Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

 

 Turbulente Ydril

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
Kahina d'Ys
Humain
Kahina d'Ys


Nombre de messages : 328
Âge : 34
Date d'inscription : 23/03/2013

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 17 ans.
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti.
Turbulente Ydril Empty
MessageSujet: Turbulente Ydril   Turbulente Ydril I_icon_minitimeMar 4 Nov 2014 - 19:26


Septième jour de la huitième ennéade de Favrius, an 8

« Un jour que j’étais enfant, j’ai fait un rêve... J’étais prince et mes enfants après moi seraient rois... Je ne sais si cela est vrai, mais nous accordons une grande importance à ces choses en notre pays. » Ces mots comptaient parmi les premiers qu’elle avait entendu sortir de la bouche de Maciste. Il était un inconnu, alors ; pourtant, elle l’avait cru. Depuis, elle avait fait sien son songe, jusqu’à l’assumer totalement lorsqu’il avait été foudroyé par son mal. L’héritage d’Athanase était devenu une obsession. « Tu serviras l’Unique et ta descendance fondera l’Empire qu’Il attend, » lui avait-elle promis la première fois qu’elle l’avait porté. Elle n’avait pas précipité la chute du Patriarche Anoszia par caprice ; si elle n’avait jamais porté le vieil homme dans son cœur, elle n’avait pas non plus eu à se plaindre de sa gestion du comté de son neveu. Ses manigances ne l’avaient pas dérangée : un comte affaibli par un vassal aux dents longues servait tout aussi bien ses affaires. Mais lorsqu’elle avait appris quel mariage il réservait à Alastein, son sang n’avait fait qu’un tour. Le petit noble était son protégé. Il avait outrepassé ses droits et elle avait entrevu, avec effroi, un futur où le Systolie aurait pu faire de l’ombre à Athanase.


Déchoir Arichis n’avait pas été une erreur, mais bien une nécessité. Il l’avait défiée, il devait payer. La façon dont elle s’y était prise, par contre, avait été mauvaise. Parce qu’elle avait voulu affirmer son pouvoir, elle avait offert une occasion aux « soutiens » du petit comte de s’exprimer. Parce qu’elle avait voulu prouver qu’elle dirigait le duché d’une main de fer, elle avait allumé un feu qui, depuis, n’avait eu de cesse de se répandre. Elle pouvait s’accommoder d’un vassal affaibli, mais un vassal défait, ça… Alastein demeurait un parent et elle lui devait sa protection en tant que tutrice. La levée des troupes Ysaroises l’avait convaincue d’agir. Jusque-là, elle avait pris le parti de laisser les Systolie se défaire du bourbier qu’ils avaient eux-mêmes déclenché. Mais si même le jeune Alvaro, à peine intronisé, prenait parti — pour qui ? la chose n’était d’ailleurs pas spécialement claire —, elle n’avait plus le choix. Elle s’était attendue à se voir ignorée, il l’avait cependant surprise en se rendant à Soltariel pendant la levée de son ban. Là-bas, il avait prêté serment et ils avaient pu palabrer. Voilà ce qu’il en était ressorti : Ysari se rendrait en Ydril les premiers, avec la bénédiction du Soleil Blanc. Aux bannières du baron se joindraient celles des fidèles de Kahina et pour cause, des chevaliers sybronds et soltarii — ceux-là même qu’elle avait dépêché quelques ennéades plus tôt — accompagneraient l’ost. Sa mission était de mettre un frein aux affrontements, sans chercher à pousser l’avantage en faveur d’Alastein.


Au premier jour de la huitième ennéade de Favrius, son annonce avait été solennelle : Soltariel et Sybrondil devaient lever le ban. Les armées devaient converger à Ydril. Ainsi, dans la plus grande cité portuaire de la Péninsule se retrouverait la noblesse de son duché. Par égard pour son rang, Kahina avait d’ailleurs « encouragé » Sarina d’Ysari à venir elle aussi dans le fief des Systolie. Quant à la puissante flotte Sybronde, elle avait été mise sur le pied de guerre avec un objectif évident : les rumeurs que des navires Anoszia avaient fait voile depuis Ydril jusqu’au Langecin avaient atteint ses oreilles. Elle espérait bien les cueillir à leur retour, si toutefois l’idée d’un retour leur prenait. Pour le reste, Soltariel et Sybrondil coupaient les voies terrestres. Cela lui donnait bon espoir de véritablement isoler Ydril du reste du monde, le temps que les choses se calmassent.


