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 Une visite à Essenbourg, une visite au roi.

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Hildouin le Long
Humain
Hildouin le Long


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MessageSujet: Une visite à Essenbourg, une visite au roi.   Une visite à Essenbourg, une visite au roi. I_icon_minitimeMer 20 Mar 2013 - 2:39

Lorsqu’on en eut fini avec cette embuscade qui avait eu lieu entre Adélagny et le pont de l’Alette, la compagnie bleue s’en alla vers le nord. Quand on dit qu’on en eut fini, il fallait entendre que le Long, qui savait pratiquer la guerre de manière vicieuse, n’en oubliait pas d’avoir un cœur d’or. Et quand la coterie d’en face cria merci, Hildouin leur accorda le répit jusqu’à ce qu’on se mit d’accord sur une reddition. Aussi rappela-t-il ses nuées de cavaliers, qui, quand ils eurent fini de talonner les fuyards, s’assemblèrent pour former cette immense horde de chevaux caparaçonnés et d’armures de fer qui faisait la Compagnie du Long. Là, à l’ombre des étendards frappés de la tour bleue, emblème de cette fraternité chevaleresque, on envoya des gens pour négocier les armes et l’honneur des vaincus.

On passera promptement sur ces formalités pour ne retenir que quelques points. D’abord, que beaucoup des malheureux qui avaient été massacrés étaient en fait d’anciens d’Ithier, et qu’il restait encore, dans la centaine de survivants, une majorité de ceux-là. Certains se rendirent et se constituèrent prisonniers, d’autres jurèrent de combattre le Long et ses hommes pour établir un nouveau seigneur digne de ce nom sur la contrée d’Oësgardie. Ensuite que le Long eut une petite conversation, qui ne sera pas détaillée ici, avec le chevalier d’Anderlock qui, pour bâtard et abomination soit-il, n’en avait pas moins montré un peu de bravoure dans ce guet-apens. Enfin, que l’on organisa un grand bûcher funéraire avant de repartir, apaisé de savoir que les morts ne reviendraient pas quelque vengeance excitée par la mauvaise foi du non moins mauvais perdant et l’ennui que l’on connaissait dans les limbes.

Ceci fait, la troupe se sépara. Une partie, chargée des prisonniers, retourna à Haurse-Porc, qui devait accueillir les quelques prisonniers, tandis que le gros de l’armée remonta vers le nord en traversant l’Alette et piquant sur Essenbourg. La forteresse faisait peine à voir, et des bâtisses encore debout, on pouvait voir un écran de suie ayant recouvré la pierre froide, donnant un aspect de château hanté là où les ruines n’offraient pas le sinistre spectacle d’un fort éventré. Cela n’arrêta cependant pas le Long, qui décida d’en faire son quartier général. Les murs et les douves, ainsi que toutes les fortifications de l’enceinte, étaient encore solides ; assez pour faire d’Essenbourg une place-forte digne de ce nom, si l’on en mettait les moyens, ainsi qu’un lieu stratégique, entre l’Alette et cette autre rivière, au nord, dont j’ai oublié le nom. Pour les logements, cela n’était certes pas Langehack en termes de standing, mais la plupart de la soldatesque était habitué à dormir à la belle étoile, surtout au cœur de cet été, où les nuits étaient fraiches sans être glacées. Aussi la Longère se mit-elle en œuvre. Utilisant ce qui avait été pris du convoi normanien, on fortifia comme on put avant de lancer des opérations de fourrage dans les alentours.

Les Longiers furent si bien installés qu’ils considérèrent vite Essenbourg comme leurs quartiers d’été, et au bout d’un certain temps, ils en vinrent même à faire claquer au-dessus des portes de feu la forteresse la tour bleue sur champ d’argent de leur compagnie. Les opérations se succédèrent dans un flou artistique nécessaire à la progression de cette foutue narration, et l’on notera uniquement qu’en la septième ennéade, un fort parti de Longiers sabota le pont de l’Alette avant que des renforts normaniens puissent le passer. Hildouin et ses hommes restèrent donc là jusqu’à la huitième, ou neuvième, ennéade. Quelques événements eurent lieu, que nous ne décrirons pas ici, et quelques hommes à la solde du Long, s’étant abouchés avec des assaillants d’Amblère revenaient, on l’espérait, avec de bonnes nouvelles.

