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 [Les âmes déchues] Des cendres mouillées

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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeDim 8 Mar 2015 - 23:13


Les premiers rayons de l’aube étaient entrain de raser les cimes des plus grands arbres de la forêt maudite d’Aduram. Les oiseaux avaient cessé de chanter. Les seuls bruits à venir troubler le silence étaient les cris de souffrance des hommes restaient à  la citadelle. Les défenseurs de la ville d’Amblère ne fermèrent pas l’œil de la nuit, condamné à écouter tout du long de celle-ci, les hurlements d’agonie de leurs frères d’armes. Alors aux premières heures du jour, la fatigue pouvait se lire sur chaque visage. Les hommes encore en état de tenir une arme scrutaient l’horizon, nerveux. Alors que certains ne pouvaient détourner leurs regards de la partit voisine conquise par les noirelfes en attendant le moment fatidique ou l’ennemi déferleraient en nombre, d’autres espéraient encore voir arriver l’aide des armées des cités voisines.

Jehan de Lonsville se tenait fièrement sur le plus haut point de vue de la ville. Il était devenu difficile pour lui de remonter le moral de ses hommes, lui aussi pouvait sentir la fin poindre. Pourtant il ne faillit pas un seconde à son surnom et en tenait jours après jours son poste, ne cessant d’organiser rondes et rationnement des hommes tout en veillant à ce que jamais il ne baisse la garde. Mais la dernière nuit eu un effet dévastateur sur les derniers défenseurs d’Amblère. Les Sombres avaient gagné la guerre mental et ils prenaient maintenant un malin plaisir à se délecter du  désespoir des survivants. Le Hardi avait sentit le vent tournait, et en ce jour il ne pouvait nier qu’il sentait la fin arriver.

« Sieur Lonsville ! »

L’intéressé se retourna en hâte, quelque chose avait changé dans la voix du soldat. Elle était pleine d’espoir. L’homme semblait aussi épuisé que lui, il arriva à ses cotés hors d’haleine.

« Sur…Sur la…Muraille…Sud. Des mou…mouvements de troupe ! »

L’officier du attendre que le messager reprenne entièrement son souffle. Puis il n’hésita pas à lui faire répéter trois fois son message. Les hommes de la muraille étaient clairs. Ils avaient aperçu des mouvements de troupes, des hommes armés étaient en route. Comme une flamme l’espoir embrasa le cœur des défenseurs. Du moins, cela ne dura qu’un temps. Une corne au son inquiétant résonna en faisant écho aux hourras des hommes. L’armée drow était entrain de lancer sa dernière offensive. Jehan comprit alors que ni lui, ni ses hommes n’auraient le temps de profiter de se sauvetage de dernière minute. Ils ne leurs restaient donc qu’une seule mission, celle d’emporter avec eux le plus d’ennemis possibles.

L’assaut fut bref et sanglant. Les drows avaient depuis longtemps repéré les failles dans les faibles défenses. Ils agirent donc de façon très coordonné et limitèrent ainsi drastiquement leurs pertes. Ils usèrent de tous les artifices en leurs dispositions et les hommes ne purent qu’être les  spectateurs de leurs propres fins. Jehan le Hardi faillit dans sa dernière mission. Avant le milieu de la matinée, sa tête trônait au bout d’une lance, non loin de la ou il avait observé pour la dernière fois l’horizon.
La ville d’Amblère était tombée.

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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeLun 30 Mar 2015 - 12:48


Une nouvelle aube, un nouveau jour. Au matin, Amblère la conquise trônait comme un sombre trophée fumant sur  les deux berges du fleuve. Le silence des lieux n’était troublé que part le cliquetis des armures et les grésillements des nombreux feux allumés dans l’enceinte de la cité. La scène semblait surréaliste : au pied des murailles se trouvaient une armée de cinq mille hommes venus de Serramire prêt à reprendre leurs bien récemment confisqué, sur les murs, la Sainte armée de Kiel était quand à elle retranché, prête à défendre son bien si récemment acquis. D’attaquant, les sombres devinrent les défenseurs et vice versa.

Les hommes semblaient nerveux mais prêt à en découdre, on cria bientôt des ordres sur toute la ligne de front. Les Sombres eux restèrent silencieux, se contenant d’observer avec attention les moindres mouvements de troupe ennemi. L’assaut allait être donné, la tension était palpable dans l’air. Les corps mutilés des derniers défenseurs de la ville avaient étés enchaînés ensemble puis attachés telle une ceinture macabre autour des portes de la ville. Cette vision d’horreur avait de quoi glacer le sang du plus aguerri des guerriers. Vyltar et Krondol était deux sombres originaires du Puys. Cousin, ils avaient rejoint ensemble l’armée du Prophète de Kiel, prétextant tous les deux qu’ils avaient ressenti un appel divin à faire couler le sang au nom de la souffrance. Aujourd’hui, ils se tenaient l’un à coté de l’autre, le regard dans le lointain.

« De la chaire fraîche. »
« Enfin. »
« Ils arrivent. »
« Enfin. »
« Vaincrons-nous ? »
« Bien sûr. »

Un cor sonna, un cor d’homme. Les hommes du marquis se mirent alors à charger, ils étaient équipés d’échelle et de grappin. Deux assauts furent lancés simultanément afin de prendre les défenseurs de court. Mais c’était sans compté l’avantage numérique des elfes noirs qui avaient prit possession de toute la partit Oesgardienne de la ville. L’aube était à peine levée mais annonçait déjà une journée rouge.

***

Les combats furent aussi sanglants que prévu. De nombreux hommes perdirent la vie avant que la moindre goutte noirelfe ne touche le sol. Ils furent fauchés comme les blés par des volés de flèches venu de derrière les créneaux.  Des groupes réussirent à maintenir des échelles en places suffisamment longtemps pour que les défenseurs aient à tirer leurs épées. Mais le rapport de force était inégale et quand les mages du Cr’nos se mirent en action, s’en fut finit des humains. De puissant rituel furent lancé et un sort pire que la mort frappa les êtres touchés par les vents magiques. Des hurlements bestiaux se firent bientôt entendre. Combiné à la difficulté des combats, les hommes perdirent le moral et après une journée à guerroyer, l’armée Serramiroise prit la fuite, laissant dans son sillage de nombreuse victimes. Ce soir, Vyltar et Krondol auraient pu manger à leurs faims, si un mètre d’acier ne leur avaient pas ouvert l’estomac en deux un peu plus tôt dans la journée.

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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeMar 31 Mar 2015 - 9:47

Le chat d’ombre ronronnait dans les bras de son maître, quémandant des caresses comme ses congénères de chair et d’os. Distraitement, Haldren lui gratouilla la nuque tout en observant le carnage qui l’entourait. La bataille avait duré la majeure partie de la journée et se finissait dans un épouvantable bain de sang. Combien d’humains se trouvaient couchés là, en proie à la voracité des corbeaux ? Mille ? Deux mille ? Dans tous les cas, l’ost de Serramire s’en était retourné dans ses pénates, amputé d’une sévère partie de ses troupes. Et ce n’était pas les quelques centaines de drows également tombés au champ d’honneur qui allaient gâcher cette magnifique journée.

Des prêtres de Kiel supervisaient le ramassage des corps drows, afin qu’ils soient réunis en un endroit où leur divinité pourrait jeter un dernier regard satisfait sur ceux qui s’étaient bien battus pour sa gloire. Quant aux cadavres humains, personne ne semblait avoir décidé qu’en faire vu leur nombre, mais Haldren soupçonnait qu’ils resteraient à pourrir sur place en guise d’avertissement pour les fous qui oseraient imaginer défier l’Elda. L’archimage n’avait pas lui-même prit part au combat, restant un peu à l’écart en observateur. Outre qu’il se considérait comme un simple invité, les drows n’avaient vraiment pas eu besoin de son art pour l’emporter.


C’était un magnifique spectacle, non ? Ces bataillons qui chargeaient, ces épées qui s’entrechoquaient, les boules de feu, les hurlements… comme un petit rappel de Fort Ellyrion.
Maoowww, ronronna le chat d’ombre en se tortillant entre les bras de son maître.
Oui, je sais que tu as faim. Allez, bon appétit.

Posant son compagnon au sol, l’archimage le regarda foncer sur un cadavre d’officier humain dont le visage n’était plus qu’une bouillie sanglante. Sur son torse se voyait encore un blason que le drow reconnut comme celui de Lourmel, une châtellenie de l’Ouest de Serramire. Le chat d’ombre grimpa sur le torse du cadavre et se mit à creuser avec enthousiasme dans la cotte de mailles. Les griffes d’un chat ordinaire se seraient brisées net sur l’armure, mais un chat d’ombre est une créature invoquée n’ayant pas grand-chose à voir avec nos matous. Les griffes puissantes de la créature firent rapidement sauter les maillons de métal, puis le chat d’ombre creusa la chair afin d’atteindre le foie qu’il convoitait pour son repas.

