Sombre ciel pour deux soleils. [Palais ducal.] ( Pv Tibéria )

Favriüs, Milieu Enneade 6. 9 ème année du 11ème cycle.

Le palais ducal de Soltariel, l'antre du pouvoir, du moins l'était il depuis l'accession au trône d'Ines de Soltariel. Angelina inspire profondément puis laisse ses pas la guider vers l'intérieur. Elle tient contre elle, le petit corps endormie d'une enfant. Faustina. Derrière elle, trotte une femme entre deux ages, la nurse de l'enfant. On s'incline sur son passage, on lui sourit, on murmure .. Les rituels habituels liés a sa présence, mais peut etre est ce pire encore maintenant. Il y'a une question évidente sur toutes les lèvres, mais elle s'en moque. En plus de sa triple nomination aux postes d'ambassadrice, diplomate et conseillère ducale, elle avait appris qu'elle bénéficiait non seulement d'une rente mais également d'appartements au palais. Si elle ne comptait pas y séjourner de manière régulière, ils étaient bienvenus ce jour. La petite Anoszia et sa nourrice pourraient y attendre la fin de son entrevue avec Tibéria. A cette pensée, les entrailles de la dame de Solaria se nouent.

Il était tant de revoir sa cousine, retarder d'avantage leurs retrouvailles n'aurait pour effet que de les compliquer d'avantage. Néanmoins elle en éprouvait malgré tout quelques appréhensions. Elle allait devoir lui cacher une partie de sa situation actuelle et cela elle le détestait au plus haut point, elle n'aimait pas les mensonges, meme par omission. Mais cette fois les circonstances l'y obligeaient. La situation actuelle ne lui permettait pas de jouer les cartes de l’honnêteté ou de la transparence. Son avenir n'était pas le seul en jeu, il y'avait celui de Faustina, de Solaria, de ses gens. Elle n'avait pas le droit a l'erreur, elle n'en avait commit que trop. Et bien que cela lui brise le cœur, faire confiance prématurément a Tibéria en serait une. Elle avait vue le pouvoir transformer les gens plus d'une fois, qu'adviendrait il si sa cousine voyait soudainement en elle une menace a sa couronne ? Elle chercherait a l'évincer et quoi de mieux que son union avec Oscario pour se faire ? Quoi qu'au demeurant union il n'y'ait pas, elle passerait pour sa maîtresse.

Elle chasse elle meme ses pensées, elle ne veut pas pensée a cela, cela lui est bien trop douloureux. Elle aimerait croire que sa cousine ne lui causerait jamais le moindre mal de par l'affection qui les lie. La femme qu'elle veut croire qu'elle est devenue ne ferait pas ça, mais a la vérité elle n'en sait rien. Elles sont liées par la famille et par une tendresse commune, mais cette relation la date de bon nombres d'années en arrière, après ça le temps avait passé sans qu'il n'y'ait plus nuls contacts entre elles. Elles ne s'étaient revues en tout et pour tout que 3 fois et le tout condensé sur une poignée de jours. Non, si l'on devait l'accuser de quelque chose ce serait de faire preuve de prudence, elle ne pouvait pas lui faire confiance aveuglément, pas quand il y'avait tant en jeu. Mais Sickert lui avait dit que Tibéria avait besoin d'elle alors elle était la, elle ne comptait pas lui faire défaut ni faillir en ses promesses. Elle avait promis de la soutenir et de l'épauler tant qu'elle défendrait des idéaux juste, elle ne reviendrait pas la dessus, quoi que cela lui en coûte et sa présence auprès de sa cousine pourrait bien lui coûter beaucoup, bien que cela tous l'ignore. Après s’être fait indiquer ses appartements et y avoir laissée Faustina, elle fait mandée audience auprès de la duchesse. Il ne faut pas longtemps pour que l'on vienne la chercher pour la conduire a elle.   

Quelques instants plus tard, elle est introduite dans un petit salon. La porte se referme derrière elle après que l'on ait annoncer sa présence. " La dame de Solaria est la votre altesse. " Tout d'abord elle ne la regarde pas, elle s'incline en une révérence parfaite. " Votre altesse. " Murmure t'elle. Puis finalement elle se redresse et ses yeux rencontrent ceux de sa cousine, la seule famille qui lui reste pour ainsi dire. Elle soupire puis en quelques pas rapide, elle comble la distance qui les sépare. Elle n'a pas une hésitation quand ses bras entourent Tibéria pour l'enlacer en une étreinte sincère. " Je suis contente que tu ailles bien .. " Souffle t'elle simplement. Puis elle reste ainsi un petit moment, juste le temps de se donner du courage, de se confectionner une attitude de façade qui clame que tout va bien. C'est elle qui met finalement fin a leur étreinte et quand elle fait face a Tibéria, aucune autre émotion que celle d'une fatigue évidente ne transparaît sur ses traits. Sa cousine n'aura aucun mal a mettre cela sur le compte de son deuil d'Oschide, elle sait combien elle lui était attachée et c'était en partie la vérité d'ailleurs. La partie qu'Angelina n'avait pas a lui cacher.

Elle s'écarte de quelques pas, accrochant son regard au sien. " Je te remercie de me recevoir si vite, nul doutes que tu as désormais bons nombres de taches qui t'occupent du matin au soir. " Elle connaissait cela, du temps de sa régence, elle n'avait presque vécut que pour Soltariel, passant plus de temps en compagnie de sa table de travail qu'en compagnie de ses gens. Pour Tibéria, au vu des récents événements cela devait etre pire encore. Elle affiche une mine contrite. " Je sais que tu devais m'attendre dés mon retour de Nanie mais .. " Une douleur palpable se reflète en son regard. " J'ai appris la mort d'Oschide. " Entre autres choses dont elles allaient avoir a débattre. " A peine arrivée, j'ai dont due me presser a Langehack pour ne pas manquer son enterrement. " Un léger blanc, les Enneades ont eut beau passées, la perte de son meilleur ami lui est toujours douloureuse. Néanmoins elle se reprend vite, car cela n'explique pas le silence d'une Enneade depuis son retour. " J'espère que tu ne me tiendras pas rigueur de m’être d'abord occupée de mes terres, mon absence a été plus longue que prévu et je ne pouvais les négliger d'avantage. " Ce n'était qu'une partie de la vérité, mais au moins ce n'était pas un mensonge.

Elle se contraint a lui adresser un pauvre sourire. " Je suppose que tu dois vouloir savoir comment mes négociations en Nanie se sont passées et nous ne manquerons pas d'en parler, mais avant ça j'aimerais savoir comment tu vas, ainsi que ce qu'il en est de la situation a Soltariel. " Elle en sait déjà beaucoup, peut etre meme d'avantage que la duchesse, mais tout cela n'est que murmures dont elle ne devrait pas avoir connaissance. Elle relève le menton, son regard s'accrochant bien a celui de sa cousine. " Et je désirerais m'entretenir avec toi de ce qu'il s'est passé en mon absence, mais également d'Arichis et des Anoszia. " Le ton de la discutions était donnée, elles avaient bon nombre de choses a se dire, certaines seraient sans doute moins agréables que d'autres. Le seul souhait d'Angelina était que l'une comme l'autre ne se braque pas, se rappelant de l'affection qui les lier pour que nulle dispute n'ait a voir le jour. Ce souhait risquait bien d’être mit a mal au vu des sujets qu’elles allaient avoir a aborder. Elle avait vue Arichis. Elle revenait avec la garde de Faustina et elle n'était pas d'accord avec certains des choix de sa cousine, tandis qu'elle en redoutait d'autres de par les informations obtenues par ses soutiens. Il était temps d'obtenir des réponses et de faire ce que l'on attendait d'elle. Conseiller la duchesse, après tout n'était t'elle pas conseillère ducale ?   

Après son retour de Diantra, la vie de Tibéria reprit son cours normal si l’on pouvait dire les choses ainsi. Elle était officiellement la duchesse maintenant. La crise était passée, la ville avait retrouvé son calme et ses habitants, autant qu’elle pût en juger, semblaient heureux. Voir la ville s’animer comme une fourmilière était un spectacle agréable pour la jeune duchesse et ça changeait avec l’ambiance tendue de son arrivée. Elle avait encore beaucoup de choses à prouver et elle se sentait capable de relever le défi. Son passage à Diantra l’avait apaisé. Elle pouvait passer à autre chose même si l’ombre d’un doute persistait toujours à son esprit. Tibéria devait apprendre à vivre avec, mais elle savait que la chose était possible maintenant. Elle était reconnaissante que les Vrai Soltari ait tenu leur promesse. Le moment était proche où elle devra s’entretenir à nouveau avec Celini, son fiancé. Rien n’était officiel encore et ça devait rester ainsi encore un moment. Il avait eu au moins la générosité d’accepter le délai qu’elle avait demandé, probablement par intérêt aussi. Bien que lui seul connaissait ses propres intentions face à cette union, les gens n’hésiteraient pas à lui en donner d’autres, moins honorables probablement. Laisser passer un peu de temps ne pouvait être que bénéfique pour tout le monde. Tibéria aurait préféré un plus long délai, mais le compromis était acceptable vu la situation.

Rapidement, la jeune femme se retrouva emporter par le tourbillon de ses nouvelles responsabilités. Ça la tenait occupée, ce qui n’était pas une mauvaise chose. Ça l’empêchait de trop réfléchir et orientait ses pensées vers des choses beaucoup plus importantes. Les gens avaient une foule de demandes parfois très censées et d’autres fois moins censées ou carrément farfelues, mais elle les écoutait toutes. Les propositions farfelues ne passaient pas, évidemment, mais elles aiguillaient parfois sur une autre idée beaucoup plus acceptable et qui satisfaisait tout le monde. Parfois, elle n’avait pas d’autre choix que de trancher et ça ne faisait pas plaisir à tout le monde. Les gens n’aimaient pas toujours les compromis. Pourquoi se contenter d’une part de gâteau quand on pouvait l’avoir au complet? Malheureusement, on n’a pas toujours ce que l’on veut dans la vie et avoir une part est toujours mieux que de ne rien avoir du tout.

Évidemment, elle s’interrogeait sur Angelina. Après toutes ses ennéades sans avoir de nouvelles de sa part, elle s’inquiétait pour elle. Heureusement, on finit par l’informer de son retour sur la Péninsule qui coïncida avec la mort d’Oschide. Connaissant les liens qui les unissaient, Tibéria ne fut pas surprise qu’elle retarde son retour à Soltariel. De toute façon, elle avait elle-même beaucoup de choses à penser à ce moment-là. Disons qu’elle l’avait un peu oublié. Mais voilà, le temps avait passé et elle n’était toujours pas revenue jusqu’au jour où on lui annonça sa présence.

— Oui, faites là entrer.

Angelina se présenta à elle, très solennelle et à cheval sur le protocole. Tibéria fronça légèrement les sourcils et lui dit avec un sourire.

— Tu sais bien que tu n’as pas à faire cela avec moi.

À vrai dire, Tibéria ne s’était toujours pas habituée à ce que l’on s’incline devant elle. C’était une marque de respect et cela faisait partie de la bienséance à la cour, mais elle était toujours un peu embarrassée par cela. Heureusement, le protocole fut rapidement brisé par une étreinte sincère. Elle était enchantée et immensément soulagée de la revoir.

— Autant que possible, oui. Je vais bien, mais je ne sais pas si j’aurais répondu la même chose il y a quelques ennéades.

Elle souriait, mais son regard était triste. Tibéria pouvait être comme un livre ouvert parfois, surtout devant sa cousine. Elle ne pouvait rien lui cacher.

— Angelina, tu n’as pas à te justifier. Je sais très bien que tu avais plus important. La mort d’Oschide fut une tragédie et malheureusement pas la seule. Sa sœur Azénor est également décédée… Tu avais parfaitement le droit d’aller lui dire adieu une dernière fois et personne ne peut t’en vouloir pour cela, surtout pas moi.

C’était un sujet épineux. Le décès d’Azénor et d’Oschide en ajoutait au drame qui s’était passé au même moment. C’est peut-être terrible de penser cela, mais Tibéria était contente quelque part qu’ils n’aient pas assisté à tout ce qui s’est passé. Peu importe où leur âme était maintenant, ils étaient en paix.

Angelina avait manqué beaucoup de choses durant son absence et il était normal qu’elle désire en savoir plus. Elle devait être au courant de certaines choses, mais jusqu’à quel point? Tibéria commença à se tordre les mains. Elle faisait toujours cela lorsqu’elle était nerveuse. Non pas qu’elle craignait sa cousine. Elle lui faisait entièrement confiance, mais parler de tout cela…

— Je vais bien, je suppose. Il s’est passé tellement de choses… Tellement de choses que j’aurais préféré qu’elles n’arrivent jamais. Je ne sais pas ce que tu sais à vrai dire…

Lorsqu’Angelina prononça le nom d’Arichis, le regard de Tibéria s’écarquilla légèrement et elle devint blanche comme un drap.

— Comment va-t-il? Demanda-t-elle d’une petite voix. Elle devait l’avoir vu à l’enterrement d’Oschide. Arichis n’aurait manqué cela pour rien au monde. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui avoir raconté? Oh, elle s’en doutait un peu et les termes n’avaient certainement pas été élogieux. Comprenait-il seulement la situation dans laquelle elle s’était retrouvée? Elle avait fait un choix et c’était à cause de lui qu’elle avait dû le faire.

