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| Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) | |
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Auteur | Message |
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Aline de Clairssac
Humain
Nombre de messages : 94 Âge : 32 Date d'inscription : 19/07/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 21 ans (27 Verimios de l'an 986) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Jeu 28 Mai 2015 - 11:48 | |
| "La voila, tenez.
Aline prit la brosse et essaya de se coiffer afin de pouvoir laver ses longs cheveux blonds, mais après quelques essais déjà sa force l'abandonnait, à la fois à cause du traumatisme, du manque de sommeil et du manque de nourriture. Elle fut bien en peine de devoir demander à l'homme de devoir l'aider, déchirée entre le besoin de sa présence et la gêne d'être démunie face à un homme. Jérôme consentit alors à l'aider plus qu'il ne l'aurait dû, acceptant de brosser la chevelure de la jeune femme. D'abord sans regarder ce qu'il faisait par question de pudeur et d'étique, puis en comprenant qu'il n'arriverait pas à grand chose en agissant de la sorte en se retournant afin de voir ce qu'il faisait... en essayant de ne pas loucher sur le reste du corps de la demoiselle. Aline, si elle avait compris la nécessité d'aller jusque là, s'était recroquevillée encore plus sur elle-même, plus par gêne que par volonté de cacher ses quelques attributs féminins. Elle n'était pas spécialement en état de penser à ce genre de choses.
-J'espère que je ne vous fais pas mal ? -Non... merci pour votre aide, Jérôme.
La main droite de la petite noble descendit alors doucement le long de sa propre jambe pour aller caresser du bout des doigts l'eau, sans pour autant dévoiler grand chose d'elle. Aline était-elle songe ou se laissait-elle tout simplement aller à l'envie de caresser l'eau ? Elle n'en savait rien, pour tout dire elle réagissait plus par instinct. Elle répondit à peine à son sauveur lorsqu'il lui demanda si l'eau n'était pas trop froide - elle était tiède, dans le fond plus agréable que lorsqu'elle était entrée dans la baignoire. Pour le savon il lui fallut chercher au fond de l'eau pour le lui passer. Ensuite de l'eau coula à intervalles réguliers sur sa tête, glissant le long de son corps avant de rejoindre les innombrables autres gouttes dans la petite baignoire ; versements qui commençaient seulement à provoquer un bienfait physique à Aline. Cela dura quelques minutes puis Jérôme se releva pour la laisser se sécher puis s'habiller, lui tournant à nouveau le dos. Toujours recroquevillée sur elle-même, elle le suivit du regard et posa sa tête sur ses genoux. Elle n'avait pas remarqué le rouge qui était apparu sur les joues de l'éthernien mais avait deviné qu'il devait être aussi peu habitué qu'elle concernant ce genre de situations. Et à savoir pourquoi, le fait qu'il lui tournait le dos lui faisait mal ; une larme commença à couler sur son fin visage.
Il fallut pas mal de temps avant qu'Aline ne se lève, sorte de la baignoire et s'enroule de la serviette. Là encore, fatiguée, elle mit beaucoup de temps avant de revêtir la robe bleue posée sur le lit. Puis enfin elle brisa le silence qui s'était installé entre eux.
-Vous pouvez vous retourner... j'ai fini.
Lorsque Jérôme se tourna vers elle, il put voir une jeune femme d'une pâle couleur de peau et aux longs cheveux d'un blond presque blanc - encore bien humides -, ce qui contrastait fortement avec le bleu intense de la robe... ce qui avait également une certaine beauté. Le vêtement était un peu trop large, raison pour laquelle Aline la resserrait avec une fine ceinture de tissu. Une enfant sur laquelle la nuit se serait posée.
-Je... je ne sais pas où est passé votre anneau. Il a dû tomber.
Elle ne regarda pas Jérôme lorsqu'elle prononça ces mots, gênée d'avoir perdu lors de cette histoire un cadeau fort utile qu'elle s'était volontiers habituée à porter afin de nouer un minimum ses cheveux. Elle s'avança de quelques pas vers son suzerain tout en triturant une mèche de ses cheveux, ne le regardant pas dans les yeux.
-Que... souhaitez-vous faire, maintenant ?"
