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| Quand l'Anaëh requiert l'aide de son peuple [Ringwë Laicolassë] | |
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Delnwë Iridwen
Elfe
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| Sujet: Quand l'Anaëh requiert l'aide de son peuple [Ringwë Laicolassë] Dim 15 Sep 2013 - 16:11 | |
| Il avait voyagé sans s'arrêter depuis le sud. Accompagné de quelques-uns des siens, il avait cheminé parmi les arbres d'Anaëh. L'hiver était là, recouvrant la prime forêt d'un manteau blanc. Les combats s’étaient quelque peu calmés de ce fait, aucun des deux camps ne souhaitant entreprendre de réelle folie pour le moment. Mais tout l'hiver ne s écoulerait pas ainsi. Les sombres entendraient probablement briser ce front. Et les elfes tenaient à expulser les intrus le plus tôt possible. La tension était palpable, chacun fourbissait ses armes et attendait le bon moment. Si les sombres avaient de très longues distances à franchir pour en appeler à leur renforts, ils étaient malgré tout venus en nombre, et s'étaient bien installés depuis la défaite d'Ellyrion. Les elfes avaient d'abord cru pouvoir les expulser simplement et rapidement. Ils avaient appris à leur dépends leur erreur, et malgré quelques victoires mineures, quelques camps et avant-postes détruits, le front n'avait globalement pas bougé. Si les morts étaient déjà en trop grand nombre du goût de certains, les blessés étaient encore plus nombreux, et les effectifs du beau peuple s'amenuisaient. Il allait falloir pallier à cela. C'est dans cet optique que des messagers avaient été envoyés un peu partout. Delnwë avait ressenti le besoin de s'éloigner un peu du front pour un moment, aussi se porta-t-il volontaire pour cette mission. Il avait été envoyé avec deux autres soldats en Eteniril, pour rencontrer la dame protectrice de ces lieux. Peu versé dans la politique, il ne connaissait les protecteurs et protectrices que de nom pour la plupart d'entre eux. La dame protectrice d'Eteniril se nommait Ringwë Laicolassë. Elle avait été nommée récemment ce poste, ayant été plusieurs années conseillère. Elle avait même fait jadis partie de l'armée, parmi les auxiliaires. Ainsi, elle devait comprendre la période que traversait le peuple d'Anaëh. Elle sera probablement plus réceptive que d'autres à ce genre de problèmes. Du moins était ce que Delnwë espérait. Ayant chevauché pendant de nombreux jours, les trois cavaliers parvinrent enfin dans la belle cité. Le vaste palais des seigneurs protecteurs d'Eteniril était réputé dans tout l'Anaëh pour sa beauté architecturale. Delnwë dut certes reconnaitre que ce n'était pas immérité. Le palais somptueux, situé en hauteur par rapport à la cité, reflétait les rayons du jour, et se mariait on ne peut mieux avec la prime forêt. C'était un édifice difficilement descriptible dans sa beauté, probablement l’œuvre des elfes des anciens cycles, dont le savoir désormais perdu ne pouvait être qu'entretenu à travers leurs créations. L'accès en était gardé par des soldats du protectorat. Il semblait que peu de monde puisse accéder ainsi au palais sans raison ni avoir prévenu. Toutefois, dans la hiérarchie militaire, l'armée royale, au service du trône blanc, constituait la force armée la plus élevée du peuple elfique. Un officier de l'armée royale était plus haut placé que la grande majorité des soldats des protectorats, ou que leurs officiers. Ainsi, lorsque Delnwë Iridwen, lieutenant des archers de l'armée royale elfique, défenseur du trône blanc et de l'Anaëh, s’avança sur les marches du palais, accompagné de ses deux compagnons, les gardes de faction ne s'opposèrent pas vraiment à lui, se contentant de lui demander le but de sa venue. Ce à quoi il répondit qu'il souhaitait avoir audience auprès de la dame protectrice, afin de lui transmettre des nouvelles du front. Le soldat hocha affirmativement de la tête, et partit prévenir la dame protectrice, alors que les trois soldats pénétraient dans le palais. L'intérieur était vaste et bien éclairé. Et d'une architecture aussi belle et travaillée que l'extérieur. Cela attestait bien du talent des anciens elfes. Delnwë déplorait encore en lui même cette perte. Ils passèrent par de nombreux couloirs, croisant plusieurs personnes travaillant dans le palais. Tous semblaient intrigués, se demandant ce qu'un officier comme lui pouvait faire ici. Tout l'Anaëh savait pour le front. Une telle venue n'augurait jamais rien de bon. Ils finirent par pénétrer dans la vaste salle d'audience du palais. Le plafond, très élevé, permettait que la voix du seigneur ou de la dame puisse être entendue de tous. Les vastes fenêtres éclairaient la grande salle, donnant une magnifique vue sur la cité. Le lieutenant ne s'attarda pas sur ces détails. Il marcha d'un pas décidé vers l'autre bout de la salle. Là où celle qu'il était venu voir siégeait.
