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| Et pour quelques pièces de plus | |
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Drac Barkhulkzardk
Nain
Nombre de messages : 14 Âge : 33 Date d'inscription : 12/12/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 167 Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Et pour quelques pièces de plus Sam 14 Déc 2013 - 18:44 | |
| « Barzûl… » Chuchota le nain dans sa barbe. Du haut de son poney, Drac contemplait ce qui semblait tenir lieu de ville à la forêt d’Aduram. En réalité, il se trouvait même sur la grande rue de la place de La Dross. De son point de vue, cela ressemblait plutôt à un fouillis de ramassis de bric et de broc entassé sur le sol. Des humains allaient et venaient en criant et beuglant des choses incompréhensibles. Juste devant lui, une charrette était renversée sur le bas côté et des dizaines de grands gaillards à la peau sombre déchargeaient d’énormes barils sous l’œil attentif d’un sang mêlé dont la filiation demeurait un mystère. Le nain maugréa dans sa barbe et fit avancer sa brave monture. Contrairement à ce qu’il avait d’abord pensé, à défaut de passer inaperçue, sa qualité de nain ne semblait gêner personne ici. Et cela aurait été le dernier des combles quand on insistait quelques instants sur les hommes présents, qui tenaient plus du sac de vin que d’autre chose. Partout où il tournait la tête, Drac avait le droit au même spectacle déroutant : des bâtiments construits n’importe comment semblaient surgir de terre sans raison apparente sinon celle de l’esprit malade qui avait décidé de bâtir cette cité. Les habitants n’avaient pas l’air plus stable que les maisons à moitié délabrés. Des sales trognes, Drac en avait vu mais jamais autant à la fois. Il se demanda une nouvelle fois pourquoi il avait accepté de remplir ce contrat. Quel besoin avait-il d’aller se fourrer dans de telles histoires ? Il n’avait pas combattu si longtemps pour continuer à effectuer des missions suicidaires pour une misère. Il ferait bien de tout plaquer et de se trouver un coin tranquille. Dans les cités libres tiens. Oui, il s’y achèterait une jolie maison et se trouverait bien une naine ou une humaine de petite taille. Blonde. Avec de belles formes et de larges mains pour s’occuper de lui.
La forme noire s’écrasa à une vitesse folle sur son visage. Basculant en arrière sans comprendre ce qu’il lui arrivait, le nain passa cul dessus tête et se retrouva par terre en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. La chute ne fut pas dure. Une flaque de boue l’attendit amoureusement dans laquelle il s’enfonça à moitié. Complètement sonné, il eut l’occasion de se gorger des rires hystériques qu’il avait provoqués dans la rue. Plongé dans ses pensées, il n’avait pas vu la branche qui dépassait d’une fenêtre basse et l’avait pris en plein dans la face. Il se remit debout, la mort dans l’âme. Après avoir assassiné plusieurs fois chaque personne en face de lui d’une dizaine de fois différentes dans sa tête, il remonta en selle et se dépêcha de prendre une rue qui bifurquait. Il laissa derrière lui les quolibets et sa fierté. Il avait la tête dure et ce n’était pas une petite branche qui allait le traumatiser. Sans qu'il ose se l'avouer, la chute l'avait pourtant profondément humilié.
« Barzûl de Barzûl… Qu'est-ce que ceci ?» Quelques pas plus loin seulement, le nain tomba sur une vision singulière. Ce n’est pas de chance, un des grands gaillards qui s’avance. Il avait des yeux glauques et la mine sombre. De gros bras et un style vestimentaire très particulier. Il portait un espèce de chiffon froissé qui devait lui servir de veste. L’homme avançait d’un air guilleret droit sur le nain qui espéra qu’un regard noir suffirait à le faire fuir. Evidemment, le drôle n’avait nullement envie de se faire esquiver de la sorte. Et malgré l’écart que fit le poney pour éviter la poigne du costaud, ce dernier attrapa les rennes et tira violemment dessus tout en adressant un grand sourire au nain. Trop tard, Drac passa une nouvelle fois par-dessus son poney et s’écrasa durement sur le sol.« Oh messire je ne voulais pas, pardonnez moi, je ne désirai que vous contempler de plus près… » Deuxième fois qu’il se retrouvait à terre. Comment était-ce possible ? Qu'avait-il fait à Mogar pour se retrouver dans un trou à rats pareil ? N'y avait-il que des démons et des simples d'esprit dans ce trou ? C’en était trop. Drac se releva d’un bond et se précipita sur le malheureux qu’il rossa dans les règles de l’art. Laissant choir le visage hagard de sa pauvre victime sur le sol, le nain se retourna et ne vit nulle part son poney. Ah si, le voilà, au loin, au détour d’une ruelle, qui s’en allait, une silhouette sur le dos. « Barzûl ! Tu entends ?! Barzûl ! Bats toi un peu ! » Hurla le nain qui reprit sa bastonnade sur le pauvre hère qui se fit proprement arranger le portrait. Lorsque le bougre arrêta finalement de se débattre, Drac le laissa s’effondrer sur le sol, parti pour une bonne heure d’un sommeil compliqué. Le nain se pinça fortement le nez, une vieille manie qu’il avait lorsqu’il réfléchissait intensément. Il n’avait plus de monture, il avait perdu son contrat et n’avait plus de provisions. De plus, il ne savait pas pourquoi il s’était engouffré dans ce sac à puces. Il devait surement être en train de rêver. Des hommes de toutes les sortes, il en avait connu beaucoup au cours de sa vie de guerrier. Mais là, c'était quelque chose. Le marchand lui avait dit que La Dross était le paradis sur terre pour tous les voyageurs fatigués. Le paradis, évidemment. Drac posa la main sur le manche de sa hache qui dépassait de son dos et se dit que le prochain qu’il croisait aurait le droit à manger un peu de fer. Il fallait se mettre au boulot et vite. Plus tôt il aurait trouvé la tête de sa cible plus tôt il pourrait s’en aller et être payé. Et puis cette forêt était lugubre. Les arbres étaient presque morts. Cette année, le début de l’hiver était plutôt clément, si on oubliait la pluie verglaçante que le nain s’était coltiné depuis son départ de Thaar. C’était mal parti. Fort heureusement, il se souvenait du portrait complètement raté de son employeur et du nom de sa cible Naar’Shal.
Un drow qui, disait-on, sévissait dans les parages de la forêt et compromettait fortement la sécurité de Thaar à cause de ses trafics. Tu parles, la ville était déjà complètement infestée de la pourriture drow. Mais Drac ne discutait pas et accomplissait son contrat sans état d’âme et c’est ce qu’on lui avait demandé de faire. Il reprit donc sa route cahin-caha à la recherche d’une taverne. D’autant que le jour tirait sur ses dernières heures et le ciel commençait à s’assombrir. Dans une forêt aussi dense, la luminosité baissait très vite et le chasseur de primes n’avait aucune envie de goûter au panorama de nuit de La Dross. Ce ne fut pas la quête la plus compliquée de son existence tant les établissements mal famés pullulaient. Après avoir passé son chemin devant des auberges miteuses, son choix se porta sur une lourde porte en chêne qui laissait passer un bruit de fond conséquent. « A la chope bien remplie ». Il y avait du monde. Bon ou mauvais signe, Drac allait vite le savoir.
