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 Divagations du sire de Porpignon

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Arsinoé d'Olyssea
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Arsinoé d'Olyssea


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MessageSujet: Divagations du sire de Porpignon   Divagations du sire de Porpignon I_icon_minitimeMar 2 Juil 2013 - 18:28

Au lendemain de l'Oeil Bleu.


le Dancelon dont il est question,
Spoiler:


    Le chant d'un coq balaya l'humble métairie, annonçant une journée riche en fauchage. La porte du fénil s'entrouvrit adonc, libérant un dancelon à fière allure mais à la mine maussade. Il apprêta prestement sa monture et, une fois le pied apposé à son étrier, parcourra en vain l'exploitation du regard : Sa proie s'était visiblement claquemurée dans la manse de son père. Constat qui, aux yeux du fielleux, ne faisait que confirmer le méfait de la bougresse. « Oil ! Gouge, sorcière, vuiceuse ! Sort donc de ta cachette maléficieuse, j'ai à te parler ! » Beugla celui qui avait ressenti le mal dès sa pissette matinale. Nulle réponse ne vint. Se sentant comme nargué par la battisse marmoréenne, il entreprit lors d'obstruer ses portes de sorte qu'ils ne puissent en issir, et manda à ses deux écuyer de l'arser aussitôt. Une emprise qui s'étala sur de longues minutes, l'agreste gourbis étant voirement enchanté.

    Après s’être assuré que nul n'avait échappé aux flammes purificatrices, les trois comparses s'en allèrent leur foi raffermie et firent campement au détour d'un gentil ruisseau. Là, ils firent leurs ablutions et s'attaquèrent à la mangeaille qu'il leur restait. On ergotait gaiement en observant la vapeur de leur incendie. Notre héros, qui s'appelle Jean de Porpignon, rêvassait lui de la pintade aux airelles tant méritée qui l'attendait à Diantra. Près d'une ennéade qu'il cavalait de-ci de-là dans ces mornes terres d'automne, inspectant quelques donjons et vieilles tours qui étaient celles de son seigneur le comte de Scylla. Temps qu'il aurait plutôt souhaité mettre à profit en s’apprêtant à la mêlée prochaine, que la journée lui revienne et non-pas à un autre des chevaliers qui environnaient la cour de l'Ivrey et son chastel d'Edelys.

    « Mordiable, c'est faerie ! Voyez là messire, Diantra flamboit ! » aboya alors son jeune écuyer. Et pour vrai, de la cité s’élevaient d'acrimonieuses fumées. Pris par l'émoi, messire Jean se redressa tel un piquet et resta coi ; il avait espéré y faire bonne chère mais aussi y soigner sa ténébreuse et nouvelle affliction qui ne seyait pas à la bachelerie. Ne parvenant à s'aviser, il se tourna vers l'autre homme - plus vieux et gras - son bâtard de cousin qui jamais n'avait pu acheter son propre arroy. Raillant leurs ardeurs passagères, icelui expliqua que les volutes provenaient voirement du Templerond et des moines des côtes de sel le peuplant. Apaisé, le dancelon maudit lors ces malandrins qui abusaient de l'anémie du roy et la bonté de son régent, lésant la couronne de nombres de bénéfices indus. La troupe reprit alors la route de Diantra, bien décidée d'y parvenir avant le sexte.

    Il se présenta seul à la cité, ses deux comparses ayant élu de rejoindre leurs grabats en Edelys une fois assuré qu'elle fut indemne. Les battants de la grand-porte n'étaient qu'entrouverts, et sous les arches massives des baudriers veillaient. Le vaillant messire Jean les franchit toutefois sans encombre, lui qui était bien connu parmi les serviteurs du roy et de bonne naissance de surcroît. Mais il serait cauteleux de le dire contenté ; troisième fils de son père le seigneur de Badefols et protecteur d'Eyroles, le gentillâtre tenait depuis peu le pays de Porpignon accoté aux berges Olysseanes de la Néris, mais n'en tirait aucune jouissance. Tout au plus avait-il espéré que son appertise d'arme face au feu sire de Porpignon - un suppôt de l’infâme Brandin – lui aurait gagné l'amour de celle qu'il aimait de tout son cœur parfaitement : la dame Arsinoé d'Olyssea. Mais il n'en était rien, et il avait souffert silencieux et en proie à l'acédie, sans oncques n'en faire compte aux hommes ou aux dieux. Si s'avisa t-il qu'en ce jour il la trouverait et mettrait sus tout son art courtois. Mais d'abord, il mangerait.

