Bottage de fesses (Johann)

[On va s’amuser =) Le RP te convient ?]

Cinq jours qu'elle était de retour, et Cinq jours qu'elle avait mené la vie dure à l'intégralité des officiers pour faire la chasse aux relâchements, insubordinations et autres soucis relatifs à un corps d'armée, afin de lancer toutes les démarches nécessaires pour corriger ces problèmes, et ce, le plus rapidement possible. Une année d'absence se préparait, et les officiers le savaient : Elle serait sans aucune pitié pendant les jours qui suivraient.

Certains s'étaient inquiétés de son état de santé, la couleur de ses yeux ayant changé depuis le voile, encadré de légères cernes trahissant un manque de sommeil, puis des sautes d'humeurs assez imprévisibles. Certains avançaient même qu'elle était enceinte, d'autre juste malade et qu'elle ne supportait pas ça. Certains curieux avaient osé poser une question trop indiscrète, ils avaient été reçus avec pertes et fracas tellement qu'aucun autre n'avait osé l'ouvrir.

Levé aux aurores, comme tous les matins, juste avant le chant du coq, et ce pour toute la caserne, qui s'agitait anormalement avec des entrainements beaucoup plus longs et surtout plus difficiles, tellement que le voisinage aurait pu se demander si une guerre était en préparation. Les soldats et sous officiers ne savaient évidemment pas ce qu'ils préparaient, mais un ordre, restait un ordre, surtout dès qu'il venait du plus haut de la hiérarchie. C'était d'ailleurs le cas ce matin, les troupes s'entrainaient au combat, d'autres au renforcement musculaire avec divers exercices. Joh quant à elle ? Encore et toujours à se faire harceler par son gratte papier attitré "A signer", "A lire". A lire, il était drôle lui ! C'est d'ailleurs en sa compagnie qu'elle traversa la cours principale au moment de la petite crise d'Eleyna envers son supérieur. Hausser le ton hein ? Quelle bonne idée ! De quoi attirer l'attention d'un commandant un peu sur les nerfs et qui n'attendait que ça.

Les troufions à l'entrainement changèrent d'air quand ils la virent se pointer au pas de charge vers la zone de dispute. Beaucoup savaient qui elle était de réputation, et surtout avec le gratte papier qui la suivait, pourtant sa tenue ne montrait pas son grade, une tenue de combat comme si elle même se rendait à l'entrainement : Plastron de fer, bottes de cavalerie, jambières, etc etc...

"Qu'est-ce que vous attendez ?! Que l'entrainement se fasse tout seul ?! Au travail !" un ordre, clair, précis et surtout hurlé, ne laissant pas place à la discussion, plusieurs sous officiers présents refirent circuler la consigne pour accélérer la cadence. "Sauf vous deux, Adjudant, Il se passe quoi là ?!

Le pauvre Adjudant se dressa immédiatement, faisant presque pâle figure comparé à l'instant précédant.

"Adjudant Meilt Commandant. Il ne se passe rien qui ne soit réglé Commandant." Il accompagna les mots par un regard noir à Eleyna, qui avait intérêt à se taire.
"Que fait ce soldat sans son équipement pour l'entrainement ?"
"Je lui ordonnais justement d'aller le mettre, avant que vous n'arriviez."
"Ce n'est pas ce que j'ai entendu. Depuis quand on négocie ? On est dans l'armée, pas dans une garderie !"

L'adjudant ne demanda pas son reste, non sans un regard à Eleyna, signifiant tout et rien : A la foi compatissant, mais surtout très noir qui voulait bien dire qu'elle avait intérêt à faire attention, sinon c'était la section qui prendrait.
Le gratte papier quant à lui, murmura quelques mots à Joh, difficilement audibles, mais signifiant clairement qu'elle avait d'autres chats à fouetter que de s'occuper de simples cas d'insubordination. Elle le fit taire d'un mouvement de main.

Ce fut au tour d'Eleyna, de subir le courroux, Joh regarda la "demi-portion" juste en face d'elle, de haut en bas, avant de planter son regard doré directement dans celui de sa subordonnée, elle ne fit cependant aucune remarque quant à la taille, au tatouage, ou au sexe. Ou tout du moins, pas pour le moment.

"Vous avez intérêt à me justifier le fait que vous ne portez pas votre uniforme pendant l'entrainement et ce de manière chronique à ce que j'ai entendu."

Menace non dite, mais très claire : Si ca ne tenait pas la route, ils allaient ramasser. Faire le planton de garde les jours les plus moches de la saison froide allait être certainement une sanction bien méritée. Ou alors corvée de patate. Le pauvre Adjudant poussa un soupir désespéré clairement audible, ils ne s'en sortiraient pas comme ça.

