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 Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]

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Hanegard Kastelord
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeSam 7 Mai 2011 - 16:03

Que dire ? Comment combattre une ombre, comment combattre une menace invisible ? Ilinsar avait quitté la baronnie, de cela Hanegard pouvait être sur. Les patrouilles se multipliaient sur les routes, les contrôles s’étendaient aux plus profondes forêts. Mais cela ne donnait rien. Une prime fort juteuse serait versée à toute personne ayant capturé un représentant du peuple sombre, mort ou vif d’ailleurs. Mais cela ne donnait rien. Les espions du baron prenaient des contacts dans le monde de la nuit, là où vivent ceux en marge de la légalité, là où la drow pourrait se réfugier. Mais cela ne donnait rien.

Et pourtant ils savaient tous deux qu’un jour elle risquait de revenir les traquer, sa soif de sang ne pouvant s’éteindre qu’avec son dernier souffle. Vivre ainsi avec la haine au cœur et la vengeance aux lèvres n’est pas sain, mais depuis longtemps ils doutaient de la stabilité mentale d’Ilinsar. Pour une drow peut être appartenait-elle à la moyenne, mais selon les critères humains, elle avait un grain. Plusieurs même. En fait tout un silo, avec les moulins et les boulangerie qui vont bien.

Se levant, le baron alla ouvrir la porte et ordonna au page qui attendait là de prévenir leurs invités que la baronne se sentait mal, et ne réapparaitrait pas ce soir là. Tout le monde croirait que notre héroïne chérie avait ses vapeurs et cela irait bien. De toute façon les bals continuaient souvent après que les maîtres des lieux se soient retirés, les fêtards les plus acharnés ne regagnant pas leurs chambrées avant que les premiers rayons du soleil ne viennent frapper la citadelle.

Revenant prendre Jena au creux de ses bras, Hanegard se demanda ce qu’il pouvait faire. Et la seule réponse qu’il trouvait était la suivante : rien. A moins d’engager une dizaine de gardes qui ne quitteraient jamais sa femme, à aucun moment et en aucun lieu, il était impossible d’être certain de la savoir en sécurité. Et encore, cela la mettait-elle à l’abri d’un carreau d’arbalète ou d’un poison dans son verre ? Non, à nouveau non. Il pouvait faire tout son possible pour réduire le risque au minimum, mais ne pourrait pas l’annuler jusqu’à ce qu’il ait vu le cadavre de la drow. Et cela, ils le savaient l’un comme l’autre.


Moi aussi j’ai peur d’elle, chérie. J’ai peur d’elle car je ne la comprends pas, qu’elle obéit à des règles très différentes des nôtres.

Un petit regard interrogateur de sa femme, peut être surprise qu’il admette lui aussi avoir peur. Pourtant, avec son passé de soldat et le nombre de fois où il avait frôlé la mort, Hanegard n’était pas la première personne que l’on imaginerait admettre avoir la trouille. Jena l’avait suffisamment de fois vu dénudé pour connaître le nombre de cicatrices qu’il portait, signe du nombre de combats menés, parfois des combats désespérés.

Seuls deux types de personnes n’ont jamais peur, tu sais. Les imbéciles et les inconscients. Les uns parce qu’ils ne voient pas le danger, les autres parce qu’ils refusent de le voir. Mais toute personne est en danger, quelle qu’elle soit. Les paysans sont en danger de voir débarquer des mercenaires qui violeront leurs femmes et les égorgeront. Les soldats sont en danger de trouver un adversaire plus rapide qu’eux à la parade, les mages sont en danger de commettre une erreur et de perdre le contrôle de leur art, et les nobles sont en danger d’être des cibles politiques.

Hanegard pensait être dans le vrai, mais il ignorait si Jena allait accepter et suivre son raisonnement. Toute leur vies ils avaient été en danger, sachant que la menace pouvait surgir de partout. Mais d’habitude, en se basant sur les mesures de précautions mises en place, ils arrivaient à vivre avec cette peur, à la contrôler et à l’accepter. Les circonstances de son enlèvement constituaient une grave erreur de sécurité dans les estimations de son époux essentiellement, mais également en partie d’elle-même. Avoir décidé ainsi de se balader seuls tous les deux étaient une grossière erreur de jugement, et ni l’un ni l’autre n’aurait du accepter. Mais le mal était fait.


Toi-même ma chérie, tu as déjà été en danger et à chaque fois tu as su contrôler la peur et sortir en vainqueur. Tarkel, Tinfar, les mines de Lodiaker, n’étais-tu pas en danger à chaque fois ? Et si tu as eu peur, as-tu pour autant paniqué ? As-tu perdu tous tes moyens ? La réponse est non. La seule question à laquelle tu dois répondre, est la suivante : pourquoi Ilinsar te terrifie-t-elle plus que les autres ?

Le baron pensait connaître la réponse, mais ne pouvait en être certain. La sensation d’impuissance lorsque Jena se trouvait dans les mains de la drow, ce sentiment de ne pouvoir contrôler ni les causes de la situation ni la situation elle-même. Ce sentiment de se retrouver face à quelqu’un qui réussissait à deviner vos actes, à les prédire et à jouer en conséquences, voilà ce qui la rongeait. Du fatalisme, de l’inéluctable, voilà le terme qui résumait la vision qu’Ilinsar réussissait à projeter. Réussir à apparaître ainsi, à oublier que l’on peut soit aussi commettre des erreurs était une arme psychologique puissante.
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Jena Kastelord
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 12 Mai 2011 - 13:07

    Jena continuait d’aller et venir dans le petit salon, serrant ses bras contre elle pour essayer de contrôler les tremblements qui la secouaient. Plus elle essayait de se forcer à penser qu’il ne s’agissait que d’une hallucination, plus les traits de la drow la regardant de l’autre côté de la fenêtre, devenaient réels et précis. Elle aurait pu dessiner le portrait de sa tortionnaire au cil près tant elle la voyait clairement. Ce fut de façon assez brutale qu’elle revint à la réalité, enfin, brutale…. Hanegard n’avait fait que la prendre dans ses bras. Mais ce contact lui avait hérissé les poils tant elle ne s’y était pas attendue. C’est tout juste si elle se souvenait de s’être arrêtée de marcher. La surprise passée, elle se laissa aller dans la chaleur réconfortante de l’étreinte de son époux. Sa douceur aurait du faire fondre la glace qui l’habitait mais là encore elle sentait une réserve, comme si elle se bloquait elle-même. Pourquoi ne tout simplement pas oublier et laisser les choses redevenir comme avant ? Elle avait toujours aimé être contre lui, dans ses bras, ou même simplement dans la même pièce. C’était toujours le cas mais les choses étaient différentes. Ilinsar avait brisé quelque chose en elle, la confiance aveugle et indéfectible qu’elle avait éprouvée pour Hanegard avait été balayée par les deux jours de torture qu’elle avait vécu. Bien sur elle l’aimait toujours, bien sur elle lui faisait confiance … mais de façon différente. Voilà ce qui clochait quand elle le regardait, quand elle se trouvait dans ses bras, quand elle l’écoutait. La drow avait réussi à insuffler en elle le doute et défiance.

    Lorsqu’il parla enfin, Jena ferma les yeux, resserrant l’étreinte de ses bras autour de son époux. Elle l’aimait tellement…. Et cette constatation la faisait tant souffrir qu’elle ne put relever la tête pour le regarder de crainte de fondre en larmes. Il fallait qu’elle se concentre sur ses paroles pour s’éviter de penser davantage. Il lui fallut plusieurs secondes pour saisir ce qu’il venait de lui dire. Il avait raison, Ilinsar était bien trop différente d’eux, et des humains en général pour que ses réactions soient prévisibles et cela la rendait encore plus effrayante.
    Jena se sentit trembler davantage lorsqu’elle se mit à imaginer ce qu’un esprit pervers comme celui de la drow pourrait tenter de faire par vengeance.

    Hanegard continua avant qu’elle n’ait pu répondre. Avant même qu’elle n’ait réfléchi à une réponse. Et ces mots éveillèrent en elle une colère qu’elle croyait éteinte depuis longtemps. Elle s’écarta de son époux et regretta aussitôt d’avoir été un peu trop brusque. Mais ce qu’il venait de dire montrait bien qu’il n’avait rien compris… qu’il n’avait peut-être même pas essayé d’imaginer ce qu’elle avait vécu avec Ilinsar.


    - C’était bien différent des fois précédentes…. Tarkel…Tinfar…. Ils s’en sont pris à moi… l’un voulait me violer, l’autre était payé pour me tuer… Et les mines…. ça n’avait rien à voir…je savais que tu étais là dedans, vivant et pour moi il était impensable de continuer à vivre si tu …

    Inutile de continuer. Il savait parfaitement ce qu’elle voulait dire. Lors de son séjour dans les mines inondées, l’idée de mourir ne lui avait pas fait peur tout simplement parce qu’elle aurait préféré mourir que de vivre sans lui.

    - Mais Elle…. Elle voulait te faire souffrir toi, elle voulait se venger de toi… Et puis ses tortures à elle…. Tinfar voulait me tuer rapidement, et dans les mines je me serais noyée… Mais Elle, c’était bien différent. Elle jouait avec moi, elle voulait me tuer lentement, me faire souffrir, m’entendre crier… Ce qui me fait si peur c’est qu’Elle recommence….qu’Elle me retrouve et qu’Elle recommence…

    Sa dernière phrase n’était qu’un murmure. Il n’y avait aucune honte à avoir peur pour sa propre vie, et encore moins lorsqu’on est passé entre les mains d’Ilinsar. Après tout la drow l’avait retrouvé dans une auberge alors que Hanegard et elle voyageait incognito. Hasard ou non, Jena avait fini dans ses griffes.

    - Elle me terrifie parce que c’est un monstre, parce qu’elle est capable d’une cruauté sans limite et qu’on ne sait pas où elle est….