La dame protectrice d'Eteniril était d'une certaine beauté. Fine et élancée, elle avait de longs cheveux blonds, et ses yeux d'un bleu presque pur venaient ajouter de l'intensité à son visage. Toutefois, à en juger par la moue de ses lèvres, elle ne semblait guère enthousiaste de cette intrusion. Delnwë savait que sa mission était de la plus haute importance, et qu'il n'avait guère le temps à discuter politique. Il savait également qu'il fallait toutefois éviter de froisser les protecteurs. Surtout dans leur situation actuelle. Aussi s'avança-t-il d'un pas toujours aussi décidé, ses deux compagnons sur ses talons jusqu'à parvenir devant la dame. Leurs bottes claquaient sur le sol, et ceux qui étaient présents se demandaient bien ce qui allait se dire dans quelques instants. Il s'inclina en un salut empli de respect, avant de se redresser, et d'attendre. Il n'était certes guère versé dans le protocole. Mais il était de bon ton de laisser la dame s'exprimer la première. Simple question de respect. |
| | | Ringwë Laicolassë
Elfe
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| Sujet: Re: Quand l'Anaëh requiert l'aide de son peuple [Ringwë Laicolassë] Dim 15 Sep 2013 - 22:02 | |
| Il y avait tant à faire. Cela faisait à peine deux mois qu’elle était nommée dame protectrice et elle avait rapidement saisit les différences entre son ancien rôle de conseillère et celui-ci. Avant, elle ne faisait que conseiller et désormais les décisions finales lui revenaient toutes. C’était une tâche presque plus fatigante. Presque. Mais elle prenait le pli peu à peu et retrouvait sa sérénité tout doucement. Bientôt, elle n’aurait plus besoin de se réfugier de longues heures durant dans la pièce qu’on avait installé à sa demande pour préparer ses décoctions. Les serviteurs avaient été un peu surpris d’une tel demande car, du temps où elle n’était que conseillère, ils n’avaient pas eu l’occasion de connaitre cette manie qu’elle avait de réfléchir et de se détendre tout en exerçant l’art hérité et durement appris sous le regard sa mère. Ils avaient cependant fini par s’y habituer et se contentaient de vérifier qu’elle avait tout ce qu’il lui était nécessaire à ses besoins.
C’est là qu’elle se trouvait, écrasant patiemment des feuilles d’Erboas afin de préparer des cataplasmes, quand les soldats se présentèrent aux portes du palais. Désormais, elle n’avait guère besoin de les vendre et se faisait un plaisir de les donner, de même que ses autres préparations, à son intendant afin qu’ils soient utilisés par les serviteurs du palais. C’était peu car elle n’avait pas le temps de produire de grande quantité mais c’était suffisant. Le soldat qui s’était chargé de la prévenir vint donc la trouver et s’arrêta à l’entrée de la pièce. Il la salua avec respect et attendit qu’elle se retourne.Qu’y a-t-il ?Encore une fois la dame arborait cette expression froide proche du dédain qui déroutait beaucoup de monde autour d’elle pourtant sa voix laissait paraitre la gentillesse et le calme dont elle faisait toujours preuve.Un lieutenant de l’Armée royale et deux autres soldats vous demandent audience heri*. Je les ai laissé entrer, ils se rendent vers la salle d’audience actuellement.Ringwë resta un instant immobile avant de poser son mortier et son pilon sur sa table de travail, laissant sa préparation inachevée puis se tourna de nouveau vers le garde.Agoreg vae*. Je m’y rends immédiatement. Prévenez mes conseillers.Le garde se retira après l'avoir saluée de nouveau.
Un lieutenant de l’Armée royale. Le garde n’avait pas précisé de quelle branche il était issu mais cela importait-il vraiment ? Elle n’était que peu au courant des tenants et aboutissants de la nouvelle guerre contre les drows. Les affaires intérieures lui avaient pris tout son temps. C’était donc l’occasion d’en prendre connaissance. Mais ils ne venaient certainement pas lui faire la conversation et la raison de leur présence l’inquiétait tout de même légèrement.
Utilisant un raccourci, elle arriva avant eux sur place et s’installa dans le trône d’ébène utilisé par sa prédécesseur. Elle ne s’y sentait pas encore parfaitement à l’aise, gardant à l’esprit les nombreuses fois où elle s’était retrouvée quelques marches plus bas. Inspirant profondément, elle regarda les soldats arriver.
