Alcide Argyros - Maître Marchand

.

Équipement :

Il serait plus juste de parler ici de possessions et de propriétés. Alcide ne possède pas d’équipement à proprement parler, mis à part un petit poignard ouvragé honorifique.

En revanche, Alcide détient un palais à Thaar, commandé sur sa fortune personnelle. Le Palais sur l’Eau est une exception architecturale notable à Thaar. Il a été en effet construit il y a vingt ans de cela à la place d’un quartier misérable détruit pour l’occasion. Alcide s’assura que l’on reloge avant tous les habitants dans des maisons plus salubres et spacieuses des faubourgs. A Thaar, il faut toujours ménager le peuple. Après tout, si cette population de fourmilière décidait un jour d’égorger ses maîtres, une journée suffirait.

Le Palais sur l’Eau, est, comme son nom l’indique, bâti sur un lac artificiel à cinq branches, manière élégante de rendre hommage aux Dieux. Alcide n’a pas oublié que ce fut un prêtre de Néera qui le tira de son bouge, l’unique individu à qui il doit réellement quelque chose : sa vie. Au centre du lac se trouve le Palais, bâtisse d’albâtre qui jaillit directement des flots. Ses tourelles et ses dômes, rehaussés de feuilles d’or, d’argent et de bronze, possèdent des formes typiquement Thaari, mais avec une touche d’excentricité et de folie, conformément à l’image populaire qu’Alcide veut donner. L’influence de l’architecture elfique est perceptible pour le connaisseur. L’intérieur ne démérite pas de l’extérieur dans son agencement et sa décoration avant-gardiste.

On se rend au Palais sur l’Eau en utilisant des barques plus ou moins ouvragées. Celle d’Alcide a été bâtie par un véritable menuisier elfique recruté à grand prix. Cette barque a été construite sans clous ni chevilles, dans la tradition des Premiers-Nés. Les plaisanteries sur le caractère magique de cette barque sont fréquentes : le poids d’Alcide devrait normalement l’envoyer par le fond. Pour alimenter la magistrale bedaine, une barge immense se charge de transporter les stocks colossaux de victuailles que consomme le Palais sur l’Eau. Des troupeaux entiers de porcs s’égosillent sur ce ponton flottant, sachant trop bien le sort que leur réserve les redoutables cuisines du Palais sur l’Eau, son Maître Rôtisseur nain Harardrek et son Grand Cuisinier ydrilois, Gascoyne.

Le Palais sur l’Eau a des dimensions modestes comparé aux autres grands palais de Thaar. Cela tient à son caractère aquatique : Alcide a déjà réussi l’exploit de faire creuser un lac artificiel dans la ville même. Un projet ubuesque qui rencontra de nombreuses oppositions. Mais l’or règle de nombreux problèmes. Un petit palais donc, même si le raffinement et l’élégance originale de cette demeure compensent l’écart dans cette éternelle compétition entre les grands de Thaar pour savoir qui aura la plus grosse résidence.

La maison Argyros possède de plus une flotte de navires marchands, navires obèses qui transportent les épices d'un bout à l'autre de Miradelphia. Son fils Phocas commande cette flotte marchande. Quelques esquifs sur lesquels sont embarqués des mercenaires protègent les cargaisons épices contre les pirates qui infestent les océans. 

Description physique :

Alcide est de ces êtres qui ne vieillissent pas. Il ne fait que s’élargir de manière parallèle, toujours plus obèse. Son visage n’est plus qu’une grande lune. Pour Alcide, son poids est un témoin de sa réussite et de son prestige. Il n’y a pas d’autres explications à son poids cyclopéen que les festins et les orgies pantagruéliques dont il raffole. Le maigre fils de docker n’a plus à penser à sa faim et prend sa revanche sur les pâtés en croûte et la volaille farcie, les délayant avec les meilleurs vins et son pêché mignon, l’alcool d’anis estréventin.  Ses yeux se résument à deux fentes vertes, et il possède une chevelure grise qu’il teint en blond. Sa barbe est taillée avec art.

Son poids est trop important pour qu’il puisse se déplacer au-delà de courtes distances. Alcide utilise donc une chaise à porteur en intérieur pour parcourir son grand palais, et un palanquin en extérieur quand il est aux affaires.