Mais concentrons-nous plus particulièrement sur un parti (et non des moindres !) qu’Hildouin avait envoyé loin au nord. Cette troupe, une dizaine de cavaliers tout au plus, s’étaient frayés un chemin sur les sentiers d’âne connu par l’habitant, rejoignant bientôt les franches-sergenteries et, enfin, Hasseroi, où résidait, dit-on, le fils de Baudoin et son fidèle lieutenant, Léonard. Cette troupe était principalement constituée de parents du Long, et tous ses fils. Ceux-ci, chargés par leur père du dangereux honneur de se porter vers celui qu’ils considéraient comme le maître légitime d’Oësgard, avaient pour mission de le représenter et de faire hommage au vrai roy, puis de se constituer otages, afin qu’aucun doute ne subsiste dans l’esprit des légitimistes. Le pari était gros, et confier autant de ses fils (tous !) bien extraordinaire. Mais la trahison était une maladie fort commune ces derniers temps, et on avait assez conté à Hildouin sur les horrifiques horreurs de son adversaire l’usurpateur Norman, fils de Kevin, pour qu’il décida aux remèdes les plus forts pour détruire ce mal non moins si fort.

Ainsi donc arriva Lothaire, le premier fils d’Hildouin, à la cour de Léonard, qui l’attendait, semblait-il, dans ce qui servait de pièce aulique au parti légitimiste. Il dit le salut et but trois coupes d’eau tant il avait soif, puis fit savoir la raison de sa présence, la situation de son père et la volonté de ce dernier quant au sort de Norman comme celui du fils de Baudoin.

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Goar Ier
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MessageSujet: Re: Une visite à Essenbourg, une visite au roi.   Une visite à Essenbourg, une visite au roi. I_icon_minitimeMer 20 Mar 2013 - 17:14

Le pont de l'Alette ayant été envoyé voguer dans les flots tumultueux de la rivière, le doux sir Sebastian de Systoli, s'en prit à remonter dans le nord, n'ayant plus de joyeux convoies à attaquer. Il arriva à Essenburg alors que les gentils Hausse-Porcin et leurs capitaines avait fait ici grande besogne, en redonnant un peu de lustre à ce qu'il avait vu comme étant ruine. Le capitaine sûderon trouva fort plaisante la compagnie du Long. Ses hommes furent mis alors à la besogne de redorer le castel, tandis que lui et sa compagnie parla des affaires qu'ils auraient à mener.

Le lendemain, surgit une centaine de chevalier conduit par Jehan d'Audenhem, frère de Charles, et cousin de Goar. Ce dernier apporta quelques vivres de la capitale et de bon bras. Lorsqu'il apprit le départ d'une compagnie pour le nord, lui et quelques hommes d'armes prirent alors à se rendre au nom de Goar auprès du roi Odoacre Ier et de son doux sir Léonard de Montsoupir. Afin de lui présenter respect et grande amitié de la part de son seigneur. Il était d'ailleurs porteur d'un sac contenant la tête des bambin.