C'était plus fort qu'elle... une pointe d'hésitation et de crainte transparut dans sa douce voix, montrant toute la contradiction qui habitait en elle quant à Jérôme : le besoin de sa présence rassurante contre la crainte de ce qu'une certaine chose ne recommence. |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mar 2 Juin 2015 - 10:29 | |
| Pendant le brossage des cheveux d'Aline, Jérôme se rendit compte que cela lui vidait la tête. Etonnement, surtout qu'il n'avait pas l'habitude de faire cela, il apprécia l'instant. Lui même avait les cheveux qui avait pas mal poussé avec toutes les chevauchées et les guerres qui s'étaient succédées et il savait ce qu'était avoir des nœuds dedans. L'épreuve était très difficile pour la jeune femme qui se recroquevilla sur elle autant qu'elle le pouvait. Le cœur du baron s'était accéléré et alors qu'il lui avait "longuement" brossé les cheveux, il se rendit compte qu'il n'était pas indifférent aux charmes de la demoiselle. Elle avait déjà occupé son esprit alors qu'il vadrouillait par mont et par vaux, se rappelant le bien-être qu'elle lui avait procuré durant son bref séjour à Montévlin et aujourd'hui, il ne pouvait plus se voiler la face, comprenant, suite à la fameuse question du drow sur ce qu'elle représentait pour lui et l'accélération de son cœur en ce moment, qu'elle le touchait plus qu'il ne l'avait compris jusque la. Cela eut pour effet d'augmenter la haine qu'il ressentait à l'encontre de ce mage noir qui avait volé tant de choses à la candeur d'Aline. Jérôme se surprit de sa maladresse envers la jeune femme alors qu'il n'était pas non plus chaste ou prude au point de ne savoir que dire ou quoi faire, mais il fallait dire que la situation n'était pas des plus propice à ce genre de pensée ou d'écart. Aline le remercia
"Ne me remerciez pas, vous êtes encore faible et il faut que vous repreniez des forces"
Il allait dire "vu ce que vous avez subis" mais il se retint à temps pour ne pas refaire allusion à tout ce qui lui été arrivé durant le temps de sa captivité. Le désespoir semblait avoir envahit Aline dans tout son être et connaissant sa jovialité habituelle, c'était un vrai crève cœur mais il n'était pas non plus temps de faire des blagues ou tenter de la faire rire. Lorsqu'elle s'habilla, Jérôme entendit le bruit du tissus sur sa peau alors qu'elle enfilait la robe, cela lui donna bien des idées mais d'un autre genre et il fit tout pour chasser de son esprit les images qui lui venaient et qui étaient tout à fait déplacées. Elle finit par lui dire qu'il pouvait se retourner, ce qu'il fit naturellement. Il la regarda, la pâleur de son visage d'autant plus marqué que le bleu de la robe était foncée. Ses chevaux encore bien humides, tombaient le long de son dos, d'un blond pur qui contrastait aussi avec la robe. Jérôme en resta sans voix alors qu'elle s'excusait d'avoir perdu l'anneau qu'il lui avait offert à son anniversaire. Il n'y avait bien qu'une femme pour penser à ce genre de chose en pareil moment. Elle demanda ensuite ce qu'il voulait faire, presque offerte. Il se fit violence pour ne pas profiter de la situation
"Ce n'est rien, tout ce qui compte, c'est votre personne Aline, les biens peuvent être changés."
Il était temps de tenter quelque chose pour qu'elle revienne parmi les vivants. C'était peut être tôt, surement même mais l'on disait qu'il valait mieux remonter en selle de suite après une chute de cheval
"Regardez moi Aline....allez regardez moi !"
Le ton était calme mais l'autorité était tout de même présente, faiblement dosé afin de ne pas la brusquer mais pour tenter de la faire réagir
"Je me moque que vous ayez perdu l'anneau que je vous ai offert, je ne veux que votre bien et rien d'autre. C'est la seule chose importante qui soit en ce moment et rien d'autre. Vous passez une épreuve très dure et si vous avez besoin de quelque chose, ou juste d'un soutien ou d'une personne à qui parler, je serais toujours présent pour vous."
Il fit un pas en avant et leva ses mains pour lui prendre la tête dedans mais il s'arrêta au milieu de son mouvement, contient que d'être touché par un homme n'était pas forcément une bonne chose. Cela lui déchirait le cœur mais il attendrait. Sans s'expliquer pourquoi, il savait qu'au fond, elle était forte, il le sentait et il le fallait. Elle devait surmonter l'épreuve, aussi douloureuse fut elle.