    Et, chose un peu moins avouable, elle était persuadée que si elle recroisait à nouveau la route de la drow, elle ne serait capable que de fondre en larmes et de se recroqueviller comme une enfant.
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Hanegard Kastelord
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeVen 13 Mai 2011 - 9:59

Un mur d’incompréhension continuait à se dresser entre les deux époux. L’un comme l’autre étaient passés par les mêmes épreuves et les mêmes souffrances entre les mains d’Ilinsar, mais chez Hanegard, la colère l’emportait sur la peur… pas chez Jena. Avoir déjà vu des drows morts sous sa lame rappelait en permanence au baron que cette race maudite, pour éminemment dangereuse qu’elle soit, n’en restait pas moins faillible et mortelle. Une lame en travers de la gorge tue un natif du Puy aussi surement qu’un natif d’Alonna. Mais sa femme semblait idéaliser les qualités et les compétences de son ennemie, en faire une menace invincible et accepter avec une sorte de fatalisme terrifié son sort si jamais elle devait la recroiser. Réaction en un sens logique et à laquelle il n’arrivait malheureusement pas à l’arracher. L’air sombre, il marmonna :

Je ne crois pas qu’Ilinsar veuilles ta mort. Lorsque je suis arrivé près de la chaumière, elle aurait pu te tuer avant de fuir et pourtant elle s’est retenue. Pour elle, voir ses ennemis souffrir et être humiliés est plus important que de les voir morts.

De fait, Hanegard ne pouvait savoir qu’Ilinsar elle-même avait proposé à Jena de la laisser vivre si elle s’humiliait devant elle, si elle acceptait de se mettre à son service pendant quelques jours. Un peu le genre de proposition qu’elle avait également fait à Hanegard plusieurs mois auparavant lorsqu’elle le retenait prisonnier. Probablement chérissait-elle précieusement le souvenir de ceux ou celles qui pour sauver leur peau avaient sacrifié leur honneur et leur dignité. Mieux valait affronter un ennemi cruel et sadique qu’un paladin de vertu dès lors qu’il s’agit d’un duel à mort. Car là où le sadique jouira de l’instant et fera tout afin qu’il dure le plus longtemps possible, le bon type vous tuera sans hésitation, signant ainsi la fin de la partie.

De fait, Ilinsar avait soigneusement veillé à ne pas causer à Jena de blessures mortelles durant son supplice, évitant de prendre le risque de voir sa victime lui échapper en mourant. Pour un bourreau qui apprécie à ce point son travail, ce genre d’attitude est aussi efficace que potentiellement dangereuse à terme. Si seulement il pouvait démontrer à sa femme que leur Némésis restait faillible, qu’elle était tenue à des règles créées par son esprit incroyablement tordu et pervers, et que ces règles mêmes constituaient des failles dans sa cuirasse. Car Ilinsar attendait quelque chose d’eux, espérait même avec un désir puissant pouvoir ressentir de nouveau ce sentiment de supériorité sur eux.

Vouloir paralyser ou capturer un ennemi est et restera toujours une manœuvre dangereuse, surtout si l’ennemi en question était lui près à vous tuer sans hésitation. Et personne n’était à l’abri d’une erreur, pas plus Ilinsar qu’un autre. Persuadée que la baronne ne savait pas se défendre, elle ne prévoyait probablement pas une quelconque résistance… hélas lors de leur première rencontre la chance était restée fermement ancrée de son côté. L’avantage psychologique qui s’en suivait serait malaisé à faire disparaître.


Jena, je t’ai appris à combattre, je t’ai montré les points faibles d’un corps, là où il faut frapper pour blesser de ton ennemi. Tu voulais apprendre tout cela suite à l’agression de Tarkel, afin de pouvoir te défendre.

Bon, Jena ne l’avait jusque là jamais battu à la régulière en duel, bien qu’à une ou deux reprises elle soit passée tout près de remporter leurs entraînements. Mais il lui manquait encore la volonté de se battre pour défendre son bien le plus précieux : sa vie et celle de ceux qui lui étaient chers. Là résidait la différence fondamentale qui constituait le propre du vrai combattant… cette concentration, cette volonté de gagner causée non par l’appât d’un quelconque gain mais par l’instinct de survie. Des généraux avait dans le passé remporté des batailles perdues d’avance parce que leurs hommes défendaient leurs terres et leurs familles, non pas un quelconque idéal seigneurial.

Tu sais… dans mon clan existait une épreuve pour déterminer si un jeune homme deviendrait un guerrier avec les avantages dus à ce rang, où resterait un simple villageois. Le postulant devait s’en aller affronter seul un ours des montagnes avec une lance pour seule arme. Il faut savoir que l’ours n’est pas plus rapide qu’un homme, il n’a pas autant d’allonge de la lance et surtout il est borné. Mais sa réputation est si terrifiante que j’ai souvent vu des postulants échouer. Ils n’échouaient pas parce qu’ils ne pouvaient pas gagner, mais parce qu’ils ne croyaient pas le pouvoir. Face à l’ours, la peur les terrifiait, ils perdaient leurs moyens, leurs gestes devenaient gourds et cela les empêchait de vaincre. En un sens, Ilinsar a créé vis-à-vis de toi le même genre d’aura de terreur.

Pour avoir discuté avec nombre de duellistes et de fines lames, Hanegard savait que les meilleurs d’entre eux faisaient abstraction de toute idée de défaite lors des assauts. Tout prédateur, et Ilinsar faisait partie de cette caste, sent la peur chez sa proie et en sort renforcé. Mais un prédateur peut perdre ses moyens face à une victime bien décidée à défendre sa peau à n’importe quel prix, la peur changeant alors de camp et…

Mais bon sang, que racontait-il ? Il ne parlait pas à un de ses soldats mais à son épouse, à la femme qu’il aimait et auprès de qui il dormait chaque nuit. Jena n’aurait même jamais du envisager devoir se former au métier des armes ! Jusqu’à sa rencontre avec Hanegard, le destin de la jeune femme semblait être de devoir passer de cour en cour, probablement d’épouser un marchand ou un courtisan et non pas de se retrouver face à des bourreaux drows, des mages assassins et des psychopathes en puissance. Passe encore pour Tinfar, car ses motivations venaient d’une intrigue politique qui aurait pu arriver dans n’importe quelle autre baronnie, mais en ce qui concernait Ilinsar, le seul coupable des risques encourus par la baronne était et demeurait son époux.

Les militaires comme lui, qui trainaient d’anciens ennemis et des menaces derrière eux ne devraient tout simplement pas se marier. Il avait juré dans le temple de Néera de protéger sa femme tous les jours que feraient les Cinq, et pourtant il venait à plusieurs reprises de faillir lamentablement à son vœu. Était-ce aimer quelqu’un que de le mettre en danger ? Était-ce aimer quelqu’un que de ne pouvoir lui apporter la sécurité et le bonheur ? Certes les deux époux s’aimaient, s’adoraient même. Mais leur amour serait-il suffisant contre les épreuves endurées ? Hanegard savait que désormais Jena ne pourrait lui faire réellement confiance, pas après ce qui venait de se passer à Jersada.


Je suis désolé Jena. Je suis désolé… jamais tu n’aurais du avoir à affronter cela.

D’ailleurs, lui aurait-elle pardonné que cela n’aurait rien changé… il était responsable, rien ni personne ne pourrait lui ôter le poids de sa culpabilité. Peut être d’ailleurs l’un des objectifs d’Ilinsar consistait-il justement à briser leur couple, à créer des failles dans ce qui semblait être un roc. Failles qui peu à peu s’élargiraient jusqu’au jour où leur amour disparaitrait, où ils ne vivraient plus ensemble que par la force de l’habitude, dans une grisaille morne et qui ne leur laisserait que l’amer souvenir des jours heureux où le monde semblait n’exister que pour eux.

Non.

Non ! Ce futur ne devait pas arriver !
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeDim 15 Mai 2011 - 2:08

    Cette conversation, ils l’avaient longtemps évité. D’abord parce que Jena avait besoin du recul nécessaire pour se faire une idée de ce qu’elle ressentait et puis parce que l’un comme l’autre préférait tout bonnement éviter le conflit. Mais là ils y étaient en plein dedans et malgré les semaines qui s’étaient écoulées depuis leur retour de Jersada, Jena avait toujours autant de mal à comprendre ses sentiments. Jusqu’à maintenant elle n’avait ressentit que peur et colère. Ilinsar la terrifiait, parce qu’elle pouvait se trouver n’importe où. A des milliers de kilomètre ou bien, cachée dans l’ombre d’un chêne dans les jardins d’Alonna. La colère, contre elle parce qu’elle n’avait pas été capable de se conduire dignement face à cette créature, parce que toutes les leçons d’escrime et tout le travail qu’elle avait fait pour contrôler sa peur après Tarkel, n’avaient servit à rien face à la drow… Mais elle était aussi en colère contre Hanegard et de façon bien plus violente qu’elle ne l’aurait cru.
    Elle lui en voulait parce que c’était sa faute, elle lui en voulait…..parce qu’il ne l’avait pas protégé. Jusqu’à présent elle s’était toujours crue en sécurité, pourtant elle avait été enlevée sous son nez et elle avait passé les deux jours les plus douloureux et les plus terrifiants de sa vie en priant pour qu’il vienne.

    Grâce aux dieux, il était arrivé et elle avait momentanément retrouvé le confort et la sécurité de ses bras. Pour un bref instant seulement et depuis elle ne cessait de douter, de se poser mille fois les mêmes questions et voilà qu’il lui débitait l’un des discours qu’il aurait tenu devant l’un de ses soldats. D’abord elle crut qu’il la sermonnait de ne pas avoir su mettre en pratique les conseils qu’il lui avait donné, ensuite il lui raconta une histoire farfelue à propos des hommes de son clan et d’un rituel de passage à l’âge adulte. Là, la jeune femme sentit ses joues s’empourprer d’indignation. Elle n’était pas l’un de ses hommes barbares qui voulaient se mesurer stupidement à un ours avec un bâton pour seule arme, elle n’était pas non plus un soldat en uniforme prenant ses ordres pour les prochaines batailles.

