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| Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] | |
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Auteur | Message |
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Tebirahc Zaurahel
Ancien
Nombre de messages : 964 Âge : 35 Date d'inscription : 07/10/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 859 ans Taille : Niveau Magique : Spécial.
| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mer 27 Juil 2011 - 14:29 | |
| Le vieux mage tenait des propos fascinant tant ils démontraient la bêtise humaine, et qu’en dire quand, quelques instants plus tard, il apprit que ce dernier avait vécu six siècles ? L’éternité ne suffirait pas à offrir aux humains l’intelligence et la sagesse… Même un être qu’on qualifierait d’arrogant n’irait pas croire et prononcer les mots « règles de vie » dans une conversation où était engagées deux races très différentes, une troisième si l’on considérait les hybrides comme une véritable race. Mais il se passa du moins commentaire pourtant, ne voulant pas s’engager dans des discussions qui n’auraient qu’un but futile… Ce n’est pas lui qui changerait la race humaine, il n’en avait aucunement le devoir, et l’envie encore moins.
Ils échangèrent sur la légitimité du titre de dernier souverain de Nisetis que le mage avait prit soin de comprendre comme l’arrogance de prétendre régner sur des ruines, chose qu’il prit soin d’expliquer avec une logique qu’il espérait également accessible pour un humain, une logique simple… Et il s’amusa de ressentir la pointe de colère quand ce dernier comprit qu’il avait en face de lui l’être qui avait anéanti cette cité. Il écouta à nouveau le vieux mage se perdre dans des propos à rallonge, succession longue de phrases qu’il trouva pour la plupart sans intérêt… Avait-il témoigné le moindre intérêt pour cet individu, pour son existence ? Il ne le pensait pas, et il dut en conclure que l’homme était un habitué de cette pratique, et que nul être dans son propre monde ne l’invitait à plus de retenue dans le débit des mots. Il releva toutefois que l’humain prétendit savoir ce qui l’amenait ici, croire qu’il n’appréciait se retrouver que dans des endroits où s’épanouit la guerre… Et dire que parfois, l’on avait dit de lui qu’il était arrogant, ce mage le dépassait de loin en ce domaine. Et si l’instant d’avant, il s’était montré plus calme, quand il prit la parole, il l’était bien moins, cet individu l’énervait, et depuis quelques temps, il avait comprit qu’il pouvait y céder bien plus facilement qu’autrefois. Mais il se retenait d’écraser cette futile existence. Et tandis que le mage riait, il s’approcha et d’un mouvement vif et rapide le saisit à la gorge, le soulevant sans aucune difficulté.
« Essaie d’user du moindre sort, petit mage, et ton corps ne sera plus que cendres éparpillées dans les Terres Stériles avant même que tu ne l’ais lancé. » lui murmura t-il, anticipant la probable réaction du mage.
Sa colère était palpable, son pouvoir s’amplifiant, si bien que même Elenna aurait pu percevoir la tension de cet instant qui régnait et se dégageait du Gardien. Il était finalement lassé, ce rire était de trop, il avait toléré le fait qu’il soit humain, et elle une hybride, les blablas sans fin, , mais cet imbécile ne cesserait jamais de se croire plus malin et plus sage que quiconque et se pavanerait alors qu’il n’était qu’un sot, à moins qu’on lui fasse la leçon.
« Ris, petit mage… Ris de ta propre bêtise, encore… Ris de ton ignorance affligeante alors que tu tentes de faire croire et de feindre la connaissance. Comment as-tu pu prétendre savoir quel lieu est le plus approprié pour moi ? Six siècles d’existence, et tu crois tout savoir ? Arrogance et stupidité, un manque de sagesse flagrant… Tu es la preuve vivante que les êtres de ta race n’auraient rien à faire de l’éternité qu’un vaste gâchis. »
Puis il eut un sourire malsain, terrifiant même, et dans un calme des plus glacial, il enchaina.
« Retiens ce jour, humain, c’est aujourd’hui qu’un être n’a pas considéré ton âge exceptionnel comme seul signe d’une sagesse factice, comme preuve incontestable que tu dis vrai. Tu as tord, tord de te penser sans défaut, tord de te penser sage, tord de te penser puits de connaissance. Admets le, petit mage, admets le sincèrement, et fais attention, je saurais voir le moindre de tes mensonges, et alors tu vivras encore. Ne le fais pas et je mettrais un terme à cette expérience ratée, comme j’ai mis un terme à la déchéance des nisétiens. »
Et il attendit, jetant un rapide coup d’œil à l’hybride avant de fixer de ses yeux morts le vieil homme.
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| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mer 27 Juil 2011 - 16:18 | |
| C'était sans aucun doute l'humour qui manquait le plus à cette race qu'était celle à laquelle appartenait le gardien. En effet le vieil homme de par sa grande habitude, avait évidemment débité un long discours et voilà que Tébirahc dans un élan de sauvagerie sans nom, se jeta sur le petit homme et l'empoigna sans que Nakor n'ait eut le temps de faire quoi que se soit. Il fut donc saisi à la gorge, soulevé de terre et forcé à écouter les propos sortant de la bouche froide et diabolique de ce fou. Heureusement que Nakor était un poids plume, ne pesant presque plus rien tant il était desséché par le temps, il put donc s'appuyer un peu sur les bras puissant de son adversaire et respirer afin de garder ses sens en éveil. La magie affluait de toute part, preuve que lentement, le gardien neutre perdait du contrôle de soit et sa nature profonde reprenait le dessus. Quel folie que les dieux aient choisis de tels gardiens. Nakor prit donc grand garde, pas par peur, mais parce que quelque chose d'important se jouait : sa vie. Il n'avait pas peur de la mort, cela faisait trop longtemps qu'il était sur cette terre pour la grande, mais ce n'était pas pour autant qu'il négligeait sa propre vie. Et c'est à la fin de son discours que Tébirahc posa un regard mortuaire sur le vieillard attendant sa réponse, la main toujours fermement harnaché sur la gorge du petit homme, à quelques lieux déjà de l'asphyxie. Nakor était peut-être un fou, mais il savait, quand il le fallait, garder une immense maitrise de soit. La mort ne lui faisait pas peur, voilà pourquoi il planta un regard extrêmement sérieux, comme il n'en avait presque jamais eut, dans celui de son ennemi du moment et débita sa réponse première
"Je n'ai jamais prétendu être sage et encore moins supérieur à qui que se soit!"
En effet, si le gardien se souvenait bien des propos que Nakor avait tenu à Elenna, il disait que personne sur cette terre n'était au dessus d'un autre, voilà pourquoi il ne s'agenouillait pas. Il défendait au contraire, l'idée que tout le monde se devait d'être considéré sur le même pied d'égalité. Nakor n'avait alors pas pensé qu'il avait toujours refusé que quiconque s'agenouille devant lui, élève, paysan, hybride, ou tout autre espèce. De plus, dans sa dernière tirade, Nakor n'avait fait que poser des questions, il n'avait jamais rien affirmé. Or ce fou de drow passait son temps à dire que le magicien se prenait pour sage ... lui manquait-il une case à celui là? Nakor ne faisait que des suppositions, il ne se targuait jamais de tout savoir, au contraire il passait son temps et toute sa vie à poser des questions à tout va, à tout le monde, pour toujours apprendre. Le vieillard ne s'était jamais considéré comme sage, il avait simplement beaucoup vécu, et pouvait facilement aiguiller des jeunes enfants perdus. Mais voilà qu'à chaque fois, les gens l'accusaient d'arrogance et de supériorité ... était-ce parce qu'il avait une longue barbe qui devait faire penser qu'il savait tout. Le magicien ne se mettait jamais dans cette position là, sauf quand il était question de son domaine de prédilection : la magie. Sinon, le vieillard ne donnait jamais de leçon, il faisait réfléchir, il posait des questions, il supposait des choses, se trompait, avançait et apprenait au côté de tout un chacun. Certes devant certaines personnes, Nakor se permettait des commentaires acerbes : devant les imbéciles, les vaniteux sans raison et les arrogants. Mais tout simplement parce qu'il n'aimait pas ces traits de caractères et qu'après ses siècles de vie, que cela plaise ou non, il en savait des choses sur la vie justement. Sur les douleurs de l'amour, du cœur, de l'esprit, des souvenirs, sur les rencontres, les liens que l'on peut tisser, les différentes coutumes, les langues usités dans le monde. Oui, il avait six cent vingt quatre ans, et ces années, il ne les avait pas passé, assis auprès d'une chaumière, à attendre que le temps passe. Cela pouvait déplaire, cela pouvait déranger, mais c'était la vérité. La poigne se relâcha un peu, permettant à Nakor de retrouver le sol et de pouvoir respirer mieux. Il continua donc, pour montrer à quel point il pensait ce qu'il venait de dire
"Mes propos précédent en sont la preuve ... je défends sans cesse l'idée qu'il n'y a personne au dessus des autres, que je ne m'agenouille jamais mais que je refuse toujours que l'on s'agenouille devant moi. Seuls les dieux sont au dessus de tout. Et mes questions n'étaient rien d'autre que des questions. Je ne sais pas tout, bien loin de là, et je cherche toujours donc à apprendre. Il m'intéressait donc au plus haut point d'apprendre le mode de vie d'un gardien. Vous y avez vu malice, il n'y en avait pas!"
Puis Nakor se tut. Il verrait bien, si ses propos lui plaisaient ou non. Tout ce que le vieux fou savait c'est qu'il avait été sincère, il avait dit ce qu'il pensait et ce qu'il avait sur le cœur en bravant la mort. Si elle devait venir aujourd'hui, alors Nakor lui vomirait dessus avant qu'il ne parte main dans la main en direction du royaume des morts. Oui, Nakor vomissait la mort, il y préférait la vie, avec toute sa puissance, sa joie, ses malheurs, ses surprises et son continuel renouvellement. C'est donc toujours les yeux dans les yeux, que Nakor attendait la suite |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Sam 30 Juil 2011 - 11:35 | |
| « Ces mots, tes actes les ont vidés de leur substance il y a longtemps, petit mage… Tu dis que nul n’est au dessus des autres, et pourtant, en ayant vécu six siècles, en fuyant ainsi la mort, tu te places au dessus des autres êtres humains, condamnés à l’affronter, tu as estimé être en droit de vivre plus qu’aucun des êtres de ta race… Quoiqu’ils gardent eux la dignité que tu n’as plus depuis longtemps. »
Un homme qui fuit la mort depuis plus de cinq siècles… Quelle saveur restait-il à l’existence lorsqu’on est lâche et froussard à ce point ? Il ne pouvait l’imaginer, ne l’ayant jamais fuit alors qu’il était naturellement éternel, qu’il pouvait s’installer quelque part et vivre des millénaires, voir naître et s’éteindre des civilisations jusqu’à ce que le monde lui-même s’effondre.
« Tu dis ne faire que poser des questions, mais il y a quelques instants, tu as ris, estimé que la réponse était évidente… Tu es arrogant, quelque soit le pseudo-idéal d’égalité auquel tu prétends et dont tu te moques bien, et tu oses à prétendre à une cause plus grande que ton seul souci de vivre, encore et encore… Heureusement pour toi, les humains sont aveugles ou idiots.»
Et malgré l’évidence, il ne pouvait se trouver plus loin de la réalité… Quel lieu était le plus approprié à un Gardien ? Lui-même l’ignorait, qu’il fut Obok Senger d’Thalack ou Gardien, il serait revenu, cela doit signifier que cela n’a rien à voir. Il se fichait finalement pas mal qu’il prétende à une cause plus grande et juste, dans le fond, mais il voulait tout de même le mettre en évidence.
« Et que dire de la malice… N’as-tu pas écouté, petit mage ? Je sais voir le moindre de tes mensonges, la moindre cachotterie. »
La dernière question du mage était bien loin d’être innocente, dénué de la moindre malice, comme il dit… Il voulait arracher au Gardien ce qui se passait actuellement, les évènements à venir… Tant de mensonges dans la bouche de ce mage… Et il osait s’essayer à prétendre être un homme de bien, soucieux des autres ? Une forte chaleur se dégagea de la main qui saisissait la gorge du mage, brûlant la peau qui se trouvait sous elle… L’humain aurait une marque temporaire dissimulée sous sa barbe, c’était certain.
