Un feu dans la brume

« Sang et pierre, pierre et sang, de la brume, dum at dawi, zaki zaki zharr at dum dawi.. Rien que de la brume.»

Les yeux perdus dans les flammes de son feu de camp, le nain rouge murmurait aux ombres de son passé. Il n’était pas rare que le crépuscule corresponde avec cet état semi conscient. Il n’avait en fait plus réellement conscience de la nature qui l’entourait. Assis sur un rondin de bois, somnolent, l’alchimiste solitaire c’était dégoté la veille une de ces clairières favorites. Elles étaient nombreuses sur son chemin de ronde, mais c’était l’emplacement qu’il préférait. Caché derrière un épais mur de fougère sauvage, le petit bois semblait très inhospitalier à première vu, mais une fois les branches écarté et un bon demi mètre de franchis, on tombait nez à nez avec un espace circulaire quasiment parfait baignait par les rayons de la lune. Le nain était tombé dessus par hasard un soir ou la consommation de tabac lui avez brouillait les idées, il avait chuté en essayant de retrouver son chemin et il était arrivé la tête la première dans cette espace clos quasi surnaturel. Il c’était très vite reprit et avait aménagé un passage pour son chariot. Il refermait celui-ci à chaque passage par un système sommaire de branche remise en place, mais c’était généralement suffisant pour le dissimuler un minimum. Le bois n’était de toute façon que fréquenter occasionnellement par des chasseurs ou des promeneurs en quête de solitude.
Ce soir après un diner sommaire composé d’un ragout de lapin maigre aux pommes de terres sauvage, Narzum c’était permis de sortir sa pipe. Il la bourra d’un mélange d’herbes aux propriétés méditatives. Il en tira une grande lampée et recracha lentement le filet de fumée en faisant virevolter les longs poils de sa moustache. Le nain releva la tête et interpella son poney qui broutait non loin de lui.

« Rien que de la brume mon vieux Chuf…On distingue à peine la lune et pourtant elle est bien la. La nuit est tombée bien vite et le froid commence à geler mes os. L’hiver arrive… uff...uff. »

Le poney s’ébroua semblant confirmer les dires du nain. Celui-ci à son tour hocha la tête convaincu que l’animal l’avait suivit dans son raisonnement. Une nouvelle bouffée de tabac et une fumée blanche vint se mêler à la brume qui était tombé se soir. Narzum secoua la tête, il se sentit lentement revenir à sa « place ». Il se racla bruyamment la gorge et cracha un glaviot de salive brunâtre devant lui. Il reposa lentement sa pipe et entendit un bruit sonore, son estomac grondait encore mais il devrait attendre. Il saisit sa bourse et fit rouler avec précision ses derniers sous. Les temps étaient relativement durs, l’ermite songea à retourner en ville bientôt.
Un léger bruit se fit entendre, le nain leva un sourcil et saisit lentement son bâton de voyage. Un morceau de bois taillé dans le chêne des montagnes et renforcé de fer à ses extrémités. Son autre main se posa sur une fiole à sa ceinture. L’hiver s’annonçait rude et brigands et autres voleurs pouvaient très bien trouver un intêret quelconque à un chariot tenu par un nain solitaire. Sur ses gardes il patienta, scrutant l’obscurité.

"Il est parti par là !
- Lâchez les chiens !
- En chasse !"

Le dernier cri fut repris par le groupe de nains qui donna de violents coups de rênes aux montures qui se mirent en marche dans l'épaisse neige. Les chasseurs se mirent rapidement en route et gagna bientôt en vitesse. A leur tête - ou plutôt derrière les maîtres-piquiers - se trouvaient Valek accompagné d'une dizaine de ses conseillers. Le Seigneur de Lante scrutait les brumes et les arbres à la recherche de sa proie. Quelques heures plus tôt un groupe de villageois venu non loin de Lante avait demandé une audience avec le capitaine de la garde Lante et la nouvelle avait été fort surprenante : un Makragnos avait été aperçu et avait ravagé plusieurs hectares de champs. Sans doute n'était il que de passage mais sa présence pouvait amener d'autres de ces créatures et rapidement cela pouvait devenir difficilement gérable. Ainsi lorsque l'affaire lui était parvenue Valek avait décidé de montre un groupe de chasse pour traquer et éliminer la bête pour éviter des complications ultérieures.