Mais le parasite lui ? Il faisait quoi ? Et bien dans les appartements de moman, découvrant allègrement l'univers de celle-ci. Et par chance il était "sage" tenu par la crise d'autorité.

C'était quoi ça ? Alors déjà elle était en dessous de la taille autorisée pour un recrutement, en prime aucun respect de la hierarchie pour ajouter à tout ça qu'elle ne prenait aucun soin du matériel agitant son épée comme une enfant à qui on offre un sabre de bois pour qu'il aille s'amuser avec ses petits camarades. Complètement inconsciente ! Joh avait déjà contredit des ordres quand elle était simple soldat mais ca avait eut pour résultat de sauver son unité. On ne contredit pas pour des motifs inutiles et débiles, et ça, la petite allait le découvrir. Le tout à rajouter à une certaine nonchalance et presque un sourire alors que Joh commençait les reproches. Elle n'irait vraiment pas loin, mais alors pas du tout.

"Adjudant, le nom de ce soldat."
"Eleyna Urfée, Commandant"

Elle se tourna le gratte papier, qui commençait à perdre patience et qui portait sa masse de papiers à faire signer.

"Vous me convoquerez le recruteur et son formateur." lui dit-elle à mi voix, les bruits de l'entrainement couvrant les mots pour les oreilles indiscrètes.
"Bien commandant, avant ou après les réunions avec chacun des généraux ?"
"Après."

L'homme griffonna les consignes sur un papier ou il prenait visiblement note de toutes les tâches qui se rajoutaient à une liste déjà longue comme son bras. En temps normal ce genre de détail n'aurait eut que peu d'importance, mais là un compte à rebours quasi fatal s'était enclenché et elle comptait bien laisser tout en parfait état derrière elle avant ses vacances forcées et bien entendu elle comptait que tout soit le moins dégradé possible à son retour.

"Soldat Urfé, au cas ou vous ne l'auriez pas remarqué ici nous sommes dans un corps d'armée, pas dans une garderie pour mioches capricieux, si vous continuez ainsi, vous n'avez rien à faire dans la Rose Noire." Elle la foudroya du regard. "Pour votre gouverne un plastron de cuir ne protège pas des décapitations mais seulement le buste des armes tranchantes, et si vous avez la chance d'en avoir un renforcé, ca sera aussi efficace pour les perforantes. En prime, je me demande comment vous voulez vous faire décapiter sur un cheval, vu que nous n'avons pas de poney comme la cavalerie naine." Elle ne lui laissa pas le temps d'en placer une. "Donc, de un, vous allez me faire le plaisir de rengainer cette épée, et d'en prendre le plus grand soin immédiatement. De deux, de me saluer comme il se doit et pour terminer, vous allez enfiler immédiatement une cote de maille d'entrainement comme les autres, utilisez des ceinturons et lanières de cuirs si nécessaire pour faire des ourlets afin que vous ne la trainiez pas derrière vous, je vous veux équipée et devant moi dans 5 minutes. Vous n'aurez aucun traitement de faveur à cause de votre taille, sexe ou origine sociale, est-ce que c'est bien clair ?"

A la question, seule la réponse "Oui commandant" aurait pu être tolérée, et le délai accordé était à peine suffisant pour qu'elle s'équipe convenablement. Elle regarda l'Adjudant, signifiant que pendant l'absence d'Urfé ca allait être son tour.
Mais dès la fin de la phrase, encore une sorte de saute d'humeur, ou elle sursauta presque, comme si quelque chose l'avait surprise. Certains la regardèrent de travers alors quelle prononçait un juron à peine dissimulé à l'encontre d'on ne sait quoi. D'ailleurs, un messager arriva à toute vitesse dans la minute qui suivit.

"Commandant Reihart, il y a eut du bruit dans vos appartements. Je sais que vous avez..." Elle ne le laissa pas terminer.
"Autorisation refusée, personne n'y entre."
"Vous êtes sûre ?" Un regard noir de Joh servit de réponse. Le soldat s'éclipsa après un salut bref.

C'était ça d'être demandée de tous les côtés et d'avoir des responsabilités lourdes et surtout de faire beaucoup de choses en même temps.

Eleyna se voyait déjà des répliques sanglantes arriver de par tous les côtés. Oh oui il y en avait et ce pseudo-commandant ne pouvait même pas comprendre que porter des mailles aussi lourdes pouvait au maximum la faire bouger à 10% de son agilité maximum. C’était exaspérant de voir que ces gens n’avaient que le règlement en tête.