Goar apprenant le refus de Norman, c'était vu en mesure d'abattre ses sanctions, il était malgré tout un homme qui tenait à ses paroles se complaisait-il à dire à ses chevaliers. On évita les mises à mort publique, qu'on jugea inadapté pour préférer la mutilation et le meurtre dans le donjon. Goar avisa les bourreaux les plus vicieux à la besogne. La nuit durant, les bougres et bougresses ne cessèrent de geindre, et au petit matin, le silence laissait place à des mares de sang dans la salle de torture. On jeta la plupart des morceaux aux porcs, tandis qu'on garda le coeur de chacun de ses enfants dans quelques récipients, Goar s'étant juré de les faire manger au benêt. C'était donc porteur d'une amitié que Jehan d'Aunehem se faisait le héraut de son maître, en présentant les têtes du sang corrompus d'un âne et d'une sorcière du sud en gage du profond respect et dévouement de Goar à la famille de Heinster.
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Léonard de Montsoupir
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MessageSujet: Re: Une visite à Essenbourg, une visite au roi.   Une visite à Essenbourg, une visite au roi. I_icon_minitimeMer 20 Mar 2013 - 19:40

Léonard, fort occupé à imaginer d'autres armoiries que celles de Heinster sur le dais de "son" trône, jura comme un cocher saoul lorsqu'on le prévint de l'arrivée d'une quelconque coterie. L'espace d'un instant, il fut tenté de les envoyer paître - sans doute encore des pleurnichards qui peinaient à comprendre ce que signifiait l'effort de guerre - mais se ravisa : il avait un rang à tenir. Hors de question qu'un merdeux aux dents longues ne viennent le doubler. Tous se devaient de savoir que messire de Montsoupir était la voix et la volonté d'Odoacre! Ce dernier ayant besoin de repos, thèse corroborée par tous les médecins stipendiés par Vairon, tout ce qui lui était destiné devait être adressé à son fidèle lieutenant. Peut-être devrait-il, juste pour clarifier, commencer à porter une couronne?

Ainsi, Léonard reçut, au nom du vrai roy, le serment d'allégeance auquel il prit soin de répondre selon les termes consacrés. Il parvint à faire le tout en ne grimaçant que trois fois lorsqu'on eut à prononcer le nom d'Odoacre et non le sien. C'était une bien belle nouvelle qu'il recevait là. L'occasion d'agir autrement qu'en honorant les bagasses d'Hasseroi. Cependant, cézigue se trouvait être d'un naturel méfiant, voire suspicieux. Ne racontait-on pas que, selon la légende, le sire de Kjall avait péri en prenant pour vérités les déclarations d'une bande d'inconnus? Pas assez suspicieux, le beau!

Assurément, en pareille période, il convenait de se montrer précautionneux. Voire suspicieux - Léon aimait beaucoup ce mot- . En réponse à ces pensées, Vairon fit mander la cour afin d'authentifier les drôles. Faisant mine de s'intéresser davantage aux pilastres, qui étaient fort beaux, spartiates mais non dénués d'élégance, qu'aux sujets d'intérêts, le sire de Montsoupir épiait, guettait voire espérait une réaction suspecte. Le genre de truc qui vous rendrait suspicieux. Vous voyez? Aussi, presque déçu des avis positifs reçus, il ordonna qu'on leur regarde les dents. Il était vrai qu'à cheval donné on ne regarde pas les dents mais personne n'avait jamais offert, tout du moins jamais volontairement, de cheval à Léonard. Las! Là encore, mis à part de la surprise, les sicaires ne tremblèrent pas. C'était ennuyeux. Lorsque l'on avait un coupable, la situation se clarifiait. Ici, on avait de prétendus alliés. Un mal de tête en perspective. "La pute de leur mère", pensa Vairon.