Le maître marchand apprécie les lourdes parures et les bijoux. Il est toujours vêtu avec les étoffes les plus rares, privilégiant une mise fantasque et tape-à-l’œil. C’est un homme du monde qui a compris que Thaar aimait la poudre aux yeux et le brillant.


Description mentale :

Alcide se meut sur un palanquin, mais son ambition galope sur un cheval erracin. Son succès se mesure à l’aune de sa bedaine. « Je mange mes ennemis » glousse-t-il de son rire quasi-enfantin. Ses ambitions proviennent de ses nombreuses études et lectures. C’est dans les livres que le jeune Alcide prit conscience de l’étendue du monde et ses potentialités infinies. De là, un homme doit transformer sa pensée en action et se tailler la place qu’il mérite. Alcide possède une bibliothèque colossale traitant des sujets les plus variés. On peut le qualifier sans exagération d’érudit. Son admiration certaine la culture et l’Art elfique est largement entretenue par ces ouvrages. A ce propos, Alcide est capable de lire et écrire en elfique.
En public, Alcide est un être quasi-burlesque, un prince-marchand excentrique et généreux. Son Palais sur l’Eau en est la manifestation la plus clinquante. Il en est autrement dans les affaires.

Le Maître marchand Argyros n’aime pas prendre des risques. A vrai dire, il n’en prend aucun. C’est esprit calculateur et obsédé agit toujours en situation d’information parfaite. Alcide privilégie le temps long et ses régularités à l’agitation stérile du présent. Il a toujours avancé à petits pas, tâtant le terrain sous ses pieds. Mais l’ouvrage ainsi bâti est d’une solidité à toute épreuve. Manipulateur, Alcide a su se créer tout un réseau d’allégeance fondé sur la peur et l’argent. Sa mémoire de dragon lui rend de nombreux services dans ce domaine-là.

Des mots comme l’honneur et la loyauté ne signifient rien pour lui : il ne s’agit que d’idées qui peuvent changer sous l’effet du vin. Tenir un homme par ses dettes et ses testicules constitue quelque chose de beaucoup plus certain dans le temps long. Les relations d’Alcide sont fondées sur les affaires, il a depuis bien longtemps appris à ne rien mettre de personnel là-dedans. Ainsi, le Maître marchand n’a pas besoin de tester la « loyauté » de ses relations, puisqu’ils n’en ont aucune : tout se fait sur le chantage ou l’or, donc tout se passera comme prévu. Cette vision peut être perçue comme incroyablement vaniteuse, mais Alcide est un juste un marchand réaliste. Alcide répugne à tout usage de la violence, et a la vision du sang en horreur.

Cela le rend particulièrement tolérant envers les différentes races de Miradelphia. Humains, elfes, nains, drows, demis et hybrides : tous sont avant tout des partenaires potentiels. Et Alcide traitera avec la même patience mêlée d’implacabilité ses ennemis, quelle que soit leur race.
Enfin, Alcide est réputé pour les banquets colossaux qu’il donne dans son palais de Thaar. Ces orgies ininterrompues sont l’occasion des pires bâfreries et débauches de tout genre. C’est si dommage qu’on vous ait trouvé au petit matin dans le même lit que l’épouse de votre pire ennemi.


Histoire :


L’histoire d’Alcide débute de manière très banale dans les quartiers pauvres de Thaar. Son père travaillait sur les docks, déchargeant les nombreuses péniches qui descendent l’Oliya, rechargeant les navires à destination de la Péninsule. Pauvre mais digne, il insistait pour que ses enfants apprennent à lire et à écrire, tout en se saignant aux quatre veines pour ramener le pain du soir sur la table familiale. Mais le pauvre homme manquait cruellement d’autorité, et ses fils tombèrent, comme de nombreux miséreux, dans le vagabondage et le larcin. Sauf un, le benjamin Alcide.

Ce dernier étudia si fort et si bien qu’un prêtre de Néera touché par son abnégation s’arrangea pour lui obtenir une éducation décente puis un petit poste de clerc dans l’administration thaari. Alcide y mena une vie discrète et effacée de travailleur efficace qui ne pose pas de questions. Mais ses nombreuses lectures le laissèrent avec une ambition dévorante : il était hors de question qu’il reste un clerc toute sa vie. Apprenant au bout de plusieurs années qu’un poste important allait être laissé vacant : celui de capitaine du guet. 


