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 Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre

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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre   Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre I_icon_minitimeJeu 16 Oct 2014 - 20:20

5ème jour de la 8ème énéade de Favriüs, 8ème année du 11ème cycle.

Bien que rompu de fatigue après l'expédition nocturne de la veille, Aymeric s'était réveillé aux aurores, tiré de son sommeil par des songes sibyllins. Les fautives étaient elles la joute, le chevauchée sous l'orage, toutes ces péripéties que le corps du marquis n'avait su supporter ? Pourtant il n'était ni fiévreux, ni souffrant ; l'affliction avait frappé son esprit. Parfois mélancolique, ce dernier était devenu atrabilaire.

Lorsque ses pages vinrent lui porter son baquet d'eau et ses vêtements, ils le trouvèrent déjà levé, nu et pensif, devant les armoiries de sa famille, le regard empli de doute. Longtemps Aymeric s'observa dans le reflet trouble du ciboire, avant de se rendre à l'évidence : il n'arrivait à dissiper le malaise que lui avait légué son rêve. Dès lors, il fit mander ses familiers, son chapelain, son valet. Il invita Montsoupir, dont les récriminations à l'endroit de Flourens manquèrent de faire avorter le jeu de carte, mais rien n'y fit. Ce trouble l'obsédait, si bien qu'à la mi journée, il s'en trouva usé et las. La tourmente semblait avoir exercé sur lui plus de fatigue qu'une journée entière passée à jouter ne l'eut fait.

Se figurant qu'un second songe effacerait le premier, il vint au marquis une envie de sieste. Mais au moment où l'échine lasse de l'homme s'étalait sur le lit de campagne, un page vint à passer sous la tente, pour chuchoter à l'oreille d'Aymeric une nouvelle qui ne le laissa de marbre. "Ce n'est pas un hasard !", s'écrira-t-il, avant de se lever, et sans attendre d'ordonner que l'on selle son cheval.

Bientôt, une vingtaine d'hommes sortirent du camp fortifié, pour gagner les masures éparses que rassemblait le faubourg de Hasseroi. Là, au détour d'une ruelle, devant ce qui ressemblait à un cimetière de la plus modeste nature, se déroulait une messe aux morts. Le défunt ? Un quidam, un homme de peu devenu homme de rien en moins de temps qu'il n'en faut pour dire ouf. Le marquis pourtant s'était précipité vers cette cérémonie, non pour l'administré, mais pour l'administrant. Le bruit avait couru, tel une trainée de poudre, que la prêtresse suprême officiait, dans la modestie caractérielle des ordres dédiés à Tari, aux repos des défunts.

Il n'en avait fallut pas moins pour tirer Aymeric du lit, en quête des réponses aux questions que lui avait adressé son songe. C'est pourquoi il se tenait campé sur sa monture, patientant après la représentante du culte. Nombreux s'étaient retournés, à l'arrivée d'une pareille équipée, mais devant le silence de la coterie, la plupart avaient reporté leur attention vers la fosse. Bientôt, on y descendit la tombe, aspergée de l'eau rituelle. Les premières pelletées de terre s'éparpillèrent en même temps que les badauds.

Dès lors, le marquis et ses gens mirent pied à terre, et prenant la suite de la veuve éplorée auprès de la prêtresse, Aymeric vint s'incliner. S'il riait aisément des superstitions, de la piété démonstrative des zélotes et des tartuffes, le marquis n'en avait pour autant pas moins été secoué par sa dernière nuit. Il montra d'autant plus de déférences à la dame, que sa proximité lui causa un frisson certain. Le genoux à terre, la tête inclinée, s'adressa à la dévote par ces mots : "Je viens humblement demander audience et conseil auprès de la Dame des Morts"

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Hypheidre Tripathanos
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre   Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre I_icon_minitimeJeu 16 Oct 2014 - 21:49

- Peu de temps après le départ d'Hypheidre de chez les Mizar -

"Mon périple à travers la Péninsule s'achève dans peu de temps. Pourtant, il me reste encore tant de choses à faire pour tous ces gens ! Quoi qu'en dise mes petits vieux entêtés, il est nécessaire que je parcoure les provinces. Le peuple a besoin de moi, de ce que je représente. Je refuse de rester cloîtrée à Diantra pour observer de loin les hommes mourir dans la terreur et la tristesse alors que je peux aider à les apaiser."[/i]