Le lieutenant était d’apparence assez typique pour son peuple, taille moyenne, cheveux châtains tressés pour ne pas le gêner en combat, yeux vert. Mais, alors qu’ils se rapprochaient, elle put constater que ses yeux étaient assez incroyables. Elle avait entendu dire que les humains utilisaient une expression disant que « les yeux étaient le miroir de l’âme » et, face à cet elfe, Ringwë voulait bien y croire. Arrivé face à elle, il s’inclina, imité par ses deux acolytes, puis la regardant. Comme le protocole l’exigeait c’était à elle de parler.Êl síla erin lû e-govaned vîn*. Avez-vous fait bon voyage, lieutenant ?Les mondanités seraient peut-être rapidement mises de côté mais il fallait bien commencer quelque part. Et attaquer dans le vif du sujet n’était peut-être pas particulièrement judicieux quand on donnait l’impression perpétuelle d’être ennuyée. Enfin la nis s’efforça de faire remonter le coin de ses lèvres de quelques centimètres afin de paraitre moins distante mais il était particulièrement dur d’aller contre sa nature.- Spoiler:
*Heri : ma dame Agoreg vae : tu as bien fait (familier) Êl síla erin lû e-govaned vîn : une étoile brille à l'heure de notre rencontre.
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| | | Delnwë Iridwen
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| Sujet: Re: Quand l'Anaëh requiert l'aide de son peuple [Ringwë Laicolassë] Lun 16 Sep 2013 - 20:53 | |
| La dame les observa. Son visage paraissait dur et distant, malgré ce qui sembla être une tentative de sourire. Toutefois, et depuis bien des décennies maintenant, il avait appris à ne plus se fier au visage, non plus qu'aux paroles. Ceux-ci pouvaient être traitres. Non qu'il accusa la dame de cacher ses émotions, mais parfois de telles réactions étaient involontaires. Lui avait appris à lire d'autres signes. Le ton de la voix. Et surtout le regard. Le regard d'un être ne mentait jamais. On pouvait lire dans les yeux ce que tout le reste du corps cherchait à cacher. Êl síla erin lû e-govaned vîn. Avez-vous fait bon voyage, lieutenant ?Un salut respectueux, et comme il se devait. Le lieutenant s'inclina avec respect, portant deux doigts à ses lèvres. Plus qu'une marque de respect, c'était là le signe qu'il parlerait sans ambiguïté et sans mensonges. Quoique cela semblait impossible, ce geste restait une marque de confiance et de respect. « Le suilon, heryn anfinnel mallen, berian o Eteniril . Je vous remercie de nous accueillir en votre palais. Notre voyage ne fut guère troublé, mais l'hiver est rude, et les temps sont durs...» Il avait certes évoqué une évidence. Qui, en terre d'Anaëh, ignorait ce qui se tramait au Sud? Tous les protectorats étaient au fait de la guerre contre les sombres. Le peuple elfique n'était pas de ceux qui cherchaient la guerre, il ne voulait que défendre son territoire. Or cette guerre avait été entreprise pour reprendre ce que les sombres avaient prit et dévasté plusieurs années auparavant, lors de la défaite d'Ellyrion et de ce qui s'ensuivit. Cette terrible époque avait été funeste pour les elfes. Nombre d'entre eux étaient tombés. Il se rappelait de cette époque. Lui n'était alors pas au fort. Et c'était d'ailleurs grâce à cela qu'il était encore en vie. Mais combien de ses camarades étaient tombés? Il n'avait jamais été très doué pour les réceptions ou les discours officiels. Il savait certes user des paroles pour encourager les siens. Pour rassurer un proche. Pour consoler ou aide. Mais face à un seigneur ou une dame, face à un supérieur, s'il savait montrer tout le respect qui était dû, il n'avait jamais su s'attarder sur les mondanités. A dire vrai, le peuple elfe n'était certes pas aussi porté sur ce genre de choses que pouvaient l'être les humains. Ces derniers aimaient rappeler la hiérarchie, les titres, observer un protocole très strict et le moindre écart pouvait être durement réprimé, pour peu que l'offensé soit de haut rang. Alors que le peuple elfique ne se comportait pas comme tel. Certes les titres avaient grande importance. Et l'âge plus que tout, car si les humains ne vivaient guère plus qu'un siècle pour les plus âgés, les elfes pouvaient passer les âges, accumulant les savoirs. Et l'âge devenait une marque de sagesse et de respect. Néanmoins, chacun restait libre de parler, libre de s'exprimer sans pour autant manquer de respect. Une entorse au protocole pouvait certes être remarquée... Mais jamais on ôterait la vie pour cela! Delnwë ne s'encombra donc pas de protocole, et après ce salut et un moment de silence, ces silences dont les elfes aimaient ponctuer leurs discours, il reprit. «Ma dame, je ne vous apprendrais rien en vous disant qu'il y a la guerre au sud. Note peuple est parti reconquérir les terres qui nous furent arracher par les sombres. Hélas, ceux ci se révèlent plus fourbes que nous ne le pensions, sans quoi tout cela aurait déjà pris fin. Nos frères et soeurs défendent en ce moment même nos frontières. Toutefois, la venue de l'hiver a calmé l'ensemble des combats. Le froid rend les actions plus délicates et rare, ce qui m'a permis de venir vous voir aujourd'hui.»C'était là un bref résumé. Mais suffisant pour exposer la situation globale. Il n'entra pas dans les détails. Il ne le ferait que si ça s’avérait nécessaire, si on le lui demandait. Inutile d'ennuyer la haute dame avec cela. «J'ignore si vous avez eu quelque nouvelle du front depuis. Les messagers sont plutôt rares, hormis en direction de la capitale, laquelle redistribue ou non les nouvelles. Nous ne pouvons guère nous passer de ceux dont nous disposons. Aussi, si vous avez une quelconque question, je suis prêt à y répondre, heri.»Cela avait été dit. Il attendait de savoir ce qu'exigerait la dame. Sa requête, il l'introduirait quand cela serait opportun. Mais il n'entendait pas pour autant tarder. S'il aimait prendre le temps de réfléchir, parfois ce même temps manquait, et devenait alors trop précieux pour être gaspillé - Spoiler:
Le suilon, heryn anfinnel mallen, berian o Eteniril: Je vous salue (respectueux), dame aux cheveux d'or et protectrice d'Eteniril
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| | | Ringwë Laicolassë
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| Sujet: Re: Quand l'Anaëh requiert l'aide de son peuple [Ringwë Laicolassë] Dim 22 Sep 2013 - 15:12 | |
| Ringwë se tint immobile tandis qu'il s'inclinait de nouveau. Cependant, si la première fois avait été un salut, cette fois-ci la signification était tout autre : il y avait du respect certes mais il lui indiquait aussi son honnêteté à venir. Un sourire plus naturel étira alors les lèvres de la nis.
