Nimmio de Velteroc - Comte de Velteroc

~Équipement~

Lorsqu'il n'est pas en tenue d’apparat pour accueillir de nobles visiteurs en son domaine, Nimmio semble se complaire à vivre dans une armure. Il semble en posséder une pour chaque occasion, que ce soit son armure d'écailles complète pour le combat ou d'autres plus légères pour la chasse ou les visites de ses terres. D'aucun pensent qu'il porte en permanence une armure à cause de la rudesse des terres qu'il lui convient de gouverner et des dangers que cela comporte pour sa sécurité personnelle. D'autres pensent que cela vient d'une paranoïa compulsive qu'il aurait développée suite aux blessures reçues au cours de sa vie. Enfin d'autres pensent, plus secrètement, que le fait que l'on ne voit jamais le moindre centimètre de chair ailleurs que sur son visage serait une manière de cacher d’atroces mutilations, ou pire encore, le fait qu'il ne serait plus vraiment humain.

Dans tous les cas, les différentes armures qu'il revêt sont toutes finement ciselées et parfaitement ajustées à sa morphologie. D'une couleur or éclatante, elles font de lui un personnage particulièrement visible au sein de sa suite. Son casque, rarement enfilé, n'a quant à lui que peu de particularités et de tempérament. Il porte généralement à sa ceinture une épée bâtarde de grande qualité, nommée « dernier souffle » et dont la garde, ornée d’ivoire d'argent et d'or, atteste de la noblesse de son porteur.

Cette arme est accompagnée de poignards, attachés à la ceinture du comte et d'un bouclier rectangulaire de grande taille et dont les contours dorés renvoient aux armes de la famille Comtale, le glaive et le poisson, mais aussi au symbole choisi par le comte lui même, le phœnix.
Enfin, pour tout ornement supplémentaire, notons la présence d'un pendentif particulier, comportant la sceau comtal, hérité de son père et dont il ne se sépare jamais, quelle que soit la situation.

~Description physique~

Mesurant un mètre soixante-dix, Nimmio est tout à fait dans la norme des comtes de Velteroc et légèrement plus grand que les habitants traditionnels de ses terres. D'une allure plutôt frêle, renforcée par la finesse des traits de son visage et la pâleur extrême de sa peau, il est cependant très loin d'être physiquement faible, montrant parfois une force et une dextérité surprenante lorsqu'il s'agit de dégainer « Dernier souffle ».

Ses cheveux d'un blanc translucide, couplés à un regard froid et perçant ont tendance à créer un malaise perceptible avec ses interlocuteurs, non avertis de ces particularités ; ce dont il joue sans aucun remords semble-t-il. Ajoutée à cette impression qu'il renvoi, de fragilité, sa beauté naturelle ferait chavirer bien des cœurs s'il daignait s'intéresser quelque peu à cette chose bien commune qu'est le plaisir charnel. Cependant, il semblerait que ces activités-là ne l'intéressent guère plus que la boisson ou les jeux.

~Description mentale~

Nimmio est un homme distant, froid, glacial même, qui ne noue que difficilement quelque relation que ce soit en dehors de celles, bien naturelles, de subordinations qu'implique la charge de Comte de Velteroc. Ses amis se comptent sur les doigts d'une seule main, mais bénéficient généralement d'une loyauté sans faille de la part du Comte, qui met un point d'honneur à toujours tenir les promesses qu'il a faites.

Il n'aime pas perdre son temps dans d'inutiles considérations telles que les femmes, les hommes ou toute autre activité de détente qui n'entre pas dans les prérogatives inhérentes à la charge de Comte. Psychorigide et sans doute déficient affectivement, le Comte de Velteroc ne supporte pas les choses mal faites et n'accorde que difficilement le droit à l'erreur pour ses subordonnés et alliés. Il en va de même pour sa propre personne, ce qui le contraint à passer un temps incroyable à apprendre et à s’entraîner, afin de parfaire les différents arts nécessaires à la bonne tenue d'un Comté tel que le sien.

Ne supportant pas davantage de ne pas contrôler tout ce qui l'entoure et de ne pas présider à sa propre destinée, il est évident qu'il refuse catégoriquement toute substance pouvant altérer son jugement, ne serait-ce que superficiellement. Ainsi ne le verrez-vous jamais boire la moindre goûte d'alcool ni consommer quelque drogue que ce soit.

Légaliste dans l'âme, il respecte à la lettre les lois et codes d'honneurs du Royaume et méprise ouvertement quiconque s'autorise des largesses à leur encontre, n'hésitant pas à punir de manière parfois expéditive les affronts perpétrés contres ces derniers. Enfin, pour parfaire quelque peu le tableau, ajoutons à tout cela sa rancune tenace qui ne laisse que peu de chance, à ceux envers qui il a un grief, de s'excuser ou d'espérer échapper à son courroux.

