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| Chante Rossignol. | |
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Arichis d'Anoszia
Ancien
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Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 47 ans (né en 961) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Chante Rossignol. Mer 13 Mai 2015 - 15:45 | |
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Arichis avait chevauché avec les siens dès l’aube, quittant son hôtel à Diantra en laissant une notice à son fils qui se faisait son chemin dans les sphères du médian. Il avait traversé l’Apreplaine pour rejoindre Siriac, et de là, avait chevauché le long de la côté jusqu’à Soltariel en passant par Valencourt où il avait salué les seigneurs. Lorsqu’ils franchirent la frontière, une patrouille les arrêta non loin du Bétis. Ils reconnurent la bannière du dragon d’or et l’insigne du grand voyer que le régent portait, sans nul doute que Kahina sera averti aussitôt de l’entrée sur le territoire des Anoszia.
L’escorte du patriarche passa la nuit non loin de la capitale du duché, Arichis envoya un messager prévenir de son arrivée imminente et s’habilla en conséquence aux couleurs de sa maison pour être accueilli comme il se le devait par la nouvelle cour du « royaume de sel ». Sur son cheval blanc, il pénétra les portes de la cité aux milles canaux. Le palais, véritable chef d’œuvre architectural était visible de loin. Son fils Oscario était à ses côtés, il avait insisté pour ne pas regagner Ydril et assister à la réception, ce qui fit légèrement froncé les sourcils au père qui renvoya une partie de sa délégation chez eux, avec un message pour son dernier fils Sysiphe qui tenait la régence du comté.
« Combien de ces gens veulent planter un poignard dans le cœur de cette petite garce ? » « Ton langage Oscario. Mais je dirais facilement, presque tous. » Sourit le père, qui lui, ne se gênait pas pour quelques vulgarités à l’encontre de la princesse des deux soleils. Sur des barques, à leur droite, des nobliaux ou des bourgeois paressaient sur les canaux, avec des domestiques agitant des branches de palmier.
Il préférait Ydril, avec le bruit de son port en arrière fond sonore, les odeurs d’épices, de poisson, de viandes, les éclats de voix des marchands sur la place publique. Et lorsqu’il avait besoin de plus de calme, il y avait Velmone avec ses grands jardins, ses petites vignes et ses bois, ses manoirs et la tranquillité de l’Olienne. Oscario devinait aisément, au regard qu’avait actuellement son père, les pensées qui traversaient son esprit. La trahison des Systolie avait créé une rupture chez le patriarche, qui lorgnait sur Ydril comme sur un morceau de viande qu’il méritait.
« Sire, Sa Sérénissime vous attends. »
Un eunuque, qu’il avait toujours cru muet, vint les accueillir avec une flopée de domestiques et de palefreniers qui prirent les rênes de leurs chevaux lorsqu’ils arrivèrent au niveau du palais. Arichis leva les yeux vers l’un des dômes et poussa un soupire, il devra encore supporter l’estreventine pour quelques heures. Mais cela était un mal nécessaire, il avait des choses à dire.
« Qu’on m’annonce. » Autant dire qu’il prendrait mal tout oubli de l’un de ses titres.
Dernière édition par Arichis d'Anoszia le Mar 1 Sep 2015 - 20:12, édité 2 fois |
| | | Kahina d'Ys
Humain
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| Sujet: Re: Chante Rossignol. Mar 19 Mai 2015 - 20:28 | |
| « À Soltariel, il y a ceux qui veulent tuer la Princesse aujourd’hui et ceux qui sont prêt à attendre demain, » plaisantait-on souvent au Palais ; si la saillie ne manquait pas de mauvaise foi, elle n’en demeurait pas moins piquante de vérité. Aux yeux de tous ses vassaux et serviteurs, même les plus fidèles, elle demeurait l’étrangère et nombreux étaient ceux à qui ils coûtaient de devoir répondre d’elle.
