Une fois le mariage et les festivités terminées dans la baronnie de Missède, Aurore avait donné naissance à son fils tant attendu. Bizarrement, il n’avait pas eu le même accueil qu’elle avait désiré. Selon elle l’important était qu’il était là maintenant. Près de son cœur, elle pouvait se dévouer à quelqu’un qui méritait son attention et sa gentillesse. Elle n’aurait d’amour que pour lui maintenant. Même Harnyll l’avait déçu. Lui qui avait toujours voulu un fils, elle lui en offrait un, mais à un prix cher. Il ne la quitterait jamais. Il serait châtelain de sa maison avant même de toucher aux droits d’Ysari. Elle ne voulait pas priver Harnyll de son fils, elle ne le ferait jamais, mais il ne le lui enlèverait jamais.
Aurore avait fait le voyage Missède Sinlieh en prenant le risque de la force qu’avait un bambin de supporter une telle température. Son chez soi lui manquait et elle ne serait que bien que lorsqu’elle serait là bas. Les jours passèrent plus vite qu’elle n’eut cru. Sinlieh montra son nez plusieurs jours plus tard et lorsqu’elle sortit, une femme à l’air sévère se tenait devant l’entrée. Sa tante, elle ne l’avait jamais vu depuis sa tendre enfance.
Aurore était descendue et tenait Harald contre elle. Le petit bambin dormait poing fermé contre elle. Elle n’avait pas la force de regarder le passé. Son père était mort, elle avait perdu son seul amour, elle lui avait tout donné et en retour, il l’oubliait. Que pouvait-elle vraiment? Il avait renié Lucrèce et maintenant s’était son tour. Elle n’avait pas le même air sévère qu’elle lui connaissait. Ses lèvres n’étaient pas pincées comme à son habitude. Elle lui tendait la main. Devait-elle vraiment prendre cette main qui pourrait peut-être sauver son fils. Elle n’avait pas eu de mère, comment pouvait-elle faire en retour. L’instinct maternel la guiderait certes, mais elle était ailleurs. Elle cherchait quoi faire échafaudait des plans qui n’existeront jamais.
Il est temps d’oublier les rancunes et les guerres du passé. Celles qui se jouent son plus terrible et nous arracherons ceux que nous aimons bien plus vite que nous n’osons le croire. Tu ne peux pas l’élever seule. Je t’offre mon aide Aurore. En échange de ton pardon pour nos vieilles histoires. Il est tard, pour me faire pardonner auprès de ton père, mais peut-il m’accorder sa bénédiction d’où il est.
Elle avait tendu ses mains pour prendre le jeune enfant endormi. Elle remarqua une petite larme.
Il ressemble à tout des Rosemont. Les garçons ont toujours été de costaud bambin. Fort et vigoureux disait notre père. Par contre, il a tes yeux et la beauté de sa mère.
Aurore soupira d’aise. Elle n’avait pas parlé de cet homme. L’Intendant de la maison descendit les marches et prit sa protégée dans ses bras. Elle allait bien, heureusement pour elle. Il avait eu peur avec toutes les tensions.
Voilà notre châtelain.
Vigoureux et costaud châtelain, ajouta Aurore.
Aurore reprit Harald et monta à l’étage. Elle avait fait changé ses appartements de place, et avait prit l’ancienne chambre de son père. La présence de son ancien amant n’y était pas et elle avait assez de place pour y faire dormir son fils. Le déposant dans son berceau, elle le regarda tendrement caressant sa petite joue toute rose. Elle déposa une petite couverture sur son frêle petit corps et sourit tendrement. Son intendant vint la rejoindre en silence et lui glissa doucement avant de l’accompagner vers un petit salon installé dans les appartements :
Le Baron a laissé une garde supplémentaire à celle que nous avons.
Pour quel motif !?
Surement pour votre sécurité à vous deux.
Renvoyez les, nous n’en avons aucunement besoin. Personne ne lui fera de mal sans me tuer.
Aurore…
Écrivez-lui
Le vieil homme la quitta et elle se pencha sur son petit être.
Je te protégerai moi. Même si je dois mourir pour toi. Je n’ai pas besoin de sa compassion, ni de sa sécurité.