« Si seulement tu t’étais contenté de faire ce que tu prétends avoir fait… Vois, cette hybride que je méprise plus qu’aucun humain du fait de son métissage s’en est tenu à de simples questions sans prétendre connaître les réponses et elle, elle n’aura pas à souffrir… Comprends ton erreur, sot. »
Et avec une force surhumaine, il projeta le mage en arrière, vers un bâtiment proche…
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| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 2 Aoû 2011 - 18:27 | |
| Cette entrevue était certes dérangeante, surtout au niveau guttural puisque Nakor avait la gorge un brin trop serré à son gout, mais cela éveilla soudain dans l'esprit du magicien, une chandelle, voir même une flamme d'une puissance lumineuse sans borne : il venait enfin de comprendre ce qui clochait chez les drows. Il se posait la question depuis un peu plus de cinq cent ans, une fois qu'ouvert au monde, il avait eut connaissance de l'existence de ces créatures et de leur étrange façon de vivre. Mais voilà que si longtemps après, il comprenait enfin : les drows étaient des crétins! Oui des idiots, de fieffés imbéciles heureux qui, pour sans cesse se donner raison et contenance, avait pour politique de se voiler la face et de décider que toujours, les propos qui étaient déclamés par leur interlocuteurs, étaient vides, mensongers, faible, et ainsi de suite. C'était là, l'apanage des brutes sans cervelles incapable d'accepter quoi que se soit d'autre que leur propre façon de voir les choses. Et pour y planter encore plus de force, ils prenaient un malin plaisir et toujours remettre une couche sur leur bêtise. Le magicien écoutait donc la voix de l'aveugle qui se tenait devant lui, au bout de ce bras et qui ne cessait donc de prononcer ces mots : faible, mensonge, vide. Ce vocabulaire, il l'avait retrouvé dans la bouche d'Aetherya, de Brylyan et même de cette sombre nécromancienne drow avec qui il avait bu le thé chez lui. C'est fou, cela lui donnait presque envie de sourire, mais Nakor n'en fit rien. Le magicien eut tout de même l'occasion de noter que Tebirahc perdait patience, au vu de la température qui monta en flèche. S'il ne se décidait pas à faire quelque chose au risque d'y rester, Nakor finirait de toutes les façons brulé. Mais le mage n'eut pas à attendre longtemps, il fut propulsé dans les airs violement. Bien sur Nakor était un poids plume, mais il y avait de la magie dans l'air, une magie qui donnait de la force à Tebirahc. Et si ce gardien se targuait d'être l'être le plus puissant du monde, Nakor n'était pas non plus le dernier paysan sorti de sa campagne lointaine, ou peut-être que si, mais il avait plus d'une fourche dans sa besace!
Nakor fit donc appel à ses pouvoirs magiques, il laissa de côté la blessure cuisante sur sa gorge, il s'en occuperait plus tard, pour le moment, le temps passait très vite et le mur du bâtiment qui était dans son dos arrivait très rapidement. S'il ne faisait rien, Nakor s'écraserait sur le mur et avec un peu de chance il y resterait. Mais son heure n'était pas encore venu, quoi qu'en dise le drow. Nakor concentra ses pouvoirs et déploya une puissante vague de magie. Une colonne d'air fortement concentré, apparu alors dans le dos du magicien, ce qui ralenti très rapidement son éjection. Et c'est au beau milieu des airs, que le vieillard se mit à gesticuler en donnant un grand coup vers l'avant avec chacun de ses bras. L'air suivit le mouvement du mage et poussa en sens inverse de la projection du drow. Nakor se rétabli donc, il se retrouva en position droite et atteint le sol. Mais la poussée avait été très forte, et le magicien avait donc encore un peu d'élan, il se mit donc à glisser sur ses pieds, dans la terre meuble des ruines. Il força alors avec ses vieilles jambes, sentant bien qu'il allait rapidement s'arrêter quand ... fichu bon sang de foutu non de non : la terre devint glissante le pied droit de Nakor dérapa et le magicien qui était presque à l'arrêt, bascula bêtement en arrière et se mit à rouler sur lui même, faisant deux magnifique tour durant lesquels il vociféra et envoya dans les airs un chapelet d'injure en humain, qui aurait fait rougir de honte un vieux pirate en goguette. Son roulé-boulé cessa enfin et Nakor se retrouva alors sur ses fesses entourés de poussières, couvert même assez partiellement de poussières et de terre, son chapeau toujours miraculeusement sur sa tête. Le vieillard clama même, pour lui mais le clama tout de même en humain
"Non mais pourquoi est-ce que je me retrouve toujours dans cette situation hein? Devant Gaucelm, devant Aidan, devant les elfes pffff non mais c'est pas possible ça, je ne tiens plus sur mes pieds!"
Puis Nakor se releva en vint placer sa main droite sur sa gorge, derrière sa barbe, invoquant la magie de l'eau, afin de refroidir la brulure et de la faire cesser. Ce que peu de gens savaient, c'est que tant que l'on ne refroidissait pas une brulure, la peau continuait à bruler. Le magicien stoppait donc l'avancée de la brulure et se dit que la peau finirait bien par guérir ensuite, avec le temps et sur quelques semaines. De l'autre main, il força sur un de ses genoux et se retrouva enfin sur ses pieds. Il regarda alors le drow maintenant bien loin de lui et posa une dernière question, qui résumait tout ce que le magicien pensait
"Est-il donc besoin d'essayer de continuer à discuter avec vous?"
Parce que si Nakor était arrogant, alors il se demandait bien ce qu'était cette créature? Le dieu de l'arrogance? A moins que ce ne soit de la folie! Quand on mène une discussion et qu'on pose des questions, à quoi s'attendre si ce n'est obtenir une réponse, or là, pour le gardien, ce genre de chose n'était que malice qui méritait quasiment la mort. Quand on prétend que son interlocuteur fait preuve d'arrogance en faisant une supposition quand à la réponse attendu, comment pouvait-on se permettre de prétendre savoir comment Nakor a accédé à l'immortalité et donc à sa prétendu lâcheté? Ne répondait-il pas lui même à une méconnaissance par ses propres conclusions fortement hâtive? Si! Il disait que le vieillard était lâche parce qu'il vivait plus longtemps qu'à son tour ... mais quelle différence entre posséder un don à la naissance et l'acquérir quelques temps après? AUCUNE! Mais ça, le Gardien était trop fier de lui pour l'avouer ou peut-être trop stupide pour y penser. Décidemment cette entrevue n'aidait pas Nakor à penser du bien de cette engeance hautaine qu'étaient les drows. Mais cette fois, quoi que Tebirahc fasse, il était loin du vieux magicien, Nakor n'hésiterait donc pas à utiliser, avant qu'il ne soit de nouveau sur lui, un de ses sortilèges pour partir d'ici et échapper à la colère aveugle du représentant bien mal choisi du dieu de la guerre. Si en plus cela pouvait de nouveau éveiller le fameux Veilleur avec qui Nakor voulait avoir une entrevue, il n'aurait vraiment rien perdu si ce n'est un peu de peau brulé au niveau de la gorge usagé du magicien. |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 9 Aoû 2011 - 7:32 | |
| Le vieil imbécile s’était rattrapé, et si la chose laissa indifférente le Gardien, il regretta qu’il ne se soit pas brisé quelques os, car si il n’avait aucunement l’intention de le tuer, tout du moins pas directement – autrement la chose aurait déjà été faite -, une blessure sérieuse aurait eu le mérite de l’handicaper un bon moment, lapse de temps durant lequel le monde n’aurait pas eu à subir tout le poids de l’échec cuisant que demeure cet humain qui voulu l’éternité que pour mieux la gâcher.
Le vieillard vociféra quelque chose, et si il reconnut de l’humain, il n’en comprit pas un traitre mot et ne s’interrogea pas davantage sur leur sens, quelques sottises que se fut, cela ne devait pas avoir grande importance et être utile, finalement. Il usa de magie pour refroidir la brûlure cuisante qu’il lui avait infligée, et le Gardien sourit... Il se serait bien amusé à infliger davantage de blessures à mesure que le mage en apaiserait la douleur. Il lui posa une question à laquelle il ne répondit pas tout de suite et s’amusa de ce qu’il perçut.
« Discuter… Pour cela, Mage, il te faudrait tout d’abord être capable d’écouter, mais tu n’es pas capable d’entendre ce qui va à l’encontre de ta vision du monde, de ta propre personne… Dès lors, peut-on vraiment dire que tu souhaites discuter ? »
Car le Mage s’était montré le plus étroit d’esprit, ce qui n’était guère surprenant puisqu’il était humain après tout, mais lui, il les avait écouté et concédé à les laisser vivre là où en des temps pas si lointain, il les aurait tout simplement tués.
« Mais tu peux tenter de partir, Mage, mais je vais te poser une question… Crois-tu que quelques mètres suffisent à te mettre à l’abri ? »
En somme, il était à l’écoute de la moindre intention, et il brûlerait ce corps sans hésitation avant qu’il n’ait pu pleinement lui échapper, le mage ne partirait que lorsqu’il l’aurait décidé, pas avant. Mais après cette menace, il sembla se détendre, s’apaiser.
« Mais puisque tu veux discuter… Discutons, Mage… Tu m’as posé des questions, mon identité même, et obtenu des réponses… Tu parlais de « bonnes manières » tout à l’heure… N’est-il pas dans les votres de se présenter à vos interlocuteurs ? N’est-ce pas là les bonnes bases d’une discussion ? Alors, maintenant que tu sais qui je suis, et plutôt que de ne cesser de vouloir me soutirer des informations comme un malpropre ou bien de fuir comme un voleur, présentes-toi. »
Et sur ces paroles, sans cesser pour autant d’être à l’affût de la moindre tentative de fuite, il trouva à tâtons les restes d’un muret et s’y assit, reposant son regard sur le mage, et attendant sa réponse.
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| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Jeu 11 Aoû 2011 - 18:47 | |
| La main sur la gorge, Nakor soulageait sa blessure et ses douleurs. Il écouta alors Tebirahc et ouvrit en grand l'œil droit en fronçant le sourcil gauche. Non mais était-il en train de rêver? Certainement. En tout cas à attendre les propos du drow, Nakor pensa en profondeur à une vieille manière enfantine de répondre à qui que ce soit et qui se résume en : c'est celui qui dit qui est! Parce que là, le gardien parlait de ne pas écouter, de se croire supérieur de ne pas être capable d'entendre ce qui allait à l'encontre de ce qu'il pensait ... non mais attendez voir, il parlait pour lui là? Ha mais oui, c'est ça, il parle pour lui même ... comme c'est intéressant! Il posa ensuite une question à laquelle le magicien répondit sans aucune peur
"Est-on à l'abri où que ce soit dans ce monde? Par conséquent être à l'abri ne m'intéresse guère, mais avoir le temps de réagir est déjà un peu plus intéressant, quelque soit le résultat."
En effet, le droit de se défendre était une des rares choses que Nakor défendait comme son bon droit, quand bien même il perdait ensuite, au moins il avait le droit de réponse. Le magicien était en même temps clair, si le drow espérait qu'il tremble de peur, il était bien loin du compte. Si Nakor, âge d'une trentaine d'année, avait rencontré un tel personnage, oui il aurait tremblé, prenant peur pour sa vie, mais là, après six vies d'hommes au compteur, la mort pouvait bien venir le chercher qu'il irait jusqu'à l'insulter avant le dernier moment, fier, orgueilleux et surtout insolent jusqu'à la fin de ses jours. Il avait en effet passé l'âge d'avoir peur pour lui même. Il avait peur certes, pour les autres, pour les gens qui étaient chers à son cœur, aux côtés de qui il se battait, mais pas pour lui, plus pour lui en tout cas et depuis pas mal de siècles. Les insultes continuèrent à pleuvoir de la part du drow et des insinuations ridicules. Le magicien se mit donc à sourire, lâcha enfin sa gorge dont la brulure venait de se terminer et de laisser donc la place à une surface de peau correctement brulé mais qui finirait un jour par guérir et prit la parole.
"Vous me reprochez de faire des suppositions ou de me moquer de vous, vous me reprochez de tenir mes propos pour vérité et savoir donc les choses mieux que quiconque dans mon arrogance divine et voilà que vous ayant pourtant fait face sans jamais mettre le genou à terre, vous prétendez que je passe mon temps à fuir, que ce soit de votre giron ou de la mort. Sachez simplement que vous ne savez rien de ma vie et de la façon de la tenir et que vous faite erreur, au risque de vous déplaire une nouvelle fois. Quand à la présentation et bien j'allais le faire mais ... à quelques centimètres de haut, une main sur la gorge, c'est un peu complexe! Je m'appelle Nakor, magicien originaire de Nisetia ... il s'avère qu'actuellement je suis le conseiller en magie du roi Trystan de Diantra. Un homme juste, avec lequel je travaille depuis quelques années maintenant."
Le magicien marqua une pause, réfléchissant à la dernière remarque du drow et posa donc une question à son tour, puisqu'il venait de répondre à celle du Gardien
"Je vais maintenant me permettre de vous poser une question : à quoi sert une discussion si ce n'est obtenir des information sur celui avec qui on la mène?"