Mais après une rapide chasse durant laquelle la créature avait été blessée à trois reprises par les lances elle avait réussi à s'échapper, blessée et certainement agonisante, dans le brouillard. Cependant le souverain avait préféré être sûr de la mort de la créature mais également pour pouvoir prendre les trophées que sa carcasse détenait : une bonne viande, des cornes solides pouvant être utilisées dans la construction d'armes ou l'alchimie. Ou encore de belles cornes à boire qui raviraient les chefs de clans nains lorsque ceux ci se réuniraient prochainement. Ainsi lorsque les chasseurs débarquèrent au milieu de la clairière ce fut une véritable surprise pour le Roi de découvrir un de ses compatriotes. Accompagné d'un rugissement à faire frémir les plus courageux des hommes. Mais ils n'étaient pas des humains mais de fiers nains. Ainsi la moitié des chasseurs coururent vers la créature, braquant leurs piques tandis que les autres entouraient la créature qui se jeta vers la rangée formée par les premiers. Prise au piège elle se retourna mais de toute part des piques vinrent la transpercer et ses épais membres lâchèrent l'entraînant au sol. Valek désengagea sa hache et s'avança. Le Makragnos leva la tête à son approche mais affaiblie son mouvement manqua de coordination et le Roi lui trancha aisément la gorge. Lorsque le dernier souffle de la créature la quitta les nains crièrent de joie et se tapèrent avec joie dans les dos. Souriant Valek se tourna vers l'homme qui se trouvait là et le salua de la manière la plus simple possible : en le serrant fraternellement dans ses bras.

Dans l’obscurité, sa vision était encore bonne, il dirait presque meilleur car les vives lueurs du jour lui agressait souvent les yeux et faisait gonfler ses paupières. Au contraire, la lumière de la lune elle était douce et apaisante. Mais dans cette brume c’était peine perdu pour y distinguer réellement quoique se soit à plus de cinquante mètre ! Narzum à vrai dire sentit bien plus vite qu’il ne vu, ce qui arrivait. Le petit bruissement de feuillage se transforma lentement en un bruit sourd et bientôt en un tremblement. La terre tremblait oui ! Par le sang et la pierre cette fichue clairière tremblait ! Le nain n’en crut pas ses yeux quand l’énorme masse noire sortit des ombres et qu’il distingua enfin la créature à l’origine de tout cette agitation : Un Makragnos. Reptilien peu commun dans la région mais qui pouvait causer d’énorme dégats en très peu de temps à cause de sa grande taille. L’alchimiste qui était en lui se réveilla bien vite et il scruta mentalement toutes les possibilités et expérience possible à partir d’une dose en poudre. Mais la réalité le rappela bien vite, car il y avait danger ! Le poney nain sembla tétaniser, une attitude adopté pour éviter d’aiguiser l’œil du prédateur sur lui, le nain se félicita du calme de son vieux compagnon.

« Baruk ! »

Le nain senti le désir primal de se défendre face à l’ennemi. Il empoigna son bâton et arma sa fiole prêt à déclencher une série d’évènements qui ferait même frémir se grand prédateur. Mais il n’eut pas besoin de la lancer, car un groupe de nain suivit de prêt la créature. Ils étaient une bonne dizaine et à vrai dire, bien entrainer. Devant se dressa un plan d’attaque parfaitement orchestré. Les chasseurs nains étaient de très bon combattant et il connaissait les tactiques nécessaires pour défier la bête. Narzum baissa sa main mais pas sa garde. Les nains portèrent une série d’attaque qui mit la bête presque à terre. Un des membres du groupe se détacha de la mêlée et alla porter le coup fatal au Makragnos. C’était le chef. La clameur qui s’en suivit fit sourire le nain, il était bon de connaitre la victoire quand l’on était membre du peuple des montagnes.
Celui qu’il avait désigné comme chef s’approcha de lui et s’en attendre le serra dans ses bras. Narzum rendit son salut à celui qu’il considérait comme son hôte pour la soirée maintenant. A vrai dire voila longtemps que le destin ne lui avait pas envoyé de distraction et il était du genre à prendre saisir chaque opportunité. Le nain recula comme il était d’usage et scruta son invité. Celui-ci lui semblait familier. Il décida d’accueillir tout le groupe en écartant les bras. De sa voix rocailleuse au fort accent du nord il déclara

« Bienvenue à vous chasseurs de la grande bête ! Je suis Narzum Zharr-Zaki, l’ermite rouge du clan Barbefeu. Bienvenue autour de mon âtre…Même si je crains que cette mince braise est du mal à nous nourrir tous ! Sang et pierre ! Khar’ at Zaki bar-um Dak. Haha ! »

Fier de sa tirade, il commença à réfléchir vraiment à la capacité de son feu et au stock de tabac qu’il pourrait délivrer au cas où tout les estomacs resteraient vide ! On ne pourra dire qu’un Barbefeu ne serait pas un hôte accueillant.