En se réveillant ce matin-là, Hypheidre s'était décidée. Chaque année, elle consacrerait autant de temps que possible à aller à la rencontre de tous ces êtres égarés. Tant pis pour les on-dits. C'est en voyant l'état du Nord après les ravages de la guerre que l'idée lui était venue. Depuis un moment déjà, cela lui trottait dans la tête, mais cette aube lui apporta une véritable révélation. Il fallait qu'elle agisse. Sans négociation possible.

Arrivée la veille dans une bourgade proche d'Hasseroi, elle décida de pousser jusqu'aux faubourgs. Trottant dans la rosée, elle huma l'air avec délice. Aujourd'hui, elle se consacrerait aux petites-gens. Après environ une heure de tranquille chevauchée, elle arriva à destination.

"Eh bien ... Je crois que je suis attendue. Pourquoi un tel attroupement ?"

Elle descendit souplement de cheval et avança à la rencontre du groupe, le menant d'une main lâche, resserrant au passage ses multiples châles.
Arrivant à la hauteur des villageois, ceux-ci lui parurent à la fois humbles, résignés et tristes. La Haute-Prêtresse les observa alors avec une certaine tendresse. D'une voix calme et claire, elle leur indiqua qui elle était. Puis leur demanda avec toute la gentillesse du monde s'il était possible de les aider en quoi que ce soit. Un silence tendu lui répondit.

"Bon. Si personne ne me dit ce qui ne va pas... Je ne vais pas pouvoir faire grand-chose mes mignons. "
Elle hésita quelques minutes face à ce silence gêné. Repartir ? Continuer afin de voir plus avant ce qui cloche plus loin ? Heureusement, elle n'eut pas à tergiverser plus longtemps : soudain, l'un d'entre eux - un jeune garçon pas encore adolescent - s'avança et vint débiter d'une traite la grande tragédie qui frappait le quartier : un groupe d'hommes avait péri suite à un éboulement d'un couloir de la mine proche. Ce malheur était un véritable coup dur pour toutes ces familles qui se retrouvaient plus ou moins sans le sou, surtout après les combats qui avaient déjà emportés pas mal de pères, de frères, de fils. Résultat, anéanties et sans une piécette en poche, elles n'avaient pu faire dégager les corps que deux jours après, les autres mineurs refusant de s'approcher du couloir qu'ils considéraient depuis comme maudit.

".... Alors, si la Haute-Prêtresse pouvait faire un geste pour accompagner nos défunts et peut-être, bénir la mine pour que Tyra n'emporte plus si vite nos hommes ..."

Pendant son terrible récit, des larmes étaient montées aux yeux de la petite assemblée, en fait massivement composée de femmes et de jeunes enfants. Pourtant, tous, sans exception, se montraient très dignes.
Hypheidre se baissa alors pour se trouver à la hauteur du jeune enfant - qui lui arrivait déjà à l'épaule, car elle n'était décidément pas bien grande - et le fixa dans les yeux, lui parlant avec un respect non-feint :

"Tu vas me montrer où se trouve la mine. Pendant ce temps, ceux qui vont rester ici vont préparer les corps du mieux possible. On procédera à un enterrement pour chacun cet après-midi, d'accord ?"

Il opina et couru sur la route, tandis que le reste du groupe partit s'occuper des cadavres. La jeune femme suivit l'enfant en farfouillant dans sa sacoche. Elle avait le nécessaire.

"Ce n'est sans doute pas maudit. Ni même hanté. Mais au final, il valait mieux rassurer ces humbles gens. Le côté soudain et complètement dramatique de l’événement les a choqué. Et si ce filon était bon, il serait dommage de les en priver à cause d'une superstition idiote et malvenue."

L'enfant allait lui servir de témoin. Pendant toute la matinée, elle encensa la mine, y alluma des bougies, récita des prières, tout ce qu'il fallait pour éteindre la lueur de crainte qui brûlait dans ce garçon. Elle n'aimait pas mentir, mais il ne valait mieux pas qu'elle use de magie dans un cas où il semblait évident qu'elle ne servirait pas à grand-chose.