~Histoire~

Fils aîné et aimé de Morgane d'Estaria et Hubert de Velteroc, Nimmio vécut une enfance des plus calmes et agréables dans un royaume stable et relativement prospère depuis un certain nombre de décennies. Seule la réputation collante de terres déshéritées et difficiles à gouverner laissait transparaître le passé tumultueux et grisâtre de la province dont il hériterait un jour.

Si son père fut très aimant et proche de lui, il ne faillit pas pour autant à son devoir et forma son fils aux arts de la guerre et du gouvernement avec beaucoup de patience et d'insistance. Faible de constitution, il savait que son espérance de vie était relativement courte et que son fils serait amené à lui succéder dans un délai relativement bref. Ainsi fut-il particulièrement sévère et exigent vis-à-vis de son héritier.

Naquit ensuite Ania, de neuf ans sa cadette, rayon de soleil dans le foyer, selon les dires de sa mère, dont Nimmio prit soin avec beaucoup d'affection. Leur différence d'âge faisait de lui un très grand frère et déjà un grand exemple capable d'expliquer le monde et de s'occuper de cette petite princesse adorable. Enfin, pour ses douze ans, naquit Jesbel son frêle petit frère, ressemblant bien plus à son père que lui. Nimmio et Jesbel développèrent une relation particulière, sympathique mélange entre un amour sincère et une légère jalousie de l'aîné quant au traitement plus doux réservé au dernier né par son père, qui ne semblait plus avoir besoin de former d'autres héritiers et laissait le jeune garçon s'amuser avec les autres enfants du château.

Lorsque la peste tomba sur Diantra, elle sembla de prime abord épargner Velteroc qui comme tout le royaume reteint son souffle en apprenant cette nouvelle tragique. Nimmio, héritier du Comté eut alors la tâche de seconder son père dans la gestion de cette crise et notamment de participer à la surveillance des allées et venues dans le domaine, afin d'éviter que ne se propage la mort parmi son futur peuple. « L'hiver noir » fut une épreuve terrible et qui frappa les hommes au delà de l'imaginable, surtout pour ceux qui eurent la difficile tâche de sacrifier les malades sur l’hôtel de l'intérêt général des peuples de Diantra.

Le royaume n'eut dès lors plus aucun répit et sembla frappé par une implacable malédiction ! L'année suivant la peste, ce fut au tour de la guerre de se hisser au rang de fléau de l'humanité avec la destruction d'Ydril, orchestrée par les Drows, annonçant de sombres lendemains pour Diantra. Après l'abdication du Roi, son frère nouvellement reconnu, Trystan pris les rennes du royaume et rassembla les armées pour porter le fer à cette engeance maudite qui venait troubler la nécessaire convalescence des justes.

Suivant son père dans cette campagne, Nimmio allait connaître son premier véritable fait d'arme lors de la désormais célèbre victoire d'Oësgard, qui signe le reflux définitif des sombres. La bataille fut particulièrement rude et le jeune héritier eut à faire face à des adversaire que les siècles avaient aguerris. Le retour du Comte et de son héritier fut célébré en grande pompe dans la cité fortifiée de Rochenoire, capitale de Velteroc, où les attendait une population soucieuse de retrouver un père, un fils, un frère, un époux, partis au combat, et dont beaucoup ne sont malheureusement pas revenus. Les soldats de Velteroc avaient montré leur bravoure et en avaient payé le prix fort.

C'est alors que le royaume, affaibli par la maladie et désormais par la guerre, connut de nouveaux troubles, avec l'apparition d'une coalition de nobles, se rebellant contre l'autorité du Roi. Une armée conséquente fut alors levée et envoyée en vue de destituer le monarque par le siège de Diantra. Le pire coup que pouvait recevoir le royaume venait de lui être asséné de l'intérieur. Après la guerre, venait la guerre civile...

Sans un instant d'hésitation, Hubert de Velteroc accomplit son devoir et se rangea, avec son fil, aux côtés du Roi pour organiser la reconquête du trône et châtier les félons qui s'étaient crus au-dessus des lois du Royaume. La seconde bataille de Diantra fut la dernière que connut le Comte et failli sceller le destin du jeune héritier du comté. Au plus fort de la mêlée, Hubert fut mortellement blessé par une flèche félonne. Son fils, défendant la dépouille ensanglantée de son père, crut sa fin arrivée lors de la reculade momentanée des troupes loyalistes, le laissant presque seul, entouré de la garde du Comte, au beau milieu de troupes résolues à leur ôter la vie. Lorsque les loyalistes reprirent le dessus, ils ne découvrir qu'un empilement de cadavres, encastrés les uns dans les autres dans ce qui ressemblait à une danse macabre. Tous y étaient passés et le jeune Comte gisait auprès de son père, au delà de la conscience, de nombreuses plaies béantes parcourant son torse et chacun de ses membres.