Pour garder son trône, l’estréventine n’avait pas ménagé sa peine. Elle n’avait eu de cesse, depuis l’instant où Maciste n’avait plus su s’extirper de ses propres draps, de chercher sans cesse des faiblesses à exploiter. Ceux qu’elle avait pu gagner à sa cause, elle leur avait réservé les charges les plus prestigieuses. Les cupides, elle les avait rendu riches, sans jamais les perdre de vue ; c’était l’une des rares choses que lui avaient jamais apprises son père : « Il n’est bourse qui se vide plus vite que celle qui est déjà pleine ». Les faibles, elle ne leur avait fait montre d’aucune pitié, allant jusqu’à les briser si vraiment elle l’avait dû. Les forts, elle avait voulu les isoler ; les uns des autres, d’abord, puis les uns après les autres. Certains avaient cédé, d’autres avaient su lui tenir tête. Elle qui avait toujours su mener son monde avait dû faire cette terrible découverte que, parfois, il est des hommes et des femmes qu’elle ne saurait contrôler. Avec eux, elle devait marchander. Céder, parfois. Avec le ralliement de Merval et Scylla, elle avait dû s’y résoudre trop souvent à son goût.
Elle pouvait néanmoins se satisfaire d’un beau succès : tous, jusqu’aux derniers, ils avaient prêté serment. Soltariel, Sybrondil, Ydril et Ysari. Sur leurs Dieux, leurs ancêtres et leurs honneurs, ils avaient juré de la servir, elle, son fils et ses descendants. Elle avait, depuis, appris la véritable valeur que donnaient ces « braves » à leur serment — et saurait s’en souvenir, s’était-elle jurée —, mais il n’en restait pas moins que cette victoire-là la protégeait pour un temps des dangers les plus immédiats.
N’en demeurait pas moins qu’elle n’était plus la seule à contrôler le Soltaar. Si elle avait cru, un temps, pouvoir réunir tous les pouvoirs, elle avait vite déchanté. Chaque jour de négociations qui se terminait était autant de latitude qu’elle devait abandonner. Scylla et Merval avaient beau être venus se réfugier dans son giron, la queue entre les jambes, ils s’étaient chargés de bien des exigences. Soltariel s’était souvenu des siennes et Ydril et Ysari aussi. Des tractions diplomatiques était né un Conseil de Régence, dont l’annonce était imminente. Alors, certes, elle le présiderait, en sa qualité de Gardienne du Royaume. Ah ! Elle s’était cru maline d’avoir refusé d’en être la Régente. Elle aurait pu, sans doute, lorsque l’effervescence était à son comble et la menace la plus pressante. Mais ils étaient tous morts, les précédents régents, pourquoi aurait-elle voulu suivre leur pas ? Elle avait compris, ensuite, qu’aux yeux de ses sujets, une Gardienne n’était pas une Régente. Qu’importait. Pour l’heure, une seule chose comptait : au Conseil sur le point de naître siégeaient plus de ceux qui pouvaient attendre demain pour la tuer que de ceux qui ne voulaient pas attendre. Ses fidèles étaient majoritaires, mais même cela lui avait coûté.
Lorsqu’on annonça l’Anoszia, Kahina se redressa légèrement de son trône, un goût amer en bouche. S’il était un homme dont elle se méfiait, c’était celui-là. Elle l’aurait tué sur l’instant, si elle l’avait pu, mais c’eut été perdre son turbulent voisin de l’est.
Depuis que la Cour était Royale, elle avait décidé d’abandonner le trône de Maciste au Roi — surtout pour rappeler à Ydril et Ysari que s’opposer à elle, c’était s’opposer au Royaume — et elle jeta un coup d’œil dans sa direction. Arichis avait, du moins le pensait-elle, déjà rencontré sa Majesté. Il saurait, comme tous les autres, le reconnaître. Et le servir. Kahina avait voulu l’éviter, autant que faire se pouvait, mais s’il s’en était allé bien avant l’arrivée des langecins, ses partisans n’en avaient rien fait et ils n’avaient eu de cesse de lui réclamer une charge au Conseil. Pour la forme, peut-être, elle n’aurait su en jurer. Elle avait vite accepté, pourtant. La politique en Péninsule, comme ailleurs, était affaire d’apparence. L’homme qui ne soignait pas les siennes s’exposait à la méfiance. En siégeant au Conseil de Régence, Arichis servirait sa Majesté Bohémond et tant que personne ne lui fournirait un semblant de justification, il serait bien en peine de le trahir. Cela garantissait au moins qu’il ne s’allierait jamais ouvertement au Velteroc. Et puis, cela lui permettrait de le surveiller autant qu’il le ferait lui-même à son égard.