Peu après midi ils retournèrent au faubourg, où ils se restaurèrent en silence.
La jeune prêtresse le respecta : la mort d'un être cher est aussi la tombe des mots que l'on ne dira jamais.
Puis, un après-midi de dur labeur débuta. Pour rendre hommage au courage et à la dignité de ces braves gens, Hypheidre décida de célébrer un enterrement par personne, aidée par le prêtre du coin. Ensemble, il travaillèrent autant au repos des morts que des vivants. Ce n'est jamais simple de soulager de parfaits inconnus du poids de leur tristesse, mais ils firent de leur mieux.

Enfin, le dernier enterrement touchait à sa fin et les deux représentants de Tyra étaient épuisés. Le prêtre s'était d'ailleurs éclipsé un peu avant que tout ne se termine sur un signe de sa supérieure qui avait sentit sa fatigue. Bien plus âgé qu'elle, déjà proche de Tyra, il valait mieux qu'il se repose, pour qu'il dure encore un peu.
Néanmoins, Hypheidre se promit de faire envoyer ici un prêtre plus jeune aussi vite que possible.

Pensive, tandis qu'elle accomplissait machinalement les derniers rites, elle sursauta lorsqu'elle surprit un homme à genoux devant elle.

"Oulah ... Aurais-je loupé un épisode? Qui est cet homme ...? Vu la tête de l'assemblée et de ses compagnons, sans doute pas un voisin venu saluer la veuve. Son langage non plus n'est certainement pas celui d'un roturier. Très bien. Il attendra."

Elle sourit à l'homme et lui répondit très calmement, non sans une certaine sécheresse, due à sa fatigue : " Vous l'aurez. Attendez seulement votre tours. Ceci est un enterrement privé. Je vous prierai donc, Messire, de m'attendre à la sortie du cimetière et d'emmener votre troupe avec vous. Je souhaite encore adresser quelques mots à la famille du défunt."

Puis Hypheidre se détourna simplement, pour se diriger vers une veuve tout aussi éplorée qu'effarée.
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre   Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre I_icon_minitimeMer 17 Déc 2014 - 14:22

"Assez !" La voix du marquis avait sonné net, comme on frappe un bourdon au milieu de la nuit. Les regards se braquèrent derechef sur cet étrange activité, tandis qu'Aymeric tentait de rattraper la prêtresse. Revenu face à cette dernière, il s'inclina de nouveau, plus bas encore. Une rumeur parcourut la foule comme un frisson le long de l'échine. Conscient de la tension naissance, le marquis reprit la parole sans attendre :

"Madame, ce n'est pas l'orgueil qui me pousse, sacrilège, à vous implorer ainsi, mais bien l'urgence. Voila des semaines que proviennent à mes oreilles moult récits de sorcelleries, de malévolences et de nécromants. Là-haut, sur la montagne. Il pointa les pics enneigés des Hortles, au Nord Ouest, Je ne sais combien se terrent là haut de démons nécrophages, mais je puis vous dire ceci : tant qu'ils seront en vie, les morts ici bas n'auront de repos."

La stupeur frappa la foule quand Aymeric révéla ainsi les rumeurs qui empoisonnaient depuis des mois les discussions de Hasseroi. Quelques temps auparavant, tandis que Goar l'usurpateur trônait encore à Oesgard, avait été dépêché par ce dernier un homme fort martial et fort pieux, Jehan de Lonsville. Il se racontait couramment comment le brave chevalier s'était épris d'une saine répugnance pour les nécromanciens des Hortles, et avait entrepris de bouter cette engeance hors les frontières d'Oesgardie. Après des semaines de maraude et force cauteleux pendus, il avait été rappelé par ses devoirs auprès du Primat, et on le disait désormais guerroyant dans le Sud contre Jérôme de Clairssac. Beaucoup ici eussent souhaité que l'on imitât son exemple, et donnât la chasse aux sorcières à nouveau.