La question était sincère et intéressait le vieil homme, se demandant bien quelle pouvait être la réponse d'un drow tel que lui, qui passait son temps à dire que Nakor n'était que malice incarnée puisqu'il posait des questions dans le but d'avoir des réponses. Pour le magicien il était une évidence que toutes discussion se menant entre deux personnes au moins servait à obtenir des informations, que ce soit des informations futiles comme de s'enquérir de la santé actuelle de son interlocuteur ou des informations plus importante comme de savoir si un roi compte déclencher une guerre. Nakor attendit la réponse véritablement intrigué de savoir ce que répondrait Tebirahc. |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Ven 12 Aoû 2011 - 19:52 | |
| Le temps de réagir, il ne l’avait pas non plus… Mais Tebirahc espérait bien garder le plus d’atout dans sa manche, pour l’heure, le mage considérait que quelques mètres suffisaient à lui donner du temps et il n’irait pas le contredire dans ses idées. Puis il écouta les propos du mage, décidément, il n’assumait toujours pas… L’on peut être lâche et couard et très bien le vivre, alors certes, Tebirahc ne pouvait le concevoir, mais des hommes, des femmes de toutes les races passaient leurs existences à cela sans que la chose soit problématique, bien qu’il n’encourage ni ne félicite un tel choix de vie. Quant à ne rien savoir de sa vie, cet humain en avait pourtant suffisamment révélé pour déduire ces choses là… N’avait-il pas dit lui-même avoir six siècles d’existence, et donc, quoiqu’il arrive et au contraire des autres humains, il avait réussi à échapper à la mort, et la fuyait depuis plus de cinq siècles, c’était un fait, et c’était lui-même qu’il l’avait dit… Quant à le fuir lui… Bon, ça, soit, sa façon de le savoir ne serait pas offerte à l’oreille du mage.
« Et pourtant, de ta vie, Mage, je sais ce que tu m’as révélé… Tu as vécu six siècles déjà, plus de cinq-cents ans de plus que le moindre de tes semblables. Que tu parles de lui échapper, que je parle de fuir, cela revient au même, tu te caches de la Mort, sinon tu n’aurais pas eu une telle vie, Elle ne l’aurait pas permit. Cette vérité là, c’est toi qui me l’as offerte, ce n’est pas une invention de ma part, pourquoi alors la renier ? »
Il n’était pas même capable d’assumer ses choix… Qu’il eut saisit sa chance insolente et inespéré et vécut une vie aussi longue, c’était une chose, mais être aussi incapable d’admettre qu’il fuyait, c’était autre chose.
« Mais si tu n’es pas un couard, comme tu veux le croire, alors vas trouver la Gardienne de Tari… Si elle te laisse continuer, que tu restes en vie tout en faisant face à la Déesse, cela signifiera que je me suis trompé, que tu n’as jamais fuit mais que c’est elle qui a accepté que tu vives autant, et dans ce cas là, j’admettrais volontiers mon erreur… Si tu meurs ou bien si tu refuses un tel face à face, c’est que je suis dans le vrai et que tu te caches, que tu passes ton temps à la fuir. »
C’était un raisonnement simple et infaillible, même ce mage ne pourrait le contester, et son choix, et les possibles conséquences de ce dernier, saurait déterminer qui de l’un ou de l’autre avait vu juste… Mais il douta que le mage accepte, il prétendrait à quelques excuses tel son devoir, un rôle à jouer, ne pas vouloir mourir ainsi ou les Cinq savent quelles autres propos qui laisseraient croire qu’il fasse cela pour le bien de tous, et non pas par pur égoïsme. Pour autant, il ne se laisserait pas convaincre… Sa fuite était un fait qu’il avouait lui-même, son abnégation n’était pour l’heure que des mots qu’il voyait comme une façon de se justifier, ni plus, ni moins. Il se nota également le nom du mage, tout autant que le très intéressant rôle qu’il jouait chez les humains… Ainsi, si un jour il se rendait en Péninsule, peut-être même à la cour de leur Roi, il devrait convaincre à sa manière le vieux mage de tenir sa langue… Il avait déjà son idée derrière la tête, façon également possible de connaître la véritable valeur de son pseudo-idéalisme.
« Quant aux présentations, cesses donc de rejeter ta part de responsabilité… Vos manières auraient sans doute voulu que tu te présentes avant même de me harceler de questions… N’es-tu décidément pas capable d’assumer tes actes, Nakor ? »
Qu’irait-il encore inventer pour ne pas avoir à admettre devant le drow qu’il avait tord ? C’était presque le jeu et la grande question qui se poserait à présent, jusqu’où irait-il ? Il écouta la question du mage et en sourit, avant de répondre tout posément.
« Quand tu as posé une question sur mon propos, j’y ai répondu, tout du moins ai-je offert assez d’élément pour que l’Hybride puisse offrir cette réponse… Mais l’une de tes questions ne portait pas sur moi, tu le sais très bien… Tu as voulu tirer de moi des informations sur les guerres actuelles et à venir, mais suis-je les guerres ? Non, je ne suis que l’être qu’Il choisit parmi ses enfants pour le représenter, tout au plus un guerrier… Je fais la guerre mais ne prétend pas être cette dernière. »
Il marqua un temps d’arrêt avant de continuer.
« Mais je sais que tu voulais simplement savoir des choses, aussi vais-je me montrer aimable et te répondre… Il y a déjà des guerres, et il en arrivera d’autres, c’est une chose inévitable, mais Il ne t’a pas choisi, aussi ne t’appartient-il pas de savoir ce qui arrivera, comme il ne m’est d’aucun intérêt de te faire la moindre révélation. Cette réponse te convient-elle ? »
Il attendit un instant puis reprit.
« Et puisque nous sommes dans les réponses… Je vais te démoraliser, mais l’évidence à laquelle tu as prétendu du pourquoi je suis ici était parfaitement fausse. Je ne recherchais pas un lieu de quiétude, moins encore un lieu de guerre… Je ne cherchais qu’à revenir sur mes pas, pour me souvenir de cette vie que je laisse derrière moi, d’un héritage dont tu ne saurais pas même concevoir la valeur et l’importance obtenue par le sang versé ici. De la nostalgie et du deuil, si on veut. »
Là-dessus, il laissa un temps pour que le mage saisisse l’information, et avant que ce dernier n’ait pu posé la moindre question.
« Comment as-tu fais, Nakor… Comment as-tu réussi à repousser l’inévitable ? »
|
| | | Elenna Eliorsä
Hybride
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Lun 15 Aoû 2011 - 16:46 | |
| Silence et un peu à l'écart, Elenna ne perdait pas un mot des échanges que se lançaient les deux hommes. Elle regrettait d'être pris dans le feu des verbes de ces deux monstres qui se jaugeaient en attendant une hypothétique bataille. D'un coté elle avait un vieil humain qui était tombé par hasard sur une éternité artificielle et de l'autre un Drow gardien qui ne cachait pas sa haine envers ce qu'elle était et ce qu'elle savait. Et les deux pratiquaient la magie, chose dont était dépourvue l'hybride, l'humain était clairement surpassé par celui qui avait été choisi par le dieux de la guerre mais cela ne changeait rien au fait qu'elle ne pourrait rien faire si la situation dégénérait jusqu'à l'affrontement. Heureusement ils semblaient avoir mis l'option de combat de coté, Tebirahc était plus occupé à démonter les arguments de Nakor et à découvrir les vérités inhérentes à ce genre d'humain contre-nature.
Devait elle intervenir ? ils semblaient la délaisser pour le moment et le Gardien avait été assez surprenant de ne pas l'attaquer à vue, voulant à la place remettre Nakor sur des bases plus correctes. L'humain était prompt à se plaindre de ce qui lui arrivait et à répondre pour mieux cerner le Sombre qu'il avait en face de lui. Elenna aimait faire de même mais laisser ces deux hommes discuter entre eux lui apportait les divers éléments qu'elle se gardait bien d'enregistrer dans sa tête. A bien écouter Tebirahc, il était reproché à Nakor de tenter de forger le monde selon sa volonté, un monde visiblement sans guerre, ce qui avait eu le don d'énerver le Gardien. Pourquoi se référer à l'actuel Roi des humains en tant que "juste" si ce n'est pour trahir un choix délibéré de la part du vieux mage ? Trystan de Diantra est également le dirigeant de l'Arcanum de son royaume, chose qui avait pu intéresser Nakor. Mais elle n'était qu'un simple assassin, elle n'avait pas à avoir de considération envers la politique des autres, elle vivait pour elle-même depuis plusieurs siècles et donner des leçons n'était pas son sport favori. D'ailleurs, en parlant d'assassin, elle avait pu garder le secret sur ce point, aucun des deux hommes semblant ne pas s'y intéresser, être simplement une hybride suffisait à leurs yeux.
Tebirahc expliqua qu'il était revenu ici par nostalgie du passé, chose qui eu une sorte de réaction chez l'Hybride, elle-même revenant en ces lieux par nostalgie. Le sujet de la nostalgie de chacun était des plus différends de l'autre, l'un souhaitant se remémorer sa victoire, l'autre cherchant à vivre une certaine liberté dont elle avait été privée durant des siècles confinée dans un palais à l'abri des regards et coupée des autres et de leur vie de tout les jours. Il en était autrement pour Nakor vu que celui-ci n'avait techniquement jamais quitté ces murs en ruine mais il était plaisant de savoir que cette antique cité possédait encore un poids dans les esprits de ceux qui l'ont connus.
Devait elle prendre la parole ? non car même si elle connaissait les réponses aux questions posées elles étaient adressées à Nakor et Tebirahc n'apprécierait pas qu'elle réponde à des questionnements qui ne lui étaient pas destinés. |
| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 16 Aoû 2011 - 11:53 | |
| Bien la discussion était donc enfin lancée, le drow avait la disposition d'esprit nécessaire à l'échange en cessant de simplement vouloir se montrer le plus puissant ou le plus intelligent. Bien évidemment on entendait dans les propos du Gardien la fierté de sa propre puissance et l'idée claire que, ce qu'il disait était la plus écrasante des vérités, que personne d'autre que lui ne pouvait avoir raison et qu'il ne faisait que piétiner son interlocuteur qu'il trouvait sans doute stupide et incapable de mener une réflexion correcte. Le magicien laissa donc Tebirahc parler et répondit à ses premières remarques
"Je ne renie rien, oui j'ai vécu cinq siècles de plus que ce qui serait la normalité des choses au sein de ma race, mais j'aimerai que l'on cesse ici, de faire croire que je suis le seul à apprécier de vivre et qui n'est pas forcément envie de mourir sur le champs. Ne me fait pas croire Gardien que, si la maladie te touchait et qu'il existait un moyen de guérir tu n'irais pas le quérir. Il en est de même pour moi, la mort est là, quelque part, capable de me rappeler à elle et je n'ai jamais évité un combat, une bataille ou une mission dangereuse, mais de là à aller moi même demander au serpent de me piquer de son venin sous le seul prétexte qu'il n'est pas normal qu'un humain possède le don de longue vie, ce serait de la stupidité. Une épée peut me transpercer et cela en sera fini de moi, une boule de feu peut venir me percuter et me détruire et cela en sera fini de moi, mais je ne suis pas assez fou pour gâcher le don que la vie m'a fait. Quand bien même cela ne te sied guère de savoir qu'un humain partage le don des elfes!"
Nakor était catégorique, Tebirahc ne voyait que la lâcheté de ne pas vouloir affronter la mort, alors que le magicien ne voyait qu'un brin de malice en utilisant intelligemment l'erreur que la mort avait commise il y a de cela si longtemps. Bien sur le drow ne changerait pas son point de vu, ni sa façon de penser, mais au moins il avait entendu ce que Nakor avait à dire à propos de cette fameuse lâcheté qu'il imaginait. Il fut alors question de manière et Nakor, un sourire aux lèvres, ajouta
"Et bien justement non. Le problème étant que nous n'avons pas la même étiquette tous les deux. Chez les humains, c'est celui qui semble être le plus vieux qui se présente en dernier. Or, tu sembles être jeune, de part le lent passage du temps au sein de ta race, oui tu semble jeune et fort, c'était donc à toi de décliner en premier ton identité, or tu n'as fais que nous la demander avant. Je sais, les yeux sont trompeur et ne donne à voir que ce qu'il y a à voir, c'est à dire des apparences, mais ainsi sont les choses. Ensuite je dois avouer que mon insouciance et ma jovialité n'ont pas beaucoup aidé pour que nous puissions discuter tranquillement."
