[Palais] Renouer les liens

Son sens commun ? Il était vrai qu'elle venait de répondre favorablement à cette invitation mais elle le faisait surtout par respect envers le titre que portait désormais son homologue. La sorcière avait toujours été très respectueuse des traditions et de titres et des implications qui en découlaient. Elle-même était très fière de son rang et savait apprécier la situation des autres, mettre les ressentiments de coté était possible mais pas sur tout les sujets néanmoins. La Prime Sorcière observa autour d'elle les lieux désaffectés de la salle du Triumvirat, tout les symboles des deux drows pouvaient se retrouver ici : la puissance des titres, du lieux et de la fonction. Donc oui le sens commun était quelque chose de sacré pour eux.

J'imagine que c'est la première fois pour vous de vous retrouver dans cette salle du conseil, à l'époque où il n'y avait pas de roi au dessus de nos fonctions. C'est une chose qui nait de l'ambition de chacun et chaque Drow prenant cette voie traverse des cercles d'homologues de plus en plus restreints au fur et à mesure qu'il approche du sommet. Cinq Obok Sengers mais un seul Karliik, un panthéon de divinités mais un seul Haut-Prêtre, de nombreux professeurs mais une seule Prime Sorcière .. Et à chaque pouvoir la compétition féroce qui en découle.
Donc oui il est de bon ton de saluer cordialement ceux qui atteignent le même sommet que soi et de répondre à leurs invitations.

Même si l'envie d'en découdre pouvait naître entre deux membres des trois pouvoirs, ils continueraient à s'adresser via leurs titres et rangs. Pour être honnête la compétition ne s'arrêtait aucunement à ce stade mais cette fois l'affrontement se devait d'être plus raffiné qu'expéditif.
Malag'eyl était venu pour présenter des excuses à la Prime Sorcière. Une démarche assez inhabituelle sur la forme car il précisa dans le même temps qu'il ne reviendrait pas sur ses décisions, donnant ainsi une impression de fermeté qui risquait de mal passer.
Trahir une parole était une chose, détruire un temple en était également une autre mais demander pardon sans avancer de contrepartie était comme entendre un enfant avouer sa faute sans qu'il n'ait l'intention de la réparer ni même de s'en sentir coupable. Une faute avouée est-elle à moitié pardonnée ? chez le peuple Drow il n'existait pas de tels compromis malheureusement.
Ce ne fut pas de la colère qui s'échappa des paroles de la Prime Sorcière mais plutôt un certain mépris de cette mascarade.

Un pardon .. Pensez vous que de simples paroles peuvent réparer les conséquences de vos décisions ? Vous avez choisi votre camp, soit .. vous avez ouvert votre route et ne souhaitez pas en dévier, soit ..
Trahir une parole est déjà assez grave, attaquer un temple sous un prétexte futile l'est tout autant. Je me demande comment l'Olath Blada a pu vous élire tout en sachant que vous être prompts à trahir votre parole. La trahison est certes dans nos moeurs mais elle possède des limites et ces limites se nomment "confiance".
Et actuellement je n'ai guère confiance en vous Seigneur Malag'eyl et je vous refuse le pardon que vous espérez car votre fermeté ne laisse la place à d'autres options que ma propre fermeté.