— Angelina, si tu savais comme j’aurais préféré que ça n’arrive jamais. J’aurais largement préféré qu’il soit encore là, qu’il entre dans cette pièce en fronçant les sourcils en te voyant. Puis il aurait sans doute marmonné quelque chose dans sa barbe à propos de la supposée mauvaise influence que tu as sur moi avant de proposer de t’envoyer en mission dans un lieu encore plus reculé que la Nanie… Je n’ai pas eu le choix Angelina. J’ai essayé de le défendre, mais… il a fait ça. Il n’a rien dit… Je ne savais pas ses intentions vraiment et… il y avait cet homme qui me pressait et puis le doute… Le doute quant à ses intentions et…

Sa voix se brisa. Elle avait déjà trop pleuré pour cet homme. Tibéria inspira profondément pour retrouver son sang-froid, toujours en se tordant les mains.

— Que serait-il arrivé si je l’avais appuyé? La cour royale se serait soulevée contre nous, Arichis aurait demandé à ses alliés de se lever. Il y aurait eu des combats, des morts… beaucoup sans doute. Regarde comme la ville est calme… Évidemment, on ne peut pas savoir avec certitude ce qui serait arrivé ou non, mais… j’ai fait le choix qui me semblait le meilleur pour le plus grand nombre. Je suis terriblement désolé pour ce qui est arrivé aux enfants. Je ne pensais pas qu’ils en paieraient le prix. J’aurais dû m’en douter… Ça m’est arrivé aussi, après tout. J’ai écrit au Grand Chancelier pour tenter de faire diminuer la peine et donner aux fils la même chance qu’aux filles, mais sans grand succès. Seul Sysiphe a la possibilité de retrouver ses terres s’il désavoue les gestes de son père. Quant à Oscario, il ne s’est pas manifesté… Aucun d’eux ne s’est manifesté à ce que je sache. Ils doivent tous être en train de se demander quelle serait la meilleure méthode pour m’éliminer. Je ne peux pas leur en vouloir… Je m’y attends même… Qu’est-ce que j’aurais du faire? Je sais bien qu’on me prend pour la fille qui a usé d’Arichis d’Anoszia pour monter sur le trône de Soltariel, mais ne m’a-t-il pas utilisé, lui? Personne ne va y penser. Ils vont plutôt voir ce qui est resté derrière… Je n’ai pas fait cela pour sauver ma peau. Je ne serais pas si malheureuse si ça avait été le cas. Tu dois avoir bien honte de ta cousine. J’en suis profondément désolée…

Elle est soulagée que sa cousine ne lui tienne pas rigueur de son absence prolongée, cela lui est une inquiétude de moins. Un faible poids retiré a tout ceux qui s'amoncellent sur ses épaules, mais cela est néanmoins bienvenue. La voix est douce, le regard grave. " Comme si la mort d'Oschide n'avait pas été assez, il a fallut qu'Azénor périsse dans des conditions bien cruelles. Ils étaient tout les deux seuls, loin des leurs. Imagines la détresse qu'ils ont dus ressentir. " Détresse qui avait poussée son meilleur ami jusqu'au suicide, mais elle se refusait a penser aux circonstances de sa mort. Ses poings se serrent. " Te rends tu comptes que le Berthildois l'a faite brûler, nous n'avons meme pas pus lui donner une sépulture décente. S'en fut d'autant plus dure pour sa famille. " Elle avait été témoin de la souffrance de chacun d'entre eux et de plus encore de celle d'Oscario. C'était un miracle qu'après tout ce qu'il avait eut a traverser il tienne encore debout, bien qu'elle redoutait le sentiment qui l'aidait a tenir, la colère.

Tibéria avait raison, énormément de choses étaient arrivées et chacun d'entre eux auraient aimés pouvoir empêcher qu'elles n'arrivent, mais il était trop tard pour les regrets. A la question de sa cousine sur Arichis, une brève lueur de colère passe dans ses yeux, mais c'est pourtant le ton calme et posé qu'elle y répond. " Il va aussi bien que l'on peut s'y attendre en pareille circonstances. Je ne me suis entretenue avec lui que brièvement. Il n'était pas a l'enterrement. Il se cloître a ce que l'on dit. Il rumine tant la perte de ses enfants que la déchéance des siens. Malgré tout il reste égale a lui meme, je suppose donc qu'il va bien. " Deuil, déchéance et tout le reste ne l’empêchaient pas de tirer les ficelles des vies de ses enfants ou de comploter pour lui reprendre Faustina. Elle écoute ensuite attentivement chaque mot de Tibéria, elle ne s'était pas attendue a ce qu'elle lui en dise autant. La voir si sincère, l'ébranle tout en la rassurant. Malgré les griefs que lui portaient les Anoszia, elle ne semblait pas liée a leur déchéance et cela lui était un soulagement sans mesure. Mais la souffrance visible dont témoignaient ses mots lui procurait une grande peine et alourdissait son cœur de quelques culpabilités. Celle de ne pas avoir prit la plume, celle de ne pas avoir été la pour la soutenir. Mais elle était a l'autre bout du monde et a son retour tout était devenu si compliqué. " La vérité Tibéria, c'est qu'il n'a jamais voulut attenté a la vie du roi. Nous ne nierons pas ce qu'il était, en perpétuelle quête de pouvoir et c'est a ça qu'il œuvrait ce jour la, mais il n'est pas coupable du crime qu'on lui reproche. "

Elle a grand peine a devoir le défendre, il est après tout en grande partie responsable de l’échec de son mariage. Néanmoins comme toujours elle agit selon ce que lui dictent ses valeurs. Il était coupable de bien des choses, mais pas de ce crime la, il méritait donc que la vérité soit restaurée. Elle glisse son regard dans celui de Tibéria, s'y accrochant fermement comme si elle voulait y trouver d'importantes réponses, elle secoue la tete puis demande finalement. " Il est persuadé, comme ses enfants, que tu t'es servie de cette occasion pour te débarrasser de lui. Le trône était a porter de main, tu n'avais plus besoin de lui .. Malgré tes mots, débordant d'une sincérité étayée par les peines que je lis en tes yeux, je me dois de te poser la question. Je ne le ferais qu'une fois et qu'elle que soit ta réponse, je la croirais. Tu l'as épousée pour les mêmes raisons que lui t'a épousé, la couronne de Soltariel. Il n'était probablement pas le meilleur des maris, peu de monde pourrait te blâmer d'avoir d'abord agis dans ton propre intérêt. Je te le demande donc, est ce la ce qu'il s'est passé ? As tu vue en les accusation portées contre lui le moyen de t'en débarrasser et de t’octroyer a toi seul le pouvoir ? Tu ne pouvais bien entendue pas devinée que ses enfants tomberaient avec lui, je suis sure que tu ne leur voulais aucun mal. Mais si ne serait ce qu'une part de toi a souhaitée sa chute ou y'a participé, je dois le savoir. " Elle s'en veut d'avoir a lui demander ça, elle espère que sa question ne la blessera pas, mais pour la protéger elle a besoin de tout savoir et d'avoir la certitude de son innocence. Cela ne convaincra peut etre pas Arichis, mais ce n'est pas son opinion a lui dont elle se préoccupe.

Elle s'empare des mains de sa cousine et l’entraîne sur l'un des divans pour qu'elles y prennent place. " Tu ne me déçois pas Tibéria. Bien des choses me déplaisent ou me déçoivent en cette situation, mais je ne t'en blâme pas. Tu as été placer devant un choix difficile, tu as fait celui que tu estimée le plus a meme de protéger le plus grand nombre, on ne peut guère te le reprocher. " Elle a un soupire. Elle est en colère pour beaucoup de choses, mais elle n'a pas l'aveuglement de vouloir le reprocher a sa cousine. " Néanmoins tu dois comprendre que ses enfants te tiennent responsable de la chute de leur père. Tu n'as pas prononcée la sentence, pas plus que tu n'as provoquée ces événements, mais leur douleur est telle que tout ce qu'ils voient c'est que tu n'as pas soutenue ton époux, tu as rompue tes vœux de mariage et de ton choix en résulte l'éclatement de leur univers. Ils avaient perdus un frère, une sœur et voila que l'on est venus leur retirer leur maison, le berceau de leur enfance et comme si cela n'avait pas été assez, on les a dépouillés de leur nom. " Elle prend une respiration, la colère bouillonne mais ce n'est pas contre la duchesse qu'elle est en colère. " Le chancelier .. " Claque t'elle en levant les yeux au ciel, témoignant d'un agacement profond. " Méliane aussi l'a contactée, tout comme Sarina ou encore Cornélia, mais il n'a pas répondu, trop occupé qu'il l'était a dansé sur les cendres d'Azénor en compagnie du Berthildois. " Elle pince les lèvres puis ajoute encore. " Au moins Sysiphe aura t'il reçu clémence, dommage que tous n'aient pas bénéficiés de ce bref élan de justice. " Elle pense a Oscario, les choses auraient pus êtres bien différentes si il avait pu bénéficié de cette meme clémence.

Elle ne se laisse pas happée par ses émotions, le temps n'est pas aux regrets. Il n'y'en a deja que trop eu et ils ne changeront rien. " Tibéria, toi et Arichis vous vous êtes mutuellement utilisés pour accéder au trône. C'est la un choix que vous partager, quand a la suite elle n'a pas dépendue entièrement de vous. Les jeux de pouvoirs finissent rarement bien, il l'aura oublié une fois de trop. Mais savoir que tu as pris la plume pour défendre les siens c'est important. Il en sera informé, ils en seront tous informés. " Elle caresse gentiment la main de sa cousine et dans le fond c'est a elle meme qu'elle tente d’insuffler quelques courages, il est temps de lui dire la vérité .. Enfin une part de la vérité, celle qui ne sera préjudiciable a personne. " Sysiphe doit désormais etre de retour auprès de sa femme, mais Lucrezia, Cecyllia et Oscario sont a Langehack. Le fils d'Oscario est auprès de sa fiancée, la fille de Blanche, a Hautval et .. " Une brève hésitation. " Et Faustina, sa fille, est ici avec moi. " Maintenant les questions ne manqueraient pas, elle le savait, elle était prête a y répondre dans la mesure de ce qu'elle savait pouvoir s'accorder a dire bien sur. Une partie de l'histoire, l'entière vérité malgré tout, si ce n'est qu'elle la délivrerait par morceaux choisis.

— Cet homme, ce Berthildois, il n’a peut-être pas directement provoqué leur mort, il n’en est pas moins responsable. Ils ont vécu des heures bien sombres avant leur décès, mais nous pouvons être soulagés maintenant de savoir qu’ils sont maintenant en paix. Ils veillent l’un sur l’autre ainsi que sur ceux qu’ils ont laissés derrière, j’en suis convaincu.

Tibéria parlait avec douceur afin d’apaiser le cœur encore meurtri de sa cousine. Elle était aussi peinée. Jamais elle n’a souhaité leur mort. Jamais elle n’a voulu causer de tort à leur famille. Elle aurait voulu les aider, mais ça s’est avéré impossible. Tout ce que Tibéria pouvait faire maintenant était de prier pour eux.

Arichis devait souffrir énormément de cette situation. Il était largement responsable de sa propre perte, mais il ne méritait pas la perte de ses enfants. Elle savait que la famille occupait une place importante dans sa vie. Cet homme avait tout perdu et Tibéria savait très bien qu’elle  avait contribué à cela. Elle n’était qu’un engrenage dans un vaste mécanisme, mais elle y avait participé. Toutefois, ça ne signifiait pas pour autant qu’elle devait prendre l’entière responsabilité de ce qui était arrivé. Arichis était responsable de ses actes. Il payait le prix de son ambition.

— Je ne crois pas non plus qu’il en voulait à la vie du petit roi. Avança-t-elle prudemment. Ce n’était pas une opinion à avoir présentement. Les Anoszia étaient peu populaires et on célébrait encore dans les tavernes la déchéance du patriarche. Toutefois, on ne peut pas nier que ce qu’il a fait était mal. Il a renvoyé la garde et tout le personnel entourant le roi pour la remplacer par des hommes sous son autorité. Il avait donc tous les pouvoirs sur l’enfant qui est beaucoup trop jeune pour protester. Voulait-il le protéger? Peut-être. Voulait-il l’avoir sous son contrôle afin de se donner du poids politiquement? Peut-être. Il faut être réaliste. Si on lui demande ce qu’il avait en tête, il y a de grandes chances qu’il réponde ce que l’on veut entendre. Évidemment qu’il va se défendre. Tout le monde le ferait à sa place.

Le doute… Toujours le doute. Il n’y avait rien à faire contre lui. Il remettait en cause absolument tout et il était impossible d’établir ce qui est vrai et ce qui est faux. Il faut vivre avec et c’est ce que Tibéria s’efforçait de faire. Évidemment, Angelina voulait savoir si sa cousine avait voulu et planifié ce qui était arrivé. Si cela lui brisait le cœur qu’elle puisse y penser ne serait-ce qu’une seconde, elle pouvait difficilement lui en vouloir.

— Non! Bien sûr que non! Dit-il avec véhémence. J’ai épousé Arichis d’Anoszia, car j’y voyais une occasion de réparer les bêtises de Margot. Ce n’est pas tant la couronne que je voulais, mais plutôt le bien que je pourrais faire à travers elle. Je n’ai jamais pensé à me débarrasser de lui. Toutefois, ce mariage n’avait pas seulement un intérêt politique… Tu sais à quel point je désire une famille. J’ai toujours adoré les enfants et c’était un honneur pour moi ainsi qu’un immense bonheur d’éventuellement porter les siens. J’imaginais à quoi ressembleraient nos fils et nos filles et je peux te garantir que la probabilité qu’ils aient ma grandeur était une grande préoccupation à ses yeux. Il voulait que notre premier fils s’appelle Tibérius, comme mon père… Angelina, tu dois me croire sur parole, je n’ai jamais voulu me débarrasser de lui. Je n’ai jamais voulu causer du tort à sa famille. Que la DameDieu m’en soit témoin.