***
De la flotte. Voilà ce qu’on lui avait servi. De la vieille flotte de surcroît. A peine buvable. Le nain repoussa sa chope d’un œil torve envers le tavernier et replongea dans son profond mutisme. Pour la dixième fois de la soirée, l’homme derrière lui partit d’un éclat de rire gras au possible, noircissant encore un peu l’humeur de Drac. Voilà quelques heures seulement qu’il avait posé le pied dans cette cité et il n’avait qu’une envie : s’enfuir loin, très loin. Il n’était pourtant pas resté inactif depuis son entrée dans ce havre de débauche et de mauvaise bière. Parlant à droite à gauche il s’était fort agréable et s’était fendu de plusieurs sourires aussi sincères que possible pour passer pour le gentil nain de service. Mais en vain. Tous les hommes à qui il avait parlé (car il avait croisé très peu d’autres représentants des autres races, mis à part le ventripotent tavernier qui se targuait de descendre d’un elfe) ne lui avaient servi que le même silence. Plus assez de dents ou de cervelle pour parler, ses interlocuteurs n’avaient jamais entendu parler d’un drow qui recrutait de la main d’œuvre. En revanche, tous avaient leur propre petite affaire, très intéressante, surtout pour un nain aussi costaud et intelligent…
Drac avait donc opté pour sa technique favorite : se renfrogner et broyer du noir en silence. Un nouvel éclat de rire et un bruit de verre qui se brise finit par lui faire perdre patience. Il se retourna sur sa chaise pour voir la table en question et s’apprêta à se lever pour faire ravaler son envie de rire au malotru lorsque l’homme se tut soudainement avec un bruit étranglé. Un Sombre venait de surgir des ombres de la taverne et se déplaçait droit sur lui. Ses deux compagnons se raidirent également et dégagèrent un espace sur la table. Le drow s’y assit brutalement et posa un document sur la table. Drac se retourna vivement et fit mine de se balancer distraitement sur sa chaise. Dos à dos avec le Sombre, le nain se dit que la chance avait peut-être fini par tourner. Malheureusement, il arrivait à peine à entendre ce que l’être murmurait. Encore un satané défaut de ces peaux sombres. Etaient-ils obligés de se prendre pour des êtres éthérés qui chuchotaient ? Drac continua de se balancer un peu plus en espérant se rapprocher de l’elfe noir. Encore un peu.« … ont été défaits par les elfes d’Ardamir et nous ont rejoint. Faites savoir à notre maître qu’il aura bientôt sa commande. Et ne traînez pas en route. Passez récupérer vos montures, vous partez dans moins d’une heure. - Mais nous n’arriverons jamais en vie à Elda, pourquoi ne pas envoyer un drow ? » Drac ne put saisir réellement ce qu’il se passait mais le son lugubre qu’il entendait passait clairement pour un étranglement dans les règles de l’art.« Prononce encore une fois ce nom et je te tue misérable vermine. Non, notre maître a rejoint le point de vente pour constater de ses propres yeux la marchandise. Il faudra donc des humains gras et stupides comme vous pour lui porter ce message sans être repéré. Décevez-moi et, si le maître ne s’en est pas déjà occupé, j’en avertirai directement Naar… » Drac s’écroula dans un bruit de fin du monde lorsque la chaise sur laquelle il se balançait une fraction de secondes plus tôt s’effondra avec un craquement sinistre. Il se retrouva allongé à regarder l’elfe noir qui le contemplait de ses yeux rouges sang. Le nain se remit promptement debout et tenta de jouer la carte de l'humour gras et maladroit des hommes.« Oh oh je devrai arrêter la boisson, elle est un peu forte pour moi. Bonne soirée messieurs.-Attends un peu, nain. - Je vais bien, je vous remercie ! A la revoyure messieurs ». Et Drac tourna le dos et commença à marcher d’un pas vif vers la porte lorsqu’il entendit le bruit de trois chaises qu’on reculait précipitamment. Allez, quatre bons mètres et il aurait atteint la porte. Et ensuite, eh bien, belle question. Après tout, ils ne voulaient peut-être que s’assurer qu’il n’était pas un espion, ou pire ! Un chasseur de primes. Tous les doutes de Drac se dissipèrent lorsqu’il entendu le chaleureux Sombre éructer des ordres.« Rattrapez le et assurez vous qu’il ne boive plus jamais. Pour sa santé. » Drac ouvrit la porte à la volée et jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Ses poursuivants avaient tous la main sur la poignée de leur épée et la taverne qui était devenue silencieuse quelques instants auparavant avait retrouvé un niveau sonore jusque là encore inconnu. Ainsi donc, le sang allait couler dans l’indifférence générale. Quel charmant programme. Lorsqu’il posa sa main sur la poignée de la lourde porte pour la claquer violemment derrière lui, il put apercevoir le patron réapparaître comme par miracle pour lui beugler de payer sa bière et sa chaise et, ce qui l’intrigua profondément, des elfes assis à une table du fond de la pièce, tout en armes. Il ne se souvenait pas d’avoir vu entrer des oreilles pointues. Qu’importe, il n’avait pas le temps pour se poser des questions existentielles. Le nain sortit vivement et prit tout de suite à gauche, dans une petite ruelle. Il tira la grande hache de guerre de son dos et attendit patiemment les trois gaillards. Si l’elfe noir avait décidé de ne pas se mouiller, Drac allait pouvoir se dégourdir et faire un peu d’exercice, les trois humains n’avaient aucune chance. En revanche, si l’elfe intervenait… Eh bien, il fallait bien mourir un jour. Il faisait un froid glacial et l’on voyait à peine à quelques mètres devant soi. Enfin, Drac supposait qu’il en allait ainsi pour les humains qui le poursuivait car à défaut de voir comme en plein jour, il voyait très bien les trois hommes s’approcher à tâtons du bout de la ruelle, et de Khrôr, la grande hache de Kirgan. Pas de trace du Sombre. Finalement, la journée allait connaître une fin bien plus enthousiasmante que prévu.
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| | | Elrendil Silad
Elfe
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| Sujet: Re: Et pour quelques pièces de plus Dim 15 Déc 2013 - 0:35 | |
| Des Drows avaient été aperçus à la lisière de l’Anaëh par des éclaireurs de l’armée royale. En réalité, cela faisait plusieurs jours qu’ils étaient épiés dans l’intérêt de récolter des renseignements sur leur trafic. Cette vermine s’était sentie jusqu’à Alëandir et Elrendil avait été dépêché lui et ses mectaris* dans l’objectif de s’en débarrasser une fois les renseignements récupérés. La besogne était généralement confiée au lieutenant qui avait la réputation d’agir sans bruit, dans la nuit et surtout sans témoins. Il ne lui faudrait avec lui, qu’une poignée de soldats trié sur le volet, des montures rapides et des lames tranchante prête à dévisser toute tête de sombres qui se trouverait en face. Mais les tensions entre le peuple des hommes et celui des elfes étant plus que fragile, il lui faudrait agir au plus vite et dans l'ombre.
Elrendil prit avec lui trois de ses meilleurs mectaris et ils partirent au trot dans le silence le plus complet. L’idée de sortir une fois de plus de l’Anaëh ne l’enthousiasmait aucunement, car en dehors de sa forêt, il ne pourrait plus compter sur la protection de la déesse Kÿria et devrait avancer à l’aveugle. Pourtant, il connaissait ces frontières pour les avoir parcourues maintes et maintes fois, mais pour cette mission-là il sentait quelque chose de différent. Ses épéistes l’avaient perçue, mais tous restèrent dans un profond mutisme sachant éperdument qu’il ne fallait en aucun cas lui en parler. Réputé pour son caractère de glace et son regard inquisiteur, tous préférèrent se taire. Et sur la route, tandis que leurs montures les portaient jusqu’à la lisière, Elrendil savoura cette tranquillité qu’il ne pouvait avoir à Aleandir.
Le voyage ne fut pas long pour atteindre le point de rencontre ou se trouvait les quelques éclaireurs qui surveillaient ces Sombres. Ils se trouvaient effectivement bien en dehors du territoire elfique et tous se raidirent à l’arrivée des cavaliers. Sans descendre de sa monture, Elrendil leur commanda de le renseigner sur la position des Drows. Il apprit alors qu’une dizaine de Sombres agissaient la nuit en faisant franchir le fleuve à des prisonniers humains. Cela suscita sa curiosité car jamais il n’avait entendu parler de tels agissements, surtout si proche du territoire des elfes. Souhaitant en savoir plus, il se dirigea vers l’éclaireur qui semblait assurer le commandement.
« Etes-vous sûr de leurs agissements ? Connaissez-vous celui qui les dirige ? » Demanda Elrendil tout en restant concentré vers la position Drow.
« Oui mon Lieutenant, ils font passer des dizaines d’hommes chaque jour. Des hommes qu’ils récupèrent dans les régions isolées. Nous ne connaissons pas celui qui est à l’œuvre de ce trafic, mais ces Sombres semblent obéir à un certain Naar’Shal ». fit l’éclaireur.
Sans poser d’autres questions, Elrendil reprit les rênes de sa monture et ordonna à ses mectaris de lui emboîter le pas. Le nom de ce Drow ne lui disait rien et pourtant il avait le pressentiment que celui-ci pourrait peut être le mener sur une toute autre trajectoire qui ni lui ou son commandement n’avait prévu. A partir de maintenant, il lui faudrait prendre une décision et l’idée de traquer ces vermines jusqu’à leur repère ne lui déplaisait pas. De ses mectaris, il n’aurait qu’à leur imposer le silence une fois rentré à la capitale. Sans discuter ses ordres, ils prirent donc tous la direction de ce petit groupe d’elfes noir. Les éclaireurs l’appuieraient sur une petite position élevée se trouvant à côté du campement et lui et ses cavaliers attaqueraient de front pour provoquer la discorde chez l’ennemi. L’attaque fut menée avec succès, plusieurs Drows périrent par les lames des mectaris, mais quelques-uns réussirent à prendre des montures et à déguerpirent. Bien que les éclaireurs permirent d’assurer une large supériorité, un des épéistes d’Elrendil reçut un carreau d’arbalète qui perfora son heaume et le plaqua pour l’éternité au sol. Pourtant, il fallait agir et sans remords, Elrendil ordonna qu’on poursuive les fuyards. Tant pis si pour cela il devait quitter l’Anaëh, la trajectoire des Drows s’enfonçait vers les territoires humains, qui plus est vers la Dross réputée pour être le repère de tout ce qui se faisait de pire.