Eleyna était la personne qui motivait les troupes et devait prendre les décisions à la place de cet Adjudant insignifiant sur le champ de bataille. Celui-ci avait souvent été couvert par ses soldats pour avoir été déserté, les supérieurs n’en avaient pas la moindre idée mais la jeune femme ruminait ce fait depuis que les évènements s’étaient produits. C’est également pour cette raison que la jeune femme ne s’était pas rangée à l’opinion de celui-ci. Dans sa façon de voir les choses, il était tout simplement impossible de penser un jour obéir à un minable incompétent qui déléguait toutes les tâches où il fallait un peu se mouiller pour aller boire sa chope de bière tranquillement.

Elle écouta attentivement sa supérieure et se permit de sourire à la blague du poney. C’était très amusant car Eleyna avait l’un des plus grands chevaux des écuries, mais la Commandante ne pouvait pas le savoir. Elle était bien stricte et semblait sure d’elle mais pourtant, ne comprenait pas vraiment les « façons de parler » ou la plaisanterie. Eleyna ne se permit pas de se la ramener en lui expliquant que se faire décapiter était ici communément utilisé pour signifier le fait de se faire tuer purement et simple. Mais bon, elle devait peut-être avoir oublié ce qu’était servir en tant que simple soldat.

Quand elle eu finit de parler, de sermonner et de re sermonner la jeune fille, celle-ci poussa un inaudible soupir de soulagement et prit la parole rapidement d’un ton bien différent à celui de tout à l’heure. Celui-ci était bien plus dur, ne respirant pas d’un brin la moquerie ni le sarcasme mais dur et catégorique.

« Mon formateur officiel cet imbécile. »

Elle lâcha un regard noir à l’Adjudant et celui-ci baissa les yeux car il comprenait très bien pourquoi elle lui parlait comme tel, même devant un supérieur et il ne voulait pas que cela s’ébruite alors il n’osa pas défier la jeune femme. Celle-ci se taisait uniquement pour éviter de mouiller les autres soldats qui avaient décidé de cacher la chose.

« Mon réel formateur le soldat avec les gants noirs sur votre droite, Commandante. Sur ce, à vos ordres. »

Le regardant, elle lui décrocha un bref sourire. Elle rengaina son épée en même temps qu’elle salua sommairement la femme et parti chercher son équipement. Ses doigts se crispèrent et elle les serra fort à s’en marquer les paumes de ses mains avec ses ongles courts. Il faudra donc supporter l’autorité malheureuse de ses subordonnés avant de pouvoir purement et simplement l’éliminer. Ce genre de pensées était toujours présent bien que plus rarement. La jeune fille se disait qu’elle en était venue à apprécier bien trop sa situation de vie pour la déstabiliser et pourtant, la culpabilité qu’elle avait de venger ses parents était toujours présente et la poussait souvent dans ses retranchements.
En attendant, il fallait se dépêcher.

Eleyna marcha rapidement et enfila son plastron très rapidement même si elle avait plus l’habitude de l’enlever que de le mettre. Par chance, elle le laissait non loin, il était sur le rebord des petits murs qui encadraient la cour.

« Me revoilà. »

Eleyna, bien que rabrouée avait toujours sa bonne humeur due aux entrainements, son partenaire l’attendait et elle était bien décidée à lui mettre la pâté, même si cela n’arrivait qu’une fois par an en général.

Elle n'avait pas contredit les ordres, c'était déjà un bon point. L'entrainement n'était pas pour faire comme en situation réelle de combat, mais en plus difficile, de manière à pouvoir échouer pendant celui-ci qu'en situation réelle, car l'échec signifiait clairement la mort et parfois même la mort du reste de l'escouade avec une formation qui se faisait briser. Le temps qu'elle se prépare des consignes étaient données. Oui c'était bien une forte tête, et ce sous officier n'avait pas assez de charisme pour y faire face, vu que son escouade avait tout de même de bons résultats. Il fallait la confier à un autre instructeur qui la mettrait au pas. Elle revint alors que Joh discutait avec le gratte papier.

"... pourrait convenir. Mais il a été muté à cause de ça."
"Si ce que vous me dites est vrai, ses états de services sont parfait, ca ne lui fera pas de mal."

Elle était revenue, mais avait oubliée le protocole, encore une fois. Elle n'allait pas aimer le traitement qui allait suivre ! Elle s'était ramenée, comme une fleur, avec son équipement comme si de rien n'était pensant qu'elle allait retourner auprès de son camarade habituel. Non mais, elle croyait encore aux fées et aux licornes ? Joh la regarda de haut en bas, sans dire un seul mot, avant de notifier quelque chose à voix basse à gratte papier qui s'éloigna mander un soldat pour visiblement faire emmener un message de sa part.

