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| Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] | |
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Auteur | Message |
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Dun Eyr
Ancien
Nombre de messages : 2219 Âge : 31 Date d'inscription : 14/04/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 149 Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Lun 30 Mai 2011 - 17:42 | |
| Hm, Soltariel. Son port, ses portes, ses ponts ; ses gondoles et ses nobliaux chavirants. Sa Duchesse – Ses Joyaux.
Dun Eyr embrassa tout cela d’un œil muet, juché qu’il était sur le ponton avant de sa fière galère. Par la Sainte-Barbe !... Tout cela allait lui manquer ; c’étaient maintenant océans, marées et nuages gris – et huîtres ou bullots pour toute pitance. La Mer ; encore.
Là, de lourds fûts et tonneaux craquelurés étaient amenés à bord par d’étranges gaillards, et traînés sur vingt pieds par les lurons de l’équipage. Des gueules brisées, des crânes balafrés ; et une odeur que les Kerkands eussent jugée digne de leurs terriers à ours. Avec une pointe d’angoisse, le Nain se demanda s’il était bien raisonnable d’entreprendre tout cela ; certes, le Suprême Architecte détaché aux Hautes-Œuvres Mirifiques et Chatoyantes – comprendre, le grognon chargé de faire achever le Phare du Tyrion avant que l’Inéssique Splendeur ne compte plus de rides que de bijoux sur son Volubile Visage – avait, il n’y avait pas trois jours de cela, fait claquer ses petits souliers vernis dans la poussière et les tumultes du chantier, et grogné de mille hargnes que l’on forçât la cadence. Dun Eyr s’en souvenait, il avait fait distribuer triple-ration de viande aux Collaborateurs Conciliants employés à la gloire de leur Maîtresse, afin que le rouge de leur joue achevât de convaincre qu’ils étaient tout à fait conciliants ; on avait également dissimulé fouets et cordages, et coutelas pour les jarrets en fuite.
Mais enfin, comment eût-on voulu que le Phare s’érigeât promptement, si la Duchesse ne savait fournir aux fonderies et aux mines les bras que ses vastes projets requéraient ? Et si le Nain devait compter sur la bien maigre fiabilité des olibrius de l’autre Chance, et de ses cargaisons intermittentes d’à peine cinquante carcasses, il serait temps pour Dun Eyr de songer à fonder un lignage ; car ce n’était certes pas lui, ni même son fils, ou bien le fils de son fils, qui allaient voir l’aboutissement des Chantiers Colossaux. Venu deviser de ses soucis avec l’Archi-Intendant Soltari, on avait éconduit le Nain en arguant que c’étaient là des soucis-de-tailleur-de-pierre, et certes pas matière à faire ombre aux joies de la Duchesse. O, triste temps, que celui où les Nains demeuraient dans l’antichambre avec les valets de pied…
Un grognement peu accommodant arracha le Nain à ses rêveries ; voilà qu’une lourde calebasse de marin, vissée entre deux épaules d’Ogre de l’Est, venait de faire irruption sur l’entrepont, et déjà sa trogne jaillissait d’une bonne tête par-dessus le crâne, soudain verdâtre, des marins de l’alentour. Le Capitaine Urgre Rouge-Trogne, sourit Dun Eyr – avant de ravaler prestement son sourire. En guise de salutations, le Nain jeta une bourse emplie de piécettes, que l’autre gorille – dont les ascendances drowiques se devinaient à la finesse des oreilles, et au glauque des prunelles – saisit d’une main aussi experte que brutale. Enfin, le compte y était, car la pogne ne se fit guère plus sinistre qu’elle ne l’était déjà, avec ses longs ongles brunis.
Un coup d’œil encore aux vastes tonnelets, dont les derniers se hissaient jusqu’aux pontons, avant que de dévaler dans les caves sous la poussée des Demi-Drows et autres rejetons abâtardis de Dame Kÿria, comme l’on disait dans les lointaines forêts ; le Nain sourit à ces étranges cargaisons. Quelques pépites de bon or septentrional dans la mimine du Garde aux Pontons, et l'on avait fermé les mirettes sur ces jarres sombres et revêches ; fort heureusement, songea le Haut-Prêtre.
Dun Eyr se cala sur l’avant de la proue, jambes ballantes, et déglutit avec difficulté. Le Capitaine, pour signal du départ, rabroua de la pogne un matelot qui alla s'écraser sur la bastingage proche ; ses dents, en chutant dans les eaux du port, firent plic et puis ploc. Voilà que les amarres étaient larguées, voilà que l’ancre s’arrachait aux fonds vaseux, et venait cliqueter sur la coque vermoulue et battue par des siècles sur le gros-dos des embruns.
Un long, long périple débutait ; et les nuages, comme un joyeux présage, se mirent à déverser leur crachin maritime...
Dernière édition par Dun Eyr le Lun 24 Déc 2012 - 16:16, édité 1 fois |
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Lun 30 Mai 2011 - 19:42 | |
| Entre Diantra et Ydril, se trouvait le duché de Soltariel, gouverné par une duchesse et une noblesse pédante au possible selon Nakor. Mais ce duché avait aussi une vaste zone portuaire dans laquelle certains navires étaient en provenance du grand nord et du grand sud. Une zone intéressante pour Nakor. En effet, le vieux magicien avait vécu pas mal de petites aventures il y a peu, qui auraient put lui donner le tournis. Il avait mentalement voyagé jusqu'en Nisetia, aux abords de sa demeure, afin de rencontrer la nouvelle prime sorcière drow, il avait fait un peu d'esbroufe et avait rencontré une ... et bien une apparition qui se prétendait être la personnification de la magie même. Ce que Nakor croyait en profondeur pour le peu qu'il avait pu en appréhender. Il avait ensuite voyagé jusqu'au monde elfique, afin de mener une petite discussion avec le seigneur Dyarque de Lanthaloran. Une fois son savon passé, il avait pointé en direction du sud, rencontré le très fameux Gaucelm d'Odelian, puis était rentré à Diantra faire son rapport, il parla de son inquiétude d'une nouvelle nomination au cœur du monde drow puis avait décidé d'enquêter lui même. Nakor voulait savoir si Nisetia était encore pillé de toute part, ou si les elfes noirs avaient recouvrés leurs maudites tanières. Malgré cette très forte envie de retourner chez lui pour voir de ses propres yeux ce qu'il en était dans la cité en ruine, il voulait aussi en apprendre plus sur les nains, en effet depuis trop longtemps le peuple miniature avait presque disparu des négociations et de la politique mondiale. Décidemment, il y en avait des choses à apprendre, même à plus de six cent vingt quatre ans de vie. Méditant donc quelques heures en haut de sa tour du magicien, Nakor décida de quitter sur le champ Diantra. Ecoutant de nouveau son cœur, son envie et sa magie, il prit son bâton, et parti d'un pas décidé en direction du sud, mais pas le sud absolu, celui qui le mènerait en direction d'Ydril. Il avait alors détourné de sa trajectoire lorsqu'il aperçu la cité de Soltariel. Menant sa petite route en toute tranquillité, chantant parfois à tue-tête, dansant même à certains moments, Nakor arriva dans la cité. Il alla prendre un verre de vin dans un bar, la devanture avait l'air attirante, presque chatoyante et surtout propre et un brin luxueuse. Or, Nakor oubliât vite que, l'habit ne faisait pas le moine et malheureusement pour lui, il avait mal choisi le lieu, et manqua presque de cracher le vin une fois qu'il l'avait mit en bouche. Tapant du poing sur la table, Nakor balança le verre au travers de la pièce en hurlant
"Bouaaaaaaa mais quel est cette immondice que vous servez, vous voulez m'assassiner c'est ça? Hein?!"
Puis tapant de nouveau du poing, un homme immense s'approcha de lui et s'adressa au magicien de la sorte
"Et vieux bouc, si tu fais de l'esbroufe, je m'en vais te tordre le cou et t'arracher ta foutu barbe, alors tu vas payer le verre et foutre le camp de là c'est comp..."
Puis soudain, le colosse ouvrit de grands yeux, il était en train de léviter dans les airs, face à un vieux magicien qui avait les yeux luisant d'une flamme rouge brillante de vivacité. Ce grand imbécile avait l'air beaucoup moins effrayant, en train de pédaler dans le vide, sans plus savoir ce qui lui arrivait. Nakor prit donc la parole d'une voix amplifier pour que toute la taverne l'entende
"Ecoute moi bien si tu ne veux pas perdre la vie inutilement pauvre crétin, ton vin est un poison, ton bar, un attrape nigaud, ton haleine, une souffrance, ton odeur, un blasphème à mon nez! Tait-toi donc, va ton chemin, ramasse le verre que j'ai brisé et retourne à ton travail avant que je ne décide de te tuer en faisant claquer mes doigts!"
Soudain, relâchant son pouvoir, Nakor fit choir ce grand imbécile et décida qu'il était temps de partir d'ici. Il marcha donc lentement, son bâton frappant le sol régulièrement, sans que plus personne ne prenne la parole. Le colosse, était sur le sol, sur ses grosses fesses d'idiots, regardant le vieux fou quitter les lieux, un brin de peur dans le regard, mêlé à énormément d'incompréhension. Pauvre écervelé qu'il était. Peu importait, Nakor se mit à marcher dans la ville légèrement énervé, et donc la magie à l'affut. Soudain il senti quelque chose qu'il n'avait plus ressenti depuis ... depuis sa dernière rencontre avec des nains magiciens. Un runiste? Non, c'était plus élevé que ça, plus haut plus ... oui plus léger que la magie des tailleurs de runes. Un prêtre-nain? Oui, c'était sans doute cela. Diantres et Barbes! Nakor se mit presque à courir, soulevant sa robe afin de faire de plus grandes enjambés. Il se laissa guider par son flaire et arriva proche du port. Des ordres étaient sans cesses beuglés par les divers capitaines qui arrivaient dans la zone. Un seul navire était sur le point de quitter les lieux, le navire sur lequel se trouvait le nain! Par tous les dieux, non, ils ne devaient pas partir sans lui. Nakor s'approcha rapidement, en bousculant certains marins qui vociféraient alors des insultes incroyablement ... recherchés! Puis il mit en branle sa magie, rappelant donc à lui les amarres. De grosses cordes jaillirent alors du ponton du navire et allèrent s'enrouler autour d'énormes masses faites pour l'arrimage des bateaux. Dessinant des arabesques dans l'air devant lui, le magicien fit en sorte que les cordes fassent de bons nœuds! Nakor donna aussi un grand coup en direction de son torse, afin que la planche qui servait à monter sur le navire puisse lui ouvrir facilement le chemin. Le départ venait donc d'être retardé de force par le magicien, qui monta sans hésiter sur la planche et arriva jusqu'au pont en hurlant
"Messieurs, si vous n'enlevez pas les amarres, vous ne pourrez jamais partir d'ici!"
Après tout, son petit tour de magie n'avait pas forcément été remarqué par une bande de marins, sûrs d'avoir pourtant déliés les cordes sous les ordres du capitaine. Et à peine Nakor avait-il posé le pied sur le ponton du navire, qu'il ramena la planche à sa place d'origine. Comme si les marins avaient donc simplement oublié d'enlever les cordes, alors qu'ils avaient bien fait tout le reste. L'équipage ne donnait pas forcément envie, mais tant pis, il y avait un nain à bord, un magicien qui plus est, et tout cela intéressait Nakor. Il lui suffirait de les convaincre de pousser au sud ou de dérégler les instruments de bords, afin que le navire le mène en Nisetia et tout son tour serait joué. Décidément content de lui, Nakor ne se présenta même pas au capitaine et s'approcha du nain, qui semblait l'avoir repéré sans aucun doute. Décidément ce vieux fou de barbe blanche se comportait comme s'il était chez lui partout. Il se présenta alors au nain et disant simplement
"Que fait donc un prêtre nain dans un navire qui embarque de Soltariel avec à son bord, des marins qui sont tout sauf des nains?"
Ce qui était une très bonne question : jamais les nains ne se retrouvaient dans un navire mené par autre chose que des nains! Tout cela avait un petit gout d'étrange. Nakor, dans un coin de son esprit, prenait garde à ce que le capitaine de déboule pas comme un malade mental en quête de sang, car généralement les marins n'aimaient pas les nouveaux venus à leurs bords. |
| | | Dun Eyr
Ancien
Nombre de messages : 2219 Âge : 31 Date d'inscription : 14/04/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 149 Taille : Niveau Magique : Arcaniste.
| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 31 Mai 2011 - 11:11 | |
| Un très long sourcil suspicieux, battu par la mauvaise pluie qui choyait depuis les nuages crevassés, suivit l’étrange trajectoire du météore à robe et à barbe qui jaillissait vers le navire soltari – qui n’avait d’ailleurs plus rien de soltari, et tous ses emblèmes et insignes griffés et dévoyés, car il eût été quelque peu hasardeux d’aborder Thaar la Rouge avec de belles voiles aux blasons péninsulaires.
Quelques nervis, quelques portefaix sur les quais furent bousculés, rudoyés par la course du vieux fou, et deux allèrent même jusqu’à glisser dans la mer devenue d’huile, et qui ballotait dans la grande rade du Tyrion. Des poings, des imprécations accompagnaient les grognements adressés au coureur insensé ; mais dans la brume levante, et la pluie crachinant depuis les cieux de marbre, nul ne vit bien sur quoi l’on déversait sa colère – et c’était tout autant le vent galeux, la pluie et son froid à briser les carcasses, et puis la Frieda des lupanars du quartier Sud, qui furent objets des récriminations des ouvriers aux quais dont la journée touchait à sa fin. Dun Eyr, quoique préoccupé par la méchante eau glaciale qui lui humectait, et même noyait littéralement, barbes et poils de toutes espèces, put suivre du long de l’œil la marche folle de l’autre ; bien sûr, dans les remous venteux, nul n’avait saisi cette étrange silhouette soudain invoquée à bord – et qui, taquin, pointait de son long doigt d’arlequin les amarres arrimés par lui-même l’instant d’avant.
Malheureusement, la vigilance des héros était partagée avec d’autres yeux fort aiguisés ; et le bon et aimable Urgre, faisant tourner sa hiératique Trogne-Rouge vers l’intrus du bord, grogna sombrement à sa vue. Étrange, chez les marins, ce besoin de faire des phrases. Il fallait dire que, sous ses dehors de Gobelin-Garou mal embouché, le noble Capitaine avait de stricts ratio quant à ce que sa galée embarquait sur ses pontons craquelés ; dix-neuf tonneaux, quatorze marins, un Capitaine, et un Nain. Nulle place, dans ces tablettes de compte-là, pour un incongru poseur-d’amarres.
Mais le Nain, abusé par les mythes, laissa planer ses prunelles de vieux loup de la mine sur l’étrange invité du ponton supérieur, et il dévisagea longuement cet étonnant profil, sans commune mesure avec le reste des gueux qui peuplaient l’aimable contrée de Soltaria, ses campagnes, son port et ses tavernes. Et ce n’était pas tant, pourtant, la barbe longue comme toute la stature d’un Nain, ni même l’étrange éclat de ces grands yeux – ou même les dix mille rides qui dansaient à chaque tressautement des lèvres de l’autre – mais la force, la noblesse du profil pourtant rabougri par le Temps qui, tandis que s’affairaient les brutes maritimes de l’équipage à trancher sans cérémonie les amarres, lorgnait la scène avec un amusement certain. Avant même que le coutelas du bon gorille Urgre, et de ses trois acolytes aux larges doloires balancées sur l’épaule, n’ait formé le sot projet de trouver le plus preste chemin vers la gorge de l’intrus, Dun Eyr lança un bref cri vers le Capitaine, assorti d’un nouveau sac de piécettes. La pogne du monstre, d’un revers, soupesa la besace, et les deux yeux plissés comme pruneaux durent trouver que le compte y était.
Dix neuf tonneaux, quatorze marins, un Capitaine, un Nain, et un Éphémère Invité.
Et le Nain, d’un flair porté par le vent de tempête et d’orage mêlés, contempla le visage battu aux vents de l’aimable hôte de son navire ; et qui lui avait, tout de même, arraché une pleine giberne de piécettes en or tout à fait septentrional. Mais, quoiqu’accoutumé bien plus aux runes et à la pierre chantante, qu’aux ondulations retorses des magies pures du Sud, le Haut-Prêtre sentit quelques vieilles runes battre sur sa peau parcheminée ; et quelques coupures gorgées de puissance, et quelques signes sur sa peau couturée, clapotaient presque sous les reflux du sang bondissant. Kuln Khar l’Antique, retourné à sa terre ancestrale depuis des années déjà, n’aurait pas même fait suinter l’ombre du même éclat depuis sa très longue barbe ; et deux mouettes battues par les vents, et qui rentrèrent stupidement en collision pour aller rougir ensemble la marée, achevèrent de convaincre Dun Eyr que, sous ses glacis de rêveries, Lirgan le Moqueur tirait par deux fois sur sa barbiche, inquiet.
D’un haussement d’épaules, le Nain cracha avec fougue par-dessus le bastingage ; le vent, la tempête, quoique voraces, ne lui rendirent pas son offrande dans un mauvais retour. Assurément, un signe.
Et, faisant claquer ses bottes vers l’étrange bonhomme, tandis que le vent forcissait à mesure que les rivages se faisaient lointain, le Lirganique lança à son invité dispendieux :
« Sois le bienvenu, toi à la longue barbe, sur cette caravelle affrétée aux soins de Dun Eyr, Maître Nain de son état. »
Et les vastes qualifications, et les fort nombreux titres dont l’avait affublé la noblesse péninsulaire, le Nain préféra les omettre pour ce jour ; l’on n'éblouissait pas les mages antiques par des bijoux refondus la veille. Et le Haut-Prêtre à la dérive reprit, d’une voix fort et chaleureuse :
« Quel que soit ton nom, ton noble âge mérite bien le répit offert par cette coque-de-noix. Alors descendons aux entreponts, les bougies y sont tièdes, et l’atmosphère bien plus propice aux contes et aux récits. »
Et, sans même attendre une réponse, le Nain s’en fut dans les boiseries du gaillard arrière ; mais il prit grand-soin, avant que de disparaître, de laisser joyeusement ouverte la poterne du lieu.
