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 Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes]

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Charles
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MessageSujet: Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes]   Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes] I_icon_minitimeSam 3 Jan 2009 - 11:29

Le rat furetait encore dans le tas d'ordures au pied des murailles du château, du côté les dignitaires en visite ne peuvent le voir. Les ordures...elles étaient délicieuses près de ce gros bâtiment sombre et menaçant ! Les restes des festins de la cour auraient fait un repas de fête dans n'importe quelle chaumière du Royaume. Volailles à peine entamées, os encore gorgés de moelle, c'était un véritable paradis pour le rat et ses frères ! Car ils étaient nombreux lui et ses frères, et avaient faim. Très faim. Et le château comblait efficacement ce besoin vital. Oh bien sûr il y avait quelque pertes de temps en temps. Mais rien de grave. Les chat des courtisanes étaient si gros et si lents qu'il fuyait à la vue des seigneurs des détritus. Il était même possible d'en croquer un bout de temps en temps ! C'est plein de poil le chat, mais ça a une chair très gouleyante.

Le rat remonta le long du mur. Il venait de sentir de le fumet irrésistible du lard. L'odeur si salée, si appétissante du lard fumé ! L'immonde bestiole passa à travers, les battants étant ouverts pour cause de printemps. Le lard était sur une table, dans une assiette en bois. Les pas rapides de la bête se dirigèrent à toute allure dans cette direction.

"-Immonde..."


Un bruit sec. Le rat commença à battre des jambes, affolé. Il perdait du sang, beaucoup de sang. Trop de sang.

Charles fit sèchement claquer son poignet pour projeter le rat empalé sur sa dague dans le vide. La bête était déjà morte lorsqu'elle atteint le sol. Quant au chef du Lys d'Or, il essuya les trente centimètres effilés d'acier sur un chiffon avant de les rengainer rapidement.

Toujours est-il qu'il fallait retourner à la paperasse et les comptes. Ah les comptes ! Ils étaient habitués à ces derniers, son père l'ayant formé à la gestion de son domaine, mais tout de même ! Jamais il n'aurait imaginé que la tâche de chef du Lys d'Or s'apparentait surtout à celle d'un bureaucrate. Ce qui ressortait de ces comptes, c'est qu'il lui fallait plus pour réorganiser le Lys d'Or de façon plus moderne. Ce après quoi les frais ne feraient que diminuer.

Mais l'argent ne tombait pas du ciel. Avec la guerre, les coffres se vidaient à une allure terrifiante: il fallait entretenir toute une armée sur le pied de guerre, ce qui doublait les coûts, et s'occuper des convois de ravitaillement qui ruinaient le Royaume.

Un des rares hommes à décider où allaient l'argent était le conseiller Mânes. Et vu que le chef du Lys d'Or avait besoin de cet argent, il l'avait prié de bien vouloir se rendre dans son bureau vers quinze heures. Trois coups sonnent au clocher. Combien à la porte ?


Dernière édition par Charles le Sam 3 Jan 2009 - 17:35, édité 2 fois
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Ailill Mânes
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MessageSujet: Re: Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes]   Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes] I_icon_minitimeSam 3 Jan 2009 - 12:25

    Cette nuit, il n'avait pas dormi, trop occupé à trier ses paperasses et rassembler des informations. Plongé dans les abimes de sa réflexion, il en avait oublié de moucher la bougie qui l'éclairait. La cire avait dégouliné sur sa table de travail, dans son encrier, puis sur sa main. Par chance, il avait laissé traîner un pichet contenant un fond d'alcool, au sol ; il s'en servit pour calmer la douleur. Puis, le regard inexpressif, il avait jeté le récipient, qui avait alors franchi mollement la distance au mur, avant d'éclater. Il n'avait même pas essayé de fermer l'œil, en réalité.
    L'aube trouva une piètre statue, l'œil torve, une barbe de huit jours. De sinistres cernes ombrageaient son visage au teint cireux. Se levant péniblement, il s'aperçut qu'il était en retard ; tant pis, il ne mangerait pas, ce matin. Il ne pansa pas sa main.
    Son travail l'absorba jusqu'à ce qu'on sonnât deux coups, au clocher. Il alla jeter un œil à la ville, qu'il pouvait embrasser du regard, de sa fenêtre. L'air était frais, trop pur ; cela signifiait que sa chambre puait. Lui aussi, sûrement. La couleur jaune de l'eau du baquet une fois usagée l'interpella. Il ne pensait pas s'être laissé allé à ce point... Depuis quand n'avait-il pas mangé ?
    Enfilant une chemise propre à la va-vite, il sortit dans le couloir. Il ne fermait jamais sa porte. Sans même s'excuser, il manqua heurter un serviteur chargé de linge, lequel retint quelques injures. Quelque chose de bien plus important préoccupait le conseiller. Où se situait le bureau du chef de la garde ?
    Enfin, il y fut. Il s'adossa au mur du couloir, en face de la porte. Il n'aurait même pas un quart d'heure d'attente... Le bruit d'un poignard qui s'enfonçait dans la chair, le bois, le tira à temps de sa torpeur. Il était l'heure.
    Son poing ne heurta qu'une seule fois le bois massif. Il entra. A moins qu'il ne se trompât, les hommes d'armes ne s'embarrassaient pas de protocole, en dehors de l'exercice de leurs fonctions. Du moins, ainsi en était-il dans la marine.
    Le Lys d'Or... La garde royale, attitrée au roi Trystan. Ce dernier était sur le point de partir sur le front, d'où, bien sûr, l'importance de renflouer cette dernière. En fouillassant dans de vieux parchemins poussiéreux à l'odeur âcre de pisse de rat, il avait découvert que le Lys avait été plutôt négligé. C'était le cas de le dire. Toutefois, ce désavantage avait profité à d'autres parties de l'armée... De par l'exigence d'excellence des soldats du Lys, il était coûteux. Sans négliger la sécurité du Roi, de quelle manière répartir le budget ? Il allait de soi que la charge de cavalerie était bien plus meurtrière que le Lys, ne serait-ce que parce qu'elle attaquait. Elle aussi, réclamait beaucoup.
    Tout à coup, il se rendit compte qu'il n'était qu'à moitié entré ; il avait dû rester immobile de longues secondes. Il exécuta le salut rituel, et referma la porte derrière lui, avant de se présenter, quoi que ce fût superflu. Il prit place sur le siège, devant le bureau, posa ses doigts grêles et tachés sur le rebord. Puis, sans ambages, il demanda :