"Mes biaulx amis! C'est un choix juste et judicieux qu'a fait votre père!" s'exclama le balafré chafouin. Il prit soin de leur assurer qu'ils seraient à leurs aises dans la belle ville d'Hasseroi, on les flanquerait même d'une escorte, juste pour démontrer leur rang, leur importance, ces choses là. Rien à voir avec la confiance. Leur père ne serait pas assez cruel pour les condamner à une mort atroce, car il est vrai qu'en Oësgard on savait mettre à mort, ça oui!...loger dans l'hôtel du roi? Ahaha malheureusement la horde de ses fidèles est si impressionnante que jusqu'à la dernière mansarde est occupée. Les bannerets en sont réduit à accueillir les caméristes dans leur lit! Bien sûr, ils le rencontreront sans doute, à l'occasion, son emploi du temps est plein. Très plein. Vous ai-je parlé du travail d'orfèvre des bourreaux d'Oësgard?
Ce fut donc en badinant gaiement que Léonard fit chercher des appartements pour les fils d'Hildouin, malheureusement séparés les uns des autres, car la ville était aussi pleine que les gonades d'un troupier, expliqua-t-il. Enfin, il confia des chevaux frais au reste de la bande, ainsi que trois de ses hommes, afin que sa réponse soit portée à Hildouin le Long. Certes, il aurait pu se contenter de les renvoyer sans les faire accompagner mais Léonard était...suspicieux.
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Goar Ier
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MessageSujet: Re: Une visite à Essenbourg, une visite au roi.   Une visite à Essenbourg, une visite au roi. I_icon_minitimeVen 29 Mar 2013 - 14:55

La guerre ayant été achevé disait les nouvelles, Sebastian prit congé de son hôte, pour se hâter de retourner auprès de son maître. Ne traînant pas, il était déjà partit avec le gros de sa troupe, laissant quelques hommes informer le Long de son départ. N'ayant obtenus de réponses du capitaine et n'ayant pu outre mesure voir Odoacre. Sa présence en Essenburg était désormais désuet d'intérêt. Cependant, Sebastian garda sous ses ordres ses mercenaires, tout comme Drogon ses rivois. On devait encore voir avec Goar ce qu'il en retournait exactement. La compagnie arriva devant les portes, et après qu'Arnoul est donné son accord, la coterie entra en Oesgard. La petite troupe pu enfin trouver un terrain ou se reposer, forniquer et se livrer à bien d'autres amusements.

Sebastian et Drogon, quand à eux, se rendirent auprès de leur maître, afin de tenir un conseil, bien qu'il manquait toujours quelques uns de ses principaux compagnons. Après quelques heures, ou la coterie passa plus de temps à manger qu'à parler, on en vint d'accord sur le fait que Norman était vaincu et avait du mourir dans les flots de la vasme. Faisant appeler son clerc, il lui demanda de rédiger quelques missives. On apprit que Nebelheim avait livré à un deuxième pillage. Ce qui laissa rieur le petit groupe. Goar fit apprêter plusieurs de ses hommes à garnir ses réserves, on disait que le terrible avait fait grand feu des champs de l'Amblerois, le blé risquait de se faire rare dans les temps à venir. Il rédigea aussi d'autres missives, notamment à Hildouin, l'inventant à venir en Oesgard, prendre compte de la victoire contre l'usurpateur. Ainsi qu'une autre missive, cette fois à destination d'Hasseroi, où il conviait Odoacre de venir en sa personne. Goar ayant grand désir de rencontrer l'héritier de Baudoin !
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MessageSujet: Re: Une visite à Essenbourg, une visite au roi.   Une visite à Essenbourg, une visite au roi. I_icon_minitimeDim 7 Avr 2013 - 19:42

Vairon était un homme diligent, aussi prit-il soin de répondre au nom d'Odoacre. Tout le monde savait qu'user de ses poignets en période de maladie renforçait les humeurs malignes.

Norman le Fol vaincu, il convenait de se tourner vers le futur d'Oësgard. Un avenir radieux sous l'oeil paterne d'Odoacre de Heinster "et mézigue pour lui souffler dans les cages à miel quelle carte abattre" se réjouissait cette teigne de Léon. Il eut donc été trop bête de perdre la poule aux œufs d'or, couronnés qui plus est, en valdinguant sur les tortilles. Goar, en lui bavant une invitation, menaçait de tirer sur le licol jusqu'au point de rupture. Cela n'était pas acceptable ou, pour reprendre les termes fleuris du belître lorsqu'il prit connaissance de la missive "y'morgue l'arsouille? Y'chercherait à poser son foiron velu sur les ribouis d'mézigue pour m'les tapisser de marron?! Foutrecouille de sa vioque!". Cette soudaine envolée lyrique le motiva à envoyer quérir sa plus belle plume et la faire remettre à un page auquel il lui dicta une réponse appropriée.

