
Sautant au sol, la petite bête accompagnant la jeune châtelaine passa entre les jambes du baron et alla rejoindre sa nouvelle maitresse,, dont il attendait fervemment, qu’elle le garde avec lui.
La jeune femme soupira et se laissa faire, ele n’avait pas de robe et il était donc inconcevable, qu’elle reste la. Elle rejoindrait le baron un peu plus tard dans la journée. Lorsque le médecin de la maison aurait inspecté la jeune enfant, et prit soin de la cheville de la jeune femme. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Lun 10 Jan 2011 - 19:56 | |
| Le moins qu'on puisse dire, c'était que le voyage s'était passé dans le calme en se qui concernait les revenus. Clémence n'avait pas vraiment apprécié le tour qu'on lui avait joué au manoir et l'avait fait très clairement comprendre. Bien entendu, elle ne reprocherait jamais rien à Nicolaï de façon directe. Après tout, il était chevalier. Mais en revanche, elle pouvait le lui faire comprendre. Aureane avait sans doute prit une sévère engueulade parce qu'elle ne faisait rien et que même Justine restait bien sage.
Autant dire que se n'était pas la joie.
Enfin, elle était assise en croupe pour le voyage et se serait contre le chevalier se qui ne déplaisait en aucun cas au jeune homme. Etait-ce volontaire ou non si de temps à autres les doigts de Nicolaï s'égaraient en une légère caresse sur ceux de la jeune femme? Il serait fort déplaisant de votre part d'imaginer un seul instant le contraire.
Et puis, il y avait la lettre. Il n'avait pas fallut longtemps à Nicolaï pour comprendre se qui s'était déroulé sur le navire. Son grand père avait tenté de le tuer. Et pas seulement lui. Mais également le roi et, au vu de la force de l'explosion, une jolie part des habitants du château royal de Diantra. D'un autre côté, se n'était pas vraiment comme s'il était surprit. Après tout, il était de notoriété publique que les drows étaient des fourbes. Mais il y avait tout de même quelque chose...une drow...Halystra. Elle l'avait aidé et avait fait en sorte qu'Aureane lui soit rendue. Certes, c'était peut être là aussi une ruse mais...elle lui avait tout de même rapporté Aureane. Jamais il n'aurait revu la jeune femme sans son aide. C'était certain. Même si elle n'était qu'un pion elle aussi, ou une complice. Cela ne changeait rien. Si Aureane était là aujourd'hui, c'était grâce à cette femme. Toute drow fut-elle.
Ils étaient tous fatigué et en piteux état. Nicolaï avait quelques petites difficultés à tenir sur son cheval. Il ne rêvait que d'un vrai lit et d'une nuit de sommeil qui durerait trois jours. Il avait besoin de récupérer. Harnyll avait toujours son bandage autour de la tête, Aurore tenait toujours le louveteau dans ses bras, plongée dans un état catatonique.
C'était sans doute Aureane et Nicolaï qui attirait le plus l'attention. On les regardait avec un air méfiant. Certains se demandant si se n'était pas là des spectres échappé du royaume de Tyra. D'autres en revanche semblaient vouloir les toucher comme une icône sacrée et tendaient les mains dans leur direction. « Le Puy. Ils sont revenu du Puy, murmuraient certains. » « Nécromancie, marmonnaient d'autres. » Le couple n'avait décidément pas fini de faire parler de lui dans la baronnie. C'était une absolue certitude.
Mais il y avait déjà du monde dans la cour d'honneur du château d'Ysari au moment où la troupe y entra. Beaucoup de monde même. Se qui ne tarda pas à transformer la cour d'Ysari en joyeux bazar. Le jeune homme aida Aureane à descendre de cheval puis, sans lâcher la main de la jeune femme, il suivit Harnyll. Nicolaï ne lâchait pas Harnyll d'une semelle, et conservait un œil sur Aureane. Ne sachant pas vraiment se qu'il convenait de faire. Il était toujours l'épée lige du baron après tout. Même avec une dégaine de paysant.
Le baron offrit un élégant baisemain à une dame fort bien vêtue et qui semblait être celle qui dirigeait le convois arrivé ici peu de temps avant eux.
« Duchesse, votre venue est un honneur pour moi. Je m’excuse de n’avoir pu être là pour vous accueillir, des troubles religieux dans la région d’Orfédie m’avaient obligé à m’éloigner en urgence d’Ysari afin d’aller les résoudre. »
Nicolaï s'inclina devant la nouvelle duchesse. Il avait dut manquer beaucoup de choses pendant son abscence.
« Chevalier Nicolaï KalonErc'h madame. Ravis de faire votre connaissance. » |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Lun 10 Jan 2011 - 20:34 | |
| Montée sur le même cheval que Nicolaï, Aureane somnolait malgré ses tentatives désespérées pour ne pas s'endormir dans ces conditions. Mais elle était trop épuisée pour parvenir à garder encore les yeux ouverts. Ses paupières se fermaient toutes seules et elle ne gardait encore un semblant de conscience qu'à grand peine. Les reproches de sa tante tournaient dans sa tête, mêlés aux images de la grotte et à son propre enlèvement. De quoi rendre le voyage sinistre.
Non loin d'elle, Clémence se cramponnait à la selle du cheval sur lequel elle était montée, n'osant s'accrocher au cavalier, mais terrorisée à l'idée de tomber. Pas plus qu'Aureane arrivant à Dyriet elle n'avait l'habitude de l'équitation et ce mode de transport l'effrayait au plus au point. Elle en oubliait même le savon qu'elle avait passé à sa nièce un peu plus tôt pour son intolérable comportement. Mais ce n'était que partie remise.
En revanche, Justine, elle, était encore pleine d'énergie et découvrait que les chevaux étaient sa nouvelle passion. On l'aurait laissée faire, elle aurait même été prête à monter seule. Prête à s'étaler, aussi, mais dans son enthousiasme, elle n'y pensait guère. Certes, elle avait été inquiète pour sa grande sœur, mais maintenant que tout le monde était revenu sain et sauf, elle trépignait d'impatience à l'idée de voir la suite des événements. Enfin, elle trépignait en silence, parce qu'avec sa tante dans les parages qui ressassait sa colère contre Aureane, il valait mieux se tenir tranquille. Mais se taire ne signifiait pas arrêter de regarder et elle observait tout avec une curiosité mal dissimulée.
Finalement, lorsqu'ils arrivèrent au château, la fillette se tut en le regardant, bouche bée... jusqu'à ce que son regard se pose sur une belle dame qui attendait devant un carrosse.
" Ma tante, avez-vous vu ? Il y a une princesse dans la cour ! "
Pour la discrétion, elle repasserait, sa voix ayant largement résonné, sonnant gaiement. Un coup d'œil assassin de Clémence la fit taire et toutes deux restèrent en retrait après être descendues de cheval.
Aureane, elle, essayait de reprendre contenance alors que Nicolaï la trainait derrière lui. Bon, elle ne faisait rien pour l'en empêcher, si ce n'était prier très fort pour qu'on l'oublie. Mais non, elle se retrouva plantée devant la... duchesse. Un instant, elle envia l'aisance de Nicolaï devant la jeune femme et se demanda avec inquiétude ce qu'elle devait faire. Dans le doute, elle resta plantée là en fixant le sol, plus mal à l'aise de seconde en seconde. Un chevalier, un baron et maintenant une duchesse... par tous les dieux, que faisait-elle là ? Elle aurait presque préféré être emmenée elle ne savait où comme Aurore l'avait été. En soi, elle était loin d'être tellement plus présentable. En même temps, rester avec Nicolaï la rassurait, mais... Elle se décida à bredouiller quelque chose en fixant toujours le sol, mais en murmurant tellement que même le jeune homme debout près d'elle n'avait sans doute pu l'entendre.
Voilà qui commençait bien. |
| | | Inès de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Lun 10 Jan 2011 - 21:49 | |
| Dans ses souvenirs, les illustrations « Du suzerain et ses vassaux », célèbre manuscrit dépeignant les relations au sein de la noblesse, les Grands apparaissaient toujours sous leur meilleur jour : le menton conquérant, le glaive à la ceinture et les chausses impeccables (et ce malgré le fait qu’ils aient, à en croire le texte, traversé la moitié du royaume sans jamais prendre la peine de s’arrêter). La réalité, cette garce, venait à nouveau tout gâcher. La suite du baron était bigarrée et les visages ne respiraient pas la furia de l’esprit aventureux mais au contraire paraissaient en revenir, peu convaincus. Des fois, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.
Evidemment, en pareille circonstance on s’attend au rebondissement qui apportera, enfin, une amélioration et la duchesse se surprit à y croire lorsque messire d’Hetalia évoqua des troubles religieux « Sombre époque que nous vivons là, je vous félicite de vous en être occupé personnellement, messer ! » répondit-elle d’un ton amène. Lààà voilaaa, tout rentrait dans l’ordre…. enfin, jusqu’à ce que le chevalier se présente. Un revenant. Voila qui manquait au tableau. Ca aurait été trop simple, trop dirigiste sinon, pas vrai ? Le Destin aime ce genre de coin de meuble dans lequel on ne manquera pas de se cogner. Cependant, Inès était une femme de ressources et ne s’était pas arrêtée aux images de « Du suzerain et de ses vassaux ». Il y était écrit, noir sur blanc (disons noir sur brun-jaune, plutôt) que jamais l’on ne devait perdre sa contenance devant ses feudataires. On est toujours au courant, on a toujours compris. Même quand on est la dernière prévenue. Aussi se permit-elle de lui rétorquer, tout sourire « C’est non sans plaisir que je vous rencontre, chevalier. Diantra parle encore beaucoup de vous. ». Certes, c’était de sa mort dont il était question, mais en soi elle ne mentait pas.
Il ne faisait aucun doute que, pour bien des personnes la scène qui se déroulait dans la cours, inattendue, exigeait un repli stratégique, le temps d’évaluer la situation. Aureane leur rendit, à tous, une fière chandelle. Son hésitation fut l’occasion, pour la dame de Soltariel de lancer à l’adresse du baron « Je vois que biens des gens ici ont mérité quelque repos et, pour ma part, la route m’a éreintée. Ce serait gâchis que de ne profiter de votre agréable demeure, n’est-il pas ? Je suis persuadée que le récit de vos gens sera d’autant plus complet une fois reposés.». Sur ces sages paroles, le cortège se dirigea vers l’imposant édifice, où tout ce petit monde s’égailla. Qui pour aller s’effondrer, qui pour aller boire, qui pour aller faire ce que les titres exigeaient.