Quelle catastrophe c’eût été, que de froisser un Antédiluvien Arcaniste, dans cette tempête colérique !...
Dernière édition par Dun Eyr le Lun 24 Déc 2012 - 16:22, édité 1 fois |
| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 31 Mai 2011 - 16:11 | |
| Décidemment, ces marins, ils avaient tous une sale trogne, qui pourrait faire pâlir un démon et qui pourrait effrayer un esprit vengeur, mais devant l'argent, leurs vilaines dents disparaissaient derrière un sourire entier. Le capitaine sembla ne plus du tout s'occuper de savoir ce que cette vieille baderne de Nakor faisait sur son navire. Il était là, sa traversé était payée et c'était tout ce qui importait. Que ce soit le nain qui ait donné l'argent, ou le vieux fou, cela ne regardait personne. Evidement, Nakor aurait put payer, après tout il était le conseiller en magie du roi Trystan, mais si un nain avait accepté de payer rubis sur l'ongle, c'est qu'il était intéressé par la longue barbe blanche. Et finalement heureux de voir qu'on lui payait son temps et sa présence, Nakor ne pipa mot et écouta le nain prendre la parole. Ainsi il s'appelait Dun Eyr, et il avait des manières, c'était là un nain bien rare! Puis le magicien reçu une invitation sans avoir eut le temps de se présenter à son tour. Et en effet, il était vrai que par ce temps venteux et cette eau constamment ramené sur sa tête et ses vêtements, Nakor n'était pas plus à son aide qu'ailleurs, mais il aurait très bien put supporter les éléments et leurs colères. Ce qui était le comble de tout était tout de même ce grand chapeau, qui malgré le vent, ne bougeait pas d'un poil et ne risquait surtout pas de s'envoler de la tête de son antique propriétaire humain. Mais peu importe les imprécations magiques et les sensations, le nain était parti en direction d'une salle soit disant plus adaptée aux contes et aux récits ... Nakor le suivit donc, s'inclina pour pénétrer dans le lieux, en passant devant des marins horribles, aux dents plus noires que le cœur d'un drow et put enfin se présenter dans cette pièce au sec. C'est donc au beau milieu de l'entrepont que Nakor se présenta, il se tint face au nain, enroula sa barbe autour de son bâton et s'inclina tout en relevant le bras, afin que jamais sa barbe n'aille se souiller sur le sol
"Je me prénomme Nakor, maitre magicien de son état et je suis enchanté de vous rencontrer!"
Nakor délia d'un geste mille fois répétée, sa longue barbe de son bâton et se redressa. Voilà les présentations étaient faites, autant entrer directement dans le vif du sujet et poser les bonnes questions
"Comme je vous le disais déjà sur le ponton, je suis plus qu'étonné, de voir sur un navire humain, un nain seul. Généralement et en tout cas à l'époque du roi Garmin et des précédents rois, mes amis les nains préféraient rester entre eux et mener la barre de leur propre navire."
Puis se passant la main dans la barbe, Nakor eut un mouvement d'épaule et décida de se jeter un petit sortilège. En effet, le peu de temps qu'il avait passé là-haut lui avait mouillé la barbe et sa longue robe de magicien. Nakor passa donc sa main le long de lui même, en partant du chapeau et en terminant par un geste assez théatral. Et comme si tout cela était d'une normalité affligeante, le magicien ajouta négligemment
"Et ho fait ... où diantre allons-nous? Parce que, je dois me rendre en Nisetia moi !"
Puis n'en pouvant plus, Nakor explosa de rire, après tout voilà quoi de plus farfelue qu'un homme qui embarque sur un navire, sans même savoir où il va, se faisant payer la traversé vers il ne savait où, et enfin avec à son bord, des hommes et un nain qu'il ne connaissait pas! En tout cas, fou ou pas, Nakor avait placé dans la conversation, son nom, le fait qu'il était un ami personnel du roi des nains et qu'il était un maitre magicien reconnu. Avec un peu de chance, Dun Eyr aurait entendu parler du conseiller en magie du roi, ou mieux encore, il n'en aurait pas entendu parler! Décidemment, il le sentait, cette petite aventure commençait comme il l'aimait : sur des chapeaux de roues! |
| | | Dun Eyr
Ancien
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Ven 3 Juin 2011 - 11:47 | |
| Les présentations mondaines et maritimes, tout aussi charmantes qu'improbables – un Nain rubicond devisait gaillardement avec un magicien antédiluvien sur un navire esclavagiste mené par des reliquats de Drows, le tout pris dans une tempête digne des colères de Kÿria l'Embrumée – furent interrompues par un violent retour de marée, qui alla éperonner la galée par le flanc et l'incliner brutalement au tribord, envoyant l'ensemble des matelots et invités tournebouler contre les murs et les étraves. Le pied marin n'était pas l'apanage du Nain, tout naturellement, et ce n'étaient pas quelques maigres mois passés à bord d'une coque de noix sur des mers calmes, qui allaient sauver le petit être d'une violente chute sur les reins ; aussi dignement que possible, le Nain vacilla et s'écrasa le visage contre une poutrelle du flanc.
Tentant de se relever incontinent, Dun Eyr s'efforça de toiser le magicien qui se tenait face à lui – ce qui était ardu, étant donné l'altitude colossale à laquelle trônait la figure du filiforme bonhomme – et, en présence d'un hôte de si noble constitution, s'inclina comme les convenances l'exigeaient :
« C'est un honneur, seigneur Nakor, que de vous compter parmi les hôtes de ma traversée. »
Et, humblement plié devant le Seigneur Magicien – les usages Nains exigeaient de longues révérences – Dun Eyr eut tout loisir de songer à l'embrouillamini effarant dans lequel le destin l'avait plongé. Lirgan devait, à mille millénaires d'ici, se gausser drôlement des infortunes de son Maître Ciseleur... Car enfin, Nakor n'était pas rigoureusement inconnu de l'esprit du Nain ; et des bribes de souvenirs, revenus de loin, ne manquèrent guère de faire frémir la barbe du Haut-Prêtre.
C'était en Soltaria, auprès de la Maîtresse de la Sauge et du Laurier, l'Inéssique Splendeur, que Dun Eyr avait appris le nom de Nakor ; et, alangui sur les ottomanes et les divans de la Divine Duchesse, le Nain avait entendu les récits et les prouesses du Seigneur Magicien, le Pommeau de Trystan, le Mage aux Batailles du Roi. Et Inès, recluse en ses palais, parlait étrangement de Nakor Longue-barbe, et de ses pouvoirs thuriféraires qui secouaient les antiques arcanes en leur bienveillante poussière, et arrachaient des soupirs aux torrents de puissance de l'endroit.
Mais quelle volonté, et quels secrets, avaient animé le bon Nakor lorsqu'il avait jailli depuis les pontons splendides du Tyrion, et bondi par-delà les flots jusqu'à la cargue de Dun Eyr ?... Et pouvait-on imaginer l'ombre d'une seconde que Nakor, parcourant les lointaines provinces de Soltaria, ait pris pied sur les pontons du navire pour d'autres raisons que de trouver Dun Eyr, et lui faire payer le goût de l'esclavage ? Car les lois de Trystan, véritables naufrages assurés de toute économie sainement pensée, avaient banni chaînes et fouets de la Péninsule aux beaux-coteaux ; et le Nain, embarqué dans sa veule odyssée vers les marchés aux esclaves de la Rouge Thaar, se mit soudain à redouter l'aimable Nakor et sa barbiche longue comme un étouffoir.
Et qui plus était, quels Nains encore avaient été invoqués par la parole du Magicien ? Garmin le Vengeur, et ses illustres pères et prédécesseurs à la Couronne de Kirgan, au Cimier de Yaron ; et toutes les figures de Kirgan l'Ancienne, et ces ombres tutélaires. Et Dun Eyr se félicita drôlement qu'à l'instant de délivrer son identité au bon Nakor, il ne lui eût point confié qu'il était des Parias, des Exilés de Kirgan – les traîtres à la race et au sang – et qu'il ne vivait reclus en Soltaria que jusqu'à temps de prendre sa revanche, et fondre sur les fous du Septentrion. Car alors, Nakor, en toute sa bonté, lui eût fait payer le prix de sa trahison contre les Seigneurs Nains – à n'en point douter !
Et Dun Eyr en était à ces considérations-là, et s'était dignement relevé face à celui qu'il prenait pour son bourreau désormais, lorsque survint l'Incident. Car la houle et les embruns, secouant tout le bastingage depuis les torchères jusqu'à la proue fendeuse, avaient commencé de fendiller les boiseries du navire inavouable ; et les vermoulures craquantes, secouées et ballotées par les aiguilles de la tempête, avaient ouvert de maigres interstices en leur pourriture ; et si tout Humain eût songé à l'instant à ses maigres chances de voir le navire atteindre d'un seul tenant les ports du Levantin, il fallut le goût de l'or de Dun Eyr – n'était-il pas un Nain ?... – pour se soucier des mystérieux tonneaux qui emplissaient ses cales. Oh, le Nain connaissait les coutumes des pirates ; et invoquer la tempête, et arguer du fort ressac, pour excuser que dix tonneaux eussent disparu – bouffés par l'vent, M'seigneur !... – était une vieille habitue de perce-bedaine des mers. Et quelques éclats de voix, déjà, résonnaient depuis les cales pleines.
D'un bond, et sans autre cérémonie qu'un bref salut – empli de prudente déférence – à l'égard du Seigneur Magicien, le Nain s'engouffra dans les sous-pentes proches, et courut à toutes bottines, par des coursives pourries, vers les cales et les tonneaux ; quelques silhouettes, de loin, s'y découpaient.
Que put donc percevoir le magicien, demeuré en ces instants dans l'entrepont coquet et tout orné de bougies ? Nul n'aurait su trop le dire ; mais des remous, un cri de hargne, et des fumées et des coups, voilà tout ce qui emplit les dessous du navire. Et si l'équipage des marins, trop affairé à maintenir la coque-de-noix à flots sous la tempête, ne prêta guère l'oreille à ces grognements échappés de la carcasse de bois de la caravelle, le Sieur Nakor, sous le couvert des travées vermoulues de l'entrepont, ne put éviter que le tonnerre d'un Nain invoquant les foudres de Mogar, et les illusions de Lirgan, vînt tonitruer à ses oreilles. Deux nouveaux balancements dans le vent, une vague tourneboulant les voiles du galion, et le silence revint.
Et de la coursive embrasée des cales, surgit une toute petite ombre ; elle n'avait plus rien d'hominidé, mais bien plutôt d'une moufette, d'un rongeur à la truffe rougie de sang, au pelage pelé. Et, titubant, la bête vint crever aux pieds de Nakor.
A sa suite, et dans le silence, reparut le Nain ; une large balafre rouge lui mangeait les tempes, et tout son visage dégouttait le sang et la sueur ; quelques ombres de flammes avaient saisi son œil droit, et ses mains tremblaient encore de la magie invoquée pour détruire jusqu'à la nature du pirate devenu moufette. Et dans son regard, la sainte fureur du Nain couvant son or avec jalousie et ombrage.
Ce fut à ce moment précis que Dun Eyr comprit qu'il avait fait une petite erreur. Et que Nakor, s'il était bien porteur du courroux de Trystan et de la vengeance de Garmin – ce devait Hardrek, le nouvel Olibrius-en-chef de Lante, qui avait décoché ses rancœurs sur les Nains en Exil – n'allait certes pas laisser le Haut-Prêtre impuni, après de pareils actes. Les esclavagistes meurtriers n'avaient guère bonne presse dans les eaux péninsulaires. Déjà, Dun Eyr lorgnait le bâton du Magicien avec une angoisse toute foudroyante, ou foudroyée, c'était selon.
Mais, fécond, l'esprit du Nain n'avait guère abdiqué à cette heure ; et il s'empressa, dans un sourire – comme un sursaut – de lancer au Sieur Nakor :
« Nous irons à Nisetia. »
Et puis, sans un mot de plus, il s'en fut ; le Lirganique courut à la porte de l'entrepont, et jaillit dans l'air et la tempête du dehors ; quelques paroles hurlées à l'oreille du capitaine Trogne-Rouge, quelques vitupérations sur les matelots traîtreux et chapardeurs, et puis d'autres ordres quant au sillage du gouvernail ; un hochement de tête d'Urgre, et il fut entendu que la caravelle irait fendre la houle en rade de Nisetia, avant que d'approximer les encablures de Thaar.
Alors Dun Eyr diparut ; du ponton et de l'entrepont, de la vue du Capitaine et du Magicien, il s'en fut au sein de son navire, guetter l'or de ses tonneaux. Muet – introuvable. Laissant à Nakor la joie de voir Nisetia s'approcher de jour en jour, d'heure en heure.
Mais, des fonds de son inquiétude agitée, le Nain songeait ; car si Nakor ne boutait pas le feu au navire au cœur de la Mer, Nisetia, et ses ombres et ses morts, serait un idéal cimetière pour enterrer cet encombrant agent de Trystan et de Garmin tout à la fois.
Le Sieur Nakor, songea en souriant Dun Eyr, accomplit là son dernier périple... |
| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Dim 5 Juin 2011 - 19:41 | |
| Décidément le bâtiment était violement secoué, dans tous les sens, faisant virer de bord les marins présent sur le rafiot. Le vieux magicien, détestant paraitre stupide quand il n'en avait pas envie, et heureux de le faire paraitre quand bon lui semblait uniquement, usa très subtilement de sa magie, afin de faire pression sur ses épaules et de se maintenir sur le sol, très fixement, quand bien même le plafond était devenu plancher. Le nain alla s'écraser lamentablement sur une poutre, tête la première, avant de parvenir à saluer le vieux Nakor comme il se devait. Petit à petit, le nain se redressa et sembla, de plus en plus se souvenir de quelques propos qu'il aurait entendu à propos de la longue barbe au service du roi. Nakor avait participé à la fabrication de sa légende, en terrorisant les gardes du château et surtout en usant à souhait de la sentence qu'il avait lui même jeté sur un orphelinat de Diantra. En effet à grand renfort de magie, Nakor avait dévasté une maison pour orphelin, dans laquelle les dirigeants étaient de maudits pédophiles aussi pervers que les démons que l'on pouvait croiser dans les plus vieilles légendes Nisetiennes. Il les avait massacré puis avait torturé, au nez et à la barbe de toute la cité, le directeur de ce lieu maudit. Nakor avait ensuite participé activement à la création d'un orphelinat royale, duquel il était encore directeur et le resterait jusqu'à la fin des temps. Le nain indiqua son plaisir de voir le magicien à son propre bord avant que ce dernier ne réponde
"Et bien, ainsi nous sommes deux à être heureux d'être mutuellement en présence l'un de ..."
Puis il y eut un craquement vorace, un déchainement des forces de mère Nature contre le navire et soudain, le bois craqua de toutes parts. Le vieillard regarda dans toutes les directions, le sourcil droit froncé alors que le sourcil gauche se soulevait. Nakor allait y aller de son petit commentaire, traitant la coque de noix de misérable taudis ambulant aussi dangereux que possible lorsque le nain ne lui en laissa pas le temps. Dun Eyr parti en courant en direction d'on ne savait où? Le magicien approcha du pas de la porte et allait le franchir quand il ressenti les mouvements et les remous typique de l'invocation du pouvoir nannique divin. La vieille barbe blanche se plongea dans l'étude de la magie que Dun Eyr était en train d'invoquer quand il ressenti la magie perforante de l'éclair et le pouvoir modifiant du dieu Lirgan. Nakor se mit alors à se frotter la barbe, en se posant bien des questions. Des forbans au milieu d'un rafiot infernal, un nain qui fait appel à une magie violente et forte, des cris et des craquements de bois du navire. Le nain, en entendant le bois craquer et les rires gras des marins, s'était jeté corps et âme à la poursuite de quelque chose. Et de toute sa longue vie, Nakor n'avait jamais vu un nain se comportait ainsi, sauf pour sauver sa bière ou de l'or. Soudain ...
"Par tous les dieux!"
Une moufette, oui une moufette, noire et rayée de blanc tomba aux pieds du magicien. Nakor eut un petit mouvement de hoquet, mimant un peu la stupeur de trouver telle créature en ce lieux, surtout une créature puant la magie nauséabonde du mal. Oui une magie qui avait voulu faire le mal, punir sans aucune pitié. Le vieux fou releva doucement la tête et releva un index accusateur quand Dun Eyr ajouta qu'ils iraient en Nisetia. Puis il disparu de nouveau. Ne tenant plus, Nakor tonna seul dans sa cabine
"Non mais pour qui me prend il ce nain?!"
Puis il se mit à la poursuite de Dun Eyr. Mais Nakor fut bousculé par quelques marins et une fois enfin sur le bond mouvant et arrosé du navire, il ne trouva plus trace du nain. Fort mécontent de tout cela, Nakor alla trouver le capitaine
"Dite moi tout ce que vous savez de ce nain et de sa destination première!"
Mais le capitaine toisa Nakor sans jamais lui répondre. Alors le magicien finit de voir son sang bouillir en lui. Il tint fermement son bâton à la main droite et leva avec violence sa main gauche. Soudain un torrent de foudre vint frapper la main du magicien, répondant à son appel. Puis le tonnerre se retira mais autour de Nakor, une forte lumière scintillait, des éclairs tourbillonnaient et entouraient le magicien. Ses yeux luisaient de rouge et sa voix se retrouva amplifier
"Vous allez répondre immédiatement à mes questions si vous ne voulez pas mourir sur le champ! Je convoquerai les esprits de l'eau et mille tourments vous attendront pendant que votre navire sombrera dans les profondeurs de la mer!"
Le capitaine ouvrit de grands yeux et se demanda si le vieillard brillant était réellement capable de faire ce qu'il disait. Il dut pencher pour une réponse affirmative et glissa
"Je me moque des personnes, je ne m'occupe que des destinations. Je me rendais en Thaar, et maintenant je vais en Nisetia!"