    « J'ai eu vent de ce que le Lys d'Or s'apprêtait à partir dans le même temps qu'un régiment d'infanterie. Il ferait jonction, sur la route, avec un second régiment – dans le même temps, la Rose Noire aura rassemblé trois escadrons. Me trompe-je ? »

    Ses yeux tranchants mesurèrent enfin l'homme qui se tenait en face de lui, derrière le meuble massif. Baron de Hauval, un homme au port droit, regard dur et inflexible, duquel se dégageait une aura de pouvoir ; des traits secs, anguleux. Sûrement s'imposait-il la stricte discipline de vie des soldats, comme semblait en attester son crâne rasé. Jugerait-il le conseiller de visu, à la manière des gens de la cour – dont, d'ailleurs, il faisait partie ? Cela importait peu à Ailill. Quoi qu'il parut au bout du rouleau, il ne se laisserait jamais bouffer ; il était rapace, sous ses airs de bête crevarde.

    « Mais ceci n'est que la partie émergée de l'iceberg, ce qui apparaît pour qui ne s'intéresse pas au détail. Or, ce sont ces derniers qui feront la différence, rappela-t-il, d'avantage pour lui-même. Baron, vos hommes ont-ils déjà été éprouvés ? Estimez-vous que le seul trajet engendrera des pertes ? Êtes-vous en mesure d'évaluer celle qui surviendront lors de la première offensive ? L'espace entre cette première et la seconde sera-t-il suffisant pour que des troupes fraîches partent de Diantra et vous parviennent, ou mieux vaut-il les envoyer en parallèle de votre déplacement, afin qu'elles arrivent une ou deux semaines derrière vous ?... Chacune des réponses jouera sur la répartition des finances. Je ne vous cacherais pas qu'il vaut mieux attendre le plus longtemps possible ; pour l'instant, le peuple sort tout juste de sa léthargie hivernale. Il sera difficile de prélever de nouveaux impôts conséquents avant l'été – avant les récoltes fruitières et les naissances animales. »

    Il observa une courte pause, avant de reprendre, toujours aussi bas, lentement.

    « Sûrement me direz-vous que ce ne sont que détails, comme je le précisais plus haut. Bien... Si tel est le cas, entrons dans le vif du sujet. Vous souhaitez équiper un quart de centaine d'hommes pour escorter le Roi ; quelles sont vos demandes, en ce qui concerne leurs armes, armures, les convois de vivre et de soin ? Réclamez-vous de nouvelles recrues, avant le départ ? Combien ? »

    Le conseiller se renfonça un peu dans son dossier, et croisa ses bras sur sa poitrine, avec lenteur, comme s'il craignait de les briser. L'articulation de son coude droit se plaignit. Il se retint de tiquer ; décidément, il n'était guère habitué à ces longues tirades auxquelles sa fonction le contraignait. Au moins, les papiers ne vous fixaient pas dans le blanc de l'œil ; ils n'attendaient rien de vous.
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Charles
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MessageSujet: Re: Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes]   Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes] I_icon_minitimeSam 3 Jan 2009 - 17:29

La porte en fut quitte pour un coup. La pauvre, elle se faisait constamment tabasser ces derniers temps ! Néanmoins, les souffrances des plaques de chênes n'intéressait guère Charles. Il leva la tête des papiers parfaitement rangés sur sa table, comme de bon petits soldats en ordre pour la bataille. Sa chaise racla le sol de pierre lorsqu'il se leva.

"-Entrez...", lança t-il platement.