"Maintenant il vous faut manger. Venez"
Aline eut un mouvement de recul bref que Jérôme perçu sans le comprendre. Il ouvrit la porte et commença à sortir lorsqu'un garde, attendant derrière sursauta. Ecoutait il à la porte ? il s'avança et demanda à parler en privé, chose impossible puisque Aline ne voulait pas rester seul. Il chuchota donc à l'oreille du baron. L'on avait retrouvé dans la cuisine les restes d'un corps humain, écorché et avec des membres manquants. Il n'en fallu pas beaucoup plus pour que Jérôme comprenne le mouvement d'Aline juste avant. Il chuchota à son tour au garde, lui demandant de faire préparer un repas mais qu'aucune viande ne devait être mise en présence de la dame. Il ne savait pas qu'elle en avait mangé mais il savait qu'elle était consciente du destin tragique de celui qui avait été mangé, car il était évident que les rumeurs sur les drows étaient fondées. Il allait se diriger vers la salle du repas lorsqu'il comprit que ce n'était sans doute pas non plus une bonne idée. Il rappela le garde qui s'éloignait et lui dit de faire monter le repas pour la dame et lui même dans la chambre. Ils se retrouvèrent de nouveau seuls
"De bons légumes sont en train d'être cuisiné, il faudra que vous mangiez Aline."
Il ne voulait pas la brusquer même s'il avait un peu usé d'autorité juste avant, essayant de la faire remonter la pente abrupte qu'elle avait dégringolé dans son esprit. Le repas arriva et après un long moment, elle finit par manger quelque chose. Ce n'était que des légumes mais c'était un bon début. Le soir tombait maintenant et le soleil allait se cacher derrière les montagnes sous peu. Il savait qu'elle aimait les levés de soleil mais peut être qu'un coucher pouvait la toucher également
"Voulez sortir prendre l'air ? le soleil ne va pas tarder à se coucher, voulez vous m'accompagner afin de le regarder ?"
En attendant la réponse, Jérôme pensait déjà à la suite. Lorsque la nuit serait la allait se poser le problème de la nuit. |
| | | Aline de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mer 10 Juin 2015 - 21:22 | |
| "Ce n'est rien, tout ce qui compte, c'est votre personne Aline, les biens peuvent être changés. Regardez moi Aline... allez regardez moi !
La pauvre jeune femme eut du mal à répondre à la demande de Jérôme, ayant beaucoup de peine à lever les yeux pour nombre de raisons. Lorsqu'elle réussit enfin cet exploit, elle se rendit compte que Jérôme n'était très proche d'elle, même s'il pouvait encore s'avancer d'un pas. Plus proche qu'elle ne l'avait pensé. Pour autant, et ce contrairement à ce que l'on aurait pu imaginer elle ne fit aucun geste pour mettre de la distance entre lui et elle, sans en connaître la véritable raison. Celui qui lui faisait face n'avait pas l’étincelle amère de l'envie dans ses yeux et avait ce côté stoïque, confiant et posé qui la rassurait. Le temps sembla alors s'arrêter quelque peu alors que le chevalier parlait, laissant tout loisir à la demoiselle de se rendre compte de tous les détails du visage du noble qui n'était plus qu'à un pas d'elle : de longs cheveux blonds encadraient un fin visage de manière désordonnée, visage orné de grands yeux bleus en amande au-dessus desquels se tenaient de fins sourcils blonds. Aline n'eut pas le temps de se défaire des yeux de son bienfaiteur que celui-ci franchit le reste de la distance qui les séparait, ne se rendant certainement pas compte de ce flottement qu'Aline était en train de vivre. Ses mains d'épéiste s'approchèrent du visage encore pâle de la jeune femme, les yeux de celle-ci se fermèrent sans brusquerie, sa respiration se fit plus profonde... puis la magie s'évapora, faisant rater un battement de cœur, les mains s'écartèrent et Jérôme fit un pas en arrière.
-Maintenant il vous faut manger. Venez.