Puis le capitaine se tut, affrontant du regard le magicien. Nakor se détourna et approcha de la proue du navire. Il leva alors les deux mains vers le ciel et se concentra. Du fond du navire, Dun Eyr ressentirait avec force la puissance convoqué par le magicien. Nakor dessina quelques arabesques dans les airs devant lui puis soudain les toiles du navire se gonflèrent d'un vent qui souffla avec encore plus de puissance qu'auparavant. Le cap était définitivement fixé et ils arriveraient très vite à Nisetia. Plus vite que prévue en tout cas, puisqu'ils allaient enfin pouvoir braver la tempête, en partie détournée, par Nakor. Les éclairs avaient enfin disparu autour du magicien, qui abaissa ses bras et vociféra en direction du capitaine
"Arrangez vous pour que nous arrivions le plus vite possible sur la terre ferme Capitaine!"
Puis Nakor se rendit à l'intérieur du navire et retourna dans la cabine de Dun Eyr. Il prit place sur un bon siège et se mit à méditer : le nain ne voulait plus le voir, il avait tué un marin en le transformant d'abord en animal, puis était revenu de la calle avec une blessure au visage. Oui, c'était de l'or qu'il protégeait et ce nain ne se comportait aucunement comme un nain normal. Et puis il y avait cette destination : Thaar la rouge ... un coin très peu réputé, ou au contraire, très fortement réputé, mais certainement pas pour les bonnes raisons! Bien, il faudra se méfier, grandement et à chaque instant ... mais en feignant le contraire de cette attitude. Nakor se mit à sourire et déploya sa magie tout autour du navire à la recherche de l'esprit du nain. Lorsqu'il le senti tout proche, Nakor amplifia sa magie et laissa une marque dans la tête de Dun Eyr, comme un message qui devait simplement s'imprimer sans vraiment pénétrer l'esprit. De toutes les façons les esprits nains étaient très complexes à penetrer. Ainsi, sans qu'une connexion s'établisse, Nakor laissa ce message au maitre nain du navire
"Si vous êtes intéressé par la magie, j'espère que vous m'accompagnerez un peu jusque chez moi en Nisetia. Il y a là des artefacts qui pourraient vous intéresser Dun Eyr. A vous de voir!"
Laissant dont là son invitation, Nakor alla enfin attendre sur le ponton. Au bout d'un voyage assez long, Nakor put enfin voir, de loin, les terres stériles de Nisetia. Alors le vieux magicien souffla, presque de bonheur, il retrouvait encore une fois, sa terre natale, celle où il avait grandi, celle où il avait apprit, celle où il avait gagné son fardeau d'immortel et cette terre où malgré les ennuies, il se sentait apaisé et enfin chez lui. Peu importe que les terres soient stériles, il avait en lui suffisamment de vie pour se confronter à cela et apprécier à sa plus juste valeur, les ruines de l'ancienne cité. Sentant le navire enfin ralentir, Nakor allait bien voir si le nain remontait de sa calle ou s'il déclinait l'invitation à la découverte naïve de la magie. |
| | | Elenna Eliorsä
Hybride
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mer 22 Juin 2011 - 13:03 | |
| [Quelques jours plus tard dans les ruines de Nisétia]
Les villes en ruines tombées brutalement au cours de leur histoire étaient toujours des coffres à trésor en puissance, surtout dans ces déserts où quasi-personne ne mettait les pieds. On y trouvait bon nombre de bâtiments dévastés mais une ancienne capitale possédait ces coins secrets et dans son ventre dormait encore des vestiges de son passé. Et parfois c'était de véritables personnes attachées à l'histoire de ces lieux qui hantaient encore ces ruines silencieuses.
Elenna était de ces personnes du passé, témoin du temps où la ville était encore debout et témoin directe de son histoire et de sa chute. Régulièrement, elle faisait quelques voyages depuis Thaar, Nisétia étant son foyer de naissance et elle aimait "jouer" quelque peu parmi ces ruines qui l'avaient vues grandir. On y faisait parfois des rencontres, principalement des créatures ayant élue domicile dans ces grands espaces tranquilles, parfois des personnes mais souvent on pouvait passer la journée à visiter les ruines sans rien rencontrer. Le but voyages de l'hybride était principalement l'entrainement pour garder la main sur ses compétences d'assassin , les ruines étant un parfait endroit pour travailler sa souplesse et apprendre à se mouvoir rapidement sur des terrains très accidenté. La dangerosité de la ville était aussi un moyen de tester ses compétences, rester discrète, évoluer sans bruit et utiliser le terrain, combattre un monstre de temps en temps. Mais aussi ressasser un peu le passé car la ville contenait encore bon nombre d'objets et d'artefacts qui rappelaient à l'Hybride le passé.
Aujourd'hui l'assassin n'était pas là pour un entrainement quelconque. Son retour depuis les terres humaines de Diantra était une occasion parfaite pour marcher un peu dans ces ruines si familières. Elle n'était visiblement pas la seule à venir à Nisétia ces derniers temps, les traces d'un grand campement ornaient encore les abords de la ville et elle put voir que les zones du palais et de la cité administratives avaient été soigneusement fouillées, et ce avec de grands moyens. Certains objets abandonnés lui indiquèrent que les Drows semblaient être derrière ces fouilles minutieuses, cela était étonnant de savoir qu'ils commençaient à revenir dans cette ville pour découvrir ses secrets. Mais l'Hybride ne se souciait pas vraiment des intentions des Drows, elle avait passée plusieurs centaines d'années au Puy comme esclave-assassin et savait pertinemment que ce peuple chercherait à s'accaparer tout ce qui pouvait avoir de la valeur. Cela ne dérangeait pas Elenna, après tout elle n'y connaissait rien en magie car n'étant pas née avec un tel don. Les armes et objets magiques étaient certes utiles mais elle avait apprit à se débrouiller sans. Du moment que la cité n'était pas rasée chacun pouvait y faire ce qu'il voulait, de toutes manières il était quasiment impossible de fouiller la cité dans son intégralité à moins d'y consacrer toute sa vie. Après avoir observée un temps les travaux des Drows sur le palais elle décida de flâner un peu dans les restes du quartier marchand qui se trouvait juste à coté du palais. Au passage elle avait remarqué que les Drows n'avaient pas encore forcés certaines alcôves secrètes, l'avantage d'avoir grandie dans ce grand palais et surtout dans ses endroits secrets afin de garder son existence secrète faisait qu'Elenna connaissait mieux que quiconque la configuration des lieux. Mais elle ne souhaitait pas partir à la recherche d'artefacts magiques, son attention était plus tournée vers les anciens entrepôts et boutiques marchandes du quartier des affaires. La particularité des marchands Nisétiens avait été de creuser des réserves de marchandises à même le sol, la place manquant parfois en surface pour stocker leurs biens. Et dans le sac de la cité voici deux siècles certaines alcôves souterraines n'avaient pas été pillées par les Drows, on pouvait donc, en cherchant bien, trouver bon nombre de marchandises encore soigneusement entreposées. Et c'est d'ailleurs l'une de ces réserves qui reçut la visite de l'hybride. La belle affectionnait beaucoup les vêtements portés par les anciens habitants de Nisétia et elle venait de mettre la main sur plusieurs coffres contenant divers habits, encore soigneusement pliés et conservés. Seule dans les ruines de la boutique, Elenna s'amusa à se faire une petite séance d'essayage privé, essayant divers tenues féminines dont le style était de la pure mode Nisétienne (très oriental).
Ayant trouvée une tenue qui lui plut beaucoup, riche en couleur, faites de tissus soyeux, finement brodés et ornée de perles par endroits et mettant en valeur ses formes généreuses, elle décida de sortir de la boutique en ruine afin d'observer le rendu de sa nouvelle tenue au soleil. Avant de sortir, elle poussa l'essayage en complétant la tenue avec un voile en soie adapté au reste des habits et s'en couvrit le visage. A présent elle ne ressemblait pas à une simple hybride mais bien à un fantôme du passé ayant reprit vie dans ces ruines. Mais personne n'existait en ce monde pour observer et le croire de ses propres yeux, personne ne savait en détail comment vivait les personnes de cette cité, mis à part les Drows mais ils s'en moquaient plus qu'autre chose.
Satisfaite de sa tenue, Elenna quitta la boutique pour aller s'observer à la lumière du jour. Mais, à peine l'entrée passée, elle failli foncer dans une silhouette qui passait dans la ruelle au même moment. Surprise, l'hybride s'écarta quelques instants avant d'entrer en collision et observa surprise l'inconnu qu'elle rencontrait dans ces ruines supposées ne pas faire de rencontres entre vivants. La silhouette était un humain habillé comme un mage de Diantra et portant une canne, celui-ci semblait tout aussi surprit qu'elle et les deux êtres s'observèrent à quelques pas de distance, l'hybride étant intriguée de voir un tel vieillard dans ces lieux et l'humain surprit de voir une femme vêtue d'habits locaux et semblant sortir tout droit du passé. |
| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Jeu 23 Juin 2011 - 19:59 | |
| Le bateau était en ébullition, car il allait accoster, les ordres fusaient dans tous les sens, le capitaine hurlait comme un démon de l'ancien monde et les matelots obéissaient en vociférant tout autant. Nakor, les mains croisées derrière le dos, regardait avec amusement les pirates et les corsaires du nord, joindre leurs efforts et parvenir à un grand ensemble. La voile fut abaissé, le gouvernail bien en main et le mouvement fut lentement mais surement ralenti dans les flots calmes des abords des terres stériles. Le magicien attendit tranquillement puis une fois à l'arrêt, s'écarta un brin afin que le jeune mousse devant lui, tire la planche qui permettrait la descente de l'honorable vieillard. En effet, de par ses petits tours de passe-passe et sa petite manipulation météorologique, Nakor s'était accordé les craintes et le respect d'apparat qui lui était dû Les pirates étaient des gens courageux, capable de faire front dans une bataille incroyable, mais ils étaient superstitieux au possible et ils craignaient comme la peste, tout magicien en herbe. Alors quand ils avaient à leur bord, un magicien connu et de la puissance magique de Nakor, ils ne faisaient pas les fiers et faisaient semblant de le respecter afin qu'il quitte au plus vite le navire. Nakor fut tout de même déçu de voir que Dun Eyr l'étrange nain aux manières douteuses n'avait pas accepté ni même répondu à l'invitation de Nakor. Il était resté en bas, dans la cale, à protéger ce qui devait certainement être son butin, peu importe son origine! Le magicien détendit donc ses bras, fit craquer quelques unes de ses articulations et se tourna en direction du capitaine
"Mon cher, voyager à vos côtés fut un plaisir sans borne!"
Puis explosant de rire, Nakor s'élança en direction de la planche puis il s'arrêta tout net, sur son rebord, encore donc sur le navire et hurla, usant de sa magie pour amplifier sa voix et sa portée
"Maintenant repartez en mer bande de chiens galeux et que je ne revois plus jamais vos sales faces de rat! Maudits pirates!"
Un éclair se fit entendre loin au dessus d'eux, dans le ciel puis Nakor se retira, profitant de l'éclat de la foudre pour presque disparaitre de la vue des matelots. Les froussards ne demandèrent pas leurs reste : ils insultèrent Nakor en le maudissant au possible et sur le plus grand nombre de génération jamais invoqué et s'en allèrent, hissant la voile au plus haut possible. Nakor s'engagea donc, presque en hurlant de rire sur son chemin tranquille, fier, une fois de plus, d'avoir du style et de faire frémir des marins en goguette.
Les jours passèrent, Nakor abordant tranquillement son pays d'origine, les ruines dans lesquels il vivait depuis fort longtemps, au beau milieu d'une cité dans laquelle il avait grandi et apprit les bases de ce qui deviendrait ensuite son art maitre. Il avait eut une approche tranquille, tout simplement parce qu'il se souvenait encore de la rencontre qu'il avait fait avec la nouvelle Prime Sorcière Drow. Oui, de cette rencontre ou il avait découvert des hordes de drows fouillant les ruines pour en extirper la substantifique moelle. Il avait aussi rencontré l'entité qu'il nommait le Veilleur. Mais ça, c'était autre chose dont il faudrait qu'il s'occupe aussi. Or, assez surpris, il fallait l'avouer, les drows avaient quitté le navire : en effet il n'y avait plus trace de ces chiens à des kilomètres à la ronde autour des ruines de la cité ancienne. Le magicien avait donc rejoint sa maisonnée, il avait levé les puissants sortilèges de protection et était entré chez lui, pour vérifier que tout était bien là et pour prendre enfin un peu de repos. Une façon de se ressourcer, de se reconcentrer sur lui même et de se recentrer sur les vrais problèmes du monde. Un moment pour canaliser son énergie, reprendre totalement des forces et un nouveau souffle de vie, capable une fois de plus de repartir au combat pour le bien et l'apogée de la lumière. Le vieux fou passa ainsi quelques jours tranquilles chez lui, à observer le monde, les flux d'énergies magiques et les mouvements de la nature. Il visita aussi les ruines, une fois encore, malgré ses six cents vingt quatre ans de vie et il s'en étonnait toujours, revoyant en image des souvenirs vieux de plusieurs siècles.
Et c'est par une belle journée que Nakor alla vaquer à son occupation favorite : flâner dans les ruines. Car en effet quelque chose au fond de son cœur lui disait de ne pas quitter les lieux tout de suite. Nakor ne savait pas trop pourquoi, mais s'il avait écouté la logique (ce qu'il ne faisait finalement jamais) il serait parti le matin même, pour aller trainer proche du Puys. Mais là, non, bâton à la main et chapeau sur la tête, Nakor marchait gaiement. Le vieux fou approcha alors d'une partie des ruines forte en décoration antique, qui avaient résistaient aux aléas du temps et à la dégradation des siècles. Le magicien était donc en train de se dire que ces ruines étaient d'une splendeur qui méritait d'être réhabilitait quand il tomba nez à nez avec ... par tous les dieux! Il ne put d'ailleurs retenir
"Une Nisétienne!"
Tout en donnant de ses épaules, un bref mouvement de stupeur. Mais son esprit se mit à réfléchir à vive allure et, déploya donc autour de lui, mais de façon invisible, un champ de force puissant. Ainsi, s'il tombait dans un piège, ou qu'on essayait de lui projeter un couteau dans le dos, il serait dévié. Bien sur la jeune femme devant lui ne le verrait ni le sentirait, mais la protection était là. Un très bref instant, Nakor se maudit même d'avoir était aussi inconscient durant un si long moment. Il observa le physique de cette étrange personne, elle était une belle femme, c'était une évidence, mais il y avait quelque chose en elle, de trop ancien pour être honnête. Ce n'était pas une humaine, mais si cela avait été une drow, elle n'aurait pas cette couleur de peau si claire. Une Hybride? Le magicien aurait put le vérifier, par magie, mais ses yeux suffisaient amplement, ainsi que la situation. Le magicien ne laissa donc pas longtemps, le silence s'installer et continua
"Ainsi soit mes yeux sont abusés par une quelconque magie, soit j'ai devant moi, un fantôme de ma jeunesse, vêtu à la mode qui était en vigueur il y a bien des siècles ici!"
Puis reprenant absolument toute sa contenance, et affichant dans son regard une sérénité et une sagesse antique, ainsi qu'un puissant pouvoir interne, il termina
"Quitte êtes-vous? Et que diantre faite-vous ici?"
Le magicien était maintenant prêt, si elle attaquait, elle ou un de ses complices, il ne s'y ferait pas prendre. Et, de toutes les façons, Nakor ne ressentait aucune présence proche d'eux, ils étaient donc pour le moment deux, et c'était bien plus qu'il ne le fallait dans ce genre d'endroit. |
| | | Elenna Eliorsä
Hybride
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Ven 24 Juin 2011 - 10:23 | |
| Croiser un autre être vivant dans ces ruines dangereuses n'était pas impossible, certaines personnes échouant dans cet endroit par hasard ou attirées par la perspective de trésors encore enfouis. Mais rencontrer un vieillard à canne dans ces rues désertes, surtout seul, était quelque peu probable. Etait-il seul ? visiblement oui car l'hybride ne décelait aucun mouvement dans les alentours ni aura meurtrière. Peut être ce vieillard faisait partie d'une caravane s'étant arrêtée aux abords de la cité et celui-ci avait décidé de faire une petite balade dans les décombres pour se dégourdir les jambes. En tout cas cette rencontre mettait Elenna dans l'embarras car elle n'espérait pas être découverte, surtout en tenue officielle de Nisétia, elle risquait de devenir une attraction et les ruines grouilleraient bientôt de gens à sa recherche. Devait-elle tuer cet humain qui avait eu le malheur de la rencontrer ? Elle avait toujours sa dague fixée à sa cuisse, dissimulée sous la robe antique. S'il fallait prendre une décision il n'y avait pas de temps à perdre.
Mais les exclamations du vieillard l'intriguèrent, surtout qu'il venait de retrouver son calme bien vite, trop vite même. Comme elle s'y attendait elle était devenue un objet de curiosité pour ce voyageur impromptu mais comment expliquer le fait qu'il parla de "fantômes de sa jeunesse" ? Certes il était vieux mais Nisétia étant détruite depuis plusieurs siècles il n'avait put être le témoin de la vie du passé. La mode vestimentaire de Nisétia était peut être retranscrite dans de vieux grimoires poussiéreux oubliés des bibliothèques humaines mais normalement cela devrait être la première fois que ce vieil homme voyait l'une de ces tenues en vrai.
Elenna resta un peu interdite, ne sachant trop comment régler cette rencontre inattendue. En tout cas cet humain ne semblait pas avoir peur des fantômes et il semblait savoir qu'elle était faite de chair et d'os, sa condition d'hybride transparaissait malgré la tenue. Il était aussi étonnant qu'il ne montra pas d'hostilité à son égard, la plupart des humains haïssant les hybrides à cause de leur nature de demi-drow. Celui-ci ne semblait pas être dérangé c'est pourquoi l'assassin décida de reporter à plus tard la mise à mort, préférant acquérir certaines informations de la part de l'humain, surtout sa présence en ces lieux. Pour vérifier la véracité des paroles de Nakor, Elenna se mit à parler en vieux Nisétien. Si le vieillard était vraiment témoin de l'ancienne vie de Nisétia alors il devrait comprendre ce qu'elle disait, cette langue étant oubliée depuis la chute de la cité.