Se désintéressant du macabre festin, l’archimage regarda le soleil se coucher sur l’horizon, éclairant le champ de bataille d’une lueur rougeâtre très appropriée. N’étant pas dans le secret des conciliabules et des réunions d’état-major du Haut-Prêtre de Kiel, il ignorait la direction que prendrait l’ost suite à la chute d’Amblère. Le Sud, pour continuer les ravages sur cette terre maudite d’Oësgard ? Ou l’Ouest, pour porter le fer en Serramire même ? A moins que les prêtres ne s’estiment satisfait et ne s’en retournent vers le Puy. Au fond, Haldren s’en fichait, il accompagnerait l’ost tant que cette campagne de destruction serait amusante, puis il s’en retournerait vaquer à ses propres préoccupations.
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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeSam 4 Avr 2015 - 17:26

Ce mage allait tout faire rater. Les ponges étaient désormais réveillées et se ruaient vers ce qu'elles prenaient pour une proie. Les drows étaient trop loin pour être réellement en danger si les ponges se contentaient de voler à la recherche de chair fraîche comme à leur habitude. Porte-la-Peste allait devoir être plus investi. Heureusement qu'il s'y était préparé, car la tâche n'allait pas être aisée. Il se laissa envahir par la magie et la toile qu'elle tissait sur le monde. Une toile singulière en ces lieux, défaite et raccommodée par ces actions, sans compter celle de ce mage inconnu. Son aura était clairement visible, ainsi que celle de celui qui menait le petit groupe de drow. Elles étaient puissantes, destructrices. Était-ce à ça que lui-même ressemblait ? il n'aurait su le dire.
Mais ce qu'il percevait plus que tout, c'était la vie elle-même. Elle était visible à travers chacun de ces fils qui reliaient les êtres vivants à la magie. Il n'existait aucune exception. Il lui fallait maintenant trouver les soies qui l'intéressaient. Ce fut facile, les ponges étaient si nombreuses qu'elles semblaient en distordre l'espace, telle une pelote de laine désordonnée qui aurait soudain prie vie. Les mouvements erratiques de la masse lui donnaient encore plus l'air d'une créature affamée que ce qu'elle était déjà. Déjà elle commençait à se disperser comme un ouragan se déploie, à la recherche de quelques chairs. Il saisit les fils qui le composaient et tira dessus. Il sentit de la résistance mais tira plus fort. Les esprits primitifs des insectes ne pouvaient résister très longtemps à ses ordres et, sur le champ de bataille, les ponges semblèrent soudain animées d'une volonté propre et l'essaim éclata en une dizaine de tentacules qui, après quelques secondes d'hésitation, piquèrent droit vers le groupe de drows à l'extérieur de la ville.
Les soldats ne mirent pas longtemps à comprendre la menace et tournèrent bien vite les talons, s'enfuyant à toutes jambes tandis que l'essaim les poursuivait. Le bruit produit par les millions d'élytres frottant les uns contre les autres ressemblait au hurlement d'une armée de damnés. Seuls le haut-prêtre de Kiel et ses quelques fanatiques les plus atteints restèrent debout face à la menace. Et lorsque la masse grouillante arriva à leur niveau ce fut comme si elle s'écrasait contre un globe invisible, glissant dessus avant de le recouvrir entièrement et de poursuivre ses proies. Les fuyards, eux, n'eurent pas cette chance et malgré leur vélocité, aillant pour certains abandonnés armes et plastrons en entendant le bruit monter en puissance, furent rattrapés et mis en pièces. Les hurlements de douleur emplirent les airs tandis que les ponges s'infiltraient sous les vêtements et le métal, rentraient dans la bouche, les narines, les oreilles, les blessures mal refermées, le rectum et le vagin de leurs proies, dévoraient les yeux dans leurs orbites et foraient la peau à la recherche des poches de graisses et de muscle. L'atroce cacophonie de hurlement dura quelques minutes avant que le silence ne se fasse, si l'on parvenait à omettre le bruit strident des insectes. Puis leur repas fini elle reprirent leur envol, s'élevant en spirale dans le ciel. Finalement, à bout de forces, elles cessèrent l'une après l'autre de battre des ailes et moururent d'inanition, achevant une gracieuse envolée avant de retomber vers le sol en une grêle de petit corps chitineux, suffisante pour en recouvrir le sol d'une épaisse couche dans une rayon d'une dizaine de mètre.

Pendant ce temps, dans le village, la bête, convoquée depuis des plans que l'esprit mortel ne pouvait qu'à peine concevoir, continuaient de donner libre cours à sa hargne et sa violence, détruisant tout ce qui lui semblait pouvoir être réduit en poussière et se rapprochant du centre du village, quand l'une de ses pattes s'enfonça dans le sol avec un bruit mou. Bandant ses muscles il l'en extrait sans autre forme de procès mais une masse grouillante de vers et d'autres créatures semblaient s'y accrocher. Une autre patte du monstre commença à s'enfoncer et il s'agita de nouveau, mais cette fois continua de perdre pied. Les muscles, si cela en était, se contractaient tant sous la peau noire comme l'encre qu'on avait l'impression que la créature allait exploser mais chaque coup de museau, chaque ruade, chaque mouvement d'épaule, chaque charge se révélait finalement infructueux et rapidement la bête fut à moitié immergée dans un sol qui n'avait plus tant à voir avec de la terre qu'avec une gigantesque piscine pour vermines de toutes sortes. Les grouillants escaladaient la peau du sanglier, s'accrochaient tels des sangsues et se montaient les uns sur les autres. Incapable de l'endommager, ils se contentaient de l'immobiliser sous leur seul nombre et malgré la force titanesque de la créature, la stratégie se révélait payante. Il ne put que pousser quelques vagissements spectraux qui retranscrivait ce qui était le plus proche de la peur avant que sa mâchoire ne se retrouve en partie envahie. Il essaya de se débarrasser de ses agresseurs en les broyant entre ses molaires mais il ne fit que creuser un peu plus rapidement sa tombe. Quelques minutes encore et tout ce qu'il restait du monstre était une motte de terre agitée de soubresauts tandis que des centaines de vers, de larves, de cloportes et d'autres vermines fouisseuses s'enfonçaient dedans.

Ainsi disparut Groboubou.

Le silence qui s'en suivit avait une substance macabre. La mort planait dans l'air plus sûrement que dans un cimetière. Les quelques drows survivants, massés autour du haut-prêtre n'avaient aucune envie de s'aventurer plus avant dans le village et, visiblement, quelque chose convainquit leur chef que ce n'était pas une bonne idée puisqu'il tourna les talons. Alors qu'ils reprenaient la direction d'Amblère, lorgnant d'un œil un peu inquiet les cadavres de ponges qu'ils soupçonnaient de pouvoir encore leur nuire, l'un d'eux trébucha dans les herbes. En regardant ce qui l'avait retenu il plongea son regard dans celui, mort, d'un des drows qu'ils avaient suivis jusque ici. Il lui semblait presque qu'il lui enserrait la cheville mais il n'aurait su le dire avec certitude puisqu'il s'en débarrassa nerveusement de quelques coups de pieds qui firent rapidement cédés les doigts morts. Il inspecta rapidement sa blessure, n'y trouvant que quelques griffures légères, puis se releva et repartit à la suite de son maître, inconscient de ce qui se trouvait déjà dans son sang et se charriait vers ses organes.