Le sentier sur lequel avançait Brodhor était de ceux que seuls les initiés connaissent... Ou les chanceux comme lui qui savent reconnaître ce genre de sentiers quand ils les croisent. Il arpentait donc ces bois et ce chemin (si on pouvait l'appeler ainsi) avec une grande prudence faisant attention aux moindres détails pouvant indiquer un changement de direction. Il était aisé de se perdre en suivant ce type de route à travers les bois; en effet bien que la promesse d'un résultat soit quasi certaine (que ce soit de tomber sur un cours d'eau, une clairière, ou tout autre chose) le côté éphémère et en même temps intemporel de ces chemins pouvant être traître. On avait l'impression qu'ils étaient là depuis toujours, que l'on avait été aveugles de ne pas les voir avant... Et pourtant on avait aussi l'impression et le sentiment qu'ils pouvaient nous abandonner d'un instant à l'autre, comme s'ils étaient le résultat de quelque farce de nymphes et autres esprits de la forêt jouant avec le voyageur comme le chaton joue avec la pelote de laine : innocemment mais cruellement.

Quoiqu'il en soit il était sur ce sentier se laissant guider, errant sans réel but. Il en trouva un lorsqu'une rumeur parvint à ses oreilles. Rumeur qui se transforma en un bruit distinct qui se rapprochait de plus en plus. Ce fut enfin une clameur qui déboula sur notre pauvre nain abasourdi. Une bête énorme passa devant lui a vive allure comme si les pires démons et esprits malfaisants étaient à ses trousses. En fait c'était juste des nains. D'accord ils ne sont pas parmi les créatures les plus gracieuses de ce monde mais quand même. Ah et ceux là étaient armés de piques (entre autres instruments de plaisir) et criaient des slogans d'amour et de paix tels que "A MORT LA BETE", "TRUCIDONS CET ETRE NÉFASTE" ou bien le désormais classique "MEEEEEEUUUUUAAAAAAAARRRRRRRR".

Il décida de suivre la joyeuse compagnie se sentant un peu seul parmi les lapins et autres créatures "tromignonnes" de la forêt. Il voulait de la bière de la viande et de la mâlitude (si tant est que ce mot puisse exister un jour). Et il semblerait que ces joyeux drilles pouvaient lui apporter ce qu'il cherchait.

Il les suivit donc, à distance, jusqu'à une petite clairière semblait-il déjà occupée par un nain (décidément) solitaire, qui une fois la bête tuée les accueillit à bras ouvert.

Brodhor sortit alors des bois et alla rejoindre ses frères pour partager dans la joie et l'allégresse ce repas qui s'annonçait épique.

Le cavalier poussa un long soupir de soulagement et tapota l’encolure de son fier poney. Les derniers arbres étaient désormais derrière eux. Voilà des semaines que Drac longeait paisiblement l’Olyia. Depuis son départ de Thaar, il n’avait croisé personne mais avait eu son content d’arbres et de différentes forêts. Il soupesa la bourse qui lui pendait au cou et toucha sa lourde hache, bien sanglée sur son dos. Il avait eu de la chance de ne pas avoir d’ennuis mais les Hommes étaient occupés à se battre entre eux avait-il entendu, et les Elfes, bah les Elfes, que vouliez vous, ils passaient leur temps caché à se battre avec leurs cousins sombres et dégénérés. En réalité, il aurait pu raccourcir son périple en allant directement à Lante, mais il ne remettrait les pieds dans cette cité qu’en cas d’extrême nécessité. Aussi s’était il enfermé dans un mutisme profond et inquiétant tout le temps qu’il passa à contourner la cité par l’Ouest. Il avait plus d’or qu’il n’en avait jamais eu dans sa vie entière, était en vie et renommé du côté des terres humaines et neutres et s’était même acheté une belle bâtisse à Thaar. Pourtant, rien n’aurait pu mettre Drac dans de bonnes dispositions. Il ne savait ce qui se passait au fond de son cœur. Il arrêta son cheval et contempla les grandes plaines qui étaient encore faiblement éclairées par le Soleil couchant, presque disparu entre les arbres et les nuages. Il allait fouler de nouveau le territoire nain et ne savait pas à quoi s’attendre. Il avait parcouru tant de chemin, il avait vu le monde se déployer sous ses yeux, mais jamais il ne s’était senti chez lui, ou accueilli. Ce besoin impérieux de revenir sur les traces de la désolation de son peuple s’était emparé de lui. Mais maintenant qu’il y était, il ne savait plus vers où aller. Un petit vent chassa la brume et le nain mit pied à terre et se laissa tomber à genoux.