Plusieurs heures s’écoulèrent pour atteindre la Dross, la nuit était à son comble et un épais brouillard s’était emparé des environs. Elrendil savait qu’il n’y avait qu’un seul endroit où ces Drows pouvaient se trouver et cet endroit était bel et bien cette infâme ville remplie de truands, de voleurs et de tueurs. A présent, il savait qu’il agissait sans le consentement de ses supérieurs mais il ne pouvait pas laisser cette vermine vivre et qui sait, peut-être lui apprendraient-ils pour qui ils trafiquaient ces hommes car un trafic d’hommes ne présageait généralement rien de bon. Leur entrée se fit discrète, personne ne les remarqua avec leurs longs manteaux et leurs capuchons qui recouvraient leurs visages et oreilles typiquement elfique. Une odeur nauséabonde se fit ressentir, il n’y avait alors plus aucun doute, ils se trouvaient désormais en territoire humain. La piste les conduisit tout droit vers ce qui semblait être une taverne et Elrendil commanda à ses épéistes de mettre pied à terre et de se préparer à entrer. Ceux-ci exécutèrent l’ordre sans discuter bien qu’ils fussent exténués par l’assaut du début de soirée.
« Reste à l’extérieur de la taverne Torel et couvre la sortie, s’ils ont l’avantage du nombre je préfère me battre dans la ruelle plutôt que dans cet endroit puant » fit le Lieutenant avant de s’engouffrer par l’arrière porte de la taverne.
Tout à l’intérieur exécrait Elrendil, en commençant par les hommes eux-mêmes qu’il méprisait par-dessus tout. Une puanteur bien pire que celle qu’il avait sentie en pénétrant dans la ville faillit le faire déglutir. Il commença à se demander si il ne regrettait pas son choix d’avoir poursuivi ces Sombres. Profitant du vacarme général, lui et son autre épéiste qui se nommait Ellion s’assirent dans un coin sombre de la pièce. Personne ne remarqua leur arrivée et sans se découvrir la tête, Elrendil commença à distinguer les personnes présentes. La plupart étaient complètement saoul, même le tavernier ne semblait pas dans son état normal. Mais son regard s’arrêta sur un nain assit au comptoir, car celui-ci différait des autres. Sa mine renfrognée et son air déprimé juraient avec le comportement des individus dans la salle qui s’insultaient, crachaient et buvaient à grande goulée. Ce nain ne buvait que des petites gorgées et ses pensées semblaient se concentrer sur autre chose. Aussitôt, Elrendil regarda derrière le nain et aperçu plusieurs hommes accompagnés d’un Drow, il le reconnut et comprit que le nain s’intéressait également à la conversation malgré tous ses efforts de discrétion. Que pouvait donc faire ce nain à cet endroit ? Ce pouvait-il que des nains aient été aussi envoyé pour enquêter sur ce trafic d’humains ?
Sans qu’il puisse comprendre comment, un craquement se fit entendre et le nain s’écroula par terre de tout son poids. Sans aucun doute, ce nain était un mauvais espion se dit Elrendil. Et cet espion ne manqua pas de se faire remarquer par ses cibles qui se levèrent et dégainèrent leurs lames dans l’indifférence la plus totale de la part des ivrognes de la taverne. Tôt ou tard, ce petit homme à l’air innocent finirait par se faire éventrer. Mais le nain eut la même idée qu’Elrendil et décida de quitter la taverne aussi vite que possible, laissant dans son sillage ces agresseurs.
« Rattrapez-le et assurez-vous qu’il ne boive plus jamais. Pour sa santé » ordonna le Drow.
Ellion avait déjà dégainé sa lame sans qu’Elrendil lui en donne l’ordre, mais lui-même sentit qu’il était venu le moment de suivre cette petite troupe dans la ruelle. Ils se retrouvèrent en quelques secondes à l’extérieur ou se déroulait la scène. Torel attendait dans l’ombre, il avait sorti son arc et se trouvait à une petite distance de l’altercation.
Elrendil aperçut le nain qui faisait face aux trois hommes prêts à le massacrer, mais il n’y avait aucune trace du Drow, celui-ci s’était évaporé. Les hommes détectèrent la présence des deux épéistes et ils comprirent assez vite qu’ils étaient dès à présent à forces égale bien que le niveau des deux elfes surpassaient sans aucun doute le leur. Mais cela ne parut pas suffire à les faire déguerpir puisque l’un d’entre eux joua de sa lame sur le sol en regardant Elrendil d'un air amusé.
« T'as ram'né une escorte royale le nain ?! Ça en fera trois d'plus pour le s'gneur » beugla l’un des hommes.
Il était évident que ces hommes étaient plus stupides que la moyenne. L’un d’entre eux avait utilisé le mot « seigneur », et il ne tarderait pas à en divulguer encore plus si le nain pouvait éviter de les charger. Malheureusement pour Elrendil, le petit homme semblait décidé à utiliser sa hache pour faire couler le sang.
« Quel seigneur ? » fit Elrendil en espérant que le nain comprendrait la manœuvre. Fallait-il encore qu’il soit vraiment ce qu’il semblait être.
Il régnait un froid glacial dans cette petite ruelle. L’épais brouillard enveloppait chacun d’eux, faisant disparaître toute forme, mais pas assez pour qu’Elrendil ne puisse pas les distinguer correctement. Il y avait donc ce nain en colère, ces trois hommes et eux, et tout laissait à croire qu’il en resterait que la moitié dans les minutes qui suivraient.
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Mectaris: épéistes
Dernière édition par Elrendil Silad le Sam 25 Jan 2014 - 0:51, édité 2 fois |
| | | Drac Barkhulkzardk
Nain
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| Sujet: Re: Et pour quelques pièces de plus Dim 15 Déc 2013 - 13:08 | |
| Au moment même où Drac s’apprêtait à lever sa hache, il vit les trois hommes sursauter. Le nain arrêta son mouvement pour voir deux elfes arriver dans la ruelle. Ils refermaient le passage si bien que les hommes se trouvaient désormais entre le nain et les nouveaux venus. Drac jura sans sa barbe. Cette cité était vraiment maudite. Que venaient faire des elfes en armure à La Dross et surtout, que voulaient-ils à un nain isolé ? Car Drac les avait reconnu, il s’agissait là des elfes de la taverne. Aucune coïncidence dans leur arrivée soudaine. Les elfes étaient trop loin de Drac pour qu’il pu distinguer avec netteté leurs traits malgré l’excellente vision des nains dans la pénombre mais il pouvait sans peine voir leurs corps longilignes. Drac avait croisé un certain nombre d’elfes dans sa vie aussi il savait dans quelle mauvaise posture il s’était encore retrouvé. Sur un champ de bataille, Drac aurait tôt fait de les briser d’un bon coup de poing mais en combat singulier dans une ruelle sombre et froide en infériorité numérique, le nain n’était pas sûr de pouvoir s’en sortir. Mais il courrait vite et voyait parfaitement bien dans l’obscurité. Les elfes n’étaient pas aussi aveugles que les humains mais auraient bien du mal à le retrouver s’il réussissait à s’enfuir à toutes jambes. Prendre la fuite, voilà. Ca, c’était honorable et intelligent. Drac approuva tout de suite cette idée magnifique. A ceci près que si les hommes étaient alliés aux elfes eh bien le plan tombait à l’eau. L’homme de tête pouffa et reprit d’une voix charmante.
« T'as ram'né une escorte royale le nain ?! Ça en fera trois d'plus pour le s'gneur »
Au moment où l’elfe répondait, Drac entendit un très léger bruit derrière lui. Tiens, c’était amusant. Comme la corde d’un arc qu’on serait en train de bander. Le nain réfléchit très vite. Les elfes étaient fort capables de tuer tout ce petit monde à coup de flèches dans le dos, voilà qui ne chagrinerait surement pas leur sens très subjectif de l’honneur. Mais que voulaient-ils ? Après tout, il ne fallait pas chercher bien loin.
Drac serra le manche de son arme pour s’assurer une prise stable et commença à avancer tout doucement vers les trois hommes qui faisaient face à deux factions. Deux lui faisaient face tandis que le troisième était tourné vers les elfes. L’adrénaline coula à flots dans les veines du nain et le temps sembla se suspendre.
Drac vit le nuage de buée qui se formait doucement autour de la bouche de l’homme qui lui faisait face. Il vit ses yeux grands ouverts écarquillés et sa pupille dilatée au maximum. Il vit la peur sur le visage de l’homme qui malgré sa fanfaronnade ne pouvait pas distinguer précisément son ennemi. Il vit une goutte de sueur couler sur le front de son adversaire. Puis, en criant, le nain chargea. Sa hache se leva rapidement et décrit un grand arc de cercle. Drac put voir la bouche de l’homme qui se fendait d’un cri muet avant que l’énorme hache de guerre du nain atteigne l’homme de plein fouet et s’enfonce profondément dans son torse, le faisant basculer à terre. Mais déjà Drac avait retiré son arme du corps sans vie et se préparait à affronter son deuxième adversaire qui tenta de porter un coup d’estoc, ce qui était une grave erreur lorsque l’on combattait un nain. L’homme aurait pu tenter de se servir de la taille de ses bras pour maintenir le nain à distance et tenter de lui ouvrir le crâne en deux. Mais le coup porté vers le bas pour toucher un adversaire beaucoup plus petit n’eut pour conséquence que de faire baisser la tête de l’homme. Il n’en fallut pas plus au nain qui d’un puissant coup de tête envoya son second adversaire au sol. Le mouvement d’avant en arrière et le choc du casque de fer du nain sur le visage de l’homme de main eut raison de ses cervicales. Il s’effondra sans vie sur le sol. Le dernier homme avait semblait-il complètement oublié les elfes et se jeta contre Drac qui réussit de justesse à dévier la lame de son adversaire. Alors qu’il s’apprêtait à porter un coup dévastateur, Drac entendit l’air vibrer à quelques pouces de son oreille et vit un trait s’enfoncer dans la gorge de son adversaire qui s’effondra sans un bruit. Le combat n’avait duré que quelques secondes. Mais les affaires sérieuses commençaient.