    Hanegard dut voir son regard choqué, le silence s’installa lentement jusqu’à ce qu’elle voit ses épaules s’affaisser. Sa voix grave résonna et Jena se sentit frissonner. Cette robe était peut-être énorme et couverte de suffisamment de tissu pour fabriquer trois ou quatre robes ordinaires, il n’en restait pas moi qu’elle avait froid en ce début d’automne.


    - Je t’en ai voulu…. Longtemps. Bien après que nous soyons rentrés.

    C’était loin d’être un mensonge, depuis Jersada ils avaient peut-être partagé le même lit mais cela c’était arrêté là. Les premiers jours, lorsqu’elle se réveillait tremblante et terrifiée, elle remerciait Néera qu’il soit près d’elle pour se blottir contre lui, mais lorsqu’elle avait commencé jour après jour à s’enfoncer dans le silence et la solitude, elle en était arrivée à souhaiter qu’il s’endorme sur son fauteuil, dans son bureau… Peu à peu elle avait abandonné ses sombres pensées. En partie grâce à la certitude de ne pas avoir été la seule survivante. Cet espoir et cette lumière lui permirent de réfléchir plus posément à son mariage, à l’amour qu’elle portait à son mari et elle se rendit compte que chaque soir lorsqu’Hanegard venait se coucher elle finissait toujours par se serrer contre lui, qu’elle sentait son cœur battre plus fort lorsqu’elle le voyait dans la journée… Alors qu’elle abandonnait même sa propre fille, elle n’avait pu se résoudre à oublier et à perdre l’amour qu’elle éprouvait pour lui.

    - Quand j’ai entendu ta voix…. Après avoir passé deux jours à n’écouter que la sienne … Mon cœur m’a fait si mal …. Je n’avais qu’une hâte : être dans tes bras et tout oublier.

    En quelques pas hésitant elle se retrouva à nouveau devant Hanegard, leva la tête pour tenter de le regarder dans les yeux. La seule pensée qu’elle aurait pu le perdre à cause de la drow lui fit monter les larmes aux yeux. Il était ce qu’elle chérissait le plus au monde, elle n’aurait pu vivre dans un monde ou elle aurait été privée de son amour. Et elle réalisait soudain que c’était elle, qui depuis des jours, se privait de lui, dressant un mur entre eux pour protéger son cœur blessé.
    Après quelques secondes de silence, Jena franchit les derniers centimètres qui la séparaient encore de lui et passa ses bras autour de sa taille. Sa tête posée sur son torse, elle écoutait le rythme régulier des battements de son cœur.


    - Je sais que je t’ai demandé de m’apprendre à me défendre, mais…j’ai besoin de savoir que tu seras toujours là pour me protéger. Je t’aime trop et cette distance entre nous me tue à petit feu….Je suis désolée, pardonne moi pour tous ses jours …..

    Les mots qu’elle avait prononcés lors de son serment le jour de leur mariage lui revinrent en mémoire. Elle avait juré de l’aimer et de le chérir, ce n’était pas Ilinsar qui allait lui faire oublier sa promesse.
    Levant le menton pour regard Hanegard, la jeune femme se mit sur la pointe des pieds pour pouvoir embrasser son époux. D’abord tendrement, mais très vite de façon plus passionné, elle avait besoin de ce contact, de se serrer contre lui. Ce baiser était comme un cri de détresse, un besoin irrépressible et si fort qu’elle tremblait comme une feuille dans les bras d’Hanegard.
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Hanegard Kastelord
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeMer 18 Mai 2011 - 12:15

Lentement les mots sortaient, les sentiments remontaient à la surface. Enfin elle avouait lui en vouloir, enfin elle admettait ouvertement la colère ressentit envers lui… colère amplement justifiée, mais qui jusque là se refusait à s’exposer au grand jour. Les tourments subis entre les mains d’Ilinsar avaient ainsi pu grandir et croître à l’ombre de la muraille de silence qui peu à peu se dressait entre eux. Hanegard se rendit compte qu’Ilinsar leur avait ouvert les yeux avec une brutalité sadique, mais même cette hargne ne pouvait qu’ébranler les piliers de leur relation. Les faire chuter demanderait plus d’efforts !

Ils murissaient, l’un comme l’autre. Ils se savaient faillibles, ou humains devrait-on dire. Suite à leur rencontre et à la passion dévorante qui en était née, peut être s’étaient-ils trop idéalisés l’un l’autre. Leur amour les aveuglait, refusant d’admettre que ni Hanegard ni Jena ne pouvaient se montrer parfaits en toute occasion. Et ensuite ? Eh bien cette acceptation ne changeait rien au fond de leur cœur. Jena aimait toujours son époux, et quand bien même elle en connaissait désormais les failles, elle les acceptait. Une chose demeurait, toujours aussi solide et inaliénable : ils s’aimaient. Profond, pur, leur amour restait sans tâche. Au fond, le couple venait de comprendre la vraie nature de l’amour : continuer à s’aimer malgré les défauts et les failles, malgré les erreurs.


Je t’aime Jena. Plus que tout en ce monde, plus que ma propre vie. Te voir souffrir, te savoir loin de moi… je ne peux le supporter.

Ils savaient pouvoir se faire souffrir, peut être plus cruellement encore que ce qu’Ilinsar savait imaginer dans son esprit tordu et malsain. Une souffrance non pas physique mais mentale, une souffrance basée sur une déchirure, sur le vide dans lequel ils vivaient lorsqu’ils se retrouvaient séparés. Pendant des semaines, ils s’étaient infligé cette torture, par peur de se parler ou par culpabilité. Oui, l’ombre d’Ilinsar planait et planerait sans doute encore sur eux, mais ils savaient pouvoir lutter contre elle dès lors qu’ils resteraient unis. Unis malgré leurs faiblesses, malgré leurs peurs. Unis par un amour qui leur était devenu aussi important pour vivre que le manger ou le boire.

La douceur des lèvres de Jena sur les siennes, la rondeur de sa poitrine contre son torse, tout cela titillait agréablement l’excitation du baron, qui risquait de ressembler à une charpente si son épouse continuait ses délicates attentions. Pardon ? Ressembler à une charpente ? Eh bien, il s’agit d’une métaphore élégante et poétique afin d’expliquer qu’Hanegard commençait à avoir la poutre apparente. Fichus tenues de cour trop cintrées ! Au moins lorsque l’on porte une armure ce risque n’existe pas, voilà bien pourquoi personne ne remarque rien lorsqu’un nain traverse un troupeau de biquettes.

Depuis cette sinistre histoire à Jersada, ils n’avaient plus… hmm… vous voyez ? Certes ils dormaient dans le même lit et échangeaient un tendre baiser avant de s’endormir, mais ils n’avaient plus… profités… l’un de l’autre depuis la nuit précédent l’enlèvement de Jena. Le regard qu’ils échangeaient dans le petit salon tandis que retentissaient les lointains échos du bal ne prêtait guère à tergiversation. L’un comme l’autre pensaient apparemment à la même chose, ressentaient le même besoin, celui de ne plus faire qu’un une fois encore. Lentement d’abord, puis d’un pas nettement plus pressé, ils se dirigèrent vers les quartiers d’habitations nobles.

La porte de leurs appartements se referma derrière eux. Un observateur attentif et fort indiscret qui aurait évité les gardes en patrouille pour venir coller son oreille au panneau de bois aurait pu entendre des gémissements étouffés, le genre de gémissements ressemblant à ceux d’une victime fort désireuse que son assassin continue son œuvre. Mais comme nous ne sommes pas indiscrets, nous resterons loin de la chambre à coucher où nos deux héros fêtent charnellement leurs retrouvailles. Cette union sera leur victoire. Si Ilinsar avait réussi à leur ôter certaines illusions qu’ils pouvaient garder l’un sur l’autre, elle avait échoué à briser leur couple.
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Jena Kastelord
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeMer 18 Mai 2011 - 22:39

    Répondant à un désir aussi fort que le sien, Hanegard passa ses bras autour de sa taille et elle se retrouva si étroitement serrée contre lui qu’elle en avait presque du mal à respirer. Si ce n’était la salle remplie de convives à quelques portes d’eux, Jena n’aurait sûrement eut aucun scrupule à faire ce qu’ils étaient en train de faire, ici même. Mais, sûrement pour être plus tranquille pour la suite, Jena laissa Hanegard l’entraîner d’un pas rapide vers leurs appartements, sous le regard surpris de quelques gardes en faction. Il fallut batailler avec le corset un peu trop serré de la baronne, mais une fois ce rempart franchi, le reste ne mit pas longtemps à tomber et à rejoindre le sol. Ce n’est que tard dans la nuit que Jena s’endormit, la tête posait sur le torse de son époux. Aucun cauchemar ne la réveilla en sursaut, à aucun moment elle ne pensa à la drow… Retrouver Hanegard, de façon si passionnelle, si charnelle, avait renoué un lien qu’elle avait cru brisé à jamais. Totalement apaisée, elle se laissa bercer par la lente respiration de son époux.

    Ce fut les premiers rayons de soleil, suivis des pleurs de sa fille qui la tirèrent du lit. La tête dans le brouillard, Jena tendit la main au pied du lit, totalement à l’aveuglette, elle enfila ce qu’elle crut reconnaitre comme étant sa robe de chambre et elle traversa la pièce pour venir se pencher sur le berceau de sa fille. La ravissante petite Liliana tendait ses deux bras potelés vers sa mère encore à moitié endormi. Ce fut plus par instinct maternel que par volonté propre que la jeune femme prit le bébé dans ses bras. Liliana lui souriait, elle semblait même amusée. Quoi ? Tu te moques de la tête de ta mère au réveil ? Attends un peu ma fille, dans quelques années, après une nuit aussi agitée que celle-ci on verra quelle tête tu fais !
    L’atmosphère était fraîche et sa robe de chambre semblait bien plus fine qu’à l’ordinaire. Tout en regagnant le lit, son précieux trésor dans les bras, Jena s’attarda à regarder ce qu’elle portait. Bizarrement, à cette heure si matinale, cela semblait être la première chose vitale qu’elle devait faire. Lorsqu’elle fut rassurée de voir qu’elle ne portait que, et je dis bien que, la chemise blanche que son époux portait la veille, elle put retourner dans le lit.