Tandis que le baron, qui devait sûrement regretter de faire partie de la dernière catégorie, menait la duchesse à un petit salon où ils pourraient s’entretenir en toute commodité, elle demanda, d’un air vaguement intéressé «Dites-moi, Ce Nicolaï…nombre de personnes le croient mort, il me semble» le tout était, évidemment, de ne pas paraître faire partie de ce nombre. « Du suzerain et des vassaux » était très clair là-dessus!
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| | | Harnyll de Hetalia
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Mar 11 Jan 2011 - 19:51 | |
| « Du suzerain et des vassaux » était l’un des deux livre de chevet du baron, l’autre étant « comment se sortir les couilles des ronces avec le sourire », et c’était se deuxième livre qu’Harnyll allait devoir mettre en œuvre. Entre l’arrivée de la duchesse et le chaos de ces derniers jours, il lui fallait rester calme et se concentrer. Garder la situation en main, oui, et se baser sur le chapitre 23, paragraphe 6. Le premier acte du baron fut donc de déposer un chaste baiser sur la joue d’Aurore et de lui murmurer :
Ma chérie, va te reposer et gardes un œil sur Nicolaï et Aureane, nous nous verrons au banquet ce soir.
Le deuxième fut de glisser au grand chambellan l’ordre de préparer un banquet intime pour ses invités (c’est-à-dire pas plus d’une cinquantaine d’invités), et le troisième fut de guider la duchesse jusqu’à un salon privé où les attendaient deux confortables fauteuils au coin d’une cheminée. Non pas qu’il fasse froid, mais un petit feu de bois donne toujours un aspect convivial à la scène. Inès devait déjà se demander dans quoi elle venait de tomber, aussi laisser retomber l’agitation semblait nécessaire.
En effet, Nicolaï passait pour mort, et moi le premier j’en étais convaincu. Pour être honnête avec vous, dans le chaos de ces derniers jours je n’ai même pas eu le temps de lui demander des explications.
Le jeune homme aurait d’ailleurs bien des explications à donner. Où avait-il été ? Comment s’était-il sorti du Puy ? Qu’était ce rouleau de parchemin explosif qui avait détruit le prophète ? La langue de Nicolaï risquait d’être asséchée avant qu’il n’ait pu tout raconter. Peu d’hommes avaient tant vécu en si peu de temps, restait à espérer qu’il arriverait à gérer cela. Peut être Aureane pourrait-elle l’y aider, car le baron avait bien vite compris que les sentiments entre les deux jeunes gens n’étaient plus que de la simple amitié… il y avait autre chose désormais.
Duchesse, j’espère que vous honorerez ma demeure par votre présence durant quelques jours. J’ai demandé à ce qu’un banquet soit organisé ce soir, votre venue est un événement d’une importance considérable dans la péninsule.
Et surtout pour Ysari… coincé entre Ydril et Soltariel, le baron se devait de jouer serré, surtout en ces temps incertains ou tous ses voisins prenaient leurs fonctions. Que ce soit Diogène, Ydria ou Inès, aucun n’avait plus de quelques mois d’expérience à ce niveau. Certes tous savaient pouvoir devenir un jour suzerain de leurs terres et avaient été formés à l’être, mais lui-même se souvenait des difficultés de ses premiers mois, lorsque l’on se rend compte que désormais il n’y a plus personne pour assumer vos erreurs et que désormais vous êtes seul responsable.
Bah, quelques jours avec la duchesse devraient lui permettre d’en savoir plus sur elle. Étant sa suzeraine directe, il ne pouvait permettre de se la mettre à dos (aucun jeu de mots grivois la dedans). En tout cas, entre Inès, Aurore, Nicolaï, Aureane et tout le reste, Harnyll sentait confusément qu’il n’aurait guère le temps de se reposer. |
| | | Aurore de Rosemont
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Mer 12 Jan 2011 - 4:03 | |
| La jeune châtelaine se sentit si bien en quittant son homme. C’était la première fois qu’il l’appelait ainsi. Elle avait scruté le regard du baron plusieurs minutes avant de comprendre comment il l’avait appelé. Elle posa sa main sur sa joue et se laissa entrainer dans les escaliers.
Dans le bain chaud qu’on lui avait préparé, Aurore ne pensait même pas. Les domestiques prenaient le temps de démêler les cheveux de la châtelaine. Elle était sale et fixait la porte. Elle avait le sentiment étrange d’avoir été suivie. Elle restait recroqueviller comme une enfant qui avait toujours la crainte que quelques choses arrivent. La vieille domestique la sécha et lui offrit une robe qui trainait dans les placards.
Si le baron tient à vous avoir à ses cotés, autant que vous soyez présentable.
Aurore enfila la robe bleue nuit et laissa la domestique lui lasser le corset.
Je reviendrais plus tard, pour vous coiffer, le baron veut que vous descendiez au banquet ce soir.
Aurore avait l’air d’une enfant que l’on avait blessé par inadvertance. Elle ne parlait pas et regardait les étranges marques qu’elle portait sur les mains. Assise sur son lit, elle laissait le médecin lui mettre un bandage autour du pied, sur sa main droite et son poignet gauche et celui de droit.
-Il vous faudra du repos. Vous êtes troublée, il faudra vous reposer. Éviter aussi d’abuser des alcools du baron, vous devez récupérer.
Sa condition? Celle ou elle finirait avec un gros ventre et qu’il en sortirait une petite chose? Elle la connaissait très bien. Ou celle dont elle pourrait bénéficier de cauchemars.
Lorsque la vieille femme et les médecins eurent fini de s’occuper d’elle, la châtelaine de Sinlieh descendit rendre des excuses, mais elle s’arrêta devant un pilier. Elle écouta un bref échange entre le baron et la duchesse, tout en restant invisible.
Harnyll organisait un banquet? Elle n’avait pourtant pas envie d’y faire office. Elle se disait que … non, elle ne pourrait pas y arriver. En tournant les talons, elle soupira. Elle avait eu raison. Nicolaï n’était pas mort. Heureusement pour Harnyll. Elle n’aurait pas pu supporter un tel chagrin. En voyant sa maitresse dans l’antre, le loupiot qui était resté près du baron attrapa l’améthyste des poches du baron et se dirigea vers la châtelaine, qui quittait en catimini.
Elle retourna sur ses pas et se dirigea vers les balcons. La jeune châtelaine prit place dans un coin du balcon et soupira. Elle éclata en sanglot, sans que personne ne puissent rien faire pour elle. Elle ne pouvait pas croire ce qu’elle avait fait. Elle craignait pour sa vie. On avait attenté à la sienne par deux fois et maintenant, les fanatiques avaient eu elle pour cible. Elle causait le malheur du baron. Le doux loupiot vint dans les bras de celle qu’il considérait comme sa nouvelle maitresse. Même si on était une petite bête inoffensive pour le moment, on avait bien le droit à du réconfort.
Le ciel s’assombrit et la température se gâta. Une fine pluie vint remplacer ses larmes et elle retourna dans le domaine. Soupirant, elle alla s’étendre sur le lit, avant de penser aux blessures qu’elle avait causé. Harnyll ne lui en voulait pas puisqu’il l’avait serré dans ses bras.
Essuyant ses larmes, elle prit le passage menant aux appartements du baron esquivant du même coup tout les gardes. Harnyll l’avait utilisé la première nuit qu’elle avait dormi à Ysari. Il avait ensuite montré à sa maitresse la subtilité de la chose. Un garde l’avait vu, mais il n’avait pas osé l’intercepter. Le baron aimait trop la jeune femme et inutile de faire plus de mal, quand on savait la vérité. Elle s’allongea sur le lit du baron et soupira. Recroquevillée elle s’endormit les yeux noyés de larmes.
Le petit loup désarmé de sensibilité se faufila dans les bras de la châtelaine. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Mer 12 Jan 2011 - 7:12 | |
| Il avait à nouveau fait une bourde. La duchesse. Il avait mis Aureane devant la duchesse de Soltariel. Et pourquoi pas le roi pendant qu'il y était? Hein? La jeune femme restait totalement apathique en face de cette personnalité pour le moins... importante. Elle fixait ses chaussures et marmonnait quelque chose que même lui ne pouvait pas comprendre.
Heureusement pour tout le monde, la duchesse ne chercha pas à insister et profita même de cette hésitation pour passer à la suite. Elle quitta donc la cour d'honneur en compagnie du baron alors que Nicolaï et Aureane restaient sur place encore un moment. Personne ne lui avait fait signe de venir. Sa présence n'était donc pas indispensable. Et puis, il souhaitait rester avec Aureane.
Sauf que dans la vie, on ne fait pas toujours se que l'on veux.
Des serviteurs approchaient à peu prêt en même temps que Justine et Clémence rejoignaient le couple. Sauf que ceux-ci prirent la parole avant.
« Dame Aureane, seigneur KalonErc'h. Nous vous avons préparé des appartements. Si vous voulez bien nous suivre. »
Ils furent donc quatre à suivre les domestiques. Mais, assez rapidement, Nicolaï se retrouva séparé du reste du groupe. Il aurait préféré que se ne soit pas le cas, mais il fallait se rendre à l'évidence. On respectait les règles de bienséance ici. Il n'allait pas être loger dans le même coin qu'Aureane.
Sur son chemin, il croisa de nombreux serviteurs et nobles. Apparemment, la nouvelle que le seigneur de Dyriet était revenu s'était déjà répandue dans tout le château et les regards craintifs et superstitieux le suivaient. Il entendait les gens murmurer dans son dos. On se posait des questions. Beaucoup de questions. Des questions très légitimes. Que s'était-il passé? Était-il vraiment allé jusqu'au Puy? Comment avait-il put en revenir?
Le chevalier devinait que ces mêmes interrogations hantaient sans le moindre doute l'esprit d'Harnyll. Et qu'il aurait à fournir des réponses. Même si c'était bien la dernière chose dont il avait envie.
Dans ses appartements, un bain l'attendait.
« Je vais vous trouver des vêtements monseigneur, assura le domestique. »
Nicolaï n'en avait pas grand chose à faire. Pour l'instant, la seule chose qu'il avait en tête, c'était ce bain. Le serviteur ne tarda pas à quitter la chambre et Nicolaï s'immergea dans l'eau avec un plaisir évident.
Tout ces jours sans se laver rendait ce bain d'autant plus délicieux et il en profita sans doute un peu plus que de raison. Pourtant, il était à peine sortit quant le serviteurs revint. Les vêtements qu'il avait rapporté avec lui n'étaient pas la cause de ce retard pour lequel il s'excusa des plus platement. Le cause était surtout l'épée qu'il avait ramener avec lui. Une épée que Nicolaï aurait reconnu entre mille.