Jurer sur la DameDieu n’était pas à prendre à la légère, mais Tibéria était sincère. Elle n’avait jamais planifié se débarrasser d’Arichis d’Anoszia, mais ça ne signifiait pas qu’elle approuvait ce qu’il avait fait. Angelina l’entraîna jusqu’à un divan. Tibéria soupira en s’y assoyant, essayant de rassembler ses idées qui s’éparpillaient une fois de plus dans son esprit.

— C’est vrai, j’ai fait un choix. Je ne sais pas si c’était le bon, mais je l’ai fait. Est-ce qu’il y avait un bon choix, de toute façon? Le doute persiste, toutefois j’assume. Je n’ai pas le choix… Il y a beaucoup de personnes qui dépendent de moi maintenant et si je commence à douter sur tout ce que je fais… Elle marqua une pause en haussant les épaules en signe d’impuissance. J’aurais voulu que les enfants ne subissent pas la sentence, mais je n’y peux rien. Ai-je manqué à ma loyauté? Peut-être… Toutefois, peut-on être loyale à plus d’une personne? J’avais le choix entre ma loyauté à la couronne, ma loyauté envers Soltariel et ma loyauté envers Arichis. Chacun ayant des désirs et des ambitions très distincts, il est évident que je ne pouvais pas satisfaire tout le monde. Est-ce qu’être loyale à une personne nous empêche de lui dire qu’elle a tort ou doit-on assumer ses erreurs comme si elles étaient les nôtres? C’est tellement compliqué… Comme je te l’ai dit, je ne peux pas leur en vouloir d’être en colère contre moi. J’espère qu’ils trouveront la force de pardonner un jour. Je vais prier pour eux. Certaines personnes ici n’aimeraient pas m’entendre dire cela, mais je le dis en toute sincérité. Puis, cette situation n’est pas sans issues. J’en suis la preuve… Les choses peuvent changer. Personne ne sait ce qui arrivera demain.

Éternelle optimiste, elle leur souhaitait le bonheur. Elle était convaincue qu’ils le trouveraient.

— C’est un homme brillant et très charismatique. La chance lui souriait… C’est facile de faire un faux pas lorsque l’on est trop confiant. J’aurais peut-être été mieux de t’écouter quand il était temps. J’ai eu tort, mais ce qui est fait est fait. J’ai appris beaucoup de choses durant cette période trouble. La plus importante de toutes est qu’il y a parfois tout un monde qui sépare ce que l’on veut faire de ce que l’on doit faire… et que les conséquences sont imprévisibles.

Elle sourit tristement. Cette rencontre avec Angelina était un véritable baume au cœur. Elle avivait la douleur, mais en même temps, elle l’apaisait. Angelina était l’une des rares personnes dont elle avait pleinement confiance en son jugement.

Angelina confirma à Tibéria ce qu’elle savait déjà. Ils étaient tous dans le Langehack, probablement à cause de l’enterrement d’Oschide. Ils avaient décidé d’y rester, ce qui était compréhensible. Néanmoins, elle fronça les sourcils lorsqu’elle évoqua les enfants d’Oscario et du lien avec Blanche.

— Blanche d’Ancenis, la duchesse du Médian? Elle était… Elle est, jusqu’à preuve du contraire, la maîtresse d’Arichis. Lors du procès, ils ont fouillé son bureau à la recherche de preuve. Ils ont trouvé un coffret contenant une lettre avec le sceau de la duchesse ainsi qu’un objet pour le moins incriminant. Je l’ai toujours… Personne ne connaît cette information et je te le demande de la garder pour toi. Toutefois… Les liens entre Arichis, son petit fils et la fille de Blanche, sont pour le moins étranges quand l’on connait, et ce n’était pas caché, les ambitions de Blanche pour sa fille et le trône royal. Tous les nobles ne sont pas pour Bohémond, c’est bien connu. À la lumière de tout cela…

Tibéria ne voulait pas faire de lien, mais il était impossible de ne pas en faire. Arichis n’avait peut-être pas voulu attenter à la vie du roi maintenant, mais avoir le contrôle sur l’enfant roi était drôlement avantageux quand l’on sait que son petit fils va épouser une fille qui peut aussi prétendre au trône royal. Toutefois, ses pensées furent rapidement chassées par un autre détail…

— La fille d’Oscario est ici? Elle est avec toi? Pourquoi?

La présence de la petite n’était pas réellement un problème. Ce que Tibéria voulait savoir, c’est pourquoi on lui a confié l’enfant.

Le Berthildois était coupable de bien des choses, mais il n'avait pas provoqué leurs morts, bien qu'elle aurait aimée pouvoir lui imputer cela. Il n'en restait pas moins que bon nombres de malheurs avaient découler de ses actions belliqueuses, pour cela il était probable qu'elle le maudisse jusqu’à la fin de ses jours. Néanmoins Oschide et Azénor avaient choisis leurs fins et au contraire de Tibéria, Angelina n'était pas certaine qu'ils aient pus trouver la paix, encore moins au regard de ce qui était arrivé a leur famille, mais elle le leur souhaitait. Elle reste dont silencieuse face aux mots de sa cousine, de plus trop en parler ne saurait que donner occasion a sa peine un moyen de refaire surface et cela, elle ne le veut pas. La discutions s'éloigne donc du sujet du deuil pour se porter vers le centre des préoccupations de la dame de Solaria. Elle porte grande attention a chacune des paroles de sa cousine, sa version est la seule qu'elle n'avait pas pue encore obtenir, elle comble les blancs et lui permet d'avoir un regard plus complet sur la situation.

Elle voit bien que celle qui partage avec elle plus qu'un nom a quelques doutes quand a l'innocence d'Arichis concernant le crime qui lui fut reproché. Elle ne peut guère lui en vouloir au vu de ce qu'elle sait de lui, mais si il a eut bien des vices, elle l'a crue quand il lui a dit ne pas avoir commit celui la. " Je ne nierais pas que ses actions aient étés mauvaises Tibéria et cela en bien des façons. Une pauvre femme a perdue la vie, j'ai beau ne pas le porter dans mon cœur de par ses récentes décisions mais qui sait également ce qu'il serait advenu de Cleophas si les manigances d'Arichis avaient portés leurs fruits. Ne nous leurrons pas l'Anoszia a passé sa vie a se dévouer en une quête de pouvoir, une soif qui n'avait d'égale que sa loyauté pour sa famille. Malgré ça, je puis t'assurer que ce crime la n'a pas été sien et qu'il ne fut jamais dans ses intentions d'attenter a la sécurité du roi. Pour le reste ce n'est qu'une machination politique qui a mal tournée. Il y'en a eut beaucoup d'autres et il y'en aura encore a l'avenir. Le malheur étant que cette fois beaucoup d'innocents eurent a en payer le prix. " Les innocents bien plus que le coupable d'ailleurs. Si il n'y'avait pas eut la perte de ses enfants, il aurait été aisé de dire qu'il s'en sortait plutôt bien malgré les attaques visant a le démettre. Il était encore vivant et il avait encore des soutiens. Plus que ce que l'on voulait bien croire d'ailleurs.

Elle hoche la tete, un faible sourire étirant ses traits devant la véhémence de sa cousine a se défendre de sa possible implication dans la chute de son époux. Si elle avait eu un doute, la dame de Solaria est désormais parfaitement convaincue de son innocence en cela. " Je te crois Tibéria. Tu as fait un choix malheureux, prit une mauvaise décision alors que tes intentions étaient bonnes et je regrette que le prix a payé te soit si élevé. " Pour Tibéria, pour les enfants Anoszia et peut etre aussi un peu pour elle qui se retrouvait a devoir survivre au naufrage. Quand elle lui parle de la loyauté et du fait de ne pas pouvoir satisfaire tout le monde, elle ne se reconnait que trop bien en cette situation. Elle meme étant déchirée entre sa loyauté pour Tibéria et celle pour Oscario. Elle avait choisie d’être fidèle aux deux, bien qu'a long terme cela risquait de lui coûter très cher. " Tu as été mise devant un choix qui te laissait peu d'issues favorables, au regard de cela et avec du temps, ils comprendront. " Du moins l’espérait t'elle. Il en allait de l'avenir et pas seulement du sien. Elle presse les mains de sa cousine qu'elle tient toujours entre les siennes.

Elle a une brève hésitation et elle s’efforce d'avoir un ton qui se veut rassurant. " Je me dois néanmoins de te mettre en garde. Si ses enfants ne tenteront rien contre toi, il n'en va pas de meme ni pour lui, ni pour ses soutiens. " Elle accroche fermement son regard a celui de la duchesse. " Car oui des soutiens il en a toujours, n'en déplaise a certains, et plus qu'on ne pourrait le croire. Tu dois prendre bien garde a toi Tibéria. Il a promit de se venger et les Anoszia tiennent toujours leurs promesses. " Elle le redoutait et l’espérait tout a la fois, elle le redoutait de par les actions d'Arichis et l’espérer de par les mots prononcés par Oscario. Dans tout les cas, il n'était pas question qu'il arrive le moindre mal a Tibéria, cette dernière l'ignorait mais Angelina avait veillée a ce qu'elle soit entourée de plus de protection qu'elle ne pourrait jamais s'en douter. " Il semble que cette épreuve aussi malheureuse soit t'elle t'ait apportée la maturité. Il ne faut pas avoir de regrets, ni celui de ne point m'avoir écouter, ni celui de l'avoir épouser. Ces choix sont aux passés, les regrets sont des chaines qui ne sauront que t’empêcher d'avancer. Et en tant que duchesse tu ne peux pas te permettre de rester en retrait quand le reste du monde est en mouvement. De par ta position l'on te demandera désormais bien plus qu'aux autres. "

Elle glisse sa main en une caresse légère sur la joue de Tibéria. " Pleure le si tu as besoin de le faire. Soit en colère si c'est ce que ton cœur réclame. Maudit le si cela t'apaise, mais seulement dans la solitude de tes appartements et sans que jamais nul ne puisse aller le conter a un autre. " Le palais avait bien plus d'oreilles indiscrètes qu'elle ne pouvait le penser, derrière chaque mur pouvait se trouvait un espion. Elle serait désormais épiée et chacune de ses actions jugées. " Ne renies pas tes sentiments car ils sont ce qui te protégeront des jeux du pouvoir, mais ne laisse pas voir aux autres qu'ils t'affectent ou ils y verront une faiblesse susceptible de servir leurs propres intérêts. La politique est un nid de vautour Tibéria et je crains que de par ton titre tu ne sois désormais le petit vermisseau dont ils aimeraient se nourrir, mais il ne tient qu'a toi d’être le soleil qui les dominera tous. " Elle serait la pour l'y aider, elle veillerait sur elle que ce soit dans la lumière ou a l'ombre, elle serait celle suivant ses pas pour s'assurer qu'elle ne trébuche pas et si elle venait malgré tout a le faire alors elle se dresserait afin qu'elle se relève sans que nul ne pusse la piétiné.

Elle n'est guère étonnée par ce que sa cousine lui avoue sur la duchesse du Median. Ses lèvres se serrent a mi chemin entre le sourire et la grimace. " Je crains ma douce qu'elle ne fut pas sa seule maîtresse. Il aimait a s'entourer de femmes de pouvoir. " Elle peinait a comprendre ce qu'elles lui avaient toutes trouvées mais Tibéria l'avait dit, c'était un homme charmant et charismatique .. A l'image de tout les Anoszia d'ailleurs. " Les ambitions que la dame a pour sa fille, sont des ambitions que partage Arichis et pour cause comme tu t'en doutes cela propulserait son petit fils a une place de choix. Je te l'ai dis, il a toujours des soutiens .. Tu le disais toi meme tout a l'heure, nul ne sait de quoi sera fait demain. La situation pourrait bien changée et a son avantage, voila pourquoi tu dois prendre garde a toi. Tant qu'Arichis aura encore un souffle de vie alors le nom des Anoszia ne s'éteindra pas. " Il n'y'avait pas que lui, il y'avait Oscario et sa trop grande dévotion envers son père, mais cela mieux valait le taire surtout au vu des choses qu'elle avait a dire. Comme elle s'y attendait, Tibéria s'étonne de la présence de Faustina a ses cotés. Elle la fixe un instant sans rien dire puis sa main retombe. Elle se lève, délaissant sa cousine a regrets. Elle fait quelques pas, elle lui tourne le dos.

Juste le temps de prendre du courage car elle ne compte pas avoir la lâcheté de ne pas la regarder dans les yeux, il est déjà suffisamment dure d'avoir a lui cacher une partie de la vérité, alors quand elle est prête elle lui fait a nouveau face. " Je te dois des excuses Tibéria. Pour mon silence, pour n'avoir pas pris la plume lorsque j'étais a Langehack et aussi .. Pour avoir éprouver de la colère a ton encontre. Je t'ai blâmée pour les malheurs des Anoszia. " Elle pourrait dire que son esprit était alors embrumée par la peine et les épreuves, mais elle ne le fait pas. Pas d'excuses, elle assume pleinement ses choix. " Ma colère était dictée par ma grande affection pour les Anoszia et .. " Sa voix se brise, elle inspire profondément, puis reprend a nouveau pleinement maîtresse d'elle meme. " Et a cause de mon amour pour Oscario. " Voila elle ne pouvait plus faire machine arrière, pas qu'elle en est eut l'intention mais cette fois plus moyen de reculer, c'était la sa première confession a la fois la plus simple et la plus dure. Rester a trouver maintenant le juste équilibre entre vérité et omission pour ce qu'il lui restait encore a dire a Tibéria.