    Soulevant les couvertures, Jena se glissa à sa place et elle coucha entre Hanegard et elle, leur petite fille. Celle-ci avait cessé de pleurer dès l’instant où elle avait été dans les bras de sa mère. Un miracle que cette petite sache déjà quand il faut arrêter de pleurer ! Bien sur elle ne tarderait pas à ce souvenir qu’au départ elle pleurait pour avoir à manger. Hélas, depuis sa mésaventure avec Ilinsar, ce n’était plus Jena qui allaitait sa fille. Elle avait passé trop de temps loin d’elle, et Liliana c’était habituée au lait de sa nourrice.
    Lorsque la chaleur du lit conjugal eut finit de réchauffer ses pieds glacés, Jena se frotta les yeux d’une main, émergeant peu à peu de son sommeil. Son regard se posa alors sur le corps, enfin la masse plutôt, couché près d’elle. Hanegard avait toujours parut imposant, que ce soit debout ou allongé. Tendrement, elle tendit sa main et caressa du bout des doigts son visage, ses cheveux, sa barbe naissante.


    - Chéri ? Le soleil se lève.

    Hanegard n’était pas le genre à faire la grasse matinée, généralement il était même levé avant l’aube, et bien qu’il ait l’air de dormir comme un bébé, Jena pensa qu’il souhaitait sûrement être réveillé. Alors qu’elle continuait ses caresses, quelques coups discrets furent frappés à la porte. Jena se redressa sur un coude, étonnée, et finit même par quitter son lit en resserrant chaque côté de la chemise d’Hanegard devant elle.
    De l’autre côté de la porte, la nourrice de Liliana attendait. Habituellement elle entrait allaiter la petite fille dans la chambre, mais cette fois, Jena lui demanda d’aller s’installer dans la pièce où dormait Merwan. La jeune femme voulait encore un peu profiter de son Baron de mari, à l’emploi du temps surchargé ! Une fois la porte refermée, Jena revint rapidement vers le lit pour se blottir à nouveau contre Hanegard.

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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeVen 20 Mai 2011 - 12:30

Si le baron, en ancien militaire habitué à la rude discipline des camps, se levait habituellement dès l’aurore, il paressa un peu plus ce matin là. Pour être honnête, nous devons dire à sa décharge que la nuit avait été fatigante… bien que cela soit de la saine fatigue selon la classification médicale. Au lit, Jena était une véritable tornade au lit et ce fut donc dans un sommeil profond et réparateur qu’il s’endormit, sa chère et tendre blottit contre lui. Si Ilinsar avait pu les voir ainsi, elle en aurait hurlé de rage et détruit par dépit toute la pièce autour d’elle. Car malgré les tempêtes traversées, le couple restait fort et uni.

Hanegard sentit vaguement Jena se lever pour aller s’occuper de leur fille, mais le cerveau ne réussissait pas à activer la phase de réveil. Allez, courage feignant ! Lève-moi ta grande carcasse ! Non ? Eh bien non, apparemment il ne veut pas. Ce ne fut que lorsque Jena revint dans le lit que la paupière du baron daigna accepter d’envisager de répondre aux ordres et de se lever. Enlaçant tendrement son épouse, il déposa un baiser sur ses douces lèvres et murmura :


Bonjour chérie.

Le baiser se prolongea un peu, et comme ces petites bêtes sont joueuses et baladeuses, il fut suivi d’un deuxième, puis d’un troisième. Normalement, le baron devait ce matin là arbitrer une querelle entre deux nobliaux locaux à propos d’une obscure histoire d’héritage dont les origines remontaient à plusieurs générations. Le genre de querelle où se mêlent des vieilles haines familiales, des trahisons et coups tordus, des menaces et des attitudes de bravaches. Enfin bref, tout ce dont Hanegard raffolait.

Non, je blague, il détestait ce genre de corvée, et si cela n’avait tenu qu’à lui, il aurait flanqué son poing dans la figure des deux godelureaux pour leur apprendre à ne pas le déranger avec des broutilles. Bien sur, cela aurait quelque peu manqué de diplomatie et on attendait d’un seigneur qu’il sache perdre une demi-journée à écouter et trancher ce genre de querelles vaseuses et d’importance aussi minime qu’un pet de souris. Mais plus il câlinait Jena, moins il avait envie d’aller s’occuper de cet arbitrage.

Après tout, pourquoi ne pas repousser cela au lendemain ? Jena passait dans l’ordre des priorités des millions d’années lumières avant le reste, et l’idée de demeurer auprès d’elle le titillait plus qu’agréablement. Dans les jours suivants ils allaient tous les deux être très pris par les préparatifs de la cérémonie officielle pour la présentation au peuple de sa nouvelle lignée dirigeante, et par les fêtes qui s’ensuivraient. Alors d’ici là, autant profiter autant que faire se pouvait l’un de l’autre.

D’un ton qui se voulait innocent et naïf, mais qui y arrivait fort mal, le baron demanda :


Hmm, que pourrions nous bien faire pour passer le temps ce matin ?
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeLun 23 Mai 2011 - 18:20

    Que ce genre de moment était rare. Lui, elle….et personne d’autre. C’était presque un exploit qu’ils aient pu échanger deux phrases sans être interrompu par quelqu’un ! Si, si, je vous assure, dès que le soleil se lève c’est presque impossible d’avoir un moment de solitude, alors un moment de solitude à deux….on peut toujours oublier.
    Jena venait tout juste de regagner la chaleur des bras de son époux lorsqu’il s’interrogea sur ce qu’il pouvait faire de leur matinée. Surprise, la jeune femme haussa les sourcils. Déjà qu’en temps normal ils ne pouvaient pas passer une journée sans s’échapper de la citadelle (et on a vu ce que ça a donner), alors maintenant qu’il était Baron et elle Baronne, aucune chance de faire un pas hors de leurs appartements sans tomber sur un quelconque individu désirant subitement vous poser une question sur la couleur des rideaux d’un boudoir où personne ne mettait jamais les pieds.
    D’ailleurs en parlant de ce boudoir, il serait peut-être bon de lui trouver une meilleure utilité, et puis en effet, les rideaux méritent d’être changés…ils sont affreux.

    Mais revenons en à nos moutons….qui pour le coup ne sont pas aussi bouclé, mais tout de même assez échevelé par la nuit, hum, agitée qu’ils viennent de passer.
    Jena désirait plus que tout passer du temps avec Hanegard. Depuis leur rencontre ils ne se voyaient pas aussi souvent qu’elle l’aurait souhaité, et même une simple demie journée en tête à tête lui faisait énormément plaisir. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de la baronne. Elle quitta le lit d’un petit bond, plein de grâce…ah ben oui je vais pas non plus la faire se vautrer sur le tapis, alors qu’elle est simplement vêtue d’une chemise (quoi que je ne suis pas sure que ça dérange Hanegard….), elle bondit donc et se précipita vers sa coiffeuse. Sans aucune hésitation elle prit l’un des nombreux pots qui se trouvaient là et qu’elle n’utilisait pratiquement jamais, puis d’une main experte elle s’appliqua une fine poudre blanche sur le visage, se donnant un air maladif.
    Une fois satisfaite elle ouvrit la porte en prenant soin de bien serrer le peu de vêtement qu’elle portait et appela le valet qui attendait dans l’entrée.


    - Mon époux et moi-même souffrons de ce qui semblerait être une indigestion…. J’ai de quoi nous soigner ici, faites en sorte que personne ne nous dérange. Demandez à Clarys de veiller sur Liliana. Je suis trop épuisée pour m’en occuper aujourd’hui.

    Visiblement son petit numéro fonctionna parfaitement, le jeune homme prit une mine attristé et s’inclina devant la jeune femme en lui demandant s’il pouvait faire quelque chose de plus, prévenir le médecin par exemple ou leur faire porter à manger. A la première demande elle répondit non et à la seconde elle accepta en feignant d’avoir mal au ventre à la seule évocation d’un repas.

    - Pas tout de suite, attendez midi.

    Sur ces mots elle referma la porte et se retint d’éclater de rire. Maintenant que le Baron et la Baronne étaient indisposés pour la journée, ils avaient tout le loisir de s’occuper et ce, de diverses façons.
    Regagnant le lit, Jena se débarbouilla le visage avec un coin de la chemise tout en continuant de rire. Ce pauvre valet avait eut l’air si affligé par la nouvelle… Diable, qu’elle était mauvaise de se jouer ainsi de lui ! Mais c’était pour la bonne cause, et celle-ci était toujours étendu sur le lit n’attendant qu’elle.


    - Maintenant je suis sûre de t’avoir rien que pour moi !

    S’allongea à demi sur lui, Jena l’embrassa tendrement avant de se blottir contre lui, la tête dans le creux de son cou.

    - Et bien…. Pour passer le temps… j’ai une idée assez intéressante…

    La jeune femme reprit ses baisers, sur son cou, sur son menton, elle vint même lui mordiller les oreilles.

    - Que dirais-tu d’un petit duel ici, dans cette chambre ? J’ai deux rapières dans l’armoire là bas et puis ce n’est pas les poignards qu’il manque dans cette chambre !

    Et pour cause, depuis Tarkel et Tinfar, le couple avait soigneusement placé à plusieurs endroits stratégiques toutes sortes d’armes blanches, allant du simple couteau, au poignard !
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeMer 25 Mai 2011 - 10:56

Commedia ! Commedia dell’arte ! Notre Jena adorée joua parfaitement son rôle et tout le monde allait croire que le couple régnant restait au lit avec une indigestion chronique. Bon, les plus futés allaient peut être deviner la réalité, mais peu importait puisqu’il ne s’agissait au fond que d’une excuse pour pouvoir passer plus de temps ensemble. Pour des joutes amoureuses ? Eh bien non, pour des joutes lames en main.