"Madame, je vous en conjure : le pays est exsangue, il appelle de toute son âme au secours de la dame des morts. Je puis vaincre un ennemi à la lance, à l'épée, et nul doute que la bravoure n'a pas déserté le cœur des oesgardiens, mais il est des périls contre lesquels nous autres simples hommes sont désarmés. C'est pourquoi je vous demande humblement de convoquer vos pieuses légions, pour mettre fin à ces actes sacrilèges."

Le marquis s'apprêtait à exposer ses troubles profonds devant la prêtresse, mais le murmure d'approbation de la foule l'en retint. Se rendant compte de l'attroupement, dont il venait par sa demande d’acquérir le soutient, il jugea préférable de ne pas révélé à tous les afflictions de sa psyché.

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MessageSujet: Re: Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre   Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre I_icon_minitimeMer 17 Déc 2014 - 19:25

Alors que je m'en retournais à mes occupations sacrées, l'homme revint à la charge. En le voyant face à moi, près à insister, déjà dans une position de supplication, mon sang n'a fait qu'un tours. J'ouvris la bouche pour lui intimer - cette fois bien plus sérieusement - de quitter les lieux, mais je n'eus que le temps de prendre une inspiration.

Déjà, l'homme se hâtait d'expliquer sa situation, de dépeindre l'objet de son désarroi, en plein cimetière, en pleine cérémonie, passant outre toute pudeur, toute politesse, sur un ton d'urgence et de désespoir qui, je pense qu'il l'espérait, pourrait me faire fléchir.
Or, il faisait justement une grave erreur. Des suppliques, j'en entendais tous les jours. Toute la tristesse du monde ? J'y avais aussi le droit quotidiennement. Des cas urgents, sauver le monde ? Pareil.
Alors comment dire que .. J'étais profondément exaspérée par cette attitude ?
Que même si cet homme voulait le bien de tous, que cet homme pensait bien faire, qu'il voulait bien faire... Non.
A force de côtoyer le malheur des gens - en général, rares sont ceux qui sont heureux lorsqu'il s'agit de Mort - on finit par être un peu blasée. Pas dans le sens "Rien à foutre", mais plutôt dans le sens où les priorités de chacun ne sont pas les miennes.
Il faut bien entendu penser à la masse, c'est évident. Il faut cependant aussi finir ce que l'on a commencé. Tenir les promesses que l'on fait. Ne pas décevoir, ou du moins, un minimum.
Tout ça me traversait l'esprit tandis qu'il parlait.
Et puis il s'arrêta.

Et sa voix fut remplacée par une rumeur montante autours de nous. Lorsqu'il me parlait, je n'avais fait que le toiser, sans prêter attention à ce que se passait autour de nous. Je levais alors les yeux et là ..


Toute une foule s'était formée autours de la petite tombe. Les gens qui étaient partis étaient revenus et d'autres, encore inconnus, s'étaient mêlés au petit groupe jusqu'à former un auditoire compact et attentif. Tous étaient suspendus à nos lèvres, comme des acteurs au théâtre.

Je serrais les dents.
Cet homme me mettait au pied du mur, ayant l'appui de la foule.

Néanmoins, même si je ne pouvais pas décevoir toutes ces personnes qui étaient venues et les attentes - certes de premier ordre - de l'homme, je ne pouvais pas non plus abandonner la famille du défunt pour qui j'étais là. Parce que je me devais de terminer, pour eux.
Mais comment faire avec tout ce monde ? Avec cette atmosphère nouvelle, bien éloignée de celle d'un enterrement ? Je reposais mon regard sur ce noble, pensive.
Encore jeune, fougueux. Et noble. Donc forcément irrespectueux au possible. Je me retenais de lever les yeux au ciel. Je détestais être mise au pied du mur ainsi. J'avais tout bêtement envie de le houspiller. Mais ... Une autre idée me vint. Pour pouvoir concilier à la fois ma cérémonie actuelle et pour aider cet homme à sauver sa région.