Dans la bâtisse de l'ancien seigneur, Porte-la-Peste sortit enfin de sa transe. Il rouvrit doucement la main, sentant craquer ses doigts l'un après l'autre tandis que les osselets qu'il avait serré jusqu'au sang retombaient doucement sur la surface en bois. Son autre main avait serré l'accoudoir si fort qu'elle l'avait en partie brisée. Et il avait transpiré tant qu'il lui semblait être collé dans son fauteuil. Sa vision était floue, troublée et son équilibre fluctuant ne lui aurait pas permis de se tenir debout. Il inspirait et expirait avec force, chacun asséchant un peu plus sa gorge souffrante et son souffle résonnait à ses propres oreilles, en accord avec les battements acharnés de son cœur qui pompait un sang trop faible. Tout son corps lui semblait comme statufié. Mais peu lui importait car il avait finalement réussit à accomplir ses objectifs. La seule âme qui restait dans le village était le mage de l'ombre. Il toussa si fort qu'un peu de sang s'écrasa contre le sol à ses pieds puis se laissa de nouveau aller contre le dossier. Il attendit.
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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeMar 14 Avr 2015 - 19:55

Nakor avait transmis son message à Nimmio, il y avait eu force de conciliabule avec les plus hautes têtes régnantes de ce qui restait de la Péninsule. Kahina et ses manigances au sud, les drows et les elfes à l'est, les nains au nord ... plus grand chose n'allait vraiment actuellement. Il fallait que l'union reprenne pour vaincre. Il avait contribué avec Timérion Adantar, Glinaina sa chère protégée et Glenn Hereon à établir une alliance forte entre les hommes de Naelis et les elfes de la forêt. Il préparait loin au sud-est ses mages du Firmament afin qu'ils se tiennent prêt à aider les populations à se reconstruire après tous ces combats. Il était maintenant aux côtés de Nimmio de Velteroc pour le conseiller et lui apporter appui. Les choses se mettaient en place lorsqu'ils reçurent un message de leur ami et allié Glenn Hereon. Il y avait de très larges mouvements de troupes et l'ost drow allait passer à l'action. Il y avait donc la possibilité de les prendre en tenaille si l'Aduram et la péninsule se coordonnaient. Après de longues discussions, Nimmio se retrouvait dans l'incapacité d'envoyer ses propres troupes là où l'on avait besoin d'elle. En effet Oesgard avait été pris par surprise, Serramire avait subit une défaite des plus cuisantes, la magie y avait pris part et les soldats n'avaient pu faire face. Nakor avait lancé sa menace avant de quitter Diantra

"Je comprends que la situation est délicate pour vous Nimmio mais prenez garde ... la Péninsule se morcèle de plus en plus et bientôt il n'en restera plus rien! Je vous quitte pour me rendre moi-même au nord. Je ne sais pas ce que je pourrai y faire mais toujours plus que d'attendre ici que les nouvelles viennent!"

Nakor parti en trompe légèrement énervé de voir que tous se disaient avoir les poings liés. Ils étaient jeunes et se décidaient à devenir des maitres d'une partie du monde, mais ils restaient là! L'archimage était de très loin le plus vieux de toute cette troupe mais il était celui qui était le plus par mont et par vaux, dans l'action toujours! Il fila droit jusqu'à Missède puis remonta en direction du nord pour passer aux abords des contreforts est du massif de Grimsel à la pointe des Monts Corbeaux. C'est à ce niveau qu'il entendit de drôles de rumeurs. En plus de l'attaque drows sur Sgard, une malédiction avait été jetée sur Haurseporc.

"Une malédiction? Quelle est donc encore cette sottise? ... Bol d’Jiv’elgg? Qui sait?"

Puis il en fut alors sûr : il fallait qu'il aille vérifier. Une malédiction était sans aucun doute un conte pour enfant mais il y avait de la magie là dessous. Et s'il y avait de la magie, il y avait des mages. Or, des mages qui font le mal au point de lancer la rumeur d'une malédiction sur un village, étaient forcément des ennemis jurés de Nakor. Il fonça donc sur Etherna avec toujours cette histoire de malédiction et traversa en ligne droite les landes au sud-est de la forêt d'Hedda. Traversa le bois de Pelanchon en évitant soigneusement Odélian. Il ne put s'empêcher d'avoir une pensée émue pour les situations qu'il y avait vécues voilà tant d'années, quand Trystan était encore vivant. Mais il n'avait pas le temps de s'attendrir. Il fit une pause à Chtol pour reprendre des forces dans une petite taverne dont le tenancier était un ami de longue date. Nakor régalait les enfants du patron d'histoires à dormir debout et en échange on lui donnait le gite et la boisson. Ne tardant de trop, il fonça jusqu'à Dacune puis passa entre Azrith et Kregan pour passer par le goulot des Monts d'Or, par Erbay et pouvoir enfin atteindre Haurseporc alors que d'un peu plus au nord il eu des nouvelles qui faisaient froid dans le dos : plus de deux milles morts et les drows au sein de la forteresse d'Amblère. C'était donc sa prochaine étape. La magie lui permit de faire tout ce très long chemin bien plus vite que ne l'auraient fait des chevaux. Lorsqu'il approcha d'Haurseporc il fut soudainement encore plus prudent qu'il ne l'était déjà. Cela sentait la mort à des kilomètres à la ronde. Il pouvait tomber à tout moment sur des magiciens drows et quelque chose était en œuvre. Sourd et lointain mais présent.

Après encore quelques distances à couvert, en restant loin des points d'eaux qui sentaient affreusement mauvais, il put le voir, le spectacle le plus intolérable auquel il pouvait s'attendre : ce n'était plus la cité frontalière d'Haurseporc c'était une ruine de village peuplé de cadavres dans un état lamentable, des maisons réduites en poussières et non loin de là un monticule de cadavres d'insectes à l'air franchement antipathique et quelques cadavres de drows. Et pour couronner le tout, une odeur infâme qui força d'abord le vieillard à mettre sa main devant sa bouche et son nez, plissant le regard avant de prendre la seule décision qu'il incombait de prendre. Après tout, ce spectacle et les rumeurs de malédiction, des cadavres, des insectes horribles, le lien était vite fait ... des nécromants aux pouvoirs détestables, ou des magiciens noirs en herbe. Dans tout les cas il s'était passé quelque chose ici et ce quelque chose restait dangereux. Convoquant ses forces arcaniques, Nakor s'assura que rien ne bougeait plus, mais il ne fallait pas être médecin royal pour s'en apercevoir puis déchaina sa puissance. D'abord une flamme d'un claquement de doigt, puis des flammes grossissantes sous les ordres et les efforts du vieillard. Poing serré, puis paumes ouvertes, des mouvements de rotation, d'amplification, de montée, de descente. Les flammes allèrent d'abord avaler le premier tas de cadavre drow, ce qui sembla attirer une flopée d'insectes. Pour être certain de ne se voir frapper d'aucun maux, Nakor rappela une partie de ses flammes pour s'en entourer, comme s'il était une petite tempête de feu vivante pendant que les morts et les maladies qui allaient avec, partaient en fumée. Une fois sur le point de s'éteindre, le puissant sorcier déplaçait les flammes vers un autre endroit. Il continuait à marcher, afin d'assainir aussi l'air. Le vieux fou était devenu une vraie torche humaine, un lance flamme en puissance. Il coupa enfin son lien magique avec les alentours et très vite l'air redevint moins chaud et respirable. Le feu disparu et resta alors, là où autrefois se situait le petit village d'Haurseporc, une steppe déserte, respirable, assaini des créatures nuisibles, des cadavres et de la mort. Il y avait à la place des murs noircis, de la brique noire de fumée, et du silence. Un silence au beau milieu duquel se trouvait un Nakor très énervé.

"Qui a osé faire une telle chose? Que c'est-il donc passé? Pourquoi ici? Pourquoi des cadavres de drows et pas d'humains ... les drows avaient déjà fait le ménage avant? Mais alors qui? Qui a pu faire ça? Un allié? Hum de cette façon sans doute pas ... un nécromant contre les drows? Un fou au milieu des fous?"

Sans trop savoir pourquoi, le nom de l'archimage Haldren lui vint en tête avant de balayer cette idée. Il n'était pas du genre à propager la maladie et tuer en usant d'insectes mangeur d'hommes. Toutes ces flammes avaient demandé une belle quantité d'énergie, mais au moins le coin était propre et bientôt la vie pourrait reprendre sans crainte.

"La vie? Pfff mais qu'est-ce que je raconte! Comment la vie pourrait reprendre en pleine guerre."

Puis Nakor croisa les bras sur son torse et se décida à méditer un peu, à l’abri des regards éventuellement indiscrets. Il entra dans une maison en pierre qui n'avait plus de toit. Les murs avaient résisté au feu du mage. Il se mit à même le sol, en tailleur et ferma les yeux. La question était simple : foncer sur Amblère pour en savoir plus ou enquêter un peu aux alentours et trouver le sorcier responsable du carnage. Ce sorcier serait-il un allié aux méthodes plus que douteuses, ou un drow qui avait perdu l'esprit et le contrôle d'un sortilège? Un troisième homme dans la partie n'appartenant à aucun camp? Il fallait y réfléchir un peu avant de continuer à agir. Mais une chose était certaine : il avait bien fait de venir car quelque part des gens avaient forcément besoin de lui.
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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeMer 15 Avr 2015 - 9:24

Non loin de Haurseporc, à l’ombre d’un arbre se dressant sur une petite colline dominant le village, un spectateur assistait avec attention au déchainement de la furie de l’archimage. Les flammes rugissaient et se répandaient comme un torrent en cru, carbonisant les nids de ponges, les cadavres drows et même les habitations. Rares étaient les praticiens des arcanes à pouvoir déclencher de tels cataclysmes, mais Nakor n’entrait pas dans les catégories habituelles, et sa colère face aux horreurs qu’il voyait exigeait une prompte réponse. Lorsqu’enfin le sortilège s’arrêta, il ne restait de Haurseporc que quelques murs de pierres noircies, plantés là tels des chicots pourris dans la bouche d’un vieillard.