Remerciant le serviteur et le libérant de sa charge envers lui, Nicolaï prit le temps de se vêtir.
Une chemise noire à galon d'argent qui ressemblait beaucoup à celle qu'il portait pour les grandes occasions, un pantalon simple mais d'excellente facture, des botes qui n'en étaient pas moins et... son épée au côté.
C'était un peu difficile à comprendre pour qui ne verrait en cette arme qu'un simple bout de métal. Mais pour le jeune homme, c'était bien plus que cela. C'était comme le prolongement de son bras. Comme un membre supplémentaire. Et son poids qu'il retrouvait à son côté avait quelque chose de rassurant.
À présent, il paraissait à nouveau se qu'il était. Un membre de la noblesse. C'était un peu comme renaitre pour Nicolaï. Le souvenir de ce statut et de tout cela était tellement lointain avant. Il en aurait presque douté de son existence pour croire qu'il était en train d'affabuler.
Mais non.
Maintenant, la suite du programme. Rejoindre le baron et la duchesse? Se rendre dans la grande salle du château? Aller chercher Aureane avant cela?
Oh et puis zut. La noblesse, le baron et la duchesse attendraient.
Tranquillement, Nicolaï alla demander à un serviteurs terrifié car convaincu qu'il était en présence d'un fantôme de Tyra de bien vouloir lui indiquer les appartements d'Aureane. Mieux valait qu'il soit présent et la soutienne quant elle devrait faire face à la noblesse d'Ysari. Se n'était pas tout à fait comme si elle ne l'avait jamais fait ou ne s'était jamais retrouvé en présence de ces gens. Mais elle était restée invisible alors.
Là, devenir invisible risquait de se montrer plus difficile.
Doucement, il frappa à la porte, attendant une réponse. |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Mer 12 Jan 2011 - 13:27 | |
| Au grand soulagement d'Aureane, la duchesse n'insista pas et dispersa tout le monde avec autorité. Si la jeune fille aurait préféré rester avec Nicolaï, elle fut néanmoins rassurée de se retrouver avec sa tante et sa sœur. Clémence s'arrangea d'ailleurs pour qu'elles ne soient pas séparées et, sachant que la présence de domestiques rendait Aureane nerveuse, elle assura qu'elles se débrouilleraient bien toutes les trois.
On leur proposa finalement de se laver et des vêtements propres qu'elles acceptèrent avec plaisir. Même la tante sembla ne rien trouver à redire au bain, qui était un luxe non négligeable auquel elle avait eu peu de fois accès. Puis, étant donné qu'on ne semblait pas avoir besoin d'elles pour le moment, Clémence entreprit de veiller sur le sommeil de ses deux petites. Il avait été question de banquet et elle espérait bien qu'elles en seraient exclues, même si elle se doutait que ce fichu chevalier allait vouloir au moins y voir Aureane.
Cette dernière venait de s'endormir, épuisée par le trajet, mais aussi par tout ce qui avait précédé et suivi... Clémence secoua la tête, désolée : elle n'avait jamais eu une santé très solide. Justine, elle, n'arrivait pas à fermer l'œil, s'émerveillant de tout ce qu'elle voyait et demanda plusieurs fois à aller se promener dans les couloirs, ce que Clémence n'était prête à lui accorder en aucune façon. Elle n'avait aucune envie de devoir ensuite lui courir après et de la retrouver en pleine conversation avec un cuisiner, un palefrenier, ou, pire, un noble !
On frappa soudain et Aureane bougea légèrement dans son sommeil. Clémence ouvrit la porte en maugréant intérieurement, et se força à sourire vaguement lorsqu'elle reconnut Nicolaï.
" Aureane dort. "
Le ton ton était lapidaire, même si elle s'efforçait de rester polie. Elle n'avait pas bougé, bloquant le passage et estimant ue cette réponse devait suffire à se débarasser du jeune homme. Mais Aureane, qui avait été finalement tirée du sommeil, s'approcha, assurant doucement :
" Ça ira, ma tante, je me suis assez reposée. "
Bien-sûr, elle se sentait encore fatiguée, mais c'était le cas depuis qu'ils étaient rentrés du Puy, entre autres parce qu'elle dormait mal, naviguant de cauchemar en cauchemar. Mais Nicolaï s'en doutait sans doute, s'il ne l'avait pas déjà remarqué, et il était inutile de le lui rappeler.
" Woah ! "
Ça, c'était Justine qui venait de détailler le chevalier des pieds à la tête et qui semblait très impressionné par sa nouvelle allure. Mais Clémence ne s'en laissait pas compter, pas du genre à se fier aux apparences. Ce chevaler restait un gamin qui avait risqué la vie d'Aureane un peu plus tôt, et elle lui en voulait clairement. Aussi, elle ne se démonta pas, restant dans l'embrasure de la porte entre Nicolaï et ses nièces.
" Il serait plus sages que nous passions toutes trois la soirée ici. Nous avons besoin de sommeil, messire, et de nous remettre de nos émotions. "
Aureane baissa les yeux, n'osant rien dire, alors que Justine, sur la pointe des pieds derrière sa tante, tendait le cou pour croiser le regard de Nicolaï et le supplier de les délivrer du vilain dragon. Autant dire que la fillette se croyait vraiment dans un conte de fée et ne comprenait pas les réactions de Clémence et Aureane. Pourquoi ne pouvaient-elles tout simplement pas profiter de la chance qu'elles avaient ? |
| | | Inès de Soltariel
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Mer 12 Jan 2011 - 17:24 | |
| « Les derniers jours semblent avoir été pour le moins…agités, effectivement » glissa la duchesse en faisant couler son regard sur le bandage qui enserrait la tête du baron.
Puis, rebondissant sur la proposition du sire d’Hetalia « C’est avec joie que je profiterai de votre hospitalité, messer. Suite à la disparition, ô combien malheureuse, de tant de nobles âmes dans notre duché, il nous incombe, à tous, la tâche de renouer des liens qui ont pu…s’éroder. ». Ses doigts saisirent négligemment une coupe que lui tendait un majordome tandis qu’elle ajoutait, d’un ton badin « Il vous faudra me faire part de votre secret : toutes les grandes lignées ont vacillé et menacé de s’éteindre mais Ysari semble avoir bénéficié d’une…suspension de l’histoire? » Inès porta le verre au niveau de son visage, afin de le humer, en parut satisfaite et le reposa tout en continuant « Quoiqu’il en soit, je vous devine exténué. Je n’aimerais pas que l’on croie que je malmène mes vassaux, sire. Aussi, vais-je vous laisser vous retirer, peut-être afin de faire examiner cette plaie auprès d’un médecin ? Nous aurons, je n’en doute pas, tout le loisir de discourir durant le banquet. » Là-dessus, elle abandonna son siège pour rejoindre un partie de sa suite, en compagnie de qui elle gagna les appartements qu’Harnyll d’Hetalia mettait à leur disposition.
Bien que trop martiales à son goût, les chambres se révélaient plutôt confortables – pas au sens soltari du terme, certes – et suffisamment nombreuses pour loger, comme il se doit, les gens de la duchesse. Quelques paroles furent échangées avec ses aristocrates avant que tout ce petit monde ne commence à se disperser, dans l’attente du banquet. La dame, pour sa part, partit se délasser dans l’une des salles d’eau sous la protection de sa garde personnelle. Dans la mesure où ils tenaient du chapon, elle n’avait pas à s’inquiéter de leur regard. Coiffés d’une barbutte dorée, joliment réhaussée d’un cimier de plumes d’autruche, les eunuques faisaient forte impression. Des hommes sur lesquels on pouvait se fier, assurait toute la noblesse de Soltariel « Jamais ils ne se laisseraient aller à une confidence sur l’oreiller ! ».
Tandis que sa camérière entreprenait de la peigner, Inès s’interrogeait sur le retour du chevalier. Jusqu’à présent, une personne seulement était parvenue à revenir en vie du Puy. Non sans aide, qui plus est. Ca ne donnait pas envie de croire en la chance, quelque chose avait dû se passer et elle était curieuse de savoir de quoi il s’agissait...
Les murs du château rapportaient l’écho des cuisines, l’agitation y était à son comble. Les festivités n’avaient guère été prévues, il fallait improviser dans l’urgence. Vraisemblablement, ils y parvenaient, à en croire le fumet qui embaumait maintenant la demeure des Hetalia. La duchesse, aidée de ses servantes, parachevait sa tenue lorsqu’on vint l’informer qu’elle était cordialement invitée à se rendre dans la grande salle.
Dernière édition par Inès de Soltariel le Ven 21 Jan 2011 - 21:44, édité 1 fois |
| | | Harnyll de Hetalia
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Jeu 13 Jan 2011 - 12:34 | |
| Une suspension de l’histoire ? Oui, pas faux… beaucoup de terres du royaume avaient changé de main durant les dernières années, la guerre civile ayant bien entendu accéléré encore le mouvement. Dans le Nord, mis à part le comte Gaucelm à Odélian, peu de nobles pouvaient se targuer d’avoir passé crises sur crises sans faillir, et dans le Sud… eh bien dans le Sud le constat était le même. Mis à part Ysari, les « vieux » nobles se faisaient bien rares.
Ayant salué sa visiteuse, Harnyll la laissa se rendre dans ses appartements afin de se préparer pour le banquet. L’organisation à la dernière minute donnait des maux de têtes épouvantables au grand chambellan, mais lorsque l’on à l’honneur de recevoir la duchesse de Soltariel, fusse à l’improviste, il faut faire un effort. Regagnant lui aussi ses quartiers, le baron fit appeler ses médecin pour s’occuper de son crâne, un bandage ensanglanté étant peu élégant.
Le baron eut la charmante surprise de trouver son amante endormie sur son lit, aussi se rendit-il dans son cabinet de travail afin de se faire soigner sans la réveiller. La plaie fut bien nettoyée, et le sang ne coulant plus, les hommes de l’art purent placer un morceau de gaze noire qui se fondait suffisamment bien dans les cheveux du baron pour que cela ne puisse pas être remarqué à moins de venir le regarder sous le nez. Resté seul, le baron put se mettre en tenue pour le banquet. Pour une fois, il décida d’abandonner ses tenues anthracites et porta son choix sur une tunique marine à liserés d’or et des bottes de cavalerie qui lui donnait ce petit aspect militaire qu’il aimait tant garder.
Satisfait de son apparence, le baron fit appeler un page.
Allez prévenir les invités que le banquet va commencer.