    La foule qui d'habitude occupait la voierie était aujourd'hui étrangement éparse, et il lui semblait bien qu'il y planait une mésaisance certaine. Les aveugles et malvoyants étaient de sortie, pleurant comme des madeleines et importunant les bonnes gens. N'était-ce qu'un autre triste usage de ce sud ? Une maison-dieu arsée ? À moins que ce ne soient de vils aigrefins en mal de piécettes. S'abandonnant à ces méchantes pensées, il s'en vint finalement au parvis de l'auberge que son ventre réclamait : l'Innocent Candide. Bien à son aise dans cette rue joyeuse, ou s'exploitaient marionnettistes, jongleurs et autres drôles, le chevalier s'intéressa à une troupe de bateleurs et dresseurs, et au grand singe au poil drus les accompagnant. On ne peut mesurer la déception de notre héros lorsqu'il s'avéra que la bête ne savait que dormir. Pis encore, les baladins étaient des elfes, des métèques.

    « Oil, elfes ! Faites danser la beste ou retournez à votre sylve ! » lança le hardi luron, avant de se retraire prestement devant les regards sombres et allures mauvaises de ces fangeux. Si prestement que son pied glissa dans une flaque boueuse – là ou jadis s'était tenu un pavé commun – l'envoyant s'écraser dans celle-ci. L'air hébété, il se redressait tant bien que mal sans jamais ouïr les cris alentours,  lorsque un horion bien acerte l'envoya valser à nouveau.

    «  Mercatel ! »
    « Fot-en-cul ! »
    « Sale Ravaille ! »
    « Par le Saint Esprit ! »


    Les coups pleuvaient sans relâche, et Jean sombra dans l'inconscience, manquant de se noyer dans ces quelques centimètres d'eau.

    Il reprit connaissance bien plus tard, allongé dans un recoin de l'auberge qu'il s'était tant exploité à rejoindre. Se palpant, il eut l'horreur de découvrir que les arsouilles qui l'avaient efforcé si durement ne lui avaient laissé qu'une chemisette et ses braies. Son joli chlamyde ocre, ses bottes, son épée, son argent, ils avaient tous pris. Notre gandin aux projets moult grands sentit alors ses yeux se larmoyer, et il se mit assez vite à pleurer, lui aussi, comme une madeleyne. Et ce jusqu'à ce qu'une main rude mais ferme vienne le soulever et le porter droit dans une chope de bière. Voyant flou, il sut toutefois que ses sauveurs étaient de ces Brandais qui avaient essaimés la ville au gré de la Révolte des Arbalète. « Par ma foi mes amis, vous êtes des gens de bien et je saurai m'acquitter triplement de cette dette. Les Dieux savent que je n'en desservis pas tant. » marmonna t-il, débordant de gratitude.

    Ses compagnons de beuverie n'étaient autres que ses tourmenteurs et voleurs, une route de Brandois venus droit du Mercatin, qui par malheur se plaisaient à veiller sur le lieu du martyre de leur seigneur transformé saint. Épris de pitié pour ce grotesque personnage, ils avaient décidé de le saouler par sa propre chevance, de lui seriner les bienfaits de Carloman Mercatouille.

    « ...Et Ravaille Jacques, qui tenait le petit roy Eliam en grande haine, s’élança vers son cathèdre le cœur emplit de sombre desseins. Le royaume se serait effondré dès lors si l'élu de l'esprit divin, Saint Mercatouille, ne pourfendit pas le traître de sa lame, damnant son âme éternelle... »


    L’influençable coquebert se prouva à la hauteur de leurs attentes, s'extasiant devant le  conte, s'enquérant sur le moindre détail, contraignant les sicaires, qui connaissaient peu ou mal les évangiles et dires de son apôtre messire Ernst de Froifaissier, à jangler et fabuler à foison. Plus tard, la gaie compagnie quitta l'hostel et assista au spectacle de marionnettes qui se tenait devant, représentant chacun des exploits du saint homme, de Scylla à Diantra. Il quitta enfin la place titubant, déclinant de chasser la troupe de bateleurs elfes qui narguait ses nouveaux comparses. Il ne désirait que s'entretenir avec son seigneur et sa dame leur faire part de sa foi retrouvée et de la bonté du Martyre.
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