Elle arriva elle-même à Ydril sept jours plus tard, bien avant ses bans. Qu’importait : elle espérait bien que les épées demeureraient dans les fourreaux. Au final, cette petite guerre privée lui offrait le parfait prétexte pour concentrer en un point ses vassaux, leurs vassaux et les vassaux de leurs vassaux. Elle aurait préféré parvenir à pareil résultat à Soltariel et non à Ydril, mais elle s’en contenterait. Dans les jours qui suivraient, elle concrétiserait son rêve : celui du Grand Soltaar, un territoire puissant qui s’étendrait jusque sur les côtes estréventines.


Couronnée de sa coiffe solaire, comme au jour de sa grande annonce, elle fut introduite comme Princesse des Deux Soleils avant tout autre titre. Elle déchanta vite, cependant, quand elle comprit que son neveu n’était pas là pour l’accueillir. L’idiot était parti avec son armée courir la campagne et n’avait pas jugé bon de rebrousser chemin. Il en allait de même pour Alvaro, à qui elle avait demandé de rallier Ydril au plus vite. L’annonce qu’elle avait préparé ne souffrait pas qu’elle la fît seule, aussi elle se contenta de rencontrer les fidèles du comte.


La nuit venue, Ryl’antar lui fit part de rumeurs… préoccupantes.




HRP : Si on pouvait me dire ce que sont devenus mes chevaliers présents dans l'ost d'Alvaro, ça serait cool !
Revenir en haut Aller en bas
Arichis d'Anoszia
Ancien
Ancien
Arichis d'Anoszia


Nombre de messages : 1618
Âge : 30
Date d'inscription : 27/05/2013

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 47 ans (né en 961)
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
Turbulente Ydril Empty
MessageSujet: Re: Turbulente Ydril   Turbulente Ydril I_icon_minitimeJeu 6 Nov 2014 - 23:18

Premier jour de la neuvième ennéade de Favrius.
De sa cellule aux parois dorées, Arichis passait le temps comme il le pouvait. Il payait les domestiques contre des informations du monde extérieur, certains étaient plus bavards que d’autres. Plusieurs jours plus tôt, il avait réussit à soudoyer un des ménagers pour qu’il se rende en ville, acheter de chez une vieille connaissance, des larmes de dreatite, une plante rare à partir de laquelle est produit un poison incolore dont les gouttes font penser à des larmes. Le patriarche en avait tapissé le fond d’un verre qu’il posait au bout de sa table, dans l’optique d’un entretien.

Entretien qui vint trop longtemps après l’annonce de la mort d’Alastein. La jeune princesse annonça son arrivée par un cliquetis d’armure derrière les portes, où l’on devina une rotation des gardes. Celles-ci s’ouvrirent sur Kahina, accompagnée d’un colosse imberbe au torse luisant et dénudé que l’ancien régent avait déjà remarqué à ses côtés. Il se plaça derrière elle tandis qu’elle lui demanda ce qu’il pensait savoir sur la situation actuelle. Arichis sourit, vin en main.