Elle ne lui rendit pas son geste car il s'était mis à parler et, pour elle, cela constituait un élément du discours aussi fort que n'importe quel mot et reviendrait presque à lui couper la parole.
« Heryn anfinnel mallen ». L'appellation était douce à l'oreille et fit pétiller ses yeux un instant. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, on utilisait plus souvent des comparatifs rappelant son apparence froide que sa chevelure lumineuse. Mais pourquoi pas après tout. Mais elle ne s'attarda guère sur ce passage car la mention subtile de la guerre au sud l'interpella. Il venait certainement du front. Les doigts de l'elfe se crispèrent légèrement sur les accoudoirs du trône avant qu'elle ne retire ses mains pour les poser sur ses genoux. Elle savait qu'une guerre avait lieu, elle savait contre qui, elle pouvait situer à peu près le front. Mais c'était tout.
Dans le silence tranquille qui s'écoulait, elle culpabilisa. A défaut de se déplacer elle-même, un messager aurait pu être envoyé afin de récolter quelques informations, voir s'ils avaient besoin de troupes, de vivres ou de quoi que ce soit d'autres. Mais elle n'avait rien fait. Elle aurait pu se trouver beaucoup d'excuses pour cette inaction mais aucune qui lui parut valable maintenant que ce soldat se trouvait devant elle.
Enfin il reprit la parole et, bien que sautant un bout du protocole, il soulagea inconsciemment la dame protectrice en attaquant dans le vif du sujet et en lui fournissant quelques précisions particulièrement utiles.
Peut-être put-il remarquer que Ringwë s'était légèrement décontractée, la courbe de sa mâchoire semblait moins dure et son dos moins rigide.
Mais elle ne répondit pas immédiatement, permettant ainsi aux deux elfes qui venaient de rentrer de les rejoindre et de se placer du côté de leur dame, au pied des quelques marches de ce trône de bois. Son commandant et son intendant venaient d'arriver. Il faudrait qu'elle retrouve ce garde qui avait eu l'intelligence de se tourner en priorité vers ces deux conseillers car il avait fait preuve d'un instinct particulièrement bon. Il méritait peut-être une promotion afin de rejoindre sa garde personnelle... Pas avant d'avoir vérifié qu'il faisait toujours des choix aussi judicieux.
Les deux conseillers saluèrent leur dame qui leur adressa un bref sourire ainsi qu'un hochement de tête, puis les deux soldats. Son vieil ami jeta ensuite un nouveau regard vers celle qu'il avait introduit dans les cercles du pouvoir d'Eteniril, avec une pointe d'interrogation. Visiblement aucun des deux n'avaient entendu le début de la conversation et ils s'interrogeaient très certainement sur l'audience impromptue que Ringwë avait décidé d'accorder à Delnwë et ses acolytes.
Rendant enfin son geste au lieutenant, la blonde protectrice posa deux doigts sur ses lèvres mais se contenta d'incliner la tête. Elle plongea ensuite son regard dans les orbes aux reflets verts et bruns de l'elfe pour lui répondre.
Je n'ai guère de nouvelles du front malheureusement. Je ne vous donnerai pas d'excuse pour ça bien qu'il soit vrai que les messagers sont rares. Pourriez-vous, avant que cette conversation n'aille plus loin, me donner plus de détails à ce sujet ?
Elle avait volontairement choisi une question vague afin de lui permettre une réponse large. Il serait toujours temps de lui demander des précisions sur tel ou tel point après.