Aline rouvrit les yeux, les baissant machinalement tout en ayant un petit mouvement de recul qui ne passa pas inaperçu aux yeux du baron d'Etherna. La raison ? Il la découvrit en ouvrant la porte de la chambre, de par le soldat qui désirait lui parler : un être humain retrouvé dans une grande marmite, auquel il manquait une bonne partie des muscles. Aline n'écouta pas ce qu'il se dit entre les deux hommes, encore troublée par ce qu'il venait de se passer. Voyant qu'ils n'allaient pas plus loin, elle s'avança silencieusement vers la fenêtre d'où provenaient les rayons du soleil. Son regard se perdit dans le paysage montagneux alors que sa main droite se posait doucement sur la fenêtre, seul le bout de ses doigts entrant en contact avec la surface froide du verre. Le jour où le premier viol avait eu lieu, ne s'était-elle pas tenue de la sorte dans la chambre qui lui avait été attribuée, à espérer l'arrivée des siens ? Cela n'avait pour autant rien changé, ce qui était arrivé...
Aline se recula brusquement de la fenêtre, ressentant un contact sur sa peau qui la fit frissonner d'un déplaisir qui relevait du dégoût. Elle se retourna, tremblante, pour s'apercevoir que rien. Il n'y avait personne, ses souvenirs l'avaient prise comme un démon s'emparerait d'un enfant lors de son sommeil. Jérôme, lui, avait terminé de converser avec le soldat et venait vers elle. La petite pieuse de Montévlin baissa une nouvelle fois le regard, comme si c'était devenu une habitude.
-De bons légumes sont en train d'être cuisinés, il faudra que vous mangiez Aline. -Je n'ai pas faim.
Ses mains se serrèrent machinalement entre elles pendant qu'une nouvelle fois elle devait faire l'effort de regarder Jérôme en face. Un exercice difficile que pourtant elle ne refusa pas. En attendant que le repas arrive quelques mots s'échangèrent encore, toujours avec de courtes phrases embarrassées de la part d'Aline. Lorsque le repas arriva, Aline s'assit sur le sol et se recroquevilla sur elle-même. Elle n'avait toujours pas faim et répudiait le fait de toucher à une assiette. Il fallut du temps et de la douceur pour enfin arriver à faire manger juste une bouchée de légumes, temps pendant lequel elle ne dit mot, n'extériorisa pas les visions d'horreur qui la hantaient. Au bout de la troisième bouchée, le ventre de la jeune noble commença à sévèrement gargouiller, se rendant compte que finalement il avait besoin de nutriments pour fonction correctement. Alors elle eut faim et, curieusement, le besoin primaire de manger prit le dessus et fit fi du blocage psychologique pour au final faire qu'Aline mangea tout ce qu'il y avait dans l'assiette. Mais c'était parce qu'il n'y avait pas de viande...
-Voulez sortir prendre l'air ? le soleil ne va pas tarder à se coucher, voulez vous m'accompagner afin de le regarder ?
Ils en étaient venus au temps où le soleil disait l'un de ses nombreux adieux aux mortels, se cachant derrière l'ouest des Monts d'Or pour reparaître au petit matin à l'est. Aline regarda par la fenêtre, toujours en silence, comme absente. Voulait-elle sortir ? Elle n'en avait pas l'impression. Mais si elle l'accompagnait c'était qu'il allait sortir... et elle se souvenait parfaitement de la peur et du ressenti qu'elle avait eus plus tôt dans la soirée, aussi finit-elle par hocher affirmativement la tête.
Descendre le donjon, traverser les ruines lui rappelèrent de mauvais souvenirs, provoquant à plusieurs reprises des mouvements de recul ainsi qu'une volonté de disparaître, de ne plus être dans ce domaine. Jérôme dut lui parler doucement et même la prendre par la main pour l'aider à avancer, désireux d'aider celle qui faisait chavirer son cœur sans même le savoir à remonter le gouffre dans lequel elle était tombée. Quand enfin ils arrivèrent sur les remparts de bois, faces au soleil couchant, ce dernier était déjà à moitié caché par les montagnes. Aline, qui d'ordinaire adorait regarder les aubes et aurores, ne fut cette fois-ci pas touchée par la poésie ou encore la beauté de ce spectacle. Elle le regarda, sans rien dire, sans rien penser... jusqu'à ce que des sons, des émotions et des images ne reviennent à son esprit. Elle se revoyait encore petite, découvrant la belle vue en jouant avec son frère, alors qu'ils se dirigeaient vers une autre ville. Il était tôt dans la matinée, elle avait passé le petit pont naturel pour au final s'émerveiller devant le spectacle de la nature... puis elle entendit ses parents l'appeler, Jared ne la trouvant certainement pas dans la zone de jeu -puisqu'elle l'avait quittée. "Papa, maman ! Je suis là venez voir !" Elle était montée sur un rocher et avait commencé à gesticuler des bras pour montrer où elle était, un sourire radieux aux lèvres. Trop enthousiaste de sa découverte, elle n'avait pas voulu quitter l'endroit sans que quelqu'un ne vienne voir... ce quelqu'un étant son père, Tanèdre - qui se retint au dernier moment de lui donner une rouste lorsqu'il fut à portée de main. Elle le voyait encore, dos devant elle, à contempler le paysage.
Une larme perla sur le doux visage d'Aline qui, prise dans ses souvenirs, ne remarqua aucunement ce fait. Dans son esprit l'image de son père s'effaçait pour laisser place à celles de Jared, puis Thiev, puis Meivèn... puis Jérôme. Le soleil commençait seulement à apparaître lorsqu'elle lui avait montré cet endroit qui était devenu un lieu qu'elle avait partagé avec toute sa famille réunie avant que sa mère ne meurt. Mère qu'elle avait toujours aimée et dont le souvenir ne se tarissait jamais. Tous ces visages, toutes ces fois où elle y était allée... L'unique larme devint alors un cours d'eau salée, Aline éclatant soudainement -aux yeux de Jérôme - en sanglots. Le soleil avait eu le temps d'encore baisser et, de quelque manière que se soit, la main d'Aline s'était retrouvée dans celle de Jérôme, la serrant. Lorsqu'elle s'en rendit compte elle relâcha la main de l'homme mais, sous les sanglots, elle vint se blottir au creux de ses bras de guerrier. C'était la première fois qu'elle pleurait vraiment depuis tout cela... c'était comme si elle reprenait vie. Tout en hoquetant, Aline réussit à articuler parmi les pleurs
-Je suis désolée, je... je ne voulais pas que tout ça arrive, qu'ils meurent, que..."
Elle n'arriva plus à dire un mot, tant la douleur émotionnelle se déversait en larmes continues après tant de temps. Désormais plus que les pleurs n'arrivaient estomper l'horreur de ce qu'elle avait vécu. |
| | | Jérôme de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Jeu 18 Juin 2015 - 10:47 | |
| La faire manger fut bien compliqué, preuve que le choc psychologique était bien présent et vivace. Elle finit tout de même par s'exécuter et elle termina même toute son assiette. Jérôme attendait ensuite la réponse sur la sortie proposée. Elle accepta sans rien dire et ils entreprirent de descendre le donjon vers la porte puis ensuite les murailles. Le chemin fut très lent, Aline ayant à plusieurs reprises des mouvements de recul lorsque des souvenirs revenaient la hanter. Jérôme fut très patient, lui parlant doucement et communiquant par des regards ou des gestes et utilisant la présence de leurs mains l'une dans l'autre afin qu'elle le suive jusqu'en bas. Ils arrivèrent sur la muraille en bois et ils se mirent face au soleil qui se couchait derrière les monts. Pas une parole ne fut prononcée alors qu'ils contemplaient la vue. Jérôme regardait régulièrement Aline afin de voir sa réaction mais il semblait que rien ne se passait et qu'elle juste la à regarder sans vraiment voir. Bon certes, ce n'était pas un levé de soleil comme elle les aimait mais il n'avait que ça sous la main et la faire sortir n'était pas un mal. L'air était vif et le vent bien présent alors que la température commençait à descendre pour la nuit.