Le spectateur aurait dû être impressionné, mais son outillage mental restait trop limité pour cela. Ses sentiments se limitaient à des émotions primaires, issues du fond des âges, et la curiosité n’en faisait pas partie dès lors qu’il ne se sentait pas en danger ou qu’aucune proie ne se trouvait à sa portée. En quelques minutes, il avait compris que Nakor ne constituait pas une proie potentielle, et de toute façon son maître avait ordonné de rester discret en toute circonstance. Or rien ne pouvait surpasser les ordres du maître, qui constituait l’alpha et l’oméga de sa présence sur cette terre. Il ne savait pas mesurer le temps, aussi ignorait-il si sa veille avait duré des heures ou des jours, mais cela ne changeait de toute façon rien pour un être tel que lui.


Maoowww, ronronna-t-il comme pour qualifier à sa manière la destruction dont il était le spectateur.

Se léchant une patte qu’il se passa vigoureusement derrière l’oreille, le chat d’ombre mena ce qui s’apparentait le plus pour lui à une réflexion intellectuelle. Créature invoquée par magie depuis les Ombres, ses modes de pensées ne s’apparentait en rien à ceux de ses congénères de chair et d’os. Le monde de Miradelphia lui était étranger, les formes de vie qu’il y rencontrait ne ressemblait pas à ce qu’il connaissait, et il avait du mal à interpréter ce qu’il venait de se passer sous ses yeux. Le maître lui avait ordonné de rester surveiller Haurseporc jusqu’à ce qu’il se passe « quelque chose de significatif », mais la destruction par le feu du village entrait-elle dans cette catégorie ?


Maoowww, miaula le chat pour exprimer son indécision.

Décidant finalement que le cataclysme auquel il venait d’assister pouvait se caractériser comme un évènement significatif, le chat se concentra sur le cordon mental qui le reliait à son maître. Il ne s’agissait en rien d’un canal de communication fiable et moderne, mais en se concentrant la créature pouvait réussir à passer des messages simples ou des images. Encore fallait-il choisir aussi intelligemment que possible ce qu’il comptait envoyer pour que le maître comprenne ce qu’il se passait.

A quelques lieues de là, un drow somnolait sous une tente au milieu de campement de l’ost de Kiel lorsque des images s’imprimèrent dans son esprit. Se redressant brutalement sur son lit de camp et renversant au passage la bouteille de vin qui trainait, il vit mentalement une scène des plus étonnantes.


Des flammes… Haurseporc en flammes ?

Soudain, les flammes s’effacèrent pour laisser apparaître un visage qui arracha un sourire amusé au drow. Haldren, car c’était bien de lui qu’il s’agissait, se frotta le menton en grommelant :

Nakor ? Voyez moi cela. Que vient donc faire cette vieille fripouille dans la région ?
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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeSam 25 Avr 2015 - 17:21


Amblère était malade. Elle avait été brûlée, éventrée et violée, désormais elle était malade. Mais cette maladie serait une purge, qui la viderait des parasites qui arpentaient encore ses rues et ses bâtiments, se délectant de chair fraîche et de massacre. Comme la saignée que pratiquaient en abondance les charlatans, l'on débarrasserait Amblère du fléau en la sacrifiant au passage, dusse-t-elle restée impropre à la vie pour des décennies. Porte-la-Peste y avait veillé.

Arrivé quelques jours après ses exploits à Haurse-porc, le temps nécessaires pour qu'il se remette, il se déplaçait cette fois à la tête de ces 'hommes' : la troupe de cadavres en arme, avoisinant la centaine de tête, était un impératif maintenant que les drows étaient libre de se balader comme en terre conquise. Car qui, en Oesgard, avait moyen de leur résister ? Les armées royales étaient exsangues et les renforts avaient été écrasés en une unique bataille dont les cadavres empuantissait toujours le pied des murailles d'Amblère. Les restes d'armées humaines capable de lutter contre l'envahisseur devaient le faire en infériorité numérique. Ce qui n'avait d'ailleurs pas empêché les troupes serramiroise de venir s'écraser contre les derniers murs encore debout d'Amblère dans une manœuvre dont la tactique échappait un peu à Porte-la-Peste.
Au moins avait-elle fournit au nécromancien un terrain idéal pour ses exactions. Les cadavres pourrissants étaient une matière première de choix pour celui qui comptaient la Mort au rang de ses fidèles alliées, quand bien même ses rivaux drows avaient déjà prélevés leur lot pour leurs créations. Mais cette armée n'en était pas une et nombre en son sein n'étaient que des fanatiques, des esclaves espérant échapper à leur misérable destinées et d'autre dont la place n'était certainement pas sur un champ de bataille. Les mages n'y formaient qu'une minorité quasiment négligeable dont il s'occuperait en temps et en heure.
Ce qui le gênait en revanche était les troupes de raids des drows qui quittaient et revenaient régulièrement à la citadelle et qui risquaient de le repérer s'il n'y prenait pas garde. Son fidèle espion ailé ne pouvait toutes les surveiller en même temps. Ses actions devaient donc être rapides, mais ce n'était pas une chose qu'il aimait. Mais au moins avait-il déjà un pied dans la ville : la maladie qu'il avait soigneusement élaborée en vue de cette utilisation, qu'il avait libéré sur Haurse-Porc et qu'il avait réussit à transmettre à l'une des victimes de son piège faisait ses preuves chez les sombres. Plus lentement, elle se transmettait de l'un à l'autre et déclenchait ses violents maux d'estomac caractéristiques. L'exsanguination n'était pas encore apparue mais déjà les quelques savants venus avec l'armée prenait des mesures contre ce qui ressemblait fort à un début d'épidémie, malgré la résistance naturelle des elfes. S'ils n'étaient pas habitués à gérer pareil cas, les savoirs du peuple sombre en matière de fléaux égalaient presque ceux du seigneur sorcier et ils avaient de bonnes idées sur comment faire. Les malades étaient donc parqués sur la rive la plus dévastée, loin des bâtiments stratégiques et des importantes concentration en hommes. Mais dans ce genre de cas la meilleure arme du nécromancien était l'orgueil des drows eux-mêmes, qui s'employaient à cacher du mieux possible leur symptômes pour pouvoir rester au combat et récupérer le butin. Ainsi malgré les mesures l'épidémie s'étendait lentement et commencerait bientôt à tuer. Toutefois il n'aurait peut-être pas besoin d'attendre aussi longtemps. Après tout, plusieurs milliers de cadavres pourrissaient dans les fosses communes à l'extérieur de la cité -à l'intérieur les drows avaient eu l'intelligence de brûler leurs morts et de jeter ceux des humains par-dessus le rempart, à moins bien sûr qu'ils n'en aient gardés dans quelque but. Lorsque les soldats seraient assez faibles, il pourrait prendre des mesures plus directes.

Mais pour l'heure il s'intéressait aux troupes de raids. Elles entraient et sortaient sans difficulté. Peut-être y avait-il là un moyen de propager ses bienfaits. Elles étaient pour la plupart montées. Et les bêtes pouvaient constituer d'excellents vecteurs, qui ne développaient pas de symptômes. Ne restait qu'à choisir un moyen de les atteindre. Il sourit. Il avait déjà trouvé. Il leva distraitement deux doigts et signa dans l'air. Un de ses zombies s'approcha, portant un imposant paquetage qu'il déposa devant le nécromancien agenouillé à même le sol. Celui entreprit de fouiller dans le sac, qui contenait un matériel sommaire et assez résistant pour supporter le voyage. Il en extrait un bol en fer ainsi qu'un vieux couteau en bronze. Posant le bol sur le sol, il appuya le couteau sur soin bras et, bandant ses muscles, entailla la chair. Un sang foncé, épais, coula lentement de la plaie et tombait dans le récipient en tournoyant. Il stoppa l'hémorragie rapidement, il n'avait pas besoin de plus d'un fond. Fouillant à nouveau le sac il en sortit une petite fiole enrobée d'osier. Il la déboucha et la port prudemment à ses narines. L'odeur doucereuse caractéristique le satisfit et il en versa généreusement dans le bol, le mélangeant à son propre sang. Il rangea la fiole. Sortant les osselets divinatoires de leur petite bourse de cuir, il les disposa en cercle autour du bol, veillant à ajuster les symboles dans une logique connue de lui-seul.
Puis il commença à psalmodier lentement. Ce n'était pas son habituel murmure étrange, il s'agissait de véritables paroles. Une langue ancienne, toutefois, qui avait dominée le bassin oliyan avant l'arrivée des drows. Celle avec laquelle il avait appris et étudié la médecine et l'anatomie. De ses doigts il piquait le tissu de magie, sectionnait un nœud et le rattachait la seconde d'après. Il lui fallait prévoir chacune des conséquences. C'était la partie qu'il préférait, celle où tout était possible, où tout devait être minutieusement préparé. Il voulait quelque chose de dévastateur, pour prendre par surprise les savants eldéens. De court, pour ne pas déclencher de conséquence imprévue. Une maladie mortelle et soudaine. La peste était trop lente, bien qu'impressionnante. Les poumons et le cœur, voilà qui pouvait tuer en quelques heures. Mais les premières victimes inquiéteraient trop vite les médecins. Il y aurait des dizaines de morts puis ils comprendraient. Il devait pouvoir le déclencher au moment opportun. C'était pour ça qu'il le concevait à partir de son propre sang. Cette toxine serait littéralement une partie de lui. Mais si elle proliférait trop, des mages attentifs pourraient suivre sa trace. Ils seraient donc ses prochaines cibles.
Il abaissa la main, saisit le bol et fit doucement tourner son contenu. Il avait prit une couleur plus sombre et une consistance plus homogène, huileuse. De son matériel il extirpa une vieille sarbacane gravée et quelques fléchettes. Il n'y avait parfois pas de meilleures manières que les vieilles pour accomplir une tâche. Il remplit avec précaution autant de fléchette qu'il le put puis les rangea dans une sacoche. Il tendit la sarbacane et la sacoche vers l'un des corps momifié qui prit vie à l'instant et s'avança en boitant pour les récupérer. Puis il quitta le cercle des serviteurs du nécromancien tandis que celui-ci s'affaissait légèrement, en transe.