Cela fait, il se rendit de nouveau dans sa chambre et réveilla Aurore d'un tendre baiser dans le cou. Il aurait bien fait plus mais sa belle tenue en aurait été toute chiffonnée... Debout ma chérie, c'est l'heure du banquet. Je vais y entrer en premier, suis moi d'ici une minute. Mieux valait en effet qu'ils n'arrivent pas en même temps... question de convenance, seule la baronne pouvant arriver au bras de son époux. Tandis que les pages couraient dans les couloirs prévenir les invités d’honneur que l’heure arrivait, Harnyll descendit les escaliers afin de se rendre dans la salle du banquet. Située juste à côté de la salle de bal, son architecture en longueur permettait d’y installer des tables en U afin que les jongleurs, bouffons et autres artistes puissent disposer d’un espace où produire leurs numéros. Mais avant que le baron n’arrive, penchons nous rapidement sur le protocole des banquets.
Selon le protocole, les tables des deux branches du U servaient aux invités dits « classiques », petits nobles locaux ou en visite, seigneurs marchands, châtelains, prêtres ou autres. La troisième table, appelée table d’honneur, servait au baron et à ses invités dits « de marque » ou aux personnes qu’il tenait à mettre en valeur aux yeux de tous, raison pour laquelle les places s’y arrachaient et donnaient lieu à des manigances à coulisses afin de pouvoir un jour y être installé le temps d’un banquet.
Tout en parcourant les couloirs, le baron revit mentalement l’ordre protocolaire des emplacements qu’il avait ordonné au grand chambellan. Inès, en tant qu’invitée la plus huppée serait installée immédiatement à sa droite, suivie par le grand Chancelier d’Ysari, Mervern Von’Diken, et le Chef Juge, Aravan Gorfiden. A sa gauche se tiendrait Aurore, suivie par Nicolaï et Aureane. Une légère violation des règles classiques car après tout Aureane n’était pas ni noble ni connue, même si cela risquait de changer sous peu…
Un petit sourire que l’on pourrait presque qualifier de sadique se fit jour sur les lèvres du baron en se disant que la jeune femme allait se retrouver à la même table qu’un chevalier, un baron, et une duchesse, le tout face à une bonne cinquantaine de convives, tous gens qui comptaient à Ysari ou dans les environs. Autre avantage, et cette fois pour Nicolaï, ni Clémence ni Justine se seraient à la table d’honneur, leurs places seraient à l’une des deux autres tablées.
L’aboyeur de service, c’est-à-dire le gusse qui braille le nom des invités de marque, se redressa en voyant arriver son seigneur. Ancien sergent de la garde du baron, blessé au combat du temps de la guerre civile, sa voix avait retenti sur maints champs de bataille et il bénéficiait maintenant de ce poste au château en récompense de ses services. Se mettant au garde-à-vous, vieille habitude qu’il ne perdait décidément pas, il rugit à l’attention des convives qui attendaient patiemment l’arrivée du baron et de ses invités :
Sa Grandeur Harnyll de Hetalia, Baron d’Ysari et Vicomte d’Adamantine !
La salle se leva lorsque le maître des lieux y entra et vint s’installer en tête de table. La duchesse rentrerait en dernière, selon l’ordre protocolaire de ce genre de dîner qui imposait que l’hôte soit le premier à s’installer et le visiteur de plus haut rang le dernier… afin de permettre à tout le monde de lui faire honneur… et surtout à tout le monde de voir quelle haute personnalité le baron recevait. L’aboyeur annonça Merven puis Aravan, mais l’arrivée des deux hommes ne suscita guère de réaction. Faisant partie des hauts personnages de la baronnie, leur présence à ce banquet ne sortait pas de l’ordinaire… mais des rumeurs couraient sur une surprise quand à certains autres hôtes d’honneurs. |
| | | Aurore de Rosemont
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Jeu 13 Jan 2011 - 19:00 | |
| Aurore ouvrit lentement les yeux en voyant le baron près d’elle. Elle lui quêta un autre baiser et sentit sa main sur sa joue.
Il l’avait encore appelé chérie. Elle y croyait désormais. Il l’aimait tant qu’il ne pouvait se séparer d’elle ou de son corps. Elle lui appartenait, non plus en tant que vassale, mais en tant que favorite. Un rôle bien difficile, lorsqu’un enfant allait à naitre, mais elle se disait que pour une fois, elle pouvait savoir une chose.
Elle ne laisserait pas fuir cet amant éperdument amoureux. Elle le suivrait quoiqu’il arrive l’appuierait quoiqu’il fasse. Si elle devait destiner sa vie à lui, elle le ferait. Elle n’avait ni à envier, ni à refuser quoique ce soir. Arcam avait joué sa première carte Néera avait remporté la deuxième manche, tandis que Tyra perdait lamentablement la partie sur le couple.
Se détachant à contre cœur, du baron, elle prit le passage jusqu’à la chambre où elle était installée. La vieille servante l’y attendait déjà.
-C’est fou ce que les derniers membres de la famille on laissé en héritage dans cette maison
Aurore enfila la robe rouge violacée et se laissa aux bons soins de la gente domestique. Elle avait masqué les marques et les écorchures.
-ce ne sont pas des vêtements de la baronne.
-Voyons, donc jamais Lucrèce de Hetalia oserait porter ce chiffon. Allez dehors, le baron vous attend.
Ses cheveux avaient été remontés avec souplesse et tout laissait présager que le baron y verrait sa fleur aussi belle que jamais. Leur rencontre n’avait jamais été formelle et Aurore avait toujours été simple, ne cherchant à séduire le baron que par sa personnalité.
En descendant, elle sentit son corps rompre et passa devant Nicolaï. Ce cher baron voulait laisser le plaisir durer.
Aurore de Rosemont, châtelaine de Sinlieh et maitresse du baron
Elle avança avec grace devant lui et s’inclina légèrement. Ses yeux pétillaient de bonheur. Elle avait envie des bras de cet homme. Mais un peu moins, lorsqu’elle su la place qui lui était réservée. Voilà plusieurs années qu’elle avait participé à un banquet. La partie gauche était toujours promise, à l’épouse et devait rester vide s’il le fallait.
Elle devait retrouver la vérité dans sa mémoire, elle se souvenait plus des convenances. Elle s’était toujours assise à la gauche de son père. Soit Harnyll lui donnait une occasion, soit il avait oublié, et elle se faisait du mauvais sel pour un rien
[ HRP : Petit texte en rouge] |
| | | Nicolaï KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Ven 14 Jan 2011 - 6:53 | |
| Bien entendu, se ne fut pas Aureane qui alla ouvrir la porte et Nicolaï se retrouva nez à nez avec Agathe. Vu sous cette angle, elle avait l'air encore moins aimable que d'habitude. Un vrai dragon cette femme. Un dragon qui gardait fermement la belle princesse en otage. Tout à fait scandaleux. En tout cas, Nicolaï était bien décidé à faire sortir ladite princesse de son isolement. De toute façon, elle n'allait pas avoir le choix cette bonne femme. Elle n'était pas chez elle, il ne fallait pas l'oublier non plus.
" Aureane dort. "
*Bonjour, comment allez vous? Vous êtes d'humeur radieuse ce matin.*
Le ton de Clémence était tout à fait lapidaire. Elle retait polie, mais sans plus. Vraiment sans plus. De plus, on voyait que se n'était pas la première fois qu'elle faisait les chaperons. On ne pouvait pas dire qu'elle laissait voir grand chose de se qui se passait dans la chambre. Bien au contraire. Aureane aurait put ne pas se trouver là, Nicolaï n'en aurait rien sut avec cet espèce de vieux sac d'os qui était en train de lui bloquer la vue.
Mais Aureane s'approcha, assurant doucement :
" Ça ira, ma tante, je me suis assez reposée. "
À la tête qu'elle était en train de faire, on pouvait être tout à fait certain qu'elle ne disait pas la vérité. Enfin. Pas l'entière vérité en tout cas. Aureane dormais mal depuis des semaines. Il le savait parfaitement et c'était aussi son cas. Le sable, le désert, le Puy. Tout leur récent voyage revenait le hanter. Il devinait que se devait être à peu prêt la même chose pour Aureane. Même si c'était différent de son cas parce qu'elle ne se souvenait pas de tout, se dont elle se rappelait devait être largement suffisant pour en faire des cauchemars.
Justine ne put s'empêcher de pousser une certaine exclamation de surprise quant elle découvrit l'allure de Nicolaï malgré le barrage tantinesque.
Clémence quant à elle ne semblait pas y prêter attention. Il fallait bien avouer que le chevalier aurait été quelque peu déçus si cela avait été le cas. Elle restait devant la porte, bloquant fermement l'accès à ses deux nièces.
" Il serait plus sages que nous passions toutes trois la soirée ici. Nous avons besoin de sommeil, messire, et de nous remettre de nos émotions. "
Aureane gardait les yeux bas mais elle ne semblait pas très heureuse à l'idée de rester toute la soirée avec sa tante tandis que Justine se démontait littéralement le cou pour pouvoir voir Nicolaï. Bon, apparemment Clémence n'avait pas vraiment comprit sa situation précise. Il risquait de devoir clairement lui expliquer.
« Je ne pense malheureusement pas que vous ayez trop le choix sur votre programme de la soirée, fit Nicolaï avec un air désolé. Vous êtes dans la demeure du baron, logée et nourrie par lui, invitée par lui à partager son repas. Il me semble compliqué de refuser. Surtout quant on prend en compte la présence de la duchesse elle même. Quant au fait de se remettre de ses émotions, sans vouloir être déplaisant, Dame Aurore de Rosemont sera présente. Sans vouloir mes estimes se que vous avez vécut, je pense que c'est là bien moindre par rapport à se qu'elle a subit. Votre absence en serait remarquée. »
Comment damer le pion à une vieille peau. Nicolaï savait jouer des mots quant il le voulait et parfaitement utiliser la noblesse. Mais seulement quant ça l'arrangeait. Et présentement, cela l'arrangeait beaucoup. Clémence pinça ses lèvres et sembla se mettre un peu en retrait. N'empêchant plus Nicolaï d'entrer que pour la forme. S'il voulait entrer, il le ferait sans problème.
Pourtant, le chevalier ne fit pas le moindre pas en avant. Restant bien à l'extérieur de la chambre.
« Il y a plusieurs choses qu'il serait mieux que je vous dise. Déjà, essayez de voir les personnes qui seront attablées avec vous comme des êtres humains. Je suis bien conscient que la situation vous met mal à l'aise, mais elle n'est que temporaire. Si vous voulez bien, nous feront annoncer devant la cour d'Ysari nos fiançailles à Aureane et à moi. Cela vous mettra sur un pied d'égalité avec nombre des personnes présentes. »
Clémence ne dit rien, écoutant simplement se que le chevalier pouvait avoir à dire. C'était un peu comme une bataille. Elle avait perdu quelques secondes plus tôt. Maintenant, elle écoutait le vainqueur dicter ses conditions et les thermes de sa réditions. Et...autant pousser un peu son avantage.