Alcide n'avait jusque alors prit aucun risque dans sa carrière, restant toujours en retrait, sauvegardant prudemment ses économies. L'exécutant parfait. Sauf qu'il ne faisait que jouer un rôle. Voyant l'opportunité, il misa tout. Engageant ses économies de dix ans pour acheter les juges et les greffiers de l'administration de Thaar, il obtint des pièces à charges de corruption contre ses concurrents potentiels. Recruta des spadassins, des espions, engageant toutes ses économies dans cette lutte où seule la victoire était possible. A force de menaces et de cajolements, il obtint le retrait de certains hommes, voire leur soutien en l'échange de promesses pour le futur. Alcide fit clairement comprendre qu'il avait tout à perdre dans cette affaire, et ne reculerait donc devant rien pour triompher. Mais qu'il était néanmoins possible de s’accommoder avec lui. 

Le clerc s'était acculé volontairement dos à un précipice. Certains firent marche arrière, considérant que le jeu n'en valait pas la chandelle. Certains résistèrent à ce chantage qui n'en était pas un. Ils disparurent ou dans la meilleur des cas jetés au cachot sur la base des faux. Leurs aveux arrachés sous la torture les condamnèrent. Après tout, un homme à qui vous arrachez les ongles vous dira à peu près n’importe quoi pour le supplice cesse. 

Alcide devint donc capitaine du guet de Thaar à trente ans. Cette position influente lui permit de commencer à placer ses pions dans le grand jeu politique et commercial thaari. Au fil des années, investissant judicieusement ses économies, Alcide se lança dans le commerce. C’est à cet âge-là qu’Alcide se maria avec Eurydice Argyros, fille aînée d’une maison noble oliyanne mineure et désargentée. Les Argyros vivaient reclus dans leurs terres, passant leurs journées à rêver sur leur mythique passé impérial. Vivant complètement déconnecté de la réalité donc. Les Argyros avaient besoin d’argent pour éponger leurs dettes colossales, Alcide d’un nom. L’échange fut rapidement fait.



Eurydice Argyros, avant que l'ennui et un mariage fade n'emporte sa beauté.

De ce mariage sans amour naquit deux enfants, Nicéphore et Phocas. C’est à partir de ce moment-là qu’Alcide entama sa montée en puissance lente mais durable dans le commerce. Bien entendu, ses affaires eurent des hauts et des bas. Néanmoins, sa vision sur le long terme lui permit de toujours progresser au delà de ses échecs pour mieux rebondir. Sans aucune passion, le marchand tirait les leçons de ses échecs pour en faire des forces. S'étant fait un nom, Alcide élargit ses horizons au continent tout entier, Alcide s’engagea dans le lucratif commerce des épices. D'années en années, la flotte commerciale de la maison Argyros s'élargit, pour passer de quelques boutres croulants à de solides navires escortés par des esquifs rapides. 

Il n’eut jamais aucun problème avec les drows et les doeben, les affaires passant avant tout pour lui. Il est très probable qu’Alcide fournit une assistance logistique à l’Ost drow lors de son invasion de la Péninsule il y a dix ans de cela. 

C’est aussi à cette date que la consécration de toute une vie d’efforts constants porta ses fruits : il obtint le titre de Maître de la Corporation des Marchands d'Epices de Thaar. La Corporation exerce un monopole féroce et sans pitié sur le commerce d'épices, traquant les nombreux contrebandiers avec ses spadassins. Sur Mira, une bonne partie de ce qui est poudreux, coloré et cher passe par Thaar et les membres de la Corporation. Ceci s'applique donc aussi aux pigments pour les teintures par exemple. Le Palais sur l'Eau a été bâti sur cette fortune, s'enrichissant de tourelles et de tentures au gré du cours du safran. L'avantage de la pierre, c'est qu'elle ne s'écroule pas quand la demande diminue. 