Le soleil baissait et Jérôme aperçut une larme qui commençait à couler le long de la joue d'Aline. Il resta un instant tendu, ne sachant pas trop comment elle voulait qu'il réagisse et si elle voulait qu'il le fasse ou qu'il la laisse tranquille. Il allait se décider lorsque soudainement, la larme devint multiple, puis ce fut un véritable flot qui perla de ses yeux. Etonnement, ce fut elle bougea, se blottissant dans les bras du baron qui les referma sur elle dans un geste protecteur et fort, sans la casser, afin qu'elle ressente bien qu'il était la pour elle. Il lui prit la tête de sa main gauche et il lui déposa sur son torse
"La, je suis la, tout va bien maintenant, c'est finit"
Des mots qu'il répétait encore afin de la consoler et lui faire comprendre que son calvaire était derrière elle maintenant. Elle parla alors, chose qu'elle n'avait plus faite depuis un moment. Elle s'excusa en expliquant qu'elle n'avait pas voulu tous ses morts. Voila donc qu'elle se les reprochait
"Il n'y a pas d'excuse à faire Aline, vous n'y êtes pour rien. C'est ce drow le responsable et pas vous. La guerre est destructrice et il n'y a que des drames sur son chemin. Je vous promet que je ferais mon possible pour que la sécurité revienne et que tout cela ne se reproduise plus."
Voila une promesse lourde et bien difficile à tenir mais vu son état, c'était sans doute ce qui était le mieux à dire. Ils restèrent ainsi un très long moment. Le soleil était déjà caché et la soirée bien avancé, la nuit noire arrivait
"Il faut rentrer Aline, il commence à faire froid et vous ne devez pas tomber malade. Que dirait Jared si je ne prends pas soin de vous alors que je le peux"
Faire allusion à son frère et à un vivant était une tactique afin de lui faire comprendre qu'il y avait encore des choses à faire dans ce monde et qu'elle devait vivre pour ceux la. Ils repartirent vers le donjon et ils firent le chemin inverse pour revenir dans le chambre. Un gros dilemme se posa alors au baron. En effet, Aline devait se déshabiller pour mettre sa tenue de nuit et ensuite comment allait elle dormir ? il devait au moins lui poser la question pour ne pas sembler vouloir profiter de la situation. Au pire, il se dit qu'il pourrait mettre deux chaises face à face afin de faire un lit de fortune. Après tout, ces derniers temps, il avait dormit dehors, à la dure avec ses hommes tandis qu'il voyageait un peu partout
"Est ce que vous allez réussir à dormir seule Aline ?" |
| | | Aline de Clairssac
Humain
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mer 15 Juil 2015 - 11:34 | |
| "Il n'y a pas d'excuse à faire Aline, vous n'y êtes pour rien. C'est ce drow le responsable et pas vous. La guerre est destructrice et il n'y a que des drames sur son chemin. Je vous promets que je ferai mon possible pour que la sécurité revienne et que tout cela ne se reproduise plus.
Si seulement cela pouvait être vrai... Aline se laissa encore plus se blottir contre Jérôme, celui-ci l'entourant de ses bras. Cela lui faisait étrange, alors que le premier contact qu'elle avait vécu avec un "homme" s'était des plus mal passés son corps, son esprit et son cœur se lovaient volontiers dans la chaleur rassurante que produisait le corps de Jérôme. C'était comme si elle était retournée dans un cocon sûr, un peu comme les bras de Jared avaient pu l'être lors des moments difficiles. Ses larmes continuèrent à couler, sans qu'elle ne cherche à les arrêter. Sans vraiment s'en rendre compte elle chercha à rester dans cette chaleur bienfaitrice, et ce n'est qu'au bout d'un long moment que les larmes cessèrent totalement. Comme si ce fait annonçait qu'Aline était "prête", l'ethernien reprit la parole.
-Il faut rentrer Aline, il commence à faire froid et vous ne devez pas tomber malade. Que dirait Jared si je ne prends pas soin de vous alors que je le peux ?
Jared... lui était encore vivant. Et que dirait-il, en effet ? La dame de Montévlin s'écarta alors légèrement du baron et hocha affirmativement de la tête en un geste encore fébrile. Elle se laissa alors mener pour retourner au bâtiment principal, gardant les yeux baissés jusqu'à ce qu'elle soit retournée dans la chambre qui lui avait été attribuée. Alors seulement elle osa faire quelques pas seule, s'écartant de Jérôme de quelques mètres, faire le tour de la chambre plus en détail qu'elle ne l'avait fait jusqu'ici. Son regard ne passa qu'une fraction de seconde sur le lit où l'attendait une chemise de nuit, continua à faire la pièce, remarqua quelques ustensiles spécifiques aux femmes et s'arrêta enfin sur le miroir et le reflet qu'il renvoyait d'elle. Une femme, aux allures faiblardes, aux joues creusées par la faim et les yeux cernés par la fatigue, portant de longs cheveux blonds tombant sur une robe bleu-nuit. Éternellement droite, cette dame avait pourtant du mal à lever les yeux, à s'affirmer en tant qu'être. Qui était-elle ? Avait-elle des sentiments ? Quel était son passé ?
-Est ce que vous allez réussir à dormir seule Aline ?
Ainsi c'était elle... Aline. Qu'elle était bête ! Bien sûr que c'était elle, qui d'autre pouvait se tenir devant ce miroir en cet instant ? Pourtant, elle ne s'était pas reconnue. Pas à cause de la robe, même si elle était un peu trop grande. Juste par ce qu'elle renvoyait d'elle-même. Que lui avait-il fait pour observer un tel changement en elle ?
-Je... je n'en suis pas sûre, Jérôme.
Et s'il revenait ? Il était bien entré dans l'autre alors qu'elle même ne pouvait en sortir, il était apparu dans la nuit avec les siens, par magie... et il pourrait revenir.
-Pourriez-vous rester ?
Aline eut quelque mal à prononcer ces mots, se rappelant toujours que même si ses bras étaient protecteurs que Jérôme était un homme et qu'il y avait toujours ce risque que cela recommence. C'en était d'ailleurs étrange parce qu'elle comprenait qu'elle avait envie de se rapprocher de lui, de retourner au creux de ses bras, mais qu'en même temps elle désirait mettre une certaine distance entre eux. Et elle avait du mal à comprendre quelle était cette ambiguïté en elle, pourquoi elle ne le rejetait tout simplement pas. Elle était loin de s'imaginer qu'au fond d'elle-même était un sentiment grandissant envers le baron d'Etherna et que c'était celui-ci qui l'aidait à accepter sa présence. Plus qu'une simple confiance ou que de simples paroles.
La jeune femme se recula du miroir et de son reflet, et se retourna enfin vers le seigneur de Bastylle. Elle s'approcha de lui, ayant du mal à garder les yeux levés et s'entrelaçant nerveusement les mains, pour ne s'arrêter qu'à quelques dizaines de centimètres de lui. Baissant les yeux, elle tint un propos qu'il ne comprit certainement pas.
-Je suppose que vous voudrez me laisser le lit... mais je n'en ferai rien. Dormez dedans si vous le souhaitez, je ferai autrement." |
| | | Jérôme de Clairssac
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| Sujet: Re: Le bon, la belle et le truand (Jérôme, Aline) Mer 19 Aoû 2015 - 15:10 | |
| Une fois de retour dans la chambre, Aline s'écarta du baron et fit quelques pas. Jérôme l'observait et ne manquait rien de ses expressions, à l’affût de sa moindre demande. Il la vit passer rapidement à côté du lit et continuer jusqu'au miroir ou elle se regarda intensément. A la question sur le fait de dormir seule, elle répondit qu'elle ne savait pas si elle y parviendrait. Jérôme se douta, en se souvenant de la disparition magique du mage sombre, qu'elle devait vraiment craindre de se retrouver isolée, les murs et fenêtres ne pouvant lui offrir une protection.
Elle demande au baron s'il pouvait rester. Sa voix était faible et peu assurée, preuve de sa terreur. Avant que Jérôme ne réponde, alors qu'il réfléchissait, elle reprit la parole en se reculant du miroir, se tournant et en se rapprochant de lui. Son rictus avec ses mains ainsi que ses yeux baissés en disait long sur ses craintes et les difficultés qu'elle rencontrait sans doute à être dépendante du baron. Elle qui était si indépendante dans le souvenir de Jérôme. Elle dit qu'elle ne voulait pas du lit et elle invita le baron à dormir dedans. Cela était hors de question, de même qu'elle avait encore plus besoin que lui de récupérer ses forces.