« Oh et le fait que vous frappiez Justine si elle se montre trop bavarde à votre goût risque par contre d'être assez peu apprécié. »
Ça, il n'en savait rien. Mais d'un autre côté, Clémence n'était pas obligée d'être mise au courant de cet ignorance.
Une servante, comme pour donner raison à se qu'il avait dit un peu plus tôt arriva à ce moment là avec plusieurs robes pour ''leur permettre de s'habiller pour le repas de ce soir''.
Nicolaï prit congé et retourna dans ses propres appartements. Il avait quelques petites choses à régler.
* * *
Le jeune homme prit doucement la main tremblante d'Aureane au moment où il allait entrer dans la salle du banquet et sera délicatement ses doigts.
« Calme toi. Tu es splendide. Tout ira bien. »
Il sourit à la jeune femme. C'était difficile de faire plus. Harnyll les avaient tout les deux placé à sa table d'honneur. Elle allait être la cible de beaucoup de regards. Mais il était là pour l'aider et la soutenir. Certes, elle aurait put trouver mieux pour cela. Ne pas se retrouver dans une situation pareille par exemple. Mais c'était trop tard. Et il était là pour l'aider.
Aurore fut annoncé et peu de temps après, Nicolaï et Aureane entrèrent dans la salle. Il y eu des murmures au moment où on reconnu le jeune homme. Il avait changé certes, mais il était toujours largement reconnaissable. Et puis, le baron le tenait à une certaine estime. C'était donc un personnage dont il appartenait de connaître le visage. Etrange la présence d'un chevalier en armure assis parmis les convives.
« Chevalier Nicolaï KalonErc'h et sa fiancée, la Demoiselle Aureane Eldon. »
Les murmures s'intensifièrent à cet annonce alors que les doigts de Nicolaï seraient doucement ceux de la jeune femme pour la rassurer. Ils allèrent tout deux prendre place.
« Monseigneur, Dame de Rosemont, salua Nicolaï avec une inclinaison du buste avant de s'asseoir. »
Le héraut ne mit pas longtemps à annoncer les convives suivants.
« Dame Clémence Eldon et la Demoiselle Justine Eldon. »
Les deux femmes apparurent et ne tardèrent pas à aller prendre place à leur tour. Il ne manquait plus grand monde à part l'invité d'honneur, mais pour le moment, Nicolaï et Aureane étaient toujours la cible de regards.
Dernière édition par Nicolaï KalonErc'h le Jeu 20 Jan 2011 - 12:12, édité 1 fois |
| | | Aureane KalonErc'h
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| Sujet: Re: Visite ducale Ven 14 Jan 2011 - 18:20 | |
| Clémence ne disait plus rien et elle ne tarda pas à laisser le champ libre à Nicolaï : qu’il fasse donc son numéro de petit seigneur, grand bien lui fasse ! Elle ne put pourtant retenir un rictus désabusé lorsqu’il fut question de les mettre sur un même pied d’égalité. Mais oui, bien-sûr, c’était vraiment trop aimable ! Quant à la remarque sur Justine… elle dut clairement se faire violence pour ne rien répondre et laisser couler, mais le coup d’œil cinglant qu’elle lança à sa nièce valait bien une monumentale paire de claques.
Bonne ambiance en perspective !
Aureane ne savait plus vraiment que faire pour atténuer un peu leurs différents et elle accueillit l’arrivée de la servante avec un certain soulagement. Nicolaï parti, il fallut s’habiller. Clémence se tut devant les robes : celle qu’elle porterait ce soir là serait de loin la plus belle qu’elle aurait jamais mise. Il en était de même pour ses nièces et le sourire ravi de Justine l’attendrit un peu. La fillette ne savait plus si elle devait en profiter pour faire virevolter le tissu léger ou si elle risquait de l’abimer en faisant le moindre geste. Aureane était plus réservée, mais elle aussi admirait le tissu et la coupe, bien qu’elle commence à sérieusement s’inquiéter du banquet. Heureusement sa sœur parlait tellement qu’elle parvenait à la détendre un peu en lui changeant les idées. Comme elle, Justine semblait avoir appris par cœur les histoires de leur grand-mère et elle était persuadée d’en vivre une en direct. Son enthousiasme finit d’ailleurs par adoucir un peu Clémence qui lui répéta pourtant une centaine de fois qu’elle ne devrait pas se faire remarquer, ne parler que si l’on s’adressait à elle et toujours rester polie et mesurée quelques soient les circonstances. Ce à quoi Justine hochait frénétiquement la tête avant de virevolter de plus belle
Finalement vêtue comme une princesse – enfin, du moins selon ses propres critères qui n'étaient forcément pas très élevés – Aureane rejoignit Nicolaï avec une certaine appréhension. Elle se sentait toute gauche dans cette robe qu’elle jugeait trop belle pour elle. Elle lui serra la main nerveusement, se raccrochant à l’idée qu’au moins il était là avec elle, mais elle n’en menait pas large. Le compliment la fit rougir, lui redonnant un peu de couleur. Lui aussi avait fière allure, mais elle n'osa pas lui retourner le compliment. Elle paraissait prête à partir en courant devant le grand méchant loup et espérait plus ou moins que l’on vienne lui dire que c’était une erreur et qu’elle pouvait retourner se cacher dans sa chambre.
" Chevalier Nicolaï KalonErc'h et sa fiancée, la Demoiselle Aureane Eldon. "
Le mot "fiancée" sembla résonner dans sa tête, aidant sans aucun doute la panique à monter encore plus rapidement. Elle ne voulait pas se retrouver devant tout ce monde. Pas du tout. Il y avait bien une excuse à trouver, non ? Mais, la gorge nouée elle ne put même pas faire part de son appréhension à Nicolaï, qui de toute façon devait bien lire sa peur sur son visage.
Pas le choix, elle se retrouva soudain devant tout le monde et promena un regard angoissé sur l’assistance, sans vraiment voir personne. La main crispée dans celle de Nicolaï, elle aurait sans doute été incapable de trouver sa place s’il n’avait été là pour la guider tant elle semblait au bord de la panique. Il venait de saluer… quelqu’un, elle ne savait plus trop, mais fut incapable d’en faire autant, finissant par se retrouver à sa place elle ne savait trop comment. Au moins, elle n’ajoutait pas à cela le fait d’être à une place d’honneur : ignorant tout du protocole, elle n’avait pas compris qu’Harnyll avait fait une entorse aux règles du banquet. Tant mieux, parce qu’à la voir les yeux baissés et la main serrée sur celle de Nicolaï, on pouvait se demander si elle n'allait pas se liquéfier. Bien-sûr, elle avait conscience de cela, ce qui ajoutait encore à son malaise... un vrai bonheur !
Aureane releva finalement les yeux en voyant entrer sa tante et sa sœur. Clémence se tenait avec retenue, mais cachait mal son appréhension, intimidée devant toute cette assemblée où elle ne se sentait pas à sa place. Justine, elle, dévorait le banquet du regard, resplendissant de bonheur. Elle vivait pleinement le conte de fée, mais si elle avait promis un peu plus tôt à sa tante de se tenir avec autant de discrétion que possible.
Dernière édition par Aureane le Dim 16 Jan 2011 - 21:01, édité 1 fois |
| | | Inès de Soltariel
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| Sujet: Re: Visite ducale Ven 14 Jan 2011 - 18:47 | |
| Pour l’occasion, la duchesse avait revêtu une houppelande noire rehaussée de fils d’argent, endossée par-dessus une élégante tunique de soie liliale, à la fois distinguée et convenable pour celle qui avait à porter le deuil de ses frères. A ses oreilles, pendaient des boucles garnies d’émeraudes d’une pureté qui ne trouvaient leurs égales que dans les gemmes qui ornaient les bagues et le diadème de la dame. Soltariel pleurait ses morts, certes, mais Soltariel relevait la tête.
Inès n’avait pas le droit à l’erreur, elle en avait bien conscience. Ce soir n’était pas un simple repas, une vulgaire visite de convenance. Il s’agissait de rencontrer ses gens, de montrer que le trône ducale n’était plus vide. En cas d’absence, la noblesse a souvent tendance à s’agiter, d’antiques rancunes peuvent refaire surface. Elle se devait de tuer, dans l’œuf, les éventuels risques.