Tibéria aurait voulu le croire de la même façon qu’Angelina, mais avec tout ce qui s’était passé, c’était impossible, car le doute persistait encore dans son esprit. Elle n’était pas prête à le croire sur parole et elle doutait que ça arrive un jour. Si les épreuves lui avaient apporté une certaine maturité, elles l’avaient également rendue plus méfiante. Peu de gens avaient sa pleine confiance et Angelina faisait partie des rares personnes à l’avoir. Tibéria voulait donc la croire. Elle voulait accorder un peu de bonté à Arichis, car son cœur de femme voulait croire qu’il y avait un peu de sincérité dans les tendres moments qu’ils ont passés ensemble, mais qui sait ce qu’il avait réellement en tête en échafaudant ses plans. Lui seul le savait et est-ce qu’il disait vraiment la vérité en disant n’avoir jamais voulu mettre la vie du roi en danger? Avec toutes les manigances dont il était coupable, le doute était justifiable.

— Tu sais, Angelina, je n’étais pas plus coupable des crimes de ma sœur, mais nous avons toutes été bannies avec elle et pas seulement du Soltaar, mais de la Péninsule. Cette sentence est terrible et injuste, mais les Anoszia ne sont pas une exception. Malheureusement, la loi est ainsi faite et que je crains que ça ne dépende que de ceux qui l’appliquent. Il ne reste plus qu’à espérer qu’une occasion se présente et fasse changer les choses. C’est tout à fait possible…

On oubliait facilement que Tibéria savait mieux que quiconque ce que vivaient présentement les enfants Anoszia. Elle avait subi les contrecoups des machinations de sa sœur. On l’avait arraché à sa maison pour l’envoyer en un lieu totalement inconnu. Son avenir et celui de ses sœurs étaient devenus bien sombres, chacune étant convaincue qu’elles finiraient dans le harem de l’un de ces Princes Marchands. Ironiquement, c’est Arichis qui l’avait arraché à ce destin. Elle ne pouvait que lui être reconnaissante pour cela, mais elle aurait tellement voulu que les choses se terminent autrement.

— Je l’espère, mais ça prendra du temps. Tu sais, je n’ai toujours pas pardonné à Margot et je continue de désapprouver ses gestes. Ce n’est pas parce qu’elle est ma sœur que je dois supporter aveuglément tout ce qu’elle a fait. Nous n’avons pas une grande différence d’âge, mais quand j’étais petite, je l’admirais tellement. Elle était bien plus forte que moi. À mes yeux, elle ne pouvait pas se tromper. En vieillissant, on réalise que oui… Les gens qu’on aime et qu’on admire peuvent se tromper et nous aussi. On peut tous se tromper, mais tous n’ont pas la force et l’humilité de le reconnaître.

Arichis avait eu tort. Il était plus que probable que, présentement, il rejette le blâme sur Tibéria ainsi que sur Cléophas. Toutefois, il devait admettre le fait qu’il était aussi responsable. Il ne connaîtra véritablement la paix que le jour où il l’acceptera. Évidemment, il était plutôt le genre d’homme à vouloir se venger. Sa paix viendra par le sang versé et pas autrement. Il était un homme d’honneur et Tibéria le savait. Il n’allait pas accepter la défaite aussi facilement. À ses yeux, Tibéria devait mourir. Angelina voulait la mettre en garde. Son ton de voix se voulait rassurant, mais elle voyait la crainte dans ses yeux. Elle était peut-être en sécurité derrière les murs épais de ce château, elle n’allait pas y rester enfermée indéfiniment.

— Je sais, Angelina. J’ai mis en colère un homme très puissant qui avait autant de détracteurs que de fervents partisans. Je sais qu’il veut me tuer, mais je refuse de vivre dans la peur. Je ne veux pas mourir, évidemment, mais nous savons tous que notre heure viendra. Si possible, la mienne viendra quand je serai très vieille et entourée de mes enfants, de mes petits-enfants et peut-être même de mes arrières petits-enfants. Les gardes sont préparés à l’éventualité d’une attaque… En toute sincérité, je pensais qu’Arichis me tuerait dès l’instant où j’ai rejeté ses actions. Je suis étonnée d’être encore ici…

C’est vrai. Elle était convaincue qu’en prononçant les paroles terribles qui ont contribué à la défaite d’Arichis, elle serait foudroyée. Pourtant, si le monde s’était écroulé en un instant, la vie avait continué comme si de rien n’était. Le soleil s’était levé et les oiseaux avaient continué à chanter. Même si on voudrait que l’univers s’arrête pour compatir à notre malheur, ce n’est pas ainsi que ça fonctionne.

— Arichis avait dit qu’il voulait m’apprendre à régner… Il l’a fait. Il n’avait probablement pas prévu le faire de cette façon, mais le choix devant lequel on m’a placé m’a fait comprendre que d’avoir le titre, c’est aussi d’avoir la responsabilité de prendre les décisions que personne ne veut prendre, mais qui doivent être prises. Je sais aussi que beaucoup des gens qui graviteront autour de moi le feront par intérêt. Je sais que je serais une cible… Je suis absolument et totalement terrifiée, mais je peux le faire. Je sais que je ne suis pas totalement seule. Il y a toi… Il y a Sickert aussi qui dit des choses que je n’ai pas toujours envie d’entendre, mais qui a souvent raison. Octavia aussi est là quelque part dans l’ombre. Elle doit garder un œil sur Arichis… Non, je ne suis pas seule…

Elle se doutait bien entendu qu’Arichis avait des maîtresses, mais Tibéria avait refusé d’y croire vraiment. Comme toutes les femmes, elle avait espéré être la seule ce qui était sot de sa part vu la différence d’âge entre elle et Arichis. Il avait été veuf longtemps aussi… C’était normal qu’il ait eu besoin des bras d’une femme… ou deux. Tibéria soupira, sentant un relent de tristesse serrer son cœur. Elle ne croyait déjà plus tellement au mariage. Entendre cela ne l’aidait pas vraiment à revoir son point de vue. Elle pensait maintenant à Celini qui attendait seulement le bon moment pour annoncer leurs fiançailles. Tibéria ne voulait pas l’épouser, mais elle allait le faire. Elle espérait maintenant qu’il ne soit pas, lui aussi, un collectionneur de femmes.

À l’évocation de la petite, le regard d’Ange devint plus triste. Le silence tomba dans la pièce. Tibéria la regarda en quête d'une réponse, mais la jeune femme préféra se lever pour s’éloigner d’elle. Respectueusement, elle attendit. D’abord, Angelina s’excusa une fois de plus de son silence. Elle s’excusa de la colère qu’elle avait ressentie à son encontre allant jusqu’à la blâmer pour les malheurs de la famille Anoszia. Tibéria baissa piteusement la tête. Elle avait une petite part de responsabilités quand même. Elle aurait pu se taire, mais les choses auraient été bien pires.

— Angelina…

Tibéria s’arrêta, sous le choc. Son amour pour Oscario… Oh non! Ça ne pouvait être qu’un cauchemar. Ce n’était pas possible! Elle ouvrit la bouche pour parler, mais elle ne savait pas quoi dire. Cette déclaration lui faisait l’effet d’un coup de poing dans l’estomac, littéralement. Toutefois, ce n’était pas de la colère qui la submergeait. La jeune femme laissa le divan pour se précipiter sur sa cousine qu’elle serra fort dans ses bras.

— Je suis désolée… vraiment désolée. J’aurais aimé que cette histoire ne t’affecte pas. J’aurais tellement aimé… Je suis sincèrement désolée et j’espère… j’espère que tu me pardonneras. J’ai fait… J’ai fait ce qui me semblait être la meilleure chose à faire et… et…

Affolée et en larmes, Tibéria ne pouvait plus parler. Elle savait à quel point sa cousine avait subi plus d’un malheur dans sa vie. Comme tout le monde, elle aspirait au bonheur, mais ce dernier se faisait cruellement désirer et le destin semblait avoir encore frappé durement. Oscario… Elle aurait dû le savoir. Elle les avait vus danser ensemble au mariage. En même temps, elle avait dansé avec plusieurs hommes… Dire qu’elle avait secrètement dressé une liste de tous les prétendants potentiels. Oscario en faisait partie.

Tibéria finit par sécher ses larmes et à reprendre le contrôle sur sa personne. Maintenant, il fallait réfléchir à un plan.

— Angelina… Combien de personnes sont au courant? Si la petite est ici, je me doute que c’est sérieux. Il ne faut pas… il ne faut pas que ça se sache. Elle ne doit pas rester au palais. Pour là, elle est en sécurité. Toutefois, les gens pourraient s’interroger sur sa présence et sur son identité. Malheureusement, il y a des fouineurs partout. À Solaria elle sera en sécurité…

Tibéria pensait à tout ce que ça impliquait et tout ce qui pourrait arriver si la liaison était dévoilée. Les épouses des hommes n’avaient pas été inquiétées lors du jugement, mais ça ne voulait pas dire que l’opinion publique leur était favorable. Elle craignait surtout l’opinion des Vrai Soltari. Angelina occupait un poste important maintenant. Ils n’allaient pas voir d’un bon œil une conseillère et une ambassadrice amourachée d’un Anoszia.

— Je dois te dire… Pendant ton absence, j’ai mené des négociations avec les Vrai Soltari, ces hommes derrière les troubles qui ont déchiré la ville à notre arrivée. Il y a eu des émeutes, des blessés… Ils ont même incendié les cuisines du palais. Enfin, ce ne sont pas eux personnellement qui ont fait cela, mais ils ont réussi à soulever les foules. Bref, ils sont venus au palais. Angelina, l’une des conditions dans leurs négociations était que j’épouse l’un d’eux… Franco di Celini, leur chef. À la fin du mois, si tout va bien, ce sera annoncé officiellement. Normalement, ta relation avec Oscario n’aurait pas vraiment causé de problèmes… Quelques froncements de sourcils peut-être, mais eux… Elle secoua la tête. Ça ne passera pas avec eux. Ils n’accepteront jamais cela. S’ils l’apprennent, ils voudront se débarrasser de toi. Ils vont me demander de le faire… Angelina, jamais, jamais, au grand jamais je vais te nuire. Jamais, tu m’entends!? Toutefois, personne ne doit le savoir. Je suis désolé Angelina. Je vais te protéger de toute mes forces, mais j’ai peur que s’ils l’apprennent… j’ai peur de ne plus pouvoir le faire… Oh, Ange, toi aussi tu as craqué pour le bleu Anoszia…

Elle ponctua cette phrase par l’ombre d’un sourire à travers les larmes qui avaient recommencé à couler.

La dame de Solaria n'ignore rien de la sentence qui jadis arracha tout a sa cousine, a cause d'elle, elles avaient passées des nombreuses années sans pouvoir se revoir ou échanger la moindre nouvelle. " Cette justice n'en porte que le nom, le plus blasphématoire étant qu'on la délivre au service des intérêts d'un roi encore trop jeune pour comprendre le poids des décisions qu'on lui impute pourtant. "  Une justice aveugle et corrompu, par des gens qui eux mêmes se maintenaient au dessus des dites lois, voila sous quel genre de joug était la péninsule. Tibéria malgré son exil et la perte de ses biens, avait au moins pue conserver son nom et sa noblesse, les Anoszia eux n'avaient pas eut cette chance. Elle tait néanmoins ce point, de crainte que sa cousine ne s'en offusque ou ni voit une accusation, non ce n'était pas contre elle qu'elle était en colère, mais cette émotion traîtresse était pourtant bel et bien présente en elle et bien plus souvent qu'elle ne le voudrait depuis que toutes ses dernières tragédies s'étaient abattues une a une sur leurs vies.

Elle acquiesce d'un léger mouvement de tete aux paroles de la duchesse sur la maturité, les choix et le pardon. En plus d'y découvrir une maturité nouvelle chez la dame, cela vient trouver écho aux sentiments qu'elle ressent. " Nous faisons tous des erreurs, nous tombons tous et le seul crime en cela c'est de ne pas avoir le courage de se relever ou de ne pas admettre etre tomber. Chuter est acceptable, rester au sol ne l'est pas. " Murmure t'elle comme un rappel a elle meme. " Les Anoszia sont élevés dans un sens de la famille qui a peu d'égale. Une dévotion sans faille, une loyauté sans limites. Pour eux tout cela ne peut etre que l'oeuvre d'une machination, ils ne croient pas leur père coupable, voila pourquoi ils sont tous unis derrière lui, qu'importe ce que cela leur a coûté. " Elle craignait que le jour ou la réalité les rattraperait, le choc soit bien rude, mais égoïstement elle espérait aussi que ce jour viendrait, c'était peut etre la la seule chose capable de ramener Oscario vers elle. Elle est rassurée de constater que Tibéria n'a pas la naïveté de croire qu'avec un Arichis déchut, elle soit désormais hors d'atteinte. " Je crains que tu ne doives regarder derrière ton épaule jusqu'a la fin de tes jours, mais tu as raison tu ne peux vivre dans la peur ou dans l'attente de l'instant ou il frappera. " Elle meme en était réduite a cette situation, mais pour de toutes autres circonstances.

Cet homme avait décidément dans leurs vies, bien plus d'importance qu'il ne devrait. Mais l'une comme l'autre, elles avaient fait des choix qui les avaient conduites a cela et elles se devaient désormais d'en affronter les conséquences. " Je crains qu'il ne soit plus retord que ce que suggérait une mort rapide. Il se vengera quand il jugera qu'il est temps que tu obtiennes, ce qui est a son sens, ce que tu mérites. Il attendra que la vie est reprit son cours, que tu te crois en sécurité et c'est la qu'il frappera. De façon insidieuse en tapant la ou ça fait mal avec la précision d'une aiguille. " Elle le sait, elle est bien placée pour le savoir. " Mais il ne t'arrivera rien, nous y veillerons. Sickert y veillera. Je suis heureuse qu'il soit a tes cotés. " Bien qu'elle s'étonne encore que ce fusse possible, d'ailleurs elle se rend soudainement compte que sa cousine ignore toujours tout de ce qu'il y'avait eut entre elle et le mercenaire. Elle avait eut pour but de lui en parler quand elle avait demandée sa libération, mais tant de choses c'était passé ensuite. Un secret de plus entre les deux femmes, mais au moins celui la n'était il pas préjudiciable et il était de ceux qu'elle pouvait dévoilée, enfin en partie une fois de plus. " Tu as raison, tu n'es pas seule. L'Anoszia ne t'as pas formé mais la vie s'en est chargée et elle l'a fait a la dure, mais tu n'en ressors que plus forte. Il aurait voulu te modeler, mais tu as aujourd'hui la liberté d’être la personne que tu désires etre, ce sera ton choix et le tien seulement. Ne laisses personne prendre cette décisions a ta place."