« Le comte est mort. »Il jette de temps à autre un coup d’œil au demi-drow, s’attardant quelques fractions de secondes sur ses pectoraux.
« Quelle est la fille que tu aimes le moins ? »
« J'en n'aime pas une moins que les autres, Kahina d'Ys. »
« Mon père ne s'est jamais embarrassé de ce mensonge. Tu ferais bien de réfléchir à ma question, il serait malheureux que je choisisse la mauvaise. » Elle le défie du regard, mais cela n'avait pas le panache habituel. De la colère, sans doute.
« Ici nos mœurs sont différents jeune princesse, ne me comparez pas à votre père. » Répondit le patriarche en la dévisageant.
« Ne me parle pas de vos mœurs. Sais-tu que les tiens veulent négocier Elle accentua le mot. le corps d'Alastein ? Je vous pensais paralyser devant vos Dieux, mais je découvre chaque jour que vous bafouez leurs enseignements dès que vous en avez l'occasion. » Elle marque une pause, avant de lâcher. « Un corps pour un corps, est-ce que ça te paraît raisonnable ? »
Il jeta un coup d'œil au garde. « Alastein nous a déshonoré au banquet, il est juste qu'on le déshonore devant Tari. » Il marque à son tour une pause. « Le corps d'Alastein vaut bien la libération de mes trois filles. »
« Azénor et Cécyllia retourneront à mes côtés à Soltariel quand j'en aurai terminé ici, car telle est leur place. Tu peux déjà les considérer comme libres. Je m'assurerai de me faire pardonner de ne pas avoir exigé leur libération plus tôt, j'ai manqué à mes devoirs. Je veux que tu rédiges une missive pour les tiens, que tu leur ordonnes de remettre le corps d'Alastein, comme ils le doivent, pour qu'il reçoive les honneurs qu'il est en droit d'attendre. »
« Azénor et Cécyllia doivent retourner auprès des leurs. Elles ont n'en été trop longtemps séparé. Qu'ont exigé les miens contre le corps du jeune comte ? »
« Ils n'ont rien à exiger. Le Soleil Blanc exige, car ce serait le meilleur moyen de prouver aux yeux du duché que la mort du comte était un accident. Les Anoszia encore à Ydril seront libérés en temps et en heure, nous le savons tous les deux. Mais ce ne sera pas contre la dignité pour ton comte. »
Arichis bu de son vin, et posa la coupe. « Pourquoi êtes-vous venu me voir Kahina d'Ys ? »
« Pour te laisser une chance de jouer ton rôle. »
« Et quel serait mon rôle selon vous ? »
« Je n'ai que faire des Systolii ou des Anoszia, Ydril s'en sortira tout aussi bien peu importe qui la gouverne. Si tu n'avais pas cherché à manœuvrer dans mon dos, tu serais resté régent, peu importe le pouvoir que tu aurais grappillé. Ce que je ne peux pas tolérer, par contre, c'est qu'Ydril et Ysari me défient, moi et le Soleil Blanc. »
Il joignit ses mains et croisa les pieds. « Ysari et Ydril ne vous ont pas défié. Il n'était pas question de vous Kahina, mais de moi. Les Systoli ont manœuvré contre moi, contre maIl accentua le mot. famille, ils ont fait l'erreur de me capturer et aujourd'hui leur héritier est mort. Il y a des liens plus forts que ceux de la peur Kahina, ceux de l'honneur et de la famille. Pensez-vous qu'Ysari est notre seule alliée ? Si la guerre se poursuit, pensez bien que mes nièces la Marquise d'Odélian, Madeleyne et sa soeur Blanche, Comtesse et Baronne viendront s'y mêler. »
« Ce que je crois, Arichis, c'est que deux choix s'offrent à toi. »
« S'offrent à nous. »
«Tu peux jouer mon jeu et gagner Ydril, ou me défier et prendre le risque de tout perdre. Aléandre épousera Athanase. »
« Aléandre ne pourra pas attendre seize ans. »
« Alors elle en attendra quatorze. Et jusqu'au mariage, je peux m'arranger pour que tu gouvernes Ydril. Mais pour que ça arrive, des gens doivent payer. »
Il décroisa les jambes. « Ou alors. » Il reprit. « Ou alors, j'épouse Aléandre et je vous offre un royaume à vous, et à Athanase après vous. »
Kahina le regarda, d'abord surprise, puis éclata de rire. « Tu as de la suite dans les idées. »
Arichis sourit, et ajouta. « Puis surtout, la paix. »
« La paix est une notion très arbitraire. J'ai vécu toute ma vie avec la menace sombre à ma porte, vos petites querelles m'importent peu, je peux m'en accommoder. »
« Nous ne sommes plus dans la menace. »
« Aléandre épousera Athanase, Arichis. » Elle haussa les épaules. « Désolé, il faudra te trouver une autre enfant pour te distraire. »
« Ce n'est pas un enfant que je cherche, mais un comté. Et c'est un royaume que je vous offre en échange. »
« Il n'y a pas de royaume que tu pourrais m'offrir que je ne saurai obtenir par moi-même. Surtout, je peux condamner les Systolie pour ce qu'ils t'ont fait, mais pas sans condamner Alvaro pour sa forfaiture... Ni les tiens, s'ils s'obstinent à vouloir marchander comme des poissonnières le corps d'un comte. »
« Nous sommes déjà entrain de condamner les Systolii pour ce qu'ils nous ont fait. A l'heure où nous parlons, des armées s'amassent aux portes du duché de votre époux. » Il servit à Kahina du vin dans la coupe empoisonné. « Un royaume soltaar où vous serez Reine Kahina, et votre fils Prince. Mais où je devrais être Comte. »
Ryl'antar, le demi-drow, s'approcha, prit la coupe à la grande déception de l’humain alors que Kahina annonça « Ne t'avises pas de me menacer, Arichis. Nous avons tous les deux beaucoup à perdre si le duché venait à être attaqué. Je vais te laisser songer à cette missive au sujet d'Alastein, dans un premier temps. Nous aurons l'occasion de reparler à tête reposée de ce qu'il arrivera après que le petit comte ait reçu les sacrements. »
« Je ne menace pas, j'avertis. J'ai le bras long, même de cette cellule. Et le jour où Maciste mourra, vous serez ravi de m'avoir à vos côtés. »
Alors qu'elle commençait à partir. « Je n'oublie pas ta défiance à mon égard, Arichis. Il faudra un peu plus que tes mots pour me convaincre. » Elle se retourna avant de partir définitivement. « La différence entre nous, c'est que je cherche toujours un corps à marchander avec Alastein. Comme je te le disais... nous avons tous les deux beaucoup à perdre. »