Et oui, Tebirahc était peut-être aveugle, il ne pouvait donc guère être trompé par ses propres yeux, mais ce n'était pas le cas de Nakor ou Elenna qui, face à un elfe ou un drow ne pouvait jamais savoir s'il avait deux cent ou huit cent ans. Fichu peuple sans âge et donc à l'apparence plus que trompeuse! Le Gardien parla ensuite de guerre, de son statut et de l'oscillation des choses au cours des siècles. Tebirahc eut même le culot de demander si sa réponse lui convenait. Nakor d'un air très sérieux prit alors la parole
"Evidemment que non, puisque ce n'est pas une réponse, plutôt une non-réponse, mais comme je n'obtiendrai rien d'autre je saurai m'en satisfaire. J'ai vécu assez longtemps pour savoir tout cela Tebirahc, je sais que les guerres reviennent et que nous sommes tous incapable, moi même comme toi ou qui que se soit, de se contenter de ce que nous possédons déjà. Les puissants cherchent toujours à en avoir plus et cela mène à des discordes puis des tensions et des batailles. Puis la paix revient pendant plus ou moins longtemps, avant de repartir, pour revenir et ainsi de suite. Le monde oscille sur ce mode depuis au moins six cent ans, cela j'en suis sur pour l'avoir vécu et j'imagine donc que cela dure depuis toujours et qu'avec ça, cela durera à jamais. C'est bien dommage d'ailleurs mais je crois qu'aucun de nous ne peut rien y faire."
Le ton de Nakor était proche du questionnement, mais pas un questionnement destiné à ses interlocuteur, plutôt un questionnement interne, sans être capable de trouver une réponse, l'espoir faisant que le magicien espérait qu'un jour, tout cela finirait. Il fut alors question de nostalgie chez le drow, ce qui intéressa réellement et grandement Nakor avant d'entendre la dernière question du Gardien. Nakor souffla alors légèrement, comme s'il se replongeait dans un vieux souvenir puis prit la parole d'un ton direct et très clair
"Si le dieu de la guerre t'a choisi comme son représentant, cela n'a pas été le cas pour la déesse de la mort, aussi ne t’appartient-il pas de savoir ce qui est arrivé, comme il ne m’est d’aucun intérêt de te faire la moindre révélation. Cette réponse te convient-elle ?"
Nakor avait délibérément utilisé les propos du Gardien afin de montrer à quel point il pouvait être énervant de recevoir une non réponse si nette que celles qu'offrait Tebirahc. Mais tout de même étant un brin plus bavard que le drow, Nakor termina ainsi
"Il s'est passé quelque chose il y a bien longtemps, un vieux souvenir, une manipulation étrange et un résultat au moins aussi étonnant et me voilà un peu plus de cinq cent ans plus tard à m'étonner qu'un drow ressente de la nostalgie au sein de son cœur. Chez les humains, nous pensons toujours à vous comme à des êtres sans cœurs, qui ne sentent bien qu'au sein de chaos, du meurtre et de la torture. Evidement c'est un cliché terrible mais c'est l'idée que le peuple humain se fait de ceux de ta race Tebirahc. Je dois avouer que si je ne suis pas aussi catégorique que mon peuple là dessus et que je suis un peu plus ouvert d'esprit grâce aux nombreuses rencontres que j'ai faite, je suis tout de même étonné de voir de la nostalgie chez toi. Pas chez toi particulièrement mais chez un représentant de la race drow. Je pensais que votre cœur guerrier n'accordait aucun sentiment sur le passé, que vous étiez tous tourné irrémédiablement vers l'avenir. Je me trompais donc sans aucun doute."
Le magicien se frotta la barbe, révisant une fois de plus son avis sur ces étranges créatures qu'étaient les elfes noirs. Il restait tout de même en éveil, lançant un petit coup d'œil à la Princesse puis revenant sur Tebirahc qui ne manquerait pas de répondre à tout cela ou qui finirait par quitter les lieux, s'ennuyant du discours lâche et stupide de celui qu'il considérait de toutes les façons comme tel. Une discussion de sourd ? |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 16 Aoû 2011 - 15:40 | |
| Les réflexions et les hypothèses que lui posait le mage n’avait que peu de sens à ses yeux… Les Drows étaient fait d’une certaine façon, ayant hérité de l’éternité et de l’immunité aux maux qui pullulent sur le continent dont était investi les elfes. Pour lui, bien qu’il continua de pleinement refuser la réalité de ses actions, il admettait tout de même qu’il n’irait pas trouver la Gardienne de Tari pour savoir si une telle vie était bien de son fait, non, c’était tout de même une forme d’aveu. Aussi, sachant que cela tournerait en rond, il ne rectifia qu’une chose.
« Tu ne partages rien avec nous. Tu as usé de ruse pour tromper la mort, ça n’est aucunement comparable au don que nous avons reçu… Mais libre à toi de croire que tu nous es similaire sur ce point. »
Notons qu’il ne faisait pas la différence entre elfes et drows, détails qui pourraient titiller à l’oreille de quelques uns, mais dont lui se fichait… Il n’ignorait rien de ce qu’il était, et bien qu’il méprise les elfes, il se savait descendant d’eux, fort heureusement pas des traitres à leurs frères et sœurs. Puis le mage s’évertua à expliquer l’étiquette de la race humaine, bien qu’il doute que le rang n’entre aucunement en considération chez eux, et qu’on se base sur l’âge apparent, chose qu’il savait des plus trompeurs et peu fiable. Il fit l’effort de s’en souvenir, et se retint de relever le fait qu’à ses yeux, la vue était peu de chose à présent, que les êtres vivants, qu’ils soient homme ou drow, qu’il ait dix ou mille ans, n’était qu’une lueur mouvante et un murmure à ses sens. Aussi ne répondit-il tout simplement rien…
Il répondit sans vraiment le faire à Nakor sur le sujet des guerres actuelles et à venir, d’une façon si évidente et évasif qu’il sourit quand ce dernier admit que cela ne lui convenait pas, quelle surprise. Et là, au milieu des paroles incessantes qui semblaient caractériser le mage, le définir en tant qu’individu capable au moindre mot d’en assommer son interlocuteur avec une centaine, il releva les libertés que prenaient le mage… Décidément. Il prononça des évidences qui le seraient même à un enfant cultivé un minimum, et ce, si sérieusement, qu’il lui vint à se demander si le mage espérait là faire démonstration d’une quelconque sagesse acquise avec les ans… Non, bien qu’il sous estimait grandement le mage, il ne voulait pas l’imaginer aussi idiot.
« Tu en es encore à croire que la possession seule motive les batailles ? Quelle naïveté. » Dit-il avec amusement.
Les haines raciales, certaines rivalités ne découlaient d’aucune possession, mais de rancunes passées, d’horreurs présentes dans l’histoire, d’un fossé si énorme dans les conceptions et les mœurs qu’il forçait à la confrontation… Et que dire des êtres, qui, comme lui, furent principalement motivé par le combat lui-même, ne trouvant plaisir et goût à l’existence qu’une épée à la main, la tête d’une ennemi dans l’autre ? Posséder ne les motivait pas, combattre était aussi naturel que respirer, aussi essentiel que la faim ou la soif.
Puis, quand il l’interrogea sur la méthode par laquelle il avait acquise son exceptionnelle longévité, ce dernier reprit presque mot pour mot sa propre réplique, ce qui fit sourire le drow qui n’attendait guère de réponse de la part du mage, tout au moins sur ce sujet, mais c’était une question qui valait la peine d’être posé malgré tout. Mais il répondit tout de même vaguement… Mais il s’intéressa particulièrement à l’image des drows auprès des humains de la Péninsule. Des êtres sans cœur ? Moui, pourquoi pas… Mais il ne s’était après tout jamais vraiment intéressé à ces humains là, ne les ayant combattu qu’à deux occasions, à la Bataille des Cendres et lors de la Percée de l’Oësgard en vue de la campagne en Nanie, et à aucune de ces occasions il ne s’était interrogé sur les hommes eux-mêmes.
« Vous ne pouvez pas concevoir la nostalgie chez les nôtres, et plus particulièrement au sein des Zaurahel, car vous ignorez tout tant de notre rapport à la guerre qu’à celui que nous avions avec les nisétiens. Nous sommes des guerriers, nous naissons et vivons de et pour la guerre depuis près de cinq millénaires, un temps si considérable qu’il ne doit exister que peu d’êtres capable de se le représenter vraiment. Nous avons connu et survécu à toutes les guerres que firent les sombres, mais d’entre tous, les nisétiens furent les plus remarquables adversaires, tout au moins ceux de l’âge d’or de cette civilisation. Je regrette de ne pas les avoir connu, de ne pas avoir croisé le fer avec le moindre d’entre eux là où mes pères ont pu le faire. Mais ne crois pas qu’une telle révélation doive changer ta vision des choses, Nakor… Car face à ses ennemis, le sombre sera toujours ce qu’il a depuis sa naissance été… Un fils du Père des Batailles. Ma nostalgie est celle d’une époque où les combats avaient sans doute plus de saveur, d’étapes de mon existence, d’un héritage familial qui se sont bâti sur les empilements de cadavres et duquel coule le sang de nos victimes. Aussi, si tu veux continuer à combattre les sombres, ne garde d’eux que la vision d’être sans cœur, sanguinaire et impitoyable, car pour la plupart, et pour les hommes, ils ne seront jamais rien d’autres. »
De nombreuses choses, si le mage comprenait pleinement ses propos, pourrait le frapper, mais le Gardien ne lui offrirait pas davantage d’éclaircissement.
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| | | Elenna Eliorsä
Hybride
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mar 16 Aoû 2011 - 18:10 | |
| Après être restée de coté durant plusieurs échanges verbaux il devenait difficile de revenir dans la conversation, surtout quand celle-ci tournait à la lutte pour arracher la vérité à l'autre par le biais de savantes joutes verbales. Que faire .. s'éclipser discrètement car on était devenue passablement inutile à la situation ? Non car aucun des deux n'apprécierait une telle fuite et avec ces deux oiseaux de pouvoir ils la retrouveraient facilement. Il fallait donc rester en place et rester vigilant, surtout que les deux hommes semblaient ne pas l'oublier et se préparer à une éventuelle traitrise. Il était vrai qu'à cette distance elle pouvait frapper les deux à sa volonté sans qu'ils n'aient le temps de réagir, du gardien aveugle ou du vieil homme usé par six siècles de vie. Seulement elle n'était pas du genre à tuer gratuitement et pour l'heure il n'y avait pas de menace immédiate, sauf si Nakor trouvait à nouveau le moyen d'énerver Tebirahc. L'hybride resta donc en place à écouter, prête à réagir au besoin mais plus captivée par la discussion maintenant qu'ils abordaient le sujet des races.
Oh certes les Drows étaient vus pour des barbares sans états d'âmes par les humains et cela était partagé par bon nombre de races mais cette vision était due au fait que les Sombres ne montraient que le masque de la guerre à leurs ennemis. Enfermés loin dans le territoire d'Elda les Drows n'avaient eu que très peu de visiteurs et encore moins à être repartis vivants d'où une mauvaise conscience des humains à l'égard de ce peuple. Pour des êtres issus de la riche civilisation Elfique le contraste avec eux était flagrant pour un non-initié et d'ailleurs qui chercherait à comprendre un peuple vivant pour la guerre ? Elenna était une Hybride, race qui aurait pu devenir celle que les Drows auraient pu être s'ils avaient fusionnés avec les Elfes au lieu de s'en séparer de manière sanglante. Seulement elle avait vécu un bon nombre d'années au sein du Puy et comprenait les tenants et aboutissants de la moitié de sang Drow qui coulait en elle. Elle aussi vivait dans le meurtre et la destruction, c'était un besoin pour elle mais aussi le principal masque qu'elle portait face au reste du monde. En elle vivaient d'autres aspirations d'un mélange de sang maudit mais comportant de nombreux secrets inconnus de ceux qui n'avaient qu'une seule vision des choses.
La fébrilité de chaque race a donné lieu à de nombreuses manifestations de nostalgie. Les Nisétiens, originaires des Premiers Hommes, ont été de féroces adversaires là où les Drows débutaient l'aube de leur civilisation actuelle. Même avec six siècles de vie nous sommes trop jeunes pour avoir été témoin de cette époque j'en conviens mais, Gardien, pensez vous qu'il puisse exister un peuple qui puisse combler le vide de conflits intenses laissés par les Nisétiens derrière eux ?
Nisétis fut la seule cité en mesure d'être capable de mettre en péril l'existence du Puy d'Elda lui-même. Pouvons nous affirmer que cette menace puisse résider chez leurs cousins de Diantra, humains qui cherchent encore à s'affirmer et à trouver une unité. Ils se sont enfermés dans un carcan de règles sociales complexes, cherchant à imiter l'idéal du Premier Peuple des Elfes sans s'apercevoir que ces derniers luttent désespérément pour conserver les reliquats de leur société sans pour autant partager leur modèle avec quiconque et voir d'un mauvais oeil les efforts des autres races à l'abri d'Anaëh. Ils ne pas fédérés autour d'une seule idée, les luttes intestines caractérisant le jeune peuple qu'ils sont.