Il y'avait tant de choses encore qu'elle aurait aimée pouvoir lui dire sur Arichis, sur ses intentions, sur son rôle de duchesse, sur le palais et tellement d'autres choses, mais il y'avait plus important a dire et rapidement la conversation s'en réduit a l'essentiel, a savoir les révélations qu'elle avait a lui faire. Elle s'était attendue a beaucoup de choses, de la colère, de la déception, un questionnement curieux et incisif mais certainement pas a l'étreinte larmoyante de sa cousine. Cela la prend tellement au dépourvu qu'elle reste d'abord inerte, puis finalement elle y répond, glissant ses bras dans le dos de sa cousine, caressant lentement ses cheveux pour l'apaiser tout en s’efforçant de ne pas se laisser aller elle meme a sa propre peine. Il était hors de question qu'elle s’effondre. Elle attends que sa cousine se calme pour rompre leur étreinte, elle inspire profondément. Son regard déborde peut etre d'une tristesse palpable, mais elle ne flanche pas. Sa voix est claire et maîtrisée. " Tibéria, cesses de t'excuser veux tu. N'avons nous pas convenues que tu avais eut des choix a faire ? Ils étaient difficiles mais tu les as fait. Tu peux les regretter, mais ne t'en excuses plus, sans quoi l'on pourrait croire que tu ne les assumes pas et nous savons toutes deux que tu as la maturité nécessaire pour le faire. " Elle ne veut pas que sa cousine la trouve dure, mais c'est pour elle qu'elle se doit de l’être. Le moindre signe de faiblesse pourrait bien lui etre fatal. " Tu n'as pas a t’inquiéter, ni pour moi, ni pour Faustina. Tout ira bien pour nous. " C'était pourtant loin d’être une certitude, mais a entendre la dame de Solaria, n'importe qui pourrait y croire tant son ton semble assuré et confiant.

Elle soupire, cherchant peut etre la juste mesure de ce qu'il faut dire ou non. Mais quand elle parle enfin tout semble fluide, comme si elle n'omettait rien, comme si elle délivrait une histoire complète et non des morceaux choisies destinés a limiter les dégâts. " Les gens me verront comme la tutrice de Faustina, je le fut jadis et ce pendant plusieurs Enneades alors meme qu'elle venait a peine de naître. Personne ne trouvera rien a redire a cela. Au pire les gens penseront que je fus la maîtresse d'Oscario, mais il en déduiront, de par mon retour ici, de mon désir de couper les ponts avec lui. La noblesse voit toujours ce qu'elle veut bien voir Tibéria, plus encore dans les hautes sphères comme tu l'apprendras vite. " Elle ne peut pas niée que les doutes de sa cousine, quand au fait qu'elle ne pourrait pas la protéger, lui font mal. Elle meme aurait tout risquer pour elle au besoin, d'ailleurs elle l'avait fait et elle le faisait en l'instant. Elle ne lui en tient pourtant pas rigueur, elle n'avait pas voulue la mettre dans cette délicate position, c'est pour ça que plus que jamais elle prend conscience qu'elle ne peut pas tout lui dire. Elle aurait la vérité mais seulement une infime partie. " Tu dois savoir que bon nombres des choses que tu crois m'avoir apprise, j'en avais déjà connaissance. " Elle secoue la tete, elle ne s'était pas attendue a tant de révélations d'un seul coup, mais Tibéria était émotive, voila qui pourrait lui jouer des tours si elle n'y prenait pas garde, mais l'heure n'était guère a ce genre de préoccupations.

Elle s'empare a nouveau délicatement des mains de sa cousine. " Je sais qui sont les Vrai Soltarii, je sais qui est leur chef Tibéria, je sais qu'elles sont ses attentes. J'ai des soutiens parmi eux, des soutiens qui m'ont informés pas a pas de la situation, meme pendant mon absence. La seule chose que j'ignorais c'est le choix que tu avais fait quand a leur demande. " Tout ce résumer encore a une question de choix et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'était pas ravie de l'annonce du mariage de sa cousine, mais l'instant était mal choisie pour lui dire, elle avait des choses a expliquer avant cela. Elle traîne a nouveau la duchesse sur le canapé, l'y poussant gentiment pour qu'elle y prenne place. Ceci fait elle pose ses paumes sur ses joues pour lui essuyer ses larmes, comme elle le faisait lorsqu'elles étaient enfants, puis glissant son regard dans le sien, elle se lance dans un récit plus dure a conter que nul ne le devinerait jamais. " Personne ne saura rien pour moi et Oscario car il n'y'a rien a savoir Tibéria. " Point de mensonges en ses mots, les seules choses qui auraient pu êtres préjudiciables n'étaient pas officielles et donc n'étaient point une menace. De façon cruelle et ironique elle le regrettait. " Tout a commencer la veille de votre mariage. J'avais croisée Oscario avant cela en de nombreuses occasions. L'on peut dire que nous nous tolérions tout au plus. " L'espace d'un bref instant ses yeux s'illuminent et un sourire nostalgique étire ses traits. " Mais cette nuit la, je l'ai découvert comme jamais auparavant puis vint le lendemain une soirée merveilleuse en sa compagnie .. Je n'avais pas prévue de céder au bleu Anoszia, après tout j'avais résisté a Oschide, pourquoi Oscario aurait il été différent mais il l'a été .. Il est arrivé dans ma vie tel le rayon de soleil, que l'on n'attend pas, après une tempête et que l'on accueille comme un besoin que l'on avait pas réalisé avoir."

Elle soupire, tant par ce que la suite sera bien plus dure a dire que par le fait que c'est la qu'il lui faudrait faire les choix sur ce qu'elle pouvait se permettre de dire ou non. Mais dans le fond, elle le sait, c'est pourquoi une fois de plus elle n'a pas une hésitation. " Impétueux, têtu, passionné sont tant d'adjectifs pour le définir si bien qu'il ne se contente pas d'un non. Il m'a rejointe en Nanie, il m'a demandé de l'épouser et j'ai dis oui. " Elle tait leur mariage sur la plage et tout les instants de bonheur infinis, mais trop brefs, qu'ils eurent a partager. Cela était une partie de l'histoire, mais dans des détails intimes qui n'appartenaient qu'a elle, qu'a eux. Cette union la n'avait de droits qu'aux yeux des dieux et en son cœur. Le léger voile de bonheur qui entourait ses traits se brise, laissant entrevoir momentanément ce qu'elle a perdue. " Puis nous sommes rentrés et la terre s'est ouverte sous nos pieds. Oscario a tout appris et tout perdu en l'espace de quelques secondes. La mort d'Oschide, celle d'Azénor, la déchéance de sa famille, la perte de son nom, son bannissement .. " Elle déglutie, mais elle ne faillie pas. " Nous n'avions pourtant pas le temps de nous appesantir sur cela, nous devions gagnés Langehack au plus vite pour l'enterrement. Je ne te le cacherais pas, j'étais toujours déterminée a l'épouser ... " Officiellement. Elle relève le menton. Son regard est brillant, mais elle ne permet a aucune larmes de couler. " Il n'y'aura pas de mariage. Oscario s'est refusé a ce que je risque de perdre tout. Tant que la situation sera celle qu'elle est, il a fait le choix que nous restions séparés. "

Une fois de plus ce n'est pas un mensonge, juste une part de la vérité. Elle lui tait l'implication d'Arichis dans leur séparation, le vrai motif de cela et le fait que pas une nuit ne passe sans qu'elle n'espère que son époux revienne sur sa décision. Mais ce sont la ses fardeaux et elle ne laissera pas a sa cousine l'occasion de devoir les porter a sa place. " Il me savait attachée a Faustina et elle a moi, elle avait déjà connue tant de bouleversement et il savait qu'elle serait heureuse a mes cotés alors il m'en a confiée sa garde. " Au moins cela était il l’entière vérité, bien qu'elle ne mentionne pas la menace du patriarche et son désir de récupérer l'enfant, une fois de plus c'était la le résultat de ses choix et c'était a elle d'en assumer les conséquences. Elle se rend compte qu'elle a eut l'air bien détachée, parfaitement convaincante. Cela avait été plus simple qu'elle ne l'avait craint. Finalement quand on avait passée tant d'années a devoir survivre dans un tel nid de vautour cela en devenait presque une seconde nature. Elle est désolée de ne pas pouvoir tout révéler a Tibéria, mais elle ne s'en sent plus coupable car elle sait que c'est mieux ainsi. C'est la le meilleur moyen qu'elle a de la protéger et de ne pas la mettre dans une situation impossible. Elle tapote gentiment les mains de sa cousine, se forçant meme a lui accorder l'ombre d'un sourire et une fois de plus quand sa voix vient brisé le silence pesant de l'instant, le ton est assuré, comme si les milliards de doute qui l'assaillent pourtant n’existaient plus. " Je ne risque rien Tibéria. Si un jour la situation change alors peut etre y'aura t'il un avenir pour moi et Oscario et alors les vrai Soltarii ou n'importe qui d'autre devront faire avec. Je n'en suis pas au premier tyran qui veuille me voir disparaître du paysage. "

Elle avait survécut a Kahina et a tout les autres, elle survivait a une bande de nobles orgueilleux, qui se pensaient de bons droits pour décider des intérêts de ce trône et de ces terres qui existaient et perduraient, dans le temps, de par le sang versé de leur famille. " Tu n'as pas a t'en faire pour moi ma douce. Celle qui devrait te préoccuper c'est toi. " Elle soupire, accrochant son regard a celui de Tibéria. " Tu t'es encore trouvée face a un choix difficile et je regrette de ne point avoir été la, mais ce mariage avec Celini est une mauvaise idée. " Un mauvais choix que la dame de Solaria ne comptait pas la laisser commettre aveuglément. Il n'était pas question que sa cousine remplace un homme avide de pouvoir par un autre, pouvait il bien se cacher derrière de nobles intentions, il n'en avait pas moins les mêmes tords que l'Anoszia, il l'épousait pour accéder au trône. Il leur fallait gagné du temps, le temps jouerait en leur faveur, rester a le faire comprendre a la toute nouvelle duchesse de Soltariel.

Peut-être que Tibéria aurait dû être fâchée contre sa cousine, mais pour quelle raison le serait-elle? Après tout, quel était son crime? Aimer un homme emporté malgré lui dans les tourments de son père? Tibéria ne pouvait pas lui reprocher cela! D’autres mettraient en doute sa loyauté maintenant qu’elle était à une famille au nom renié par la couronne elle-même. Vers qui se tournerait-elle ultimement? C’était une question légitime, mais elle n’effleurait même pas l’esprit de Tibéria. Elle ne voulait pas y penser. Elle ne voulait surtout pas voir chez sa cousine une menace potentielle. De toute façon, que pourrait faire Tibéria pour l’arrêter? Lui enlever ses privilèges à la cour ducale? Faire saisir son domaine? Ça ne servirait qu’à nourrir le feu de la colère qui grondait déjà. Elle n’avait pas envie de donner à ses détracteurs d’autres raisons de la détester. Non, la jeune duchesse était triste pour Ange. Elle savait très bien que la jeune femme avait énormément souffert. Elle était tombée amoureuse et pour cela, Tibéria ressentait une petite pointe de jalousie. C’est un sentiment qu’elle n’aura probablement jamais l’occasion de vivre et puis Oscario était un homme très séduisant et aussi charismatique que son père. À quel point étaient-ils semblables tous les deux? Ça, c’était la bonne question à poser.
 
— Désolée… Elle s’interrompit en pinçant les lèvres et en fermant les poings. Je suppose que certains points seront plus difficiles à maîtriser que d’autres.
 
Apparemment, même si Angelina avait été physiquement absente de Soltariel pendant un certain temps, elle était très bien informée sur ce qui s’était passé ici. Alors elle avait des liens avec les Vrais Soltari? Intéressant, car aucun d’eux n’avait eu la décence de l’informer. Non seulement ça, mais certains parmi eux avaient démontré un réel agacement pour sa nomination en tant qu’ambassadeurs, à moins qu’ils aient agis en façade. Ne portant pas vraiment les Vrais Soltari dans son cœur, ce détail ennuyait Tibéria même si ça lui montrait que, d’une certaine façon, elle ne devait pas tous les mettre sur un même pied d’égalité.
 
— Aucun d’eux ne s’est précipité pour m’en informer. Ils avaient sans doute leurs raisons de garder cela secret…
 
L’histoire avec Oscario semblait s’être passée très rapidement… Trop rapidement peut-être? Elle savait que la passion pouvait soudainement l’être le plus raisonnable, mais n’ayant jamais vécu ce genre d’émois, elle avait du mal à comprendre que l’on puisse être totalement retourné aussi soudainement. Une nuit avait suffi à tout bouleverser. C’est fou!
 
— Je n’ai pas eu l’occasion de beaucoup parler avec Oscario, mais il m’a toujours semblé être quelqu’un de très charmant. C’est un très bel homme aussi. Il doit être le portrait d’Arichis au même âge.
 