La prêtresse eut un sourire et parcouru du regard les visage des personnes qui se trouvaient autour de la tombe. Beaucoup baissaient les yeux.
Puis, elle revint à l'importun et dit haut et clair :

"Soyez assuré que je vous aiderai. Votre détresse et celle de toutes les personnes ici me touche bien plus que vous ne pouvez l'imaginer. Je comprends vos craintes, votre besoin de réponses, votre besoin d'être écouté, enfin, votre besoin d'aide. Tout cela, je le comprends. "

Elle marqua une pause et son sourire disparut :

"Mais je ne pense pas que perturber un rituel dédié à Tyra et à l'accueil d'un autre membre de son troupeau en son giron soit une bonne façon de lui demander ses faveurs. "

Son regard revint à la foule et Hypheidre s'adressa à la foule :

"Qui, dites-moi qui peut déranger un rite de passage aussi important ? Qui peut se permettre de défier Tyra, de nos jours ? "

Certains reculèrent, comprenant la menace. Beaucoup hésitèrent un moment.

Satisfaite de son effet, elle revint à l'homme en face d'elle et lui prit la main, comme si elle allait le bénir. Puis elle s'approcha et lui chuchota ces quelques mots, non sans une pointe d'ironie dans la voix :

"Comprenez que je ne veux décevoir personne, mais vous vous comportez comme un importun. Pour moi réconforter une veuve est aussi important que de sauver une province. Ça n'a rien de personnel. De plus ... Ce dont vous avez à m'entretenir n'a sans doute pas à être explicité plus avant en public. Et sans doute pas à coté d'une tombe fraîchement creusée. Je suggérerai plus un bon feu; alors allez m'en trouver un et je viens vous rejoindre ensuite. J'en ai presque terminé ici. "

La prêtresse relâcha sa main et recula d'un pas. Elle lui fit un beau sourire, à moitié comme si elle s'excusait. Et à moitié comme si elle riait sous cape. Mais ce fut un éclair fugace : quelques secondes après, elle avait repris un air sobre et apaisé, plus propre à sa fonction et à sa tâche actuelle.
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre   Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre I_icon_minitimeMer 17 Déc 2014 - 22:40

Une hésitation profonde s'empara du marquis en même temps que la prêtresse se saisit de ses mains. Il y avait-il quelque sortilège, ou était-ce si surprenant pour l'homme d'être traité de la sorte par une dame dédiée aux morts ? Aymeric demeura coi, et quand enfin il eut repris empire sur lui-même, Hypheidre s'en était retournée à son office. Tout autour, la foule attendait, indécise, que le marquis fasse un geste. "Allons nous en." commanda ce dernier à ses hommes. Sans attendre plus longtemps, les chevaliers s'égaillèrent, et quelques instants plus tard, les seuls vivants qui pussent sentir le vent sur leur échine demeuraient la veuve et la prêtresse.

Lorsque celle-ci eut enfin terminé ses devoirs, elle pu découvrir un chevalier, l'attendant à la sortie du cimetière. L'homme, dont les traits qu'avaient tirés la pénible campagne ne pouvait complètement altérer le visage juvénile, tenait par la bride deux montures. Lorsque la prêtresse vint à lui, il s'inclina au plus bas, n'osant lever trop haut les yeux sur la représentante de Tari. Pourtant, le jeune bachelier sut dompter son appréhension, et parler sans trembler : "Madame, je me nomme Pierre, de la maison de Versmilia. Le marquis mon oncle m'envoie vous mener à lui. Il... Il me fait vous dire qu'il vous a trouvé un bon feu."

Aymeric s'était en effet décidé pour ériger un bucher tout ce qu'il y a de plus commode. Au cœur du faubourg, dans ce qui ressemblait à une place par sa forme, et à un marais par son sol, le marquis avait regroupé ses gens, fait démonter la coterie. Les curieux s'étaient bien vite attroupés, mais on les avait dispersé d'un prétexte trivial. Aux plus récalcitrant, on avait offert d'acheter quelques buches, l'orage n'ayant laissé aucun bois sec. Payés plus qu'ils ne le méritaient, les croquants et les croquantes ne s'étaient pas attardés, et désormais crépitaient au milieu de la place boueuse plusieurs braseros.