La vision n’avait duré qu’une fraction de seconde, de nouveau enlevée par le brouillard de plus en plus épais. Drac s’était prosterné sur le sol froid des plaines et ses mains empoignaient fermement les herbes hautes. Des larmes coulèrent doucement de ses yeux. Il avait vu les cimes. Les montagnes de Thanor. Ces immensités de roc et de granit. Devant ses yeux avait défilé un siècle de vie naine. Il avait revu Kirgan le Joyau, et Almia, sa cité. Il avait vu ses frères et ses parents. La joie et l’or. La fierté naine et son Roi. Il avait vu les fils de Mogar défiler dans des galeries faites de rubis et de diamants. Il avait les yeux pleins de la grandeur naine et son cœur avait presque explosé dans sa poitrine.

Il se remit debout avec peine et vit cette fois le Voile s’abattre et la désolation s’en suivre. Il serra violemment les poings et enfourcha son brave poney qu’il lança au galop. Oui, il devait rejoindre l’ombre des montagnes et racheter tout ce malheur en sang. En sang de gobelins et de tous ceux qui auraient investi sa cité. Il devait rejoindre Kirgan et voir par ses propres yeux ce qu’il en était. Il était désormais en territoire nain. Dans des terres vides et désolées. Drac s’attendait dès lors à tout, car il savait que le Mal pouvait fort bien être encore à l’œuvre ici bas et envoyer ses légions parcourir la terre.

Drac parcouru les landes désertes plongé dans ses pensées. La nuit était sur lui et la brume avait recouvert la terre. L’éclat de la Lune était trop faible pour pouvoir avancer sereinement aussi le nain décida t’il de se trouver un abri pour la nuit. Après quelques temps à avancer prudemment en tenant son poney par la bride, le bruit reconnaissable entre mille du fer battu résonna dans la campagne environnante. Drac prit la direction du bruit et réussit à apercevoir une clairière d’où venaient bruits et odeurs. Sur ses gardes, il attacha son poney derrière une petite colline et parcouru le reste à pied. Il dégaina sa hache au cas où il eut le droit à une mauvaise surprise, mais l’odeur était presque familière et les voix. Eh bien, ça ne pouvait être autre chose que..

Des nains. Il y en avait partout et dans tous les sens, riant bruyamment. Des nains en armes mais aussi un aventurier vraisemblablement. Une carcasse de Makragnos reposait en travers de l’herbe, étendue. Il y avait aussi un grand nain à l’aspect détonant avec une coupe de cheveux pour le moins assez étonnant. Le nain en question avait des proportions plus humaines que du peuple de Mogar. Son visage était juvénile et Drac commença à marmonner. Il s’avança dans la lumière et planta sa hache sur le sol. Il avait reconnu les armes des nains présents. Des nains de Lante. La pire des espèces à ses yeux car le souvenir du Voile restait amer et bien présent. Il plissa les yeux et essaya de déterminer pour quelle raison cette drôle de compagnie était présente en plein milieu des plaines de Brissalion par une nuit d’hiver.

« Ök ! Je suis Drac la Cicatrice et je viens vers vous en terre naine. Que font des Khazad à festoyer dans la nuit noire de l’hiver quand des monstres pareils circulent librement ? »

Dit-il en pointant du doigt la bête. Visiblement, Drac avait détruit l’ambiance. Mais il n’avait plus vu de nain depuis le Voile et la solitude avait fini par briser ce qu’il restait de manières de société en lui.