"Au cas ou vous ne le saviez pas, pour vous c'est "Commandant"!"

Elle s'était rapprochée pour se mettre bien devant elle, une tentative d'intimidation par la taille ? Mais Joh en avait-elle réellement besoin ? Déjà rien qu'à la voir, les soldats les plus disciplinés avaient du soucis à se faire quand elle était dans ses mauvais jours. Après quand l'ambiance était plus à la détente, la seule chose qu'ils pouvaient craindre c'est de se faire engueuler car ils se sont détendus en dégueulassant la chambrée. Et encore quand elle ne les y aidait pas lors des moments de pause. Mais là, c'était "Commandant" et le premier qui aurait le malheur de lui parler aussi familièrement et bien, finirait comme Urfé !

D'un mouvement vif, une petite balayette surprise pour la déstabiliser, qui se retrouva additionnée d'un coup de coude violent dans le plastron, au niveau de la poitrine, le tout l'emmenant à terre le souffle coupé malgré le fait que le plastron en ait absorbé une partie, et le temps que sa vue s'éclaircisse à cause du choc : une épée sous la gorge. Oh, ce n'était pas méchant non. Absolument pas, juste se retrouver au sol, le souffle coupé et quelque peu humiliée par une attaque faite le plus lâchement du monde, avec son plus haut gradé lui tenant une arme qui n'était pas destinée à l'entrainement et dont le tranchant ne donnait pas envie de l'essayer. D'ailleurs, elle pu sentir légèrement le fil de la lame contre sa gorge, l'épée bâtarde ne tremblait pas, montrant que celle qui la portait avait une très bonne maitrise de l'outil.

"Un entrainement sert à s'entrainer dans des conditions proches voire même pires que la réalité. Sachez que rien ne sera pire que ce que vous pourrez vivre sur un champs de bataille. La moindre faute d'inattention et c'est la mort. Et là, en situation réelle, vous auriez vécu vos dernières secondes."

L'entrainement venait de prendre une nouvelle pause, une arme de combat sortie pendant l'un d'eux n'était pas monnaie courante vu qu'habituellement ils n'avaient que d'anciennes armes devant être rebutée et non tranchante pour se permettre le droit à l'erreur.

"Sans votre plastron vous auriez été au sol et inapte au combat pendant plusieurs minutes. La ce n'est que quelques secondes pour reprendre votre souffle et vos esprits. Comprenez-vous la différence ? Que votre protection vous gêne, ce n'est pas mon problème, qu'elle permette à mes hommes de ne pas mourir au combat, la ca l'est. Donc il est impératif qu'elle devienne une partie de vous même."

Et les hommes présents en étaient les exemples flagrants, tous s'étaient accoutumés de leur équipement, peu importe le poids, et Joh ne faisait pas figure d'exception à la rapidité d'exécution de cette action toute simple qui peut se révéler des plus difficile pour les soldats novices. Vu la tête de son armure, celle-ci devait facilement peser ses 25 kilos bien tassés, une armure destinée à la cavalerie lourde (ou il ne manquait que le casque) rien qu'à la vues des bottes juste à côté de la tête d'Urfé, Joh avait de bons appuis près à subir une contre attaque au niveau des jambes. En combat de poids, Eleyna perdrait à coup sûr, et la différence était de taille. De toute manière un fantassin seul, face à une armure de ce gabarit n'avait réellement peu de chance en situation réelle, heureusement qu'elles n'étaient que peu nombreuses et réservées à une certaine élite car elles ne laissaient voir que très peu de points faibles.

"Aller, princesse, on se réveille et on prend son arme avant que je ne vous achève pour de bon. Je vais vous faire comprendre à quoi servent ces protection si "lourdes et encombrantes"."

Elle finit par retirer l'épée menaçante et la rengainer, et oui princesse allait bien à Eleyna, la petite capricieuse qui n'obéit pas aux consignes. Elle confia d'ailleurs l'arme au gratte papier qui la récupéra sans dire un seul mot, juste un regard exaspéré "Pas encore...". L'adjudant compris au mouvement de tête ce qui lui était demandé pour la suite : Il tendit son arme d'entrainement à Joh, qui après quelques petits mouvements de poignets la pointa vers Eleyna. Si la jeune femme n'avait jamais vu quelqu'un porter une armure complète combattre au sol, alors c'était le moment, et elle serait très vite étonnée par la vitesse d'exécution et l'agilité que ce type d'armure pouvait laisser (pour info, on peut faire la roue avec :p). La situation était très inégale et l'ordre des choses était déjà prédestiné mais l'entrainement était clair : Je vais te donner envie de mettre une armure.