Tout dépendait maintenant des prochaines heures. Kahina ne doutait pas qu’on avait déjà informé le vieux brigand de sa future promotion. Il pouvait refuser, mais c’était là une réponse bien étrange à l’honneur qu’elle lui faisait. Sans doute cela sèmerait-il le doute, jusque dans ses propres rangs. Ou alors, il parlerait en faveur de son fils. Scylla n’attendait que ça. La nouvelle des attaques langecines sur Nelen, l’île du Roi, étaient connues de tous. Et s’il n’en faisait rien, s’il taisait le nom d’Oschide Anoszia, et bien… ce serait comme donner sa bénédiction.
« Nous sommes heureux d’accueillir chez lui le Régent d’Ydril, » l’accueillit-elle avec dignité. « Cela faisait longtemps, Arichis, » continua-t-elle avec la simplicité qui la caractérisait, une fois le protocole achevé. « Nous parlions de toi récemment, justement. Je me lamentais sur ton absence. “Encore deux ennéades et quoi, me faudra-t-il un nouveau régent pour Ydril ?” ai-je demandé. Mais assez que tout cela, tu es de retour désormais, la question ne se pose plus. Viens, approche. Salue tout d’abord ton Roi. »
Je parie qu’il ne me saluera pas, moi, comme il le doit. Si tel était le cas, au moins serait-elle fixée.
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Chante Rossignol. Dim 24 Mai 2015 - 19:45 | |
| Un gamin. Même pas plus haut que son genou, assis sur le trône du Soleil Blanc, sur une pile de coussin finement brodés pour ne pas heurter la sensibilité de son royal fessier, et une petite couronne en guise de coiffe. Le Chancelier avait dit que c’était leur roi, donc tous ceux que cela arrangeait l’avaient cru. Arichis se courba néanmoins devant lui, le rhumatisme qu’il avait sorti comme excuse à Kahina la dernière fois l’empêcher de s’incliner plus bas. Il le salua, comme on saluait un monarque puis fit de même, mais bien plus modestement, devant l’estreventine. « Votre inquiétude était partagée, je craigniez ne plus vous retrouver. »
La familiarité de la princesse lui était vulgaire. Mais une bonne nouvelle était là pour atténuer cet accueil. On l’avait informé avant qu’il ne franchisse les portes de la salle qu’il avait été nommé Grand Argentier du royaume. Il avait d’abord cru à une mauvaise blague, mais ses gens lui avaient assuré le contraire. Il était devenu un homme important dans cette couronne, une couronne qu’il avait intérêt maintenant à préserver. Si seulement… Si seulement Kahina lui offrait ce qu’il souhaitait réellement.
« On m’a prévenu à propos de la constitution du nouveau conseil de régence de Sa Majesté Bohémond Ier, c’est avec honneur que j’accepte d’être en charge la trésorerie du Royaume de Diantra. Comme première action, permettez-moi d’enquêter sur la disparition du trésor des Fiiram qui revenait de droit à notre souverain. »
Il n’en ratait jamais une. Ces dernières ennéades, les événements s’étaient précipités à Soltariel ou même à Diantra. Oschide avait décidé de tracer sa propre voie, qui bien que discutable n’était pas encore à maturité pour juger. Sa convalescence à Langehack ne lui avait pas permit d’être présent en terre soltaar pour assister en premières loges au démantèlement du royaume, à son grand regret. Mais de retour à présent, Arichis avait des choses à raconter.
« J’aimerais vous demander une audience privée. »
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| | | Jehan
Humain
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| Sujet: Re: Chante Rossignol. Jeu 28 Mai 2015 - 11:20 | |
| Jehan était mage mais il était aussi noble ! bon il n'avait pas de terre mais il faisait parti de la cours. Il s'entendait fort bien avec son frère, devenu l’aîné suite à un "accident" et ce dernier envoyait des gages à Jehan qui lui permettait de vivre plus qu'aisément. Il faisait partit de la cabale du cercle ardent qui était réputée au sein de Soltariel bien qu'étant sur un pied d'égalité avec d'autres bien entendu. Parvenu au triumvirat qui dirigeait la cabale, Jehan avait un prestige à la hauteur, de même que sa magie n'était pas à dénigrer, il avait atteint un niveau supérieur à bien des mages et il savait s'enorgueillir de ses réussites.