Quelle étrange compagnie que sur laquelle Valek et son équipée venait de tomber. En effet le vieux nain qui se trouvait face à lui semblait littéralement la tête empli d'air. Mais comme le seigneur avait pu le remarquer bien souvent les alchimistes et autres érudits étaient quelque peu extravertis et celui là n'échappait visiblement pas à la règle. Mais son humour était mordant et Valek avait plusieurs entendu parler du clan de nain dans sa jeunesse, du temps où il n'était qu'un jeune mage runiste qui errait dans les Montagnes aux côtés de son maître. Souriant le Roi fit signe à ses hommes qui aussitôt partirent dans les bois à la recherche de bois. Rapidement un important tas se forma sur le sol et une joyeuse flambée éclaira très bientôt la petite clairière et l'odeur de la viande qui cuisait mit l'eau à la bouche du Roi mais ce dernier se tourna cependant vers son hôte et sortit sa propre pipe, qui après l'avoir bourré d'herbe à tabac, l'alluma et tira une longue bouffée qu'il laissa flotter dans l'air avant de se tourner vers l'ermite.

"Je suis Valek I^er Cri-de-Runes des Goldak'Mor, Thane des Plaines du Brissalion et Uzbad de Lante. Je te remercie noble Narzum de nous accueillir en ta clairière et excuse nous d'avoir troubler la quiétude de cette froide nuit d'hiver ! Mais fi de cela nous sommes heureux d'être réunis entre nains ! Buvons et festoyons de cette créature que nous avons occis avec tant de fureur que sa pauvre âme ne doit pas trouver le chemin du repos ! Olaf, Ruhk partagez donc votre liqueur !"

Les deux frères que le nain venaient d'interpeller grommelèrent mais détachèrent avec un certain empressement les quelques flasques d'une puissante liqueur qu'ils distillaient eux même de leur ceinture et les firent passer dans les rangs. Bientôt les voix des nains se furent encore plus rauques et puissantes, et oui cela était possible, et la plupart s'assirent à même la neige après avoir étalé leur cape sur le sol et mangèrent avec un appétit vorace. Ainsi l'arrivée d'un autre nain passa presque inaperçu bien que plusieurs soldats gardèrent un oeil sur lui tandis qu'il évoluait dans le festin qui se déroulait simplement. Puis l'arrivée d'un énième invité vint briser la joie qui terminait cette journée. Un guerrier vint à leur rencontre et planta avec fougue sa hache dans le sol et lança une injonction qui fut prise comme une insulte par les soldats de Lante qui venaient de risquer leur vie pour la sécurité de leurs compatriotes. Maintes mains vinrent se poser sur les armes et bien des regards mauvais s'attardèrent sur le dernier venu. Valek s'avança en grinçant des dents et se campa face au nouveau venu.

"Vemu Khuzud ! Je suis Valek I^er Cri-de-Runes des Goldak'Mor, Thane des Plaines du Brissalion et Uzbad de Lante, l'on me nomme le Tueur de Chimères. Je connais nul Drac la Cicatrice, à quel Khaham appartiens tu l'ami ? Que fais tu seul dans la froideur de la nuit ? Et pour répondre à ta question nous festoyons notre victoire contre cette créature. Tard dans l'après midi elle est descendue des montagnes des Wandres et est venue jusqu'ici. Mais bien avant qu'elle atteigne les nôtres et les Montagnes nous l'avons rattrapée et tuée. Nul monstre ne circule ici sans notre autorisation. Et il en va de même pour nos ennemis..."

Les questions au sujet duravitaillement que se posaient Narzum trouvère vite réponse. Tous les nains se mirent à la tache et le petit feu devint grand feu de joie. Très bien, tout le monde serait donc servit et pourrait manger chaud. Quand les flammes vinrent lécher le ciel, les braises virevoltantes semblèrent remplacer les étoiles. Les yeux du nain brillèrent de la même intensité et malgré la vive lueur, ses paupières ne le firent pas souffrir. Voila donc une belle nuit qui s’annonçait, il était parfois bon de reprendre des nouvelles du monde, et ces premiers hôtes semblaient être plus prestigieux qu’il le pensait. Le Roi de Lante. Le nain ne l’avait pas réellement reconnut car ses visites à la capitale c’était faite à vrai dire très rare ces derniers temps, il avait perdu la notion du temps et la nomination récente de celui-ci n’arrangeait pas les choses pour la mémoire de l’ermite. A vrai dire cela lui était un peu égal tant que la compagnie restait agréable.
L’œil avisé du nain distingua un individu qui c’était rajoute un brin plus tardivement à la troupe de base, un guerrier à crête blonde. Très bien, la clairière était assez grande ! Il le désigna du doigt.