L'aube n'était pas passé depuis très longtemps lorsque la vibration se fit sentir. Elle suffit à réveiller la magie qui animait la momie et celle-ci frémit, comme parcourue d'un courant d'air. Assis dans un épais fourré, si immobile qu'un couple d'oiseau prenait l'un de ses bras replié pour une branche et commençait à y tresser un nid, il avait la sarbacane vissée aux lèvres et orienté vers le chemin à quelques mètres de lui. Il s'était installé là depuis plusieurs jours, assez loin des murailles d'Amblère pour échapper aux yeux perçants des sentinelles drows, mais assez près de la route que prenaient presque tous les groupes de raids.
Le sol trembla de plus en plus fort jusqu'à ce que le bruit lui-même soit perceptible. C'était des cavaliers qui approchaient. Bientôt ils passèrent devant le fourré sans voir l'espion d'outre-tombe. Celui-ci attendit que tous ou presque lui soient passés devant et quand le dernier franchit sa cachette, il expulsa soudainement l'air de ses restes de poumons : la fléchette fendit les airs pour se planter dans la croupe du cheval. Celui-ci ne sentit rien grâce à l'anesthésiant ajouté à la mixture. Personne ne sembla remarquer ce qui venait de se passer. Le cadavre animé quitta lentement sa station fixe pour porter une main à sacoche qui contenait les autres fléchettes. Ce faisant, il dérangea le couple de moineaux qui prirent leur envol dans un concert de piaillements contrariés. Et sur le chemin de terre, un cavalier stoppa soudainement sa monture pour tourner ses oreilles aiguisées vers la source de ce bruit singulier.
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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeDim 17 Mai 2015 - 16:52

Très lentement, après avoir calmé le flux énergétique autour de lui, et après avoir longuement réfléchi, Nakor ouvrit les yeux et se remit debout. Il était toujours dans la petite maison de pierre où il avait déposé son vieux derrière à même le sol. Il balaya du regard l'ensemble de la pauvre bourgade qu'était devenu Haurseporc : un reste de charbon brûlé, lavée de tout maux, déserte. La seule chose la plus probable, la seule suite logique d'événements faisait froid dans le dos : les drows avaient mené une attaque rapide et sans appels, mais quelque chose était venue ensuite, quelque chose ou quelqu'un, qui avait vaincu les drows. Ce sans quoi, Nakor aurait affronté sur place les quelques elfes noirs positionnés sur la base d'Haurseporc pour assurer que les forces humaines ou elfes n'arrivaient pas par le Sud ou l'Est, les messagers habituels que chaque prise de guerre recevait lors des batailles. Non, il n'y avait pas eu de drows ici, postés comme des gardes frontières. Il n'y avait plus rien. Et il fallait maintenant savoir qui était la cause de toutes ces hypothèses.

Nakor se mit en route vers le nord il devait atteindre la seule place forte drow de la zone : en effet s'il y avait bien eu un ennemi des drows sur Haurseporc, il ne pouvait que se trouver aux abords d'Amblère. Et si cette personne n'existait pas et que les drows n'avaient juste pas pris la peine de laisser quelques observateurs dans ce bourbier, alors l'action était de toutes les façons là-bas. Dernière question à se poser : par quel chemin s'y rendre? Dans la forêt les drows étaient à leur avantage, un avantage que Nakor ne pouvait pas se payer le luxe de négliger. Il longerait donc les chemins sur un sol plutôt à découvert, mais aussi découvert serait-il que le seraient ses ennemis potentiels. Heureusement il y avait sur la route, des dénivelés, des roches qui coupaient la vision d'horizon et quelques bosquets. Par chance, l'archimage ne rencontra personne en route. A deux reprises, il entendit des cavaliers ce qui lui donna le temps de se cacher mais n'en fit pas grand tapage. Il put enfin voir de loin la petite cité d'Amblère, les remparts surtout et en se rapprochant, une odeur infernale lui monta au nez.

"Par tous les dieux, mais qu'est ce que donc que cette épouvantable puanteur ... la mort!"

Oui, c'était bien la mort, il y avait eut ici un carnage sans demi mesure. Les humains avaient clairement été repoussés. Caché derrière un très gros rocher de calcite oxydée, bâton en travers des genoux, assis à même le sol, le vieux fou se mit à réfléchir un peu. Soit il passait à l'action de manière brutale, déployait une tempête de feu, puis avec un puissant poing d'air repoussait les ennemis après avoir fait tomber une partie de la muraille grâce à la magie de la terre, soit il la jouait un peu plus fine et s'introduisait d'abord à l'intérieur. Il y avait peut-être des mages puissants avec les elfes du Puys et malheureusement aucune aide extérieure, pas de troupes humaines, ou elfes ou encore naines. Fermant les yeux, le Magistère se concentra et

"Mais qu'est-ce que ..."

En tournant fortement la tête vers le petit bois sur sa droite. Une magie lancinante, sinueuse et discrète mais profondément puissante, presque piquante. Qui? Le responsable d'Haurseporc? C'était une possibilité. Il fallait qu'il en est le coeur net : un ennemi de plus, un drow en train de se concentrer, ou un ami qui préparait un autre mauvais coup contre les elfes noirs. Peut-être quelque chose entre ces deux là finalement. Il se releva doucement et couru, main droite sur le chapeau, main gauche armée de son bâton, en direction de la végétation. Une fois à l'intérieur, il prit grande attention à faire le moins de bruit possible, il contourna la source de la magie discrète mais bien présente, pour la prendre plutôt à revers. Se tenant prêt à déchaîner les enfers si besoin était, il avança très calmement. Un humain qui avait vécu plus de six cent ans, six cent vingt huis ans pour être précis, était de moins en moins impressionnable. Il avait eut son lot de combats, il avait donc une meilleure emprise sur ses émotions dans ce genre de situation. Pas aussi fou qu'on le dit, il gardait ses forces à l'intérieur de lui, mais avait bien en tête l'ensemble des sortilèges qu'il pourrait déclencher rapidement, puis avec de l'ampleur facilement augmentable. Car malgré son grand age, Nakor n'avait absolument pas envie de mourir, et encore moins en cette période de changement sur toute la péninsule. Il finit par se rapprocher dangereusement de la source de ses interrogations : un petit bosquet circulaire, privée des quelques arbres qui auraient dû être là, des cadavres momifiés étrangement debout, sans mouvement mais pouvant sans doute se mouvoir d'un seul et brusque coup et au milieu ... un être auquel Nakor n'aurait jamais pu s'attendre. Plissant les yeux et ayant l'esprit qui fonctionnait à cent à l'heure, le vieux fou essaya de jeter sa première carte, gardant au mieux son sang froid, une petite goutte de sueur lui coulant dans le dos : il prit la parole en elfique, bien droit, bâton planté dans le sol avec le peu de dignité qu'on pouvait avoir dans ce genre de situation

"Êtes-vous le responsable de la mort sans faille qui s'est abattue sur les immondes drows en Haurseporc?"