La guerre entre les Sombres et les Elfes est une question de règlements de comptes ancestraux et les anciens enfants de Mogar, les Nains, ont échoués à rester ceux qui devaient incarner ses Enfants. Aucun peuple ne peut prétendre à comprendre les autres tant leurs facettes sont dissociables mais pouvons nous encore chercher la fébrilité et l'excitation des premiers conflits ? les guerres modernes n'ont plus rien à voir avec les précédentes, l'intensité de la bataille s'estompant aussitôt déclarée au lieu de se distiller dans le temps comme de part le passé.
Vous même qui avez été choisi à Ellyrion ne pouvez ne pas voir cette évolution, d'où votre nostalgie.
Ce discours allait sûrement faire bondir l'un ou l'autre, voir les deux tant elle parlait des hommes ou de la guerre mais au fond la discussion tournait autour d'un seul axe : personne ne pouvait comprendre l'autre en profondeur tant les choses qui les régissaient étaient différentes. Tebirahc avait embrassé la voie des batailles, Nakor lui la voie des Hommes et elle-même suivait sa propre voie car faisant partie d'une race rejetée de tous. Il n'y aurait jamais de consensus entre eux car rien ne les rapprochaient les uns des autres, juste Nisétia était commune à eux trois. |
| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mer 17 Aoû 2011 - 21:04 | |
| Nakor avait débité son discours et si certains points n'étaient plus soulevé, il n'était pas dupe, ce n'était pas parce qu'il parvenait à convaincre son interlocuteur, mais plutôt parce que celui ci sentait bien qu'insister ne mènerait à rien. Une conversation de sourd ne devait sans aucun doute n'intéresser nullement le gardien. D'ailleurs, elle n'intéressait pas non plus le vieux magicien, qui se disait intérieurement que jamais il ne verrait le jour ou un drow, un humain, un elfe et un nain pourraient tous discuter et s'entendre sans que le résultat de la conversation soit que tous les interlocuteurs soient mort sauf un ... peu importe lequel. Il répondit pourtant légèrement, en quelques mots, ce qui fit sourire très clairement Nakor, cela pouvait même s'entendre dans sa voix quand il répondit
"Qu'une épée soit maniée par son forgeron ou par la main qui l'a acheté, ou même volé ne fait, dans le monde des hommes, aucune différence Tebirahc!"
Oui, pour Nakor, qu'un don soit là, présent depuis la naissance ou qu'il soit obtenu par l'effort ou par inadvertance revenait au même : à la fin le don était là et il servait de manière identique. Cela décoiffait peut-être le drow ou ne lui effleurait même pas son esprit ensanglanté de fou furieux, mais Nakor pensait de cette façon et rien, pas même la maudite garce de mort ne lui ferait changer d'avis. Têtu comme un Nakor pourrait-on dire! Ils continuèrent à discuter et c'est presque en riant que le gardien répondit au magicien qui ne put se retenir de ricaner quelques secondes avant de prendre à sa suite
"Non évidemment que non, mais cette engeance là, rêvant de meurtre ou de combat, ou pire encore, ceux qui répandent leur haine par l'incompréhension ou plutôt le refus de la différence et bien ces gens là, ils existent et c'est déjà bien suffisant ... je ne leur accorde aucune pensée, je refuse de dépenser de mon imagination et de mon temps pour leur accorder mon crédit. Alors je ne les cite jamais, je préfère de loin les combattre quand ils tombent sous mes yeux ... une vieille habitude, un brin méprisante mais que veux-tu ... personne ne se refait je crois!"
Cette position faisait de Nakor quelqu'un qui rejetait aussi la différence et qui semblait ne pas accepter l'existence de personne pensant différemment de lui. Mais il y avait une grande différence, Nakor n'avait jamais tué un drow simplement parce qu'il en rencontrait un sur son chemin, il avait même plusieurs fois, discuté avec des drows sans chercher querelle puis s'en était allé, sans rien faire de plus que de parler avec eux. Finalement Nakor acceptait l'existence des sombres, mais pas leur mode de vie lorsqu'il lâchait leur propre bride et qu'il se permettait de dévaster le monde à petit feu ou à grand renfort de guerre ouverte. Puis Tebirahc lâcha un long commentaire ... ça alors, il pouvait donc parler autant que le vieux fou, s'en était presque amusant et voilà que juste à sa suite, ce fut Elenna qui enchaina. Nakor ouvrit de grands yeux et se tourna alors en direction de Tebirahc, se demandant comment celui ci allait réagir aux propos d'une hybride, comment il accepterait que son engeance qu'il haïssait au plus haut point, puisse prendre la parole presque plus longuement que lui, pour débiter un discours qui sous entendait plusieurs choses sur les drows, sur les humains, les Nisetiens et les Nains. Nakor se permit tout de même de répondre un peu à tout cela
"Je prends note de toutes ces informations et de ce lien entre les drow et Mogar et surtout sa divine neutralité ... un point tout de même qui je l'espère te rassurera Gardien : je considère toujours un drow comme un être dangereux et prêt à tuer lorsque j'en croise un sur mon chemin ... et notre rencontre n'y changera rien, bien au contraire. Tout ce que cela m'apprend c'est que tout de même, au fond de vos cœurs enserré, il existe quelque chose qui bat à l'unisson avec certaines émotions que je ne vous pensais pas possible."
Puis se tournant un peu vers Elenna il termina
"Tout de même et je vais encore passer pour un orgueilleux mais ... il me semble qu'à Alonna nous avons résisté, je dis bien nous : les trois peuples unifiés. Cette union fut difficile, je peux en témoigner puisque je faisais parti de tous les conseils des trois races, mais je crois que ... et bien que les humains ont tout de même appris quelques leçons de l'histoire. Ce qui n'en fait pas une puissance forte en soit, mais quelque chose qui est crains car capable de s'adapter au monde afin d'amplifier ses propres forces en diminuant momentanément ses faiblesses. Nous le devons essentiellement à un homme évidemment, mais entouré de tant d'autres. Donc oui, aucun peuple n'est capable de rivaliser avec le passé, mais ce qui est nouveau c'est que certains peuvent s'unir l'espace de quelques instants pour être plus fort. Que penses-tu d'une telle pratique Tebirahc? Est-ce chose acceptable au sein des drows?"
Nakor posait une fois de plus une question qui était sincère, pour lui la nouvelle puissance des hommes qui pouvait les rendre plus dangereux que les anciens de Nisetia, était dans leur capacité à lier des unions avec les autres peuples. Et le vieil homme se demandait de quel œil, un grand drow comme le gardien voyait cela. |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Mer 17 Aoû 2011 - 22:31 | |
| La dernière réplique sur le sujet du Don laissa Tebirahc parfaitement indifféremment… Qu’il se considère l’égal d’un elfe, d’un drow ou d’un hybride sur ce sujet, que cela satisfasse son égo ne l’intéressait finalement pas, mais il lui avait tout de même offert le point de vue de l’un des éternels. Ce mage voulait se considérer davantage qu’il n’était vraiment, faisant passer des choses pour d’autre… Un présent des mains de son Roi, et ce même présent dérobé n’avait selon lui aucune différence… Il attachait donc bien peu d’importance au véritable sens des choses.
Sa remarque et la mise en évidence de la naïveté du mage amena son flot de mots qui avait pour but de faire croire à l’absence de la moindre faille dans ses connaissances… D’abord, seul n’existait les ambitieux, désireux de posséder davantage, comme responsables des guerres, et maintenant les autres, qui pourtant était tout aussi voir davantage nombreux… Les Drows eux-mêmes n’aspiraient pas à forcément tout posséder, recherchant et cultivant la passion des combats, la gloire qui en découle pour certains, d’autres comme lui nourrissant des desseins immatériels. Non, tout cela sonnait creux, et si Tebirahc du admettre que le vieil homme avait de la ressource quand il fallait combler des vides apparents par des paroles pourtant creuses, il ne croyait aucunement ses histoires de « je ne leur accorde aucun crédit, je refuse d’y penser »… Mais pourtant, il ne fit là non plus aucune remarque… Le mage lui avait bien fait comprendre une chose, jamais, même face à l’évidence prouvée et mise sur le devant de la scène, il n’admettrait ne pas savoir quelque chose d’aussi aisé. Tenter de le mettre en avant ne serait qu’occasion pour lui de blablater pour assommer, façon de démontrer la justesse de son propos en provoquant l’absence de réaction… Pour les plus patients sans doute, il y avait ce simple constat qui rendait inutile une discussion qui n’allait pas dans le sens que voulait le mage, ne lui donnant pas raison. La chose faisait-elle parti d’une stratégie consciente ? Aucune idée, et aucune importance, finalement.
Puis l’hybride réémit des sons. Si le Gardien ne l’oubliait pas, il avait constaté sa retraite devant ces propos et la tension, son absence de magie expliquant sans doute cette décision. Elle parla, et il écouta. Elle lui posa une question, il avait eu la réponse, autrefois, mais actuellement, cette dernière n’était plus valable. Les nains… Voilà un peuple de fiers guerriers, capable autrefois d’offrir une opposition qui fut apprécié par ceux qui les affrontèrent. Aujourd’hui, les Nains ne représentaient plus grand-chose, un monde dévasté, un ordre ravagé et des querelles de clans incessants confrontant les survivants de la Colère de Mogar. Elle parla du royaume péninsulaire et de son manque d’unité… Mais jamais les hommes ne seront unis, aucune race ne pourra prétendre à l’unité car depuis la nuit des temps, les êtres sont corrompus par les Chants de Discordes et de Haines qui engendrèrent les premiers conflits avant même l’envie, la jalousie, le mépris de la différence. Mais lui se réjouissait de cela… Lui jouerait de cette discorde pour apporter son lot de guerres et de tensions à celles qui naissent naturellement entre les êtres vivants.
Puis se fut le tour de Nakor… Une masse d’informations, et la certitude qu’il ne répondrait pas à tout, bien qu’il prit soin de mémoriser les questions, c’était tout ce qui importait. Il sourit pourtant à l’évocation d’Alonna, de l’union des hommes, des elfes et des nains comme d’une force à craindre… Autrefois peut-être, à l’avenir, ça n’était pas certain. C’était ne pas être au courant des faits récents que de prendre en exemple cet évènement aujourd’hui si lointain. Il posa d’abord son regard sur Elenna et répondit.
« Il y eut les nains, bien que je n’eux pas le plaisir de les affrontements, mes frères d’armes dirent beaucoup de bien de ce fier peuple de guerriers autrefois, mais aujourd’hui, ils ne sont plus ni une menace, ni un adversaire digne de ce nom. Quant à Ellyrion et les évolutions… Tu ignores tout de ce qui motiva cette bataille, comme tu ignores tout ce qui se passe dans l’esprit d’un drow, dans l’esprit des Obok Senger d’Thalack. L’on ne peut me considérer comme représentant les miens… Quasiment tous partent en guerre avec l’entrain, la détermination et la passion du combat qui animait leurs ancêtres qui combattirent les nisétiens. Il en est peu qui s’intéresse et repense au passé, comme les Zaurahel, mais pour autant, cela ne gâche rien au plaisir que nous ressentons à la guerre.
Seuls les noms qui s’illustrent et écrivent l’histoire changent, tout le reste demeure à l’épreuve du temps. »
Il ignora les premières remarques de Nakor, donc l’assurance qu’il offrit, inutile, de ne pas voir très différemment un drow, toujours considéré comme un ennemi. Il sourit à nouveau en pensant aux alliances, après quoi il répondit.
« Dis-moi, Nakor… Donne moi une simple occasion depuis Alonna qui vit les trois races s’alliées ? Pendant que les humains s’entre-déchiraient, cinq milliers de drows vinrent dans les terres du nord, mettre à sac et piller la région… Les elfes et les nains vinrent-ils vous soutenir ? Aucunement. Il y a quelques mois seulement, trois dizaines de milliers de drows assiégèrent le Fort d’Ellyrion. L’attaque en soit fut trop rapide et surprenante pour permettre une réaction, mais je n’ai eu vent d’aucun soutien, d’aucune aide apportée aux elfes, même après la bataille. La seule véritable force des hommes, c’est leur nombre, et la vitesse à laquelle ils peuvent retrouver un homme fait… Une façon de compenser leur fragilité individuelle. »
Mais comme l’avait mise en avant Elenna… L’unité n’était pas au rendez-vous, quoique les drows se doutent que si des dizaines de milliers d’entre eux venaient à s’attaquer de front à la Péninsule, ils feraient face à un royaume soudé par la volonté de survivre à une telle attaque, ne pas le faire conduisant à la mort.