Maintenant qu’il avait traversé la ruelle, le nain pouvait apercevoir avec précision les traits des elfes qui n’avaient pas bougé durant le combat. Ils étaient équipés comme de véritables machines à tuer et leurs longs visages inexpressifs faisaient froid dans le dos. Le nain se retourna et vit le fameux archer s’approcher, une autre flèche déjà encochée. L’elfe qui avait parlé était sans nul doute le capitaine. Deux yeux d’un bleu glacial confirmèrent à Drac qu’il ne fallait pas badiner avec ces trois là. Ils avaient une allure sinistre et dans la nuit froide, ils semblaient plutôt des fantômes surgis du fond de la terre qu’autre chose. Leur peau était lisse et leur bouche, fine et cruelle. Malgré l’air glacial, leur souffle ne dégageait pas la moindre buée. Négligeant les bruits d’agonie de ses victimes, le nain prit appui sur sa grande hache et prit la parole d’une voix assurée qui ne tremblait pas. Drac était un nain de pierre, fils de Mogar le Terriblement Cruel, pourfendeur de gobelins et seigneur de la roche. Il n’était pas du nombre de ceux qui s’extasiaient devant la blancheur cadavérique des elfes.
« Je ne crois pas que nous ayons été présentés, l’elfe. Et je ne vois pas ce que vous faites si loin de chez vous, surtout si c’est pour me voler mes proies. Ces trois là étaient à moi, et vous me devez la tête du troisième que j’aurai assurément mis en pièces. »
Les elfes gardèrent un silence imperturbable que seul le bruit du vent vient chasser. Bon, c’était un mauvais départ. Le nain réfléchit. L’elfe avait posé une question à l’homme, il devait donc s’intéresser peu ou prou à la même chose que le nain. Dans l’immédiat, Drac se devait de garder la vie et assurément, provoquer les trois elfes n’aurait fait de lui qu’une victime de plus du carnage qui venait d’avoir lieu. Partir en courant était exclu désormais : il n’aurait pas fait deux mètres qu’il aurait reçu un trait dans la nuque. De plus, il n’avait plus de monture ni de provisions. Il fallait donc qu’il ravale sa fierté pour un temps du moins.
« Et si vous cherchez le seigneur de ces trois là, il vous faudra remonter la piste des drows qui parsèment la région. Je les ai vu discuter avec un Sombre il y a quelques instants. Malheureux hasard, ils m’ont pris pour un espion et ont voulu me raccourcir encore un peu. Hé ? Je vous accompagnerai bien pour les châtier de m’avoir agressé mais ma foi, je vous ralentirai, c’est que nous autres, nains, nous avons de petites jambes ».
Drac espérait ainsi que les elfes le prennent pour un simple d’esprit. Cela n’avait pas marché avec les hommes, cela ne marcherait évidemment pas avec les elfes. Mais Drac ne désespérait pas d’améliorer son jeu d’acteur. Intérieurement, il bouillait. Quand est-ce qu’il allait arrêter de se ridiculiser dans cette satanée ville. Il avait hâte de fuir cette civilisation décadente et d’aller découper Naar’Shal en petits morceaux. Toute compte fait, il n’était pas fait pour ses attroupements d’humains et encore moins pour les forêts. Oui, après cette mission il repartirait dans le Nord. En attendant, il avait besoin de savoir ce que comptaient faire ces elfes. Les yeux bleus de l’elfe que Drac prenait pour le capitaine se rétrécirent subtilement. Incapable de déchiffrer ce que signifiait ce signe, le nain mit les pouces dans sa ceinture, prêt à dégainer et vendre chèrement sa peau à tout instant. S’il réussissait à ce sortir de ce mauvais pas, il avait de grandes chances d’accomplir sa mission dans les plus brefs délais. Le drow avait parlé de monture et d’un départ dans l’heure. Donc s’il se dépêchait et trouvait les montures, Drac avait une chance de trouver la mission des trois cadavres. Et avec un peu de chance, il trouverait ce trafiquant, le tuerait et empocherait la mise à prix. Simple comme bonjour. Les détails, le nain les peaufineraient plus tard.
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| | | Elrendil Silad
Elfe
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| Sujet: Re: Et pour quelques pièces de plus Dim 15 Déc 2013 - 15:59 | |
| Le nain était passé à l'action comme l'avait craint Elrendil quelques secondes plus tôt. Ce nain était-il idiot ? Cela lui paraissait plausible, mais dans tous les cas, il n'était certainement pas incapable de se battre. L'énorme hache qu'il portait avait déjà interloqué le lieutenant, et la façon dont il s'en servait lui avait finalement fit prendre conscience qu'il se trouvait face à un guerrier nain qui ne devait sans doute pas craindre la mort. Farouches ces nains-là pensa Elrendil, et dangereux en prime. Même si le nain s'était lancé au panache à un contre trois, il prendrait ses précautions une fois que le nain se serait calmé. Mais pour le moment, il préférait regarder la scène et se tenir prêt.
Le nain abattit un premier homme d'un coup de hache dans le torse, il les avait pris par surprise et bénéficiait donc de l'initiative. Un des hommes ne détacha pas son regard des elfes, mais le troisième s'était déjà mis en position pour contrer la charge de ce nain fou furieux. Il n'y parvint qu'à moitié et du subir le même sort que celui qui se noyait déjà dans son propre sang. Tandis que le dernier homme tenta de contre-attaquer sur le petit homme, Elrendil jugea que la mascarade avait suffisamment duré et que son temps était bien trop précieux pour qu'il regarde tel un spectateur dans une arène, une telle scène de combat grotesque. D'un mouvement de bras, il ordonna à Torel de décocher une flèche pour abattre le dernier des hommes. Ainsi, il pourrait commencer à examiner de plus près ce nain et tenter de s'entretenir avec lui. Mais le nain était encore dans l'excitation du combat et Elrendil savait qu'il ne pourrait pas compter sur la raison pour le calmer. Il fit donc de nouveau, un signe à Torel pour que celui-ci se prépare à abattre le nain au moindre mauvais mouvement de sa part. Peut-être que le nain récupérerait son état normal en voyant cela.
Sans surprise, le nain brisa la loi du silence qui s'était installée depuis quelques minutes. Et malgré le fait qu'il était seul face à trois elfes, cela ne l'empêcha pas de leur faire des reproches. Ce nain les injuriait d'avoir abattu le troisième, quelle ironie pensa Elrendil sans sourciller ni même avoir l'idée de répondre à de telles accusations. Mais le nain continua de déblatérer et aussi surprenant que cela pouvait être, il leur parla du seigneur Drow qu'Elrendil et ses mectaris s'étaient mis en tête de trouver. Puis le nain finit par dire qu'il ne pourrait les accompagner du fait de ses petites jambes. C'en était trop, Elrendil décida de briser le silence des elfes.
« Petites jambes mais grande bouche, vous devriez ravaler votre langue maître nain, cela ne vous fera pas de mal. Mais avant, je crois que vous pouvez nous aider ». Dit-il en baissant sa lame de façon à ce que le nain puisse voir qu'il n'était plus menacé. Ainsi, pourraient-ils commencer à converser.
Il ne savait pas encore ce que cela donnerait, ni de quelle façon il traiterait le nain si celui-ci décidait de se taire. Mais le nain semblait bavard et maladroit comme la plupart de ceux de son espèce se dit Elrendil. Il ne haïssait pas les nains, mais il se méfiait d'eux et de leurs paroles toujours trompeuses. C'était décidé, si le nain ne parlait pas, Elrendil aurait été contraint de l'isoler dans une petite maison abandonnée et de commencer un interrogatoire en faisant chanter sa lame Aranel, ainsi la colère des rois s'abattrait sur ce petit homme. Le nain avait vraisemblablement lu dans ses pensées. Il s'était préparé malgré le geste pacifique d'Elrendil à subir de nouveau une attaque. Ce nain ne manquait pas de cran, Elrendil lui reconnaissait au moins cela. Torel et Ellion étaient eux aussi prêts à abattre le nain, mais ils n'auraient jamais agi sans l'autorisation de leur Lieutenant. Ainsi, Elrendil resta de marbre à fixer le nain.
« Ne pensez-vous pas que la mort de trois hommes suffise. Je n'ai que faire de votre vie, nain. Alors, baissez vos armes, car je ne vous veux aucun mal". Fit Elrendil très sereinement, même si le nain était toujours autant excité. Elrendil reprit tant bien que mal la parole." Effectivement, nous cherchons un seigneur Drow qui a agi proche de nos terres et l'un de ses sbires se fait appeler Naar'Shal ».