Dans les heures qui suivirent, des gardes soltariis investirent les lieux, deux devant les portes, un à l’intérieur de la pièce. De nouveaux domestiques entrèrent à son service, et Arichis demanda à quelqu’un d’avertir Kahina qu’il souhaitait un gouteur de ses propres hommes avec lui, sans quoi il ne mangera pas et n’aura pas la force d’écrire la missive.
Revenir en haut Aller en bas
Kahina d'Ys
Humain
Kahina d'Ys


Nombre de messages : 328
Âge : 34
Date d'inscription : 23/03/2013

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 17 ans.
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti.
Turbulente Ydril Empty
MessageSujet: Re: Turbulente Ydril   Turbulente Ydril I_icon_minitimeJeu 11 Déc 2014 - 21:23

Silencieuse, la Princesse des Deux Soleils dardait son regard d’opale sur la noble assemblée devant elle. Ils étaient tous là, exactement comme elle l’avait rêvé : les puissants du Grand Soltaar qu’elle entendait bien façonner s’étaient réuni autour d’elle. Ils avaient reconnu leur pouvoir. Chacun leur tour, ils avaient ployé le genou devant elle et baisé sa main tendue. Même le vieux renard avait sacrifié à l’exercice et c’était avec un sourire suffisant qu’elle l’accueillait désormais quand il se présentait devant elle. Elle n’était pas dupe, néanmoins. L’allégeance du patriarche des Anoszia n’avait rien de sincère. Elle ne doutait pas un instant de sa rancœur à son égard, tout comme elle-même n’oubliait pas les raisons premières qui l’avaient poussée à se défaire du brigand en premier lieu. C’était une cohabitation difficile qui s’annonçait entre eux, d’autant plus que la duchesse entendait bien que sa Grande Cour devint la norme.


Il y siégerait en tant que régent d’Ydril, comme ils en avaient convenu. Parce que la demoiselle n’avait pas eu envie de se jeter dans une guerre qui la détournerait de son véritable but, surtout avec la chute impromptue de la régence. Kahina avait dû se faire violence, car l’envie de bouter les meurtriers de son protégé hors de leurs propres terres — de les condamner à l’exil loin de cet héritage qui semblait tant faire leur fierté — avait été forte.


La paix à Ydril ne lui avait pas coûté si cher que ça, au final. Elle avait dû abandonner la régence du comté à l’Arichis, mais non sans la promesse que le prochain comte ne serait autre qu’Athanase lui-même. Bien que de douze bonne années son cadet, son fils épouserait la nouvelle héritière des Systolie qui, pour le plus grand bonheur du Soleil Blanc, résidait pour l’heure à Soltariel. Elle avait aussi dû sacrifier les Systolie aux appétits vengeurs du vieil homme, mais qu’y perdait-elle, sinon des alliés embarrassants, téméraires et arrogants ? Au moins, cette fois, Arichis ne pourrait plus marier sa pupille dans son dos.


« Votre Sérénissime… Il est prêt. »


À l’idée de ce qui allait suivre, le sourire de Kahina s’épanouit ; elle dut se faire violence pour retrouver un visage un peu plus neutre.