Vous ne semblez pas être originaire de ces lieux, vieil homme. Je me nomme Arsinoé Tryphaena et je rend visite à ces lieux qui ont vus mes pas les parcourir, quand le silence n'existait pas en cette cité. Et vous-même, que faites vous ici ? La Grande Cité de Nisétia n'est guère un lieu plaisant pour des aventuriers venus d'autres contrées, surtout à votre âge.
L'hybride avait servie à Nakor un prénom totalement originaire de Nisétia, son nom étant même celui de la dernière lignée de rois ayant régné sur cet empire jadis puissant. Si le vieillard connaissait bien l'histoire de Nisétia alors l'allusion lui sauterait aux yeux. A vrai dire cette identité n'était pas un mensonge, Elenna l'ayant portée à sa naissance comme double-identité avant qu'elle ne soit emmenée au Puy d'Elda pour y être esclave. Un hybride était une chose précieuse du temps de la puissance Nisétienne et pour la protéger de probables tentatives d'assassinat, l'ancien roi lui avait offert son nom en guise de protection. Ce n'était pas vraiment un cadeau mais cette identité avait depuis rejointe la liste très fournie des identités secrète d'Elenna. |
| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 28 Juin 2011 - 16:22 | |
| La jeune hybride, semblait étudier autant Nakor que Nakor étudiait l'hybride. Le vieil homme nota donc mentalement cette petite information : la jeune femme était sûre d'elle, voir même certaine qu'elle pouvait avoir le dessus quand bon lui semblait sur le magicien. C'était une femme d'action, sans aucun doute, svelte, le regard vif et acéré, et pour couronner le tout, une fois que Nakor eut prit la parole, la garce se mit à répondre en Nisétien. Voilà quelque chose de très étonnant car chez les humains plus personne ne parlait la langue morte de cette cité détruite. Heureusement pour lui, le magicien avait grandi et avait étudié la magie dans la cité antique. La langue morte était donc quelque chose que Nakor manipulait, sans trop de grandes difficultés. Le vieillard ne put retenir un mouvement très simple : il ouvrit de grands yeux quand il reconnut la langue ancienne et écouta avec grande attention. Il prenait aussi très fortement garde aux alentours et à ses perceptions. Si elle avait un complice éloigné, il ne serait pas stupide de garder un œil attentif sur les environs. Après tout, prendre des risques, oui, mais mettre sa vie en péril par fierté, non! Puis le vieux fou fut offusqué, il plongea donc dans les yeux de l'hybride, un regard implacable et entonna, en Nisétien
"A mon âge!!!! Mais que diantre savez-vous de mon âge, princesse? Car c'est bien là le titre que vous semblez vouloir vous octroyer si j'en crois le nom que vous me donnez! Or, je ne suis pas dupe, savez-vous? La lignée des anciens rois de cette cité n'a jamais été appariée à des hybrides! Je ne dis pas que cela aurait été une mauvais chose, car je ne jette jamais la pierre à personne mais, si mes souvenirs sont bons, et ils le sont, les rois de Nisetia n'avaient pas de fille hybride, car aucun roi n'a été marié à une drow! Alors donnez moi donc votre vrai prénom, ou ne m'en donnez pas, mais ne cherchez pas à me tromper en me prenant pour un vieux fou sans cervelle!"
Nakor, bougon à souhait, croisa soudainement les bras devant son torse et continua de toiser la jeune femme. Quelque chose dans l'air attira son attention quelques instants, c'était diffus, mais oui, quelque chose avait perturbé Nakor. Le vieillard se concentra de nouveau sur l'hybride et reprit son discours
"En ce qui me concerne, je m'appelle Nakor et je vis ici, depuis des siècles maintenant, j'ai grandi dans cette cité puis j'y ai élu domicile! Au delà de ça, mes affaires ne vous regardent pas vraiment ... Princesse!"
Nakor avait presque craché le dernier mot qu'il avait prononcé mais après tout, elle posait des questions et se permettait de mentir ouvertement au mage ... enfin, d'après ce qu'il en pensait évidemment. Mais peut-être lui démontrerait-elle qu'elle disait vrai. Le vieux conseiller du roi allait répondre une dernière chose quand il tourna vivement le visage dans une direction opposée à l'hybride. Nakor ferma rapidement les yeux et ressenti de plein fouet l'approche d'un grand pouvoir. Presque furieux, Nakor se tourna vers l'hybride et termina là dessus, toujours en Nisétien
"Vous n'êtes donc pas seule hein? Qu'êtes-vous donc? Pour qui travaillez-vous? Tueuse? Espionne? Esclave? Parlez!"
Le magicien se tenait prêt : une force arrivait sur eux, il ne restait pas beaucoup de temps à Nakor, il devait donc déterminer si la jeune hybride serait une ennemie de plus ou si elle serait une allié momentanée.
Dernière édition par Nakor le Mar 28 Juin 2011 - 18:44, édité 1 fois |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 28 Juin 2011 - 17:33 | |
| Chaque battement des ailes puissantes de sa monture l’éloignait du Puy d’Elda dont il n’était plus sorti depuis son retour quelques jours à peine après que s’estompait le Voile et s’achevait la visite des Cinq. Plus rapidement qu’aucun cavalier, il rompit la distance qui séparait la Cité des Sombres des ruines de l’ancienne capitale de l’ennemi historique de la race sombre. Là-bas, il trouva le succès qui lui permit d’accéder à l’héritage familial… Il était celui qui avait mis un terme définitif à cette lutte de plusieurs millénaires, et bien qu’il sache qu’à cet instant, il ne restait que peu de chose du glorieux empire, il était celui qui serait associé à la destruction de Nisetis.
Une nuit et quelques heures encore, c’était le temps qu’il lui avait fallu, mais à l’approche, Tagnik’zur montra des signes d’un besoin de satisfaire quelques appétits, voler autant et si vite avait un prix, un tel effort engloutissant les réserves du « Dragon ». Toujours sur son dos, il lui autorisa la chasse et le libéra de nombre des chaînes qu’il pouvait déployer magiquement pour maîtriser la bête, sachant son harnais suffisamment solide pour supporter les rythmes et les manœuvres les plus ardus.
La Wyvern piqua, ayant sans doute repéré une proie que Tebirahc ne savait percevoir mais que les sens du prédateur avait perçu. Il s’avéra que la bête était l’un des dangereux scorpions géants qui arpentent les terres désertiques, les seuls a vraiment supporté de telle condition. La proie choisie n’eut guère le loisir de se servir de son puissant aiguillon puisque c’est autour de la queue que se resserrèrent les puissantes pattes du reptile. L’instant d’après, Tebirahc reprenait le total contrôle, mais sans complètement endormir la conscience de la créature, il se fit une voix donnant des conseils au prédateur. Les instructions données, Tagnik’zur s’éleva à nouveau aussi haut que lui permettait le poids supplémentaire.
Des minutes s’écoulèrent jusqu’à ce qu’ils atteignent Nisetis… Le Gardien même aveugle aurait pu trouver cette cité malgré l’obscurité, car l’empreinte récente de Tari y était si forte et encore si présente qu’elle apparaissait comme un phare au milieu d’une nuit complète. Quand ils entamèrent son survol, Tebirahc intima à sa monture de lancer et lâcher sa proie, ce qu’il fit et le scorpion géant vint se briser avec violence et force contre l’une des ruines, laissant entendre un craquement plus que révélateur. L’instant d’après, Tagnik’zur retournait sa proie sur le dos, la maintenant en place d’une patte et laissa tomber sa bave acide pour se donner un accès à la chair molle et alors qu’il commençait son festin, le Gardien démonta, offrant un contraste avec les lieux… Il y avait là tant de lumière, pas un nuage, et lui, l’homme sombre, portant de simples vêtements bruns dans un style proche des nisétien mais appartenant au plus pauvre d’entre eux, une cape noire et usée flottant au gré du vent tandis que le visage était complètement couvert par une capuche et ses mains gantées. Ici, il ne portait pas d’armes, ni son épée, ni son marteau, les deux encore accrochés à la selle de sa monture.
Ses yeux ne lui offrirent rien que la marque de la Déesse des Morts, mais ses souvenirs contemplaient la cité, il pouvait encore y entendre les cris et la détresse, y sentir l’odeur nauséabonde des chairs en putréfaction des corps sans vie dévoré par les maladies dispensés par la magie divine et les corps gisant d’hommes, de femmes et d’enfants. Il n’y avait alors guère plus de guerriers qui avaient forcé le respect des Drows durant des siècles, si peu qui aurait mérité de rencontrer plutôt le fer que les maux divers, la soif et la faim inassouvies. Depuis longtemps, les corps n’étaient plus, balayés par les vents, devenus poussières ou bien encore dévorés par quelques monstres se terrant dans les ruines pour y trouver l’ombre salvatrice.
Il aurait voulu connaître Nisetis à l’époque de sa gloire… Se battre et croiser le fer avec ces guerriers qui n’avaient cessé de gagner le respect et l’admiration dans les récits que lui offrit son père durant son enfance. Quelle époque bénie se dut être.
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| | | Elenna Eliorsä
Hybride
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mer 29 Juin 2011 - 13:25 | |
| Aussi surprenant que cela pouvait être pour l'hybride Nakor venait de passer l'épreuve de la langue morte et il semblait parler le Nisétien, non pas de manière parfaite mais suffisamment couramment pour faire comprendre à Elenna qu'il avait été au contact de cette langue durant un certain temps. Cela n'était malgré tout qu'une preuve incertaine car il existait encore quelques peuplades des environ sachant parler le vieux Nisétien donc il pouvait l'avoir appris récemment. Mais la langue actuelle était déformée par le temps et le vieux Nisétien n'avait plus court dans la forme exacte qu'avait utilisée Elenna. De plus, Nakor avait également réussi le test de la personnalité, comprenant sans difficulté l'affiliation du nom qu'elle avait fournie. Il connaissait donc la langue mais aussi l'histoire de Nisétia, c'était très étonnant surtout un membre d'une race mortel. Elenna laissait un blanc s'écouler avant d'être pris d'un rire des plus amusée et joyeux, rire qui contrastait avec son attitude méfiante et scrutatrice d'auparavant.
Vraiment cette ville conserve encore bien des surprises ! Vous semblez vous y connaître sur l'histoire de cette cité, vieil homme. Et ne soyez guère offusqué de vous appeler de la sorte, avouez que vous ne faites plus vos vingt ans. Vous savez parler le vieux Nisétien, c'est déjà une surprise pour moi de voir qu'une autre personne vivante puisse parler ma langue maternelle. Aussi étrange que cela puisse vous paraître j'ai vraiment porté ce nom du temps du règne du roi Khyan Tryphaena le Troisième même je ne suis aucunement sa fille. Ce n'est pas une fierté pour moi, pas une fierté d'avoir grandie dans les sous-sols du palais et privée de la lumière par soucis de secret. Pas une fierté non plus d'être extirpée de sa geôle pour distraire les Drows de passage par soucis de "diplomatie". Je n'ai connu ni mon père ni ma mère, seul ce nom m'a accompagnée durant mes jeunes années. Inutile donc de m'appeler "princesse", même si je connais par coeur les lignées royales de Nisétia et en ai rencontré plusieurs de ses membres.
Le décor historique d'Elenna était planté, elle n'avait été qu'une simple hybride du temps de la puissance déclinante de Nisétia. Si Nakor savait lire entre ses paroles alors il saurait que le règne de Khyan III remontait à presque 600 ans déjà, le temps où la cité était en guerre contre les Drows mais était déjà à l'aube de son lent déclin.
Vous vous nommez donc Nakor .. Un nom peu courant mais il me semble l'avoir déjà rencontré chez certaines personnes vivant ici, voici plusieurs siècles également. Seulement .. j'ai du mal à croire que vous soyez aussi âgé, d'après ce que je vois vous êtes humain et même si certains Nisétien savaient vivre longtemps personne n'a pu égaler l'âge que vous revendiquez .. à moins que ..
Le regard de l'hybride se fit plus sombre et réfléchit. La magie Nisétienne était évoluée dans le passé et il existait divers projets lancés par le Roi Arsès VI, un roi obsédé par l'idée de l'immortalité et qui avait ordonné à ses mages de créer un moyen de prolonger sa vie au delà du possible. Serait il possible que cet homme ait eu accès à ces travaux ? il existait encore des alcôves secrètes dans la cité avec de puissantes incantations magiques résultant de ce projet, les trouver et les déchiffrer n'était pas impossible pour un magicien très compétent.
Si je vous demandais de me parler du roi Arsès VI et de la cabale de magiciens en charge du projet "Saolariès" que pourriez vous m'en dire ?
Elenna n'était plus du genre à rire, le projet Saolariès touchait à l'immortalité par le biais de la magie et savoir que quelqu'un avait pu mener ce projet à terme était une chose plutôt contre-nature et grave, mais terriblement importante du point du vue technique. Qui était donc ce Nakor ? En tout cas l'attention de l'hybride avait redoublée en attendant sa réponse.
Mais peut être me mentez vous .. Il existe aujourd'hui un Nakor vivant en Diantra, le conseiller magique du roi Trystan exactement, membre de l'Arcanum .. Seriez vous "ce" Nakor ? vous pouvez avoir connu ma langue ainsi que les anciennes lignées depuis votre bibliothèque.
Seulement Nakor ne semblait pas être particulièrement content, semblant observer les alentours pour chercher un éventuel complice. C'était une attitude dangereuse à avoir en face d'un assassin professionnel car elle pouvait dégainer et planter sa dague dans le cou du vieil homme l'espace d'un souffle. Elenna fit mine de ne rien comprendre aux dernières paroles du magicien, oui elle était bien seule alors pourquoi se mettre autant en colère en argumentant le contraire ? Peut être avait-il senti quelque chose, chose que ne pouvait pas faire Elenna de manière magique. Elle possédait par contre des sens particulièrement développé et elle pouvait sentir l'approche d'une bête même dans le silence le plus complet mais ce soir elle ne ressentait rien de particulier. Mais un doute commença à s'emparer d'elle alors qu'effectivement ses sens commençaient à se mettre en alerte, quelque chose approchait effectivement.
Elle ne put répondre qu'un grand fracas chassait le silence de la cité. Le son était comme un éboulement de ruine tout proche, quelque chose venait de tomber. L'oreille affutée d'Elenna put distinguer le craquement de la carapace d'une grande créature mais il y avait autre chose, les bruits diffus qu'elle entendait était comme une sorte de combat mais cela ne ressemblait pas trop à un duel de créatures déjà présentes dans la cité.
Ce bruit n'est nullement mon oeuvre, quelque chose vient d'apparaitre non loin dans la cité. Et ce n'est pas un complice comme vous l'annoncer. Pensez vous vraiment que je prendrais la peine de m'habiller ainsi si je dois vous attaquer dans le dos ? |
| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mer 29 Juin 2011 - 14:39 | |
| La jeune hybride, en tout cas d'allure jeune, comme toutes les hybrides en fait, se mit à rire, en entendant les propos de Nakor, comme s'il y avait la moindre chose de comique dans l'affaire. Mais même dans une situation aussi tendu, entendre quelque rire, détendit un peu le vieillard. Ce n'est pas pour autant qu'il baissa sa garde mais en tout cas, les choses étaient un petit peu moins tendus maintenant. Détendu, certes, mais pas idiot, le magicien écouta avec attention les propos de sa nouvelle compagne de route et enregistra bien des informations. Ses jeunes années s'étaient donc écoulées sous le règne du roi Khyan III. L'hybride devait donc avoir, au grand maximum, six cent ans, pas plus, voir même un peu moins. Cela fit sourire Nakor que de se rendre compte qu'une fois de plus, il était plus vieux qu'un être doté naturellement d'une éternité. Elle parla aussi de cage doré, ce qui attendrit un brin le vieillard humain qu'il était. Il saisit donc le moment de silence pour répondre
"Oui Khyan III ... cela ne me rajeunit pas et en effet je n'ai plus vingt ans, quoi que je ne devais pas être loin de les avoir quand vous êtes venu au monde. A cette époque, la cité commençait déjà à souffrir de gros ennuis, par la faute de ses proches voisins ... et c'est par soucis de diplomatie, qu'au fils des siècles, Nisetia s'est vu grappiller son domaine, sa monarchie puis sa substance même. Quelle folie que ce temps passé"
Voilà que Nakor en remettait une couche, à l'entendre, un humain avait vécu là il y avait un peu plus de six cents ans. Ce qui amena bien des interrogations de la part de l'hybride dont le mage ne connaissait toujours pas le vrai nom. En effet, Nakor était une racine de prénom courante en Nisetia, mais voilà plutôt sept cent ans que quatre vingt ans comme semblait les avoir le vieux fou au premier coup d'œil. Et soudain un vieux nom qu'il n'avait plus entendu depuis des lustres refit surface : Arsès VI et Saolariès. Le magicien ouvrit de grands yeux et cette fois c'est lui qui explosa de rire. Comment avait-il put oublier toutes ces choses là et la futilité de la grande conclusion de toute cette histoire maudite. Soudain, et une fois calmé, Nakor planta dans l'hybride un regard presque millénaire et prit la parole d'un ton grave et profond
"Voilà bien des noms que je n'avais plus entendu depuis des siècles Arsès VI l'Immortel et son projet Saolariès. Pauvre fou, qui a voulu que ses magiciens les plus puissants tentent de lui conférer l'immortalité, afin qu'il brille par delà les siècles tel l'astre diurne sur notre monde. Ma maitre en magie, Encarra a activement participé à ce projet fou il y a plus de six cents ans ... deux écoles s'opposaient afin de mener à terme ce projet. Certains mages de Nisetia pensaient qu'on pouvait détourner la mort de notre chemin à jamais, si on parvenait à détourner de soit les flots du temps. Ils ont longuement travaillé là dessus, ils ont mit en place des sortilèges d'une puissance folle et des invocations terribles. Le résultat était presque à la clé ... mais ils se sont rendu compte trop tard, que ces sortilèges utilisaient beaucoup plus de puissance magique que n'en usait le passage du temps et des décennies. Ces pauvres mages sont morts très peu de temps après avoir activé le sortilège de déviation temporelle, toute leur énergie consumé. Le projet à donc était partiellement abandonné et la seconde école à obtenu tout le loisir de travailler sur le projet Saolariès! Ils avaient dans l'idée de fabriquer un bouclier capable d'empêcher la mort de nous approcher. Ils pensaient dresser autour du porteur du sort, un champ de force magique capable de détourner toute forme de non vie ... la mort en étant la personnification, elle n'aurait pas put pouvoir traverser ce champs de force. Leur entreprise fut veine, malgré les très nombreux tests qu'ils firent, plus horribles les uns que les autres. C'est Encarra qui demanda au roi Arsès VI de cesser cette folie, car rien ne pouvait empêcher la mort de reprendre son droit, surtout que finalement, la mort est la suite logique de la vie, sans elle, la vie ne peut même pas être défini, par conséquent aucun champ de force ne pourrait empêcher la mort d'approcher et de prendre son âme. Elle fut banni pendant dix ans de Nisetia pour avoir osé abandonner le projet magique ... c'est ce qui lui permis de me trouver et de me former!"