« Quel est ton nom guerrier ? Es tu un compagnon du roi égaré ou un vagabond ? Qu’importe, Sang et Pierre ! Nul nain se soir ne partira le ventre vide »

Il avait dit cela de bon cœur même si ses intentions de connaitre l’identité de son hôte étaient bien réel. Le Voile était bien proche pour lui, et même si l’esprit du nain était clair aujourd’hui, il gardait une méfiance naturelle envers tous les étrangers. Mais ce sentiment disparut rapidement. Il bourra sa pipe et tira une longue bouffée de tabac. Il se détendit et huma les odeurs de viandes. Son estomac lui rappela sa faim par un bruit sonore, il c’était assis sur son tronc en attendant sa part. C’est se moment précis que choisis un autre nain solitaire pour apparaitre.

« ….Un très grand feu, qui doit sûrement servir de phare pour tout nos frères solitaires se soir. »

Pensant à haute voix, il plissa les yeux pour observer le nouvel arrivant. La cicatrice, il ne connaissait aucun mercenaire de ce nom. Le nain avait une apparence rude et semblait avoir voyagé longtemps, il était rustre mais cela ne dérangea pas Narzum au contraire, il trouvait tout cela très intéressant. Il semblait que c’était une soirée placé sous le signe des découvertes. L’ermite voulut prendre la parole mais fut coupé par le Roi nain. Il leva un sourcil, une réaction bien défensive que voila contre un nain égaré, peut être que le Roi était encore plus méfiant que lui au fond…
Il fit un signe au nouveau venu tout en s’adressant au Roi.

« Baruk. Pas d’ennemis ici ce soir Seigneur, ce nain semble plus fatigué que menaçant et il y a assez de viande pour tout le monde. Il tourna son regard vers le dernier arrivé. Bienvenue Drac, tu sembles avoir fait long voyage et le monstre est mort. Tu dis venir vers nous en terre naines, d’où viens tu ? »

Il s’identifia plus à ce nain peut être à tord. On pouvait souvent récolter quelques informations sur certaines parties du monde chez les voyageurs, endroit peut être un jour visité également par Narzum. En fait il était simplement curieux.

Sujet: Re: Un feu dans la brume Ven 3 Jan 2014 - 12:34

Pour toute réponse à son entrée, Drac obtint ce qu'il imaginait de la part de nains en armes de sortie. De l'agressivité et de la méfiance. parfait, voilà que tout le monde était sur la même longueur d'onde. Le nain plissa les yeux pour essayer de mieux détailler son interlocuteur. Il se donnait de beaux titres, cela ne faisait aucun doute. Mais le nain à qui il faisait face avait l'air vaillant. Plus ou moins le même âge que Drac et le port altier. A défaut d'être un véritable seigneur de guerre, il semblait empli de justice et de charisme. Mais Drac n'était pas là pour s'incliner devant qui que ce fut. La tension fut brisée par un autre nain, que Drac n'avait pas remarqué tout de suite.
Il se frotta la barbe et répondit d'une voix forte qui ne tremblait pas.

"Vous ne connaissez pas la Cicatrice, évidemment que vous ne la connaissez pas ! Combien d'entre vous ont défié les feux de Mogar au plus profond du Voile ? Combien ont arpenté les terres guerrières des Hommes et des Elfes ? Combien ont combattu mille et mille fois, combien ont affronté la mort vaillamment des centaines de fois ? Ah oui, vous savez chasser des animaux, cela ne fait aucun doute. Assez parlé, je suis Drac Barkhulkzardk. Fils de Thranor Barkhulkzardk. Garde royal de sa Majesté Garmin, véritable Roi et Thane de Nanie. Chef de régiment de la IIIe légion d'Almia. Grade disparu, avec tout ce qu'il restait de mes armes. Car, messire Valek, quand je suis venu à Lante y quérir secours et assistance, je n'y ai vu que folie et un feu sanglant !"

Drac avait fini par crier et il avait bien vu que tous les nains s'étaient raidis d'un coup, caressant doucement le manche de leurs armes.

"Mais je n'ai pas fait tout ce chemin pour m'étriper avec d'autres nains. Par Mogar, je suis affamé et j'ai fait une longue chevauchée. Je viens de bien plus loin, cher ami, que vous ne le pensez. Je viens de là où vos yeux n'ont pu se poser. Je viens de Thaar, et ceci, frères nains, est la promesse qu'avait fait un ancien frère d'armes."