« Eh bien, ne le faisons pas attendre. Faites-le donc entrer, » ordonna-t-elle en se redressant et en avançant de quelques pas.


Il restait une dernière chose à accomplir. Une dernière assurance qu’elle avait pu arracher à Arichis. Oh, elle aurait aimé plus. Elle aurait apprécié pouvoir obtenir plus. Tuer l’impudent qui allait devoir, dans quelques minutes, se prosterner devant elle et implorer son pardon. Le voir ramper, néanmoins, devrait apaiser légèrement son courroux… Un temps au moins.


« Faites rentrer le traître à son serment, ajouta-t-elle avec dignité. Les Cinq lui accorderont peut-être le pardon qu’il vient demander. »


Les clercs et prêtres qu’elle avait convié pour l’occasion redressèrent la tête, une ombre dans le regard. Ils savaient ce qu’ils avaient à faire… Et il ne semblait pas y prendre un plaisir particulier.




Revenir en haut Aller en bas
Alvaro d'Arcani
Humain
Alvaro d'Arcani


Nombre de messages : 61
Âge : 27
Date d'inscription : 16/04/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  
Taille
:
Niveau Magique :
Turbulente Ydril Empty
MessageSujet: Re: Turbulente Ydril   Turbulente Ydril I_icon_minitimeJeu 18 Déc 2014 - 20:36

Il était clair pour le Baron que la duchesse lui en voulait. Et elle avait peut-être raison. Assis dans sa vaste tente, en présence de ses officiers, il les écoutait se chamailler quand à la décision qui devait être prise. Les uns étaient pour ce que le Baron aille renouveler son serment et présenter son pardon à sa suzeraine, les autres arguaient qu'il n'y avait rien à pardonner et que Ysari était victorieuse. Leur chamaillerie durait déjà depuis un moment, et le Baron commençait à s'en lasser. Comment ne pas être étourdi par leurs propos alors que vous ne rêviez que de rentrer et de vous livrer à la détente, aux retrouvailles. Comme si cela n'avait pas été le seul détail à régler dans toute cette folie, il fallait qu'il fassent d'un détail, une histoire énorme. Le baron finit par réclamer le silence et coupa court à la parole à l'un de ses généraux:

-Cela suffit. Nous avons passé trop de temps à palabrer. Et il nous faut choisir et vite ce qui devra être entrepris, aussi, j'ai réfléchi à tout, écouté vos dires, et j'en ai retenu une décision. Je vais aller me présenter à la duchesse. Il n'y à plus lieu de discuter quand aux torts des uns et des autres.

Les autres s'inclinèrent et le laissèrent seul. Il ordonna qu'on le revête de cuir bouilli, et d'un surcot à son blason. Puis, il ceignit son épée. Il finit par sortir. Ses chevaliers, sa garde, ils étaient là, prêt à l'accompagner. Alvaro grimpa en selle, passa en revue sa garde personnelle et finit par déclarer d'une voix forte.

-Messieurs!! Dignité, Force et Honneur.

Sur ces mots, il fit volter sa monture et plongea vers la sortie, le cheval au trot, sa garde derrière lui, bannières à l'aigle déployée, et flottant fièrement dans le vent. Les portes d'Ydril les laissèrent passer sans mal. Alvaro se dirigea vers le temple. La duchesse devait déjà s"y trouvait. Les rues laissait passer Alvaro et sa garde sans aucun problème. Le Baron démonta devant le temple. Sa garde attendrait dehors, lui, il allait à l'intérieur. Les murs, les piliers, les marches, tout respirait luxe et faste, mais l'endroit était aussi sombre. Un prêtre l'attendait. il intima au baron de le suivre et lui administra les consignes en chemin. Le bougre, il avait tout préparé...Enfin pas lui. Sa maîtresse diriez-vous, et c'était vrai. Comme quoi, les prêtres eux-mêmes pouvaient être achetés, ou du moins...Influencés. Le Baron suivit sans un mot, et on le fit attendre dans une petite salle. En fait, il n'attendit guère de temps. On le fit pénétrer dans une vaste salle où se tenaient la duchesse, et les prêtres ainsi que plusieurs hommes de la cité et nobles, même des vassaux Anoszia. Le Baron marcha d'un pas fier sous le regard de tous ces hommes qui passaient d'un homme à l'autre aussi vite qu'il fallait de temps pour ne prononcer le mot "chien". Finalement, il posa un genou à terre, et le second. Il avait été averti de la conduite à suivre. Il finit par déclarer d'une voix forte:

-Je viens devant vous, Duchesse, et devant les dieux, Implorer votre pardon. Mais que la Duchesse et ma suzeraine sache que je n'ai fait que rendre justice auprès de mes alliés. Aussi, je vous prie à vous et aux dieux, de pardonner mes fautes.