De toutes façons, le conseiller aux finances ne s'était pas embarrassé d'une autorisation d'entrée. Son air hâve et délabré n'affectait pas plus que cela le baron. Certes, il réprouvait le laisser aller et la nonchalance, mais Charles ne pouvait que trop songer à quoi il ressemblerait dans quelques années. Un problème qu'il faudrait régler sous peu...Mais une certaine force se dégageait du conseiller Mânes, surtout au niveau de ses yeux. L'extérieur était pitoyable, mais une telle froideur calculatrice, acérée se dégageait de ces yeux qu'on ne pouvait plus se tromper sur la nature de la personne par la suite.

Le baron d'Hautval serra légèrement les mâchoires en voyant l'homme rester interdit sur le pas de la porte. Qu'attendait-il pour entrer ? Son temps était précieux, et les contemplations lunatiques de ses interlocuteurs ne l'intéressait pas le moins du monde.

"-Je vous en prie, prenez place,"relança t-il d'un ton plus insistant, tout en désignant un fauteuil en face de la table sur laquelle il travaillait. Charles esquissa de plus un léger salut, mais toutes ces manières, s'il les connaissait bien, le baron ne s'en encombrait pas plus que nécessaire avec les cyniques de son espèce.

Croisant les mains sur les accoudoirs de la chaise sans aucun confort qu'il utilisait, Charles laissa le conseiller entamer la discussion qui allait sûrement fort vite tomber dans des tourbillons de chiffres. Il inspira lentement lorsque Ailill eut fini, avant de lui répondre. L'homme connaissait parfaitement le sujet. Il n'était pas du genre de ceux à qui ignorent leurs dossiers. D'ailleurs, le chef du Lys d'Or fut presque surpris d'une telle maîtrise, et les Dieux savent au combien cela était rare. Charles laissa ses yeux pointer sur sa chevalière. Un rubis l'ornait, taillé on ne sait il y a combien d'années. A travers la pierre, les traits du conseillers paraissaient flous. Cela résumait bien ce que le chef du Lys d'Or savait de l'homme. Mais le temps était aux comptes, pas à l'analyse des personnalités présentes. La voix grave mais légèrement rauque de Charles commença :

"-Vous êtes parfaitement informés conseiller Mânes...mais peut être moins sur ma tâche qui consiste à protéger le Roi, et non pas gérer l'offensive. Néanmoins je reconnais qu'il m'a demandé conseil ces derniers temps. Aussi, bien que vous aurez à vous en référer au Sénéchal à un niveau purement officiel, je peux vous donner mon avis sur la chose."


Il s'arrêta un instant, avant de reprendre, plus rapide, exposant son point de vue mécaniquement :

"-L'attrition est un fléau contre lequel il est difficile de combattre. Néanmoins nous venons d'entrer réellement dans une guerre classique. Nombreux sont ceux qui brûlent de venger la peste ou le sac d'Ydril. Après les premiers chocs, les convictions s'émousseront et nous aurons des déserteurs. Mais je ne crains pas beaucoup de "disparitions" pour le moment. La bataille risque d'être rude, les pertes lourdes. Nous portons secours à des assiégés. Pris au piège entre notre armée et les murs, les Sombres se battront bec et ongles pour leur survie."

Froidement, avec un détachement quasi-cruel, il avança les chiffres :

"-Un bon tiers de ceux qui partent en ce jour ne rentreront pas chez eux...et je ne compte pas les blessés qui crèveront en masse faute de soins. La guerre n'est pas une science, car aucune activité n'est plus pleine de hasard que la guerre. Mais je puis vous assurer avec certitude que les pertes seront lourdes."

Charles savait clairement que les Drows n'allait pas leur laisser une victoire facilement. Loin de là. Les pleurs des veuves et orphelins allaient emplir sous peu les chaumières de tout le Royaume.

"-Mais venons en au Lys d'Or. A vrai dire on a du mal vous informer. Ce ne sont pas vingt cinq hommes que je veux emmener derrière le Roi mais dix fois plus ! Comprenez...le Lys d'Or doit pouvoir assurer la sécurité du roi SEUL. Et une charge de cavalerie balayerait vingt cinq hommes en quelques instants. Non. C'est une compagnie qui quittera Diantra. La vie du Roi n'est pas chose à prendre à la la légère. S'il n'y a pas assez d'hommes pour une compagnie, je vous serais gré de bien vouloir les recruter. Quant à l'équipement je ne vous cache pas que la situation est peu reluisante : le Lys d'Or ne fait que garder le château depuis des lustres et n'est pas aller sur le champ de bataille depuis autant de temps. La cuirasse d'apparat fine et délicatement ouvragée à pris la place de celle de bataille, qui rouille dans les entrepôts. J'ai besoin de quoi équiper une compagnie entière hallebardiers portant demi-plate...il en va de la vie du Roi. Je ne le conduirait pas sur un champ de bataille escorté d'hommes habillés de velours avec des armes de secondes mains faites pour la parade au milieu des pétales de roses.

Le chef du Lys d'Or cessa enfin de parler, laissant le conseiller remuer tout cela...
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Ailill Mânes
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MessageSujet: Re: Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes]   Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes] I_icon_minitimeSam 3 Jan 2009 - 20:10

[centaine au lieu de millier, quelle gaffe !]