Et ce faisant, Drac attrapa le sac qui pendait dans son dos et le jetta à côté du feu. Une multitude de pièces de toutes les formes et de toutes les couleurs s'en échappèrent et roulèrent sur le sol. Des pièces humaines, elfiques et autres, inconnues. De l'or, des joyaux et des rubis. La fortune amassée durant toute une vie de combat et de pillages. Valek n'avait pas détourné le regard alors que les autres guerriers nains, fidèles à leur semblables, regardaient d'un air avide le précieux métal jaune.

"Prenez ces pièces et faites m'en des pieux acérés car je suis Drac la Cicatrice et je viens apporter la mort à tous ceux qui ont foulé l'honneur des nains depuis trop longtemps. Je viens reconquérir nos terres."

Devant le caractère assez renfermé de Valek mais également la longue apostrophe du mercenaire qui se trouvait face à eux la situation se tendit et la tension monta d'un cran. Les nains de Lante étaient de valeureux guerriers et patriotes et ils se plaçaient sous le commandement de Valek tout comme ils l'avaient fait pour Garmin, peut être même avec une loyauté plus puissante car Valek était un dirigeant juste et proche de ses hommes. De plus ils n'appréciaient guère le comportement du dernier venu. En effet bien des nains avaient fui les terres de leurs Pères et avaient arpenté d'autres, fuyant leur héritage. D'autres à l'image de Lante, Thanor et en partie Almia bien que les motivations fussent différentes, s'étaient battues contre la colère de Mogar et avaient vaincues, bien qu'affaiblies et brisées par une lutte entre une race et son créateur. Les nains qui avaient si vaillamment lutté alors que leur monde s'effondrait considérait désormais les fuyards comme des hommes sans terres, ni clans qui avaient rejetés leurs racines. Oh Valek ne pensait pas exactement cela mais il n'appréciait guère qu'un de ces hommes ose faire des remontrances aux fidèles habitants de Lante...

"Il est toujours heureux de voir un frère qu'on croyait déshonoré et lâche revenir sur ces décisions et rejoindre la terre de ces Ancêtres. Assis toi donc Drac Barkhulkzardk, et puisses ton clan vivre riche et grasse aux côtés de Mogar."

Ayant en partie désamorcé la situation plus que tendue Valek retourna à sa place et laissa le banquet improvisé avoir lieu. Après fortes ripailles mais également lorsque bien des outres d'eau de vie et autres liqueurs dont les nains avaient le secret les nains s'allongèrent au sol, pipe au coin de la bouche, laissant seulement quelques uns sobres, montant la garde ou attendant leur prochain quart. Les yeux brillants d'excitation et d'ivresse se leva et ouvrit les bras, tournant sur lui même pour embrasser les terres de Lante puis il se tourna vers ses invités impromptus.

"Mes amis lorsque je suis arrivé à Lante j'y ai découvert une ville ruinée, désertée par le bonheur. La loi martiale y régnait et nos compatriotes traitaient leurs alliés comme de la merde de gobelins ! L'espoir avait quitté le coeur des nains et nous nous terrions dans cette ville des plaines comme si le refuge divin s'y trouvait. Nous étions forts refermés en nous mais je me suis toujours battu contre cette déchéance de notre glorieuse civilisation ! Lorsqu'il fut temps pour le Général Ironwrist de se retirer j'ai modifié l'esprit de nos frères. Mais nous devons reconquérir ce qui fut à nous et pour cela j'ai besoin d'aide, d'alliés. Et rien de tel que de fidèles Fils de Mogar n'est ce pas mes amis ? Qu'en diriez vous ? Reconquérir les terres et la culture de nos ancêtres pour montrer à ce putain de Mogar que nous sommes dignes de lui !"