Lorsque sa chère et tendre revint pour le câliner, Hanegard l’enlaça tendrement et déposa une myriade de petits baisers sur son visage et son cou. Sa femme adorait ces petits jeux et elle y répondit avec son enthousiasme habituel. Ce fut à regret que le baron dut se lever, mais il se promit que ce ne serait que partie remise. D’un ton égrillard, et après un dernier baiser sur le bout du nez de sa chérie, il lui murmura :


En voilà une bonne idée. Voyons voir si tu arrives à prendre le dessus !

Se levant, le baron enfila prestement un pantalon et alla chercher deux rapières. Oui, il n’allait tout de même pas se battre les fesses à l’air et le poireau à l’air (oh, poésie, quand tu nous tiens…), cela manque un peu de tenue tout de même. Ouvrant l’armoire, Hanegard vit que plusieurs rapières et épées diverses s’y trouvaient. Il s’agissait de l’un des râteliers qui auparavant se trouvait dans leur salle d’entrainement mais qui désormais avait été installé dans leur chambre même.

Divisé en deux parties, il comprenait d’un côté leurs lames d’entrainement soigneusement émoussées, et de l’autre de vrais lames tranchantes comme des rasoirs. Sur les gardes et les fourreaux avaient également été placé de petits rubans pour les différencier afin d’éviter un accident. Même si lors de leurs duels ils ne se portaient pas toujours le coup final, la prudence restait de mise. Avec leurs lames émoussées, au pire ils en seraient bons pour un beau bleu.

Passant un doigt sur chacune des lames, le baron vérifia qu’il s’agissait bien d’une lame d’entrainement, puis revint près du lit où l’attendait sa redoutable adversaire du jour, fort charmante dans sa petite tenue. D’un ton sévère que démentaient le grand sourire qui lui barrait le visage et la lueur malicieuse qui pétillait au fond de son œil, le baron jeta l’une des rapières à sa femme qui l’attrapa habilement en plein vol.


Voici ton arme ! Défends-toi, et n’attends aucune mansuétude de ma part !
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeVen 27 Mai 2011 - 13:22

    Visiblement l’idée d’un petit combat avait émoustillé Hanegard. D’un petit bond fort gracieux pour un homme de sa carrure, il quitta le lit pour enfiler un pantalon….rien qu’un pantalon. Tricheur ! Pfff, non mais comment voulez-vous qu’elle se concentre hein ? Il voulait la jouer à la déloyale….très bien. Pendant qu’il sortait les armes une par une en vérifiant si elles étaient tranchantes ou émoussée, Jena ouvrit l’armoire qui contenait ces vêtements. L’un d’eux attira aussitôt son attention. Après un instant d’hésitation elle finit tout de même par s’en saisir. Certes, elle ne l’avait pas remis depuis sa grossesse mais elle y rentrerait quand même. Après tout l’épisode Ilinsar avait au moins permis qu’elle perde quelques kilos superflus. Eh ben oui mesdames ! Rester suspendu à un anneau deux jours sans manger ni boire, suivis d’une phase de dépression ça aide à retrouver la ligne !

    Quoi qu’il en soit, elle enfila son ancien pantalon d’équitation, elle fut d’ailleurs ravie de constater qu’il lui allait toujours comme un gant. Et dessus ? Et bien pour la jouer déloyale à son tour elle garderait sa chemise, soigneusement rentrée dans son pantalon et boutonnée juste comme il fallait pour le déconcentrer aussi !
    Par contre elle ne pouvait pas se battre avec sa crinière brune dans les yeux, elle prit donc une poignée de seconde pour nouer d’un geste expert ses cheveux en queue de cheval avec une lanière de cuir.
    Lorsqu’elle fut satisfaite de sa tenue elle revint au centre de la chambre, attendant que son époux ait fini de choisir les armes. Lorsqu’il se tourna vers elle, ce fut pour lui lancer l’une des rapières émoussées qu’elle attrapa au vol.


    - J’allais te dire exactement la même chose, chéri.

    Si elle savait qu’il ne lui ferait aucune fleur, il devait s’attendre à ce qu’elle en fasse autant. Les coups bas étant permis, elle ne raterait pas une occasion d’avoir le dessus. Faisant siffler la lame dans l’air pour retrouver les sensations que lui procurer son arme, Jena fit quelques pas dans la pièce avant de se mettre en position de combat, la rapière pointait devant elle en direction de son époux.
    Un fin sourire vint éclairer son visage, la seconde suivante elle bondissait vers lui, entrechoquant leur arme. Evidemment, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’elle l’ait surpris…il est trop fort….et oui c’est son mari….hum, enfin bref il ne parut pas plus déstabilisé que si une mouche venait de s’écraser en plein vol contre son torse. L’image la fit sourire un peu plus, mais elle n’en perdit pas pour autant sa concentration. Se remettant en position défensive, Jena hésitant une seconde entre deux options. La première : la jouer fine, « à la toulousaine » comme dit l’expression bien connue. La deuxième : charger droit devant toujours «à la toulousaine » c’est bien connu. Sachant que le Stade joue sa place en finale ce soir, Jena était bien obligée de choisir entre ses deux options pour faire honneur à la ville rose (qu’elle ne connaît certes pas mais qu’elle adorerait c’est certain !).

    Décidant de la jouer fine, Jena chargea à nouveau mais pas exactement comme on aurait pu s’y attendre. Après tout attaquer une montagne en ligne droite ne fait pas atteindre son sommet plus rapidement. Faire quelques détours en dehors des sentiers battus peut parfois être très utile. C’est pourquoi, toute image florale et rocheuse mise à part, Jena profita de tout ce qui se trouvait dans la pièce pour déstabiliser son adversaire. D’un bond souple la jeune femme sauta sur le lit. Sa main libre s’accrocha au bois du baldaquin tandis que de sa main tenant la rapière elle attaquait à nouveau.
    Les lames se rencontrèrent, Jena serra les dents en sentant l’onde de choc remonter le long du bras. Elle faillit lâcher la rapière mais elle refusait de perdre aussi vite.
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Ah oui, Jena aussi décidait d’utiliser toutes les armes à sa disposition, et je dis bien toutes. Car lorsqu’elle affirme avoir boutonné sa chemise… hmm, et bien comment dire, seule la moitié inférieure des boutons l’était, ce qui lui laissait un décolleté outrageusement provocant à la vue de son époux. L’espace d’un instant, Hanegard se demanda si elle savait qu’elle combattait un peu à la manière de certaines drows, à savoir avec des tenues légères mettant avantageusement en valeur leurs appâts pour troubler leurs adversaires masculins.

Jena porta la première attaque, se fendant comme l’éclair en direction du ventre de son époux qui lia sa lame à la sienne afin de dévier l’attaque. Bien sur, le baron se doutait qu’elle allait devoir placer sa stratégie sur des assauts rapides, et bien qu’il le sache la pointe de la rapière n’avait été arrêtée qu’à moins de dix centimètres de sa peau. Décidément, la jeune femme s’améliorait et un escrimeur moins doué ou moins attentif que lui aurait pu se laisser surprendre dès ce premier assaut.

Ils combattaient en silence, concentrés sur leur duel. Lors de leurs premiers entrainements plusieurs mois auparavant, Hanegard parlait beaucoup afin de corriger sa femme, de la conseiller ou de l’encourager. Désormais, ils débriefaient seulement après, afin de ne pas être déconcentrés durant les combats. Les seules paroles qui pouvaient encore s’échanger constituaient en de petites piques ou des taquineries afin de déstabiliser l’autre et de le pousser à la faute. Car ils avaient bien convenus que tous les coups seraient permis…

La lame déviée, Hanegard mit sa garde en quarte et plaça à son tour une pointe qui obligea son adversaire à reculer légèrement. Désireux de pousser son avantage afin d’acculer Jena dans un coin où sa vitesse ne lui servirait plus à rien, il continua de petits effleurements de la lame, la repoussant d’un côté puis de l’autre. Mais la belle ne se laissait plus faire ainsi aussi facilement qu’autrefois et après avoir fait siffler un coup d’estoc à hauteur de genoux, elle profita de l’espace ainsi acquis pour sauter sur le lit défait.

Toujours bénéficier de la hauteur pour asséner des coups et briser la garde de l’adversaire, un principe d’escrime vieux comme le monde. Jena ne fit pas exception et son bras fondit avec la ferme intention d’abattre la rapière sur l’épaule de son époux. Mais ce dernier ayant vu le coup venir fit porter sa propre attaque sur la lame de Jena, espérant ainsi la désarmer. Certes une légère rapière ne valait pas une épée bâtarde pour mener à bien une telle stratégie mais savait-on jamais.

Perdu. Comme le Racing d’ailleurs, perdu d’un peu mais perdu quand même. Jena vacilla et un frémissement remonta le long de son bras, sans pour autant qu’elle lâche la garde de son arme. Non, décidément, Hanegard allait devoir s’employer plus que cela pour venir à bout de la belle duelliste. Cherchant à profiter de cet instant de déstabilisation, il envoya un violent coup de taille en direction des tibias de sa chère et tendre.
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    Tandis que le choc s’atténuait à chaque seconde, Jena faisait de gros efforts pour rester concentrer et oublier la douleur que cela lui causait. Les yeux rivés sur son adversaire, elle le jaugeait, étudiait le moindre de ses mouvements pour anticiper ses attaques. Bien qu’elle ne soit pas une duelliste confirmée, cette technique fut payante et elle put éviter, de justesse tout de même, l’attaque de son époux. Le vil traitre avait visé les tibias, espérant ainsi, soit la touchée suffisamment fort pour qu’elle abdique, soit la déstabiliser pour qu’il prenne le dessus. Dans l’un ou l’autre de ces cas, Hanegard avait totalement oublié de compter sur la souplesse et la gymnastique parfaite de sa femme….hum….oui… pas ce genre là chéri ! Recentre-toi tout de suite… Donc je disais que grâce à sa pratique de l’équitation, à ses petits exercices et étirements matinaux, Jena avait finis par acquérir une souplesse légèrement au dessus de la moyenne… Bref, elle esquiva l’attaque en sautant du lit….et en évitant de se ramasser la gueule comme une otarie. Voilà ce que tous ses jolis mots voulaient dire en plus clair.