La créature qui lui faisait face, au milieu de ce tas de cadavres, au dessus d'une marre grouillantes d'insectes ne pouvait pas être un humain c'était évident. Même un nécromancien puissant, en tant qu'humain, n'aurait pu atteindre l'age insondable que semblait avoir le bâton desséché lui servant d'interlocuteur. Pour atteindre un niveau permettant de continuer à vivre au détriment des autres dans cet art maudit, il fallait plus qu'une vie d'homme et des savoirs que sans doute seul les enfants du chaos, qu'il avait combattu et presque éradiqué par le passé, possédaient. Ce n'était évidemment pas un nain, et cela ne pouvait être un drow, il ne s'en prendrait pas ainsi à ses congénères. Un elfe sylvain qui aurait alors atteint un niveau de magie effroyable et surtout une haine féroce des ennemis de la forêt? Mais où donc avait-il encore mieux les pieds avec toute cette histoire? Il avait simplement pris la peine de rajouter un petit qualificatif négatif en direction des elfes noirs afin de montrer qu'il était lui aussi un ennemi du Puys. Un ennemi qu'il ne valait mieux pas se mettre à dos aussi, car sa magie encore interne et mesuré, pouvait à cette distance, se sentir de manière plus que palpable. Quelle serait la suite? Y aurait-il un combat titanesque ici, dans ce petit bosquet entre deux être aussi proches par la puissance que distants par les méthodes? Il allait bien vite le savoir.
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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeDim 24 Mai 2015 - 15:11

Porte-la-Peste était absorbé dans la contemplation du tissu magique. Rarement avait-il été à ce poitn investis dans sa tâche. Il surveillait le développement des germes qu'il avait minutieusement confectionné pour tuer même les drows. Leur propagation était lente, assez aléatoire, ralentie par l'organisme extrêmement résistant propre aux elfes. Heureusement pour lui, les mœurs drows l'aidaient, leur tendance à festoyer à la moindre victoire et leur proximité de corps étaient du pain bénis pour ses créations. Cela faisait quatre jours qu'il n'avait pas lancé de nouveaux germes, attendant de voir comment la situation évoluait pour aviser au mieux : il ne savait pas encore s'il allait devoir se débarrasser seul des drows ou si les humains allaient finalement se décider à envoyer une armée.
Dans les deux cas, il traquait ses prochaines cibles : les mages. C'étaient les seuls à réellement pouvoir le menacer : quand bien même les soldats pouvaient le forcer à fuir et ruiner ses plans, il était hautement improbable qu'ils réussissent à le tuer. Il avait survécus à tellement de choses que mourir d'une lame lui semblait une idée absurde. Et puis il y avait les prêtres, aux capacités parfois incroyables : il était sans conteste l'un des plus puissants mages ayant jamais foulé ce monde, mais il existait au-delà de celui-ci des êtres qui pouvaient le balayer d'un revers de la main. Et en particulier celui qui les dirigeait. Il savait d'où venait ses pouvoirs, ou du moins pensait-il le savoir, mais ça ne le rendait pas moins dangereux, peut-être pire encore. Il lui fallait trouver un moyen de saigner ces ennemis trop dangereux. Il avait bien une idée, mais elle lui demandait de laisser parler la bête qui se tapissait au coin de son esprit depuis l'une de ses expérience. Une bête en qui il n'avait aucune confiance pour agir avec précision et mesure, il lui fallait donc d'abord trouver le moyen de la guider. Et elle ne comprenait qu'une seule chose : le sang.

C'est cette transe méditative qui expliqua qu'il ne sentit pas arriver l'inconnu. Lui qui se vantait aisément de sa perception avait eut trop d'assurance et imaginé que personne de menaçant ne pourrait venir d'autre part que de l'est, visiblement à tort. C'est l'Esprit qui le prévint, alors que le mage, ou l'archimage si l'on préférait utiliser ce titre un peu ronflant, pénétrait dans la clairière où le nécromant avait élu domicile. Celui-ci revint au monde matériel et ouvrit les yeux pour fixer celui qui venait de l'interrompre et qui présentait une apparence singulièrement peu étonnante. Il tendait à rassembler en sa personne absolument tout ce que pouvaient imaginer les humains, ces pauvres êtres incultes de la véritable sorcellerie, sur ceux comme lui. Pour un peu, il l'aurait pris pour un guignol de foire qui divertissait le public avec quelques tours de passe passe et d'arnaques. Cela aurait été ignoré le formidable nœud de magie qu'il représentait, la tapisserie en était complètement perturbée autour de lui. Et il semblait même que les fils se tendaient dans sa direction, comme s'il cherchait à se faire le plus dense possible. Il s'agissait, sans l'ombre d'un doute possible, d'un mage de très haut niveau. Et bien qu'il cherchât attentivement, de son regard expert, Porte-la-Peste ne trouva pas le moindre signe de métissage qui aurait pu expliquer cette anomalie. Prudent, et extrêmement curieux, il répondit à l'interrogation de sa voix rauque et peu entraînée, abîmée par son mutisme quais constant :

« Oui. »

Réponse courte, simple, sans appel. Il était responsable de la mort des drows et de biens des humains à Haurseporc. Il n'avait pas à s'en cacher et ne voyait aucune raison de le faire. Il reprit :

« Je suis celui que les mortels appellent Porte-la-Peste, seigneur-sorcier de l'Aduram. Qui est tu, pour venir ainsi devant moi ? »

Le ton était plus curieux que réellement menaçant, il doutait que ses quelques titres acquis auprès des populations humaines et drows impressionnent celui qui ce tenait là, remplis d'assurance au milieu d'une horde de momies armées et apprêtées pour le combat mais encore tout aussi mort qu'un caillou.
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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeLun 1 Juin 2015 - 21:11

Nakor observait avec une immense attention et une tension qu'il était difficile de feindre : des cadavres quasi-suspendus dans le vide, attendant un ordre de leur maître marionnettiste, un monde grouillant, ce bâton desséché avec un filet de vie d'une puissance effroyable et enfin, cette voix, comme un tas de vieilles feuilles jaunis par le temps, sur lequel on marche. Et ce nom qu'il donna en réponse à la question du vieux fou. Tout à fait significatif. La partie devenait importante, elle avait atteint le point le plus critique : une erreur et le terrible elfe antique, aux pouvoirs de nécromant, se déchaînerait pour se débarrasser de ce qu'il devait considérer comme un insecte dérangeant. Nakor avait suffisamment côtoyé les elfes pour connaitre le genre d'émotions qui émergeaient en eux lorsqu'ils s'adressaient aux jeunes et trop hâtifs humains. La barbe blanche décida que le mieux, comme toujours, était de jouer franc-jeu sans tourner autour du pot. Il usa donc de la langue des immortelles pour donner ses explications.

"Je m'appelle Nakor, sorcier élémentaliste, originaire de l'ancien empire dragon de Nisetis. Je suis ici car je suis un adversaire des drows qui tentent de pénétrer trop en avant dans le monde des hommes et portent atteinte à la vie de mes semblables. J'ai nettoyé Haurseporc avant de venir jusqu'ici pour jauger la situation en Amblère. Et j'ai ressenti alors la puissance arcanique que vous émettez seigneur-sorcier, elle est fine, parsemée, discrète mais je pratique les arcanes depuis plus de six cent ans ce qui est très long pour un homme. J'y ai gagné quelques capacités."

Puis Nakor passa en revue les troupes cadavériques qui entouraient ce porteur de peste. Que diantre se passait-il dans l'esprit de cet elfe, là tout au fond de ce morceau de corps si vieux qu'il n'était qu'un cadavre parmi les autres. Le Magistère du Firmament était semblable à une folle étincelle, un concentrée de vie, de furie furieuse, d'envie de vivre, d'éclats, de cris, de rires sans sens ni but, Porte-la-Peste était la tranquillité, la majesté du silence, le regard inexpressif, vidé d'émotions visibles, avec un contrôle absolu sur tout! Un elfe pur et dur en face d'un humain des plus typiquement atypiques. Cessant de réfléchir à tout cela, le vieux fou fit un pas de côté, en tournant son regard vers ce que l'on pouvait apercevoir difficilement car dans le lointain et derrière la lisière de la forêt : Amblère.

"Vous tuez les drows, je les combats. Nous avons un point commun."

Puis, revenant de ses yeux d'un bleu azur sur les momies qui l'entouraient, il balaya l'air devant lui en ajoutant

"Vous avez des ... affiliés ... Amblère possède des murs solides. Une attaque combinée pourrait être plus efficace qu'un combat que nous mènerions chacun dans notre coin. Le feu, le vent, l'eau, la roche et leurs unions peuvent permettre ensuite à vos pouvoirs d'avoir un plus grand effet ... "

Puis ne pouvant garder plus longtemps son frisson, il vibra légèrement avant d'ajouter :

"Je ne vous le cacherai pas ... je n'aime pas la magie qui consiste à manipuler les corps morts de gens qui ont eu une vie plus ou moins longue mais qui n'en ont plus. Ils ont gagné un repos éternel que je ne trouve pas bon de troubler ... mais force est de constater que parfois, il faut regarder les choses avec plus de pragmatisme que d'idéologie."