« Quant à ce que je pense d’une telle pratique… Si tu parles des alliances, ils n’en ont cure. Tout au mieux ont-ils coopérer avec ses fanatiques d’un dieu unique, sans pour autant dépendre d’eux, car ils apportaient quelque chose. Les Drows n’ont pas besoin d’alliés… Les Drows ne veulent pas d’alliés. Ils asservissent ou tuent, ce sont là les deux seules manières que les autres races ont de se montrer utile, à leurs yeux. »
Plus qu’en aucun autre moment, même dans sa voix, il montrait désormais un profond détachement des drows… Lui devait aspirer à une neutralité telle que la conçoit Mogar, tolérant tous les peuples pour mieux les dresser les uns contre les autres, sans en privilégier un seul. Et en sachant ce qui était arrivé aux nains, il fallait que la chose demeure ainsi pour garder les faveurs du Père. Quant à ce qu’il adviendrait de la Communauté de la Lumière… Démonstration, à l’avenir, serait faite que la chose sur laquelle le mage fonde ses espoirs n’était que le souvenir d’un instant unique… Les temps étaient plus que favorables pour détruire cette union de race.
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| | | Elenna Eliorsä
Hybride
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Lun 22 Aoû 2011 - 19:39 | |
| La réponse que Tebirahc lui donna était à peu près ce qu'elle espérait entendre, pas de changements dans l'optique des Drows et ce peu importe l'évolution des conflits. A vrai dire la Gardien d'Uriz respectait à la lettre les préceptes du dieu des batailles à savoir la guerre, le conflit et rien d'autre, ce n'était pas une quête de sensations guerrières mais une véritable soif de combats et d'oppositions. Les Drows vivaient de la guerre et n'acceptaient personne à leurs cotés et ils mourront de la guerre, heureux de léguer leurs vies à cette cause. Un humain ne pouvait pas comprendre un tel comportement auto-destructeur qui trouvait son origine dans les capacités naturelles des Sombres à être individuellement plus fort qu'un représentant d'une autre race.
Vous ne représentez peut être pas ceux qui sont de votre sang mais vous représentez celui qui motive leurs pensées si je comprend bien. Votre détachement vous rend dangereux aussi bien pour les autres races que pour eux-même car ils suivront la volonté d'Uriz quitte à laisser leur simple souvenir derrière eux après leur mort. La voie des batailles est une voie à double-tranchants pour celui qui la parcourt.
De plus le discours de Nakor trahissait certaines choses : à savoir que les Humains semblaient se reposer sur leurs lauriers après avoir repoussés l'attaque d'Alonna. Pensaient ils avoir tout vu de la fureur des Drows lors de cette bataille ? Il n'y avait eu que six mille lames Sombres dans cet événement, Nakor ignorait les ravages que pouvaient faire les cinq Osts Sombres réunis. Elle n'avait pas assisté à Ellyrion mais avait vécue assez longtemps au Puy pour mesurer le potentiel d'attaque des Drows. Les Humains, les Nains et les Elfes avaient pu s'entendre pour repousser une certaine incursion mais nul doute qu'ils auraient été balayés si leur ennemi avait déployé sa vraie puissance. le pire était que l'unité démontrée par le vieux mage s'était dissipée sitôt la bataille terminée et Tebirahc ne manqua pas de le souligner, les Elfes en avaient payés le prix à Ellyrion même si la frontière d'Anaëh n'avait pas été réellement percée.
L'union éphémère de peuples n'engendre pas une unité, Nakor. Il est vrai que trois races se sont unies l'espace d'une bataille mais pouvez vous affirmer que cette union est encore d'actualité ? Les nains sont tombés de leur piédestal, les Humains se sont réfugiés derrière leurs murailles et les Elfes derrière Anaëh. Et la victoire d'Alonna n'a pas empêché le peuple de Diantra de se livrer une guerre civile. |
| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Jeu 25 Aoû 2011 - 18:20 | |
| Le magicien écouta, la discussion se développait et pour l'instant, le Gardien semblait décider d'une, à répondre et de deux, à ne tuer personne ni faire un peu d'esbroufe. Le magicien sourit à cette pensée et se concentra, il avait mené un long discours, comme toujours, bien qu'il fut un temps où, à chacune de ses interventions, Nakor parlait deux ou trois fois plus. Mais les temps changent et les modes aussi, de nos jours, les longs discours, si long qu'ils sont difficile à suivre ne sont plus en vogue. Dommage, cela amusait beaucoup le vieillard, devenu expert en la matière. Elenna reprit la parole, posa des questions et Nakor aussi. Tebirahc décida de donner une fois de plus quelques brides d'informations. Nakor nota que ses discours aussi se rallongeaient. Haha! En tout cas oui, il était certain et toutes les races semblaient en accord là dessus : les nains furent en leur temps, des guerriers d'une puissance redoutable et respecté par tous. Même les drows et en tout cas ce gardien, révélait qu'il aurait aimé combattre ce peuple à longue barbe et petite jambe. Le vieux magicien nota alors mentalement qu'il fallait absolument qu'il parte pour le nord et découvre ce qui était arrivé au nain. S'il devait être le seul lien ténu entre nain et humain, il se serait, mais il fallait faire quelque chose.
Puis Nakor entendit les deux parler des humains comme de la race la plus faible et cela offusqua un brin le magicien évidemment. Il prit donc la défense de son propre peuple en expliquant comment ils savaient évoluer, comment ils savaient s'adapter aux circonstances. Et voilà que l'un après l'autre Tebirahc et Elenna déformèrent les propos du magicien. Ce dernier n'avait jamais dit, à aucun moment que l'alliance était pérenne ou encore d'actualité mais elle avait existé et cela pouvait être un espoir. En effet, jamais au grand jamais les humains, les nains et les elfes ne s'étaient unis autrefois pour lutter contre leur ennemi commun. Le magicien se tourna en premier lieux en direction de Tebirahc
"Dis moi, Tebirahc ... donne moi une simple occasion sur les derniers millénaires où les trois peuples que sont les nains, les elfes et les humains se sont unis? Il n'y en a pas eut! Je ne dis pas et je n'ai jamais dit, au contraire de ce que vous voulez me faire dire tous les deux, que cette alliance était durable, ou qu'elle existait encore. Tout ce que je dis c'est que vous misez sur les hommes comme étant la puissance la plus médiocre de ce monde. Or je prétends le contraire et défend l'idée inverse tout simplement parce que nous sommes la seule race qui est capable d'évoluer rapidement et donc de s'adapter au mieux. Du fait de notre mortalité, nous humains savons que rester sur place, ne pas avancer, c'est mourir! Evidemment, suite à Alonna les humains ont eut à subir une rébellion de la part de certains nobles ambitieux et stupides. Les nains semblent avoir eut leurs propres problèmes, et les elfes, en ayant nominé à la tête de leur race, un seigneur protecteur comme Dyarque de Lanthaloran n'ont fait que reculer sur l'ouverture d'esprit. Le voile récent a renforcé nos divisions ou plutôt nos préférences à nous replier tous sur nos terres. Mais un espoir réside, car là où quelque chose ne s'était jamais produit et n'appartenait qu'au monde des rêves, maintenant l'idée d'une alliance forte appartient au monde du possible, du renouvelable."
Le discours était autant dirigé vers Elenna que Tebirahc, mais Nakor tourna la tête en direction du Gardien
"Je ne sais combien d'années il faudra, ou même combien de siècles seront nécessaire pour qu'une telle alliance reprenne vie et devienne un jour pérenne et durable, mais souviens toi de mes propos Gardien, car si tu vis aussi longtemps qu'il est permit à un être de ta race de le faire, je suis certain que tu verras une nouvelle alliance se former. Et avec un peu de chance je serai là pour te rappeler mes propos cher Tebirahc!"
Nakor prononça cette dernière phrase avec un sourire autant sur le visage que dans la voix. Il n'y avait aucune malice, ni aucun défis, simplement une idée plaisante que de pouvoir, peut-être dans mille ans, de nouveau se tenir là et discuter du passé comme de l'avenir avec un gardien de la trempe de ce drow. Cela laissa Nakor un brin rêveur. La discussion touchait sans doute à sa fin, et le magicien commença à se demander comment le gardien prendrait congés d'eux deux? Rappellerait-il sa créature volante? Ou s'en irait-il en tournant le dos et en marchant tranquillement comme un roi sans couronne au beau milieu de ses ruines. |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Dim 28 Aoû 2011 - 7:09 | |
| Son détachement ne le rendait nullement dangereux, tout du moins pas directement… Il irait contre les uns et les autres, ne prenant le parti d’aucun définitivement mais simplement l’espace d’un instant, dut-il duré une journée ou bien trente ans, ensuite changerait-il de camp au gré des évènements et des conflits germant et fleurissant, de son fait ou de celui des belliqueux et des ambitieux, des violents et des puissants. Imprévisible et peu fiable, mais cela, nul ne le saurait, il n’avait pas l’intention de se montrer au grand jour lorsque qu’il dispersera les graines et offrira volontiers l’arrosoir à un tiers ignorant mais dévoué.
Ainsi ne répondit-il rien à Elenna, ne trouvant rien de juste à répondre, estimant que le cas assez désespéré de Nakor le Sourd était une épine suffisamment grosse pour qu’on se concentre sur lui et sur les imbécilités qu’il put débiter en réponse. C’était vraiment triste et pourtant, Tebirahc s’en réjouissait. Voici la preuve ! La preuve vivante que l’éternité ne saurait être bien utilisée par les humains, la preuve même qu’il était plus sain de ne leur offrir qu’un siècle, au mieux. Peut-être était-il finalement une expérience volontaire d’une Tari dont il doutait qu’elle puisse se laisser berner par une simple créature sans appuie divin, elle voulait voir ce que ça donne. Il prenait les propos et leurs donnés le sens qu’il voulait… Avait-il parlé des humains comme de la plus médiocre des puissances ? Nullement, la preuve, les nisétiens étaient humains, pour la plupart.
« Non, tu n’as pas dit qu’elle était durable, tu as dis qu’elle était possible… Mais tout est possible, ou presque… La preuve, un humain de six siècles, c’est une bêtise mais pourtant, c’est arrivé. »
Ca, c’était fait, à nouveau, et il avait le sourire, le bougre, avant de reprendre un peu de son sérieux, mais pas trop quand même, décidant qu’en définitive, le sérieux avec Nakor, c’était une chose inutile, car de toute manière, il ne vous écoutait pas, non, il piochait quelques éléments dans vos propos et paf, il allait contre, sauf si vous disiez les choses qui le mettait, lui et sa Péninsule chérie, sur un piédestal, ployant genoux devant leurs grandeurs.
« Mais pour revenir à la discussion… Ai-je dis que les « humains » étaient la puissance la plus médiocre qui soit ? Voyons Nakor, tu as des oreilles, sers t-en comme il faut… Les nisétiens n’étaient-ils pas pour la plupart humain ? Et pourtant, je les considère comme les plus grands qui soient, après nous. Ta race est loin, très loin d’être unifié, mon grand, aussi devrais-tu distinguer ton royaume des autres, c’est un conseil, juste comme ça. »
« Mais non, ton royaume n’est pas une puissance médiocre. Sans doute pas non, unis… Mais des échos que j’ai eus sur votre fonctionnement, est-il évident de la réunir, cette puissance ? Et puis, ne recrutez-vous pas du paysan dans vos armées, de l’artisan ? Ne compare pas ce qui ne l’est pas… Les Osts Drows sont constitués uniquement de guerriers faits, des milliers d’êtres entrainés souvent depuis près ou plus d’une vie d’homme, ou au moins la moitié… A l’instar des elfes, nous ne faisons pas les choses à moitié, nous privilégions la qualité à la quantité, et au pire, nous avons tant d’humains à notre disposition, en Ithri’Vaan. »
Les choses n’étaient pas comparable… On ne compare pas une culture vouée en bonne partie à la guerre, et qui, à l’instar des nains, fonctionne presque par caste, bien qu’on ne parle pas en ces termes, spécialisé, non autrement, comme ces humains qui appellent n’importe qui, tant qu’on fournit les armes, à combattre… Deux approches très différentes que l’on ne pouvait comparer… Lui, le guerrier, appréciait celle des drows et des nains, Nakor quant à lui, était humain, ce qui signifiait que les humains étaient forcément le mieux.