    Même le faux pli du tapis ne put avoir raison de son talent d’équilibriste ! Elle se retrouva sur ses pieds comme une panthère quittant la branche sur laquelle elle venait de s’installer. Ecartant d’un geste désinvolte les mèches de cheveux qui venaient lui barrer le visage, Jena croisa le regard de son époux, un sourire amusé aux lèvres.
    Les lames se croisèrent à nouveau dans un son clair et fin métallique. Tantôt avançant, tantôt reculant, l’un comme l’autre n’arrivait pas à prendre l’avantage. Jena soupçonnait son époux de la ménager en retenant ses coups, d’abord légèrement vexée, elle finit par admettre que s’il s’y était mis franchement, elle aurait flanché depuis bien longtemps. D’autant plus que son bras était de plus en plus meurtris par les chocs à répétition.

    Alors qu’ils tournoyaient dans la chambre, bousculant au passage la plupart des meubles, Jena tenta une chose qu’elle n’avait jamais faite jusqu’alors, pas même en entraînement. Après tout, à jouer au combat pour de vrai, autant y aller à fond comme si sa vie en dépendait. Jetant sa rapière à quelques centimètres au dessus d’elle, Jena la rattrapa de sa main droite. Tenir son arme de son autre main était différent, la sensation n’était pas du tout la même car généralement, elle maniait là un poignard ou un coutelas. Jamais sa rapière. Il ne lui fallut pourtant pas plus d’une poignée de seconde pour se faire à cette nouveauté. D’un petit écart de côté, Jena présenta sa lame du côté qu’Hanegard ne protégeait pas de son arme. Maintenant qu’elle avait changé de main, elle pouvait profiter de l’effet de surprise pour gagner. Ajoutant à sa souplesse un brin rapidité, Jena tendit le bras pour toucher les côtes de son époux. Bien sur elle ne voulait ni lui faire mal, ni rendre vulnérable son propre côté, son geste fut donc rapide et bref pour ramener son bras contre elle en position de défense.

    Lorsqu’elle sentit la lame glisser sur la peau d’Hanegard, la jeune femme rayonna, triomphante ! Un immense sourire aux lèvres, Jena se recula et laissa tomber son arme. Pour la première fois depuis le début de leurs entraînements….elle venait de lui porter un coup ! Un vrai ! Un coup qui, en combat, aurait été mortel. Elle avait visé juste sous la dernière côte et son mouvement de bas vers le haut, à défaut de trouver le cœur aurait au moins perforé un poumon. De quoi amocher sérieusement et définitivement son adversaire !


    - Ah ! lâcha-t-elle ravie en levant les bras en l’air.

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Parade, feinte, contre-feinte, esquive, le baron utilisait une à une ses bottes classiques pour venir à bout de son adversaire qui lui donnait plus de mal que prévu. Pourtant le fauchage aux tibias ne lui avait que rarement failli jusqu’à présent. Certes, avec une lame plus lourde, le coup aurait porté, mais il fallait suivre les règles de cet engagement. Rapière nous avons dit, rapière. Une arme parfaite pour frapper de pointe, mais complètement inefficace pour les coups d’estocs visant à démolir méthodiquement la garde adverse.

Le duel se déporta peu à peu vers le centre de la chambre, sur le grand tapis qui leur évitait au moins de se geler les pieds. Un coup en traître à la gorge… paré… contre en tierce… paré… bon sang, la donzelle savait se battre, pas de doute. Aurait-il été trop bon professeur ? Au fond, Hanegard était ravi de voir sa femme lui opposer une si vive résistance, mais l’esprit du guerrier ne l’entendait pas de cette oreille et comptait bien démontrer à sa chérie que pour le toucher, elle allait devoir s’employer plus que cela.

Peu à peu il haussa le rythme, accélérant et multipliant ses attaques, les faisant fuser d’angles inattendus. Là il ne s’entrainait plus, il combattait vraiment sérieusement, certes avec une arme peu adaptée à son gabarit et sans utiliser toute la force de son bras, mais sans non plus chercher à retenir ses coups. Et cela semblait marcher, Jena devant reculer d’un pas, puis d’un deuxième pour esquiver en catastrophe la lame de son époux. Un court instant de satisfaction passa dans l’esprit du baron qui savait que la victoire approchait. Elle allait se déconcentrer, commettre une faute, et alors il…

La faute, c’est lui qui la commettait ! Ce court instant de satisfaction avait aussi été un court instant d’inattention. Comme dans un rêve, il vit la lame de son adversaire passer d’une main à l’autre… le bras se tendre… il tenta de fermer sa garde en catastrophe…

La pointe de la rapière adverse l’atteignit en plein dans les côtes, envoyant une vrille de douleur dans tout son flanc gauche. Encore heureux qu’elle ait été bien émoussée, sinon il se serait retrouvé percé net comme une outre de vin. Ils se regardèrent, sans plus bouger, les deux lames tombant au sol quasi-simultanément. Ils savaient qu’en combat réel Hanegard aurait dans le meilleur des cas eu le poumon perforé, et qu’à moins de trouver un prêtre rapidement pour le soigner, une telle blessure lui aurait été fatale.

Cette fois Jena n’avait pas juste effleuré sa peau comme lors d’autres entrainements, elle avait gagné à la régulière, utilisant ses atouts et sa souplesse, misant sur sa dextérité. Pour la première fois depuis tous ces mois d’entrainements souvent interminables, parfois démoralisant, elle réussissait à ouvrir son compteur. S’avançant, Hanegard la prit tendrement au creux de ses bras et l’embrassa avec une passion non retenue. Victorieuse, heureuse, voilà comment il aimait la voir.


Bien joué ma chérie, tu m’as allongé raide sur ce coup là.
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeLun 20 Juin 2011 - 13:36

    Cette victoire dès plus surprenante eut un effet particulier chez Jena. Depuis des semaines, elle avait vécu dans la peur de recroiser Ilinsar, même si elle était persuadée de ne pas pouvoir tenir plus d’une minute face à elle, elle se savait maintenant capable de lui tenir tête. Même s’il ne s’agissait que d’une brève et pathétique minute. Sa fierté retrouvait le moral !
    Souriante, elle accueillit l’étreinte de son époux avec plaisir. Etre dans ces bras après un combat pour le moins éreintant c’était sûrement la meilleure des récompenses. Son regard parcourut la chambre et là…stupeur…quel chantier ! Une tornade aurait-elle dévastée la chambre baronniale sans qu’ils s’en rendent compte ? Ou étaient-ils réellement les responsables d’un bordel pareil ?
    Visiblement ils avaient usé de tout ce qui était à leur portée pour se défendre ou pour attaquer…la penderie était presque entièrement vidée, le guéridon renversé, le lit complètement en vrac, même le berceau de Liliana avait changé de place. Leur lutte acharnée pour la victoire avait causé un sacré remue-ménage dans leur chambre. Mais Hanegard était visiblement très loin de penser à l’état catastrophique de leur petit nid.


    - Allongé raide ? Hum….tu es encore bien trop debout à mon goût !

    Passant ses bras autour du cou de son époux, Jena se lova contre lui langoureusement. Après tout c’était elle qui avait gagné ! Elle avait donc le droit à un petit cadeau non ? Et puis ils allaient être enfermés dans cette chambre toute la journée… et que peut-on faire d’intéressant dans une chambre ? Hein ? Hein ?

    Et bien RANGER par exemple. Provocatrice jusqu’au bout, la jeune femme vint mordiller le lobe de l’oreille d’Hanegard et lui susurra à l’oreille qu’il était tant de se mettre au boulot et de ranger le champ de bataille ! Quel plaisir de voir l’ombre de la déception passer furtivement sur le visage de son cher époux !
    Jena décida tout de même de montrer l’exemple et elle remit chaque vêtement dans la penderie, elle replaça ensuite le berceau et laissa le soin à Hanegard de ranger leurs armes et de remettre de l’ordre dans le reste de la pièce. Une fois tout bien rangée, Jena se jeta sur le lit au milieu des cousins en pouffant de rire.


    - Et maintenant chéri…. Que voudrais-tu faire de cette journée de liberté ? D’ailleurs je suis extrêmement surprise que personne ne soit encore venu nous embêter ! Certes on nous croit malades…mais je pensais Valkor et les autres plus tenaces que ça !

    D’humeur bavarde, ce qui n’était pas arrivée depuis sa rencontre avec Ilinsar, Jena roula sur le ventre pour pouvoir croiser le regard d’Hanegard. Déjà qu’elle n’aimait pas parler sans regarder son interlocuteur dans les yeux, s’était d’autant plus vrai lorsqu’il s’agissait de son époux. Elle adorait le dévorer des yeux, surtout lorsqu’il était ainsi torse nu !

    - Au fait, j’ai reçu une missive de Missède. Nous sommes invités au mariage de Viktor. Si nous nous y rendons se sera notre première sortie officielle en tant que couple Baronnial d’Alonna. Dois-je lui répondre que nous viendrons ?