C'est ce spectacle que put découvrir la prêtresse, quand conduite par le cadet des Versmilia, elle déboucha sur la placette. Se portant au devant de la dame, Aymeric, rasséréné par ces activités plus prosaïques, lui offrit sa main au moment de démonter. " Acceptez je vous prie, des excuses pour ma conduite tantôt. Le doute m'a poussé à parler plus que la bienséance ne me l'eut autorisé. Oncques ne sera dit qu'un homme du Nord, fût-il son marquis, daigne perturber l'office de Tari. Madame, il mit un genou à terre, je suis votre plus dévoué serviteur. Dites moi ce que je dois faire pour aider la déesse, et je m'exécuterais. Toutefois, contre les forces qui me dépassent, je suis désarmé. Votre aide et votre conseil me sont nécessaires."

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MessageSujet: Re: Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre   Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre I_icon_minitimeVen 26 Déc 2014 - 21:16

Lorsque Hypheidre eut la satisfaction de voir s'éloigner le marquis et sa troupe, elle ne pu s'empêcher de pousser un soupir de soulagement. Elle ne se voyait guère se lancer dans un affrontement d'autorité en plein milieu d'une messe, fierté en jeu ou non.

Le "public" détala prestement à la suite de l'homme d'arme, sans doute convaincu qu'elle l'avait menacé d'une quelconque malédiction pour le faire fuir. Attendant que tous s'en aille pour reprendre, la prêtresse s’emmitoufla encore plus dans ses diverses couches de vêtements, prenant son mal en patience. Puis, elle reprit son office tant bien que mal, même si l'atmosphère paisible qu'elle avait voulu faire planer s'était dissipée depuis déjà un moment.
Avec un geste d'excuse envers la veuve, Hypheidre termina rapidement le rituel et s'en alla sans trop s'attarder, gênée.

Elle trouva à la sortie un jeune homme qui l'intercepta pour la conduire au goujat qui avait fait foirer sa cérémonie. Avec un nouveau soupir, Hypheidre lui emboîta le pas non sans maudire cette journée décidément épuisante.

Arrivée à la place où elle était attendue, elle eut un mouvement de recul, effarée.

Mais, mais, mais ... Qu'est-ce que c'est que ça ? Enfin quoi, qu'est-ce que c'est que cette région de barbares ?
Je veux bien qu'ils ne soient pas très instruits, ni très habitués à recevoir du monde mais tout de même ... Un feu, feu, cheminée non ? Cheminée, intérieur, appartements, bref, un minimum de confort et de savoir vivre.


La prêtresse hésitait entre éclater de rire et éclater en sanglots. Vraiment, cette journée allait être très, très, très longues parmi ces rustres.
Carrant les épaules, se forçant à afficher un air neutre - à défaut de sourire - Hypheidre écouta la supplique de l'homme en armure.

Des conseils ? En effet, il vous en faut et pas qu'un peu ... Sur comment recevoir une personne, sur la politesse, la courtoisie...

Elle se retint de lui dire cela, le voyant vraiment désemparé.
Mais quand même, il faudra qu'elle lui mentionne certaines choses à propos de la courtoisie avant de repartir d'ici.
Cependant, avant toute chose, il s'agissait de régler son problème du mieux possible.
Fourbue, elle fit tout de même une petite observation, laissant transparaître une pointe de mécontentement :

" Eh bien, puisque vous avez du bois pour le feu, j'ose espérer que vous avez du bois pour une chaise .. Cela sera plus commode pour discuter. "
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MessageSujet: Re: Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre   Où l'on cherche une aide supérieure | Hypheidre I_icon_minitimeDim 4 Jan 2015 - 14:25

Se relevant, le marquis jeta à son interlocutrice un regard circonspect. Il venait de lui révéler un problème rampant, lui avait annoncé l'existence d'un mal profond, contre lequel le culte de Tari était en guerre permanente, et la prêtresse lui demandait un tabouret. Aymeric ne craignit alors que sous le bure se cachât une dame maniérée, une cadette de bonne famille, qui devant un mariage avorté ou une conduite libertine, avait été conduite vers les ordres. Usuellement, on destinait plutôt les derniers de la lignée aux clergés de la Damedieu, et non à l'office des morts, mais une exception à la coutume ne saurait être exclue.