Elle avait connu une facette d’Arichis que peu de gens connaissaient. Dans l’intimité, il était un homme beaucoup plus chaleureux qu’en public où il affichait une image froide et distante. D’un homme rigide et impitoyable, il devenait un autre homme pour qui c’était facile de tomber. Il ne fallait pas se mentir, Tibéria avait été charmée par lui. C’était là la raison de son déchirement. Elle lui en voulait, mais une petite partie d’elle s’était tout de même attachée bien plus qu’elle ne l’aurait voulu. Oscario était-il ainsi? Avait-il cette capacité de charmer les gens autour de lui afin d’obtenir ce qu’il voulait? Tibéria comprenait que cette histoire avait commencé bien avant la déchéance de sa famille. C’était donc tout à fait possible que les sentiments d’Oscario envers Angelina soient tout à fait sincères. Finalement, elle n’était peut-être pas sortie de cette histoire sans séquelles. Elle semblait avoir développé une plus grande méfiance envers la gent masculine.

— Il t’a vraiment rejointe en Nanie? Tibéria semblait à la fois surprise et touchée. Elle se sentait idiote d’avoir douté des intentions d’Oscario. Soit il était fou, soit il était vraiment amoureux d’Angelina. Elle en avait de la chance… Enfin, si l’on oublie la situation actuelle de son prétendant. Il avait quand même traversé la mer pour elle! Le bonheur qu’ils partagèrent fut que trop bref. Dès l’instant où ils eurent mis les pieds en Péninsule, la réalité les rattrapa, cruelle et impitoyable.

— Ne perd pas espoir. Pour l’instant, je crois que c’est plus sage en effet de mettre de côté un éventuel mariage. Les événements sont encore très récents. Il faut laisser retomber la poussière. Vu l’état de la politique actuelle sur la Péninsule, ce n’est qu’une question de temps avant qu’une nouvelle histoire éclate et que plus personne ne prête attention à celle-ci. Je doute que ma présence soit tolérée à ton mariage, mais promets-moi au moins de me laisser m’occuper de ta robe de mariée.

Tibéria aurait été tellement heureuse de pouvoir organiser le mariage de sa cousine. Peut-être qu’elle pourra y mettre son grain de sel, mais comme elle serait liée à une famille qui rêvait de voir la duchesse se faire décapiter sur la place publique, c’était fort peu probable que ça arrive. Évidemment, Angelina lui assura qu’elle n’avait pas à s’inquiéter pour elle, que la jeune femme avait plus important à penser, comme ce mariage qui était une très mauvaise idée selon Ange. Tibéria soupira longuement. Cette fois, ce fut à son tour de s’éloigner de quelques pas. Elle avait raison. Ce n’était pas la meilleure idée qui soit, mais la jeune femme avait ses raisons d’accepter cette entente.

— Angelina, je ne crois plus vraiment au mariage et parle ici au sens large. C’est peut-être un blasphème, mais après ce qui s’est passé… Elle soupira, n’arrivant pas à rassembler ses idées. Comment expliquer l’inexplicable? Même pour elle, ça ne faisait pas tellement de sens et pourtant c’était ainsi qu’elle se sentait. Le titre de duchesse me donne le pouvoir de faire de grandes choses, mais il vient avec une contrepartie. Maintenant, j’ai l’impression que les gens qui graviteront autour de moi ne me verront pas moi, mais plutôt ce que je représente. Disons que je refuse ce mariage, rien ne me dit que ceux qui viendront après n’auront pas également des visées sur le titre. Il n’y aura jamais rien de sincère… Jamais. Il n’y aura personne d’assez fou pour traverser la mer et me demander en mariage! Tant qu’à épouser quelqu’un qui nourrit des ambitions personnelles, autant que ce soit Celini. Au moins, je sais à quoi m’attendre et vu ce qu’il est, je préfère l’avoir sous le même toit que moi pour le garder à l’oeil. Cet arrangement va m’éviter d’avoir à supporter une armée de prétendants déterminée à me faire la cour en me racontant des idioties sur le romantisme et l’amour éternel.

Apparemment, il valait mieux éviter de parler d’amour à Tibéria comme en témoignait son regard sombre.

— Je sais que tu essaies de me protéger contre les ambitions de ce qui pourrait être un nouvel Arichis, mais ma décision est prise. Si jamais les choses devaient mal tourner à nouveau, et bien ça prouvera que je suis trop idiote pour être duchesse et il ne me restera plus qu’à retourner à Thaar.

Il semble que la duchesse n'apprécie guère les révélations que la dame de Solaria lui a faites sur les membres des Vrais Soltarii. Elle ignore encore bons nombres des ficelles de la politique, mais elle apprendrait avant que cela ne lui nuise, Angelina y veillerait. " Tibéria tu ne dois pas oubliée ce que j'ai longtemps représentée pour eux et ce que je représente encore pour certain, l'héritière légitime de Soltariel. Bien sur qu'ils ne t'en ont pas parlés. Il y'a probablement foule de choses qu'ils ne disent a aucunes de nous deux. Les informations qu'ils m'ont transmises étaient comme une offrande, juste au cas ou .. " Ce n'était pas elle qu'ils avaient voulus protéger, mais le pion qu'elle représentait dans leur jeu. Néanmoins, leurs manigances ne la dérangeait pas outre mesure, elles la protéger de bons nombres d'inconvénients et cela lui permettrait également d'aider sa cousine au mieux.

Elle s’efforce de ne pas faillir, de rester insensible a la douleur qui l'assaille a chaque mot que sa cousine prononce sur Oscario. Si son visage est neutre, elle ne peut pourtant pas empêchée son regard de dévoiler la profondeur de sa peine. Oui, il était charmant, séduisant, intelligent, impétueux, volontaire, plein de fougue et .. Elle inspire et met un terme a ses pensées, par les dieux comment pouvait il lui manquait autant après seulement 3 Enneades passéé loin de lui. Cela aussi faisait partie de ces caractéristiques, cette espèce d'emprise qu'il avait sur son cœur et ses pensées et ce depuis les premiers instants. " Il est tout ce que tu décris et plus encore. Oschide me l'avait dépeint bien différemment, mais j'aurais du me rappeler que leurs quelques différents fraternels obscurcissaient son avis. " Comme la mélancolie avait due le faire dans ses derniers instants, ne peut elle s’empêcher de penser, car sans quoi jamais il n'aurait avoué pareil sentiments a son égare, mais cela aussi mieux valait ne pas y penser. Relevant le menton, elle ajoute: " Tranquillises toi Tibéria, Oscario n'a rien avoir avec son père. " Il lui était loyale, dévoué .. Une marionnette en certaines occasions et c'est bien pour ça qu'il l'avait envoyé loin de lui, mais cela s’arrêtait la. Il n'avait rien de commun avec le patriarche.

Elle a un bref hochement de tete quand a la question sur la Nanie qui fuse des lèvres de Tibéria. Elle déglutie, ayant grand mal a bloquer les souvenirs de ces instants merveilleux et trop bref qu'ils y avaient partagés. Elle n'en voulait pas a sa cousine pour son étonnement, ne l'avait t'elle pas été quand elle l'avait aperçu, sautant de sa chaloupe, pieds dans l'eau pour la rejoindre sur cette plage de l'archipel de Frimas. Elle a un sourire et tout son visage s'en trouve illuminé, meme si cela ne dure qu'une bref seconde. " Quand Oscario a quelque chose en tete, le bout du monde n'est pas encore assez loin pour l'en dissuader. " Voila pourquoi elle craignait qu'il ne commette une folie en gagnant Soltariel pour la rejoindre .. Si il se faisait arrêter.. Non, elle ne voulait pas penser a cela. Il resterait en sécurité, il le fallait. Elle est reconnaissante a sa cousine du réconfort qu'elle tente de lui offrir en parlant d'un avenir possible. Voila quelques enneades de cela, elle meme y croyait fermement mais plus le temps passait, plus il devenait dure de s'accrocher a cet espoir. " Je doute que l'on oublie jamais la déchéance des Anoszia .. Non, si nous devons avoir une chance, alors elle est entre les mains de Mél.. De la duchesse de Langehack. Son combat pour obtenir leur grâce n'est pas terminée et je sais qu'elle n'abandonnera pas avant d'obtenir gain de cause. "

Le seul obstacle qui resterait alors a son bonheur, et il ne serait pas des moindres, serait Arichis. Elle est peinée d'avoir a prononcer ses mots suivants, mais elle comme Tibéria savent bien a quoi s'en tenir. " Il est vrai qu'a moins d'un miracle, je doute que je puisse avoir auprès de moi toutes les personnes que je désirerais avoir au jour de mon mariage. Mais si les dieux m'accordent cette union, alors crois bien que je te laisserais t'occuper de tout ce que tu veux ma douce. " L'ombre d'un sourire, oui si tenter que son mariage pusse devenir officiel et etre célébrer de bon droit, sa cousine pourrait bien vouloir qu'elle y vienne a dos d'un quelconque animal exotique, qu'elle ne le lui refuserait pas. Néanmoins, elle redoutait que tout cela ne soit qu'une chimère. Depuis son retour a Soltariel, Oscario était resté silencieux, pas l'ombre d'un mot de sa main n'était venue jusqu'a elle. Il faisait ça pour sa protection, veillait t'elle a se convaincre, mais la situation n'en était pas moins douloureuse. Heureusement la discutions lui donna une distractions bienvenue en se tournant vers un tout autre mariage, celui a venir de la duchesse et du prochain duc de Soltariel.

Elle se leva a la suite de sa cousine, elle lui fit face puis glissa ses mains dans les siennes, accrochant son regard. " Tu as mûrie c'est indéniable et bien que j'aurais aimée que cela pusse advenir autrement, c'est une bonne chose. " La jeune fille naïve qu'elle avait retrouvée a Velmone semblait avoir disparue, laissant place a la graine d'une grande dame qui avec les bonnes décisions et les bons appuis pourrait bien être destinée a faire de grandes choses. " Il m'est un soulagement de voir que tu prends ce mariage pour ce qu'il est, une manipulation destiné a donner le trône a un arriviste de plus. Qu'importe ses belles paroles, tout cela n'en aura pas moins servit son accession au pouvoir. " Elle ne connaissait pas cet homme autrement que par ce que lui en avaient dit ses soutiens, mais il était peut etre temps qu'elle le rencontre. " L'avoir a l’œil est une bonne idée, tout comme ce que tu dis est vrai. Lui ou un autre, au moins es tu au fait de ses intentions. C'est une vision un peu cynique, mais je me dois d’être franche avec toi. Tu touches a la réalité de ce que sera ta vie en ta considération de ce mariage. Aux yeux du monde, tu es désormais la duchesse de Soltariel, c'est ainsi que l'on te considérera et que l'on te jugera, mais n'en oublies jamais d’être Tibéria. Tu ne dois pas te perdre en ton titre, sans quoi jamais tu ne pourras etre la duchesse que tu aspires a etre. " Elle caresse gentiment ses mains puis les relâche.

" Tu n'es pas idiote ma douce, tu prends les décisions que tu crois juste et il est hors de question que je te laisse te retrouver a nouveau exiler. Néanmoins puisque tu es déterminée a mener a bien cette union alors me permettrais tu de rencontrer le futur promis ? " Cela et mené une enquête poussée sur lui, mais elle n'avait besoin d'aucune permission pour ce faire. " Avant de le propulser a tes cotés au sommet du duché, mieux vaut voir claire en ses intentions et en le genre d'homme qu'il est. Le temps est ton meilleur allié Tibéria. " Elle a un sourire. " Que fera t'il si tu lui demandes un délais ? Il ira crier que les Vrais Soltarii ne te soutiennent plus et pour quel motif ? Non, si il est intelligent et il doit l’être, il ne fera pas ça. Il ne risquera pas qu'un autre grand ambitieux se presse a tes cotés pour te soutenir, pas plus qu'il ne risquera la crédibilité de son mouvement. Il patientera, oh pas très longtemps, mais il patientera et toi pendant ce temps la tu te feras ta place légitime tant au cœur de la noblesse que dans celui du peuple. Alors tu auras gagné ton trône de bon droit, il ne pourra plus rien contre toi et ça t'apportera le plus grand des pouvoirs. Celui d'avoir le choix. Tu seras alors librement en mesure de choisir si tu veux de ce mariage ou non. Ne néglige jamais le pouvoir que donne la liberté d'avoir le choix. Fait en sorte de te l'octroyer. Ne sois pas sa marionnette. Si tel est ton souhait tu l'épouseras alors, car tu le voudras bien et il devra comprendre ou est sa place, dans le cas contraire il ne te sera plus une menace. Tu l'as dit toi meme, maintenant les gens te verront pour la position que tu occupes, celle de la duchesse de Soltariel. Alors c'est ce que tu dois etre et non un vulgaire pion sur l’échiquier des vrais Soltarii. " Sans quoi, elle pouvait tout aussi bien leur laisser le trône dés maintenant. Tibéria ne devait pas etre un instrument entre leurs mains, mais eux devaient êtres les siens, ceux d'un avenir meilleur tant pour sa cousine que pour Soltariel.