Lorsque le nain changea d'expression au moment où Elrendil épela Naar'Shal, il comprit qu'il avait attisé sa curiosité. Ainsi, le nain changerait surement de posture et rangerait sa hache. Pour montrer sa bonne foi, Elrendil rengaina Aranel dans son fourreau et s'approcha lentement vers lui. Au même instant, Torel baissa son arc et Ellion rengaina de même. Peut-être pourraient-ils enfin commencer à discuter.
Dernière édition par Elrendil Silad le Sam 25 Jan 2014 - 0:52, édité 2 fois |
| | | Drac Barkhulkzardk
Nain
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| Sujet: Re: Et pour quelques pièces de plus Lun 16 Déc 2013 - 17:22 | |
| Le nain regarda l’elfe d’un air suspicieux. Non seulement l’elfe ne s’était toujours pas présenté mais de plus, il agissait comme si lui, Drac, allait les aider eux. Quant à la valeur de la vie du nain, Drac se faisait une petite idée de la vision de ces êtres plusieurs fois centenaires. Néanmoins, les trois guerriers avaient rangé leurs lames, ce qui n’était pas pour déplaire le nain qui souleva doucement sa hache pour la ranger dans son fourreau, sanglé sur son dos, encore rouge du sang de ses victimes. L’acier trempé des forges naines avait cet avantage d’être si tranchant et si pur que les saletés ne s’accrochaient pas et n’émoussaient pas la lame. Son interlocuteur avait peu parlé, mais bien parlé. Ainsi, ils cherchaient un seigneur drow, et qui plus est en relation avec Naar’Shal, sa cible. Il était évident que le capitaine qui lui faisait face n’était pas né de la dernière pluie. Mais Drac préféra esquiver le sujet pour le moment, ils auraient tout le loisir de reprendre cette discussion plus tard.
« C’est entendu, messire ? Je n’ai toujours pas votre nom. Vous pouvez m’appeler Mim Tête de Fer ».
Drac avait entendu de sordides histoires à propos des pouvoirs elfiques et on lui avait confié de ne jamais donner son véritable nom à ces êtres qui pouvaient fort bien vous tourmenter pour l’éternité dans leurs forêts infinies. Et il doutait sincèrement que les elfes soient calés en généalogie ou étymologie des noms naniques. Mim était un prénom féminin et Tête de Fer eh bien, semblait tout indiqué après le coup de casque qu'il venait d'infliger au malheureux qui avait tenter de l'assassiner quelques minutes plus tôt.
« Bon, il se pourrait que je sois moi aussi à la recherche de quelques drows. Ils m’ont volé quelque chose d’assez précieux et j’ai grand besoin de le récupérer. »
Il était inutile de donner ses vraies intentions. Drac songea que cela faisait beaucoup de mensonges en une seule fois mais après tout, la réalité n’était pas si éloignée et quant à son nom, peu importait à l’elfe d’ailleurs, à son avis, d’avoir la moindre information sur le nain à qui il faisait face.
« Bien, je pense que nous ne devrions pas rester ici. Les rues sont sombres et je doute que ces trois bougres fussent des inconnus notoires ici. Si nous ne voulons pas que la cavalerie rapplique, nous ferions mieux de filer. Et d’ailleurs, en parlant de cavalerie, je n’ai plus de monture et je pense pouvoir vous amener à ce camp drow assez rapidement, pour peu que vous m’aidiez à retrouver un cheval disons... à ma taille», affirma le nain.
En réalité, Drac n’avait pas la moindre idée d’où pouvait bien être situé le camp de Naar’Shal ni même si le drow de la taverne était affilié à sa cible. Mais il avait précisé aux hommes qu’ils devaient partir sur l’heure. Autrement dit, en pleine nuit. Les hommes n’étaient pas réputés pour leur vision spectaculaire dans la nuit. Ils allaient donc prendre la grande route, ou faire peu de trajet dans les bois, pour éviter mauvaises chutes et rencontres fâcheuses. Le point de leur rendez vous ne devait donc pas être très éloigné et devait se situer dans un rayon assez proche de La Dross. De plus, si le drow avait tenu à envoyer des humains, c’est qu’il cherchait à se fondre dans la masse. Drac se gratta la tête. La Dross était proche de la frontière du royaume des hommes, ou du moins ce qu’il restait de leurs fières familles. Cela pouvait être partout. Bon, il saurait démêler tout ça plus tard. Il ferait part de ses déductions aux elfes dès qu’il pourrait les envoyer sur une fausse piste et leur faire faux bond. Pour le moment, il ne pouvait pas être assuré qu’il serait en sécurité avec eux. Ils ne semblaient pour autant ne pas vouloir le laisser partir si facilement.
« Eh bien, n’attendons pas une minute de plus. Les hommes avaient des chevaux. Avec un peu de chance, ils seront aux écuries et… »
Le nain s’interrompit brusquement. Il se retourna et s’approcha de l’homme qu’il avait tué en premier. Ca y est, il savait où il avait vu sa tête difforme. Il faisait partie des hommes qui étaient afférés auprès de la charrette renversé lorsque Drac était arrivé en ville. Mais ils étaient au moins une dizaine à l’époque. Et avec la peau un peu plus sombre.
« Euh, je dis ça par simple supposition, mais nous devrions réellement nous hâter chers amis de la forêt. Accompagnez-moi à l’écurie et nous partons sur le champ. Je crains que la ville ne soit plus sûre pour moi et si vous voulez mon aide, il faudra tâcher de me garder en vie ».
Un signe de tête du capitaine elfe et le nain s’élança dans la grande rue. Moins sombre que la petite ruelle qu’il venait de quitter, la lumière de la Lune profitait d’un espacement entre les majestueux arbres pour éclairer l’artère principale de la cité. Le nain marchait seul sur le chemin mais voyait du coin de l’œil les elfes se mouvoir en silence dans les ombres. Quelques torches brulaient de part et d’autre. L’écurie se trouvait à la porte Sud de la ville ou de ce qui se rapprochait le plus d’une porte ; en l’occurrence une table et des chaises pour permettre aux « gardes » de La Dross de contrôler le flux de personnes. Quelques minutes de marche firent le plus grand bien à Drac qui aperçut enfin le bâtiment tant espéré. De grandes torches étaient accrochées à la porte de l’établissement, dégageant un vaste espace éclairé dans la rue. Alors qu’il s’apprêtait à entrer dans l’écurie, d’où se dégageait une forte odeur animale, le nain entendit précisément ce qu’il ne désirait pas entendre.
« Hé toi, le nain.
-T’es sûr que c’est un nain ?
-Non, c’est un enfant avec une hache de cinquante livres.
-Taisez vous laissez moi faire.
-Fermez là. Je vous dis que ce n’est pas lui.
-On s’en fout, Neil’Klash nous a dit que c’était un nain. Et Micah n’est toujours pas rentré. Faisons lui la peau il a l’air bien riche. Hé le nain, tu t’arrêtes tout de suite ! Hé, qu’est-ce que tu.. »
Drac n’avait pas laissé le bénéfice du doute à la horde d’hommes qui s’avançait vers lui. Il en avait dénombré huit mais il se pouvait qu’ils soient plus nombreux. Si certains étaient blancs comme neige, les autres avaient le même ton sombre, gris, que ceux qu’il avait vus précédemment. Et pour cause, son instinct avait vu juste, il s’agissait bien du reste de la troupe. Dès qu’il avait compris cela, Drac s’était mis à courir vers la rue la plus proche. Les nains n’étaient pas réputés pour leur endurance à la course mais étaient de fins coureurs sur les courtes distances aussi n’eut-il aucun mal à disparaître dans les ombres alors que le bruit des épées qu’on tirait des fourreaux résonnaient derrière lui avec les beuglements de la troupe d’humains, qui ne manquerait assurément pas de réveiller la cité entière. Drac ne savait pas où était les elfes mais pour une fois, il espérait qu’ils n’étaient pas loin de lui. Ne prenant pas la peine de dégainer sa hache, ce qui ne manquerait pas de le ralentir, il accéléra et tourna dans une nouvelle rue. Il était perdu et avait cruellement besoin d’aide. Il s’arrêta à une intersection et dégaina sa lourde hache.
« Gi nathlam hí ! Gi nathlam hí ! » Commença t’il à crier. La seule phrase en elfique qui lui venait à l’esprit. Il ne connaissait que quelques mots mais cette phrase, il l’avait souvent entendu et espéra que les elfes sauraient se guider à partir de leur langue chantante. Et avec de la chance, les hommes seraient puissamment effrayés. En réalité, il s’agissait d’une formule de bienvenue mais Drac n’en était plus à la première humiliation de la journée aussi continua t’il à s’époumonner.
Soudain, un homme surgit sur sa droite. Il ne lui laissa pas le temps de le voir et agissant presque avec un pur réflexe sans réflechir lui fracassa les genoux avec un coup de hache bien senti. L’homme avait oublié qu’il fallait baisser les yeux, qui plus est la nuit, s’il voulait avoir une chance d’apercevoir le nain. Drac mit fin à ses cris horribles en lui écrasant le crâne. Mais trois nouveaux hommes apparurent du fond de la ruelle, deux torches en main.