Nakor souffla longuement et fit non de la tête, comme pour tenter d'oublier tous ces souvenirs douloureux. Il termina tout de même là dessus, un léger sourire mélancolique sur les lèvres
"La grande ironie c'est que j'ai fini par découvrir le maudit secret qui permet de gagner l'immortalité ... et que c'est très loin d'être un cadeau pour un humain!"
En effet, les humains n'étaient absolument pas faits pour vivre une éternité à la différence des elfes, qu’ils soient sylvains ou drows. Nakor avait finit par trouver la solution, il aurait put donc mener le projet Saolariès à son terme, usant de sa magie pour séparer momentanément l'âme, du reste du corps, à l'instant précis où la mort venait chercher son dû. Mais pour que cela fonctionne il fallait aussi avoir perdu la raison, de sorte que la mort en puisse trouver aucune information résiduelle dans l'esprit vide du dément et qu'elle passe son chemin. Le mélange, folie, séparation de l'esprit et du corps, tout cela donnait l'immortalité, mais revenir d'une telle épreuve était un exploit, entièrement du au hasard chez Nakor et en rien quelque chose de voulu. Ce secret il l'emporterait dans la tombe, avec lui et jamais personne n'aurait à subir une si longue vie. En effet, proportionnellement aux durées de vies de chaque race, Nakor était la personne qui avait vécu le plus longtemps : qui à part lui, pouvait se targuer d'avoir vécu six fois la durée de vie "légale" de sa race? Personne! Elle demanda alors si ce Nakor était le même que celui de Diantra. Tout fier d'être connu jusque dans les confins du monde, le vieux fou répondit
"Oui, c'est bien moi, à mes heures je travaille pour le roi des hommes et vous pouvez me croire ... plus aucun livre dans les bibliothèques humaines ne parlent de Nisetia autrement que comme d'une terre maudite, stérile et foulée par les pieds drows, une terre presque d'exil, dans laquelle seul les fous et les damnés marchent. Aucune information importante ne subsiste ailleurs qu'ici ou peut-être chez les elfes, même si leur intérêt pour ce lieux est plus qu'amoindri, du fait de la présence proche de leurs cousins."
Puis Nakor détourna le regard en ressenti cette grande magie arriver. Il s'en prit verbalement à la jeune hybride avant qu'il en reçoit sa réponse. En effet, elle devait avoir raison, le bruit fracassant et presque terrifiant qui s'était fait entendre ressemblait au bruit que ferait une petite montagne si elle tombait du ciel. Que diantre se passait-il là bas? Décidemment, quelle journée! Nakor releva la remarque et termina là dessus
"Vous avez raison ... même si je ne sais rien de vos pratiques vestimentaires et assassines! Si vous ne voulez toujours pas me planter un couteau dans le dos, habillé de cette belle tenue, je vous propose que nous allions voir ensemble ce qui vient de percuter le sol ... avec vos talents d'hybrides et mes pouvoirs magiques, nous devrions être relativement à l'abris d'un quelconque danger. Mais je tiens à vous prévenir, une puissante magie se trouve là bas ... est-elle dû à une créature, ou à un être humain, je n'en sais rien, mais nous allons devoir rester sur nos gardes!"
Nakor glissa un clin d'œil entendu à la jeune femme, se mit en position, amplifia son champ de protection afin qu'il englobe la jeune femme puis parti d'un pas souple et décidé en direction de la source infernale de bruit qui se faisait entendre au loin. Quoi que ... pas si loin que ça en fait, parce que Nakor pouvait presque palper la puissance magique qui se trouvait la bas. Le mage se demandait bien sur qui il allait tomber. Prés à riposter contre n'importe quel genre d'attaque, le magicien avait déjà en lui, de quoi balancer une énorme boule de feu, ou un éclair destructeur si jamais la personne qu'ils allaient trouver leur voulait le moindre mal. Nakor préparait aussi des sortilèges défensifs comme la levée d'un bouclier encore plus puissant ou l'intervention des forces de la nature pour bloquer une attaque massive, comme un grand mur de pierre qui servirait de bouclier au mage, par exemple. Vers quoi marchaient-ils donc? |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Dim 3 Juil 2011 - 9:44 | |
| Tandis que le Gardien marchait à travers ce qui fut autrefois un quartier résidentiel aisé, ses perceptions nouvelles trouvèrent une anomalie. Il décida de pousser son investigation plus loin et perçu de nombreuses lueurs ça et là, de tailles et d’intensités diverses. Une pourtant attira davantage son attention qu’aucune autre présente… Celle qui débordait d’une magie désormais active, accompagnant une autre. Il décida de considérer alors toutes les autres comme des bêtes profitant de l’ombre des ruines, et celle-ci pour ce qu’elle était, un humain, un elfe, un nain ou un drow. Une telle puissance, à ses yeux, signifiait autrement que cela devait-être une impressionnante créature magique, chose improbable, la vigilance de Tagnik’zur l’aurait alerté mais ce dernier demeurait serein.
Et la suite confirma son raisonnement… Des échos, pareille à des voix et pourtant différente… Une différence qu’il avait apprit à percevoir parfaitement, afin de ne pas les confondre avec quelques sons perçus par ses oreilles. Il écouta et sourit… Ces talents nouveaux étaient décidément un indiscutable atout.
Ainsi, quand il apprit qu’on venait vers la source du bruit, jusqu’à l’intention d’attaquer la moindre menace qui se profilerait, il fit ses plans et décida de jouer un peu avec les visiteurs étranges. Il jugea que Tagnik’zur s’était assez nourrit pour l’instant, et fit appel à ses services, exigeant qu’il décolle et hurle, tout en volant dans leurs directions.
Ainsi la Wyvern prit son envol, et alla, menaçante, vers les deux intrus.
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| | | Elenna Eliorsä
Hybride
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 5 Juil 2011 - 15:51 | |
| Nakor avait fini par croire que l'hybride provenait vraiment du passé de la cité désormais morte. En tout cas il devenait sacrément loquace en réponse aux paroles d'Elenna, comme si prononcer certains mots du passé étaient une clef ouvrant une porte sur un flot de paroles continues. Peut être la vieillesse rendait la personne des plus nostalgiques envers un passé glorieux qui valait mieux que les temps actuels ou alors les montagnes d'informations retenues dans son esprit se devaient de se libérer avant d'exploser leur réceptacle. L'hybride n'éprouvait pas réellement le besoin de se répandre en paroles continues sur un seule et même sujet. Après tout, pour une représentante de sa race elle était certes d'un âge avancé mais restait jeune et peu nostalgique sur sa vie. Seule Nisétia, qui représentait à peine deux siècles de son existence, était à ses yeux un souvenir qui lui était attaché mais pas aux affaires et intrigues de cour. Elenna savait bien des choses également, elle-même conservait une bibliothèque privée dans la citadelle des âmes, possédant des ouvrages qui auraient pu faire pâlir d'envie ce vieux magicien par leur rareté. La seule qui différenciait ces deux survivants de Nisétia était que Nakor savait pratiquer la magie et non elle, bien qu'elle su diverses choses sur le domaine également sans pouvoir être capable de les appliquer.
Voir sa substance s'étioler progressivement est certainement une malédiction qui touche à bien des organisations souveraines. A moins que de se renouveler constamment, à l'instar des Drows, il est à craindre que toute monarchie n'en arrive à se complaire dans un confort illusoire et de s'évanouir à petit feu. Seulement les leçons du passé s'oublient très vite, les "jeunes" races ne pouvant hériter des anciennes lignées car tombées dans le néant.
Nakor avait donc un âge quasiment équivalent au sien, c'était une chose inouïe à entendre mais la réponse n'était pas restée inconnue bien longtemps. Tout comme Elenna pouvait l'être Nakor était au courant de l'existence d'un projet magique destiné à rallonger de manière artificielle la vie de l'ancien roi Arsès VI. Cette fois le doute n'était plus permis tant l'abondance de détails donnés par le vieux mage corroboraient ce que l'hybride savait déjà. Le nom d'Encarra ne lui était pas inconnue ni même des débats ayant fait rage à la cour du roi sur le bien-fondé de cette opération, chose vaine face à la folie d'un être qui refusait tout avis contraire. Mais il était également étonnant que Nakor ait pu compléter les anciennes recherches de son propre chef là où une cabale avait du renoncer. Il était devenu un être contre-nature, condamné à subir la course du temps dans une vie monotone et peu enviable. Le don d'Eternité était réservé à des races précises et franchir artificiellement cette limitation avait des effets secondaires nocifs, Nakor avoua même que le résultat n'était pas à la hauteur de l'espérance. Cet homme avait été orgueilleux par le passé en complétant ces recherches maudites et il devra en payer le prix tôt ou tard.
Ce projet était audacieux, je le reconnais. D'ailleurs il dort encore dans l'une des cryptes du palais, encore scellée et dont la zone est hantée par bien des bêtes dont les hommes ne soupçonnent pas l'existence. Quoique .. vous avez du tomber dessus pour parvenir à mettre un terme à ces recherches, chose qui n'est guère bonne en soi. En tout cas vos aveux sont correct : ce n'est nullement un cadeau pour un humain, Arsès VI ne pouvait le savoir à cause de sa folie. Mais il existe bien des personnes pouvant être attirées par cette perspective, la peur de la Mort une image qui colle fortement à votre race. D'un coté plus personnel je suis étonnée que vous ayez désobéi à la volonté de votre ancien maître en exhumant ces recherches. Mais je suppose que cela devait être fait par quelqu'un.
Elenna avait le sang drow qui prédominait en elle mais son esprit était également emprunt des mentalités des Elfes, c'est donc inconsciemment qu'elle fit une sorte de morale au vieux magicien, comme un professeur éternellement jeune grondant un élève ayant fait une bêtise. Qu'importe son âge, un être immortel observerait un humain comme un enfant ayant à peine quitté le berceau et ce même si cet humain était plus vieux que lui, l'arrogance des elfes et des drows se retrouvaient malheureusement également chez les Hybrides.
Nakor était désormais le conseiller en magie du Roi de Diantra, les informations collectées par la guilde d'Elenna étaient correctes. C'était le rôle de le jeune femme que de servir d'archiviste dans la Citadelle des Âmes, les informations collectées et classées servant à l'occasion pour divers projets d'assassinats lorsque les demandes tombaient. Être une guilde d'assassins ne signifiait en rien qu'il ne fallait pas se renseigner au préalable sur le monde et ses personnes importantes.
Diantra était encore trop jeune à l'époque pour avoir des souvenirs de l'Empire Nisétien et ces ruines ne les intéressent aucunement, ils sont attachés à suivre leur propre voie. Je pense que les Elfes ont conservés certaines informations en effet, je me souviens de certains ouvrages dans les mains de nobles ou de seigneurs protecteurs mais ils sont rares. Et le Premier Peuple n'a jamais montré de véritable intérêt pour ces ruines jadis glorieuses, tout juste était ce pour eux un peuple en guerre avec les Sombres et qui occupaient les intérêts guerriers du Puy d'Elda loin de leurs frontières.
Les Drows doivent encore posséder un bon nombre d'informations, ils ont pillé et étudié la cité au cours des siècles. Le privilège du vainqueur en quelque sorte. Les quelques peuples nomades des environs peuvent aussi avoir conservés certains usages ou connaissances mais il s'agit plus d'un héritage verbal que matériel et ténu par le temps.
La conversation s'orienta vers l'arrivée non loin d'une créature quelconque. D'ailleurs un léger panache de poussière s'était élevé non loin, lieu d'où provenait le grand fracas entendu plus tôt. Les sens de l'hybride lui indiquait que c'était quelque chose de dangereux mais il lui était impossible de savoir quoi. Elle sentirait si quelque chose s'approchait physiquement d'eux à cause des légers bruits qu'occasionnerait inévitablement la chose mais ce n'était pas encore le cas.
Il s'agit d'une grosse créature .. Mais il est étrange que vous ressentiez de la magie, généralement ce n'est pas le cas avec les bêtes qui hantent cette cité. En tout cas allons-y, rassurez vous je ne vous planterais pas de dague dans le dos, je n'ai guère l'envie de tâcher cette robe.
La petite moquerie était de circonstance avant de s'aventurer vers un danger certain. Bon l'hybride était quelque peu désavantagée par sa tenue qui n'était pas adaptée au combat et à la discrétion, elle ne pouvait pas être à son maximum en capacité d'infiltration mais la présence de Nakor à ses cotés compensait ce handicap. Mais les deux personnes n'eurent pas à aller bien loin que soudainement la présence non loin sembla se déplacer droit vers eux. Voler plus précisément car une grande ombre les surplomba alors qu'ils se mettaient en route. La créature était un grand prédateur ailé, une wyvern exactement. Voir ce genre de créature ici était une surprise, ce n'était pas vraiment un climat et une région où elle proliférait, mais c'était aussi une mauvaise nouvelle en soi. Ils étaient d'ailleurs repérés, chose inévitable face à un prédateur chassant depuis les airs. Il fallait réagir vite.
Une Wyvern .. rentrez dans les ruines, vite !
Elenna ne pouvait faire grand chose contre une créature pareille, juste espérer que le couvert des ruines allait leur offrir un refuge. Mais Nakor ne semblait pas être de cet avis, observant la créature qui désormais plongeait vers eux. L'hybride se prépara à esquiver l'attaque en bondissant sur le coté au moment où la vouivre attaquerait mais curieusement la créature redressa son vol, passant à toute vitesse au dessus d'eux en hurlant mais en n'attaquant pas. Une telle masse lancée à pleine vitesse passant juste au dessus de leur tête fit s'envoler de grandes formations de poussière, la violence du vent faisant claquer la tenue légère de l'hybride et manquant de déchirer le tissu délicat. Sitôt la Wyvern passée, l'hybride se repositionna sur ses gardes, prête à réagir si la créature tentait de revenir à charge au travers de la petite tempête de sable occasionnée. |
| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 5 Juil 2011 - 20:51 | |
| La jeune hybride écoutait de façon attentive, même si, pour une personne de sa condition, subir les assauts auditifs de Nakor était presque une prouesse. Le vieil homme aimait beaucoup parler, s'écouter, mais aussi expliquer son point de vu, le défendre et enseigner le plus possible aux autres. Elenna avait donc eu droit à ses petites remarques, et l'hybride prit son tour de parole, sans pour autant être moins loquace que le vieillard à barbe longue et blanche. Le magicien ouvrit de grands yeux, mimant un hoquet de stupeur absolu, voir outré! Il posa sa main sur son poitrail usé par le temps et répondit alors
"Un renouvellement chez les drows. Enfin ma chère, pour qui me prenez-vous? Les elfes noirs n'ont jamais eu un quelconque renouvellement au sens où vous l'entendez, leurs pratiques sont aussi ancestrales que possible. Ils ont simplement eut la chance de se décider à pratiquer une monarchie qui force chaque nouveau roi à ne jamais abaisser son attention. Ils ont choisi la mort, le meurtre, la trahison comme chef de file de leur mouvement ... mais cela, ils le font depuis des siècles! Il n'y a aucune renouvellement dans les pratiques des drows, seulement du sang neuf ... jusqu'au jour où il n'y aura plus personne d'assez puissant pour devenir le roi à la place du roi tout en haut au sommet du Triumvirat d'Elda."
Oui, pour Nakor les drows ne s'étaient jamais renouvelés, ils ne faisaient que se tuer, se détruire et se trahir pour que chacun prenne la place de l'autre ... c'est seulement ce mode de pensée qui permettait à la confrérie de l'ombre de tenir en place après tant de siècles de règne. Alors qu'en effet, chez les nains, les humains ou même les elfes, les choses évoluaient et certains empires disparaissaient. Un peu comme si la mort permettait à cette monarchie de vivre, ou plutôt de survire. De toutes les manières il y avait là un paradoxe d'une puissance folle qui fit exploser de rire Nakor. Décidemment, quel vieux fou. Elenna le lança ensuite sur Arsès VI et le vieil homme développa, ampli de passion, de puissance, de souvenir et tout de même d'un peu de mélancolie dans la voix et surtout dans le cœur. Et voilà qu'elle avait évidemment compris les choses de travers. Parce que Nakor lui avait caché des choses, parce qu'il avait été énigmatique, une chose était certaine, l'hybride se permettait de donner la leçon, en manquant d'information et en extrapolant certains propos de Nakor. Le vieil homme se passa une main sur la barbe, lentement, en soufflant doucement par le nez, comme un peu déçu. Il réfléchit un instant et se décida à arguer quelques petits mots à sa compagne du moment
"Ne vous a-t-on jamais dit qu'il ne fallait jamais extrapoler sur trop de sujets en même temps, encore plus quand cela concerne un magicien? Qui vous dit qu'Encarra m'a interdit de travailler sur ce projet? Qui vous dit que j'ai exhumé quoi que ce soit et que je n'ai pas moi même développer mon propre plan? Enfin, qui vous dit que tout cela été réellement voulu?"