L'intendant, qui jusque-là avait gardé le nez dans les papiers qu'il portait, releva alors la tête pour observer le lieutenant. Sourcils froncés, il sortit un feuillet particulier et sembla échanger avec le commandant bien qu'aucun mot ne franchit leurs lèvres. Une sorte de compréhension muette s'offrait aux yeux des personnes présentes dans la pièce, fruit d'années, voire de siècles de travail commun. |
| | | Delnwë Iridwen
Elfe
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| Sujet: Re: Quand l'Anaëh requiert l'aide de son peuple [Ringwë Laicolassë] Mer 25 Sep 2013 - 19:07 | |
| La dame ne lui rendit certes pas son salut, mais sans doute était ce parce qu'elle préféra entendre ses paroles. Cependant, il espérait que cet oubli fut davantage un véritable oubli. Car la dame ne s'était certes pas engagée à lui parler avec franchise. Les elfes n'étaient pas aussi susceptibles de tromper et manipuler que les humains, mais le mensonge ne leur était pas inconnu, loin de là. Il écarta avec rapidité ces idées de son esprit. Inutile de juger avant de connaitre. Une des nombreuses leçons qu'il avait apprises autrefois. Lorsqu'il salua la dame, celle ci eut manifestement quelque satisfaction d'être désignée ainsi. Delnwë avait toujours usé de formules de salutations telles que celle-ci. Il estimait qu'il rendait ainsi hommage à ce qui marquait le plus chez la personne qui lui faisait face, ce qui retenait le plus son attention. D'une personne qu'il rencontrait tout juste, comme c'était le cas, il notait le plus souvent des traits physiques. Chez celles qu'il connaissait davantage, cela pouvait être un trait de caractère fort. Son discours plongea la dame protectrice dans ses pensées, à en juger par sa mine assez grave et réfléchie. Sans doute s'inquiétait-elle du front... Être ainsi, sans nouvelles d'aucune sorte sur le destin de son propre peuple ne devait pas être tellement agréable. Elle finit toutefois par se décontracter quelque peu sur la fin de son court discours. Entre temps, deux autres personnes entrèrent dans la salle d'audience et vinrent se place au bas du trône. L'un était vêtu richement, et portait le nécessaire d'un conseiller ou d'un intendant. L'autre, portant armes et armure, le tout bien entretenu, devait probablement être l'un des officiers de l'armée du protectorat, ou de la garde du palais. Sans doute la dame souhaitait-elle qu'ils entendent ce qui allait se dire. C'était une bonne chose. Les deux nouveaux venus saluèrent la dame, puis Delnwë et ses deux camarades. Il ne s'y était certes pas attendu, et leur rendit un salut un peu précipité. La dame protectrice laissa passer quelques instants de silence. Elle en profita pour rendre son salut au lieutenant. Il se sentit plus décontracté. Désormais, il pouvait parler avec confiance, il savait que la haute dame s'exprimerait avec honnêteté et franchise. C'était là l'une des conditions nécessaires à un dialogue véritable. Et cela allait être nécessaire... Je n'ai guère de nouvelles du front malheureusement. Je ne vous donnerai pas d'excuse pour ça bien qu'il soit vrai que les messagers sont rares. Pourriez-vous, avant que cette conversation n'aille plus loin, me donner plus de détails à ce sujet ?Des excuses? Nulle excuse n'était nécessaire. Elle avait probablement fort à faire, et si le front était d'une grande importance, elle avait des conseillers pour gérer les problèmes. Elle ne pouvait être partout à la fois. Les grands yeux bleus se plongèrent dans ceux de Delnwë. Il lui rendit son regard intense, lui faisant comprendre qu'il n'y avait nulle gêne ni pardon nécessaire. Il préféra toutefois l'énoncer à haute voix. «Ma dame, il n'est pas utile de s'excuser. Vous n'avez commis nulle faute, car comme je vous l'ai dit les rapports sont peu nombreux, et je me doute que de très nombreuses affaires requièrent votre attention. Plusieurs autres protectorats ignorent eux aussi ce qui se passe, car les problèmes internes existent. Sans parler de ceux venant de l'ouest...»Il faisait bien sûr référence aux humains, qui venaient sans cesser s'attaquer à l'Anaëh. Pour récupérer du bois, pour tuer des bêtes, ou autre raisons futile. Malgré les âges, ils ne comprenaient toujours pas. Poussant un soupir, il poursuivit. «Je serais donc ravi de vous offrir quelques précisions. Comme je vous l'ai dit, l'hiver offre une sorte de trêve dans les affrontements. La guerre rapide et foudroyante que nous voulions il y a de nombreux mois s'est désormais envolée, laissant place à des affrontements réguliers et de taille diverses. Certains ne concernent que de toutes petites troupes, d'autres voient l'affrontement de grandes parties d'armées. J'ai moi-même participé à certains de ces affrontements. Certains furent victorieux, arrachant un