    De toute évidence, le chef du Lys ne s'embarrasserait guère de manières avec lui. Il croisa les mains, se mettant ainsi plus à son aise – du moins, était-ce vraiment le but, au vu de l'austérité de sa chaise ? Ç'aurait été une manœuvre dérisoire... Ou, peut-être, cherchait-il seulement à renvoyer une image particulière de lui. Après tout, il voudrait convaincre le conseiller de l'importance du Lys, puisqu'il souhaitait obtenir un financement accru. Tous les moyens étaient bons, lors d'un entretien, y compris de gagner la considération de son interlocuteur – peut-être même cela était-il de prime importance. Financement qui, bien sûr, se ferait au détriment d'une autre partie de l'armée, ou même d'un autre projet, si l'on considérait que le budget alloué à l'armée passait avant tous les autres, aménagement du territoire notamment, et n'était pas fixe.
    Le regard froid du conseiller ne quitta pas les yeux de l'homme, même lorsque ceux-ci glissèrent sur une bague écarlate, d'une valeur excédant à coup sûr les vingt-cinq écus – prix d'une bonne épée. Il avait repéré cette dernière à son entrée, ainsi que les décorations les plus coûteuses de la pièce. D'où, peut-être, son immobilité passagère. Chez les nobliaux, la considération qu'ils accordaient à l'apparence permettait d'évaluer leur aspiration à grimper les échelons hiérarchiques, mais, ici, cela n'avait apparemment pas beaucoup d'importance. Le Baron n'était pas du genre à s'encombrer de bagatelles et autres frivolités colorées. Ni plumes de paon, ni tentures brodées, n'ornaient cette pièce sobre, utilitaire.
    Le conseiller écouta avec attention le chef du Lys. Lorsque celui-ci marqua une pause, il se permit de rompre le silence :


    « Faites donc, je vous prie. Votre avis m'intéresse au plus haut point. »

    Sur quoi, le Baron enchaîna, concis, efficace. Il sut se montrer d'une froideur toute professionnelle à l'évocation des victimes et de leur nombre. N'était-il pas soldat ? Pourtant, face à lui, Ailill ne put rester de marbre. Quoi qu'il n'esquissât pas le moindre mouvement, la flamme de son regard vacilla, l'espace d'une expiration. En matière de victime... C'était vrai, les Drows étaient les ennemis, et ils avaient lancé l'offensive. Dans leur grande majorité, les Hommes se seraient bien passé de cette guerre. Certes, mais peut-être que les Drows des basses classes étaient, eux aussi, bien loin de ces préoccupations guerrières ? Et, surtout, les enfants, de quelque peuple qu'ils fussent originaires... Mais c'était là le propre de cette entreprise hasardeuse et meurtrière. Ailill savait parfaitement qu'en songeant aux Drows sous cet angle, il nourrissait là des pensées qui auraient pu être qualifiée de traîtres. Pourtant, son intention était à mille lieu de ça. Y avait-il, dans le royaume, quelque mage capable de lire dans les crâne comme un scribe lit un grimoire ? Qu'importait. S'il avait eu sa place parmi les haut gradés de l'armée, il aurait proposé de tenter des méthodes plus subtiles que le déplacement d'une armée, afin de viser la royauté Sombre, elle et elle seule. Mais il n'en ferait jamais partie. Il avait plongé ses bras dans la merde et dans le sang, mais jamais il n'avait tué de gosse, ni même d'adulte de sang froid. Sûrement, d'ailleurs, seule l'euphorie glauque des champs de bataille permettait aux soldats de frapper, alors même qu'ils pouvaient crever à chaque instant... On pouvait tuer, aussi, en dépensant mal l'argent de ceux qui trimaient. Lui ne tuerait pas.
    Le conseiller attendit que De Hautval ait fini, puis, de ses doigts, il se massa les tempes. Un zéro mal recopié par un scribe pressé, et voilà qu'il passait pour un crétin. Deux cent cinquante, et non vingt-cinq ; voilà qui modifiait tous les calculs qu'il avait déjà pu effectuer. Davantage pour lui qu'à l'adresse du Baron, il murmura rapidement :


    « Deux cent cinquante hallebardes au prix de cinquante écus, le même nombre de cuirasses à un souverain et vingt écus chacune, soit quatre cent vingt-cinq souverains ; si l'on escompte une réduction d'environs cinq pour cent auprès des forges, on peut descendre à quatre cent souverains. Comparativement au prix des chevaux équipés, qui reviennent chacun à deux souverains et cinquante-cinq écus, c'est cent cinquante-six chevaux contre deux cent cinquante hommes – mais on ne tient alors pas compte des cavaliers. »

    Ailill marqua une pause, avant d'entreprendre de faire craquer méthodiquement les articulations de ses doigts. Ceci fait, il reprit, à voix haute, son regard planté dans celui de l'homme d'arme.