Jérôme prit ses épaules et il parla très doucement
"Vous devez reprendre des force, Aline. Je resterais à vos côtés comme vous le souhaitez mais s'il vous plait, prenez le lit"
Aline lui répondit qu'elle ne pouvait pas et elle se renferma quelque peu sur elle-même, se prenant les bras par les mains et baissant le regard. Jérôme comprit alors que c'était sur un lit qu'elle avait vécu les sévices du sombre. Pourtant il savait que ce serait dans un lit qu'elle récupèrerait le mieux
"Désolé mais je dois insister Aline"
Il appuya plus fort sur ses épaules, non pour lui faire mal mais pour lui assurer son soutien et lui montrer qu'il était présent
"Si vous le souhaitez je ne dormirais pas afin de veiller sur vous, je vous en fais le serment. Je ne laisserais plus rien vous arriver tant que je serais présent"
Et si on lui passait sur le corps bien entendu. La puissance du sombre était trop forte pour lui et il savait qu'il ne parviendrait pas à le contrer s'il décidait de revenir mais il tenterait tout de même, même s'il devait périr dans sa tentative. Toutefois, il n'était pas temps de l'affoler plus, alors un peu de certitude lui ferait peut être du bien.
"Le lit est confortable et vous devez dormir avant de pouvoir vous emmener ailleurs, je vous en conjure Aline"
Alors bafouilla alors avant de se taire. Elle était terrifié et elle commença à pleurer. Jérôme lâcha ses épaules pour la prendre dans ses bras. il la serra très fort tout contre lui sans lui faire mal. Une main sur sa nuque lui soutenant la tête sur son torse il lui chuchota des "chuuut" tout doucement, presque dans un murmure
"Faites moi confiance s'il vous plait"
Doucement, très doucement, tournant le dos au lit, il recula vers ce meuble qui terrorisait la jeune femme. Lorsque ses mollets touchèrent le lit, il s'assit dessus très délicatement en faisant asseoir Aline à côté de lui, toujours dans ses bras
"Allons, voila, on y est. Ce n'est pas si terrible ?"
Il lui caressa alors les cheveux dans un geste délicat
"Ca va aller, je suis la, je ne laisserais personne vous faire du mal"
Une fois de plus il voulait la rassurer en répétant encore les mêmes mots qui devaient normalement la calmer. Aline se laissa faire mais la peur émanait d'elle. Elle eut un soubresaut lorsqu'elle sentit qu'on l'asseyait sur le lit. Elle se blottit contre le baron, faisant tout pour ne pas regarder le lit. Content de l'avoir assit sur le lit mais devinant que la partie n'était pas gagné, il continua de lui caresser les cheveux tout en essayant de l'apaiser, lui disant des mots de réconfort.
Collé ainsi à la jeune femme, son coeur battait beaucoup trop rapidement. Il était maintenant évident qu'il était amoureux d'Aline même s'ils ne se connaissaient pas au mieux et cela intensifia sa haine envers les sombres. Il espérait qu'elle ne sentirait pas ses battements, de peur qu'elle ne le repousse après ses mésaventures. Il ne savait pas s'il pouvait essayer de la coucher ou s'il devait lui même se coucher en la gardant contre lui. Des questions pathétiques mais qui pouvaient tout changer à la réaction d'Aline. Après un temps de réflexion durant lequel il n'avait pas cessé de lui dire des mots de réconfort, il se décida pour l'action lié à la parole. Il essaya tout d'abord de l'allonger
"Il faut dormir Aline, c'est important"
Elle sanglota mais l'on pouvait déceler ses efforts pour tenter d'arrêter. Toutefois elle se laissa faire. Maintenant qu'elle était couchée, Jérôme ne savait pas ce qu'il devait faire. Il décida de s'allonger à côté d'elle et de la prendre dans ses bras. il commença à la bercer. Il se dit qu'il devait passer pour un fou. il s'imagina même en train de chanter mais il ne connaissait bien entendu aucune chanson. ------- Cela continua encore deux jours, durant lesquels Jérôme faisait tout pour qu'Aline se restaure et dorme pour récupérer. Quelques instants sur les murs à regarder les couchers de soleils, voir les levés si elle se réveillait tôt et le temps passa ainsi. elle finit par être suffisamment remise pour voyager et il était pressant de la ramener la ou elle serait plus en sécurité. Jérôme la ramena donc avec son escorte jusque Bastylle. En effet Montévlin était un peu vide avec le départ des troupes et il préférait donc la mettre dans un lieu qui serait plus sécurisé, ses sentiments maintenant découverts. |
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