Nakor espérait que ces derniers mots feraient échos dans l'esprit de l'elfe. En effet, de son immense et longue vie, de sa supériorité de race, Porte-la-Peste pourrait avoir envie de vomir rien qu'en pensant qu'il s'unirait, même très brièvement, à la magie d'un misérable petit humain. Mais si Nakor avait suffisamment attiré son attention jusque là, c'était peut-être parce qu'au fond, le vieux fou dégageait une magie un peu plus que seulement négligeable.
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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeDim 7 Juin 2015 - 17:44

La plaine boueuse qui s’étendait au pied des murailles de la ville d’Amblère ne gagnait même plus le droit de porter ce nom. Véritable charnier à ciel ouvert, les sombres n’avaient pas prit le temps de s’occuper des corps lacérés de leurs récentes victimes. Les mouches en avaient alors naturellement fait leurs royaumes, les petits insectes ailés étaient arrivés il y a peu et en très grand nombre. Les paysans du coin auraient pu vous jurer que de vie d’homme, jamais elles ne furent aussi nombreuses en cette période de l’année. Fallait t’il encore que vie d’homme il subsiste aux alentours pour pouvoir témoigner de ce simple fait. Peu probable.

Peu après les mouches, vinrent les corbeaux et autres charognards ailés. Inexorablement attirés par ce gargantuesque buffet mit à gratuitement à leurs dispositions, ils se regroupèrent bien vite en épaisse nuée tournoyante dans les cieux. Tout le long du jour et de la nuit, l’on pouvait ouïr le claquement de leurs becs et le bruissement de leurs plumes. Les affrontements entres groupes rivaux pour un globe oculaire encore frais ou un morceau de bas-joue sanguinolent furent monnaie courante. Le brouhaha ambiant qui s’élevait de cette joyeuse assemblée ne semblait en aucun cas gêner les drows. Le gros des forces armées étaient toujours regroupés à l’intérieur des murs, un quotidien martial c’était rapidement instauré. Les elfes noirs se répartissant automatiquement en fonction de leurs rangs hiérarchique. En attente du contingent partit pour Haurse-Porc, les mages du C’rnos et l’escorte de prêtre suivant Bol d’Jiv’elgg, c’étaient réunis en conciles dans ce qui restait de l’ancienne forteresse. L’endroit fut sceller et pendant les jours qui suivirent l’affrontement, personne ne franchit le seuil de la porte. A la nuit tombée, seules certaines lueurs aux couleurs fantasmagoriques filtraient des fissures et des fenêtres du bâtiment, infime trace du flux magique qui se concentrait à l’intérieur des murs de pierres.

A l’aube de la 9ème ennéade, un cliquetis sourd se fit entendre aux premières lueurs du jour. Une onde de choc invisible se propagea la seconde d’après sur l’ensemble de la lande. Les soldats furent bousculé mais ne tombèrent pas à terre, les oiseaux quand à eux ne demandèrent pas leurs restes et filèrent à tire d’aile, les mouches quand à elles, moururent sur le coup.

Les lourds battants de bois grincèrent et laissèrent échapper la cohorte de prêtre et de sorcier. Ils avançaient en fer-de-lance, mené par le Second du Favori de Kiel. Les drows semblaient épuisés, les traits tirés, les joues creusent, leurs corps étaient lacérés à de nombreux endroits et le sang suintait dans leurs sillages. Pourtant aucun ne perdit de sa constance pendant que la procession rejoignait les remparts Ouest. Le silence qui planait dans l’air contrastait nettement avec l’agitation de ces derniers jours. Ils se disposèrent religieusement le long des créneaux, pile en face du charnier. Le Second releva la tête et écarta lentement les bras. Des veinules noirâtres se propagèrent le long de ses muscles pendant qu’il commençait à psalmodier dans la langue sombre. Au même moment, les deux drows positionnés aux extrémités de la file se mirent à leurs tours à incanter mais avec bien plus de rapidité. Ils matérialisèrent une chaîne brumeuse d’une couleur rouille, elle surgit de la paume de leurs mains avant de s’enrouler autour de leurs cous, puis de continuer son chemin, réservant le même traitement aux mages et prêtre présents sur sa route. Chaque fois qu’un elfe noir était touché, il rejoignait à son tour le concert ésotérique qui était entrain de s’élever dans l’air. La chaîne magique ralentit sa course à l’approche du Second et initiateur de se rituel, celui-ci changea légèrement son rythme de parole et entama alors la seconde étape de son plan. D’un geste rapide il prit le contrôle des extrémités magique qui tenaient devant lui. Les incantations se firent alors plus fortes. On pouvait entendre la douleur et la souffrance dans la voix des mages, certains tombèrent à genoux, d’autres se saisirent le crâne comme prit d’un mal tétanisant, mais aucun ne rompu la sérénade qui se jouait en ce moment à la gloire de la Déese Kiel. Les chaînes se mirent à vrombir, elle semblait maintenant instable, se déformant au rythme des battements de cœurs de ses suppliciés volontaires. Le bruit devint de plus en plus sourd, certains des combattants les plus proches décidèrent de prendre du recul, main sur les oreilles afin d’éviter à leurs tympans d’exploser. Puis sans crier gare, le silence retomba. Brutalement. Le Second fit alors un ample geste la main et tira avec force sur les chaînes d’ether. L’on aurait pu s’attendre à ce que les mages finissent décapiter, mais non, la chaîne se retira naturellement, même si ils furent nombreux à perdre connaissance en suite.

Le drow au commande de la dernière partit du rituel commença alors à agiter les bras. Le métal fantomatique tournoya en l’air vibrant et de plus en plus vite. Quand il fut prêt, le Second toisa les morts qui se trouvaient devant lui. Il articula péniblement.
« Une éternité …de souffrance ! »
Puis il projeta les chaînes vers les cieux. Ces dernières grimpèrent en tournoyant avant de ralentir à une dizaine de mètre au dessus de la ville d’Amblère. L’instant d’après, elles explosèrent en un millier de fragment obscure qui retombèrent comme une fine pluie sur la masse de cadavre aux pieds des murailles. Le Second tressaillit, il respirait difficilement mais pourtant, sa concentration était encore intacte. Il le fallait.

D’abord, rien ne se passa, pas un mouvement, comme si rien de tout cela n’avait eu lieu. Puis un mouvement sur la droite, et un autre, et encore un autre. Lentement, l’armée décimé commença à se relever, leurs yeux vitreux et les terribles blessures qui déformaient leurs corps ne pouvaient laisser place à aucune hypothèse quand à leurs réel souffle de vie. Purement magique.
Les sorciers qui étaient encore éveillé se relevèrent alors, les plus compétents et spécialiste du domaine nécromantique se placèrent à coté du Second de Kiel. Ensembles, ils prirent le contrôle de la masse mort vivante, étirant les chaînettes magique jusqu’à leurs doigts, maintenant invisible au commun des mortels. Ainsi, en ce jour, l’armée fanatique du Puy venait de regagner deux milles âmes à son service.

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Porte-La-Peste
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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeSam 13 Juin 2015 - 16:56

Un frémissement et une longue inspiration, voilà tout ce qui traduisit corporellement l'excitation de Porte-la-Peste. Six cent ans de vie. Pour un humain. Comment cela se pouvait-il ? Quelle sorcellerie avait-il mis en œuvre ? Était-il seul ou avait-il reçu de l'aide ? Toutes ces questions fusèrent un moment dans son crâne, tels des étincelles d'espoir et de créativité. Mentalement il s'affairait déjà, pesait le pour et le contre, échaudait des hypothèses avant de les renvoyer dans les limbes de l'oubli en leur découvrant un défaut. Rarement, depuis la perte de sa bien aimée, il avait été ainsi concentré et appliqué dans ses pensées. Même l'Esprit lui semblait soudainement passer en arrière plan tandis que la bête grondante aux limites de sa conscience feulait face à cette agression.
Tant et si bien qu'il faillit ne pas entendre les paroles de son confrère. Il l'écouta avec une attention nouvelle, décryptant chacune de ses paroles, chacun de ses gestes. Il était réellement là et, imperceptiblement, semblait plus vivant que jamais. Une alliance pour tuer les drows ? Oui, il pouvait apprendre des choses, l'interroger, peut-être percer son secret. Il allait répondre quand la magie le frappa de plein fouet. La toile ondula comme si on l'avait tendue jusqu'à ce qu'elle rompe, se répercutant dans toute la clairière. Les momies, habituées à réagir à sa magie, eurent un sursaut de vie avant de se figer de nouveau, mais c'est du côté des insectes que les manifestations furent les plus visibles. Des milliers d'entre eux moururent instantanément, le sol fourmillant d'activité tant qu'elle en devenait visible se figea soudainement. En son sein, Porte-la-Peste sentit l'Esprit blessé hurler et maudire.