Avec un sourire extrêmement énigmatique, Nakor venait de semer la confusion dans l'esprit de l'hybride, mais tout cela ne la gênerait sans doute en rien. Après tout, l'immortalité était son don propre, alors elle n'avait pas à le jalouser auprès du vieillard. Puis elle parla de la recherche d'information, de l'intérêt des autres races pour les ruines et des divers endroits où l'on pourrait actuellement un livre ou deux sur le sujet. La conversation était venue sur le tapis parce que Nakor avait simplement voulu prouver qu'il n'avait pas toutes ces connaissances simplement en les ayant lus dans une bibliothèque, voilà pourquoi il répondit
"Vous savez tout cela ... alors pourquoi me demandez vous si j'ai appris tout ce que je sais sur cette cité dans les livres d'une quelconque bibliothèque?"
Nakor eut un petit rictus méprisant, comme s'il venait de démontrer à une élève arrogante, qu'elle avait parlé sans réfléchir. Par contre, cela montrait qu'elle avait une connaissance de la situation géopolitique de ce monde qui était bien loin de celle d'une simple gourgandine des rues.
"En tout cas une chose est claire, les personnes les plus à même de nous raconter l'histoire de Nisetia sont ici présente ou au Puys d'Elda ... d'autant plus que très récemment, ces maudits drows ont de nouveau pillé la cité en ruine ... ce qui m'a permit d'ailleurs de rencontrer la nouvelle Prime Sorcière ... il faut dire que je connaissais très bien l'ancienne, c'est moi qui l'ai mis à la retraite! Et imaginez vous que cette garce ne m'a même pas remercié d'avoir libéré le poste ... non mais franchement!"
Puis il y eut ce grand bruit, fracassant et terrifiant, alors que Nakor était en train de se faire mousser doucement tout en se demandant ce qu'il allait bien faire de cette femme. Elle confirma en plus que cette créature ne pouvait pas être magique, il y avait donc un monstre et son maitre. Raison de plus pour s'y rendre à deux. Elle donna sa promesse : il ne mourrait pas ce soir, de sa main! La situation était telle que le mage ne put même pas relever la petite pique de la jeune hybride. Après tout, Nakor adorait porter une robe, c'était si ample, fin et léger, un habit plus que confortable en fait. Et c'est en approchant de l'origine de ces mugissements que le vieillard ouvrit en grand ses yeux : une Wyvern, une fichue, foutue maudite Wyvern et énorme par dessus le marché. Mais il y avait aussi cette présence magique qu'il avait senti, il ne savait pas de qui elle venait, mais il se souvenait d'avoir senti une bonne dose de pouvoir. Et puis ce n'est pas tous les jours que l'on peut terrasser un monstre d'une telle envergure. Elenna donna un bon conseil au magicien, qui sembla ne pas bouger d'un poil. En effet le fier sorcier sembla ne pas vouloir se déplacer d'un millimètre. Il refusait donc délibérément d'entendre les propos de l'hybride et attendait que la Wyvern approche. En réalité, Nakor avait déployé ses pouvoirs magiques et il avait laissé une illusion, il y avait même laissé un brin de chaleur et son odeur, afin que la créature y croit de plein fer. Bien sur, Elenna y croirait aussi. La Wyvern hurla, fonça et déplaça une masse d'air assez hallucinante en redressant la barre avant de remonter vers le ciel. Nakor posa sa main gauche sur son chapeau et s'avança au beau milieu de ce qui était presque une tornade. Sa robe se soulevait, révélant ses vieilles jambes, des baguettes asséchés par le temps, mais montrant étonnamment la présence de muscles évidents. En effet, après six cent vingt quatre ans à marcher de part et d'autre dans le monde, que vouliez-vous voir sous la robe du sorcier hein? Et sous sa robe, Nakor portait un caleçon bleu, très ample, et tacheté de petits soleils jaunes. Quoi de plus grotesque? Rien. Mais peu importe son vêtement, Nakor avança, tenant son chapeau, barbe et robe au vent et il hurla presque, bien qu'avec la quantité de vent personne ne l'entendrait.
"Prend toi çaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!"
Au même moment l'illusion se dissipa, le deuxième Nakor disparaissant, le vrai de vrai leva sa main droite, paume bien ouverte en direction de la créature. Le magicien avait manipulé ses forces internes et venait de balancer dans les yeux de la Wyvern, un puissant flash de lumière. La grandeur de ce sort était que les explosions lumineuses ne se faisaient voir qu'une fois qu'elle était sur la cible. Au contraire donc d'un éclair, qui partait de la main du sorcier et qui allait jusqu'à sa cible, de façon visible, là le sort arrivait droit sur son objectif sans que ce dernier ne puisse le voir. Soudain une énorme lumière apparut dans le ciel et, afin de couvrir les hurlements de la créature et le bruit du vent, Nakor amplifia sa magie, dans une rage colossale et l'utilisa pour déployer le son de sa voix sur les ruines proches
"Montre-toi si tu n'es pas un lâche! Viens à nous plutôt que d'envoyer une bête à notre rencontre ... à moins que tu n'es peur de nous!"
Ce son résonna dans les lieux aux alentours, de sorte que la source de la force magique qui devait être non loin de là, l'entendrait et viendrait peut-être en relevant le défi et en libérant Elenna et Nakor de l'attaque d'une Wyvern désormais certainement enragée. Pas fou pour un sou, Nakor retourna vite à l’abri sous une ruine, regardant sa complice du moment et lui glissant un clin d'œil, qui signifiait à peu prés de se tenir sur ses gardes. |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 5 Juil 2011 - 22:09 | |
| Des erreurs… C’était tout naturel face à un adversaire dont le pouvoir et la nature même était inconnue, n’est-ce pas ? Et pourtant, aux yeux du Gardien, c’était là une démonstration de l’étendue de la faiblesse du puissant mage, en plus de son ignorance notable. Une illusion que ses sens nouveaux perçaient comme si jamais elle n’avait jamais existé et un sort qui, si il se voulait efficace aveuglerait une créature qui déjà dans la luminosité du jour ne voyait plus grand-chose, de quoi la surprendre mais pas lui nuire, ni même affecter sa capacité de prédation face à des proies d’un si petit gabarit. Et une provocation… Tout du moins, c’est ce que le Gardien déduisit du ton employé puisque le langage lui-même, s’il le savait issue de la Péninsule, n’amenait à aucune connaissance de ce dernier. Un défi d’ailleurs qui fit sourire le drow... S’il savait.
La Wyvern continuait ses rondes autour des ruines dans lesquels les deux créatures se cachaient, indifférentes au sort lancé, laissant entendre un grognement terrifiant en plus des réguliers passages et battements d’ailes qui continuaient à soulever le sable proche. Et tandis que le prédateur volant maintenait à leur place les intrus venus visiter ces ruines antiques, il approchait, une main gantée posée contre un mur. Il finit par se trouver non loin d’eux, et pourtant à cet instant hors de vue de ces derniers, et c’est à cet instant que Tagnik’zur se posa sur un bâtiment, juste en face d’eux, les fixant dans leur cachette. Quand le silence fut installé, alors que le sable pas encore retombé formait comme un brouillard, il s’adressa à eux dans un nisétien parfaitement maîtrisé, dont les mots parfois, bien que ressemblant aux plus récents, semblaient provenir de cette langue, il y a de cela plus d’un millénaire. C’était là le plus sérieux problème des langues des créatures mortelles… Elles évoluaient et changeaient parfois énormément au fil des siècles quand celle des Drows et des Elfes demeuraient presque identique. Tebirahc lui tenait sa connaissance de la langue de son père, ce dernier les ayant combattus au cours des siècles et des derniers millénaires, il avait eu cette chance que Tebirahc aurait aimé avoir… Avoir connu la grande Nisetis.
« Tu devrais faire attention, Mage. »
Il s’avança, apparaissant comme une forme noire encore difficile à cerner et Tagnik’zur bondit de son toit, battant un instant des ailes, soulevant encore du sable pour venir se poser et s’approcher de son cavalier sur ses deux pattes. Tandis que la wyvern baissait la gueule, il tendait le bras pour tapoter le cou de cette dernière.
« Allez, vas… Vas terminer ton repas. »
Et la wyvern s’exécuta, s’éloignant d’abord avant de reprendre son envol. Quand il fut parti, Tebirahc tourna les yeux toujours dissimulés vers les ruines où se cachaient les deux individus, ne voyant que des lueurs, il distinguait également certaines émotions, surtout émanant du mage, décidément… Il décida qu’en cette journée, il se montrerait clément. Malgré que des intrus n’aient pas leur place ici, il avait joué avec eux et se serait dommage de les tuer inutilement, non ? Aussi, et tout simplement, balaya t-il, sans laisser la moindre chance de résister, la rage folle qui consumait le mage, espérant que plus calme, il ne ferait pas la folie de l’attaquer, ce qui serait préjudiciable à sa survie.
« Vous n’avez rien à faire ici, partez. »
|
| | | Elenna Eliorsä
Hybride
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Ven 8 Juil 2011 - 16:08 | |
| Nakor avait une réaction qui amusa plutôt l'hybride lorsqu'il prit un air outré face à ses propos sur les Drows. Visiblement ce sujet était tabou chez lui, ce dont on pouvait attendre chez un humain après tout. Elenna n'était pas plongée dans ce genre de considérations et sa condition de race maudite faisait qu'elle pouvait porter un jugement sur n'importe qui, elle était libre de choix et parfaitement neutre. Bon le sujet des Drows pouvait revenir avec aisance car elle avait passé un bon bout de temps au fin fond du Puy d'Elda, c'était la race auprès de laquelle elle avait passée le plus d'années. Il était quand même intéressant de savoir la position de ce vieil homme sur le peuple sombre, position plutôt calquée sur les impressions des autres races par un survivant de Nisétia.
Nous avons tous deux nos points de vue sur la chose. Un roi Drow se doit d'être vigilant et c'est le même scénario qui se répète c'est vrai. Mais chaque nouveau couronnement induit ses changements dans l'organigramme des Sombres et c'est ce qui les aide à rester vigilants contrairement aux autres races. Mais c'est un débat compliqué, mettons le de coté.
La mort et le meurtre étaient parties intégrantes d'Elenna, c'était d'ailleurs ces deux éléments qui l'avaient fait survivre durant ces six siècles d'existence donc elle penchait plus du coté des Drows dans ses positions. Après tout n'était elle pas à moitié issue de ce peuple sans pour autant lui appartenir ? Le nom des Lames Dansantes ne devait normalement rien évoquer à Nakor mais il aurait certainement la même réaction si elle lui révélait sa véritable affiliation. D'ailleurs il semblait un peu déçu par ce qu'elle lui disait sur les problèmes déontologiques relatifs à l'immortalité, c'était comme deux professeurs considérant celui en face de lui comme un simple élève, chacun portant le poids et les connaissances de plusieurs siècles.
Vos paroles sont étranges. J'avoue que je ne suis pas pratiquante des arcanes à mon grand regret mais je connais certains fondamentaux. Certaines choses peuvent être obtenues par "accident" mais j'ai du mal à croire que l'on puisse accéder à l'éternité en ne le désirant pas, c'est un but bien trop spécifique.
L'extrapolation était un moyen d'évaluer les esprits intelligents, leur manière à se projeter dans différentes configurations et d'en déduire les solutions plus logiques. L'esprit de Nakor tout comme celui d'Elenna étaient des plus actifs pour tout deviner sur l'autre à partir de ses paroles. D'ailleurs le magicien savait lire entre les lignes et les anciennes paroles de l'hybride pouvaient être déchiffrée. Oui elle lui avait parlé de bibliothèque tout en sachant le niveau littéraire des humains mais il fallait avouer que Nakor n'était pas un produit "pur" de Diantra.
Je ne savais pas encore si vous disiez vraiment la vérité. Bon nombre de gens peuvent chercher à se glorifier pour se forger une image qui ne leur correspond en rien. Je suis habituée à reconnaître le mensonge car on ne peut flouer les connaissances privilégiées de six siècles.
Mais vous avez raison, nous sommes probablement les seuls pouvant encore témoigner du passé de cette cité en plus des Drows. Les Sombres sont toujours intéressés par Nisétia, attendre un siècle ou deux avant d'y revenir ne me surprend guère, telle est la légèreté des races éternelles envers le temps. Par ailleurs les Primes Sorcières ont toujours été attirées par la recherche de la connaissance. Par contre avoir vaincu l'une de ces sorcières est assez glorifiant, Aetherya était connue pour sa grande maîtrise du feu et des ombres. Mais celle qui lui a succédé doit aussi être des plus puissantes.
Le reste de la situation se mua en la recherche de celui ou celle qui avait fait tout ce rafut en ville. L'attaque de la Wyvern signifiait une sorte de début des hostilités mais Nakor avait décidée de jouer la rencontre à sa manière en usant de magie au lieu d'écouter les conseils de l'hybride tout en montrant un spectacle de jupe soulevée digne de la grande actrice de Diantra Mary Linmauneroe. De son coté Elenna avait dégainée sa dague, arme bien peu utile contre une telle créature mais plus appropriée contre celui qui venait de faire son apparition. La silhouette ne disait rien à l'hybride, était ce lui qui possédait l'aura magique qu'avait évoqué Nakor ? Elenna regretta sur le coup qu'elle ne puisse utiliser la magie malgré son âge, il allait falloir prendre des leçons au besoin. La langue natale Nisétienne résonna à nouveau, s'adressant aux deux êtres situés dans les ruines. Il ne semblait pas vouloir se battre même si la bête continuait à crier mais la vision de cette créature était des plus singulières.
Je n'ai entendu que d'une seule Wyvern ayant pu être apprivoisée et contrôlée .. Parla t-elle plus pour elle-même que pour le mystérieux visiteur qu'elle ne reconnaissait pas. D'ailleurs la créature s'en fut sur un ordre de la silhouette humanoïde, preuve qu'elle était apprivoisée. L'homme leur ordonna de partir, comme si les lieux lui appartenait. Etait il là à cause de Nakor et de son aura magique ? Elenna n'avait encore jamais rencontré de Vouivre lors de ses voyages ici-même donc cela pouvait avoir trait à leur rencontre.
Il n'existe nul seigneur en ces lieux. Qui que vous soyez vous ne pouvez demander notre départ et vous approprier les lieux qui ont été nôtres dans le passé. |
| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Dim 10 Juil 2011 - 20:29 | |
| Il s'avéra donc que l'hybride, comme Nakor était arrivée à la même conclusion : il était inutile de discuter plus longuement de l'engeance drows et de ses pratiques, qu'elles soient celles des rois ou des simples soldats du rang d'Elda. En effet, la tuerie, le meurtre renouvelé, les traitrises et toutes ces choses faisaient que finalement, toute discussion était vaine. Non, à ce niveau d'argumentation, tout était très simple, la mort ou rien, être du côté du plus fort, ou disparaitre et renouveler un mode de régence en fonction de celui qui était actuellement le plus fort. Par conséquent les deux interlocuteurs se mirent à parler d'autre chose, du passé, des légendes et surtout de magie. La réponse d'une non-pratiquante fit rire aux éclats Nakor, pas un rire moqueur, non bien loin de là, juste un bon vieux rire, sincère et touché par une analyse si fine et simple. Une fois calmé, le vieux magicien prit la parole, en usant d'un petit sobriquet afin de nommer l'hybride.
"Ma chère Princesse, aux yeux de votre race vous être encore jeune et aux yeux de la magie, vous n'êtes pas même née. Lorsque vous aurez l'équivalent de mon âge chez les humains, j'espère que nous pourrons discuter de nouveau de tout cela et ce que j'espère surtout, c'est que vous aurez découvert que le hasard permet souvent bien des choses et que plus un but est précis, moins l'on y parvient! Les chemins de la découvertes sont obscurs, beaucoup plus que ce que vous pouvez le pensez. A trop chercher, on fini par se perdre, sans ne plus être capable de voir la moindre trace de ce que l'on cherche, quand bien même elle serait devant notre nez."
Puis le mage se tut, en se frottant le menton, l'air satisfait et marmonnant des
"ho oui"
Joyeusement dans sa barbe. Ce qu'il venait de dire était la vérité la plus déconcertante qui soit : quand on cherchait quelque chose, on ne le trouvait pas. Bien sur, cette maxime ne tenait pas lorsque quelqu'un cherchait les clés de son manoir, mais pour des causes plus grandes, c'était la plus stricte des réalités. Que ce soit la recherche de l'amour, ou la découverte d'un nouveau sortilège, on ne trouvait jamais ce que l'on cherchait au moment où on le cherchait, mais c'était en abandonnant l'idée de la découverte et en faisant certaines choses par pur hasard, qu'on parvenait à développer les sortilèges les plus puissants qui soient, ou que l'amour nous tombait dessus sans crier gare. Enfin, une non magicienne ne serait certainement pas d'accord avec ce que Nakor venait de dire, mais peu importait, là dedans, il était l'expert et il savait très bien que celui qui avait découvert le moyen de faire du feu avec la magie, ne l'avait pas fait en voulant créer une flamme mais par simple hasard et erreur de manipulation. Puis vint la discussion sur les livres, la connaissance fictif que Nakor aurait put y gagner et quelques éloges de la part de la Princesse. Le magicien inclina la tête à deux reprises, heureux de voir qu'elle était enfin convaincue qu'il disait la vérité sur son âge et ses connaissances. La deuxième inclinaison était due à la remarque sur la puissance nécessaire pour vaincre une première sorcière drow. Une fois cela terminé, Nakor eut le temps de répondre, en se faisant une idée de plus en plus précise du métier de la jeune hybride.
"Ainsi démêler le mensonge fait partie prenante de votre occupation principale ... follement intéressant! En tout cas merci pour vos compliments, car en effet en six cent années de vie, j'ai entassé quelques connaissances non négligeable je dois bien l'avouer!"
Nakor pouffa un peu comme pour alléger l'atmosphère, avant de continuer
"Oui vous avez le mot ma chère Princesse, la légèreté, c'est exactement ça, ils ont détruit la cité il y a deux cents ans et ne reviennent que maintenant pour examiner leur butin ... c'en est presque vexant vous ne trouvez pas? Et puis à propos des Primes Sorcières, oui Aetherya maniait terriblement bien les ombres et la magie nécromancienne ... le combat fut rude, je dois l'avouer, en tout cas le résultat final me plait. Et je me moque de la gloire que cela aurait put m'apporter, car avec cette gloire, je m'attire aussi la haine d'une foule de drows. En ce qui concerne la nouvelle Prime Sorcière, elle est sans doute puissance, mais légèrement moins que l'ancienne me semble-t-il ... elle est plus un jouet du réel seigneur d'Elda ... je pense que le Triumvirat n'est plus guère autre chose qu'une monarchie monocéphale si vous voulez mon avis ..."
Oui, pour Nakor la nouvelle Prime Sorcière était une arriviste qui se pensait valoir son poste, mais qui en fait était un fantoche, sans charisme, et manquant de verve, de pouvoir et de force magique. Elle était peut-être l'une des plus puissantes magiciennes drows, mais il y avait quelque chose qui clochait. De toutes les façons, la hiérarchie drow n'était pas pour le moment un problème majeur. Bien que cela occupait l'esprit du vieux mage de temps en temps, comme le bon veilleur qu'il était, sondant le monde autant qu'il le pouvait à l'aide de sa boule de cristal, afin de prévenir dés que possible un mal nouveau. Si un second Alonna pouvait être évité, cela ne serait que mieux. Puis il y eut le bruit, la magie, l'union improbable de la Princesse et du cinglé. Ils arrivèrent sur les lieux, affrontèrent la Wyvern et surtout, rencontrèrent, grâce à l'intervention de Nakor, celui qui semblait être le maitre du monstre. C'est Elenna qui intervint en premier, après que l'étranger ait fait son entrée, prenant la parole en Nisetien. Décidemment, les échanges se feraient donc en Nisetien aujourd'hui. Qu'à cela ne tienne, même si le maitre du monstre semblait tenir un Nisetien très soutenu ... comme ancien en réalité. Il donna un avertissement au magicien, avant de demander à la créature de quitter les lieux puis de donner un dernier ordre aux deux anciens habitants de la cité. Nakor ressenti en lui la colère se dissiper immédiatement, comme s'il était de nouveau calme. Calme mais pas fou, il gardait ses sens en éveils, afin de surveiller le moindre mouvement magique de la part du potentiel ennemi qi leur faisait face. Il nota mentalement qu'il était étrange de changer aussi radicalement de sentiment surtout dans une situation telle. Mais après tout Nakor était bougon au possible. En tout cas il alla dans le sens d'Elenna et entreprit de prendre son tour de parole
"En effet, la cité est détruite depuis bien longtemps et plus personne ne porte de couronne ici. Or, autrefois nous vivions dans cet empire, alors nul n'a l'autorité nécessaire pour nous demander de ne plus fouler le sol de cette partie du monde. Mais tout de même ... il semblerait que les têtes couronnées ne soient pas les seules choses qui aient disparu ici! Les bonnes manières sont depuis longtemps oubliées! Lorsque l'on donne un ordre, on se présente avant. Vous êtes capable d'ordonner à une Wyvern de fondre sur nous mais de ne pas nous tuer, puis vous vous présentez, en faisant émaner de vous une puissance magique incroyable, que j'ai perçu tout à l'heure, à l'autre bout de cette cité ... alors vous m'intéressez! Qui êtes-vous?"
Oui, par ces informations, Nakor démontrait qu'il n'était pas un petit mage de rien du tout et qu'au contraire, il avait perçu une présence magique par delà la cité, chose difficile pour un novice. Et puis aussi, qu'est-ce que c'était que ce manquement aux règles, le vieux fou était extrêmement outré, pourquoi diantre est-ce que personne ne lui accordait le respect dû à son âge canonique? Il allait bientôt le savoir c'était évident. |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mer 13 Juil 2011 - 7:33 | |
| Des mots étranges tenus par ces visiteurs indésirables et pourtant, rien ne permettait de penser qu’ils aient voulu mentir, le duper d’une quelconque façon. Alors quoi ? Des éternels ? Il doutait qu’un elfe vienne ici de son propre gré, d’abord pour l’intérêt faible que ces ruines pouvaient avoir et puis… Si peu de végétations, si peu de trace de cette nature sacrée. Un drow alors ? Non, ils ne parleraient pas cette langue, ne tiendrait pas ce discours et puis… Non, c’était impossible. La seule conclusion qui s’imposa donc d’abord fut celle de bâtard dont le sang mêlait celui des Nisétiens à celui des Drows, voila une engeance pitoyable certes, mais qui aurait pu avoir connu la cité d’il y a deux siècles.
Sur ces traits invisibles à leurs yeux, couverts par l’ample capuche, il sourit… « Vous ne pouvez pas », quelle bonne blague, mais elle ignorait ce à quoi elle avait à faire, et ne semblait pas percevoir les choses que l’autre, à la voix plus vieillissante, pouvait saisir, cette puissance sans commune mesure à l’exception de quatre autres entités foulant ces terres. Le vieillard évoqua les bonnes manières absentes alors que pourtant, il savait ordonner à une Wyvern… Il parla de la puissance qu’il avait perçue, ce qui ne l’étonna pas, mais si un mage aurait pu s’étonner d’une telle perception, à une telle distance, se ne fut pas son cas. Sauf auprès des Façonneurs d’Elda et pour contrôler Tagnik’zur, jamais alors il ne s’était intéressé à la magie, doutant même d’avoir le moindre potentiel… Il était un guerrier, un être capable de mille et une prouesse une arme à la main, mais la magie… Et depuis qu’il était Gardien, il possédait une puissance folle qu’il apprenait à manier avec le plus puissant des professeurs, un Dieu, ignorant bien la performance et les rudiments des arcanes, n’y voyant pas une utilité pratique. Il répondit simplement tout d’abord.
« Tagnik’zur a depuis des siècles prouvé qu’il était un seigneur céleste et guerrier digne de mon respect, Mage, ce qui ne saurait être le cas de quelques bâtards issus de sang croisés. »
Il ne s’interrogea même pas sur ce qu’aurait été ces « bonnes manières », ses seuls politesses allant aux plus hautes instances du Puy et aux plus importantes figures, non à quelques visiteurs de cette trempe au sang souillés. Quoiqu’exige Mogar pour ses desseins à venir, jamais il ne convaincrait le Prima Sanguis de respecter les êtres issus de la décadence de son peuple, jamais.
« Quant à la légitimité de mes demandes… Elle appartient à quiconque est capable de la faire valoir avec assez d’impact pour faire vaciller et briser les autres, vous ne pensez pas ? »
La loi du plus fort domine celle des autres, tout simplement. Et si les Zaurahel prônaient également le mérite à la guerre comme ascenseur hiérarchique, il se gardait bien d’être plus faible qu’un autre, ou s’entourait d’assez d’alliés de poids aussi loyaux que puissants pour se mettre à l’abri.
« Et quant à savoir mon identité… Je puis affirmer sans mentir être le dernier et légitime souverain de cette cité, le dernier à l’avoir conquise et détruite afin que la décadence cesse et que soit préservé au mieux le souvenir de sa grandeur. Ainsi, qui croyez-vous être pour me retirer cela ? »
Bien sûr, il n’aspirait pas à être le Roi d’une ruine, mais il voulait tester la connaissance de ces prétendus « nisétien ». Le nom des Obok Senger d’Thalack n’était connu qu’au Puy d’Elda, sauf des plus anciens, du temps de quelques accalmies entre Nisétis et Elda, puisque ces derniers ne prenaient jamais la peine de se présenter… Aussi saurait-il qu’au moins l’un d’eux avait vécu au Puy, un temps en tout cas.
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| | | Elenna Eliorsä
Hybride
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 572 ans (post-ellipse) Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mer 13 Juil 2011 - 16:30 | |
| Nakor semblait avoir une haute estime de lui principalement lorsqu'on parlait de magie en sa présence. Elenna lui accordait une certaine puissance surtout pour avoir maîtrisé un sortilège d'éternité et avoir cherché l'affrontement face à une vouivre et son maître mais cette arrogance était quelque peu déplacée. Certes elle restait jeune pour éternelle bien que bon nombre des Drows et des Elfes n'aient encore atteint son âge mais être une hybride signifiait une espérance de vie assez courte et elle pouvait se targuer d'avoir vécue plusieurs fois la moyenne de vie de sa "race". Un hybride était déjà une créature rares mais ceux qui avaient vécus et dépassés les plusieurs siècles étaient quasiment inconnus du monde entier tant la race était haïe de tous, Elenna était une rareté que seule une poignée d'êtres vivants sur ce monde pouvaient se vanter de l'avoir rencontrée.
Encore une fois vos paroles sont des plus étranges mais soit .. j'accède à vos explications car le progrès reste un progrès quelque soit la direction qu'il puisse prendre. Certains diront que c'est de la pure chance mais seul vous pouvez dire que cela n'en est pas vu le fardeau porté. Peut être en reparlerons nous en effet, la magie est un mystère pour moi et je suis comme vous désireuse d'apprendre le plus de choses possibles sur ce monde. Seulement ma condition ne me permet pas de m'en remettre au hasard, question de survie qui m'a permit de vivre bien plus longtemps que mes congénères.
Elenna préféra ne pas contredire Nakor sur l'organisation politique actuelle des Drows, c'était un débat assez houleux entre un humain qui connaissait seulement les grandes lignes et une hybride qui porte son indépendance au dessus de tout malgré le sang sombre qui coulait en elle. Seulement elle voulu le corriger sur certains points avant de clôturer le sujet.
Vous avez raison sur le caractère monocéphale des Drows. Ceci dit le triumvirat n'existe plus sous la forme que vous avez entendu parler. Les Naerth contrôlent effectivement les aspects militaires et religieux des sombres mais ils ne contrôlent pas celle de la magie auquel appartient l'actuelle Prime Sorcière. Cette dernière a beau avoir un roi au dessus d'elle elle ne le laisserait pas interférer avec le monde la magie qu'elle dirige. Telle est l'indépendance des trois pouvoirs des sombres entre eux et le respect qu'ils engendrent. Votre Prime Sorcière ne doit pas être véritablement le jouet soumis que vous prétendez.
En y repensant Elenna allait devoir remettre à jour ses ouvrages sur l'organisation hiérarchique des Drows, ses dernières informations remontaient à plusieurs mois et elles auraient besoin d'être rafraichies, surtout sur les noms. Son contact au Puy d'Elda les lui fournirait certainement pour qu'elle puisse connaître les récents changements.
Les choses suivant leur cours, la rencontre avec la vouivre et son maître était un autre événement en soi car les hostilités avaient été lancés dès les premières paroles. Elenna et Nakor entendaient ne pas se laisser dicter leur conduite mais entendre le nouveau venu parler en Nisétien était une nouvelle surprise. Décidément tous ceux qui maîtrisaient la langue semblaient s'être donnés rendez-vous dans ces ruines. Seulement l'hybride était en position de faiblesse, prise entre deux personnes disposant de pouvoirs magique, en cas de combat elle risquait d'être totalement inutile. Du coup elle se contenta d'écouter ce qui se disait entre les deux hommes. L'inconnu ne donna pas son nom et se permit de regarder de haut ceux qu'ils considérait comme des sang-mêlés. Seulement le nom de la vouivre fit bondir Elenna qui s'exprima alors en Drow.
Tagnik'zur ? Cette vouivre est Tagnik'zur ?
L'identité du nouveau venu sauta alors aux yeux de l'hybride. Tout devenait clair, le fait qu'il puisse contrôler une telle créature, qu'il soit arrogant face à un sang-mêlé. Le reste des paroles de Tebirahc confirma la déduction d'Elenna qui du coup n'était pas du genre à afficher un sourire. Que faisait donc ce Drow ici et surtout seul ? Elle était inquiète sur ce qui allait se produire lorsqu'elle annoncerait la vérité sur l'homme à la capuche, c'était vraiment une rencontre inattendue et non souhaitée. Elenna reprit un peu d'assurance avant de fixer Tebirahc avec un regard méfiant avant de reprendre en vieux Nisétien.
Vous êtes Tebirahc Zaurahel. Prima Sanguis des Drows et anciennement Obok Senger d’Thalack en charge du Premier Ost .. Aujourd'hui Gardien d'Uriz .. et effectivement vous êtes celui celui qui a commandé l'armée qui a prise et pillée cette antique cité. La chute d'Ellyrion est également votre oeuvre en compagnie de l'Obok Alder'Aak Dolerian.
Elenna ne connaissait que trop bien les Drows qui ont marqués l'histoire du Puy d'Elda, les quatre cent premières années de sa vie ayant été passées au service d'un membre de la haute-société comme esclave-assassin. Elle ne pouvait ignorer les légendes des Drows et ses principaux personnages car elle avait du les apprendre sur le bout des doigts afin de pratiquer son travail. L'avènement de Tebirahc comme Gardien du dieu de la guerre était parvenu jusque Thaar. Elle su qu'elle n'avait aucune autorité à lui demander de partir, tout d'abord car elle était une hybride et surtout elle ne pouvait révéler qu'elle était une ancienne esclave des sombres même si elle avait un maître au haut rang social dont elle portait toujours la marque au bas de son dos. Elle ne serait pas écoutée et encore moins prise en compte. Elle tenta quand même de répondre, mettant un genoux en terre à la coutume des vassaux Drows pour marquer sa soumission, héritage quelque peu humiliant de son ancienne condition d'esclaves. Mais elle préférait s'effacer face à un ennemi qui la dominait complétement plutôt que de l'affronter. Nakor ne serait pas particulièrement content mais l'hybride en savait plus que lui sur les tenants et aboutissants de cette rencontre.
Je ne m'attendais aucunement à rencontrer l' Obok Senger d'Thalack wun l'Tagnik'zur en ces ruines. Je me nomme Elenna Eliorsä, anciennement Arsinoé Tryphaena au service du Roi de cette cité Khyan le troisième. Anciennement servante au service de Maëlor Or'ahl du Puy d'Elda jusqu'à sa mort.
Je ne vous conteste point votre victoire mais je ne peux quitter la cité qui a vue ma naissance voici six siècles de cela face à votre injonction. |
| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Dim 17 Juil 2011 - 19:33 | |
| Le vieux fou hocha fougueusement la tête en direction de la princesse. Il bondit presque sur place tant il allait dans le sens de la jeune hybride
"Absolument, vous avez tout à fait raison ma chère, le hasard n'est en rien un allié, ni même un bon conseiller. Et pour rien au monde il ne faut se confier à lui avec trop de suspicion. Et donc, si à votre besoin de survie évident vous ajoutez l'envie d'apprendre et la curiosité, vous vivre longtemps Princesse, soyez en certaine!"
Nakor accordait en effet une très grande importance à la recherche de la connaissance, non pas pour toujours plus de pouvoir mais parce que, après tout, savoir était la plus belle chose possible pour un esprit doté de raison, ou plutôt de capacité de à raisonner ... fut-elle utilisée ou non! Vint ensuite une petite présentation très intéressante pour Nakor de ce que l'hybride pensait être l'état actuel de la classe dirigeante des drows. Ainsi le Puys d'Elda était encore dissocié en au moins deux parties, distinctes dans laquelle la magie avait son mot à dire. Le magicien se frotta le menton en rêvant, la tête en direction du ciel. Une fois son discours terminé, Nakor plongea un regard d'une profondeur sans borne dans celui d'Elenna et termina ainsi
"Voilà des informations plus qu'intéressante Princesse!"
Mais là se finirent les discussions amicales des deux anciens habitants de Nisetia. En effet, vint le bruit, la créature du ciel, la magie et la rencontre étrange. La personne qui se trouvait au devant d'eux prit une nouvelle fois la parole en Nisetien et s'adressa au magicien. Il fit alors une déclaration qui força Nakor à froncer le sourcil droit sans que ne bouge le sourcil gauche. La preuve d'une intense réflexion pendant que la princesse s'exclama en langue drow. Le magicien nota une fois de plus qu'il serait grand temps qu'il trouve le moyen d'apprendre cette maudite langue qui lui résistait depuis plus de six cents ans. Mais pendant qu'il glissait un coup d'œil en direction d'Elenna, Nakor tenta de comprendre pourquoi diantre avait-il était affublé d'un tel qualificatif que celui de sang croisé, alors qu'il n'avait pas une goutte de sang non humain dans les veines, ce qui se voyait ouvertement sur ses traits. Soudain, Nakor se mit à sourire, car quel que soit celui qui se trouvait devant eux, il était aveugle. C'était la seule explication, voilà donc un être si puissant, privé du don de la vue. Ce n'était pas forcément une faiblesse pour un magicien tel que lui, mais tout de même, cela montrerait sans aucun doute que le vieillard n'était pas un imbécile. D'ailleurs, il allait répondre quand cette maudite gourgandine du fond des âges se mit à genoux et salua le nouveau venu en Nisetien. Elle se mit alors à déblatérer un nombre assez incroyable de mots étranges et stupides. Décidemment ces drows avaient une foutu manière de présenter les grades des différentes sections de leur monde. Nakor eut tout de même l'occasion d'apprendre le véritable prénom de la jeune princesse, ce qu'il nota attentivement avant de presque vociférer avec un venin mortel dans la voix
"L'Obok vouk takzour machin non mais vous vous foutez de moi tous les deux! Non mais pour qui est-ce que vous me prenez hein? Et vous Elenna, vous vous mettez à genoux devant le destructeur de cette cité, un aveugle aux fous pouvoirs ... comme si vous étiez encore une esclave des drows! Dites moi un peu ma chère, comment faite vous pour contempler votre propre reflet sans vous vomir?"