La salle semble s'emplir d'un profond silence, puis, quelque part, un homme finit par hurler justice. Le mot ne tarda pas à être scandé par bon nombres de vassaux Anoszia. Le Baron sourit. Ces hommes, il les avaient aidés, aujourd'hui, il l'aidait, et si demain il leur déclarait la guerre, il ne voudrai que sa tête, mais pour l'heure, ils étaient bien de son côté. Si elle avait les prêtres, il avait une bonne partie de l’assistance. Il ne pipa d'autres mots et attendit la suite.
Revenir en haut Aller en bas
Kahina d'Ys
Humain
Kahina d'Ys


Nombre de messages : 328
Âge : 34
Date d'inscription : 23/03/2013

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 17 ans.
Taille
:
Niveau Magique : Apprenti.
Turbulente Ydril Empty
MessageSujet: Re: Turbulente Ydril   Turbulente Ydril I_icon_minitimeJeu 18 Déc 2014 - 23:58

Il osait ! Face à sa Grande Cour, il osait la défier ; et il n’était pas le seul, le maudit. Ah ! Elle eut préféré qu’il lui crachât au visage, mais c’était démonstration de mépris bien plus terrible que de mimer sa soumission tout en lui signifiant le peu de cas qu’il faisait d’elle. La colère lui piqua les joues et elle se redressa, indécise quant à la marche à suivre. Tout son être lui hurlait de le faire arrêter. Il l’avait trahie une fois, mettant à mal tout ce pour quoi elle avait œuvré depuis la prise de pouvoir de Maciste. Il avait bafoué son serment, alors même qu’on lui avait assuré que c’était là la seule chose que les seigneurs de la Péninsule respectaient. Le laisser partir, après ce nouvel acte de défiance qui n’avait échappé à personne, était comme se condamner elle-même.


« Votre Sérénissime ? » appela timidement un clerc, incertain quant à la marche à suivre.


Son ton geignard ramena la princesse à la réalité, qui se rendit compte des regards rivés sur elle. Certains la regardaient sans comprendre, d’autres ne pouvaient retenir un sourire amusé. Ils me tueraient tous, s’ils le pouvaient. « Cet homme, » commença-t-elle avec une hargne qui manquait cruellement de solennité. S’en rendant compte, elle se força à un semblant de calme, du moins en apparence. « Cet homme a trahi le Soleil Blanc. Il a juré de servir le trône de Soltariel jusqu’à sa mort, mais s’est parjuré à peine franchit les portes du palais. Pire, peut-être ! Pour camoufler ses crimes, il a empêché à plus de quarante hommes d’honneur de bien de faire leur devoir. Aussi, je déclare que ta parole n’a et n’aura plus aucune valeur tant que tu n’auras pas exprimé ta repentance devant les Dieux, dont tu n’as pas su suivre les enseignements, et le Soleil Blanc, que j’incarne aujourd’hui. »


Un filet de sueur froide coulait le long de son dos, les regards hostiles se faisaient plus que pressent mais Kahina n’en avait cure. Elle gardait ses yeux opales rivés sur sa proie. Il pensait peut-être que lui avait fait perdre son calme était une victoire — de fait, c’en était sans doute une —, mais il ne valait pas qu’elle chutât pour lui.


Prenant le relais, la prêtrise entoura un Alvaro toujours à genoux. Ils lui posèrent plusieurs questions, sur ses actes et leurs conséquences. Diplomate, ils évitèrent soigneusement de mettre le baron au pied du mur, seulement préoccupé par la bonne tenue du sacrement. Finalement, un prêtre de Néera vint se poster devant lui et, étendant ses mains au-dessus de la tête du jeune homme, commença à psalmodier une supplique à l’adresse de sa Déesse. Le noble sentit d’abord la caresse légère d’un zéphyr, mais ce dernier devint vite bourrasque. Lentement, l’air de l’ysarois quitta ses poumons, jusqu’à ce qu’il en manquât clairement. Alors seulement le prêtre décroisa ses bras, laissant sa « victime » reprendre ses esprits.