avant-poste ou une position aux sombres. Mais d'autres furent un vrai désastre. Malgré la proximité de nos résidences, les sombres semblent ne jamais manquer de troupes, et envoient sans arrêt espions et combattants contre nous. Notre armée est quant à elle limité. L'armée royale, au service du trône blanc, n'a pas vocation à mener une guerre de front, elle n'est là que pour diriger les regroupements ou protéger certains frontières. Et l'hiver se fait sentir. Nos ravitaillements sont un peu compliqués, d'autant que les sombres prennent un malin plaisir à couper nos voies et détruire nos caravanes.»C'était la dernière action fourbe qu'ils avaient entreprit. Et outre le fait que cela obligeait les soldats elfes à vivre sur leurs réserves, le moral en était durement affecté. Ses deux camarades derrière lui s'agitèrent d'ailleurs quelque peu en entendant cela. Eux aussi connaissaient les dures conséquences de ces actes. Les elfes avaient bien sûr entreprit de faire de même. Et les circuits d’approvisionnement des sombres étant plus long, cela devait les toucher encore plus durement. «Toutefois, nous devons vaincre. I gweth edelh, hîn o Kÿria, natha degil.»Cette dernière phrase avait été prononcée avec force. Comme pour rappeler que Kÿria veillait sur ses enfants. Et qu'elle ne tolérerait pas que l’infamie des sombres souille ses terres. Delnwë laissa un moment le silence planer. Le temps que chacun prenne la mesure de ses paroles. «Voilà ma dame, ce qu'il en est pour le moment. Si vous souhaitez en savoir davantage... Autrement, je pourrais vous dire ce qui m'amène en ce lieu. Car vous vous en doutez bien, je ne suis point ici pour simplement vous offrir des nouvelles...»Cela, c'était évident. Le tout étant de savoir quelle serait la réaction lorsqu'il dévoilerait ce qu'il en est... Les temps étaient si durs. - Spoiler:
I gweth edelh, hîn o Kÿria, natha degil: l'armée des elfes, enfants de Kÿria, sera victorieuse.
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| | | Ringwë Laicolassë
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| Sujet: Re: Quand l'Anaëh requiert l'aide de son peuple [Ringwë Laicolassë] Jeu 3 Oct 2013 - 22:30 | |
| Leur salut fut légèrement précipité. Peut-être ne s’attendaient-ils pas à ce que les conseillers considèrent que les salutations n’étaient plus nécessaires et que la discussion primait. Néanmoins, ils aimaient prendre le temps d’être poli. Cela ne mangeait pas de pain et c’était majoritairement apprécié. Ringwë constata, tout en parlant, que le lieutenant s’était décontracté. Probablement le fruit de son geste. Une expression douce passa sur ses traits à cette vision et elle tâcha de noter cet aspect de l’elfe dans un coin de son esprit. Qui sait ? Elle aurait peut-être de nouveau à faire avec lui dans le futur et se souvenir de ce qui le mettait à l’aise pouvait se révéler très utile. Mais bien vite son expression se figea de nouveau dans cette moue si peu en rapport avec ses émotions alors qu’elle se concentra sur son invité. Elle laissa le regard, que la lumière rendait vert, de l’elfe sonder le sien comprenant intuitivement le message qu’il cherchait à faire passer sans pour autant mettre des mots dessus. Aussi lui fut-elle reconnaissante d’exprimer à voix haute ce qu’elle touchait du bout des doigts sans parvenir à s’en saisir. Ce lieutenant était trop bon de la dégager ainsi de ses responsabilités et, bien qu’elle apprécia qu’il ne lui tienne pas rigueur de ses torts, la blonde nis continuait à considérer qu’il était de son devoir de se tenir informée. Elle ne lui fit cependant pas part de ce fait, se doutant qu’il s’agissait là d’une divergence d’opinion qui, si elle méritait d’être débattue, n’avait pas sa place à cet instant.
Une expression de mépris passa sur son visage quand il mentionna les humains. La seule pensée qui lui venait en pensant à eux était qu’ils n’étaient que des enfants ignorants et tentant de jouer aux grands. Les traces de leurs ravages en Anaëh étaient certes moins importantes qu’à une époque mais restaient malheureusement trop présentes. Et son peuple n’oubliait que rarement ce genre de chose. Sans compter qu’ils refusaient d’apprendre. Les humains pas les elfes. Impossible de tenter de les faire évoluer avec une telle mentalité.
Puis vinrent les précisions qui furent écoutées avec une forte attention. Visiblement la situation n’était pas si bonne que ça. Il n’y avait donc pas de réelle progression et l’arrêt des caravanes ne pouvait qu’être très mauvais pour le moral et pour les réserves. Sans compter que cela voulait dire que des petits groupes de Sombres pouvaient s’infiltrer sur leurs terres, prenant leurs troupes à revers, pour arrêter une caravane. Que se passerait-il s’ils décidaient de remonter plus haut encore ?
Elle échangea un regard avec son commandant qui hocha imperceptiblement la tête. Il la suivrait dans ses propositions. Malgré son inquiétude, elle sourit de nouveau, brièvement, devant la foi de Delnwë envers les leurs. Le silence qui planait suite à cette déclaration était calme selon elle, tout comme lui, elle était forte de cette certitude que son peuple ne pourrait être vaincu par un tel mal, la déesse Kÿria les protégeant. Enfin, ils en vinrent à la raison de la présence des militaires en ces lieux. Ringwë hocha de nouveau la tête puis s’exprima à son tour.
Je vous écoute. |
| | | Delnwë Iridwen
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| Sujet: Re: Quand l'Anaëh requiert l'aide de son peuple [Ringwë Laicolassë] Ven 11 Oct 2013 - 15:19 | |
| A en juger par le regard de la dame protectrice lorsqu'il évoqua les humains, elle les tenaient en encore plus basse estime que le lieutenant. Nombre d'elfes voyaient les humains comme de simples ignorants. Certains étaient dignes de confiance, d'autres pas, la plupart voyant le peuple elfique comme une légende, les elfes comme des créatures mystiques et inconnues. Mais certains des elfes considéraient les humains avec dédain, méprise voir haine. Le plus souvent, il s'agissait des résidents des protectorats adjacents aux royaumes humains. Mais ce n'était pas toujours le cas. Le sujet n'était pourtant pas le plus important pour le moment. Si ces humains cherchaient sans cesse à entrer en Anaëh, ils échouaient toujours et s'étaient ravisés pour le moment, préférant mener des luttes internes. Alors qu'au sud, les ombres étaient une menace réelle.
Lorsque le lieutenant de l'armée royale apporta les précisions sur l'état du front, les regards se firent plus inquiets. La situation n'était pas des plus idéales. Et surtout, le fait que les sombres puissent facilement traverser les lignes était très inquiétant. Certes, ce n'était que quelques individus isolés, des espions ou des assassins seuls. Mais c'était déjà trop. La simple présence d'un sombre en Anaëh était inacceptable. Qu'il puisse y circuler à sa guise et tuer ou commettre quelque crime de son choix était encore pire! Toutefois, Delnwë gardait espoir. Sa phrase, prononcée à haute voix et rappelant que Kÿria veillait sur eux, en fut la parfaite illustration. Il se garda bien d'en dire plus. Car s'il croyait en Kÿria comme nombre des siens, ce n'était pas la seule...
La protectrice lui adressa un sourire, et lorsqu'il évoqua la raison de sa venue sans la préciser, préférant attendre les éventuelles questions, elle lui fit comprendre qu'il pouvait s'exprimer. Sans doute les questions viendraient-elle plus tard.
«Comme je vous l'ai dit, l'hiver est rude et les conditions sont difficiles, surtout avec les agissements des sombres. Il a donc été demandé à ce que nous envoyions des émissaires dans les protectorats, afin de demander l'aide que l'on souhaiterait nous offrir. Qu'il s'agisse d'armes, de soldats, de vivres ou tout ce qui pourrait nous aider, cela sera le bienvenu. Toutefois, vous n'êtes obligée en rien. Il s'agit certes de défendre notre peuple face à l'envahisseur, mais l'hiver est rude partout. Nous ne voulons pas priver notre peuple de nourriture s'il n'en dispose pas lui même. Et nous ne voulons pas vider nos terres de ses défenses. Le choix vous revient ma dame. Quelle que soit votre décision, je la respecterais. Je suis à votre service.»
Il fit alors un salut plein de respect, imité par ses deux soldats. Voilà qui était dit. Le front était calme pour le moment, mais cela ne durerait guère. Et il allait falloir faire pencher la balance. Pour cela, chaque aide, aussi minime soit-elle, serait primordiale. Il fallait triompher au plus vite, pour éviter que les sombres ne commettent davantage d'atrocités. Chaque jour de guerre, c'était davantage des leurs qui périssaient, et davantage de l'Anaëh qui flétrissait. Patientant, Delnwë observa la belle dame aux cheveux d'or, attendant sa décision. Elle qui avait jadis servi dans l'armée et connaissait les aléas des batailles. Elle qui semblait empreinte de sagesse. Mais elle, qui avait désormais un protectorat sur lequel veiller... |
| | | Ringwë Laicolassë
Elfe
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| Sujet: Re: Quand l'Anaëh requiert l'aide de son peuple [Ringwë Laicolassë] Jeu 14 Nov 2013 - 15:05 | |
| L’armée elfique manquait donc de tout ce qui était nécessaire pour mener un tel combat à bien. La destruction de caravanes n’avait pas dû simplifier la chose. Que pouvait-elle proposer ? Comme s’il avait senti son interrogation, son intendant lui glissa quelques mots à l’oreille. Ils avaient quelques troupes à mettre à disposition de l’armée royale, les autres s’occupant de rétablir le calme entre les deux nouvelles communautés elfiques qui devaient se côtoyer bon gré, mal gré. Et puis ceux qui ne s’occupaient pas de cela, veillaient sur les différents travaux que la nis venait de faire commencer au sein de la ville. Il n’était pas question que les elfes de pierres viennent les perturber alors même que le conseil avait accepté de tenter une cohabitation. Sans parler des troupes s’occupant de l’intégrité des frontières d’Eteniril. On ne savait jamais ce qu’il pouvait se passer même si enfoncer en Anaëh. Les réserves de vivres étaient bonnes. Avec l’expansion de l’Anaëh, les arbres produisaient en grande quantité des fruits juteux et toute la nature paraissait plus fertile. Elles pouvaient largement envoyer quelques caravanes pour les aider à tenir l’hiver. Les armes seraient plus dures à fournir mais si elle leur apportait au moins l’une des choses dont ils avaient besoin, elle doutait qu’ils soient fâchés de voir quelque chose manquer.
Durant sa réflexion, elle avait posé son coude sur l’accoudoir du trône et son menton dans sa main. Désormais, elle se redressa pour parler. Cependant, avant de faire sa proposition, il lui restait quelques questions à poser.Où passaient les caravanes qui se sont faites attaquées maethor ? Comment étaient-elles gardées ? Combien étaient les assaillants ?Une pause.Si vous pouvez me fournir ces informations bien sûr.Elle tenta de se montrer rassurante. Sa volonté était de ne pas hâter sa décision et ne pas risquer inutilement la vie des elfes sous sa responsabilité. S’ils mourraient avant d’arriver, tant le front qu’Eteniril aurait beaucoup perdu. Rassembler plus d’informations devrait leur permettre d’éviter une tragédie.- Spoiler:
maethor : guerrier
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| | | Delnwë Iridwen
Elfe
Nombre de messages : 234 Âge : 36 Date d'inscription : 29/04/2013
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| Sujet: Re: Quand l'Anaëh requiert l'aide de son peuple [Ringwë Laicolassë] Dim 12 Jan 2014 - 11:17 | |
| Apparemment les propos du lieutenant laissé la protectrice songeuse. Et inquiète. Elle devait probablement chercher comment réagir devant des événements aussi troublants. Il était facile d'évoquer les faits, mais bien plus dur de prendre la bonne décision face à ceux-ci. Delnwë patienta, toujours debout, observant sans se lasser. Il savait que les bonnes décisions étaient rarement prises à la légère. Aussi fallait-il prendre le temps nécessaire. Après s'être accoudée un moment à son trône, et avoir écouté les conseils de ceux qui l’entouraient, la protectrice se redressa finalement. Et ce ne fut pas pour proposer mais bien pour interroger davantage. Sage décision. Plus on avait d'informations, meilleure était la décision.
«Je vous fournirai ces informations bien volontiers, dame protectrice.»
Le lieutenant d'archerie réfléchi un court instant avant de répondre.
«Pour ce qui est des lieux de passage des caravanes, nous en avons plusieurs, des itinéraires que nous faisons varier et que nous pensions sécurisés. Si vous aviez une carte des alentours d'Ellyrion je saurais vous en tracer une partie. Lesdites caravanes sont généralement gardées par des soldats des armées envoyant les ressources, allant d'une dizaine à une trentaine selon l'importance de la caravane. Malheureusement, nous n'avons que peu d'informations sur leurs assaillants car très peu en sont revenus vivants. Certains parlent de très nombreux ennemis, d'autres d'embuscades d'une poignée de sombres, mais assez bien préparés pour nous mettre à mal. Nous réfléchissons à la possibilité d'espions dans nos campements, car ils savent avec exactitude les trajets de nos convois. Ma présence ici a justement pour but d'envisagé un convoi déviant des routes connus et donc non attendu, qui aurait ainsi plus de chances d'aboutir.»
Tactique simple mais efficace. La réussite résidait dans le secret, et il était peu probable qu'un sombre soit présent dans le palais d'une protectrice. Il se doutait qu'elle devrait elle-même faire le choix, mais se tenait prêt à l'aider, elle et ses conseillers, dans leur décision. Après tout, il avait toutes les informations qui pouvaient leur être utiles.
«Je serais ravi de vous aider à organiser ce convoi, si toutefois vous acceptez de l'envoyer bien sûr. Je connais assez bien les routes à emprunter et pourrait ainsi vous fournir les informations nécessaires sur la préparation, si vous en désirez davantage.»
La difficulté restait néanmoins grande, étant donné le temps extérieur, mais aussi les divers problèmes matériels auxquels devait faire face l'armée... Sans compter le fait que Delnwë ne pouvait rester trop longtemps éloigné de son campement et de ses soldats, qu'il devait normalement diriger. Il s'était certes porté volontaire, mais n'entendait pas y passer trop de temps. Et pourtant une telle décision devait être bien réfléchie. Difficile choix que celui-ci, où la balance ne doit pas trop pencher d'un côté comme de l'autre... |
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| Sujet: Re: Quand l'Anaëh requiert l'aide de son peuple [Ringwë Laicolassë] | |
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