    Ah ben oui, Jena est une femme, elle dépend des décisions de son époux. Si Hanegard refuse pour une raison ou pour une autre de s’y rendre elle devra acquiescer docilement. QU…QUUUOIII ? Non mais ça ne va pas ? Jena femme soumise ? Mais vous avez vu ça où ? Certes il serait de loin préférable que son cher et tendre époux l’accompagne mais après tout la dernière fois qu’il a croisé la route du Baron de Missède s’était pour lui envoyer son poing dans l’estomac…. !
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeMar 21 Juin 2011 - 13:03

Je persiste et signe, notre chère Jena est une tentatrice cruelle qui joue avec les sentiments de son époux ! Provocatrice et sensuelle, elle lui fait espérer le Nirvana avant de brutalement le ramener au sol en lui rappelant que le duel a entrainé un très léger désordre dans leur chambre. Pas de câlins, pas de poutoux, pas de caresses, juste du rangement… vous ne trouvez pas ca cruel vous ? En plus ils avaient toutes la journée à eux rien que pour ca.

Bon je veux bien admettre qu’il y a un petit peu de bazar dans la pièce. Il est vrai que la penderie ressemble à une taverne naine lorsque la bière vient à manquer. Il est vrai que le lit rappelle la pelouse d’un stade de rugby après que la mêlée du stade toulousain soit entrée en action. Il est vrai que les tables basses et les chaises se retrouvent à des endroits non prévues par l’architecte ayant tiré les plans. Mais franchement, il s’agit de détails insignifiants non ?

Non ?

Ayant perdu, Hanegard ne pouvait pas dicter ses choix. « Vae victis ! » disait Brennus, et connaissant Jena, nul doute qu’elle comptait bien user et abuser du privilège de la victoire. Enfin, la coupe est pleine, il faut la boire, et si abondance de biens ne nuit pas, abondance de citations et de métaphores usées nuisent au récit. Le baron ayant fermement été expliquer au narrateur de bien vouloir réprimer ses élans poétiques, il commença à ranger le foutoir.

Pendant que Jena et Hanegard remettent de l’ordre dans leur chambre, nous allons nous intéresser à la vie des gerboises, sujet passionnant qui je n’en doute pas vous fait déjà frétiller d’impatience. Ce petit mammifère de la famille des dipodidae est surtout connu pour la taille de ses sauts pouvant approcher les deux mètres de long. Cette particularité leur fut donnée par dame nature qui devait trouver que décidément ces bestioles n’avaient pas été gâtées sur la chaine de montage et risquaient de finir dans le ventre du premier prédateur de passage. Vivant dans le désert, les gerboises creusent de profonds terriers afin de se protéger du soleil de plomb et ce n’est donc que la nuit que vous pourrez espérer, à la lueur de la lune, les voir danser leur ballet aérien.

Jena étant à son tour venue secouer le narrateur qui décidément n’est pas épargné durant ce post, revenons à Alonna dans une chambre… à peu près en ordre désormais. Nous retrouvons donc notre héroïne chérie alanguie sur le lit et interrogeant son époux sur la possibilité de répondre favorablement au baron de Missède qui allait sous peu célébrer ses noces et qui venait de leur envoyer une invitation pour assister aux festivités.


Le baron de Missède nous a invité ? Il est moins rancunier que je ne l’aurai cru.

Ca, pour être surpris, le baron d’Alonna l’était. Lors de sa dernière rencontre avec Viktor de Missède aux bals d’Ysari, il lui avait tout de même envoyé un violent direct à l’estomac assez peu diplomatique. Certes, la scène n’ayant pas eu d’autre témoin que Jena, ce d’autant plus qu’ils étaient tous costumés, les deux nobles pouvaient poliment feindre de ne pas avoir la moindre souvenance de ce douloureux épisode.

Bon, de toute façon, commencer sa carrière de baron par un refus de ce type serait une maladresse politique. Une invitation entre nobles ne se refuse pas sans une bonne raison. Peu importe que l’on ait vraiment envie d’assister ou non, il fallait savoir sourire et sembler passer un excellent moment auprès d’un ami cher. L’espace d’un instant, Hanegard se demanda s’il pourrait proposer à Viktor de se réconcilier autour d’un verre, mais la dulcinée du futur époux risquait de lui en vouloir s’il lui rendait un mari éméché pour la nuit de noce.

S’agenouillant, il vint déposer un baiser sur le charmant petit nez de sa douce, puis un autre sur les lèvres qui se trouvait fort commodément à portée de tir.


Il serait impoli de notre part de refuser d’assister à ses noces. Tu peux lui répondre que nous serons enchanté de venir.
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeLun 27 Juin 2011 - 13:06

    La surprise flagrante que provoqua cette invitation chez Hanegard était des plus amusantes. Il était étonnant en effet, que le Baron d’Alonna soit convié aux noces de Viktor de Missède, surtout lorsqu’on sait que la seule fois que ces deux là ce sont croisés….cela s’est terminé par un coup de poing bien placé. Le souvenir de cette nuit était encore frais dans sa tête. Ainsi que celui de la honte cuisante qu’elle avait ressentit. Non content de frapper un Baron qui, soit dit en passant, n’avait absolument rien fait pour mériter pareil traitement, Hanegard s’en était également pris à elle en lui ordonnant – quoi déjà ….ah oui – de se porter pâle si elle n’était pas capable d’un peu plus de dignité !

    Au vue de sa récente victoire à leur petit duel, Hanegard avait eut énormément de chance qu’elle fut enceinte à ce moment là et qu’elle n’ait pas encore la totale maîtrise des armes. Parce qu’il se serait retrouvé avec quelques cicatrices de plus pour avoir osé lui parler sur ce ton.
    Mais qu’importe, cela s’était passé des mois plus tôt. La Baron de Missède prouvait encore une fois sa bonne intelligence en invitant le couple d’Alonna à ses noces. Certes, il aurait été sûrement mal vu qu’il n’invite que Jena, mais il aurait très bien pu ne pas les inviter du tout ! Cette seule pensée la fit sourire davantage. Ce Viktor était un homme charmant, au manière agréable, elle était ravie d’assister à son mariage, d’ailleurs elle profiterait sûrement de l’évènement pour lui présenter Liliana. Après tout, il en était le parrain !


    - Hmmm, tu as raison c’est surprenant qu’il t’invite ! Je devrais vérifier sa missive tout de suite, taquina-t-elle.

    Lorsqu’il s’approcha pour l’embrasser, Jena l’emprisonna dans l’étreinte de ses bras pour faire durer ce baiser plus longtemps. Diable, que le retour à la réalité allait être dur ! Mais il leur restait encore quelques heures de tranquillité, sans titre, sans domestique, sans Liliana, sans…

    TOC TOC TOC…

    Faisant retomber sa tête mollement, le visage enfoui dans les draps, Jena poussa un profond soupir. Par les dieux, même lorsqu’ils se faisaient passés pour malades, à l’article de la mort, on venait quand même frapper à leur porte. D’un commun accord silencieux, aucun des deux ne répondit, ni invita l’intrus à entrer pourtant il y eut une sorte de raclement contre le bois de la porte. Jena leva les yeux en fronçant les sourcils près à expédier l’énergumène au fin fond de la baronnie. Mais lorsque la porte s’entrebâilla et qu’elle croisa les deux yeux verts émeraude de Merwan, la jeune femme se détendit presque aussitôt.


    - Que ce passe-t-il mon trésor ? demanda-t-elle d’une voix douce pour rassurer la petite bouille visiblement terroriser.
    - I me font peur…z’arrête pas de courir….
    - Qui ça ? Tu sais bien que tu n’as pas à avoir peur ! Approche donc.

    La petite tête blonde ne se fit pas prier et il courut jusqu’au lit en lançant un regard de biais vers Hanegard. Visiblement la carrure du Baron impressionnait le petit garçon. Jena tandis sa main vers la joue de Merwan et passa une main dans ses cheveux pour y remettre un peu d’ordre.

    - La grosse dame…poum dans l’essssalier et tout le monde cri…z’ai faillit poum aussi…mais non. Et Lia pleurait fort par terre…alors z’ai pleuré aussi…. Et la grosse dame plus parler….alors z’ai pleuré plus fort parce que z’avais peur…. Et les gens ils crient maintenant….ze veut pas rester là bas…alors z’ai couru…

    Malgré le flot de parole continue et pas très compréhensible de Merwan, Jena sentit son visage perdre toute couleur. Merwan avait du mal à prononcer le prénom de Liliana alors depuis quelques jours il l’appelait Lia… Et cette simple évocation la terrifia…surtout qu’au fur et à mesure de son récit, elle se faisait une idée plutôt claire de ce qui venait d’arriver. Trop claire.

    - Chéri…. Liliana….

    Ce fut les seuls mots qu’elle parvint à prononcer en levant les yeux vers Hanegard, elle était trop terrifiée par ce que venait de leur dire le petit garçon pour arriver à aligner deux pensées cohérentes. Elle se redressa, tenta de quitter laborieusement le lit mais ses jambes tremblaient tellement qu’elle ne pouvait pas tenir debout.
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeMar 5 Juil 2011 - 15:23

Ainsi donc ils se rendraient tous deux à Missède pour assister aux noces du baron de… eh bien de Missède, cela parait somme toute assez logique. Avec un peu de chance cette fois-ci la soirée ne se finirait pas à coups de poings et de dispute conjugale. Leur première sortie officielle ayant été décidée, Hanegard et Jena décidèrent d’un commun accord de repasser à la phase « mamours » et « câlins », mais le malheur voulut que de petits coups frappés à la porte interrompent leurs petits jeux.

Quelle ne fut pas leur surprise de voir apparaître la petite bouille de Merwan, l’orphelin retrouvé à l’auberge de Jersada après que sa famille ait été impitoyablement massacrée par Ilinsar Veldrin. Le baron s’apprêtait à expliquer calmement mais fermement au galopin la nécessité de laisser les adultes tranquilles lorsqu’ils affirment être malades et s’enferment dans leur chambre. Il était comme ça notre héros, parfois un peu caractériel lorsqu’on le prive d’une partie au lit avec sa douce et tendre.