Encadrée par ses gardes, tous vêtus d’angusticlave et les plumes fièrement dressées - à défaut de - sur le cimier, elle se fit guider à la salle du banquet où l’attendait désormais les convives. Tous se levèrent pour l’accueillir tandis qu’elle gagnait sa place d’un pas impérial. D’un signe de tête très solennel, elle remercia le baron d’Hetalia puis, posa son regard sur l’assistance. Ils attendaient. L’anxiété se lisait sur les visages. Tous ici, directement ou indirectement, étaient ses vassaux. Elle devait leur donner un signe, esquisser une ébauche du futur. On n’attendait pas une simple présence de sa part. Ce soir, face à ses gens, elle reprenait le flambeau de Soltariel. Alors, d’une voix claire, elle déclara :
« Messers, mesdames, damoiseaux et gentes damoiselles c’est, pour ma personne, un grand plaisir que d’être ici ce soir. Je tiens à remercier le baron d’Ysari pour son hospitalité et suis honorée du symposium qu’il organise en mon honneur. » d’un geste ample, elle désigna les mets qui, déjà, recouvraient les tables, « Dernièrement, notre duché a cruellement souffert, nous avons eu à pleurer de nombreuses disparitions, des êtres qui nous étaient chers, aux qualités indéniables. Que les Cinq veillent sur leur âme. Aujourd’hui, nous effectuons un nouveau départ et, comme bien souvent, l’inconnu éveille en nous quelques appréhensions. » Elle marqua une courte pause avant de reprendre « Pourtant, lorsque je porte mon regard sur vous, je ne ressens aucune crainte, au contraire, je vois un avenir glorieux, le commencement d’une ère bénie des Dieux. Nos terres n’ont pas été saccagées par la guerre civile, la menace drow ne pèse pas directement sur nos têtes et notre opulence est sans pareille au sein du royaume. Erac, Sainte-Berthilde et Serramire peuvent bien en être les bras, mais nous en sommes le cœur ! Sans notre dynamisme, sans le rayonnement de notre réussite, - Voyez comme nos villes s’étendent !- toutes ces terres menaceraient de replonger dans l’obscurantisme. C’est une lourde tâche que nous assumons, mais nous l’assumons avec brio. Nous sommes le joyau de la couronne de sa Majesté ! » Inès se tourna vers le baron « Certes, des embuches existent et jamais nous ne devons laisser notre vigilance s’abaisser. Cependant, comme l’a démontré messer d’Hetalia, en affrontant courageusement des déviants qui menaçaient nos terres, nous ne laisserons aucune menace subsister suffisamment longtemps pour nous causer du tort. La route de la Gloire est parsemée d’embuches, mais aucune, je dis bien aucune, ne saurait nous effrayer. » Elle leva le verre qu’un échanson venait de lui remplir et porta à nouveau son regard sur les convives « Je lève mon verre à notre prospérité. Que les dieux bénissent notre duché ! A Ysari, à Soltariel ! »
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| | | Harnyll de Hetalia
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Dim 16 Jan 2011 - 16:15 | |
| « A Ysari ! A Soltariel » répéta l’ensemble des convives en se levant, brandissant leurs verres en l‘honneur de la duchesse. Certains se le sifflèrent cul sec, ce qui obligea les serviteurs à intervenir rapidement pour le remplir de nouveau. Harnyll cependant ne se rassit pas immédiatement, désirant répondre, fusse brièvement, à son invitée. C’est un honneur et une grande joie pour moi que d’accueillir en ces murs la nouvelle duchesse de Soltariel, porteuse d’espoir en l’avenir. Après la guerre civile, après les pertes de plusieurs de nos pairs, après la venue des Dieux en ce monde, nous allons enfin pouvoir aborder des temps plus calmes. Puisse l’avenir nous être propice ! Enfin… cela restait un vœu, rien de plus. Mais il fallait espérer qu’après les disparitions d’Ange, d’Erestor et d’Adhémar, la valse des nobles se ralentirait quelque peu. Être noble dans le royaume ces temps ci semblait une situation pour le moins dangereuse, preuve en était le meurtre récent du régent d’Oësgard, dans le lointain marquisat de Serramire. Le banquet commença et, tandis que les assiettes étaient remplies de victuailles aussi variées que peu diététiques, une troupe de jongleur et de cracheurs de feu, la première attraction de la soirée, fit son apparition. Le baron se méfiait souvent des cracheurs de feu lors des banquets, depuis un soir où, du temps de son père, un cracheur de feu avait enflammé malencontreusement la coiffure d’une opulente dame. Il avait fallu pas moins de cinq hommes solidement bâtis pour la jeter dans les douves et arrêter l’incendie… Tout en dégustant une perdrix truffée et en faisant du pied à Aurore, profitant en cela de la nappe qui courrait jusqu’au sol, le baron entreprit la duchesse sur les dossiers qu’elle aurait vraisemblablement à traiter. Durant un festin, les langues se délient, et en vieux briscard de la politique malgré son jeune âge, Harnyll s’était rendu compte qu’un ventre plein et un verre de vin aident aux confidences. N’y voyez pas là une curiosité mal placée… mais il était autant désireux de mieux connaître les intentions d’Inès que la duchesse devait être désireuse de connaître les siennes. Vous arrivez à un moment clé… le Voile a obligé chacun à stabiliser leurs positions, mais l’avancée drow à l’Est, depuis la chute de Fort Ellyrion, devient réellement menaçante pour le royaume. Toutefois… les drows m’inquiètent moins que les pirates de Meca. Ces maudits écumeurs des mers se tiennent tranquille depuis des mois, mais je ne me fie point à ce calme. Force était d’admettre d’Ydril, Ysari et Soltariel constituaient les terrains de chasse préférés des pirates. La preuve en était l’attaque du port d’Ydril l’année précédente. La flotte ysaraine en patrouille sur l’Eris n’avait pas rapporté d’engagement important avec les pirates, hors un ou deux accrochages plus ou moins involontaires. Toutefois… le calme précède souvent la tempête disent les marins.
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| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Dim 16 Jan 2011 - 18:25 | |
| Légèrement plus calme une fois à sa place, Aureane s'efforça de copier Nicolaï afin de ne pas commettre d'impair : se lever lorsqu'il se levait, manger et boire à son rythme, du moins, faire semblant car elle picorait à peine, se forçant surtout pas politesse. Elle avait l'estomac noué et mit un certain moment avant de réellement faire attention à se qui se passait autour d'elle.
La baronne avait fait un discours, sans doute très intéressant, mais la jeune fille n'en avait pas saisi une miette, trop occupée à se reprendre. Elle arriva à tendre une oreille un petit peu plus attentive à ce que disait le baron, mais le vœu de temps plus calmes ne la fit que se souvenir de tout ce que Nicolaï et elle avaient vécu. Un véritable cauchemar qui se rappelait à elle toutes les nuits et qui lui fit à nouveau baisser les yeux dans l'espoir de passer à autre chose.
D'ailleurs, pour le moment, le cauchemar, c'était ce banquet. Si Justine était toute heureuse - quoique rendue silencieuse par la présence de sa tante qui restait stoïque - Aureane, elle, se sentait vraiment mal à l'aise. Bien-sûr, elle avait fini par lâcher la main du chevalier et il avait sans doute été content que le sang puisse y circuler à nouveau, mais elle était on ne peut plus tendue. Certes, qu'il soit assis à côté d'elle la rassurait et il faisait d'ailleurs tout pour qu'elle se sente à l'aise, mais pour le moment, elle continuait à lutter contre la panique.
Fort heureusement, la baron et la duchesse l'oublièrent et s'engagèrent dans une conversation où il était hors de question d'intervenir. La jeune fille se calma donc un peu et remarqua pour la première fois ce qu'elle faisait plus ou moins semblant de manger. Ce n'était pas mauvais du tout... c'aurait même été délicieux si elle avait été en mesure d'apprécier. Elle parvint quand même à faire un petit sourire nerveux à Nicolaï pour essayer de le convaincre qu'elle allait très bien. Le spectacle l'aidait aussi à s'apaiser : elle n'avait pas pour habitude de voir pareille distraction et elle réussit à apprécier quelques tours, qui avaient en plus le mérite de ne pas la forcer à manger pendant qu'elle regardait. Le fait d'être sans cesse servie la ramenait pourtant sur terre assez souvent et la remettait mal à l'aise. Tout cela lui paraissait bien trop beau, bien trop riche et elle ne se sentait toujours pas à sa place. Certes, elle avait été annoncée comme la fiancée de Nicolaï, mais c'était encore plus perturbant.
Finalement, entendre Harnyll parler de pirates acheva de la faire se décomposer au souvenir de ce qu'elle avait subi avec le chevalier. Elle espérait d'ailleurs que ce dernier n'aurait pas trop d'explications à donner à son suzerain. Nul doute que des origines drows seraient mal acceptées par le baron. Qui, d'ailleurs, pourrait y voir une qualité ? Elle-même en faisait encore des cauchemars malgré tout l'amour qu'elle pouvait lui porter et leurs fiançailles. A cette pensée, qui éclipsa un instant tout le reste, elle releva les yeux vers lui et lui offrit un petit sourire, cette fois bien plus spontané. Elle n'était pas à l'aise, à ce banquet, mais elle était heureuse d'être à ses côtés. Et si c'était la condition pour devenir sa femme, elle pourrait bien se forcer un peu. |
| | | Inès de Soltariel
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| Sujet: Re: Visite ducale Lun 17 Jan 2011 - 13:36 | |
| La duchesse adressa un signe de tête entendu à la demande d’Harnyll, avant de lui répondre d’un air assuré :
« Je suis heureuse que vous abordiez le sujet, messer. Les boucaniers ne donnent plus de nouvelles, c’est un répit dont nous devons user sagement. Il serait imprudent, pour ne pas dire stupide, de ne pas préparer le duché à une éventuelle reprise de leurs activités. Le commerce maritime doit, à tout prix, être défendu, de même que la quiétude de nos ports. Je l’ai dit auparavant et je le répète : c’est notre tâche que de prospérer. C’est pourquoi, mes conseillers et moi-même élaborons un projet dont la finalité sera une sécurité accrue de nos voies maritimes. Il ne sera pas dit qu’une poignée de flibustiers fasse la loi dans nos eaux territoriales ! Evidemment, comme vous l’imaginez sans doute déjà, le moment venu, vous serez invité à y participer et à en profiter. »
Elle prit le temps de marquer une pause, afin de déguster une lichette de perdrix fourrée, sentant vaguement qu’au-delà de ses préoccupations géostratégiques, le baron en avait d’autres, d’ordre plus socio-reproductives. Confrontée à cette montée de sève chez son voisin, montée d’embarras pour sa part, elle se résolut à faire ce qui se fait dans pareil moment, à savoir relancer la conversation, d’un ton badin, en faisant mine qu’un élément qui nous était sorti de la tête était soudainement revenu.
« Mais dites-moi, baron, je ne crois que vous m’ayez présenté votre femme. » puis, s’adressant directement à Aurore « Madame, c’est un honneur de vous rencontrer. J’ai été surprise de voir que vous faisiez partie de l’expédition punitive contre cette bande d’idolâtres, ce dut être terriblement éprouvant. Je souhaiterais que vous me fassiez part de ce qu’il s’est passé, monsieur votre époux n’a pas encore eu l’occasion de m’entretenir davantage sur le sujet et ho, peut-être pourriez vous nous éclairer sur votre voisin de table, le chevalier KalonErc’h, dont personne, jusqu’à présent, n’a été en mesure de me conter le retour parmi nous. Echapper aux drows, ce n’est pas une mince affaire ! Il possède, par conséquent, une expérience rare et précieuse dont bien des personnes, sans nul doute, aimeraient bénéficier. » Avec un sourire taquin, elle ajouta « une vérité bien plus triviale est que, lors des banquets, pareils récits connaissent toujours un grand succès, surtout lorsque les protagonistes en sont revenus vivants. En soi, ça apporte une sorte de baume au cœur, voire d’espoir à l’assistance. On se dit que, quelque part, une justice existe pour les justes et que le Destin, dans sa miséricorde, ne les oublie pas. » Elle sourit, un peu pour elle-même « Cela ne fait de mal à personne de croire que la Fortuna est de son côté… »
N’étant pas présente dans la salle à l’arrivée de mademoiselle de Rosemont, où cette dernière avait été annoncée de manière plutôt crue, la duchesse ignorait tout de l’éventuelle gêne qu’elle venait de potentiellement éveiller au sein du couple. Preuve en était son air affable alors qu’elle s’adressait à eux.