Un amour véritable unissait donc sa cousine à Oscario d’Anoszia. Angelina n’avait même pas besoin de parler, Tibéria le voyait clairement dans ses yeux. Ange ne l’avait pas vu depuis un moment et il lui manquait cruellement. Elle faisait de gros efforts pour conserver sa contenance devant sa cousine, mais Tibéria n’était pas sotte. Une ombre se dessinait dans son regard et la mélancolie brouillait les traits délicats de son visage. La jeune duchesse voulait vraiment le bonheur d’Ange. Elle le méritait tellement. Toutefois, un détail important compliquait les choses. Si la duchesse du Langehack réussissait à obtenir leur grâce, qu’arriverait-il ensuite? Les enfants retrouveraient-ils tous leurs biens? Sans doute retourneraient-ils à Velmonè, si c’était le cas, ce qui ne tarderait pas à causer des tensions à Soltariel. Angelina semblait croire que la progéniture d’Arichis ne tentera rien contre elle, mais Tibéria n’en était pas aussi convaincue. Le problème ne venait pas des enfants, mais du lien qui les unissait à leur père. Si Arichis leur demandait de faire quelque chose, ils le feraient sans hésiter. Un retour à Velmonè signifiait qu’ils auraient à nouveau accès à leurs richesses ainsi qu’à une armée capable de nuire à Soltariel et à Tibéria plus directement. Elle ne pouvait tolérer une telle menace, mais exprimer de vive voix ses doutes risquait de faire de la peine à Angelina. Les mains liées, Tibéria ne pouvait faire qu’une chose : attendre en espérant que les choses se passent.
 
— Je ferais faire pour toi une robe qui fera de toi la plus belle mariée n’ayant jamais foulé le sol de la Péninsule.
 
Angelina n’était pas loin de la vérité en s'imaginant que Tibéria voudrait sans doute la faire parader dans toute la ville sur un animal exotique, mais elle pensait plutôt à un somptueux palanquin dans lequel Ange s’étendrait voluptueusement telle une reine pour être portée à son époux. Elle imaginait sans mal la scène avec une avalanche de soieries importées et une robe à faire pâlir de jalousie toutes les mariées de la Péninsule. Quand il s’agissait de sa cousine, les idées de grandeur de Tibéria n’avaient aucune limite. Ce n’était donc pas une si mauvaise chose qu’elle ne puisse pas organiser la cérémonie, surtout si Ange voulait quelque chose de discret. Malheureusement, avant même qu’une union officielle soit envisagée, la situation du futur marié devait changer et rien ne laissait présager que ça arriverait.
 
— Oh, mais je suis cynique… et très réaliste. Je sais très bien ce qui va arriver. J’ai tout un tas de projets pour Soltariel, je ne m’en cache pas. Je sais aussi que plusieurs ne seront pas d’accord avec moi, mais je n’ai pas l’intention de changer ce que je suis simplement pour faire plaisir à quelques mécontents. Ce n’est pas comme si j’avais en tête de lancer Soltariel sur la route de la guerre et de tout écraser sur mon passage. Les choses se calment présentement et, crois-moi, je vais tout faire pour que ça continue ainsi.
 
Tibéria soupira longuement. Soudainement, elle semblait particulièrement lasse. Elle enroula distraitement une mèche de ses cheveux autour de son doigt.
 
— Bien entendu. S’il consent à te recevoir, je ne vois pas de problème à ce que tu le rencontres. Sickert est déjà déterminé à déterrer un maximum d’information à son sujet. Je ne sais rien sur lui hormis qu’il est aussi glacial qu’un hiver nordique. Quant au reste… Elle pinça les lèvres. J’ai déjà demandé un délai. Lors des négociations, lorsqu’il a proposé ce mariage, je lui ai demandé un peu de temps. Il fallait d’abord annuler l’union précédente. Ensuite, nous nous sommes entendus sur le fait qu’aucune annonce ne sera faite officiellement avant la fin du mois. Pour la célébration du mariage en tant que tel, il aura lieu au plus tard au début de l’hiver. Je ne sais pas s’ils auraient accepté plus de temps. Crois-le ou non, mais ce délai représente plus de temps que j’ai eu avec Arichis. Je l’ai rencontré pour la première fois dans la troisième ennéade de Karfias. Deux ennéades plus tard, nous étions mariés. Je m’estime plutôt chanceuse qu’on m’ait accordé ce délai. Je l’ai également invité à venir s’installer au palais après l’annonce du mariage afin de prendre un peu de temps pour se connaître. Je n’y tiens pas vraiment, mais j’essaie d’y mettre un peu de bonne volonté. Mon côté naïf continu a croire qu’il y a peut-être une chance que ce mariage ne soit pas une catastrophe. Tu conviendras qu’il peut difficilement se finir plus mal que le précédent.

Angelina se contenta pour réponse d'un simple sourire, quand sa cousine lui fit mention de la robe de mariée qu'elle aimerait lui faire confectionner pour son mariage, si mariage il devait y'avoir. Aucune certitudes en cela et le doute lui faisant plus de mal qu'autre chose, elle préférait ne plus y penser pour l'heure. D'autant que bons nombres de sujets plus graves occupaient les pensées des deux femmes. Une fois de plus, elle écouta avec soin les mots de Tibéria. Soulagée de constater qu'elle était des plus lucides quand a l'avenir ou les possibles projets qu'elle pouvait avoir. Conduire Sotariel en une route paisible, sans pour autant reniée ses espérances, serait tache ardue. Mais rien n'était impossible a qui y croyait et s'en donner la peine. Puis la dame de Solaria serait la pour épauler la duchesse. Du moins tant qu'elle voudrait d'elle a ses cotés ou que sa situation le lui permettrait.

Elle eut un regard amusé quand vint le moment de répondre aux traits de caractère que Tibéria prêter a son futur époux. " Il ne serait pas un véritable politicien si il n'était pas glacial. Ce visage la est celui qu'il donne en public, en l'intimité il pourrait bien etre un tout autre genre d'homme. Moi meme je sais etre froide au besoin. Il est important de savoir cacher ses émotions dans le milieu dans lequel nous évoluons. "   Puis elle ajoute taquine. " Avec le temps les gens aussi te qualifieront de glaciale. "  Les faux semblant faisaient parti intégrante du jeu de la noblesse péninsulaire, il ne s'agissait point de mentir ni de manipulation, juste de savoir protéger ses sentiments afin que nul ne puisse y voir une faiblesse ou une faille a exploiter. C'était parfois lassant, mais c'était salvateur. Tibéria apprendrait bien vite a en faire usage et heureusement cela ne serait pas nécessaire en toutes occasions. Elle devrait néanmoins si faire et le plus tot serait le mieux. Pour elle comme pour le duché.

Son visage se part d'un air plus sérieux, tandis qu'elle accroche son regard a celui de sa cousine. " Ma douce, crois bien que je regrette de devoir te le dire, mais si la vie m'a bien apprit une chose, c'est qu'il peut toujours y'avoir pire alors ne la sous estime pas. "   Un faible sourire, une pression de main. " Quand a cette histoire de délais ... Il est heureux qu'il ne t'ait pas presser a officialiser la chose, mais je crains qu'une annonce publique de vos noces de façon si précipitée ne puisse que te desservir. " Elle soupire, elle s’efforce de ne pas montrer sa déception, mais ces choses la sont dures a cacher. " Le peuple comme la noblesse n'est point idiot, ils savent bien que ce calme nouveau qui régit le duché est du fait des Vrais Soltarri, comme l'étaient les agitations passés au demeurant. L'on te voit comme celle qui a obtenue gain de cause, celle qui a réussie a s'imposer .. Que restera t'il de cela quand tu annonceras tes noces avec Celini ? L'on te verra a nouveau comme une marionnette, l'on s'imaginera que c'est lui qui détient le pouvoir. "

Elle prends une courte pause, cherchant a sonder sa cousine tout en lui laissant le temps d’assimiler ses paroles, elle ne veut pas la brusquer, encore moins la blesser ou lui témoigner d'un quelconque manque de confiance, mais elle se doit de la conseiller au mieux. " Regardons la situation telle qu'elle est. Les vrais Sotarii se targuent d'avoir du pouvoir et ils ont très bien jouer en cela, mais a la vérité ils n'en ont pas plus que toi. Mettons que tu lui demandes un mois de plus avant d'annoncer votre mariage, que fera t'il ? Il te retirera son soutien ? Alors il devra s'en expliquer, il devra faire part a tous de pourquoi il t'a soutenu et pourquoi il ne le fait plu. Cela crois bien qu'il ne le veut pas, d'une il te décrédibiliserait, lui et son mouvement avec. Il prendrait également le risque que d'autres se pressent a tes cotés avec les motivations qui étaient siennes et puis quoi ? " Elle presse gentiment les deux mains de sa cousine, car elle sait que les paroles suivantes ne seront pas plaisantes a entendre. " Si tu venais a etre destituer alors ils se tourneraient a nouveau vers moi, bon gré mal gré, car avec moi sur le trône nulle chance qu'il ne s'en approche ni de prés ni de loin. Et si je disais non alors le mouvement des Vrais Soltarii volerait en éclat. "

Elle secoue la tete, un sourire désabusé étirant ses traits, avant qu'elle ne poursuive. " Pour s'opposer a toi, ils se basent sur le fait que tu n'es point légitime, mais grands dieux ils le sont encore moins que toi ! Ils viennent de Soltariel, la belle affaire. Il leur faudrait rassemblait des soutiens, la noblesse serait a nouveau divisée et chacun tenterait sa chance. Pourquoi Celini plus qu'un autre, ils pourraient tous bien entrés dans la course. "  Elle a un mouvement de langue agacée. " Mes soutiens le feraient sans l'ombre d'une hésitation, a n'en pas douter. " D'ailleurs probable que si aucun d'eux ne s'était opposé a l'union de Tibéria et de leur "chef", c'est qu'ils espéraient encore qu'elle pusse devenir duchesse et que cela servent leurs intérêts. " Celini peut bien justifier cela derrière tout ce qu'il veut, il n'en ait pas moins qu'il veut le trône. Mais si comme il le prétend, il ne fait cela que pour servir les intérêts de Soltariel et préserver le duché de nouvelles agitations alors il ne risquera pas lui meme de créer de nouveaux troubles pour ta simple demande de repousser l'annonce de votre mariage. " Elle glisse une main sur la joue de la toute jeune duchesse de Soltariel. " Ce n'est pas un non ma douce, juste un délais supplémentaire qui se justifierait par tant de choses. Ta crainte de t'unir a nouveau. Ton besoin de faire tes preuves, de te faire accepter. "

Il y'avait aussi l'image que ça renverrait d'elle aux autres grands noms de la péninsule, mais cela elle préférait le taire, sa cousine avait assez de préoccupations sans lui en ajouter de nouvelles. Bien que l'annonce de son remariage ne manquerait pas de faire grand bruit dans un duché voisin. " Je ne dis pas que ce sera facile. Il te menacera peut etre, te rappelant que sans lui tu n'es rien. Et c'est justement ce en quoi tu dois lui prouver le contraire. Car au final si il oeuvre vraiment pour ce qu'il dit, il accédera a ta demande. Dans le cas contraire alors il serait bon de s'interroger sur ses véritables motivations. " Elle a un faible sourire, qui dénote pourtant de sa contrariété, car elle ne veut pas jouer la carte des faux semblants avec Tibéria. " Ton désir de vouloir protéger nos terres et nos gens est louable, mais parfois l'on obtient pas le meilleur en évitant les conflits. " Elle relâche les mains de la duchesse et s'écarte de quelques pas. " Etre une bonne duchesse veut dire utiliser le pouvoir avec parcimonie, mais également faire preuve de sagesse et de prudence. Pourtant en parfaite contradiction, tu ne devras pas oublier que dans toutes décisions que tu auras a prendre il te faudra compter sur une bonne dose de fermeté et d'audace. Sans quoi les autres t'imposeront leur vision des choses et la tienne n'y aura jamais sa place. " Et cela était inacceptable.

Tibéria trouverait sans doute ses mots assommants, elle se devait pourtant de les lui dire. Un jour s'en viendrait peut etre vers elle un tyran qui exigerait contrôle sur Soltariel, s'y plierait t'elle juste pour éviter une guerre ? Ce serait la une décision honorable bien sur, mais serait ce pour autant le meilleur pour le duché. Risquer des morts ou vivre sous le joug d'un homme qui pourrait causer bien pire. Non, gouverner n'avait rien d'une chose aisée, dominer ou se faire dominer. Néanmoins, bien consciente qu'elle ne pouvait faire que conseiller sa cousine et non prendre les décisions a sa place, quand bien meme elles pourraient s'avérer etre des erreurs, elle reprit avec un sourire. " Quelque soit ta décision Tib et quand bien meme tu voudrais annoncée tes noces a la fin de ce mois et bien saches que je te soutiendrais. C'est la ton choix, je n'ai rien a y voir et je ne m'y opposerais pas. " De plus, elle veillerait dans l'ombre a ce que cette union ne ressemble pas aux yeux de tous a une manipulation, il devait y'avoir moyen de convaincre que c'était la le souhait de Tibéria et non celui des Vrais Soltarii, comme toujours dans la noblesse tout serait une question de paraître. Et il était important que les choses paraissent a l'avantage de sa cousine, il en allait de son avenir et de celui de Soltariel.  

Tibéria était décidément bien mal informée sur l'histoire de Soltariel, ou plutôt sur celle de sa cousine. La dame de Solaria n'avait nul besoin que la duchesse lui parle du peuple ou de leur importance. Elle avait toujours eu leur soutien et pour cause, elle s'était battue pour eux pendant sa régence. Elle leur avait permit d'avoir accès a l'éducation et aux soins, ce qui lui avait valut la désapprobation de la noblesse. Elle était proche du peuple, plus que sa cousine ne semblait le deviner. Pour eux, elle était Angelina, bien avant d’être la dame de Solaria ou une Soltariel. Elle s’efforce de ne pas tiquer devant les propos tenus, mais cela lui est difficile. Des deux, elle était celle qui avait vécue auprès du peuple et qui les avait soutenue, elle n'ignorait donc rien de leur quotidien ou de tout ce a quoi ils contribuaient pour le duché. " Tibéria, j'ai bien plus de soutien parmi le peuple que dans la noblesse. Je n'ai besoin de personne pour me dire quels sont leurs attentes ou ce qu'ils font pour Soltariel. J'ai défendue leur droit alors meme que tu n'étais encore qu'une enfant. " Elle secoue la tete peinée que sa cousine n'en sache pas d'avantage sur l'histoire des terres qu'elle dirige désormais, ou peut etre s'était t'elle déjà laissée bercer par des voix corruptrices. Qu'importe Angelina n'avait ni l'envie, ni la force de lui donner un cours, du moins pas pour l'heure.