« Il s'est passé quelque chose. »

C'était une évidence, l'humain n'avait pas pu ne pas la sentir. Bon sang, même quelqu'un qui n'avait jamais été entraîné en aurait au moins eu froid dans le dos. Et cela ne pouvait venir que d'un endroit. Se levant brusquement le nécromancien quitta la clairière dans la direction d'Amblère, s'enfonçant dans les fourrées. Il progressait parmi les buissons et les fougères sans aucune peine, sans même qu'une branche ne s'accroche à sa tenue, comme si ceux-ci s'écartaient sur son passage. Ils arrivèrent finalement à l'orée des bois. Ils avaient une bonne vue sur la cité à quelques lieues de là. Et notamment sur l'ancien champ de bataille où les humains étaient venus mourir en nombre comme savait si bien le faire leur espèce. Sauf que ce n'étaient pas des cadavres ordinaires qui pourrissaient là. Ils bougeaient, se relevaient et se déplaçaient. Les drows l'avaient pris de vitesse, c'était une chose qu'il avait envisagé.

« Visiblement nous allons devoir trouver une autre arme. A moins qu'ils n'aient été très imprudents. Mieux vaut retourner à l'abri. »

Certes on pouvait trouver en un simple bois un abri très sommaire, mais la présence de l'Esprit les y rendait plus difficiles à trouver que n'importe où ailleurs. Porte-la-Peste comptait plus sur la discrétion pour mener à bien ses buts, car même lui n'aurait pus combattre directement les Sombres. En tout cas pour le moment. Il regagna sa place au milieu de la clairière et se replongea dans la contemplation qu'avait interrompu le mage humain par son arrivée inopinée. Il lui fallaut un certain temps pour atteindre la concentration nécessaire et comprendre ce qu'il se passait à Amblère. Mais quand ce fut le cas, un sourire froid, révélant des dents jaunies à la texture pierreuse, apparut sur son visage tandis qu'il rouvrait les yeux.

« Il nous faut tuer leur chef. »

C'était simple et, à moins que peut-être on ne lui en demande, il ne donnerait aucune explication plus claire que celle-ci. Il avait perçu la magie utilisée, c'était assez évident : maintenir les marionnettes sous contrôle permanent aurait demandé trop d'énergie, il fallait donc passer par la soumission des âmes elles-même, une science dont il ne connaissait guère plus que la théorie. Mais il savait deux choses : une âme libérée était un danger mortel et le lien entre un sorcier et une âme n'était pas chose aisée à créer -ou, du reste, à détruire. Et dans son orgueil, leur prêtre avait décidé d'assumer seul le commandement de cette armée. Ce qui signifiait que sa mort, ou tout au moins une gêne suffisamment profonde pour faire faillir sa concentration, mènerait toute l'armée d'os et de cadavres à l'éclatement et à la folie.
A ces pensée, il sentit la bête s'agiter, se lécher les babines et rugir d'impatience. Elle appelait le sang.

« Êtes-vous toujours disposés à m'aider ? »
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MessageSujet: Re: [Les âmes déchues] Des cendres mouillées   [Les âmes déchues] Des cendres mouillées - Page 2 I_icon_minitimeLun 15 Juin 2015 - 21:12

Un regard ressemblant à celui d'un mort, ou plutôt de la mort elle-même. Nakor en eut froid dans le dos, lâchant une goutte de sueur glacée le long de son épine dorsale antique. La créature pestiférée allait-elle se jeter sur lui et tenter de lui ponctionner sa force de vie? Allait-elle plutôt rester là pour deux ou trois millénaires avant de décider à donner une réponse ou se mouvoir? La vieille barbe conservait un contrôle implacable sur sa respiration et ses idées, se tenant prêt à réagir à la moindre tentative qui pouvait paraître fumeuse. C'était sans attendre l'équivalent d'un coup de tonnerre dans le flux de magie du monde aux alentours. Nakor tourna la tête avec une grande vivacité pendant que les cadavres gigotaient et que les insectes grouillant semblaient se détruire entre eux.

"Qu'est-ce que ... ?"

Le magistère balbutia avant que Porte-la-Peste n'indique dans son immense réactivité de cadavre qu'il s'était en effet bel et bien passé quelque chose. Les deux mages croisèrent leurs regards puis se mirent en mouvement dans le même temps. L'elfe devant, Nakor sur les talons puisqu'il avait dû franchir le flot d'insectes infâmes, ils traversèrent les bois en se dirigeant, sans se tromper, droit sur Amblère. Un sortilège très puissant avait été lancé et surtout, un sortilège qui empestait les forces du mal, la haine, la douleur, la souffrance. Nakor le signala donc en poussant quelques branches

"Je ne sais pas si cela vient de lui mais cette magie me fait penser à celle du Haut-Prêtre de Kiel Elghinn, ce satané Bol d’Jiv’elgg. Cela doit être lui ou un de ses suivants."

Il garda dans sa barbe d'indiquer le mot "un ou plusieurs de ses suivants" car l'intensité de sortilège était trop puissante pour être issue seulement des forces arcaniques d'un seul prêtre, aussi haut soit-il dans sa hiérarchie infernale. Et le tour joué par les drows était visible à une assez belle distance : derrière les fougères épaisses de l'orée du bois, ils purent voir tous deux, le cadavre pesteux et la vieille momie barbue, les corps des soldats tombés, se relever et devenir les serviteurs forcés des adorateurs de Kiel. Ce spectacle détestable fit ouvrir grands les yeux au maître de la guilde du Firmament. Des pauvres corps qui avaient subit déjà milles tortures avant de mourir, devaient encore se relever pour retourner à la bataille. Et qui plus est, au service de ceux qui avaient ordonné leur mort sans aucune pitié miséricordieuse. Le seigneur mage elfique indiqua qu'il valait mieux s'éloigner afin de prendre calmement une décision, car l'action rapide n'avait pas sa place ici.

Ils retournèrent tous deux jusqu'à la clairière, plongés dans une profonde réflexion. On sentait la tension, non plus entre les deux mages mais autour d'eux, comme s'il était évident qu'ils étaient pour le moment liés et luttaient dans le même sens, pour se sortir du même problème sensible. Le silence retomba, alors que Nakor échafaudait la série de sortilèges qu’il pourrait enchaîner pour tenter la seule chose qui lui semblait avoir un intérêt dans cette affaire. Il allait prendre la parole pour proposer quelque chose quand un sourire jaunâtre, suivi d'un souffle pestilentiel s'interposa. Selon l'elfe desséché il fallait tuer le chef de la troupe. Sans faire le moindre geste, la barbe blanche termina alors sa réflexion. Il pensait que c'était l'ensemble des prêtres qui avaient participé à la création et le déploiement du sortilège qu'il fallait perturber. Mais si ce n'était que le chef, c'était déjà un peu plus simple. Puis le mot important lui monta au cerveau : ce n'était pas juste un besoin de perturbation qui était évoqué, non, pour briser le sort, il fallait tuer l'instigateur, purement et simplement. Relevant lentement le menton, dans une moue bien à lui, Nakor répondit

"Oui, je le suis!"

Pour se donner un peu plus d'aplomb, Nakor donna un grand coup de bâton sur le sol, avant de continuer

"J'espérais n'avoir qu'à créer une perturbation suffisamment grande, mais je ... vous fais confiance, la magie utilisée ici est bien plus de votre domaine que du mien. Tuer le chef de ces fous ne sera sans doute pas chose aisée. Je peux déclencher le feu, convoquer le vent, faire trembler la terre jusqu'à ce qu'elle se déchire, je peux faire tomber la foudre, aspirer la chaleur de l'eau et créer de la glace ... et encore quelques tours ... je cherche depuis tout à l'heure que faire qui aurait la plus grande efficacité. Une fois que je mettrai en oeuvre ma magie, les drows la ressentiront aussi et tenteront sans doute de s'y opposer en attaquant ... nous devrons peut-être nous éloigner un peu l'un de l'autre."

Puis, après avoir libéré un long râle, il termina ainsi

"Mais à vous entendre, vous avez déjà une idée de la meilleure méthode à utiliser ici pour nous sortir de ce pétrin et parvenir à notre fin ... je vous écoute?"

Il y avait une multitude d'options : une pluie d'éclairs, un tremblement de terre, une tempête de feu, des pics de glace ... mais il fallait choisir la bonne avant de faire feu de tout bois. La partie serait serrée et dans tous les cas il devrait faire attention à ne pas dépenser toutes ces forces afin de garder une échappatoire. En effet, dans un combat, si l'on voulait vivre longtemps, il fallait se ménager une porte de sortie à chaque fois. Nakor ne comptait pas, en effet, mourir ici!
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