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| | | Harnyll de Hetalia
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Lun 17 Jan 2011 - 14:06 | |
| Il restait à espérer que la volonté affichée de lutter fermement contre les écumeurs de l’Eris se transformerait en actions. Des actions conjointes des flottes et une meilleure coopération des patrouilles pourrait amener de bons résultats, et éviter que certaines zones de la côte ne soient pas ou plus surveillées. Fervent partisan de la méthode forte contre Meca, le baron d’Ysari pourrait donc sous peu juger sur pièces de la réalité des promesses de sa suzeraine. Soudainement, Harnyll s’interrompit en plein geste alors qu’il s’apprêtait à se descendre un morceau de faisan truffé. Sans le vouloir, la duchesse venait de mettre le doigt sur un point fort sensible, à savoir le fait que la jeune et belle personne qui s’asseyait à sa gauche n’était pas sa femme mais son amante. Heureusement que le brouhaha ambiant et les acclamations qui ponctuaient le stupéfiant numéro d’un l’avaleur de sabre aient empêché la plupart des convives d’entendre cette question gênante. Comment se sortir pas trop maladroitement de cette situation hasardeuse ? Pour Harnyll, avouer que sa femme avait littéralement fichu le camp pour aller s’amuser à Assar était impossible, il n’aurait pas supporté de voir de l’ironie, ou pire encore, de la pitié, sur le visage d’Inès. Ses problèmes de couple ne concernaient que lui, aussi opta t’il pour une pirouette. Hmm… il y a un malentendu… ma femme est en visite auprès de son cousin, le comte d’Odélian. Cette jeune femme est Aurore de Rosemont, châtelaine de Sinlieh, qui fête parmi nous sa libération des griffes des fanatiques d’Orfédie. Voilà, cette explication en, valait bien une autre. Inutile de préciser à son invitée que Lucrèce n’avait jamais atteint Odélian mais avait préféré rester auprès du beau seigneur de Rochefort et de son amant Denys de la Vallière (l’amant de Lucrèce bien sur, pas de Loup, qui à notre connaissance n’a jamais batifolé avec Denys). En attendant le retour de Lenroy qui pourrait lui fournir un rapport plus détaillé, mieux valait faire profil bas sur la question. Harnyll s’envoya un verre de vin pour cacher son trouble. Déjà lors du tournoi tous l’avaient cru cocu, et s’il savait désormais que sa femme et le chevalier d’Adamantine n’avaient pas eu de relations sexuelles, cette plaie restait gravée dans sa chair. De plus, cela ne répondait pas à la question qui le torturait depuis le printemps : Lucrèce avait-elle sincèrement aimé Adamantine ? Lui avait-elle dès cette époque été infidèle, sinon par son corps, du moins par son esprit ? Chassant ces sombres pensées, le baron revint au moment présent et regarda vers Aurore et Nicolaï qui allaient tous deux devoir répondre à la curiosité de l’invitée d’honneur du banquet.
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| | | Aurore de Rosemont
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Lun 17 Jan 2011 - 17:10 | |
| Aurore sentait une épée de Damoclès sur sa tête. Des regards amers s’étaient posés sur elle. Peu de gens connaissait la relation existant entre le baron et sa vassale. Une relation qui était pourvu d’un bel amour, puisque ni l’un ni l’autre cherchait à déplaire.
Au contraire, la jeune femme qu’était Aurore avait ramené un baron joyeux, heureux et vivant. Dans le cas grave, elle créait un incident protocolaire grave. Même en l’absence de baronne, ce siège était destinée à recevoir qui de droit, mais pas une vassale qui couchait dans le lit du baron.
Elle avait cessé de compter les verres qu’elle enfilait pour cacher son désarroi. Même le jeu de pied n’arrivait pas à totalement. Un des cracheurs de feu vint faire son spectacle devant le baron et Aurore sursauta à la vue des flammes.
Lorsque la duchesse s’adressa à elle, la jeune femme s’étouffa avec son vin. Elle sentit la main de son amant dans son dos, et elle le remercia.
Maintenant qu’elle était enceinte de lui, ou elle aimerait bien devenir sa femme, mais elle ne pouvait pas déloger la baronne. Lorsque le baron fit les présentations, elle soupira et inclina la tête.
Par les cinq, nous ne verrons plus jamais ces hommes.
La jeune châtelaine remit une mèche derrière son oreille et se sentit mal. Discrètement, elle posa sa main sur la cuisse d’Harnyll. Personne ne pouvait les voir, mais elle ,seule, ressentait la douleur du baron.
Être abandonné et laissé seul.
Toutes les richesses n'égalaient rien de ce qu'offrait Aurore au baron. Au dela de leur amusement lorsqu'il passait leur nuit ensemble, il y avait un sentiment bien complexe, qui les liait à jamais. Un lien que même le dieu Arcam, si joueur fut-il, ne pourrait briser. |
| | | Nicolaï KalonErc'h
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| Sujet: Re: Visite ducale Mar 18 Jan 2011 - 13:12 | |
| Aureane s'était légèrement calmé au moment ou elle et Nicolaï avaient prit place à table. Ils étaient tout deux assez mal à l'aise. Même si Nicolaï le dissimulait très bien. Voilà un moment, il n'aurait pas eu le moindre soucis par rapport au fait de diner à quelques pas d'une duchesse. Mais depuis, les choses avaient changées. Aureane l'avait quelque peu contaminé et il était à présent plus timide. Il fallait dire aussi qu'il ne tenait pas du tout à se faire remarquer.
Il ne voulait pas raconter. C'était tout à fait hors de question qu'il raconte. Et encore moins ici avec tout ce monde et Aureane juste à côté d'eux. Le spectacle donné était de qualité. Mais il s'en fichait pas mal. Tout comme il se moquait de se que la duchesse et le baron pouvait bien raconter. Il faisait tout pour qu'Aureane avale tout de même quelque chose. Et puis, il faisait tout se qu'il pouvait pour la mettre à l'aise en lui parlant de tout et de rien. De se qu'ils pourraient faire une fois de retour à Dyriet. Même s'ils ne le faisaient jamais, pouvait pourtant faire des projets. Et puis, ça permettait de se calmer et de penser à autre chose.
Heureusement pour eux, on commença par les oublier un peu et par s'occuper de tout autre chose. C'était tant mieux à vrai dire. Ni lui ni Aureane n'avait la moindre envie qu'on s'adresse à eux. Et surtout pas au vu du sujet de conversation qu'était les attaques pirates sur les côtes d'Ysari. Si on avait dut trouver un sujet pour mettre profondément mal à l'aise et sur les nerfs les deux jeunes gens, on aurait pas put en trouver un meilleur.
Aureane lui adressa un petit sourire nerveux qui ne pouvait convaincre personne. Nicolaï lui en retourna un similaire, incapable de faire mieux qu'elle. Trop inquiet pour ça. Il scrutait chacun des convives comme s'il allait subitement lui sauter dessus avec un couteau. Oui, le chevalier avait peur et était méfiant. Il ne l'avait pas été assez une fois. Cela ne se reproduirait pas. Et puis...il y avait un traitre quelque part à Ysari. Qui pouvait dire s'il n'était pas tout simplement dans cette salle parmi eux?
Aureane s'intéressait au spectacle et paraissait y trouver un moyen de se détendre un peu. Tant que cela pouvait l'aider, pourquoi pas. Mais le service semblait la mettre très mal à l'aise. C'est vrai qu'à Dyriet, elle occupait plutôt la place d'une des servantes qui s'occupait du repas. Comme le faisait sa mère à Trois-Chemin.
Malgré le malaise déclenché par la discutions sur les pirates, Aureane se tourna doucement et lui fit un sourire. Bien plus beau et naturel que le précédent. Elle paraissait plus contente. Le jeune homme lui rendit un sourire tendre.
Nicolaï tilta seulement au moment ou on il se rendit compte qu'on était en train de parler de lui. Et se qu'il entendit le fit profondément se raidir sur sa chaise.
« ...chevalier KalonErc’h, dont personne, jusqu’à présent, n’a été en mesure de me conter le retour parmi nous. Échapper aux drows, ce n’est pas une mince affaire ! Il possède, par conséquent, une expérience rare et précieuse dont bien des personnes, sans nul doute, aimeraient bénéficier. »
Le regard que Nicolaï adressa à la duchesse à ce moment là était respectueux, certes. Mais glacé. Aussi froid qu'une nuit d'hiver sur les remparts d'Alonna. Ses yeux d'un gris métallique devaient sans doute y être pour quelque chose aussi.
« Une vérité bien plus triviale est que, lors des banquets, pareils récits connaissent toujours un grand succès, surtout lorsque les protagonistes en sont revenus vivants. En soi, ça apporte une sorte de baume au cœur, voire d’espoir à l’assistance. On se dit que, quelque part, une justice existe pour les justes et que le Destin, dans sa miséricorde, ne les oublie pas. »
Nicolaï bouillait de l'intérieur. Il avait envie de la gifler. Non mais pour qui elle pouvait bien se prendre? Elle avait une idée de se qu'ils avaient traversé? Il n'avait pas l'intention de raconter quoi que se soit. Et encore moins pour amuser la galerie.
« Cela ne fait de mal à personne de croire que la Fortuna est de son côté… »
En quelques phrases, on pouvait dire que le duchesse avait mis mal à l'aise tout ses voisins de table. Le baron expliqua vaguement que Lucrèce était allé en Odélian. C'est vrai que Nicolaï aurait peut-être put se demander où la baronne était passée. Mais pour être tout à fait honnête, il n'avait pas grand chose à faire des péripétie champêtre de la baronne.
« Si vous attendez de moi un récit madame, vous risquez de l'attendre longtemps, grinça Nicolaï entre ses dents. Je ne veux pas en parler en n'en parlerait pas. Surtout pas pour amuser qui que se soit. Il n'y a rien de drôle ou de distrayant dans cette histoire. Quant à l'expérience, je n'en ai guère tiré plus qu'un bras déchiqueté. »
Les mains du jeune homme tremblait doucement. Non. Il ne voulait pas avoir à se rappeler ça. Il allait bien falloir qu'il le fasse. Mais pas ici. Pas maintenant. Convulsivement, il chercha la main d'Aureane avec la sienne et fini par la refermer sur les doigts de la jeune femme. Il avait besoin de ce contact. Il fallait qu'il se calme sinon il allait littéralement exploser.
La main d'Aureane dans la sienne était chaude et douce. Petit à petit, le jeune homme parvint à récupérer son souffle.
