L'Hirondelle
Elfe
Nombre de messages : 48 Âge : 34 Date d'inscription : 26/04/2011
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : Quatre siècle Taille : Niveau Magique : Non-Initié
| Sujet: Jeux dangereux | Altiom Jeu 6 Sep 2012 - 17:36 | |
| « Ydril ne se ressemblait plus. Alors qu'elle voletait paisiblement dans les ruelles dans la cité comtale, l'Hirondelle devait bien admettre qu'elle ne reconnaissait rien et pourtant, elle n'était pas sans avoir bien connu la ville. C'était même l'une des rares à l'avoir vue rester plus de quelques semaines. Un siècle s'était écoulé depuis son départ cependant, et bien rares devaient être ceux qui se souvenaient de cette elfe si particulière qui, dix années durant, avait ravi les yeux et les oreilles de la noblesse locale. Loin de se morfondre devant tant de changement, la danseuse ne pouvait qu'une nouvelle fois admirer la volonté des Hommes. Là où Alëandir avait traversé les âges, Ydril et la Péninsule les avaient pleinement vécu, changeant avec eux. C'était un beau symbole pour une elfe qui, elle, restait égale à elle-même mais bien souvent la bienvenue.
Après Alonna, la troupe avait longuement sillonné les campagnes, descendant toujours plus au sud et évitant soigneusement les guerres qui secouaient feu le Royaume des Hommes. De la puissance de la couronne, il ne restait plus aujourd'hui que des champs de bataille où se jouaient le destin des plus Grands, sur le dos des plus humbles. Etheldred avait finalement décidé de venir avec eux, convaincue par une Hirondelle qu'une troupe comme la leur aurait toujours besoin d'une guérisseuse. L'elfe avait faussé compagnie à ses compagnons de voyage dès les portes de la ville passée. Ils n'avaient aucune raison de s'en inquiéter, elle était coutumière de ce genre de comportement et, comme l'avait un jour fait remarquer un barde à Etheldred, « J'imagine qu'un jour, elle ne reviendra pas, oui. C'est pour cela que c'est toujours un peu la fête quand elle nous retrouve. » La concernée avait applaudi avec un sourire radieux.
Sans trop d'hésitation — la ville avait changé, certes, mais tout de même — l'Hirondelle avait trouvé le château. Après avoir dansé pour les gardes, elle avait su attirer l'attention des intendants, qui l'avaient cordialement invitée à venir danser pour l'archonte. L'elfe avait eu la surprise de les entendre mentionner « la danseuse sylvaine » des contes. S'ils avaient su, les braves, qu'ils venaient justement d'inviter la fameuse danseuse en question.
La fête battait son plein. C'était le genre de festivités qui avaient fait aimer l'Ydril à l'Hirondelle, qui s'amusait d'ailleurs comme une folle. Et pour cause, elle était facilement remarquable, dans sa tenue couverte de fleur, avec ses cheveux flamboyants, avec ses oreilles effilées et ses yeux émeraudes. Loin d'être gênée par la fascination qu'elle pouvait ressentir chez ses spectateurs, elle en jouait, préférant les mélodies issues de la Prime Forêt à celles, plus entraînantes mais surtout plus familières, de la Péninsule.
Elle avait très vite remarqué l'archonte, mais avait choisi de le délaisser un temps, s'attardant aux autres tables, dansant et jouant de la flûte avec sa virtuosité habituelle. On l'avait applaudi, on avait frappé les couverts sur la table en rythme avec elle, on avait chanté pour elle et elle avait ri, se laissant entraîner dans la frénésie de la fête. Plus que tout, l'Hirondelle aimait se donner en spectacle. Aussi, ceux qui la connaissaient bien ne se serait pas étonné de la suite.
D'une pirouette parfaitement exécutée, la belle se propulsa sur la table du maître de céans, continuant son spectacle comme si de rien était, évitant avec une grâce presque surnaturelle les différentes assiettes, plats et autres coupes pleines. La musique avait changé, elle se faisait plus douce, plus langoureuse, plus sensuelle... et l'Hirondelle se faisait plein de charme pour Altiom. C'était un visage plus séducteur qu'elle montrait soudainement, sans prévenir. Ce n'était qu'un jeu, un de plus, pas vraiment différents des autres, un jeu dans lequel elle désirait entraîner le noble.
Aussi dansait-elle pour lui, croisant son regard parfois, l'accrochant à chaque fois. »
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