Jugeant préférable, d'autant plus si la moniale cachait un nom à particule, ou un sang un peu trop bleu, de ne point se l'aliéner, Aymeric décida de ravaler sa fierté, et fit montre de patience. "Madame, je suis ici pour l'entreprise de la guerre, et j'ai guère le loisir de vous offrir le confort que votre rang exigerait. Toutefois... Si tel est votre besoin le plus urgent, et bien que l'honneur m'étouffe d'en recourir à l'hospitalité de nos voisins et alliés, j'accède à votre requête, répondit il, avant de s'adresser au jeune chevalier rencontré précédemment : Pierre, mon bon neveu, va donc nous annoncer aux échevins de Hasseroi, pour qu'ils nous reçoivent en bonne et due forme."

Le jeune nobliau détala au galop vers les portes du bourg, tandis que la coterie, remettant le pied à l'étrier, fit escorte au marquis et à la prêtresse, lesquels allèrent d'une allure plus légère. Cependant, avant de remonter à cheval, Aymeric s'arrêta un instant, et, se rendant compte qu'il ne s'était jusque là présenter, s'inclina devant la prêtresse. "Que les dieux me pardonne d'être pareil butor ! Je vous prie, madame, de pardonner mon empressement ; je n'étais mu que par la détresse, et n'ai su vous traiter avec les égards que vous méritiez. Acceptez je vous prie les plus sincères excuses de ma part, moi Aymeric, de la maison de Brochant, marquis de Serramire. Venez, les bons bourgeois de l'Hasseroyale vont nous accueillir ; après tout, le péril qui nous menace les concerne tout autant."

Force est d'admettre qu'entre le faubourg et la Cachematte-de-l'Isle, guère plus que le strict minimum de paroles furent échangées. Le marquis, tout à sa gène passée, esquivait par des pirouettes polies les questions de l’ecclésiastique. Un chevalier objecta qu'usuellement, il incombait aux elfes d'officier si haut dans la hiérarchie de Tari, ce à quoi l'on répondit, lapidaire, que les temps changeait. La chose était pour le coup bien avérée ! La guerre sévissait dans le royaume comme le chiendent, les drows s'étaient frayés un chemin jusqu'à la péninsule. À la vérité, depuis la mort du dernier vrai roy Fyram - Ultuant - et depuis que la Malenuit avait frappé le royaume, le tumulte semblait monnaie courante.

Si Aymeric épargnait sa salive, ce n'était qu'espérant le discours des plus prolixe de la part des échevins. Ses paroles s'étaient heurté à un mur d'indifférence, tout à l'heure, et le marquis espérait que devant la détresse des locaux, la moniale s’émouvrait un peu plus. Au bas mot, qu'elle réagirait, au moins. L'occasion de vérifier cette supposition finit par se présenter, quand la coterie pénétra dans la cachematte, gagnant la salle d'audience des échevins.

Se tenait au milieu de celle-ci, vide de tout autre homme, l'inénarrable Etienne Mare-Sel, maître incontesté et tout puissant de la Guilde des Merciers, et accessoirement surnommé "le tueur de nobles", eu égard à certains emportements de jeunesse. Celui-ci dès lors tint le verbe haut, entretenant la prêtresse du cortège de malheur dont l'Oesgardie avait la jouissance. L'énumération des plaies tint bientôt du catalogue. L'échevin reprit, pêle-mêle les puysards, les chaotiques, les pâtres coprophages des Hortles, les bêtes de l'Überwald, la noblesse ignoble, le Roy, l'autre Roy, avant d'aboutir au fléau-mère : le prix du topinambour.

Recadrant son compère, Aymeric reporta son attention sur la prêtresse. On venait de prouver l'impérieuse nécessité de compter dans les villes et les campagnes des augustes légions inquisitrices de Tari, pour poursuivre l'humble travail pyromane du zélé Jehan de Lonsville. Dès lors que la Haute-prêtresse se trouvait en personne sur place, son séant désormais calé sur des coussins de soie, entourée de deux brasiers ronflants dans l'âtre, une question s'imposait : trouvait elle le vin à son goût ? Ou plutôt, comme le marquis prit la parole pour la poser : "Allez vous aider ces bonnes gens ?"

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