« Veuillez m'excuser madame. Je... je ne veux pas en parler. » |
| | | Aureane KalonErc'h
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Mer 19 Jan 2011 - 10:08 | |
| Parler de tout et de rien aidait Aureane à se détendre un peu. Enfin, disons que Nicolaï parlait que la jeune fille hochait la tête de temps en temps ou murmurait un semblant de réponse. Mais en tous cas, elle commençait à se calmer légèrement. Elle ne savait pas vraiment si sentir qu'il était aussi nerveux la rassurait, car elle se sentait moins seule et ainsi plus proche de lui, ou si au contraire, cela la mettait encore plus mal à l'aise parce que, si lui l'était en tant que chevalier alors elle était encore moins à sa place. Cela faisait beaucoup de contradictions, mais elle s'efforçait de faire bonne figure et d'apprécier un tant soit peu le repas.
Quoiqu'il en soit, la duchesse fit voler en éclat le semblant d'apaisement qu'elle pouvait ressentir. Ou comment mettre les pieds dans le plat sans crier gare ! Déjà, à propos d'Aurore, Aureane comprit pour la première fois qu'il y avait sans doute quelque chose entre le baron et la châtelaine. Oui, elle avait mis du temps à saisir, mais d'une part elle avait eu mieux à faire que se préoccuper vraiment de ces deux là lors du sauvetage et d'autre part, elle savait le baron marié alors ne s'était pas posé de question. Mais finalement... il y avait peut-être de quoi s'en poser, des questions. Elle se garda pourtant de toute réaction, faisant simplement comme si elle n'avait pas entendu. Tout cela ne la regardait nullement.
Mais non contente de perturber le baron, la duchesse poursuivit sur sa lancée, faisant cette fois pâlir Aureane qui ne pouvait plus ignorer la conversation, cette dernière portant directement à Nicolaï. Cette façon de bavarder sur leur voyage au Puy lui glaçait le cœur. Les yeux soudain fixés sur son assiette comme si elle allait réussir à disparaitre si elle arrivait à y penser très fort, la jeune fille essaya de se calmer : quitter la table en coup de vent était hors de question, cela aurait été du plus mauvais effet. C'était pourtant ce qu'elle avait très envie de faire : pas pour le plaisir de faire un coup d'éclat, mais parce qu'elle voulait fuir cette ambiance oppressante.
A ses côtés, Nicolaï se raidit et elle se douta qu'il n'appréciait pas plus qu'elle le tour que prenait la conversation. Dans ces conditions, elle doutait qu'il parvienne à rester très diplomate. Ce fût cette constatation qui la fit oublier légèrement la duchesse et se concentrer sur lui, cherchant à le calmer avant qu'il ne laisse éclater sa colère. Après tout, les questions de la duchesse étaient légitimes, quoique pas très judicieuses. A l'entendre on aurait dit qu'elle s'attendait au récit d'un troubadour inventant quelque chanson de geste... la réalité avait été plus cruelle et n'était pas du genre à égayer un banquet. La façon dont le chevalier commença à répondre lui fit finalement poser une main apaisante sur son bras. Il devait se calmer et c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour le lui dire sans se faire vraiment remarquer. Il était hors de question qu'elle même réponde quoi que ce soit et peut-être Nicolaï aurait-il mieux fait de laisser le baron répondre à sa place, la duchesse ne s'étant après tout pas directement adressée au jeune homme.
Nicolaï finit par se taire et chercher sa main, qu'elle serra doucement en évitant de regarder la duchesse ou qui que ce soit. Elle voulait quitter la table, elle n'en pouvait plus de ce repas qui n'en finissait pas. Le jeune homme finit par s'excuser mais elle ne le lâcha pas pour autant. Elle ne voulait pas s'effondrer devant tous ces gens et lui faire honte mais supporter ce sujet de conversation le sourire aux lèvres était au-dessus de ses forces. Elle posa un regard vide sur le spectacle, essayant de chasser les souvenirs qui lui revenaient, lui nouant la gorge. |
| | | Inès de Soltariel
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| Sujet: Re: Visite ducale Jeu 20 Jan 2011 - 11:20 | |
| La duchesse leva un sourcil désabusé aux paroles du chevalier. Le ton était malplaisant, les paroles irrévérencieuses et le regard qui avait la mauvaise idée de les accompagner pour le moins déplacé. On avait tranché des langues pour moins que ça, en terres suderonnes. Pourtant, Inès ne demanda pas au chevalier de s’agenouiller pour implorer son ducal pardon, pas plus qu’elle n’ordonna à sa garde de se saisir de l’impertinent. Non, elle se contenta de fixer Nicolaï d’un regard qui aurait fait passer le plus abominable des elfes noir pour amène.
C’était pire.
L’attention de toute la salle avait le temps de, progressivement, se porter lui et, comme partout où il y a honneur et civilisation, la majorité des convives, jusqu’à ceux qui ne lui avaient jamais adressé la parole et n’avaient rien suivi de l’altercation, parut se désolidariser de lui (chose surprenantes, même ceux relégués à l’extrémité des autres tables y parvenaient).
Les lèvres de la magicienne s’arquèrent en un sourire carnassier tandis que, sûre d’être écoutée, elle entreprit de répondre d’une voix posée, en détachant chacun de ses mots, afin que tous accomplissent leur effet :
« Messer, vous parlez comme un thète, simple et bon. » Quelques ricanements se firent entendre tandis qu’elle marquait une pause de mauvais augure « Cependant, tel n’est pas votre rôle. Vous êtes chevalier, quand bien même vous souhaiteriez ne rien en paraître. Par conséquent, il vous incombe des devoirs au nombre desquels ne pas se comporter en enfant gâté. Notre peuple a besoin d’espoir, non de voir ses dirigeants se renfrogner sitôt qu’on leur demande par quel miracle ils ont su échapper aux drows. Repensez-y. » Le ton était tranchant et n’appelait aucune réponse.
Les choses auraient dû s’arrêter là.
Malheureusement, Inès était une peste, de la pire espèce. A faire trembler toutes les Cléopâtre de l’Histoire. Les regards étaient braqués sur elle. Tant mieux. Ce n’était pas là que l’action allait se passer. D’une chiquenaude mentale, profitant que le passage d’un échanson lui offrait une diversion, elle fit chuter le verre le plus proche de Nicolaï.
« Ho…votre belle chemise à galons d’argent ! » s’exclama-t-elle, l’air navrée, en portant un doigt fuselé à ses lèvres. Par les Cinq, que la magie était jouissive !
La duchesse reporta ensuite son attention sur le baron, occultant totalement les derniers événements, comme s’ils faisaient déjà partie du passé et lui glissa « J’ai entendu vanter la beauté d’Odelian, nul doute que votre femme y passera des jours agréables et je vous fais entièrement confiance pour que mademoiselle de Rosemont fête…plaisamment » elle avait ce don de vous faire sentir quand elle parlait en italique « sa libération auprès de son sauveur. » Elle ignorait si la concupiscence qui semblait les agiter était née de l’aventure orfédienne ou lui était antérieure, tout ce dont elle pouvait assurer c’est que sa présence était indéniable…
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| | | Harnyll de Hetalia
Humain
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| Sujet: Re: Visite ducale Jeu 20 Jan 2011 - 13:12 | |
| Harnyll ne réagit pendant la petite humiliation que la duchesse fit subir au chevalier. Tant qu’elle ne dépassait pas les bornes de la bienséance, il n’avait pas à le défendre. Une remontrance et un verre de vin renversé ne sont pas des motifs pour s’engueuler avec sa suzeraine, ce d’autant plus qu’il ne lui donnait pas entièrement tort. Elle ne faisait après tout que défendre son honneur… nouvellement nommée, elle ne pouvait agir autrement si elle voulait éviter de perdre toute autorité dans la région. Il est toujours possible de noyer le poisson poliment dans ce genre de circonstances, mais son bouillant vassal laissait trop souvent parler son cœur. Non, décidément, Nicolaï ferait un bien mauvais diplomate. Trop franc, trop honnête. Trop direct. Mais ces défauts pour un ambassadeur étaient aux yeux d’Harnyll de grande qualité pour un châtelain et un chevalier. Haïssant les courbettes des courtisans, il trouvait chez le seigneur de Dyriet une attitude… rafraîchissante… et une sécurité quand à sa loyauté. Bah ! Au fond, peu importait cet incident de parcours. Mais la chute du verre prouvait qu’il avait affaire à une magicienne, ce qui confirmait les rapports sur Inès dont il disposait déjà. Oh la duchesse s’était montrée discrète, et en d’autres circonstances rien n’aurait pu laisser deviner sa petite ruse, mais la coïncidence et sa réflexion étaient des ficelles un peu trop grosses pour être purement fortuites. D’une voix douce, il murmura à voix basse, un léger sourire aux lèvres : Ces verres sont décidément instables à la moindre brise, d’où qu’elle vienne. Il faudra que je pense à les faire changer. Un signe discret de la main à Nicolaï pour lui indiquer de ne pas se formaliser de l’attitude de la duchesse et il revint s’occuper des propos de son invitée. La suite de ces propos justement le fit tiquer mentalement. Le sous-entendu sur la nécessité pour Aurore de fêter son retour laissait clairement indiquer qu’Inès sentait les sentiments liant le baron à la jeune femme. Rusée la donzelle. Battre en retraite, vite, ne pas laisser quiconque d’autre écouter la suite. D’un geste, le baron ordonna aux musiciens de jouer pendant que des saltimbanques entraient dans la pièce pour un spectacle de danse acrobatique. Entre leur numéro et la musique, plus personne ne prêterait attention à autre chose. Je ne doute pas que Lucrèce puisse profiter au mieux des joies d’Odélian, et j’ai toute confiance en le comte Gaucelm pour veiller à sa sureté. Par sureté, on peut entendre bien des choses, mais les lettres de Camille avaient appris à Harnyll que sa femme ne se trouvait pas auprès du comte. Inutile d’apporter cette précision fort gênante, cela allait de soi. Préférant changer de sujet, et tout en savourant un verre de vin, le baron repartit sur le terrain politique où à tout le moins l’emplacement des mines lui étaient connues. Car dans sa vie privée… elles lui sautaient le plus souvent à la figure sans prévenir. Duchesse, puis-je vous proposer à la fin de ce banquet que nous nous retrouvions dans un salon privé. Il est certains sujets dont j’aimerai vous entretenir. La succession de l’Aphel et les menaces de conflits entre Ydril et Sybrondil ne peuvent me laisser indifférent du fait de ma situation géographique, vous en conviendrez je présume. Oui, car si les choses s’envenimaient, Ysari se retrouveraient au beau milieu d’un conflit… situation que le baron préférait éviter, et Inès serait pour cela sa carte maîtresse. De tous les risques qui pesaient sur ses terres depuis la fin du Voile, celui là venait en premier.
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