« Mais pour autant, ça ne retire rien à ce que j’ai dis… Peut-être pouvez-vous vous permettre ce genre de chose parce qu’un de ces piétons ne vous prend que vingt ans environ à prendre forme, et que vous êtes très nombreux. Aussi, je doute qu’on puisse comparer... Mais pourtant, il est un fait que tu ne pourras renier : Les Osts Drows répondront sans hésiter à l’appel des armes et du Père, je doute que pour les hommes, la chose soit aussi simple et qu’il ne faille pas nombre de négociations et de concessions pour les voir s’unifier sous une seule bannière. »
Qu’il le conteste et prouve qu’il vivait en marge même de la réalité… Plus d’une fois, et dans les plus récentes, la chose avait été prouvé, les humains ne font pas aussi bien le bloc qu’il le prétend… Seul reste cette anomalie, cette Alonna où l’union vint, mais à part elle ? La Bataille de Nelen puis celle des Cendres peut-être… Une fois tous les cinq siècles là où la chose était certaine à tous les coups pour les drows… Cet humain manquait du recul nécessaire.
Il entama un autre sujet, sa critique des races, et son élévation des humains qu’il voyait comme la plus sage de toute… Croyait-il que seuls les humains ne stagnaient pas ? Cela prenait plus de temps, mais du temps, les drows et les elfes n’en manquaient pas.
« Quant aux humains et ce que tu vois comme leur puissance, le fait qu’ils évoluent rapidement, tout ça… Ce sont là des propos du point de vue d’un être mortel… Tu ne comprends pas les elfes ou les drows, tu ne cherches pas à les comprendre et, là-dessus, il ricana, tu mets cette incompréhension et ce qui en résulte sur le manque d’ouverture d’esprit, ou bien le fait qu’on ait pas la « bonne » façon de faire les choses. Tu as beau avoir six siècles, et donc, d’avoir normalement eu le temps d’au moins étudier les elfes, tu ne comprends toujours rien, et c’est triste, affligeant et pourtant la preuve qu’un humain n’a que faire d’une éternité. »
Un temps d’arrêt, le temps de reprendre son souffle et de faire digérer, et il reprit.
« Les Elfes, comme les Drows, ont une perception du temps différente… Tu pourrais le comprendre si tu étais ouvert d’esprit, mais apparemment, ça n’est pas le cas… Aussi j’en viens à m’interroger, était-ce vraiment ce Dyarque qui était fermé, ou bien toi qui lui a fait le même numéro qu’à moi… Le « J’ai forcément raison, si tu l’admets pas, c’est que tu n’as aucune ouverture d’esprit »… Je ne te pose pas la question, car je me doute de ta réponse, mais je me demande, et tu devrais te demander… Est-ce toi qui, quand tu tombes sur des êtres que ton âge n’impressionne pas, manque d’ouverture, ou bien est-ce forcément tout les autres ? Médite objectivement là-dessus. Mais bref, je disais donc… Nous avons une éternité pour tout vivre et pour tout faire… Nous ne sommes pas aussi presser que des humains pour qui chaque jour qui passe est un jour de moins à vivre, mais pourtant, quand il le faut, nous sommes capables d’évoluer très rapidement… Du moins, à nos yeux. Cela se voit quand nous parlons… Nous voyons les siècles comme les humains verraient une année, une décennie… Un millénaire, pour un humain, c’est une chose tellement énorme. Pour un elfe ou un sombre, c’est finalement si peu… »
Une légère pause, et de façon nakorienne, il entama un nouveau long discours, qui n’avait pourtant pas vocation d’assomer, mais d’expliquer.
« Aussi, encore ici, tu compares sans prendre en compte toutes les informations… Nous n’avons jamais eu la même approche que les humains, nous ne l’aurons jamais. Cela veut-il dire que l’un est en tord, et que l’autre non ? Bien sûr que non, il faudrait être parfaitement abruti pour le prétendre, ce que tu fais, mais là encore, tu vas sans doute le nier, car passer pour un idiot, tu n’aimes pas. Plus je t’écoute, plus je m’interroge… A quoi te sers ton éternité ? Tu parles d’évolution plus rapide que les autres races… Face au fait que je suis désormais non plus Sombre mais Gardien, je me fais déjà à l’idée que je devrais tolérer quelques espèces que j’aurais exterminées sans l’ombre d’une hésitation, comme cet hybride… J’ai changé d’optique, du moins, je commence, car je devrais devenir neutre, quoique je garderais mes principes et me limiterait à la tolérance, plus vite que tu n’acceptes l’idée que les humains n’ont pas un fonctionnement modèle, qu’il est juste adapté au fait qu’ils soient mortels, que les autres ne sont pas fermés, juste différent. Cela veut-il dire que tu es un piètre humain autant que tu es un piètre éternel ? »
Et enfin, à la dernière réplique, et à sa promesse de lui rappeler ses propos si un jour l’alliance venait à se refaire un jour de leurs vivants, à chacun, celui-ci répliqua simplement.
« Prie les Cinq, alors. »
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| | | Nakor
Humain
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| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Dim 9 Oct 2011 - 13:04 | |
| Nakor écouta d'une oreille extrêmement attentive ça c'était certain, mais une partie de son esprit se retenait de rire, pas parce que les propos que tenait le Gardien étaient drôle, non absolument pas mais parce que les propos qu'il tenait étaient de plus en plus long ... en l'espace de quelques temps et des dizaines de minutes qui s'étaient écoulés depuis le début de leur rencontre, Tebirahc parlait aussi longuement que Nakor voir même plus, alors qu'il y a encore très peu il prononçait au mieux trois mots puis sortait griffes et épées. C'est donc une fois que le drow eut finit que Nakor tout sourire se décida à prendre la parole, laissant Elenna de côté tout comme l'avait fait le Gardien
"Je les prierai s'il le faut! Et je tiens à te féliciter Tebirahc, toi qui il y a encore quelques minutes me reprochait de tenir de longs discours et d'assommer mes adversaires avec des mots, je vois que tu t'adaptes très vite en réalité."
Ce n'était qu'un brin de malice, pas de quoi fouetter un chat et surtout pas de quoi surpasser les insultes que le drow avait jeté à la figure du vieux magicien et dont il ne s'offusquait pas non plus. Nakor continua cependant
"Tu me parles des humains en prenant exemple sur un peuple mort depuis longtemps aux yeux de cette même race ... je préfère toujours parler du présent quand nous comparons des choses et des événements possiblement réel ou non. Ils étaient très puissant c'est une vérité, car pour impressionner ou obtenir du respect des drows, je pense qu'en effet il fallait être bien plus fort que les humains le sont aujourd'hui. Nous sommes divisés et au sein même de notre congrégation, il existe des tensions, des complots et des alliances qui lâcheront dés les premières difficultés ... c'est évident et nous devons faire avec. A ce niveau là, notre roi a encore beaucoup à accomplir, afin de mettre à la tête des différentes régions du monde humain des hommes et des femmes efficaces et loyaux envers la couronne. Notre plus grand problème tien en deux mots : union et argent. Notre monde manque d'unification car les esprits humains se sont développé non pas dans l'esprit de bataille et de guerre dans lequel ton peuple s'est développé Tebirahc, non nous avons grandi dans un monde où tout passe après notre propre bien personnel. Les humains préfèrent se laisser vivre, et ne se soumettent pas facilement même devant quelqu'un de plus fort qu'eux. Dans votre société la puissance brute impose le respect voir la soumission ... chez nous c'est différent. Notre discussion ne mène finalement pas loin car nous tentons de comparer des choses que ne peuvent pas l'être. L'argent est ensuite une grande plaie, mais un élément vital aussi. Voilà pourquoi nous avons dans les rangs de nos armées des paysans, parce qu'il faut trop d'argent pour entretenir une armée ... hors, chez vous c'est encore plus simple, vous êtes tous des guerriers ou des magiciens, le reste se regroupe sous le terme esclave ou serviteur. Là aussi, de ce fait vous nous surpassez c'est une évidence que je ne nie pas ... mais nos sociétés sont en effet trop différentes là aussi pour pouvoir être comparées intelligemment."
Nakor prit un petit temps d'arrêt, ce discours il aurait put être au moins cinq ou six fois plus long, cela s'entendait dans les propos du vieillard, il y avait tout simplement trop à dire, tellement de point à soulever, que Nakor préférait résumer un peu maladroitement et énoncer juste son point de vue. Non il ne niait pas ce que disait Tebirahc, bien au contraire, il était conscient des points faibles et des points forts à chaque niveau, mais pour pouvoir s'expliquer clairement, le mieux aurait été une bonne table, du bon vin et des heures à pouvoir discuter, point par point de ces choses là. Hors ce n'était pas vraiment le lieu. Le magicien voulait tout de même soulever le point suivant
"Ensuite tu parles d'ouverture d'esprit, de manque et d'évolution. En plus de six cents ans, j'aurai en effet put étudier les elfes et commencer à peu prés à les comprendre. Mais pour cela il aurait fallu deux choses : d'une que je m'exile chez eux et que je quitte le monde des humains afin de m'immerger dans un monde d'éternité et de deux, que je sois accueilli. Hors tu le sais, que ce soit chez les drows ou chez les elfes jamais un humain n'aurait put véritablement s'introduire dans cette société et y vivre pleinement au point de pouvoir la comprendre en profondeur. Les humains peuvent être compris par vous, même si vous trouvez leurs actes stupides, mais parce que vous avez l'éternité et que donc, une peuplade éphémère n'est pas difficile à étudier et répertorier. L'inverse est plus compliqué. Je préfère alors utiliser mon éternité pour m'assurer que mon peuple ne dévie pas trop d'une trajectoire acceptable, tant que je serai sur cette terre et donc que les rois en place ne deviennent pas des tyrans ou des marionnettes de drows, d'elfe ou de nains. Chaque peuple a son indépendance et c'est tant mieux. Chacun a sa façon de vivre et d'appréhender les choses et c'est normal, chacun n'arrive pas vraiment à comprendre l'autre et c'est dommage mais ainsi est le monde, je ne le nie pas, je ne dis pas que nous sommes meilleurs, je dis simplement que tout comme vous ne nous comprenez pas, nous ne vous comprenons pas assez bien pour que des liens sans ombrage puissent se développer ... j'ai pourtant essayer avec les elfes et les nains mais à chaque fois cela finit de la même manière, des conflits du monde rappelle chaque troupe au sein de son propre monde et les liens sont coupés pendant quelques temps. Avec les années et même si je dispose de l'éternité, j'en ai eu assez et j'ai tout simplement fini par privilégier la façon de voir les choses de mon peuple. Comme tout un chacun aurait fait. Tu ne te place pas dans cette catégorie et tu évoque que tu accepte, ou plutôt tolère maintenant des choses que tu n'aurais jamais toléré autrefois, mais je te rappelle que c'est grâce à l'intervention d'un dieu! Autant dire que sans l'aide du divin, je doute que tu aurais ainsi évolué, mais ça, là aussi personne ne peut l'affirmer avec certitude Tebirahc."
Le magicien souffla longuement et attendit avant de terminer son discours un brin triste d'arriver à une telle conclusion
"Les dieux nous ont ainsi fait, différent des uns et des autres ... est-ce alors que jamais nous ne pourrons totalement nous comprendre les uns et les autres? Cela promet des années et un avenir difficile mais en même temps encourageant, car il reste encore beaucoup à faire, n'est-ce pas Gardien?"
La fin du discours était proche, Nakor l'avait peut-être accéléré en répondant assez souvent à l'affirmative aux répliques de Tebirahc alors que tout le long de leur conversation il s'était opposé. Mais ce n'était pas par soumission, plutôt parce qu’ils étaient enfin tous les deux arrivés sur un sujet où ils pouvaient enfin se mettre d'accord, où aucun des deux ne déformait les propos de l'autre et où donc la discussion pouvait enfin prendre son terme. Il avait donc fallu cette rencontre pour que les deux créatures se jaugent et apprennent à pratiquer l'autre. Bien sur Nakor resterait un imbécile aux yeux de Tebirahc et ce dernier resterait un drow qui déforme les propos pour s'amuser des gens en se croyant très supérieur aux autres, mais était-ce là bien important? Peut-être que non. |
| | | Tebirahc Zaurahel
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 859 ans Taille : Niveau Magique : Spécial.
| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Dim 9 Oct 2011 - 14:59 | |
| La plaisanterie de Nakor glissa sans atteindre le Gardien… De longues explications, c’était nécessaire face à un tel individu, face à une telle situation. Il aurait pu se contenter de quelques mots et d’un coup suffisamment puissant pour rompre le cou du mage, ce dernier n’aurait pas pu y échapper, mais où aurait été l’intérêt ? A présent, il en savait beaucoup sur la façon de penser d’un des bras droits du trône péninsulaire, il savait également, mais c’était déjà là une évidence, qu’il pouvait le balayer d’un revers, que tout mage de six siècles qu’il fut, il n’y avait pas même lieu de comparer tant les deux êtres évoluaient dans des sphères différentes. Il savait également qu’il était probable qu’un de ces jours, il doive en venir à un tel acte, ce vieillard, avec sa vision pseudo-idéaliste, userait de ses pouvoirs pour peser dans une balance politique et mettre un terme à quelques tensions naissantes ou grandissantes, il était donc un frein potentiel à cette guerre qu’il propagerait partout, tout du moins une petite écharde qu’il lui faudrait extraire, quoiqu’il douta que le mage eut un véritable pouvoir sur les nobles.