Alcide abusa alors de sa richesse indécente pour s’acheter les hommes et les faveurs. Il occupe aujourd’hui une place proéminente dans le paysage politique et commercial de Thaar, sans avoir d’allégeance autre qu’à l’or ni révéler ses intentions. Il sut aussi se donner une image favorable auprès du peuple en finançant de nombreuses soupes populaires et des festivités : le fils de cordonnier n’avait pas oublié ses racines. Ces mêmes racines sont un sujet de mépris pour la noblesse thaari et estréventine, et de haine en considérant le succès du Maître marchand. Mais qui peut décemment se passer de lui dorénavant ? Dans les affaires, rien ne compte sinon votre bourse. 

Alcide semble maintenant solidement installé dans la société thaari. Pourtant, il est tout fait conscient du caractère éphémère de ses réalisations, et ne relâche jamais sa garde. Le Maître Marchand a aussi son lot de déboires, jusque dans sa vie familiale. Son fils aîné Nicéphore a notamment quitté le giron familial pour devenir chevalier errant, haïssant son père et son idéal de vie par dessus tout. Nicéphore est un être torturé et écrasé par la culpabilité. Il tente de se racheter en se précipitant autant que possible dans les bras de la mort. Que ce soit sa chance scandaleuse ou son talent d'escrimeur, Nicéphore n'a pas encore trouvé la créature ou l'homme qui l'enverra à la tombe. 

Le Maître Marchand doit aussi compter sur les jeunes requins de Thaar aux dents longues. Mais ces derniers ne doivent pas oublier la collection de limes que le riche obèse possède dans une cassette ouvragée. A commencer par Phocas, le cadet d'Alcide qui dirige sa flotte marchande. Phocas obéit scrupuleusement à son père, mais si l'occasion se présente, il n'hésitera pas un instant à trahir son père. Le petit a été bien éduqué. 

Bien noté, j'édite en conséquence et te fait signe dès que c'est fait. Je suis d'accord sur la nécessité de densifier la chose. 

Je tiens tout de même par franchise à dire que la description de la construction du palais dans mon histoire me paraît inutile et tient du remplissage, à même d'ennuyer un joueur lisant ma fiche pour en apprendre plus sur mon personnage. Ce qui compte, c'est que j'ai un palais, pas la manière dont il a été construit en terme de RP. Là, je vais écrire un paragraphe inutile dont tout le monde se fichra, Alcide le premier : il a commandé un palais, il s'en fiche un peu de la manière dont il est construit et du reste. Il délègue, c'est un grand, un puissant. J'ai de l'argent, je veux un palais, je vous donne de l'argent, donnez moi un palais. 

La description de la construction du palais ne correspond pas au point de vue d'Alcide. Ma fiche est subjective. La construction du palais, ça concerne le PJ/PNJ dont le métier est tailleur de pierre, pas le maître marchand que je suis. 

Il en va de même pour le poste de capitaine du guet. Pour Alcide, il s'agit d'une charge comme une autre, qui lui donne de l'argent et du pouvoir, c'est tout. Le vernis ne l'intéresse pas, c'est la position en terme de pouvoir qui l'attire. Si les gardiens de cochons étaient rois, Alcide essayerait de devenir gardien de cochon. Le poste de capitaine du guet représentait pour lui une opportunité d'avancer, uniquement. 

Après, ça dépend de notre vision du RP. Par exemple j'ai une vision de Thaar comme ville corrompue où l'argent est roi et une charge est une charge, rien de plus. Après, on recrute peut être les gens à la compétence, mais je pense que c'est un doux rêve de tous temps dès que l'esprit humain entre en jeu, avec ses jeux de pouvoirs éphémères et ses passions vaines. Quant à l'idée de "profil recherché", je pense que c'est appliquer les schémas du monde d'entreprise à un monde médiéval-fantastique où les CV et les diplômes n'existent pas, à moins qu'on me prouve le contraire. 

Etant donné que tu es du staff, je me plierai sans broncher à ta demande, mais je tiens tout de même à faire savoir que je ne suis pas d'accord. J'édite sans protester mais je suis convaincu que ce n'est pas une bonne chose par rapport à la vision que je veux donner du personnage. Et c'est ça qui compte non ? Mon personnage, vu que c'est ma fiche. Mais c'est aussi "votre" forum, à vous le staff. 

"Lets agree to disagree" donc. :)