La situation était tendue, dans l’air on ressentait une tension identique à celle qu’on pouvait ressentir dans un laboratoire remplit d’alchimiste nain entrain de retenir leur souffle devant une transmutation qui était effectué pour la première fois. Difficile à expliquer à des non initiés mais cela arracha presque un demi sourire à Narzum. Pourtant les nains présents avaient tous une main sur le manche de leurs armes. Les sombres jours étaient encore dans tous les esprits, mais tout de même, pour un simple étranger. L’ermite était souvent lui-même la cible de ce genre de méfiance, sa sympathie alla donc envers ce Drac Barkhulkzardk. Il sonda dans ses paroles un genre de folie qu’il connaissait bien aussi, ce nain cachait sûrement quelque chose, il le découvrirait. Une voix intérieure maudit sa curiosité, mais il était un de ses nains qui ne pouvait s’empêcher de l’être. Non pas pour colporter ce qu’il découvrait comme un simple crieur de rue des citées humaines, mais tout ce qui était à découvrir pouvait être utile un jour. Il se représentait plutôt sa comme une bibliothèque personnel psychique. Scrutant toujours d’un œil neutre ses confrères, il fut assez soulager d’entendre le Roi des plaines du sud ne pas prendre plus la mouche qu’il ne l’avait déjà fait. Et quand il sortit une pipe de son étui, l’ermite fit écho à ce langage qu’il comprenait plus que celui des armes. Il tira de son sac une pipe sculptée dans le bois et la corne de wyrm des montagnes, son trésor.

« Voila une bonne idée... »

Un petit mot qu’il glissa en bourrant son foyer d’un tabac de la petite cuvée rune-brume, un tabac des hauts plateaux au pouvoir méditatif et à la fumée jaune-blanche caractéristique. Il tira une grande bouffée et il fut satisfait d’entendre quelques grognements de surprise. Une plante rare, beaucoup des siens n’en avait que vu dessiner sur des parchemins ou cité dans les livres. Elle ne poussait que dans la vallée de Nerania et de façon sauvage. Un genre de nectar crépitant qui lui arrachait toujours une petite pointe de nostalgie. Aujourd’hui il serait difficile d’aller en chercher de nouvelles pousses…
La fumée se mêla à la brume et Narzum et de nombreux soldats semblaient envieux. L’ermite espéra qu’il n’aurait pas à défendre son herbe ! Le troc était par contre bien plus envisageable. Un regard en biais, il se reconnecta au groupe et suivit les dernières paroles du Roi. Des paroles à vrai dire qu’il n’aurait jamais crut entendre sortir un jour de la bouche d’un dirigeant du peuple nain. Il ne dit rien se demanda avec curiosité quelle était la situation à l’intérieur de la ville de Lante. Qu’importe, l’ermite se dit que les temps avaient simplement bien changés. Il tira une nouvelle bouffée de son tabac à l’odeur musqué et pour couper court à toute tension, pointa de sa pipe le cadavre du monstre mort non loin.

« Voyez vous Roi Valek, je suis moi Narzum Zharr-Zaki un nain intéressé se soir. Votre arrivé dans mon campement n’étant pas prévu, je pourrais invoquer le droit de bienséance nain envers l’hôte qui accueille, mais, car il y a un « mais » dans ce contrat substantiel qui nous lie tous ce soir. Sans vous la bête ne serez pas morte et il aurait été difficile pour moi et mon poney d’en venir à bout pour être honnête. Alors si vous l’acceptez je vous propose un échange équitable. Je convoite les cornes du monstres, elles me seront utile dans mes décoctions et les matériaux primaire se font rare en ce moment, il suffit de voir l’état de ma roulotte…MAIS, dans ce bric à brac de bois je possède un tonnelet de l’herbe qui brûle dans ma pipe et que vos soldats semblent vraiment apprécier… »

Il balaya tout les nains présents, certains semblaient un peu embarrassés d’avoir été démasqués. Narzum émit un petit rire gras et prit une nouvelle bouffée.

« Je vous propose donc l’échange suivant, les cornes contre mon tonnelet. Je suis sur que tout les nains ici en seraient satisfait, quoi de mieux après une bonne chasse ! Et en tant que maitre tabatier de la grande citée d’Almia, je peux vous certifiez qu’elle en vos le prix. »

Il tendit sa pipe personnel au roi des nains afin qu’il confirme ses dires, rien de mieux que de testez par soit même. Narzum fit un signe au nain qui s’appelait Drac.

« Ici, toi qui s’appel la Cicatrice, il n’y a plus de feu n’y de sang et moins de folie dirons nous…La citée ce porte même bien comme pourra te l’assurer son Roi ici présent. Voila longtemps que tu dois être loin de chez toi. De quel citée es tu originaires ? »

» Ce que cache parfois la brume
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» [Au travers de la brume] De nouveau, l'horizon (Caleb)
» "Qui chevauche si tard dans la brume et le vent ?..." [Anseric]
» Deux êtres dans la brume {PV Anorn} [Terminé]

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