La douce et tendre en question décida de prendre les choses en main, peut être pour éviter la réprimande à Merwan, peut être aussi parce qu’elle avait lu dans les yeux de l’orphelin une inquiétude bien réelle. Tandis que son époux enfilait une chemise, elle parvint à se faire expliquer que… quoi ? Le baron se figea à l’instant où le prénom « Lia » fut prononcé. Aussi pâle que Jena, il laissa son cerveau additionner deux et deux, traduire les propos décousus de Merwan et arriver à la conclusion qui s’imposait.


J’y vais.

Si sa femme ne parvenait pas à tenir debout tant ses jambes tremblaient, Hanegard plaça un démarrage qui aurait laissé les champions de sprint totalement écœurés. Alors que les chronométreurs officiels enregistraient le nouveau record du monde du cent mètres, il prit un couloir à droite, un à gauche… puis s’arrêta afin d’essayer de déterminer où il fallait se rendre. L’escalier, avait expliqué Merwan, mais des escaliers, ca grouillait au sein de la citadelle.

Un escalier dangereux par contre, il y en avait un tout particulièrement : le grand escalier d’honneur. Raide et pas en très bon état, Sargril s’y était justement cassé la jambe au printemps. Les travaux de rénovation avançaient mais les ouvriers commençaient à marmonner que le plus simple aurait été de tout faire sauter afin de rebâtir à neuf. D’un pas à peine plus lent, Hanegard prit la bonne direction cette fois et débarqua en haut des marches alors que l’attroupement au pied de l’escalier s’enflait rapidement.

Assise à même le sol, Clarys tenait une Liliana en larmes dans ses bras. La petite fille semblait s’être calmée par rapport au moment où Merwan avait fuit, mais elle continuait d’exprimer son fort mécontentement. A moins d’un mètre de là, une dame que nous qualifierons de généreuse essayait péniblement de se remettre debout, aidée par deux gardes qui se trouvaient gênés à la fois par la masse corporelle qu’il leur fallait mouvoir et par les robes amples dans lesquels ils se prenaient les jambes.

Apparemment Clarys et cette dame étaient tombées ensemble dans l’escalier. Clarys qui devait tenir Liliana dans ses bras à cet instant avait encaissé le gros du choc comme le montrait une plaie au front qui saignait abondamment. Comme toutes les blessures à la tête, nota l’ancien militaire. Descendant quatre à quatre les marches, ce qui en soit n’était guère prudent, le baron les rejoignit. Plus de peur que de mal probablement, mais il s’agissait de sa fille bon sang !


Clarys ? Que s’est-il passé ? Liliana va bien ?
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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeMer 6 Juil 2011 - 13:56

    Hanegard disparut en une fraction de seconde. Seule dans la chambre, Jena se releva tremblante. Non sa fille allait bien, il ne lui était rien arrivé, tout allait bien. Pas de mort, pas de blessé tout était parfait. Mais de la porte restait ouverte (après la tornade Kastelord) elle pouvait entendre les pleurs perçants de sa fille. Liliana était quelque part dans la citadelle et elle pleurait. Son instinct maternel reprit brutalement le dessus, elle tremblait toujours mais c’était secondaire, maintenant elle ne voulait qu’une chose, tenir sa fille dans ses bras, la serrer contre elle. Franchissant la porte en courant, elle entendit presque aussitôt des sanglots derrière elle, et, se tournant elle vit Merwan en larmes. Visiblement le petit garçon ne s’était pas attendu à faire fuir tout le monde avec ses révélations. Prenant conscience qu’elle avait faillit laisser le petit seul, Jena revint près de lui et le prit dans ses bras pour le consoler.

    Depuis qu’elle avait installé Merwan à Alonna, elle avait évité de se montrer trop tendre avec lui. D’une part, pour qu’Hanegard n’ait pas l’impression qu’elle considérait le petit garçon comme son propre fils, mais aussi pour éviter que le garçonnet ne s’attache trop à elle dans le cas ou un membre de sa famille vienne le réclamer. Cela faisait bien deux semaines qu’il était à Alonna et personne ne s’était soucié de cette petite tête blonde à part elle et Clarys. L’entendre pleurer lui fendait le cœur, elle ne pouvait pas rester de marbre, même si son cœur battait la chamade et qu’elle n’avait qu’une hâte : retrouver sa fille.
    Et puis zut ! A toujours essayer de contenter tout le monde, elle en était arrivée à oublier Merwan, seul et en pleurs dans sa chambre. Tant pis, elle pouvait bien le serrer dans ses bras et le bercer contre son cœur pour le consoler. Après tout il n’avait que quatre ans, il n’avait plus de famille à part elle… elle pouvait bien lui apporter tout l’amour et la tendresse dont il avait besoin comme sa mère l’aurait fait. Hanegard comprendrait parfaitement, après tout c’était un homme civilisé, au cœur généreux.

    Maintenant qu’elle le tenait dans ses bras, elle pouvait avancer dans les couloirs pour retrouver sa fille. Les pleurs de Liliana la guidèrent jusqu’au grand escalier d’honneur. Des travaux étaient en cours pour le rénover….mais pourquoi Clarys avait pris cet escalier…elle savait pourtant qu’il était dangereux…
    Merwan avait cessé de pleurer, mais il gardait sa tête appuyait contre son épaule, en serrant ses petits bras contre son cou. Instinctivement, elle lui caressa le dos doucement, mais son attention était concentrée sur ce qui se passait au bas de l’escalier. La nourrice était tant bien que mal remise debout, Clarys avait du sang partout et Liliana pleurait toujours aussi fort. Avec prudence, Jena descendit l’escalier et rejoignit Hanegard à qui elle pressa le bras sans un mot. Lorsqu’il se tourna vers elle, elle lui tendit Merwan.

    L’image était saisissante ! Déjà qu’en temps normal, lorsqu’il portait Liliana s’était impressionnant, ça l’était tout autant maintenant qu’il avait Merwan dans les bras. D’abord pas très rassuré, le petit garçon finit par se blottir contre l’épaule du colosse, visiblement plus effrayé par le sang et les pleurs, que par l'immense Baron.


    - Clarys… Clarys….est-ce que ça va ? Regarde moi ….Dis moi quelque chose….

    La dame de compagnie était visiblement trop choquée pour répondre, ne pouvant plus supporter d’entendre sa fille pleurer, Jena retira Liliana des bras crispés de Clarys. Une fois serrée contre sa poitrine, berçait et câlinait par sa mère, le bébé cessa de pleurer. Une petite bosse violette apparaissait déjà sur son front mais elle ne semblait pas être blessée. C’était Clarys qui l’inquiétait maintenant.

    - Allez chercher le guérisseur. TOUT DE SUITE ! ordonna-t-elle à un garde qui badait les mouches !

    Une servante venait de se baisser près d'elle pour appuyer un linge propre sur la blessure de Clarys qui elle, semblait s’être relâché. S’approchant de son époux, Jena le rassura sur l’état de santé de leur fille, qui avait déjà oublié sa mésaventure en jouant avec l’une des mèches de cheveux de sa mère.
    Ce bref instant fut interrompu par une servante qui, visiblement gênait, lui tendait une longue cape noire sortie d’on ne sait où. Ce fut seulement à ce moment qu’elle se rendit compte qu’elle n’avait que son pantalon (vêtement pas très convenable pour une baronne) et une chemise (mal fermée !). Rougissante, elle se laissa envelopper dans l’épais tissus.

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MessageSujet: Re: Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!]   Du changement dans l'air [scène1/7ème. Dégage on tourne...et....ACTION!] - Page 2 I_icon_minitimeMar 19 Juil 2011 - 0:20

Le calme revenait peu à peu en bas du grand escalier alors que la situation devenait plus claire pour chacun. Liliana n’était pas sérieusement blessée mais juste un peu secouée, la volumineuse douairière à l’origine de la chute malencontreuse avait réussi à se relever péniblement et notre Jena adorée s’emmitouflait dans une épaisse cape noire qui cachait le peu de vêtements qu’elle portait en dessous. Un regard furibond du baron au reste de l’assistance fit d’ailleurs rapidement comprendre que mieux valait détourner le regard lorsque la baronne apparaissait ainsi en petite tenue, car son époux demeurait un homme fort jaloux.

Clarys par contre semblait plus sévèrement touchée. La vilaine estafilade qui lui balafrait le front et la pommette droite saignait encore abondamment lorsqu’elle partit à la suite du guérisseur, lourdement appuyée sur deux gardes qui la portaient plus qu’ils ne la soutenaient. L’homme de l’art avait brièvement examiné en grommelant la jeune femme avant d’affirmer qu‘il ne sentait aucune fracture, ce qui aurait pu faire craindre le pire. Habitué des infirmeries de campagne et sachant que les blessures au crâne étaient plus impressionnantes que grave tant que l’os n’était pas atteint, Hanegard avait acquiescé d’un geste.

Lentement, les acteurs de la scène quittèrent un à un les lieux du drame. Tout d'abord le baron, tenant toujours un Merwan apeuré dans ses bras, monta lentement et prudemment les escaliers, accompagnée par sa chère et tendre qui elle gardait tendrement leur fille serrée contre son cœur. A leur tour, les gardes s’en repartirent d’un pas raide prendre leurs rondes. Puis enfin les serviteurs s’en allèrent vaquer à leurs précédentes occupations.

Seule resta une servante qui nettoyait les quelques taches de sang ayant goutté au sol. Tout en passant un linge humide, la jeune femme se disait qu’elle venait d’être témoin d’une scène rare, d’un moment où les nouveaux seigneurs d’Alonna avaient baissé leur garde et laissé transparaitre leurs sentiments. L’inquiétude qu’elle avait pu lire sur le visage du baron et de sa femme, la prévenance qu’ils avaient eu envers Clarys, ces gestes là n’étaient pas feints. Les nobles seraient-ils donc eux aussi des êtres humains, se demanda-t-elle en souriant dans le grand couloir vide. En tout cas, elle aurait ce soir là une belle histoire à raconter à Jonas, le jeune palefrenier pour qui son cœur battait.
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