Il écouta, retenant des soupirs, se forçant à ne plus redire quoique ce soit aux prétendus affirmations et connaissances, sur sa culture principalement, du mage… A ce stade, il valait mieux le laisser avec ses certitudes, aussi, et puisque ce dernier ne remettait pas en cause ses propos plein de bon sens, il ne redit rien. Ensuite, de nouvelles questions, tout du moins, la répétition de précédentes interrogations lui revinrent… Il parlait d’une difficulté réelle, certes, mais surtout du refus de faire des efforts pour obtenir ce qu’il voulait. Il avait refusé de quitter quelques siècles, ou davantage, le monde des hommes pour celui des elfes. Il affirmait en plus des choses sur le comportement des elfes à son égard… Comment pouvait-il prétendre qu’aucun des membres de cette race ne put avoir l’ouverture d’esprit pour l’accueillir et prendre les siècles nécessaires à lui apprendre ? C’était là encore l’œuvre de ses croyances sur les autres races, il avait du rencontrer quelques individus fermés très logiquement à la présence d’un humain, tout immortel qu’il fut, et en avait déduit que tous était ainsi.
Il évoqua son pseudo-rôle… Veiller à ce que les hommes ne « dévient » pas. Ces mots le firent presque sourire… Si il jouait trop à vouloir empêcher les guerres d’être parmi les siens, bien qu’à l’évidence, il fut peu brillant dans l’exercice, car les hommes se déchiraient, irrémédiablement, il finirait brûler, cela, le Gardien pouvait l’affirmer. Il parla ensuite d’une incompréhension à l’origine de l’inexistence des liens entre Humains et Drows… C’était amusant, et il retint un rire tant la chose était absurde et pourtant prononcée avec autant de ferveur et d’assurance.
« Tu considères la chose comme une évolution… C’est un changement auquel je consens pour servir mon Dieu. La vérité, Nakor, c’est que tu as refusé un sacrifice, celui de quelques siècles auprès des tiens, car si l’on considère mon élection comme une aide, qu’elle ait été fait dans ce but, et non pas un autre, à supposer que ma tolérance est une évolution, non un sacrifice consenti pour servir ses intérêts et les miens, la non-intervention de Tari dans le petit tour qui permit ces siècles supplémentaire en est une à ton égard, une aide qui, selon tes propres termes permettraient d’atteindre une compréhension et une tolérance des autres races et des autres formes de vie. Selon ta propre logique, alors, tu n’as pas été capable de t’adapter, malgré un coup de pouce divin, tu n’as, à mon sens, pas même chercher en Anaëh un être qui consentirait à t’offrir sa connaissance. A la place, tu veux croire posséder une influence sur le devenir des hommes et de la Péninsule. »
Il marqua une longue pause, réfléchit un instant, poussa un soupir avant de décider d'offrir une dernière chose à Nakor.
« Nakor, je vais t’apprendre une dernière chose, et considère cela comme un présent, ma contribution pour ne pas gâcher ce que pourtant je considère comme une expérience sans intérêt de la part d’une Déesse. Ta présence n’empêchera pas l’apparition de tyrans véritables, d’une désolidarisation, de l’effritement ou l’effondrement de ton royaume, dans un ou dix ans, dans un ou dix siècles. Tu n’as pas ce pouvoir, tu ne l’as jamais possédé, Nakor, pour la simple et bonne raison que si ces choses devaient conduire à des hostilités, à des conflits et des batailles désirées par Mogar, tu devras t’effacer ou bien je le ferais pour toi, et crois-moi, toute ta magie ne saurait te protéger si il me prenait l’envie de te détruire. Il ne t’appartient pas de défier les plans divins, seuls les autres dieux le peuvent. Alors plutôt que de te consacrer à cette bêtise vaine et inutile, montre moi que j’ai tord et donne un sens véritable à l’éternité qu’elle t’a offert. »
Et cela faisait office de réponses à la dernière question de Nakor. Suivrait-il son conseil, donnerait-il un sens à ses yeux utiles à la chose, il en doutait fortement… Ce vieux mage croyait qu’il défiait et pouvait contrecarrer la volonté divine, parce qu’il avait réussi un petit tour que lui pensait être volontaire. Un jour peut-être, cet idiot fort de cette croyance se dresserait face à lui, et il douta que sa résistance face à sa propre puissance ne dure plus que quelques instants. Mais peu importe, il aurait fait un effort qu’il n’était pas obligé de faire pour préserver une vie qui l’amusait plus qu’elle n’était intéressante. Il se détourna des deux personnes, semblant partir, non sans tout d’abord ajouter.
« Nos races ne se comprendront jamais autrement que pour mieux se détruire, Nakor… Car si les humains peuvent être assez sots pour croire que Mogar commettra la même erreur qu’avec les Nains, ils font erreur, j’y veillerais. »
Il fit quelques pas vers l’endroit où se posa sa Wyvern revenue de son festin sous ses ordres, se tourna une dernière fois vers les deux êtres et eut un mot pour chacun d’eux.
« Puisses-tu prendre la bonne décision et que nos chemins ne se recroisent pas, Nakor… » dit-il tout d’abord, ses yeux vides posés sur le vieillard avant de se porter vers Elenna. « Quant à toi, Princesse, moi, le vainqueur et dernier roi de Nisetis, je te la rends, régner sur la poussière et le sable ne m’intéresse pas et mon Dieu exige de moi que je renonce à tout titre que celui de Sa Volonté, chose à laquelle je me plie bien volontiers. »
Bien que la chose n’eut véritablement aucun poids, aucune race, et surtout pas la sienne, ne prêterait la moindre importance à cette déclaration dont il nierait l’existence si elle tenait vraiment à en faire quoique ce soit, mais la symbolique du renoncement au dernier titre officieux qu’il possédait mettait un terme définitif à son ancienne vie… La manière dont les deux anciens habitants de Nisetis prendraient la chose importait peu.
Il monta sur la selle, attacha la sangle de son harnais et sans plus tarder reprit son envol, vers le nord-ouest.
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| | | Nakor
Humain
Nombre de messages : 1758 Âge : 38 Date d'inscription : 28/01/2008
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 638 ans Taille : Niveau Magique : Archimage.
| Sujet: Re: Un carrefour aux confins de tout [PV Nakor & Co.] Dim 9 Oct 2011 - 18:47 | |
| Une fois de plus le drow n'écoutait pas. Le mage se demanda donc si c'était dans leur sang et que leurs oreilles ne pouvaient entendre que ce qu'ils voulaient bien entendre. Sans faire de bruit et en continuant à écouter Nakor hocha la tête de droite à gauche, comme pour dire non à cette folie et à cette incapacité même à écouter sans interpréter. Le vieux fou avait essayé il y a longtemps de pénétrer le monde elfe, il avait lié des connaissances et développé des liens avec l'académie de magie elfique, mais avec le temps les elfes refusèrent d'aller plus loin avec le magicien eternel et dérangeant. Nakor avait donc du retourner chez lui, d'autres tentatives l'avaient mené à un constant refus d'échanges culturels. Le magicien s'était alors tourné vers les nains et faisait partie des rares humains qui avaient pu discuter avec les rois nains, échanger, combattre côte à côté et étudier la race en question. D'ailleurs, Nakor comprenait beaucoup plus les us et coutumes naines que celles elfes ou drows. Ce n'était pas faute d'essayer mais du côté des oreilles pointues, il était trop difficile de s'introduire dans leur monde. Nakor n'avait que six cents ans passé or, pour réussir la mission que Tebirahc décrivait bien mal, il aurait fallu vivre trois milles ans de plus.
Nakor n'avait pas refusé de vivre loin des siens, d'ailleurs à l'époque il n'avait que bien peu d'attache dans le monde humain en guerre intestines et en création du royaume tel qu'il l'est aujourd'hui. Mais il avait été repoussé, d'où sa légère haine envers le peuple immortel, et plus précisément non pas une haine mais des propos durs et sans cadeaux. Tebirahc parla ensuite du pouvoir inexistant de Nakor dans les décisions du monde et dans les interventions divines, il précisa que si le petit vieillard s'opposait au souhait de Mogar, il serait là pour le détruire en un instant. Cela fit réfléchir Nakor sous un angle qu'il trouva follement intéressant et qui lui donna presque envie de rire. S'il était bien une expérience de Tari, elle ne l'avait sans doute pas fait pour rien, et par conséquent si on prolongeait la réflexion de Tebirahc, si le magicien s'opposait à Tebirahc, c'est comme si Tari s'opposait à Mogar. Oui le magicien se mit à sourire tellement il se rendait compte qu'on pouvait bien vite divaguer quand on adoptait une multitude de point de vue. Mais Nakor ne se prenait pas pour un élu d'une quelconque déesse, il se savait juste avoir obtenu son don d'éternité par un hasard bien fait dont il n'était que peu responsable. Mais en effet peut-être qu'en fait ce n'était pas un hasard et la déesse avait-elle voulu essayer quelque chose avec lui. Le magicien réfléchit à cela pendant que son interlocuteur commençait à s'éloigner. Nakor se permit donc d'en placer une dernière avant que le drow en partance ne les quitte
"C'est là où tu te trompes, tu ne connais pas ma vie ni la manière dont je l'ai vécu, crois moi, je n'ai peut-être pas assez bien cherché mais lors de mes multiples tentatives d'insertion dans le monde elfique, j'ai été repoussé. Il me faudrait encore un bon millier d'année pour y parvenir vraiment. J'essai encore aujourd’hui auprès de certains elfes, mais il faudra encore du temps. J'ai eu plus de chance chez les nains! Et quand aux hommes et à mon influence elle est faible et je n'ai aucun pouvoir de décision, rassure toi, j'en suis bien conscient, mais au moins j'essaie, je refuse de subir la fatalité des choses alors que justement un don m'est accordé. Là je gâcherai ce don comme tu l'appelle si je ne faisais rien ou que je n'essayais même pas. Adieu Gardien de Mogar et à notre prochaine rencontre ou non!"
En tout cas le magicien se mettait à réfléchir à tout ce qu'il venait de vivre. Les nains, les elfes, les drows et les dieux. Le monde était-il uniquement l'échiquier sur lequel s'amusaient les dieux. Nakor préférait penser au libre arbitre et donc à la possibilité que les dieux soient là simplement en veilleur, surveillant un peu leur monde et n'intervenant que rarement de façon directe. Il se trompait sans doute mais cela personne ne pouvait l'affirmer. Il avait face à lui un Gardien, un représentant d'un dieu sur le monde mais la puissance des dieux selon Nakor était suffisante pour qu'ils confèrent une partie de leur force dans une créature sans pour autant passer leur temps à les guider et les influencer. En tout cas oui, le royaume des hommes tomberait sans doute un jour, mais Nakor s'y opposerait de toutes ses forces, non pas parce qu'il voudrait défier les dieux, mais parce que justement, en tant qu'eternel, il ne pouvait se permettre de rester sans rien faire à regarder le monde se détruire et attendre que le temps passe en étudiant d'un œil suspect, les différentes formes de vie. La wyvern arriva et emporta alors son maitre terrible loin d'ici. Le magicien se tourna en direction d'Elenna et dit simplement
"Et bien Princesse, vous voilà reine suprême de ces ruines ... toutes mes félicitations et qui sait, à notre prochaine rencontre à nous aussi, car aussi sur que je me nomme Nakor je vous rappelle que mon humble logement se trouve quelque part sur ... et bien sur vos terres!"
Puis Nakor se mit à hurler de rire, il en avait envie depuis le début de cette aventure. Il se mit donc à rire au nez de cette hybride, pour elle, pour sa dernière tirade, pour la folie de ce drow qui se prenait pour supérieur au monde entier et pour cette constante déformation de propos qu'il venait de subit et à laquelle il avait participé. Il avait la gorge brulé mais il s'était bien amusé et il réfléchissait alors à de nouvelles choses pour orienter son esprit sur sa prochaine quête. Nakor activa son sortilège de protection Nisetien et disparu donc au nez et à la barbe d'Elenna en devenant invisible inaudible et inodore. Il parti donc à pied sous le couvert de son sortilège en direction de sa maison, afin de prendre un peu de repos avant de repartir pour Diantra où il avait beaucoup à faire. |
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