« Cet homme a demandé le pardon des Dieux et l’a obtenu. L’air qu’il respire a été purifié. Puisse Néera être remerciée pour sa bonté. » Et, se penchant légèrement, ajouta pour Alvaro seul : « Le temps des épreuves touchent à sa fin, mon fils. »


C’était un avertissement autant qu’une supplique, mais il ne laissa pas au jeune seigneur plus de temps pour poser ses mains. Déjà, Kahina s’était levée et il s’écartait pour la laisser seule darder son regard sombre sur son vassal, avant de lui tendre sa paume décorée du Soleil Blanc sans un mot. Son baiser devait renouveler son serment brisé.
Quand la chose fut faite, il allait pour se relever mais elle le retint en posant une main ferme sur son épaule. Ce n’était pas prévu, mais son arrogance ne l’était pas non plus. « Les Dieux ont peut-être su trouver dans leur grande sagesse des raisons de croire en ta sincérité, Alvaro, mais pas moi. » Courte pause. « J’ai plongé mes yeux dans les tiens et je n’ai vu aucune repentance. J’ai écouté tes paroles et n’y ai entendu aucun regret. Comment, dès lors, pourrais-je te faire confiance ? Relève-toi, Alvaro d’Arcani, va prendre ta place dans cette noble assemblée. Mais sache que pour l’heure, tu n'es pas digne de cet honneur. N’oublie donc pas ceci : ce sont tes actes qui sauveront ton honneur, pas moi. »


Elle le laissa se remettre debout et ne lui accorda pas le moindre regard quand il s’éloigna pour se fondre parmi les nobles — sans doute se posta-t-il non loin d’Arichis, elle ne doutait pas qu’ils auraient à parler de ce qu’elle venait de faire — et préféra balayer l’assemblée du regard.


« Pendant trop longtemps, ce duché s’est querellé. Cet âge sombre s’achève aujourd’hui que naît la Cour du Grand Soltaar. Vous tous ici présents, qui avait renouvelé votre fidélité au Soleil Blanc, me suivrez jusqu’à Soltariel pour que s’ouvre un nouveau chapitre de notre histoire. »


Notre, pensa-t-elle rageusement. Pour l’heure et jusqu’à ma mort, vous devrez supporter cette idée.


Après quelques mots sur la destinée, elle continua en insistant sur l’importance pour Soltariel de présenter un visage plus uni que jamais au reste de la Péninsule. « Arsinoé est tombée. Elle a fui le Royaume et ses armées, quand elles n’ont pas été massacrées, ont ployé l’échine. Les félons qui ont causé la chute de la régente s’agitent, à l’affut de la moindre de nos faiblesses. Les opportunistes et les lâches se lèvent pour les accueillir en libérateur, mais je vous le dis : nous ne pourrons jamais nous fier à eux et moins encore remettre notre destinée entre leurs mains. »


La tentation fut grande de critiquer l’attitude du Langecin, mais elle se retint de peu. Elle était en train de parler d’unité, après tout.
« Nous partirons dans trois jours, » leur apprit-elle.


Puis s’en suivit une longue liste. Une liste de noms, auxquels elle avait assigné des… promotions. Des fonctions, certaines honorifiques, d’autres biens réels, pour les nobles présents et qu’elle voulait absolument dans son « Grand Soltaar ». Ainsi, Arichis, par exemple, fut nommé Grand Voyer du duché, à la charge de gérer les routes de tout le duché, avec la mission explicite de densifier les liens entre toutes les grandes cités, qu’elles fussent de Sybrondil, Ydril, Ysari ou du domaine ducal.


Et Alvaro ? S’il attendit que son nom sortît de la bouche de sa suzeraine, sa déception dût être amère.



Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Turbulente Ydril Empty
MessageSujet: Re: Turbulente Ydril   Turbulente Ydril I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Turbulente Ydril
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Ressources d' Ydril
» L'Arsenal d'Ydril.
» [Rues] Découverte d'Ydril
» Armée d'Ydril
» Aux portes d'Ydril !

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Duché de Soltariel :: Comté d'Ydril-
Sauter vers: