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 La Princesse des Deux Soleils | Soltariel

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Kahina d'Ys
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MessageSujet: La Princesse des Deux Soleils | Soltariel   La Princesse des Deux Soleils | Soltariel I_icon_minitimeVen 29 Aoû 2014 - 13:29

« Je ne sais pas, Florian, marmonna pensivement Camille en effleurant le métal sombre du bout des doigts. La duchesse… Eh bien, je ne devrais pas la présenter ainsi, mais elle est excessivement exigeante. J’ai peur que votre ouvrage — magnifique, au demeurant — ne s’éloigne trop de ce qu’elle s’imaginait.


Qu’elle ne… Mais, ma dame, la duchesse m’a répété plus d’une fois qu’elle se fiait à mon jugement ! Ce que vous voyez aujourd’hui est le résultat de mon Art, rien de moins ! » S’il le cachait bien derrière un air outré de convenance, Florian Flipetti n’en demeurait pas moins nerveux. L’éventualité que sa création déplût à Kahina ne l’avait pas effleurée, tant la jeune enfant avait fait montre d’enthousiasme devant son travail. « J’en suis persuadé : sa Sérénissime…


Je l’espère, Florian, le coupa l’apheloise avec une apparente bienveillance. Simplement, vous ne la connaissez pas comme je la connais.


Ma foi… Il est certain que je n’ai aucune envie de mécontenter le Soleil Blanc… » Il n’en avait pas non plus les moyens. Cela faisait plusieurs ennéades qu’il refusait systématiquement toutes commandes et que son atelier était tout entier dévoué à réaliser ce qui, à ses yeux, restait une pure merveille. Il avait aussi engagé sa réputation, se vantant à qui voulait bien l’entendre de l’attention que lui prêtait l’estréventine. Si, finalement, le Palais rejetait le fruit de son travail… « M’aiderez-vous à combler toutes les attentes de sa Grâce ? »


Les lèvres de Camille s’ourlèrent d’un sourire ravi, tandis qu’elle répondait, le plus innocemment du monde : « Eh bien, voyez-vous, je sais l’amour de la duchesse pour l’or blanc… »



L’accueil que réserva Soltariel à sa duchesse ne fut pas à la hauteur des attentes de la jeune femme, qui retrouvait son Palais avec un goût amer sur la langue. Elle n’oublierait pas de sitôt la turbulence du peuple ydrilote, qui avait entamé d’une bien vilaine manière un retour qu’elle avait pourtant voulu triomphal. Le conflit naissant entre les Systolie et les Anoszia n’avaient eu aucune peine à éclipser Ys ; fort heureusement, même ses adversaires à la cour soltaar prenaient son parti et défendaient son autorité. C’était comme s’ils étaient les seuls à pouvoir la contester ; il n’y avait rien d'étonnant, de fait, à ce qu’à Soltariel on refusât à Ydril le droit de conspuer ses suzerains.


Kahina ne s’était pas attardée dans le castel de son jeune protégé, qu’elle avait décidé de laisser derrière elle. Elle l’avait trop mis sur le devant de la scène pour arracher Alastein à sa cour avant qu’il eût pu juger celui qu’il avait d’ores et déjà déclaré félon. L’adolescente avait longuement hésité à visiter le « Patriarche », mais avait finalement compris qu’elle ne gagnerait rien à le narguer. Elle avait bien fait ! Pour l’heure, il jouait le rôle qu’elle lui avait assigné malgré elle : il était le bouc émissaire qui distrayait la noblesse et faisait oublier la maladie de Maciste et l’extrême jeunesse d’Athanase.


Désormais, elle consultait, recevait, approchait, soudoyait, récompensait, évinçait, le tout à un rythme effréné. Il se murmurait au Palais qu’elle avait des projets ambitieux et si elle développait des trésors d’ingéniosité pour encourager ses interlocuteurs à garder le silence sur ces derniers, elle prenait un malin plaisir, au travers de Camille, à distiller ses vérités. Très vite, Soltariel regarda dans la même direction qu’elle : Thaar. Simplement, il ne savait pas encore quoi voir. Il fut aussi question d’Ys. Tout du moins, de l’Ys que Kahina voulait bien présenter à ses sujets. Avec cette idée de créer une grande cour cosmopolite à Soltariel, elle avait ramené dans son sillage certains de ses compatriotes, qui muaient en autant de prophètes pour propager sa « bonne parole ». Elle introduisit des filles de marchands sans terre ni noblesse comme des princesses, des miliciens comme des généraux et elle s’amusa de voir les péninsulaires se réjouir de tout cela. Décidant qu’elle n’était plus à un mensonge près, elle changea aussi l’emblème de la cité, abandonnant sans remords plusieurs siècles d’histoire pour un Soleil Noir, dont la véritable signification serait très rapidement dévoilée.



La salle d’audience du Palais était comble. La Princesse d’Ys n’avait pas fait dans la demi-mesure et elle avait convié, en plus de la noblesse soltarie, une grande partie des notables de sa cité, les capitaines des compagnies mercenaires les plus importantes du duché, les artisans, artistes et philosophes les plus talentueux et les marchands les plus influents. À cela, il fallait ajouter les seigneurs sybronds fidèles du baron et les Ysois qui l’avaient soutenu et accompagnée.


Maciste, le regard éteint, siégeait pour la première fois depuis le début de l’hiver. Qu’il eut été capable de quitter son lit était déjà un miracle pour la cour, habituée à voir son trône laissé vacant. Certains vassaux avaient bien tenté de l’approcher, mais les gardes les en avaient empêchés. À sa droite, en retrait, l’intrigante Camille semblait lui souffler fréquemment des paroles apaisantes. À sa gauche, son fils reposait dans un couffin d’or enrubanné. Camélia n’avait pas été autorisée à monter sur l’estrade. Lors du voyage de Kahina à Ys, elle avait été de toutes les confidences et vivait mal d’être ainsi laissée dans l’ignorance. Non pas par jalousie ou envie, mais par peur : la jeune femme n’oubliait pas que la duchesse n’avait à son égard que du mépris. Elle savait aussi l’estréventine implacable et l’idée d’être sa prochaine victime n’avait cessé de la hanter depuis leur retour… De quoi lui faire maudire encore un peu plus le jour où sa route avait croisé celle de la princesse d’Ys.


Cette dernière fit finalement son entrée et le silence s’imposa de lui-même devant l’inattendu spectacle qu’elle offrait.


Sa robe, immaculée sur sa peau basanée, laissait nues ses épaules et ses bras. Si elle restait relativement simple et même sobre, elle s’accompagnait d’une impressionnante traînée qui, attachée au niveau de ses épaules, coudes et poignés, s’étirait sur plusieurs mètres derrière elles et était tenue par quatre suivantes. C’était une véritable fresque tout en blanc et noir qui y était brodée, dans un travail d’orfèvre minutieux qui mêlait deux cultures : celle d’Ys et celle de Soltariel, cosmopolite, mais indéniablement pharétane.


Mais la pièce la plus surprenante de la nouvelle tenue de Kahina était assurément sa coiffe. Elle représentait deux soleils qui se superposaient en s’entrelaçant, l’un blanc et l’autre noir. De plus d’un pied de diamètre, sans compter les rayons, elle était constituée de deux disques ouvragés, qui se croisaient au centre de la tête de la jeune femme. Sur chacun, des lignes de la couleur opposée formaient des réseaux d’arabesques et d’entrelacs. Les rayons doublaient presque l’envergure totale. Les pointes ouvragées semblaient dangereusement acérées, presque mortelles. De fines lignes de perles partaient des extrémités et cascadaient en s’enlaçant parfois jusqu’à sa robe, à laquelle elles s’accrochaient délicatement.


« La Cour accueille sa Sérénissime Kahina d’Ys, tout puissant Soleil Blanc de Soltariel, magnifique Soleil Noir d’Ys. » La formule était pour le moins inhabituelle et les murmures intrigués redoublèrent d’intensité. Assurément, l’adolescente savait se donner en spectacle. « Longue vie à notre Princesse des Deux Soleils ! »


Ravie, elle laissa son assistance digérer l’annonce. Voir la surprise sur leurs visages valait presque l’inconfort de sa coiffe, qui lui donnait l’impression de peser trois fois son poids sur sa nuque. Le moment était presque venu.


« Vous n’êtes pas sans l’ignorer, commença-t-elle en essayant de maîtriser le timbre de sa voix, mais au sud, alors que nous parlons, certaines voix se sont déjà élevées pour contester ma légitimité. Profitant de la faiblesse de mon seigneur et maître — la formule lui coûtait, mais il fallait parfois savoir sacrifier à quelques convenances —, ils ont cherché à remettre en cause le Soleil Blanc que j’incarne de plein droit lorsqu’il ne le peut pas. Nous ne pouvons pas le permettre.


Honte aux ydrilotes ! » clama l’un de ses soutiens, jouant parfaitement son rôle. « Honte aux Anoszia ! Gloire à Soltariel et au Soleil Blanc ! »


Ses appuis reprirent la clameur à leur compte un à un, lui donnant chaque fois un peu plus de force et finalement, toute l’assemblée conspua le Patriarche. Tout se passait exactement comme prévu.


« Aujourd’hui, j’appelle tous les fidèles du Soleil Blanc à venir renouveler leur hommage. L’heure n’est plus à l’indécision et nous devons, aux yeux de tous les peuples, montrer notre force et notre union. »


Dans son dos, Camille se pencha vers Maciste et lui murmura quelques mots. L’homme, dont la fatigue ne faisait aucun doute, opina lentement du chef et leva légèrement la main. « Moi, Maciste, Duc de Soltariel et baron de Sybrondil, seigneur de Port Royal et Amiral Royal, annonce que mes vassaux devront venir dans ce Palais de Soltariel pour renouveler leur hommage à ma personne. Kahina d’Ys, notre Princesse des Deux Soleils, vous recevra en mon nom et vous lui obériez comme vous m’obéissez à moi-même jusqu’à ce que je puisse revenir parmi vous, en pleine possession de mes moyens. » Une fois sa tirade terminée, il s’affaissa lourdement contre son trône, comme vidé de son énergie.


Kahina tendit ses mains et dévoila ses paumes et, par la même occasion : à droite, un soleil blanc et à gauche, son jumeau noir. Un de ses fidèles fendit la foule indécise et s’agenouilla face à elle. Attrapant délicatement sa dextre, il déposa un baiser sur le symbole de son duché : « Je renouvelle ma fidélité au Soleil Blanc, » clama-t-il, sans relever le visage. Avec une lenteur étudiée, Kahina posa sa paume gauche contre son front, révélant sur le dos de sa senestre le même soleil blanc. « Le Soleil Blanc te voit et t’entend. » Ce à quoi il répondit en s’inclinant encore un peu avant de s’éloigner. Un Ysois  prit sa place. Lui saisit sa main gauche, embrassa le Soleil Noir qui y était dessiné. « Je renouvelle ma fidélité au Soleil Noir, » tonna-t-il d’une voix grave dans la langue olienne, ce à quoi elle répondit : « Le Soleil Noir te voit et t’entend, » en posant sa main droite sur son front.


Ils défilèrent tous devant elle, ce jour-là. Nobles, notaires, mais aussi bourgeois et artistes roturiers, ils se plièrent à un cérémonial qui dépassait de loin l’hommage féodal. Personne ne remarqua le départ de Maciste, rattrapé par son mal, car tous n’avaient d’yeux que pour la Princesse des Deux Soleils, avec des regards où se mêlaient réjouissances, craintes, envies et haines.





Dernière édition par Kahina d'Ys le Jeu 4 Sep 2014 - 21:20, édité 1 fois
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Alric de Vareg
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MessageSujet: Re: La Princesse des Deux Soleils | Soltariel   La Princesse des Deux Soleils | Soltariel I_icon_minitimeDim 31 Aoû 2014 - 15:05

-"Cesseras-tu donc un jour de me tourmenter, parrain?"

-"Pas tant que tu n'auras pas appris à gérer une châtellenie, Alric."

-"Je peux donc m'attendre à voir votre chambre vidée dès demain matin et votre cheval absent de l'écurie?"

-"Tu peux surtout me préparer un tabouret avec coussin près de ta chaire seigneuriale pour les séances de doléances!"

Une injonction virulente suivie d'un claquage de porte plus tard, le maître de Vareg se tenait dans le visage dans le couloir, fatigué de l'irruption constante de son garant dans sa gestion politique et judiciaire. Bon certes avoir fait couper les deux mains à un homme ayant tué trois poules pour nourrir son enfant malade était un peu exagéré. Vrai était aussi que donner aux serfs le droit d'organiser une grande fête paysanne alors que les réserves n'étaient pas glorieuses n'était pas l'idée du siècle... Mais quand même!
En temps normal Alric aurait mis un tel gêneur à la porte avec pertes et fracas accompagné de coups de pieds dans le fondement... Cela étant allez, vous, chasser celui qui vous a tout appris, jusqu'à marcher! Un crève-cœur horrible, voilà ce que ce serait...

Après un dernier soupir de renoncement, le chevalier rentra à nouveau dans la salle de conseil où l'attendait son aîné, lequel lui sourit en coin au premier mouvement de porte. Il connaissait trop son seigneur pour ne pas s'attendre à le voir revenir après une seconde de bouderie puérile. D'un ton détaché, il lui lit un message noté par un clerc d'un héraut passé le matin même.


-"Le couple Soltarii sera à son palais de Soltariel dans quelques jours, tu devrais y aller, on dit que le duc est malade et que pendant qu'il est alité c'est la duchesse qui s'occupe des affaires courantes."

-"Parce que l'on a une duchesse maintenant?"

-"Parfois tu me fais peur, Alric. Oui nous avons une duchesse, Kahina d'Ys, une estréventine qui est l'épouse de Maciste l'Aphélian, peut-être que tu t'en rappelles, de lui. Enfin bref. Tu as rendez-vous à son palais pour une doléance pas question d'y couper. Si tu veux récupérer des fonds pour ton Ordre, tu auras besoin de son appui. Tu devrais aller chercher quelques chose à porter, moi je vais prévenir ton épouse, voir des gens civilisés la changera de ta grossièreté toute serroise."

Le palace soltarii était magnifique, sans doute que la populace s'esbaudissait devant tant de décors, de couleur, de richesse. Afficher son luxe de manière ostensible, tel était le crédo du Sud. Autant le dire, Alric ne s'y sentait pas à l'aise, même au bras de sa bien-aimée et avec Varson qui les devançait. Ici ils n'étaient rien, à peine plus que ce capitaine mercenaire qui voulait se donner plus fière allure qu'un chevalier dans son armure d'apparat, ce gros bourgeois bardé d'or et souriant à pleines dents en respirant l'opulence, de cette dame de cours honteusement grimée éclatant d'un rire cristallin que même un imbécile comme notre blondinet savait faux.

Mais surtout, ce soleil noir placardé partout, emblème nouveau d'une cité sous un joug estréventin, il était terrifiant... Ai-je besoin de préciser que jamais Ô grand jamais le Grand Maître des Nervis Ardents n'avait aimé les estréventins? Des lâches, des fourbes préférant la sécurité d'une dague à un glorieux affrontement sur le champ de bataille. Alric maugréa quelques jurons en renversant à moitié une vieillarde si couverte de bijoux qu'elle aurait pu être minée par des nains!

A l'annonce de l'entrée de la Princesse des Deux Soleils, le guerrier haussa les sourcils et son visage pris des formes d'effroi. Qui était donc ce vieillard assis près d'elle? Le Duc Maciste? Celui-là même qui avait offert son titre au paladin suite à une éprouvante bataille? Il avait tant changé en si peu de temps... Un admirable combattant devenu cette espèce d'ancêtre fatigué de ses jours? Et comment cette pimbêche brune comme la boue pouvait se permettre de parler avant lui?


-"Les Anoszia présentés en traîtres. Le Soleil Noir d'Ys... Alric, prépares-toi à des temps difficiles..."

La voix était blanche, lui avait compris ce qu'il se passait, ce qui allait arriver. On leur lança des "chut!" désapprobateurs, eux n'en avaient cures. Si jusque là le seigneur n'avait pas encore fait le lien entre tous les indices, c'était terminé. L'abdication du Duc légitime à son épouse et la mascarade qui suivit finir de convaincre les deux hommes du danger.

-"Je pars de cette mascarade, ma mie, Varson, nous reviendrons quand ces embrassades auront cessées."

Et dehors, après avoir passé des gardes interloqués, Alric enserra son fourreau, le détacha et le jeta dans le premier canal qui passait, sous les yeux surpris de son épouse et de son mentor.

-"J'ai juré fidélité à Maciste d'Aphel, pas à une vipère d'Estrévent."

-"Et ton or Alric? Comment comptes-tu fortifier Vareg sans l'aide de la baronnie?"

Le chevalier lui tourna le dos et retourna à l'auberge réputée dans laquelle il avait loué une chambre digne de son rang. Il reviendrait demain, quand ce goût amère dans sa gorge serait passé.

Même en s'étendant sur son matelas près de son épouse, le mal ne passait pas. Tout cela l'écœurait, tout était dit. Rideau.


Dernière édition par Alric de Vareg le Ven 26 Sep 2014 - 15:55, édité 1 fois
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Ak'esha
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MessageSujet: Re: La Princesse des Deux Soleils | Soltariel   La Princesse des Deux Soleils | Soltariel I_icon_minitimeMar 9 Sep 2014 - 21:54

Ak’esha n’avait pas été fâchée de quitter Ydril, le barouf déclenché par le petit comte avait été intéressant à regarder de loin. Mais, l’intérêt en était vite retombé et elle commençait à se faire royalement chier. Ce voyage vers le siège de la jeune duchesse était un changement d’air bienvenu, même si voyager dans les bagages d’une duchesse était beaucoup moins amusant que de voyager seul, surtout quand celle-ci avait décidé de faire le voyage en bateau. Elle n’aimait vraiment pas voyager sur l’eau, ça la rendait malade. En plus, il n’y avait même pas eu d’attaque de pirate ou de connerie du genre pour mettre un peu d’ambiance. Elle n’avait donc eu aucune excuse pour foutre son poing dans la gueule de qui que ce soit, c’était déprimant. En somme, cela avait été un voyage ennuyant à mourir, raté quoi.

Les quelque jours qui suivirent le retour de la duchesse dans son palais ne furent pas spécialement plus excitant que le voyage. Quoi qu’elle ne se trouvait plus sur l’eau, c’était déjà ça de gagné. L’albinos trouva donc à s’employer en reprenant ses anciennes habitudes, la chasse aux primes. Malheureusement, elle avait déjà un contrat et son hobby ne devait pas empiéter sur son vrai travail. Elle ne pouvait donc pas s’occuper des primes les plus juteuses qui demandaient souvent de nombreux jour de voyage loin du palais de la duchesse. Celle-ci s’attendait en effet à pouvoir la trouver relativement rapidement et se barrer pour faire l’école buissonnière n’aurait pas été très bien perçu par la noble. L’albinos se contenta donc de ce pis-aller pour éviter d’arracher la tête du premier noble qui l’emmerderait. Elle profita tout de même de ses vacances pour se familiariser avec la ville et ses habitants dans l’espoir que le jour venu ces connaissances lui soient utile et aussi et surtout pour varier les plaisirs.

Installer dans un train, train qui lui convenait, elle ne fut pas vraiment très heureuse de trouver dame Patience, l’une des dames d’atour de sa gamine de patronne, devant la porte de sa chambre. La présence de cette vieille chouette n’annonçait rien de très agréable. Se voir traiter comme un bout de barbaque qu’on emballe et trimballe pour le montrer à tout le monde ce n’était pas franchement flatteur. Enfin, elle n’avait pas non plus la marge de manœuvre nécessaire pour refuser d’être habiller comme une poupée pour gamine. Elle était trop bien payer pour, finalement ne pas faire grand-chose, et elle était curieuse d’enfin savoir ce que pouvait bien, préparer l’adolescente depuis tout ce temps. Elle se retrouva donc engoncée dans une robe à corset blanche et noir, la peau légèrement rosie d’avoir été trop frottée, légèrement parfumée et tout aussi légèrement maquillé dans l’espoir d’adoucir ses traits. Elle se trouvait surtout l’air vaguement ridicule mais il fallait croire que cela convenait au standard de Patience et malgré tout la mercenaire se trouvait plutôt chanceuse au vue de l’attirail que certaine jeune noble portait sur leur dos. De toute façon, si elle avait encore des doutes quant à sa chance concernant sa robe ridicule, ils s’envolèrent à l’apparition de Kahina. Tout l’or du monde ne l’aurait pas convaincu de porter cette… chose. Personne n’aurait pu la contraindre à s’embarrasser d’une coiffe aussi ridicule, même Chaos en personne n’aurait pu le lui ordonner. Elle eut d’ailleurs toutes les peines du monde à ne pas exploser de rire.
Pour se donner une contenance, la mercenaire alla se placer dans le fond de la salle loin de l’estrade pour éviter de se taper l’affiche si elle perdait le contrôle de ses zygomatiques. Elle pouvait aussi observer l’assembler sans être importunée par les regards surpris et vaguement désapprobateur des nobles quand ceux-ci se posaient sur elle. Depuis son poste d’observation, elle put repérer les nobles qui semblait le moins enchanté par le discours de sa patronne, elle n vit même un qui quitta la salle avant la fin de la séance d’embrassade. Ne se sentant pas concerné par tous ces simagrées, la fille du Chaos s’abstint d’aller faire la pitre sur l’estrade. Tant qu’elle la payerait, la petite Kahina n’aurait aucun soucis à se faire quand à sa loyauté.
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Alvaro d'Arcani
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MessageSujet: Re: La Princesse des Deux Soleils | Soltariel   La Princesse des Deux Soleils | Soltariel I_icon_minitimeVen 26 Sep 2014 - 16:38

Cela faisait plusieurs jours que le Baron et plusieurs nobles d'Ysari chevauchait en direction de Soltariel. Alvaro avait tenu à prendre ses trentes chevaliers et les hommes en armes, dignes, portaient les couleurs d'Ysari avec fermeté et avec fierté. Le vent faisait battre les étendards et le claquement de ces mêmes étendards commença à diminuer lorsqu'ils commencèrent à approcher de Soltariel. Le baron avait laissé Ysari sous la surveillance de son épouse et de ses meilleurs conseillers. Les quelques nobles présents autour du jeune baron avait tenu à l'accompagner pour témoigner de leur fidélité envers le baron et envers le duc lui-même et son épouse. Le voyage avait été organisé du mieux que cela pouvait, et l'on avait pris soin de subvenir aux besoins de chacun. le Baron avait tenu à apporter quelques cadeaux provenant d'Ysari même qui reviendrait à la famille ducale et qui, il l'éspèrait, plairaient à tous. Ces mêmes cadeaux étaient contenus dans un coffret de bois finement ouvragé. L'épée au côté, Alvaro chevauchait en tête parcourant les terres de Soltariel, plutôt riche et fertile. Lorsque la grande cité fut en vue, toute la troupe ne put s'empêcher d'être stupéfaite. Soltariel était bien plus grande qu'Ysari et n'avait rien à voir avec cette dernière. De hauts murs la protégeaient, et de multiples patrouilles étaient postés sur les murs et les tours. Malgré tout, Soltariel avait un côté qui ne plaisait pas au Baron, elle lui semblait moins lumineuse, moins accueillante qu'Ysari derrière ces grand murs gris, mais il savait que se cachait derrière ces murs le savoir et qu'on lui réservait bon accueil. Lorsque la troupe passa les grandes portes, les sabots des chevaux claquèrent sur les pavés, et les cavaliers prirent une allure fière et distingués.

Alvaro lui-même ne put s'empêcher de relever la tête, de se tenir droit, avec un port de tête fière et altière. La population s'assemblait là pour voir passer toute la troupe et bien d'autres. Car oui, Les nobles d'Ysari n'étaient pas les seuls, de nombreux personnages importants de Soltariel, de nombreux petits nobles aussi. Néanmooins, voir l'étendard d'Ysari dans Soltariel était quelque chose de rare, de plus, de nombreuses personnes regardaient cette étendard. L'aigle bleu, sur le fond or et bleu foncé, était la marque du baron, c'était en quelque sortes, un signe de reconnaissance. Si on ne le connaissait pas parce que l'on ne l'avait jamais vu, on pouvait largement deviner sa provenance, son appartenance, et son rang. Les couleurs de Soltariel flottaient fière dans toute la cité, et tout avait été préparé minutieusement pour éblouir les arrivants venu jurer fidélité au Duc. On pouvait voir de nombreux artistes réunis en ces murs, des phylosophes, des peintres, des sculpteurs, des guerriers légendaires, des capitaines, des soldats fidéles, un monde impressionant avait été réunis à Soltariel, et autant dire que c'était une foule immense que composaient de nombreux hommes, mais aussi de nombreuses femmes. L'événement se voulait grandiose, et il l'était, on pouvait voir partout la fête et la joie. La cité toute entière avait revêtu une "tenue" d'apparat, comme si elle voulait montrer sa force, sa beauté, et son savoir. Le tout Réunis en Soltariel était impressionant. L'arrivée d'Ysari n'était pas passé inaperçu, mais on pouvaot voir d'autres bannières, comme celle de Sybrondill, qui flottait fièrement, ou celle d'Aphel, bref, autany dire qu'il y avait du monde, et que les grands comme les petits avaient été invités. Alvaro avait salué comme il se le devait de nombreux nobles et seigneurs et il s'avérait qu'Ysari s'entendait plus que bien avec Soltariel.