En effet, le vieux magicien détestait plus que tout, les gens qui se négligeaient au point de se soumettre sans résistance aucune, genoux à terre. Puis Nakor se tourna vers cet être aux qualifications drows aussi absurdes que possible pour un humain. Il parla sans hausser le ton, mais en disant la très simple vérité de son cœur
"Et quand à vous Tebirahc Zaurahel, gardien d'Uriz ... je vous salue, bien bas, mais vous me permettrez l'audace de ne pas mettre un genou à terre de façon délibérée. Sachez en tout premier lieu que je ne suis pas de sang croisé, comme votre incapacité à recevoir les rayons du soleil dans les yeux a pu vous le faire croire. Je suis un magicien humain et j'arpente cette terre depuis plus de six cents vingt quatre ans. J'étais ici avant vous, oui dans cette cité, en tant qu'habitant, et même les ruines et le temps ne peuvent priver un citoyen de son droit absolu à la terre. La force est certes un argument frappant, mais un roi sans couronne a-t-il une réelle légitimité en un quelconque lieu Tebirahc? La puissance ne fait pas tout, vous avez la capacité de réduire à néant une telle cité ... très bien, mais finalement, en détruisant et en semant le chaos, vous vous ôtez vous même votre autorité ... car sans aucun peuple à gouverner, il n'y a aucun ordre qui peut être accompli! Encore un exemple qui me rappelle à quel point la façon de vivre des drows est antinomique! Si au moins vous aviez réduit en esclavage ce peuple, vous auriez le droit de nous demander de partir d'ici ... mais dans cette situation là, je ne vous retire pas votre titre de destructeur de la cité, mais je ne peux que voir que vous n'avez pas de couronne sur la tête!"
Nakor avait tenu un long monologue certes, mais comme à son eternel habitude, il n'avait posé le genou à terre à aucun moment. Le vieux magicien était un esprit libre, en éveil, toujours en train de distiller ce qu'il considère être comme la bonne marche à suivre, avec force d'argument à l'appuie. Et en effet, Tebirahc n'avait pas de peuple sur qui régner, il n'était donc pas roi, et ne pouvait donc pas prétendre à une quelconque propriété sur ces terres. Avec tout ça, la vieille barbe blanche se disait qu'il était bien seul au beau milieu de ses chères ruines, entouré d'une hybride à genou et d'un puissant gardien. Il n'était plus que jamais sur le qui-vive. |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
Nombre de messages : 964 Âge : 35 Date d'inscription : 07/10/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 859 ans Taille : Niveau Magique : Spécial.
| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Lun 18 Juil 2011 - 8:14 | |
| Il lui fallait admettre ne pas s’être attendu à une telle réponse tandis qu’il offrait quelques indices qui, pour qui connait un peu les drows, permet de l’identifier. Il se nota ces détails dans le crâne pour l’avenir, ce fait des plus intéressants et nécessaire pour la suite de ses plans. La femelle au sang-mêlé connaissant donc la langue des drows, savait qui était Tagnik’zur, et par voie de conséquence, avant même qu’elle ne se remue et pose genou à terre – comme il l’apprit plus tard du vieux fou qui parle beaucoup – il comprit qu’elle savait qui il était. A cet instant, il ignorait d’où elle tenait un tel savoir, et quand elle l’ouvrit à nouveau, le présentant pour ainsi dire, il nota tout autant les informations que la façon dont elles étaient données… On aurait dit qu’elle récitait une leçon apprise par cœur et ce seul détail titilla tout autant que les informations qu’elle donna. Il y avait dans le Puy d’Elda des individus à la langue trop bien pendu et qui osait aller jusqu’à parler avec une créature de cette engeance. Il s’interrogea un temps… Avait-il le pouvoir mais surtout le devoir de boucher ces quelques fuites ?
Elle se présenta alors, et si d’abord son nom ne lui dit rien, c’est quand elle prononça celui de Maëlor Or’ahl, les pièces désassemblées se retrouvèrent. Or’ahl, une lignée de Prima éteinte depuis quelques siècles… Son esclave, une Hybride venue de Nisétis. Oh oui, il s’en souvient… Comment peut-on prendre pour esclave une créature aussi repoussante, croisement des deux races ennemies ? Du jour auquel il prit cette dernière sous son service, jamais il n’obtint plus le moindre respect des Zaurahel, et aujourd’hui, il comprenait que ce dernier ne s’était pas arrêté à ce seul acte de honte… Il avait enseigné à cette créature tant et tant de choses sur les drows, sur les grands noms, preuve de plus qu’il ne s’était pas arrêté à la seule bêtise de la recueillir plutôt que la tuer… Il l’avait également élevé.
« Ton stupide maître t’a bien fait la leçon, Hybride, », le mot était dit avec un dégoût certain, « heureusement pour lui, il est mort avant que je ne découvre l’étendue de sa médiocrité et de sa bêtise. » Et si ces mots ne présageaient rien de bon pour la suite, celle-ci fut pourtant surprenante, puisque reprenant un ton plus calme et posé, il continua. « Mais je ne te contraindrais pas à partir. Tu me dégoutes, tu dois en savoir les raisons, mais tu es dans ton droit de venir ici, puisqu’il est vrai que tu y as vécu. » Puis il ajouta enfin. « Relèves-toi. »
Avant, il les aurait simplement tué, mais avant, il était Tebirahc Zaurahel, l’Obok Senger d’Thalack, aujourd’hui, il était le Gardien de Mogar, appelé à une certaine neutralité et une tolérance plus grande à l’égard des autres races, qui, si il ne les respectait pas davantage et ne les voyait pas meilleur, n’aurait pas à périr systématiquement sous ses attaques. Puis ce fut au vieillard de parler, celui-ci, dont les émotions ne cessaient de fluctuer à tout va, si bien qu’il s’interrogea sur le moment où quelque chose craquera sous les exigences et qu’il s’éteindrait… De là alors, il se demanda à quoi ressemblait la mort pour ses yeux, était-ce comme lorsqu’on souffle une bougie, ou bien plutôt comme lorsqu’une flamme vacille jusqu’à mourir en l’absence de combustible ? Enfin, si l’Hybride s’était montrée tout de même agréable, malgré tout ce qui pouvait lui faire haïr un être comme lui, le vieillard donnerait plus de fil à retordre, surtout de la manière dont il lui parlait.
« Parce qu’elle sait et toi non, Mage… »
Répondit-il avec un calme total à la question pourtant adressée à l’Hybride. Bien qu’il n’apprécia pas davantage qu’elle se soit agenouillée, geste qui n’avait rien à voir avec sa clémence, c’était une façon d’exprimer un respect, il l’espérait, face à un être qui en était digne. Le Mage lui ne comprenait rien, ne savait pas qui il était, ce que les termes signifiait. Et ce vieillard parla beaucoup… Vraiment beaucoup et en un moment très court. Il aurait eu tendance à dire que c’était une bonne façon de se faire entendre et avoir le dernier mot dans une conversation, assommer la concurrence. Il eut un sourire en pensant également qu’Alder’Aak n’aurait pas attendu ni écouté et aurait frappé, tout simplement, et cette pensée et son fin sourire s’estompèrent en un instant, et il concentra son attention à écouter attentivement les mots du vieillard. Il nota des détails pour le moins… surprenant, incohérent. Un humain de six siècles ? Par les Cinq, comment Tari avait-elle pu permettre et pouvait-elle encore autorisé une telle hérésie ? L’éternité était un don offert aux elfes, et par voie de conséquence aux drows, uniquement. Il ne manquerait pas de questionner la Gardienne quand il la trouverait ici, sur cette terre, et non en son Royaume. Il parla de roi, il parla de couronne nécessaire à prétendre à une quelconque autorité… Et le drow s’interrogea… Avait-il prétendu être actuellement un roi ? Il parla des drows, mais qu’en savait-il ? Et ses mots le firent sourire, ignorait-il tant de choses ? Des esclaves il en avait été fait, et il saurait bien trouver quelques tribus Zurthans descendant des Nisétiens à mettre à genoux, si au moins il en avait la moindre envie. Et il parla encore de couronne, comme si cette chose seule faisait d’un être un roi… Un esprit étroit seul pouvait le penser.
« Un humain… Ce n’est alors guère surprenant de découvrir alors votre capacité à n’entendre que ce que vous voulez. Ai-je prétendu être un roi ? Non, je n’ai dis qu’être son dernier souverain, car le dernier à l’avoir conquise avant de décider de la détruire. Il ne reste ici que des ruines, peut-être quelques humains, quelques êtres au sang-mêlé au Puy d’Elda, enfants des enfants des esclaves que nous avons ramené de cette ville, à l’époque, quelques tribus éparses depuis longtemps désolidarisées de cet ancien empire, mais ici, que des ruines et la mort, les vestiges d’une grandeur déchu bien avant ma venue, et rien qu’on ne puisse considérer comme un royaume. Pourtant, et malgré cela, même toi, l’humain, doit l’admettre, je suis son dernier conquérant, et donc le dernier à y avoir régner, le temps d’un souffle certes, le temps de prononcer quelques mots à mon armée, mais se fut le cas. »
Et il conclut la chose avec un sourire, toujours aussi calme, tel qu’il était, le plus calme et le plus posé des Obok Senger d’Thalack de ce dernier millénaire. Et tandis qu’il ne rajoutait rien, sur les commentaires concernant la race des drows, et ne s’étonna pas des six siècles qu’il prétendait avoir, du moins n’en montra t-il rien mais ne manquerait pas d’aller trouver la Gardienne… Il termina en ajoutant, comme précédemment.
« Mais puisque tu as vécu ici, à l’instar de cette hybride, et que vous n’êtes pas quelques pillards venus profaner cet endroit, considère ma demande comme caduc. »
|
| | | Elenna Eliorsä
Hybride
Nombre de messages : 105 Âge : 39 Date d'inscription : 31/08/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 572 ans (post-ellipse) Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mer 20 Juil 2011 - 16:29 | |
| Elenna savait énormément de choses sur le Puy d'Elda, fruit de plusieurs siècles de service en ces lieux mais aussi de collecte de renseignements pour le compte de sa guilde qui amassait toutes sortes d'informations pouvant lui servir pour ses contrats. Mais il était des plus vrais que c'était son ancien maître qui lui avait appris à reconnaître les drows des grandes familles, la formant à apprendre les identités et les visages de ceux qui pouvaient s'opposer aux volontés des Or'hal, famille de prima peu respectée mais aux ramifications politiques bien implantées et souhaitant défendre ses intérêts. Seulement son éducation ne s'arrêtait pas là et elle savait qu'elle n'avait pas la moindre chance de vaincre un Gardien et il était préférable de faire profil bas. Elle ne se soumettait pas mais faire usage de diplomatie face à un être comme Tebirahc éviterait un combat .. probablement en tout cas. En retour le Drow la connaissait, des souvenirs datant de bien avant sa condition de gardien, être une hybride au Puy d'Elda faisait qu'elle n'était pas passée inaperçue. Le dégoût perceptible dans les paroles de Tebirahc était palpable mais elle n'en avait cure, étant totalement habituée à ce dénigrement depuis sa naissance, il n'y avait rien à attendre de mieux.
Par contre Nakor faisait aussi de la résistance, ne comprenant pas pourquoi elle avait ployé le genoux au lieu de faire face. Stupide humain, il avait vécu si longtemps mais il refusait d'admettre qu'il ne faisait pas le poids face à un Gardien ? Son attitude provocatrice allait en plus mettre le feu aux poudres, c'était un scénario ben peu enviable surtout quand on savait qu'une vouivre n'était pas loin pour venir assister son maître.
C'est un Gardien, pas le premier venu. Je ne le vois ni comme mon maître ni comme le seigneur de ces lieux mais il reste le Gardien du dieu de la guerre. Ne lui tenez pas tête Nakor.
Elenna ne faisait que peu de cas de la race de chacun, les hybrides étant rejetés par tous haïr ou aimer une autre race n'était pas un choix à faire. Tout le monde n'était qu'êtres vivants et des êtres qu'elle peut avoir à tuer si jamais une demande d'assassinat parvenait jusqu'à elle. Alors que Tebirahc soit un Drow, un Elfe ou un Nain elle n'en avait cure, elle aurait eu la même attitude et peu importe ce que Nakor en pensait. Mais la surprise vint du Gardien lui-même qui lui demanda de se relever au lieu de profiter de sa position. Ces paroles étonnèrent l'hybride qui ne s'était pas attendue à entendre cela. Tebirahc affichait un dégoût certain mais avait décidé de ne pas l'attaquer à vue et il annonça même que sa présence dans ces ruines était légitime. Elenna ne s'exécuta pas tout suite, mettant un peu de temps à encaisser ces paroles inattendues mais, lorsqu'elle le fit, elle garda cette méfiance à l'égard du Gardien et se tint sur ses gardes comme au début de la rencontre.
Comme prévu le Gardien s'occupa plus de faire la réplique à Nakor, seul être qui avait osé lui résister verbalement. Le vieil humain ne semblait pas savoir à qui il avait affaire, comme si un être choisi par un dieu était comme le premier individu croisé dans les rues de Diantra. Tout ceci était des plus inquiétants voir même folie et l'instinct de survie de l'hybride commença à considérer Nakor comme une menace pour elle-même s'il continuait à être aussi provocant. Espérons que Tebirahc n'en prenne pas ombrage bien que ce dernier soit dans une atmosphère de bonté en leur annonçant qu'il retirait son injonction. Tout Drow aurait considéré cela comme un signe de faiblesse tant c'était contre-nature. Cela dit il valait mieux ne pas trop pousser cet avantage inespéré.
Nous vous remercions de retirer cette injonction Gardien. Peut on connaître en retour ce qui vous amène dans les ruines de cette cité ? |
| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Lun 25 Juil 2011 - 20:50 | |
| C'est Elenna qui répondit après avoir reçu tout le venin dédaigneux du drow qui se tenait en face de lui. Bien évidemment que Nakor savait ce qu'était un Gardien, il savait surtout l'importance et la très certaine étendue de ses pouvoirs, mais qu'à cela ne tienne, en six cent vingt quatre ans de vie, jamais Nakor n'avait plié le genou, c'était un esprit libre et il n'avait encore moins plié le genou devant un être capable de prendre de si haut quelqu'un par la faute du sang coulant dans ses veines. Le magicien répondit alors à la suite de Tebirahc et d'Elenna.
"En effet, elle savait qui vous étiez, et je sais très bien ce qu'est un Gardien et ce qu'il représente, je ne suis pas fou à ce point. Mais il n'existe aucune position en ce monde qui exige de faire montre de tant de respect que l'on pose son genoux à terre, tel un vaincu qui attend la sentence de sa mort venir des lèvres de son opposant! Pour signifier mon respect je préfère un échange cordial, dans des règles de vie correcte, une inclinaison de tête et un titre guère trop pompeux."
Nakor était maintenant calme au possible, il n'insultait plus personne, ne tenait pas tête mais expliquait son comportement et surtout son point de vue. Cela devait avoir de quoi décontenancer, le vieillard était aussi changeant qu'un vent d'automne. Tebirahc corrigea ses propos, donna de longues explications et le magicien les écouta avec ferveur. Cela lui fit penser à une chose importante, même s'il avait vécu en Nisetia environs cent ans, il y a six cent ans, il n'avait pas pu assister à la destruction de la cité, il n'avait pas pu lutter au côté du dernier roi. En effet il était bien trop occupé à lutter contre une confrérie de sorciers maléfiques, qui luttaient pour voler le secret des phœnix. Nakor avait longtemps cherché ces fous et les avaient détruit, mais pendant ce temps, Nisetia était tombé, et de la main même de ce drow. Nakor lança donc à l'aveugle un regard meurtrier, qui bien sur ne put se faire voir ni même apercevoir. Puis quelque chose frappa le magicien : un humain de six cents ans et voilà pour la première fois de sa longue vie que quelqu'un ne tiquait pas à cette annonce. Nakor fronça des sourcils et entendit la dernière réplique de Tebirahc, se mit à sourire, pas d'un sourire de triomphe mais un sourire appréciant la situation et sentant que les choses se détendaient un peu. Elenna donna sa réponse de vénérante, toujours aussi impressionné et habitué à être inférieure à ce genre de personne du fait de son esclavagisme. Le magicien, pour une fois et en posant sa main libre sur son cœur, s'inclina, légèrement du fait de son grand âge mais tout de même assez pour montrer son respect. Nakor prit à son tour sa parole
"Je vous remercie Gardien d'Uriz, de votre levée d'injonction. Nous sommes bien loin d'être des pillards, en tout cas en ce qui me concerne, n'étant guère habitué à parler pour les autres que moi même. Mais je dois avouer qu'en tant que vieux magicien je suis plus que curieux de savoir ce que fait le Gardien du dieu de la guerre au dessus d'une cité morte depuis deux siècles, détruite de ses propres mains qui plus est. En ce qui me concerne, j'ai logis au sein même de ses ruines, que voulez-vous, la nostalgie de mon enfance, ou la quiétude d'un lieu sans vie ... je dois avouer que je ne sais pas trop. Mais vous ... quoi qu'après tout, la guerre ne peut exister que s'il existe d'abord la paix ... par conséquent quel lieux n'est plus appropriée pour vous qu'un lieu paisible?"
Le magicien se mit alors à réfléchir et explosa de rire quelques dizaines de secondes, se tapant même le genou en se pliant tant il riait. Ce n'était pas un rire moqueur, mais un rire sincère et direct. Nakor termina alors ainsi
"Ma question est stupide ... un lieu de guerre évidemment!"
Puis se croisant les mains derrière le dos et donnant une légère inflexion de haut en bas, puis de bas en haut sur ses vieilles jambes, il termina véritablement
"Mais actuellement, il n'en existe pas vraiment n'est-ce pas?"
En effet, le Gardien du dieu de la guerre devait se sentir chez lui confortablement installé au beau milieu d'un champ de bataille, or actuellement Nakor n'en connaissait pas d'existant sur Miradelphia. Tebirahc glisserait donc une information importante, qui sait, s'il indiquait qu'une guerre se préparait dans le coin. Sinon il confirmerait que les lieux sans vie, loin de tout conflit était aussi une source de quiétude, ce qui serait rassurant : la nature drow de Tebirahc se serait donc presque entièrement gommé pour laisser place à la représentation du dieu sur cette terre. Le magicien aurait ainsi l'occasion d'en apprendre un peu plus sur la condition de gardien ou sur la future guerre, s'il en existait une. Mais Nakor avait vécu assez longtemps pour savoir qu'un jour ou l'autre, une nouvelle guerre viendrait, quoi que l'on fasse. Le magicien se battait juste pour qu'elle arrive dans un futur le plus lointain possible. |
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