« Il est là ! En avant ! » cria le porteur d’une des torches.
« Barzûl… »
Et le nain recommença sa course folle. Mais comment avait-il fait pour ne pas voir les hommes arriver ? Etait il vieux à ce point là ? Soudain, il trébucha violemment contre quelque chose et s’effondra, sa hache allant s’écraser quelques mètres plus loin. Il regarda sur quoi il avait buté. On aurait dit une trappe mal dissimulée. Et soudain il comprit. La Dross n’était-elle pas connue pour ses réseaux de galeries ? Et la couleur sombre de ces hommes ne venaient pas d’un quelconque gêne mais de la suie des tunnels. Drac faillit éclater de rire mais son envie se coupa lorsqu’il vit les hommes débouler à quelques dizaines de mètres de lui. Si les elfes désiraient se montrer, c’était maintenant. |
| | | Elrendil Silad
Elfe
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| Sujet: Re: Et pour quelques pièces de plus Mar 17 Déc 2013 - 12:47 | |
| Elrendil avait vu le nain s'apaiser et ne plus craindre pour sa vie. À tel point, que celui-ci s'était mit à parler et à divulguer tout ce qu'il savait sans que lui et ses mectaris n'aient besoin de l'y contraindre. Le nain s'appelait donc Mim Tête de fer, rien de plus normal pour un nain se dit Elrendil. De plus près, on pouvait apercevoir sa barbe grisonnante et son crâne dégarni. Le poids des âges pesé sur ce petit homme, mais pas autant qu'Elrendil assurément. Sa hache encore dégoulinante de sang présentait un acier de belle manufacture, ce qui fit croire à Elrendil que ce petit bout d'homme n'était peut-être pas qu'un simple chasseur de primes, mais cela, il ne le saurait probablement jamais.
Ce nain qui se faisait appeler Mim était donc en quête de quelque chose qu'il jugeait de précieux, et que des drows auraient eu en leur possession. Elrendil revint à sa première idée qui consistait à se demander si ce nain agissait vraiment seul. Ils auraient pu être des dizaines voire une vingtaine à se camoufler dans La Dross avec la même intention que lui et ses mectaris. Un seul problème subsistait, il n'en savait absolument rien. Mais lui qui avait participé à tant de batailles, tant de missions du même genre, cela lui paraissait plausible et la méfiance ne faisait qu'un avec lui. Ainsi, il se méfierait jusqu'au bout, de ce Mim, et tenterait par tous les moyen de garder l'ascendant si la mission venait à lui échapper.
Le doute subsista lorsque le nain proposa de les mener au campement des Drows, celui-ci savait donc où ils se terraient. Avait-il pu faire du repérage avant leur arrivée ? Cela faisait une question de plus à laquelle Elrendil ne pouvait entrevoir de réponse claire. Mais s'il montrait ses doutes à ses gardes, ceux-ci sentiraient sa faiblesse et malgré leur discipline de fer, ils pourraient peut-être se confronter à lui. Jusqu'ici, Torel et Ellion avaient obéit mieux que quiconque et Elrendil pouvait se vanter de les avoir auprès de lui pour une telle mission non autorisée. Une fois rentrée au fort du commandement, il savait que des explications se feraient attendre et il pourrait compter sur ses mectaris pour appuyer son rapport. Mais avant cela, ils auraient encore fort à faire dans ce trou puant qui servait d'habitat à la race des Hommes.
L'idée de Mim était simple, il fallait l'aider à s'emparer d'un des chevaux des hommes pour partir sur la piste de Naar'Shal. Seulement, Elrendil et ses mectaris avaient pris soin avant leur entrée dans La Dross de ne pas mettre leurs montures dans ces écuries. Le harnachement elfique aurait aussitôt suscité la curiosité des gardes et sachant éperdument que ces hommes auraient été corrompus, l'information serait remontée directement aux oreilles des barons du crime de cette fosse. Cependant, le nain leur rappela qu'ils leur faudrait le garder en vie pour pouvoir atteindre le campement, qui sait ce qu'il aurait pu arriver à un nain se promenant seul dans les ruelles malfamées et affublé d'une hache qui quand il courrait, faisait autant de bruit qu'une symphonie grotesque.
« Très bien nain, nous te suivrons » fit-il à Mim. « Torel, Ellion, avec moi. Restez dans l'ombre, je ne voudrais pas que le vacarme du nain cause notre fin à tous ».
Ainsi, ils se mirent en route en prenant soin de rester dans le sillage du nain. Il n'y avait pas plus simple pour un elfe que de se déplacer dans le silence le plus complet et avec une rapidité inégalable. Bien que leurs armures puissent être gênantes par moment, le travail d'orfèvre des forgerons elfes faisait qu'elles étaient tout de même relativement souples et permettaient de se déplacer sans encombre. Ce qui n'était pas le cas du nain qui semblait peiner à la course. Petites jambes mais grande bouche se mit à repenser Elrendil. Au croisement d'une ruelle, il fit signe à Torel et Ellion pour qu'ils partent récupérer les montures laissées à la lisière du bois. Pendant qu'ils les récupéreraient, Elrendil suivrait le nain pour éviter qu'il ne leur fasse faux bond.
Seul avec le nain, les choses commencèrent à se corser lorsque Mim atteignit les écuries. Une dizaine d'hommes attendaient à côté et il ne leur fallut pas beaucoup de temps pour apercevoir Mim. Celui-ci avait encore eu le don de se fourrer au mauvais endroit, au mauvais moment. Comme la fois précédente, le nain prit ses jambes à son cou et se mit à courir dans une direction aléatoire. Préférant ne pas se dévoiler trop tôt à ces agresseurs, Elrendil préféra se mettre à bonne distance du nain pour frapper plus fort. Perdu et semble-t-il anxieux à l'idée de devoir affronter une dizaine d'hommes seuls, Mim se mit à souhaiter la bienvenue chez lui en langage elfique. Même si ces cries ressemblaient plus à des jurons grossiers, pour qu'un nain parle en elfique, il lui fallait vraiment être dans une mauvaise situation se dit Elrendil qui continuait de courir dans l'ombre. Le nain cirait de plus en plus fort et bientôt, la ville serait au courant de tous leurs agissements. La discrétion et les nains...
Elrendil n'eut plus de visions sur Mim et il crut le perdre au moment où celui-ci s'arrêta de saccager la langue elfique. Mais plusieurs bruits provenant certainement de chocs de métallique lui indiquèrent que le nain se battait de nouveau. Au moment où il le revit, Mim faisait face à trois des hommes et semblait se trouver sur une sorte de trappe. Il était venu le moment pour Elrendil de faire chanter Aranel et ce n'est pas le nain mais bien ces hommes qui en bénéficieraient en premier.
Sans exprimer aucune émotion, ni dire un seul mot. Elrendil s'exécuta à la tâche et fit une démonstration de force que ces hommes n'oublieraient pas. Il bondit sur le premier en enfonçant sa lame dans son dos, ce qui alerta les deux qui se trouvaient devant. D'un autre bond, il décapita la tête du deuxième et il réserva la pire mort à celui qui faisait déjà face au nain. Il enfonça sa lame dans son estomac et la fit remonter jusqu'au cœur sans rencontrer aucune difficulté. Sa lame était à présent imbibée de sang et quelques éclaboussures avaient atteint son visage.
« Je ne me suis pas présenté maître nain, mon nom est Elrendil Silad, Lieutenant de l'armée royale. Et à présent, nous devrions partir d'ici en nous hâtant.... », Elrendil venait de voir sur quoi le nain avait buté quelques minutes auparavant et découvrit la petite galerie souterraine,
« Prenons ces galeries, nous ne serons plus à découvert et cela nous permettra de traverser la ville sans rencontrer de résistance ».
L'idée de progresser sous la terre ne l'enchantait pas, qu'y avait-il de pire pour un elfe que de se retrouver à six pieds sous terre, la mort ? Et bien ces deux choses ne constituaient qu'un tout pour lui. Torel et Ellion ne le retrouveraient certainement pas en dessous, mais une fois qu'il en sortirait, ils ne tarderaient pas à remonter sa trace. Pour le moment, Elrendil se retrouvait donc avec ce Mim dans une galerie servant vraisemblablement de fosses d'évacuation.
« Vous êtes dans votre élément Mim, Est-ce que vos galeries ressemblent à cela par chez vous ? », Elrendil s'était surpris à user d'ironie pour faire baisser la tension, bien que ne sachant pas si cela irriterait le nain, mais tant pis.
Ainsi, ils progressèrent dans ces tunnels étroits, humides et puants. L'obscurité était maîtresse et Elrendil savait que le nain peinait à se repérer même si celui-ci n'oserait jamais s'en plaindre. Décidant une fois de plus de briser la glace, Elrendil se surprit à vouloir parler, ce qui changeait de son habituel silence de glace.
