Je hais ce type [Aedis]

Aux petites lueurs de l'aube, dans le couloir du quartier des domestiques, Nicolaï était en train de triturer sa corne.

Non esprit pervers, il n'était pas en train de se tripoter et n'était pas prit d'une soudaine envie exhibitionniste. Il était simplement en train de tourner entre ses doigts un de ses cadeaux de mariage. Une belle corne de chasse ornée de motifs de bronze que lui avait offert Lok'Van Tharn comme cadeau de mariage. Un bel objet qui ne lui servait en fait à rien du tout étant donné que Nicolaï était loin d'être friand de chasse.

Enfin bref, se n'était pas grave.

Continuant de triturer la corne (celle en bois et bronze hein), le jeune chevalier entra doucement et vurtivement dans la chambre de Theofried.

Vous me direz que Nicolaï s'est peut-être prit de passion pour son écuyer. Après tout, on racontait bien des choses sur la relation qu'il entretenait avec Gregor de Hautetour dont il avait été l'écuyer. Alors bon. Peut-être que ça allait être à son tour de jouer l'homme maintenant qu'il avait son propre écuyer. Et puis, Theofried n'était pas dépourvu d'un certain charme assez féminin. Cette douce hésitation sur la nature pendouillante ou non de l'entre-cuisse du blondinet pouvait avoir réveiller certains instinsct.

Hum... je crois que je m'égare là.

En fait, Nicolaï fut particulièrement jaloux de découvrir un superbe masseur suédois en compagnie de son amant.

Hum... c'est pas mieux.

Alors non, en fait, Theofried était en train de roupiller gentiment et désespérément seul à l’intérieur de son lit.

Et d'une certaine façon, c'était là le problème. Non pas qu'il soit seul. Qu'elle... qu'il... qu'elle... bon, résumons le problème. Nous allons ici inventer un nouveau terme pour notre joli blondinet qui est en fait une blondinette.

Theofried/Aedis sera donc désormais... iellle.

Ouai, je sais, j'ai pas eu beaucoup d'inspi sur ce coup là. On peu passer à la suite ?

Donc. Le soucis, pour Nicolaï était que notre charmant...e presque-hermaphrodite était bel et bien en train de roupiller. Ah ça, pour roupiller, iellle roupillait.

Se penchant devant iellle, Nicolaï lae regarda un moment.

[note HRP : le ''lae'' n'est pas une faute de frappe, mais bel et bien une nouvelle expression voisine du ''iellle'' pour laquelle vous constaterez que je n'ai guère eu plus d'inspiration. Je vous invite donc à remplacer par ''le'' ou ''la'' selon votre inclinaison du moment, merci.]

« Theofried, appela doucement le chevalier. »

Pas de réponse.

« Theofried... Theofried... »

Aucune réponse. À chaque fois la voix du chevalier s'était faite un tout petit peu plus forte et un tout petit peu plus pressante.

Baissant les épaules, Nicolaï renonça et, empoignant sa corne de chasse toute neuve, il souffla un long trait d'air de toute ses forces à l’intérieur, produisant un son assez puissant et proche de celui d'un cerf en rut.

« THEOFRIED, DEBOUT !!! »

Cette fois pas de doute, il avait été entendu.

« J'ai un peu négligé ton entraînement à cause du mariage. Je vais me rattraper. »

Nicolaï se releva.

« Tu as cinq minutes pour me rejoindre dans la cour. »

Pas le temps qu'iellle puisse répondre, Nicolaï était déjà sortit en fermant la porte, éclatant de rire sur trois mètres plus loin en se remémorant la tête de l'écuyère quant elle avait été réveillé.

Réveil difficile, journée difficile.

Aedis s’apprêtait à en faire l'expérience. Au programme de ce matin, Nicolaï avait décidé de lui apprendre à se servir d'un hache. C'était assez bourrin comme arme et il fallait une certaine force pour la manier. Autant dire que malgré les musque qu'ielle s'était fait, ça n'allait pas être une partie de plaisir. Pour être tout à fait honnête, Nicolaï avait l'intention de lae muscler encore un peu. Ielle était encore un peu trop frêle à son goût pour les combats. Et les Cinq seuls savaient se qui pouvait arriver par la suite.

Il lui avait donc réservé une petite épreuve de son invention. Un travail qui nécessitait autant de la force que de l’endurance. Avec ça, notre androgyne allait finir totalement body-buildé.

Eh ouai. Une jolie blondinette demi elfe avec le physique d'Arnold Schwarzeneger dans sa jeunesse. Avec ça Aedis pourrait postuler dans le prochain Conan pour le rôle titre.

Il n'était pas si loin que cela le temps où c'était lui qui subissait ces exercices tout à fait fatigants et épuisants que lui imposait Gregor. Mais ça aussi ça fait partit de l'apprentissage. On est torturé dans sa jeunesse et ensuite, on a tout le plaisir de se venger sur les autres sans raison apparente et pour le simple plaisir de se venger et de leur faire subir se qu'on a soit même subit.

Pauvre Aedis... pauvre Aedis... pauvre Aedis.

Au moins, l'écuyère fut bel et bien dans la cour dans le délais que Nicolaï lui avait donné.

« On va joindre l'utile à l’agréable, déclara le jeune chevalier en la voyant se planter devant lui. »

Concrètement, ça ne signifiait pas qu'ils allait vraiment faire des choses particulièrement agréables. Cela voulait juste dire que la pauvre Aedis allait, durant les exercices qu'il allait lui imposer, faire quelque chose d'autre que simplement s’entraîner. Elle allait faire quelque chose d'utile pour la vie à Dyriet.

La jeune demi dut commencer à se dire qu'il y avait comme un soucis au moment où elle s’aperçut que Nicolaï ne tenait à la main qu'une seule hache, et que se n'était pas là une hache de guerre, mais une hache de bûcherons.

« Alors, commençons.. »

Faisant rapidement signe à Aedis de le suivre, il passa derrière les quartiers des domestiques et adressa un immense sourire à la jeune femme alors qu'elle découvrait un tas de bois de jolie taille. Sans se dépatir de son grand sourire, il tendit la hache à son écuyer.

« L'hiver approche et nous avons besoin de bois pour le chauffage. À toi de jouer. »

Fendre tout ce bois et le ranger contre le mur. À tout les coups, cela allait lui prendre la journée.