Finalement, on rentra dans la salle d'audience. De fond en comble, la salle était remplie. Le baron et ses sujets prirent place dans les rangs sur la droite. Le capitaine de ses trentes prit place à ses côtés en silence tandis que d'autres nobles venaient à ses côtés. Les chevaliers du Baron étaient restés à l'extérieur, seul leur capitaine avait suivis le baron. La salle ne cessait de se remplir, mais ce qui étonna le plus fut sans doute maciste. Avachis sur son siége, il avait réussi à quitter son lit, et beaucoup murmuré qu'il était gravement malade et que sortir du lit était pour lui un supplice, d'autant que certains ne lui donnaient guère plus de temps à vivre. Le baron cacha sa surprise sous un masque de calme et de sérieux. Bientôt, les conversations allèrent bon train. On était rassuré de voir le Duc en personne, et on pensait qu'il pouvait se remettre un jour. Joyeux, les Ysois avaient déjà entamé les conversations et s'étaient un peu éparpillé, ce que le Baron ne reprochait surtout pas à ses compatriotes. Vêtu d'un habit aux couleurs d'Ysari, le Baron resplendissait et de nombreux regards s'étaient tournés vers lui. Il n'avait pas manqué de remarqué malgré tout certains nobles aux couleurs de leurs maisons, dont certains portaient des habits aussi rayonnants que les siens. Soudain, la duchesse, la princesse d'Ys fit son apparition, et tous se turent, éblouis par la duchesse. Une splendide robe blanche, en soit assez sobre, mais finement travaillée, mélangeant noir et blanc dans un ordre parfait. Mais ce qui imposait le silence était sans doute sa coiffe monumentale. Deux soleils entrelacés, l'un noir, l'autre blanc, dont les rayons semblaient aiguisés et pointus comme des lances la faisait ressortir, elle, la princesse d'Ys. L'estréventine, qu'on le veuille ou non avait le port de tête d'une reine, pour ne pas dire d'une déesse, et semblait bien choisie pour cette cérémonie. Beaucoup murmurer impressionner, d'autres critiquaient, mais tous avaient eu le bec cloué lorsqu'elle était apparu. On s'attendait à la voir, mais surement pas revêtu ainsi.

-On à l'impression que les rayons vont tous nous transpercer, n'est-ce pas mon Seigneur?

Le capitaine de ses chevaliers étaient lui-même impressionner, et pourtant, il était impressionné par des armées, ou des stratégies, jamais par des femme d'habitudes, mai là, on pouvait dire que tout changer, le baron ne répondit pas et écouta Kahina parler du "blasphème" commis en Ydril. L'un de ses alliés, on le devinait aisément, blâma tout haut les ydrilotes, et les Anoszia en particulier. La foule reprit ce message. le baron en profita pour répondre à son capitaine:

-Soltariel sait impressionner, et il faut admettre qu'ils viennent de faire un coup de maître, mais n'oublions pas qu'ils possèdent leurs propres problèmes. C'est une image mon cher, un image...Magnifique.

Le capitaine sourit tandis que Alvaro continua d'écouter le duc qui avait pris la parole et s'était rassis lourdement. Nul doute, la maladie l'affaiblissait plus que ce qu'il ne voulait le laisser croire, et même les gens de Soltariel murmurait après son bref discours. La confiance régnait. Absolument pas, et si Soltariel doutait, comment convaincre les autres. Finalement, on appela à jurer fidélité. Le Baron regarda plusieurs Nobles s'avancer et vit les deux soleils dans chaque main. Décidément, Soltariel ne s'était pas manqué et n'avait rien oublié. Un soleil noir, celui d'Ys, un soleil blanc, soltariel. Les deux unis. De nombreux nobles défilèrent, et finalement, ce fut le tour du baron. Il s'avança dignement, le regard brillant. Il s'agenouilla et prit délicatement la main sur laquelle était peint le soleil blanc et finit par déclarer d'une voix forte et sûre:

-Je renouvelle ma Fidélité au Soleil Blanc.



H.R.P: Désolé pour le retard, j'ai été un peu pris, en espérant que cela vous satisfasse.
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