« Il y a quelques jours de cela, mon commandement a été avisé de quelques agissements Drows à la frontière. Lorsque je m'y suis rendu, j'ai découvert un trafic d'hommes. Ces Drows récupéraient des hommes vivant dans les régions isolées et je crois que ces hommes étaient volontaires pour... », fit-Elrendil avant d'avoir pu terminer ce qu'il comptait apprendre au nain.
Des bruits s'étaient fait entendre dans le tunnel. Le problème était qu'ils provenaient de devant, mais également de derrière. Des lumières provenant de torches apparurent sur les murs et bientôt, elles finiraient par se rapprocher beaucoup trop près d'eux jugea Elrendil. Sans attendre, il dégaina Aranel et celle-ci se mit à luire dans l'obscurité. Les bruits de pas des hommes se faisaient de plus en plus proches, mais avant qu'ils ne fussent trop près, Elrendil se tourna de nouveau vers le nain.
« Votre hache est très belle maître nain, il serait grand temps de la faire chanter vous aussi ! ».
Dernière édition par Elrendil Silad le Sam 25 Jan 2014 - 0:53, édité 1 fois |
| | | Drac Barkhulkzardk
Nain
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| Sujet: Re: Et pour quelques pièces de plus Mer 18 Déc 2013 - 15:58 | |
| Drac avait le souffle coupé. Il voyait les torches s’approcher mais était comme paralysé. Il était tétanisé et cela ne lui était plus arrivé depuis ses tous premiers combats. Jamais il n’avait été frappé de stupeur de la sorte. Il réussit avec peine à prendre un grand coup d’air nauséabond et à calmer ses mains qui tremblaient. Il n’avait jamais entendu une chose si grotesque de toute sa vie de nain.
« Des… galeries ? Ça ? Et il appelle ça une galerie. Une galerie ! Par Mogar, j’aurai voulu être sourd. Par tous les dieux, êtes-vous aussi ignorants qu’on le dit, par chez vous ? »
Drac s’était retourné vers Elrendil et avait posé sa hache contre la paroi de l’espèce de boyau miteux. Il avait complètement oublié les hommes qui se rapprochaient et qui préoccupaient visiblement son camarade elfe.
« Non mais sérieusement, je n’ai jamais entendu pareille histoire. Savez-vous que contrairement à vous, les grandes brindilles, nous autres vivons dans les plus fastes palais. Nous ne vivons pas dans les arbres et la boue comme de vulgaires bêtes. Non monsieur, nous vivons dans la roche la plus dure, la plus pure. Nous ne sommes jamais couverts de suie ou de terre. Nous vivons parmi les plus précieux métaux que ce monde a pu faire naître. Nos couloirs sont de joyaux et de pierres. Nos plafonds sont de verre et de cristal. Nos sols sont de marbre et de gemmes. Ca c’est du travail de khazadil, de petit nain à peine sortie de la prime enfance. Attendez ne bougez pas je suis sûr que.. »
Et Drac commença à donner quelques coups de hache sur les parois et dans le plafond du tunnel, faisant s’écrouler des pans entiers de terre et quelques planches de bois.
« J’en étais sûr. Du travail d’amateur et encore, de l’amateur séché à l’hydromel c’est moi qui vous le dis. »
Le dernier coup de hache de Drac fit carrément écrouler le tunnel juste devant eux, noyant des cris horribles de la horde qui s’était dangereusement approcher. Le nain revint brutalement à la réalité et se retourna. Car de l’autre côté, la lumière des torches se faisait là aussi de plus en plus forte. En réalité, ils devaient donc revenir sur leur pas et affronter leurs poursuivants. « Que faites-vous planté là ? Ne voyez-vous pas qu’on va devoir se battre ? Allez, poussez-vous et laisser faire le nain. »
Car si l’elfe avait été véritablement impressionnant dans les ruelles, Drac était désormais malgré ce qu’il voulait bien dire, dans son élément. Le tunnel était peu large et ne laissait de place qu’à deux hommes de front. Les nains étaient redoutables dans les espaces confinés pour la simple et bonne raison qu’ils ne pouvaient pas être débordés ni esquivés. Il fallait les prendre de face et affronter leur redoutable puissance. Drac se porta en avant, bientôt rejoint par l’elfe. La horde d’hommes se présenta à eux sous la forme de cinq nouveaux brigands qui chargèrent sans se poser de question. En moins de temps qu’il n’en fallut pour le dire, ils gisaient tous à terre et l’un d’entre eux agonisait. Le nain se retourna et gratifia Elrendil de son plus beau sourire en montrant quatre doigts. L'elfe n'avait eu l'occasion que de tuer un seul de leurs adversaires, gênés par les mouvements furieux du nain et de sa hache.
« Cette fois, on va suivre vos méthodes de bonne vieille femme naine »
Drac s’approcha de la victime qui se vidait de son sang sur le sol et plaça sa hache sous son menton.
« Allez l’ami, dis-nous où mènent ces tunnels et je te permettrai de rejoindre le dieu de ton choix. »
L’homme avait la moitié de la gorge ensanglantée et articulait avec peine. Le nain se pencha pour écouter et acheva sa victime d’un air sombre. Il fit un signe à l’elfe et commença à courir dans les boyaux. Il prit à gauche puis de nouveau à gauche avant de continuer à courir tout droit. Ils arrivèrent à une porte que Drac commença à défoncer à coup de haches sans qu’Elrendil puisse proposer quoi que ce soit. Une fois le verrou sauté, ils s’engouffrèrent dans un tunnel bien plus spacieux. L’atmosphère s’était réchauffé d’un seul coup et l’air été humide. Les deux compagnons avancèrent sans dire un mot, sentant le poids de la tension sur leurs épaules. Drac s’arrêta soudainement et se retourna vers l’elfe, avec une mine grave.
« Ah, et j’oubliais. A partir de maintenant, on risque de tomber nez à nez avec des drows. Une dizaine a-t-il dit, si Naar’Shal est là. Je ne peux pas savoir par où nous devons nous diriger mais il y a semble t’il une grotte dans laquelle se déroule tout le trafic. Essayons de la trouver et ensuite eh bien, nous improviserons. »
Le nain se retourna et commença à avancer prudemment. Il avait lu dans les yeux de l’elfe que ce dernier aussi était tendu au possible. Deux contre des dizaines, la chance était avec eux, à n’en point douter. Drac commença cependant à se demander s’il n’avait pas été un peu téméraire d’y aller sans préparation. Certes, il voulait à la base échapper aux ennuis, mais entrer dans le tunnel était une fort mauvaise idée. Une idée d’elfe maugréa t’il. L’idée était simple. Arriver avec l’effet de surprise, tuer le chef, lui couper la tête et s’enfuir avec le précieux butin. Mais à deux, voilà qui risquait d’être compliqué.
« On ne peut pas avancer comme ça. Vous voyez presque aussi bien que moi dans ces couloirs. Il nous faut trouver la grotte dont parlait l’homme et essayer de repérer d’autres sorties. Vous voyez comme ce boyau est différent des précédents ? Il fait surement partie des tunnels creusés à la fondation de la ville. Il y a forcément des sorties indiquées ou apparentes. Je vous propose qu’on se sépare. Et j’oubliais, si jamais vous vouliez ramener vos amis, eh bien pour une fois, des elfes ne seraient pas de trop ».
Drac patienta. On disait les nains, les nains. Mais les elfes n’étaient pas beaucoup plus patients si on se fiait à celui-ci. Se séparer leur permettrait de couvrir plus de terrain en étant plus discrets. Quant à se retrouver une fois le repérage effectué, c’était une autre histoire…
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| | | Elrendil Silad
Elfe
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| Sujet: Re: Et pour quelques pièces de plus Jeu 19 Déc 2013 - 15:26 | |
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Peu de temps avant leur séparation dans le tunnel et leur altercation avec cinq brigands qui les suivaient. Le nain s'était indigné devant Elrendil de manière insoupçonnée qui faillit les faire tuer si le coup de hache dans la paroi n'avait pas fait effondrer une partie de la galerie. En plus d'être idiot, ce nain était également doté d'une susceptibilité incroyable. Même si au final, ils s'en étaient tiré, le nain restait dangereux pour lui-même et pour la sécurité d'Elrendil. L'idée d'une séparation pour trouver la grotte principale de Naar'Shal était donc surement la meilleure alternative que le demi-homme avait pu trouver.
Mais bien qu'Elrendil ait été un expert en orientation dans la forêt, il devait reconnaître qu'il s'était perdu dans ces galeries toujours plus sombres, et toujours plus longues. Le nain avait émis l'hypothèse qu'il devait y avoir des évacuations, mais Elrendil commençait à douter de la véracité de ses propos. Il ne tarda pas à penser que le nain avait voulu le perdre volontairement, mais de toute évidence lorsqu'il était avec lui, celui-ci semblait tout aussi perdu. Comment retrouverait-il Torel et Ellion ? Il n'en avait pas encore la moindre idée et pourtant la découverte d'un petit cours d'eau dans une des galeries le poussa à croire que cette eau devait forcement provenir de la Dross étant donner son odeur nauséabonde. Et plus cela sentirait mauvais, plus il se rapprocherait de la ville.
