Deux royaumes pour une seule décision

Maître Corbeau a écrit:

A sa Seigneurie et sa Magestée, Goar Ier de Sgarde, Roy de Sgarde, Duc de l'Adurie, etc., etc.

Nous sommes fort aise d'apprendre votre réussite, et gageons tous nos respects à sa Magestée Goar Ier de Sgarde. Il est su que les Cinq favorisent vos entreprises bien que vos victoires vous redeviennent de bon droit, fruit de votre bel esprit révélant à tous la magnificence de vos habilités dans les arts de la Guerre. Nous vous félicitons pour votre Sacre à venir bien que votre pouvoir est un était de fait  et souhaitons la prospérité à vos terres.

Vous n'êtes sans doute pas sans savoir la mort du feu roy Eliam Ier, protégé jadis par mon feu cousin et deuxième époux, feu l'Ivrey, Comte de Scylla. Et non sans affect, nous voyons en ce jour, la couardise, la vilenie, une gangrène si noire que la peste, se rependre dans notre beau royaume entre les mains d'une femme qui se prétend sans aucuns droits régente , secondée par Messer d'Angleroy, nommé par oncques ne sait Chancelier de la Cour et un autre, du nom d'Argoth arrogé Sénéchal du royaume par d'obscures personnes. Plutôt que de s'en remettre à leurs pairs, hauts seigneurs et gens de renom, preux défenseurs du Royaume, ces trois personnes ont manigancées dans l'ombre pour assouvir leurs dessins et leurs intérêts, risquant ainsi de conduire à l'éclatement du royaume et aux affres, jadis connus, de la Guerre Civile. Nous Blanche, aisnée d'Ancenis, Comtesse de Velteroc et Baronne d'Hautval, croyons qu'il n'est nul mieux placé que la bonne noblesse de la Péninsule pour décider de qui doit la diriger.

C'est pourquoi, nous venons à vous afin de sceller le fruit d'une longue et future alliance. Sa Magestée est, si elle le souhaite, invitée de venir siéger et nous confier votre avis, à Ancenis avec les autres seigneurs, à la première ennéade du mois de Verimios, afin que soit débattu dans le temps, la paix et l'intérêt de tous, de quel seigneur doit monter sur le trône.

Nous sommes consciente que sa Magestée à fort à faire après sa remarquable conquête de droit et suggérons, si ses affaires ne l'arrangent pas,  de vous rencontrer en temps voulu. Certes, nous ne pourrons peut-être pas vous rencontrer en personne car nous attendons un heureux événement mais espérons que notre santé n'affectera pas les prochaines démarches, nous vous présentons nous plus plates excuses si  cela devait arriver.

Que les Cinq veillent sur vous et les vôtres.

Blanche d'Ancenis, Comtesse de Velteroc et Baronne de Hautval.

Citation :

Nous Goar Ier de Sgarde, roy de Sgarde et duc de l'Adurie.

A Blanche d'Ancenis, baronne de Hautval et comtesse de Velteroc.

J'avois ouïr le grand marri qui s'en estoit fait aux funérailles, ces seigneurs vous auroient morgué de leurs entreprises. Sachiez que si je ne puis faire reconnaissance du prince Bohémond comme roy si ses vassaux s'en opposent, cependant je ne puis plus lui nier son droit n'étant seigneur du royaume de Diantra. Je ne pourrais me déplacer sis aux nonnes de Verimios en vostre fief et demeure ma Dame, mais j'y enverrois noble représentant afin de participer. Mon fils Richard, prince héritier du royaume de Sgarde viendra suivre les parlemens.

Nous envoirons outre nostre aimable officier Pierre Volsghe afin de négocier avec vous de la noble proposition de fiançailles de votre fille première née Alcyne à notre neveu Geoffroy d'Olmünster, prince de Sgarde. Espérant que cette alliance puisse s'accomplir.

Que Dasmedieu vous apporte longue vie.

Sceau et signature des témoins et auteurs :
Goar Ier de Sgarde (Roy du royaume de Sgarde et Duc de l'Adurie)
Imbert VII le vieux, (Chancelier du royaume de Sgarde)
Constance de Loubier
Charles Ier d'Amblère, (Prince de Sgarde et seigneur d'Amblère)
Marc de Ctholl, (Seigneur de Ctholl)

La réponse à sa missive fut immédiatement communiquée à la Dame du Val qui lut une première fois l’épître de sa Majesté Goar Ier de Sgarde. A cela, elle resta mitigée quant à la demande des fiançailles avec sa prime-enfant. Le Conseil des Anciens fut mandé et l'on présenta les faits en exposant leurs divers avis. On se renseigna par après sur la généalogie des Falkenberg et de la position du présumé Geoffrey d'Olmünster. Après avoir pris connaissance de toute l'envergure de la demande, un nouveau courrier fut rédigé à l'attention de sa Majesté et la date approximative de l'arrivée de Pierre Volsghe  fut communiqué.

Le sir Pierre Volsghe fut accueilli avec toute l'importance qui se devait à un ambassadeur royal, celui-ci fut logé et nourri dans une chambrée très confortable. Blanche tint à lui faire visiter les contrées de sa baronnie et ainsi il put prendre connaissance des clans composant la châtellenie d'Helderion, vint ensuite Carruw et son vin blanc sucré puis enfin Ambreval. Après cela, la Dame du Val décida de prendre connaissance de l'état du dit Royaume de Sgarde par politesse et intérêt. Ensuite Pierre Volsghe fut présenté au Conseil des Anciens et les négociations purent enfin commencer. Les discussions débouchèrent sur un traité d'alliance, annonçant le mariage d'Adèle d'Ancenis et d'Henri d'Hasseroi ainsi que les fiançailles présumés d'Alcyne de Hautval et de Geoffrey d'Olmünster. Le tout fut acté et signé en l'attente d'une réciprocité. Enfin, elle ne manqua pas d'adresser ses vœux pour son futur couronnement.

Le sir Pierre Volsghe put retourner avec deux tonneaux de vin de Carruw et deux autres de Hautval ainsi que quelques litres de miel en guise de présent pour sa Majesté Goar Ier de Sgarde et si celui-ci acceptait de signer les termes du traité, il était mentionné qu'à défaut de pouvoir se mouvoir pour l'instant, Adèle serait envoyée à la cours de Sgarde afin de connaître son futur époux, se familiariser avec sa nouvelle famille.