    « En ce qui concerne le Lys d'Or, il est vrai que l'on m'a laissé à penser que, le Roi allant sur le front, il devrait combattre à même la mêlée. Mais peut-être me trompe-je quant aux intentions de notre Souverain ? Évitera-t-il de s'exposer ? Quoi qu'il en soit, votre requête me paraît des plus réfléchies. Je ne peux toutefois vous promettre que vous obtiendrez ces deux cent cinquante hommes, ainsi équipés. Il sera nécessaire de recruter, bien sûr, mais nous ne manquons pas encore de volontaires, la haine agissant dans les cœurs sans le contre-appui que seront les pertes futures ; quant aux forges, elles suivront. Seule la répartition du trésor, entre les différentes compagnies, pourra être un frein. »

    ... Car, bien sûr, il était primordial de protéger le Roi. A ce qu'il sût, il n'y avait pas à la cour le moindre traître qui eut assez d'influence pour discréditer le Souverain en son absence, et le faire passer pour quantité négligeable, au point d'affaiblir sa garde.
    Sans que cela ne paraisse, il se mordit cruellement l'intérieur de la joue ; la faim lui comprimait l'estomac. Le sang chaud et salé envahit ses sens. Il ne souhaitait pas que cette entrevue s'éternise, car il finissait par croire que son corps ne tiendrait pas jusqu'au bout. Pourtant, il était nécessaire de l'achever.


    « De lourdes pertes... Ainsi donc, il faudra prévoir une, voire deux compagnies entières de troupes fraîches. Ou peut-être bien plus. Il est actuellement impossible de déterminer la durée de la guerre, dites-vous... En conséquent, nous ne pouvons savoir combien de vivre stocker, ni combien d'hommes enrôler tant qu'ils le souhaitent encore. J'aurais toutefois tendance à être prévoyant – sans courir à notre perte en tombant dans l'excès. J'estime que le quart du trésor devra être conservé intact, conclut-il. Bien, je transmettrais ceci au Roi... »

    Il marqua un temps, respectant le protocole.

    « Aviez-vous une autre requête à formuler, ou encore des informations supplémentaires à me transmettre ? »

    Une brève quinte de toux arracha ses derniers mots. Dans un effort de volonté, il la comprima, tout en esquissant un vague geste de la main pour signifier que tout allait bien. Négligemment, il essuya sur sa chemise sa main souillée d'une salive mêlée de sang. Lorsque son regard reprit accroche dans le fond des yeux de l'homme d'arme, il n'avait rien perdu de son intensité.
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Charles
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MessageSujet: Re: Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes]   Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes] I_icon_minitimeDim 11 Jan 2009 - 18:50

Le baron de Hautval laissa son regard détailler le conseiller aux finances tandis que ce dernier lui répondait quant au financement du Lys d'Or. Cet homme était réellement une loque au niveau physique. Un coup de boutoir et on le retrouverait brisé en mille morceaux sur le sol. Mais sa position actuelle confirmait bien qu'il compensait un manque de muscles par une intelligence ou fourberie sans bornes. Le genre d'homme dont il fallait se méfier. A vous parler sereinement d'écus dans un bureau avant de comploter contre vous dans les salons du château.

Mais le baron fut une fois de plus impressionné par les calculs rapides dAilill. Ce dernier connaissait le sujet sur le bout des doigts et laissait couler les mots sans interruptions, sûre de ce qu'il avançait avec un détachement quasi-malsain. Après cela, le conseiller releva les yeux pour les planter vivement sur le baron. Ce dernier ne cilla pas, fixant de même son interlocuteur. On avait dans la même pièce deux de ses hommes aux regards glacials, tranchants et à même de mettre à nu n'importe qui. Glace contre glace : rien ne se passe...

Charles releva la tête lorsque qu'Ailill reprit sur le sujet de Sa Majesté. Il fronça légèrement les sourcils avant de lui répondre d'un ton neutre, qui aurait pu passer pour méprisant auprès d'une personne non avertie :

"-Le Roi est aveugle. Il est hors de question de le laisser combattre à même la mêlée. Mais il est nécessaire qu'il apparaisse au vu de tous sur le champ de bataille. Sa présence gonflera le moral des hommes. Mais il n'est pas impensable que l'ennemi taille en pièce nos armées, auquel cas il faudra couvrir la retraite du roi."

S'arrêtant un instant, le chef du Lys d'Or reprit avec le même ton malsain :

"-Et ce sont mes hommes et moi qui crèveront dans la boue, les tripes à l'air, pendant que le roi fuira."


Le baron se redressa ensuite avant de hausser le menton en entendant que le financement n'était pas chose sûre :

"-J'espère que j'aurais cette compagnie...nous sommes en tant de guerre, des mesures s'imposent. Si le peuple doit se serrer la ceinture tant pis, tant que cela nous permet de gagner...et de protéger notre Roi par la même occasion. "

Le baron se leva alors lorsque le conseiller enchaina sur les pertes :

"-Mais quant aux malheurs du peuple vous me facilitez la transition avec la question des pertes...c'est juste un avis personnel, que je ne tarderais pas à faire parvenir au sénéchal : nous ne gagnerons pas cette guerre avec l'armée actuelle. On pourra repousser quelque fois les Drows mais pas plus. J'ai eu l'occasion d'en affronter et je n'ose imaginer ce qu'il se passe quand des milliers d'entre eux sont rassemblés. La mobilisation générale...il faudra y penser conseiller. Si nous mobilisons tous les hommes de 17 à 50 ans nous aurons le poids du nombre. Les conséquences économiques seront désastreuses je sais mais perdons notre or plutôt que la guerre..."


Charles scruta Ailill quand ce dernier subit une quinte de toux. Lui même souffrait de pareille quintes, mais provoquées par un mal des plus infâmes. Mais l'heure n'était pas à perdre du temps, si précieux. Dans la guerre totale qui s'annonçait, on ferait tomber des villes en prononçant la bonne décision à la bonne seconde.

"-Ce sera tout conseiller Mânes..."
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MessageSujet: Re: Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes]   Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes] I_icon_minitimeMer 14 Jan 2009 - 18:38

    Paranoïaque, ce devait être cela... Car le Baron était bien trop froid, et il luisait au creux de ses prunelles un éclat calculateur. Croyait-il que le conseiller allait lui sauter à la gorge ? Il ne lui aurait pas coûté grand-chose de lui offrir quelque boisson, ni de se présenter sous un jour plus souriant. Cela n'aurait pu que faire avancer sa cause - ou, tout du moins, n'aurait pas été néfaste.
    En vérité, Ailill n'était pas de ceux qui modifiaient leur décision en fonction de la tête de leur interlocuteur, mais cela aurait pu être le cas : ces gens-là étaient légions... Et puis, peut-être de Hautval lui aurait-il laissé une meilleure impression. Lorsque ses yeux s'accommodèrent enfin, son regard se heurta à une paroi aussi rigide qu'inflexible. Quelques mots de Hautval tranchèrent ce silence tendu, paroles prononcées d'une voix dure, malsaine. Il sembla au conseiller que c'était là le ton naturel du Baron, de ce qu'il avait pu noter de son attitude.
    Bien sûr, le Roi était aveugle... Mais tout ne se passe pas toujours comme prévu, n'est-ce pas ? Ailill réprima un rictus. Peut-être une part de lui était-elle traître, peut-être en venait-il à penser que le roi n'en valait pas la chandelle. Les paroles crues du Baron l'extirpèrent de ses pensées sinueuses, à quoi il répondit d'un ton d'autant plus tranchant, aux tonalités sèches. De Hautval parut prendre mal le fait qu'il ne puisse lui donner de certitudes, pourtant, le conseiller ne changerait pas d'avis. Perdre le roi était-il perdre la guerre ? Peut-être... Quoique, puisque demeurait la reine, figure forte de la Royauté, les soldats auraient un visage, une lumière vers laquelle orienter leur pensées, qui leur donnerait la force nécessaire à défier la mort. Alors, mieux valait ne pas concentrer trop de troupes sur une garde, handicapée car obligée de combattre pour défendre, et non pas pour se battre en faisant le plus de morts possible. La victoire n'était pas un but en soi ; elle n'avait de valeur que parce que le sort d'un peuple entier en dépendait. S'il n'y avait plus personne à sauver, alors, tout cela n'aurait servi à rien... A moins que l'on considérât que la mort valait mieux que l'esclavage ? D'ailleurs, les drow feraient-ils des prisonniers, ou avaient-ils reçu l'ordre de ne pas faire de quartiers ?...
    Ainsi, un tiers des combattants ne reviendrait jamais parmi les siens ? Et l'on renverrait chez eux des mutilés et des blessés graves, sans leur porter les soins nécessaires ? Sa mâchoire se crispa, tandis qu'un fin filet de sang perlait au coin de ses lèvres, pour dégouliner dans sa barbe mal rasée.
    Les drow et leur force légendaire lui avaient toujours paru nettement avantagés. Il ne pouvait rester dans le flou plus longtemps, i lui fallait entrer en possession de chiffres précis.


    « Combien d'hommes pour tenir tête à un drow ? »

    Le Baron s'était levé, pourtant Ailill demeura assis. Il ne leva même pas son regard en direction de cet homme qui le surplombait, ne laissant pas transparaître sur son visage pâle le moindre de ses sentiments. Il s'était accoutumé à être ainsi en situation d'infériorité physique... Puisqu'il était définitivement faible - et, même, à la merci de tous lorsqu'il n'avait pas son épée à portée de main - pourquoi tenter de se cacher sous des faux semblant ? Si cet homme à l'esprit encombré décidait de se débarrasser de lui, maintenant ou plus tard, il ne pourrait pas y faire grand-chose. L'idée que l'on puisse réduire encore le peu de temps qu'il lui restait l'aurait laissé totalement indifférent, si sa mort n'eut pas mis en péril le fruit du labeur d'un peuple.
    Tant d'humains... Ces quelques phrases de Hautval, qu'il avait occulté un instant plus tôt ressurgissaient dans son esprit avec la violence d'un torrent déchaîné, heurtant les parois de son crâne. Et deux mots plus sombres que tous : mobilisation générale.
    Que diable ! A quoi pensait donc cet homme ! Faire massacrer des gens, des enfants encore et des vieux - en épargnant tout juste les gosses et les ancêtres - en plus des pères de famille... des gens incapables de tenir une épée, il voulait les envoyer à la boucherie ?! Contre un drow, un homme mal entraîné n'avait pas la moindre chance ! Or, il n'était plus temps de former une armée digne de ce nom à partir de paysans ; il n'était, à l'écouter, même pas question de leur enseigner les armes.

    Les pieds de la chaise raclèrent le sol, puis un bref fracas retentit, accompagnant la lourde chute du meuble sur le sol. La main d'Ailill, vive comme le serpent qui frappe, saisit le col du Baron. Certes, elle était rapide, mais si faible que, d'un simple haussement d'épaule, De Hautval eut pu se libérer.
    Mais cela n'avait aucune importance, aux yeux de cet homme blafard qui sentait la mort se presser contre sa poitrine, à la moindre de ses expirations. Un jour, la faucheuse crèverait cette chair maigre et s'immiscerait dans ses poumons, pour ne plus jamais en sortir.
    Ses yeux, d'un bleu acier plus coupant que jamais, brillaient de fureur. Il ne dit rien, non pas que cela ne fut pas dans ses intentions, mais un haut-le-cœur survint, qui lui enflamma la gorge. Sa main retomba lentement, et, tel un pantin, il chancela, esquissant un pas en arrière afin de ne pas tomber. Il sut alors que, s'il ne mangeait pas, il ne passerait pas la nuit, et durant un instant cette perspective le tenta presque. Voilà bien longtemps qu'il ne ressentait plus la faim...


    « Veuillez m'excuser... »

    Son intonation démentait clairement le sens de ses paroles, ne laissant aucun doute quant à leur interprétation.

    « Je pense... je vais me retirer, maintenant... »

    Pourtant, il ne put bouger. Sûrement n'en avait-il pas la force. Toute son énergie vitale semblait concentrée dans son regard... De Hautval le mettrait à la porte, mais cela ne changerait plus rien.
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MessageSujet: Re: Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes]   Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes] I_icon_minitimeSam 17 Jan 2009 - 13:43



La question ! Ah ! La voilà ! "-Combien d'hommes pour tenir tête à un Drow ?". On lui l'avait déjà posé quelques fois au château, vu qu'il avait eu l'occasion d'en affronter de nombreux lors des escarmouches à Hautval contre les bandes de Drows qui pillait les fermes isolées, après avoir passé les habitants au fil de l'épée, tout en s'amusant sur les femmes. Enfin avec les Sombres on pouvait s'attendre à tout...en cherchant un peu il était sûr de trouver l'histoire du viol d'un humain par une drow. Le chef du Lys d'Or se leva, et avança jusqu'à une table sur laquelle se trouvait un pichet d'eau en terre cuite, des plus simples. Charles se servit un verre et l'avala rapidement avant de se retourner vers le conseiller des finances :

"-Une question intéressante...Mais la guerre n'est pas une science avec ces chiffres et calculs. Aucune activité n'est plus empreinte de hasard que la guerre. Certains soldats vous enfileront deux drows sur leurs hallebardes sans ciller, tandis qu'il faudra parfois un bon peloton pour venir à bout de l'un d'entre eux. Néanmoins..., il émit une légère moue en levant les yeux au ciel, je pense qu'on peut avancer un rapport de deux humains pour un drow assez facilement. Ces gens là sont vieux, et leur société ne tournent que autour de la guerre, ils ont des esclaves pour faire les tâches qui leur empêche de s'entraîner.

Il désigna le pichet :

"-J'exagère peut être, mais eusse-je été un drow, je n'aurais pas eu à me servir. Un esclave l'aurait fait. Bref...sont des créatures qui ne vivent que pour le meurtre, le pillage et le viol. Enfin vous dis-je, cela dépend clairement des guerriers. Les membres du Lys d'Or vous tailleront leur piétaille en moins de deux."

Quant au sujet de la mobilisation générale, Charles ne cilla pas en voyant l'homme se lever brutalement, renversant son fauteuil avec grand fracas. En apparence, il avait l'air des plus calme. Mentalement, il se voyait déjà en train de poignarder violemment le conseiller des finances de sa dague, frappant de haut en bas. Jamais l'inverse. On peut bloquer vos coups avec facilité avec ce type d'attaque. Le mieux est de frapper droit au coeur. Trancher la gorge est bruyant et sale. Ou alors il pourrait aussi lui taillader le cou de biais, tranchant sa jugulaire et trachée d'un seul coup ?

Les yeux du barons, plus glacés que jamais, laissait quand même transparaître leur colère quand l'homme le relâcha par épuisement. Le baron n'osait pas imaginer les conséquences d'un coup de poing fulgurant dans la loque qui était devant lui. Charles saisit le conseiller des finances par le bras, et commença à le traîner vers la sortie, tout en lui parlant d'un ton très égal, laissant tomber le masque de courtisan assez poli qu'ile employait depuis son arrivée à la cour :

"-Je vous ai choqué conseiller. Mais le temps où on allait la guerre comme à la parade est terminé. Fini tout ça. Maintenant tu crèves dans la boue, le froid, priant pour qu'un adversaire vienne d'égorger, pour que tout soit fini, parce que ta jambe broyée d'un coup de fléau te fait souffrir comme un chien. A côté de toi, ton pote se fait déja bouffé par les corbeaux, et tu te vomi dessus par la même occasion. Naturellement tu es à poil parce qu'un pilleur de cadavres est déjà passé pour te prendre tous ce que tu as. Sang et vomi, tu t'y habitues finalement."

Ils arrivèrent devant la porte. Le chef du Lys d'Or poussa son hôte légèrement au dehors.

"-Néanmoins, je ne suis pas de ceux qui apprécient qu'on leur porte la main dessus. Demain à l'aube dans la cour du château conseiller ?"





HRP : Terminé sauf si tu veux conclure ?^^



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Ailill Mânes
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MessageSujet: Re: Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes]   Des pièces d'or pour un Lys du même métal [PV-Conseiller des Finances Mânes] I_icon_minitimeMar 20 Jan 2009 - 18:11

[Avec plaisir]



    L'esclavage... Il était vrai que ce dernier était toléré dans le sud ; il se trouvait même être une facette à part entière des mœurs Drows. Mais les humains se jugeaient-ils assez purs pour oser prétendre n'avoir jamais trempé dans ce genre d'affaire ? Des marchands d'esclaves sillonnaient le royaume, que cela fut autorisé ou non, c'était un fait. Certains nobles possédaient d'autres hommes - ou femmes - lesquels pouvaient tout à fait se trouver en situation de leur servir un verre d'eau, s'ils n'étaient pas contraints à effectuer de bien plus basses besognes...
    Et pouvait-on dire que tous les Drows adhéraient à cette façon de penser, ces valeurs ? Généralisation encore plus flagrante, le moindre Drow de basse extraction possédait-il vraiment une multitude d'esclaves pour veiller à ses petits soins ? La réalité était à mille lieues de là.
    Cet homme, noble, baron, mais Homme avant tout, était profondément raciste, cela crevait les yeux.
    Finalement, de quoi partait la guerre ?
    Aurait-elle seulement eu lieu d'exister sans cet "heureux sentiment" ?

    Lorsque De Hautval avait avisé un pichet, il n'avait même pas fait mine de lui proposer quoi que ce fut, malgré le mal-être plus que visible de son interlocuteur. Petit à petit, la situation s'éclaircissait entre les deux hommes.
    Et, qu'il l'ait voulu ou non, le Baron frôlait là un point sensible. Non pas quelque valeur de partage qui eut été bafouée aux yeux du Conseiller ; non, cela touchait son inconscient, attisait le manque global que son corps ressentait. Il aurait eu soif, si cette sensation n'avait pas été émoussée. Doucement, son corps prenait le dessus, une sorte d'impatience le gagnait, de cette gangrène mentale qui rongeait ses pensées jusqu'à empêcher de réfléchir et précipiter les actes. Peut-être une volonté de survie subsistait-elle dans ce corps émacié, à défaut d'être enracinée dans l'esprit ?

    Lorsque sa main retomba, les doigts convulsés, Ailill avait plus ou moins pris conscience de la présence de cet étau qui le serrait, le poussait vers la surface - la sortie. Il fallait qu'il parte, maintenant.
    Une pensée fugitive le traversa : s'il mangeait trop, il mourrait. On avait pu constater cet état de fait sur des prisonniers relâchés qui prenaient des repas trop riches ; leur corps ne parvenait pas à suivre.
    Les yeux du Conseiller revinrent se ficher dans ceux de l'homme. Ils dardaient sur lui quelque écharde de glace, analysant tout ce qu'ils voyaient. De Hautval perdit son calme, le temps d'une expiration. Sans manquement, les paroles désormais à nu qu'il prononçait se gravaient dans la mémoire d'Ailill. Qu'il se débarrassât de lui, vite.
    Une odeur de sang flottait dans l'air, mêlée du fluide humain, de celui d'une bête, aussi. Une petite flaque de sang déjà épaissi, près de l'un des pieds de la table, dans laquelle nageait le cadavre encore frais d'un rat.
    La tâche du chef du Lys d'Or devait surtout s'apparenter à celle d'un bureaucrate. A quelles occasions maniait-il l'épée ? Il semblait si pressé que l'on pouvait croire qu'il n'avait plus le temps de s'entraîner... Ce duel, il le justifiait pas l'outrage porté. Était-ce la seule raison ?

    Ailill avait encore beaucoup de choses à lui dire, des réponses à apporter à tant d'orgueil et d'assurance, à cette folie naissante - mais déjà si bien enracinée, lui semblait-t-il. Ici, ils avaient parlé sous le masque de leur fonction, quoiqu'il fût de moins en moins rigide. Dehors, ils ne seraient plus chef de garde et conseiller, ni même deux nobles.
    Qu'adviendrait-il s'il acceptait ce duel ? Et s'il refusait ?
    Lui aussi, possédait ses faiblesses, bien différentes et si détachées de sa situation physique qu'il ne la prit pas réellement en ligne de compte. Et puis, même s'il n'avait que peu de chances de s'en sortir vivant, peut-être aurait-il apprit certaines choses à cet homme ?
    Il existait tant de façon de gagner.


    « Au crépuscule. Je serais là. »

    La porte se referma seule, dans un interminable chuintement, achevé du bref hoquet du bois contre le bois.



Fin


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