Cela faisait à présent quelques jours que j'étais sous la protection du comte mon cousin. Le voile avait disparu. Ouvrant mon petit cahier où je consignais mes pensées, une lettre se trouvait entre deux pages. Elle était à l'attention du baron de Missède. Je me souvins alors du jour où je l'avais rédigée. C'était le jour où j'avais fui Missède...
Comme cette lettre lui était adressée, je décidai tout de même de la lui envoyer. Cependant j'y joins une seconde lettre. Une fois la seconde missive écrite, je pris l'un de mes rubans et les nouai ensemble.
Je les remis ensuite à un coursier afin qu'il les remette au baron. Je n'eus pas besoin de dire quoique ce soit pour qu'il comprenne que je désirai que ces lettres soient remises en main propre. De plus, ma voix avait disparu me plongeant une nouvelle fois dans un silence absolu. Partant sur l'heure, il arriva dix jours plus tard sur les terres du baron.
Se présentant au palais, on put voir qu'il portait les couleurs arétriannes, demandant à voir le baron, il informa le chambellan qu'il avait une missive provenant d'une dame à remettre en main propre au baron. On était plus près de trois semaines après le retour du soleil à présent.
Une fois les lettres remises à qui de droit, le coursier se retira sans attendre de réponse à transmettre. La première lettre était datée du jour de mon départ et parsemée de larmes à présent sèches mais cela avait fait baver légèrement l'encre.
Viktor.
Je sais que je n'aurai pas dû fuir de la sorte mais sachez que je vous aime. Je suis peut être maladroite et peu démonstrative concernant mes sentiments mais je vous prie de bien vouloir croire que mon amour à votre égard est sincère.
Vous me demandez d'être une autre femme, celle que je ne suis point. Cela m'est impossible. Je ne suis pas digne de votre amour ni de votre intérêt et votre mère a bien raison disant que je n'aurai jamais du espérer que cela soit autrement.
Je vous prie de bien vouloir me pardonner et de ne pas chercher à me retrouver. C'est sans doute mieux ainsi même si le chagrin est immense, nous faut oublier cela et regarder vers l'avenir...
Tendrement.
Iseult Séraphin.
La seconde lettre quand à elle fut écrite peu de temps et datée à sa date d'écriture avant l'envoie aussi une fois décachetée, le baron put voir à l'intérieur un carré de soie blanche dans lequel était déposé le papillon d'or qui me fut offert par Viktor. Je ne pouvais le garder car cela me rappelait ma vie à Missède aussi je me devais de le lui rendre.
Monseigneur,
Si je vous écris ce n'est point pour ressasser le passé mais pour vous rendre ce bien que je ne peux garder. De plus, vous êtes en possession d'un collier auquel je tiens particulièrement et que j'aimerai récupérer car il est l'une des rares choses qui me rattache à ma famille. Aussi j'espère que vous accepterez cette requête.
Il y a également une chose que je dois vous dire quand à votre façon d'agir à mon égard. Je me doute bien que votre colère est grande mais est ce une raison pour me trainer dans la boue? Je n'ignore pas le fait que vous ayez parlé à mon cousin, le comte de ce qui s'était passé à Afayel... Aussi je vous prierai de bien vouloir enterrer cette rancoeur sinon d'avoir le courage de distiller votre venin en ma présence.
Cordialement.
Iseult Séraphin.