Dans celle-ci, il félicitait Goar pour avoir défendu la couronne du bon roy Odoacre, vray sangue du Nord, qui ne manquerait pas de lui faire profiter de sa bonté qui, d'ailleurs, "n'avoit d'esgale que ses prouesses au lanceiz de tronc". Une fois les accortises expédiées, nécessité était de modifier quelque peu les grenouillages des autres coquins du Septentrion. Léon ne s'abouchait pas, les châsses fermées, avec un inconnu qui lui sortait une invitation d'un heaume cabossé. Léon n'était pas un garçon facile.
En conséquence, il invoqua un véritable défilé de vassaux qui se pressaient à Hasseroi afin de prêter allégeance à la Hyre ainsi que sa volonté de faire honneur à la cité qui, durant cette heure sombre d'Oësgard, s'était muée en havre de justice où tant hobereaux que franc-sergents avaient retrouvé la foi. Il convenait de s'y réunir en premier lieu. C'est pourquoi il invitait cordialement le comtiault d'Amblère à cheminer jusqu'à ce qui avait tenu lieu de fief au parti des Légitimistes afin d'y prêter allégeance au roy.

Le briscard eut un sourire carnassier : combien de temps avant que d'autres Montsoupir ne se pressent aux portes d'Hasseroi afin de profiter de sa bonne fortune?
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MessageSujet: Re: Une visite à Essenbourg, une visite au roi.   Une visite à Essenbourg, une visite au roi. I_icon_minitimeDim 7 Avr 2013 - 21:52

Sixième jour de la huitième ennéade de Verimois

Goar avait prit ses aises sur le trône d'acier, oh oui, il l'aimait assurément. Il reçu la missive de Léonard alors qu'il finissait tout juste un tendre poulet (ou un animal dans ce genre, il en ignorait la provenance tant ses cuisiniers et goûteurs avait hachés la viande). Les nouvelles réussirent presque à lui faire attraper une indigestion. Peste soit de ce Montsoupir. Ce bougre tel un tenancier sortait enfin de l'ombre. Oh les termes étaient habiles mais on ne les aimait certes pas. Face à sa cour, il fit circuler la lettre pour que Auvray la lise. Là se tenait forte bonne chevalerie ayant combattu plus que ces petits invertis d'Hasseroi, tel qu'on les nommait.

"Mes dioulx sires, j'ois enstendu onques tels joy as vouste disre que pax estoit faictes, fiance de tout ça. De roy, je n'est point vu du nord. Couard este faiblards casché dans quelsques castelnaus."

Ayant ainsi parlé, il reprit sa place sur son trône, et porta sa couronne de fer sur sa tête. Oh, il avait pris conscience du message, ça pour sûr. Mais il ne plierait pas l'échine devant un lâche et un couard qui n'avait combattu Norman que derrière ses murailles loin de la guerre. On avait attendu des renforts à Amblère, point d'étendard n'avait été vu, on avait attendu des renforts à Oesgard, points d'hommes si ce n'est de ce bougre d'Hildouin pour lui ravir Essenburg. Son ire état faite, son poing frappa sur la table.

"Point le lion ne seroit reconnaistre roy un couard !"

Les mots étaient là. On se souvenait du dernier roi du Nord, ce brave Hemégildoricus, combattant jusqu'à la mort. On se souvenait de Baudoin, qui ne fut point roi, ou certes il avait été brave, mais si vain à partir loin de sa patrie pour quelques affaires dans le sud. Non, on ne reconnaissait pas Odoacre Roy, cela n'était que folie, de la part d'une bande de fols chevaliers. Il n'était pas plus baron de sgardie, on le tenait pour simplement, le seigneur d'Hasseroi, dont la couardise avait coupé court à toute ses prétentions. Qu'ils viennent le prendre son titre s'il le veut ! pensa Goar. Alors, se passa une bien étrange affaire, qu'on tint dans les chroniques comme le jour du lion. Afin de ne pas rater un seul élément de toute cette affaire voyons comme cela se passa.