Elle soupire puis se lève. " Qu'importe qui est légitime ou pas. Tout ce qui compte c'est qui est sur le trône. Présentement c'est toi, c'est dont a toi qu'il incombe de prendre les décisions pour le bien de Soltariel. De tout Soltariel, le peuple comme la noblesse. L'un ne va pas sans l'autre, tu ne peux pas diriger ce duché en privilégiant une catégorie plus que l'autre. Quand bien meme tes intentions seraient louables. " Elle fait quelques pas puis la fixe a nouveau. Son ton est posé, nulle trace d'animosité en ses mots, ce malgré la lassitude qui l'habite. " Si tu penses qu'épouser Celini est le choix qui s'impose alors fait le et affrontes en les conséquences, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Comme tu l'as dit, bon nombres de ducs et de duchesses se succèdent depuis la disparition d'Ambre. Avant cela notre famille inspirait sécurité et stabilité, a toi de restaurer cela. " Elle lui adresse un sourire, elle n'a guère plus a ajouter. Tibéria ignorait tout un pan de l'histoire de leurs terres, il n'y'avait plus qu'a espérer que ça ne lui porterait pas préjudice, sans quoi c'est le duché tout entier qui aurait a en pâtir. Au moins malgré les propos, en partie erronés, qu'elle venait de lui tenir, l'avait t'elle fait avec assurance.

Une assurance qui était bienvenue, a l'avenir il serait bon qu'elle l'utilise a bon escient, y compris face aux vrais Soltarii, ainsi que face a son époux .. Le futur duc de Soltariel. Puissent les dieux faire qu'elle n'est pas contribué a mettre un arriviste de plus sur le trône. Elle accroche son regard a celui de sa cousine, on y lit toute son affection mais aussi une détermination teintée de regrets. " J'ai foi en toi ma douce, mais saches que ma préoccupation a toujours été le bien de Soltariel. Il est plus facile d’œuvrer dans l'ombre sans entraves que sur le trône. " Voila pourquoi elle n'avait jamais voulue devenir duchesse. " Mais si jamais ton futur époux devait nuire au duché d'une quelconque façon, je m'opposerais a lui sans l'ombre d'une hésitation. " Et donc par définition a elle si elle se tenait a ses cotés. Dans ses yeux se reflète combien il lui a coûter de dire ses mots. Mais plus qu'une conseillère, elle était de sa famille et elle lui vouait grande affection. Elle ne comptait dont pas se cacher derrière des faux semblants. Tant que la toute nouvelle duchesse veillerait au bien etre du duché alors elles seraient unies derrière un meme but, œuvrant pour les mêmes idéaux, mais si Tibéria s'en éloigner alors la dame de Solaria n'hésiterait pas a se heurter a elle. Il fallait qu'elle le sache et surtout elle veillerait a ce que Celini le sache.

Soucieuse que ses paroles ne dressent pas entre eux un quelconque sentiment de malaise, elle retourne prendre place prés de la jeune duchesse. " Nous n'avons que trop débattues de cela ne crois tu pas. C'est a toi et a toi seul qu'il incombe de faire ce choix. Gageons que tu sauras prendre la meilleure décision. En attendant j'imagine que tu as fort a faire, ne devrions nous dont pas parler de mon voyage en Nanie et de son aboutissement afin que tu puisses retourner aux affaires ducales. " Un sourire, témoignant une fois de plus que la dame ne ressent pas la moindre colère, quelques déceptions certes, mais la situation était complexe, dans le fond elle ne doutait pas que sa cousine fasse de son mieux pour s'en tirer et assurer un bel avenir a Soltariel. Le futur leur dirait si cela serait suffisant ou non. Pour l'heure, mieux valait en finir avec ce qu'elles avaient a se dire, a savoir le déroulement de sa mission en Nanie. Après cela elle rejoindrait la quiétude de ses terres et s'éloignerait de ce nœud de vipère comme l'avait si bien appeler sa cousine. Veillant a ne plus donner son avis et sa présence a la cours que sur demande de Tibéria. Après tout comme elle l'avait dit, il était plus facile d’œuvrer dans l'ombre qu'en pleine lumière, surtout quand pieds et mains étaient liés par les entraves qui venaient avec la couronne. Angelina n'enviait vraiment pas la place de sa cousine, une place dont elle meme n'avait jamais voulue ...

Tibéria n’était pas mal informée. Elle avait plutôt une quantité incroyable d’informations à assimiler en très peu de temps et elle commençait tout juste à tisser la toile très complexe des liens qui unissaient les principaux acteurs de la scène politique de la Péninsule. En perpétuelle mouvance, on perdait facilement le fil des événements et même le plus endurci au jeu de pouvoir pouvait se laisser surprendre. Tibéria n’était qu’une apprentie dans cet univers infiniment complexe et chaque jour, un élément nouveau s’ajoutait à la liste. Pouvait-on vraiment lui en vouloir de s’embrouiller dans tous ces détails? Évidemment, elle savait que sa cousine avait jadis été régente pour Soltariel et qu’elles partageaient les mêmes idéaux. Elle était très jeune à l’époque, mais elle s’en souvenait très bien. C’est l’une des raisons pour laquelle Angelina occupait maintenant le poste de conseillère. Non seulement les deux jeunes femmes partageaient les mêmes idéaux, mais Tibéria s’appuyait sur son expérience sur les affaires de la cour.
 
— Oui, je sais tout ça. J’étais très jeune, mais je n’ai pas oublié. C’est pour cela que tu es ma conseillère, car nous partageons les mêmes idéaux. Pardonne-moi… Il y a juste tellement de choses à apprendre… Parfois, j’en perds des morceaux. J’ai peut-être sous-estimé l’ampleur de la tâche. Ça ne suffisait pas d’avoir des idéaux pour occuper le poste.

Elle n’avait pas l’intention d’abandonner, mais elle se rendait compte maintenant que ça ne serait pas facile. La dureté de la réalité rattrapait les grands projets de la jeune femme. Tibéria essayait de comprendre pourquoi certaines personnes voulaient tellement le pouvoir et allaient jusqu’à commettre des atrocités dans le but de l’obtenir. En plus du stress au quotidien, il fallait composer avec des gens qui ne seront jamais satisfaits, peu importe notre façon de faire. Il fallait être fou pour gouverner!

— Sérieusement, je crois que la seule chose à retenir de tout cela, c’est qu’il n’y a pas de solutions parfaites. Il y a de bons et de mauvais côtés à tout. Si j’épouse Celini, il y en aura. Si je décide de rompre l’engagement, il y en aura aussi. Il faut croire en nos choix et agir sans hésitation. Les gens vont suivre un leader confiant et remettre en question celui qui doute. Je vais marier Celini au début de l’hiver tout en lui réservant une petite place bien au chaud dans les cachots, au cas où…

Tibéria ponctua sa phrase d’un sourire amusé. Si le ton était celui de la plaisanterie, sa remarque n’était pas innocente. Elle allait avoir l’œil sur Celini. Forte de sa précédente expérience, Tibéria était déterminée à ce qu’elle ne se reproduise pas. Elle n’allait pas accepter d’être reléguée à nouveau au rôle de pantin, même si elle devait prendre les grands moyens pour cela. Évidemment, toute cette discussion se basait que sur des suppositions. D’ici peu, elle aurait l’occasion de parler en tête à tête avec le principal intéressé. Peut-être que dans l’intimité d’une discussion en privé, ses craintes seront dissipées.

— Beaucoup, c’est vrai, mais prendre une petite pause ne fait pas de mal non plus. Je ne t’avais pas vu depuis longtemps, les gens vont me pardonner de vouloir passer un peu de temps avec toi. Je ne peux même pas te dire quand ça se reproduira, de toute façon. Autant en profiter alors qu’on le peut. Tibéria se servit une coupe remplie d’eau fraîche et en servit une à sa cousine. À force de parler, elle avait la bouche sèche. Les discussions en Nanie ont-elles été fructueuses? J’ai cru comprendre que les relations là-bas étaient tendues. J’aimerais bien que tu m’apportes de bonnes nouvelles. Avec ce qui est arrivé à Diantra et les nombreux conflits qui ont ébranlé le nord, les marchands se creusent la tête pour écouler leurs marchandises. Nous ne sommes pas dans une situation difficile, mais ouvrir de nouvelles voies commerciales bénéficierait à tous.

Angelina, pressant gentiment la main de sa cousine, prit sur elle de lui sourire de façon rassurante. " Les idéaux ne suffisent en effet pas a porter couronne et a diriger un duché, mais ils sont ce qui fera de toi une bonne duchesse. A condition que tu n'en oublis pas que ça prendra du temps et que tu devras en sacrifier certains pour la réalisation des autres. " Le jeu de la noblesse était pareil a un grand échiquier et parfois pour gagner une partie, il fallait savoir sacrifier des pions. Le bel avenir dont toutes deux rêvaient pour Soltariel, ne se construirait pas en un jour, mais avec de la volonté et du travail, ce n'était pas irréalisable. La dame de Solaria jugea plus opportun d'en rester la dans leurs discutions concernant le mariage a venir de Tibéria, cette dernière avait prit sa décision, elle ne comptait pas la lui faire remettre d'avantage en cause. Si conséquences il devait y' avoir, alors resterait plus qu'a les affronter. Pour le meilleur .. Ou pour le pire.

Leur échange dériva donc vers ce pourquoi elle avait été envoyer en Nanie, tout du moins de par ce que voulait la raison officielle. Officieusement, Arichis avait purement et simplement désiré l'éloigner pendant qu'il asseyait sa position sur Soltariel. Si bien qu'il l'avait catapulté droit dans un climat tendu qui avait bien failli lui couter la vie. Malgré donc qu'elle eut aimée donner de bonnes nouvelles a sa cousine, les informations qu'elle avait a lui transmettre étaient en demie teinte. " Je me dois d'abord de te dire qu'en effet au vu du passif entre Soltariel et Thanor, je ne fut pas accueillie fort chaleureusement. Sauf si l'on considère que le fait de se faire informer en guise de bienvenue, que l'on a de la chance d’être arrivée vivante sur la terre ferme soit la manière Naine de se montrer amical. " Elle secoue la tête, un sourire malgré tout quelques peu amusé étirant ses traits. Elle ne tenait pas rigueur au conseil de Thanor pour leur accueil, elle comprenait leurs raisons, bien qu'elle ne pusse décemment pas approuvée leurs méthodes. Ils avaient quand même faillis coulés son navire avant l'encrage.

Elle glissa une main dans le réticule qui pendait a sa taille, pour en ressortir un petit rouleau qu'elle tendit a sa cousine. " J'imagine que tu n'ignores rien des motivations d'Arichis quand a mon voyage en des terres si éloignées, néanmoins il m'a tenu a cœur de remplir au mieux ma mission et ce malgré les griefs que Thanor garde encore envers Soltariel. Si je n'ai guère obtenue un accord en bon et du forme, tu trouveras sur ce vélin une ouverture a la discutions avec Morek Tête-de-fer, membre du haut conseil de Thanor. " Elle attends que la duchesse s'en empare avant de poursuivre. " Si il ne se sont guère montrer empresser a l'idée de conclure de nouveaux accords commerciaux avec nous, cette démarche est malgré tout de bonne augure. Probable qu'ils attendent de toi que tu leur fasses des propositions susceptibles de les contenter. " Elle lève les yeux au ciel, puis soupire. " Chose que je n'étais pas habilitée a faire vu le peu de détails que m'avait fait envoyé Arichis avec ma sommation de me rendre en Nanie séance tenante. Il escomptait sans doute sur le fait que j'échouerais .. Voir même qu'ils couleraient mon bateau avant même l'encrage. " Essaie t'elle de plaisanter en omettant de préciser que ça avait bien failli être le cas.  L'espace d'une seconde, elle se demanda ce qu'aurait ressenti Oscario en arrivant la bas pour découvrir sa mort, mais elle ne laissa guère la mélancolie la happer a nouveau.

Comme une parfaite distraction, un coup discret se fit entendre a la porte. Après que Tibéria ait donnée son accord, une jeune servante pénétra dans la pièce en s'inclinant bien bas. " Que votre altesse me pardonne, mais votre prochain rendez vous est arrivé. " Angelina lâcha la main de sa cousine puis se leva, non sans l'étreindre avant. " Il est temps pour moi de vous laisser vous en retourner a vos fonctions. " Le vouvoiement de rigueur reprit sa place, du fait de la présence de la domestique. Avant que la duchesse ne proteste de nouveau quand au temps qu'elle pouvait lui accorder, la dame de Solaria ajouta. " L'heure se fait de toute façon tardive, Faustina doit m'attendre et si nous souhaitons regagnées mes terres avant la nuit, mieux vaut que nous ne tardions pas. " Elle s'écarte, lui sourit puis se dirige vers la sortie, néanmoins arrivant devant la porte, elle se tourne une dernière fois vers Tibéria: " Prenez soin de vous votre altesse et n'oubliez pas d’entretenir un certain sire de mon désir de le rencontrer. " Elle incline légèrement la tête en guise de salutation puis disparait dans un délicat bruissement de tissu. Finalement les choses s'étaient bien mieux passées qu'elle ne l'avait craint, si ce n'est le fait que cette visite lui avait apportée de nouvelles inquiétudes .. Puisse le temps les apaiser et non les exacerber.