Il fut emmené en urgence auprès des guérisseur du champ de bataille qui durent se rendre à l'évidence : il s'agissait de blessures contre lesquelles ils ne pouvaient rien. Le jeune homme était condamné à rejoindre ses aïeux. Un pigeon fut alors dépêché pour apprendre la triste nouvelle à la famille du Comte et les prêtres furent appelés pour veiller sur le trépas du jeune homme. Nul ne sait ce qui se passa en ces heures difficiles, mais il semblait que Nimmio se refusait à quitter ses terres, comme si un destin supérieur lui imposait de poursuivre sa route. Les heures d'agonies devinrent finalement deux jours pendant lesquels, on l'abreuvait, on le nourrissait tant que possible. On le veillait, on l’auscultait régulièrement afin de déceler toute infime évolution.

C'est alors que tout espoir semblait perdu qu'intervient un personnage qui prendrait toute son importance sur l'avenir du jeune Comte. Darius, de son nom, prêtre de Mogar vint au chevet du mourant, lui expliquant avoir perçu dans sa résistance à l'idée de mourir, l'appel de son dieu à sauver un de ses hérauts sur terre. Passant de nombreuses heures auprès de Nimmio, celui-ci finit par le convaincre d'accepter son destin, d'accepter Mogar comme seul et unique dieu et d'accomplir ses desseins en ce monde. Acceptant ce qui semblait être son destin, le Velterien entama sa conversion et commencèrent alors une longue période de soins, prodigués par Darius en personne, accompagne de ses suivants, moines et novices. Les plaies du Comte se refermèrent petit à petit, son teint et ses cheveux blanchirent au fur et à mesure que le temps passait, comme s'il se livrait un combat invisible en son for intérieur. Puis, soudain, sans qu'aucun signe ne le laissa deviner, il se releva ; en pleine possession de ses moyens, comme le permettaient les plus puissants soins du dieu de la guerre.

Il décida rapidement de retourner dans son Comté afin d'y assumer la tâche qui était désormais la sienne. Nimmio de Velteroc présidait désormais à la destinée de son peuple, comme il avait toujours été préparé à le faire. La nouvelle de sa survie miraculeuse fit le tour du royaume et une ferveur improbable s'empara du comté où le jeune homme fut accueilli en saint, béni des dieux et renvoyé sur terre pour y accomplir une grande destiné. Le surnom sacré d'Aeternum (celui qui ne peut mourir) lui fut alors octroyé et tous juraient que l'avenir des terres et des hommes s'annonçait des plus radieux.

Après des retrouvailles bien méritées avec son frère et sa sœur, au terme d'un an et demi d'absence due à sa convalescence, le comte s'attela rapidement à la première tâche qui s'imposait à lui. Profitant de la guerre civile et de la diminution des effectifs du comté qu'elle induisait, les sauvages et autres brigands des montagnes en avaient profité pour s'enhardir et harceler avec insistance, voire menacer pour la première fois depuis des siècles, les villages les plus isolés de pillage. Un certain nombre d'entre eux avaient d'ailleurs accepté, pour leur sécurité, de verser un tribut à ces mécréants en échange de la vie sauve. Le devoir de reconquête lui revenait pleinement à présent que sa mère eut quitté le Comté pour un pèlerinage dont personne ne put donner la destination à Nimmio.

L'armée Velterienne, revenue de la guerre quelques mois plus tôt fut à nouveau mobilisée et le jeune Comte engagea sa première campagne personnelle contre ceux qui avaient commis l'erreur de croire qu'ils pouvaient s'approprier les terres des Velteroc sans en répondre de leur vie.Sept années de campagnes allaient ainsi débuter pour mener à bien une reconquête longue et périlleuse. Les batailles livrées furent nombreuses, les escarmouches et embuscades innombrables et les semaines de traques et de poursuite interminables.

Un à un, les Chef de tribus et de bandes furent vaincus, tués ou capturés afin de servir d'esclaves, jusqu'à ce qu'enfin la grande campagne de prenne fin lors de la bataille du "Pic embrumé" qui opposa le Comte et ses hommes au redoutable "Drian au poing de glace" et à sa tribu de sauvages. Inutile de dire qu'avec cette obsession de reconquête, l'implication du Comté de Velteroc dans la politique de Diantra fut des plus discrètes. Ne prenant position que lorsque cela fut strictement et évidement nécessaire comme lors de la trahison de Leandre ou il se rangea du côté d'Aetius et ses hommes, sans pour autant intervenir; étant lui même empêtré dans des monts boueux et difficilement praticables, pour une autre de ses campagnes de reconquêtes.

Il est également à noter que, très vite, un certain nombre de pèlerins de Mogar, moines, dévots et autres flagellants fanatiques vinrent en Velteroc pour tenter d'approcher l'un des avatars de leur dieu et, si possible, rejoindre son armée et lui apporter leur force afin de lui permettre d'accomplir les desseins du Père des batailles. Sonnantes et trébuchantes, les compagnies et autres cabales formées par ces adorateurs de la guerre font désormais partie intégrante du paysage Velterien, au grand damne des sujets lambda du Comté qui voient en eux un ramassis de fanatiques fauteurs de troubles.