Il ne lui fallut que peu de temps pour remonter toute la galerie et comme il l'avait imaginé, une sortie se trouvait bel et bien à cet endroit. En quelques instants, il fut de nouveau à l'air pur et put savourer pleinement ce bienfait. Mais une fois Torel et Ellion trouvé, il devrait retourner dans ces immondes galeries. L'idée d'abandonner le nain lui traversa l'esprit. Après tout, ce Naar'Shal ne lui apporterait surement rien si le nain venait encore à utiliser sa hache sans attendre. Malheureusement, ce fameux Drow serait surement aussi le seul à pouvoir lui communiquer le nom du seigneur pour qui il trafiquait. Tiraillé entre ces deux pensées, Elrendil conclut qu'il y repenserait une fois ses mectaris retrouvé. Et cela se produisit plus tôt qu'il ne l'aurait imaginé.
Au loin dans la ville, des échos de combats se faisaient entendre. À moins que le nain ait eu l'idée de déguerpir, ces échos provenaient sans nul doute de ses épéistes. Et effectivement, il les vit dans une petite ruelle qui devait se trouver à quelques lieux de la taverne. Torel et Ellion étaient encerclés d'une petite pile de cadavres, des hommes semblables à ceux qu'ils avaient déjà dû affronter. Ellion présentait une petite plaie à la jambe qui ne présentait pas beaucoup d'importance, mais l'état de Torel était tout autre. Celui-ci avait reçu un coup au visage, une balafre lui recouvrait la moitié et le sang s'en échappait dangereusement.
« Que s'est-il passé ici ? » Fit Elrendil en ne lâchant pas du regard la balafre de Torel.
« Ils nous attendaient Lieutenant. Je ne sais comment, mais ils nous attendaient...» Répliqua Ellion en s'assurant qu'il n'y avait plus personne. « Mais nous savons où se trouve ce Naar'Shal. Lorsque nous nous sommes séparés, nous avons suivi un petit groupe qui courrait dans la même direction. En craignant pour vous, nous y sommes allés et nous les avons observés. Tous semblaient rentrer dans une sorte d'égout, mais bien avant d'avoir pu l'atteindre ceux-là nous sont tombés dessus ».
Malgré leur combat et leur fatigue apparente, les deux elfes restaient encore droits et paraissaient toujours prêt à se battre. Elrendil déchira un bout de son manteau pour faire un garrot à la jambe d'Ellion. Malheureusement pour Torel, il n'y pouvait rien.
« Nous n'agissons plus sous les ordres du commandement et nous risquons l'enfermement à notre retour, vous le savez aussi bien que moi. Mais je vous demande un dernier effort, nous ne pouvons pas laisser ce trafic continuer et laisser le nain tirer tout le mérite de cette entreprise. Même dans sa tombe, il continuerait à nous injurier », fit Elrendil en ayant une petite pensée pour ce pauvre Mim qui devait vraisemblablement s'être perdu une bonne fois pour toute.
« Que Kyriä nous protège et que Tyra nous accompagne si nous venions à y perdre la vie ».
Sans discuter ses paroles, les deux elfes saluèrent machinalement leur Lieutenant et se remirent sur leur garde.
« Nous vous suivrons Lieutenant, même si Tyra nous prend », répliquèrent-ils tous deux en même temps.
La déesse Tyra accaparait l'esprit du Lieutenant depuis plusieurs ennéades. Elle était devenue au fil du temps, une sorte de fascination. À chaque bataille, chaque combat, ses pensées allaient pour elle. L'idée de la mort lui était familière depuis longtemps et pourtant, il ressentait de l'impuissance à chaque fois qu'il pouvait la frôler. Et cette fois-ci, la déesse de la mort pouvait l'attendre dans ces galeries. Sans hésiter une seconde de plus, Elrendil donna l'ordre de marche à ses compagnons qui s'exécutèrent dans la foulée. Ellion passa devant pour indiquer l'entrée de la galerie que lui et Torel avaient observé et ils y arrivèrent après plusieurs minutes de courses dans les ruelles toujours aussi sombres et froides de La Dross. L'entrée de la galerie était gardée par deux hommes armés et de toute évidence, la lumière intérieure et le bruit qui s'en échappait semblaient indiquer qu'il y avait du mouvement. Les elfes furent en quelques secondes sur les gardes, qui prirent par surprise, n'eurent même pas le temps de sonner l'alerte. Bien que tous les elfes fussent exténués, leur maîtrise de la fatigue et leur expérience leur assuraient un avantage sans conteste pensa Elrendil.
Voilà qu'il était de nouveau dans ces galeries et l'idée de les quitter le reprenait déjà. Mais il ne pouvait se permettre de ne pas tenir sa parole. Le nain voulait des renforts et il en apportait, mais la question de savoir où se trouvait à présent le nain persistait. De toute évidence, en suivant les bruits, ils finiraient par tomber sur quelque chose. Du fait de sa blessure au visage, Torel semblait peiner à se repérer dans l'obscurité, mais il ne se plaignait pas. Ellion avait encore tout son allant malgré sa blessure à la jambe. Le garrot devait l'aider à avancer sans aucun doute. Après avoir parcouru quelques galeries en s'enfonçant dans le sol encore et encore plus profondément, ils finirent par arriver devant ce qui semblait être une grande porte en bois. Les bruits les avaient menés là, puis ils s'étaient arrêtés. Elrendil ne mit pas beaucoup de temps à comprendre que tous les bruits qu'ils avaient entendus n'avaient servi qu'à les amener à cet endroit. Ainsi, derrière cette porte se trouverait sans nul doute un comité d'accueil qu'ils ne tarderaient pas à découvrir.
Elrendil jeta un dernier regard à ses compagnons. Pour une fois, il ne leur adressa pas un regard glacial, mais il leur témoigna toute la confiance qu'il pouvait avoir en eux à ce moment précis, puis il ouvrit la porte.
Comme il l'avait prédit, une dizaine de drows en arme l'attendaient à l'intérieur. La salle était immense et tout laisser à penser qu'elle avait été creusée que très récemment. Comme l'avait dit le nain, ce n'était pas un ouvrage de son peuple, mais un travail de sagouin. Elrendil tenta justement de repérer le petit homme, mais il n'y en avait aucune trace. Seul subsistait face à eux ces dix drows, fous de rage que des intrus viennent perturber leurs affaires. L'un des drows sortit du rang, il ne se distinguait nullement de par son équipement ou de son physique, mais il semblait afficher une plus grande confiance que toutes les personnes présentes dans la grotte.
« Venez-vous chercher votre ami nain, messire d'Anaëh ? », le drow se retourna et dévoila le nain qui se trouvait à quelques pieds plus loin, ficelé, bâillonné et accompagné d'un Sombre, « Est-il toujours autant de mauvaise humeur lorsqu'il est avec vous ? Il a tué quatre de mes hommes avant de se faire finalement attraper. Je pense par conséquent que vous ne serez nullement en manque lorsque je l'aurais exécuté ».
D'avoir bâillonné le nain avait surement été une très bonne idée, mais l'ironie de ce drow commençait à irriter le Lieutenant. D'un simple regard d'Elrendil, Torel rebanda son arc et Ellion se mit à progresser sur le côté. Mais pour avoir une chance de survivre à ce bourbier, Elrendil savait qu'il lui faudrait libérer Mim. Et pour cela, le drow qui le surveillait de près devait mourir. Une flèche bien placée suffirait à faire s'écrouler son geôlier, et avec la lame du cadavre, Mim pourrait défaire ses liens. Mais en ce qui concernait les autres, une improvisation s'imposerait surement à eux.
« Vous n'auriez jamais dû ligoter ce nain, l'immobilité n'est pas son fort », fit-Elrendil en fixant le chef des drows.
« Quant à vous Naar'Shal, vous n'avez pas été encore confronté à mon humeur... ».
Aussitôt, une flèche vint percuter le drow qui se tenait au dessus du nain. Mim put alors délier ses mains et récupérer l'arme du drow mort. Elrendil et Ellion profitèrent de la surprise pour charger de front. Torel projeta de nouvelles flèches qui vinrent tuer plusieurs drow. Leur attaque à eux se passa avec un succès plus ou moins relatif. Mim s'était quant à lui jeter dans la mélée avec la petite épée de Sombres. Un des drows encore en vie tira un carreau sur Torel et celui-ci s'écroula à terre littéralement. Elrendil en avait presque fini avec ses cibles et il commençait à se rapprocher de Naar'Shal. Et c'est ce qu'il parvint à faire. Naar Shal se retrouva dépourvu face à lui. Sans doute avait-il trop sous estimé ses adversaires elfes. Alors qu'Elrendil se retrouva sur le point de le tuer et il décida de lui poser une dernière question.
"Parle maintenant, qui est ton maître ?"
"meurt elfe !" répondit le drow
Elrendil se fit plus menaçant et le drow finit par lâcher ses armes et le supplia de l'épargner, mais avant qu'Elrendil ne le décapite, le drow lâcha une dernière parole.
"Bol D'jivv Elg..."
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