Sur la grande place, la population c'était assemblé, en effet le jour même, on avait fêté le mariage d'Henri de Falkenberg avec Adèle d'Erbay. Ce fut là, dans la masse, qu'un petit forgeron, fort content de son alcool, mais non moins conscient de ce que beaucoup se murmurait sur le lion, cria ainsi : "Vive le Roy, Vive le Lyon, Vive le roy Goar!". Celà fit grand bruit, et aussitôt la foule, croyant y voir quelques déclaratons, se mit à répéter en liasse. On entendit dit-on, la foule crier dans les villages alentour ! Et non pas moins dans le castel. Goar, en perdu son ire. Et alors, Henri II d'Erbay, attrapa son verre et le levant, reprit les paroles "Gloyre à Goar, Gloyre au roué de Sgardie !", imité aussitôt par toute l'assemblée. Bien qu'on voulu procéder à un couronnement, Goar préféra jouer de la prudence. Et se contenta de répondre "Dasmedieu le veut !" en soulevant son épée !

Après que Goar se soit présenté au peuple, que les chevaliers traverse la place distribuant fort important aumône et qu'on fit une distribution de pain. Goar non moins soucieux de tenir son rang, fit s'assembler son conseil. On parla longuement. Grande furent les décisions prisent qu'aussitôt les seigneurs et officiers repartaient vers leurs fiefs. On relança les travaux de la cité, qui avait été forte bien préparé à tenir un nouveau siège, les réserves remplit aux frais du trésor, continuait de grossir. La nuit venu, on envoya quelques sergents arrêter ceux qu'on tenait comme partisan d'Odoacre le Couard, sur diverses accusations. On préféra attendre le lendemain pour répondre au sbire du seigneur d'Hasseroi. Celle ci fut courte mais non moins instructive.

Citation :

Messire de Montsoupir,

Moi Goar Ier de Falkenberg, Baron de l'Amblois, Comtiault d'Amblère, Seigneur d'Oesgard-La-Citadelle, de l'Uberwald, de Nebelheim, d'Adelagny, d'Essenburg et de Nulhadon, à Léonard de Montsoupir.

Nous tenons en forte estime votre bravoure à la guerre non moins que vous même, grand fut votre aide pour la victoire, puisse vos exploits faire la gloire de votre maisonnée. Nous sommes aises de savoir que vous aussi vous réjouissez de la nouvel d'un proche couronnement du Roi de Sgardie, et espérons bien vous y voir.

Nous attendons des nouvelles d'Odoacre, j'ai ouï dire que vous aviez envoyé chevaliers en Hasseroi afin de prêter serment à Odoacre, mais l'homme se portant disparu, cela n'avait pu être fait. N'ayant le loisir de nous permettre pareil déplacement inutile, j'attends que Messire de Heinster, se porte mieux.

Que Dasmedieu vous donne longue vie.

A cela fut ajouté une deuxième lettre, cette fois à destination d'Hildouin.

Citation :

Moi Goar Ier de Falkenberg, Baron de l'Amblois, Comtiault d'Amblère, Seigneur d'Oesgard-La-Citadelle, de l'Uberwald, de Nebelheim, d'Adelagny, d'Essenburg et de Nulhadon à Hildouin le Long, échevin de Hausse-Porc.

Messire, nous sommes fort aise de vous savoir en bonne santé, et vous invitons à vous rendre en Oesgard-La-Cité afin que vous puissiez rendre le fort d'Essenburg tenu par sa prise à Norman, comme notre fief.

Que Damesdieu vous donne longue vie.

Et on envoya encore d'autres missives par ci et par là.
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