Lorsque l'estreventine fit son arrivée et qu'elle se trouvait isolée, lui avait vu une opportunité s'ouvrir. Fort de l'intelligence qui semblait rayonner de Kahina, ainsi que la puissance dont elle disposait par le biais de son époux, il se dit qu'il ne devait pas attendre plus. Il fit partit des premiers à se présenter en sa faveur, rapidement suivit par d'autres lors des étapes qui se succédèrent pour arriver à créer un royaume. L'opportunisme dont il avait fait preuve était une aubaine, encore plus alors que le dirigeant de la cabale, ne désirant pas la côtoyer, lui avait laissé carte blanche pour le représenter sans le déranger.
La magie était forte à Soltariel et le mage Nakor, réputé et craint par beaucoup de pratiquants, Jehan comprit, lui rendit un énorme service avec ses venues ou il faisait étalage de ses talents, grondant et menaçant, détruisant autour de lui. Jehan s'était engouffré dans la faille que Nakor avait ouverte afin de se rapprocher encore de Kahina, lui proposant des protections magiques au palais afin que les désagréments posés par Nakor ne se reproduisent plus.
Aujourd'hui, accompagné d'un de ses élèves, Jehan se tenait à la cours de Soltariel comme il convenait, se tenant droit dans sa tenue rouge et orange, subtil rappel de sa maîtrise du feu. Il était donc la lorsque Arichis, le régent d'Ydril se fit annoncé et entra dans la salle. Jehan s'approcha de son disciple afin de lui parler sans que cela s'entende
"Malgré les simagrées, il est évident que ces deux la se haïssent du plus profond de leur être."
En effet, à Soltariel, les secrets étaient légions mais tout le monde s'exercer depuis le plus jeune âge afin de réussir à les percer tout en créant les leurs. Les meilleures alliances étaient envers des personnes sur qui vous avez un détail pour les faire chanter et les trahisons étaient encore plus nombreuses que les accords. Aussitôt, un dialogue des plus protocolaire s'installa mais à l'étonnement général, après un très brefs instant, Arichis fit allusion au conseil de régence qui se préparait et de sa charge de trésorier. Le conseil, bien que pratiquement fait, n'avait pas encore été annoncé et les tractations pour avoir une place de choix continuaient encore et se feraient jusqu'au bout. Un brouhaha s'éleva immédiatement dans la salle, preuve du mécontentement des gens présents. Cela grondait et pas qu'un peu alors qu'il arrivait, gonflé d'orgueil et de vanité et qu'il se pavanait devant les soltariis sans la moindre déférence. Le ton montait dans la salle, preuve qu'il venait de faire une bévue d'importance, lui amenant encore plus l'inimitié des personnes présentent dans la salle. il était certain que s'il y avait du monde pour planter un couteau dans le dos de l'estreventine, il y en avait aussi beaucoup à vouloir en faire de même pour la patriarche des Anoszia. La fratrie commençait à prendre trop d'ampleur et à devenir gênante pour pas mal d'ambitieux qui voyait mal un ydrilote s'accaparer des choses et une place qui aurait dû appartenir à un soltarii
"Quel imbécile, n'a t il donc pas apprit comment fonctionnait Soltariel ?" |
| | | Kahina d'Ys
Humain
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| Sujet: Re: Chante Rossignol. Lun 8 Juin 2015 - 20:32 | |
| Aux déclarations d’Arichis, Kahina préféra le silence ; il fut son unique réponse durant de longues secondes qu’elle mit à profit pour jauger le vieil homme. Elle l’avait voulu à ses côtés à Soltariel et désormais, elle en payait le prix ; elle n’aurait jamais cru, de prime abord, qu’il serait si élevé, mais la chose était faite, il était trop tard pour regretter. Au moins pourrait-elle enfin le garder à l’œil, lui et la plupart des troubles fêtes potentiels du Sud. C’était là, elle voulait le croire, une belle victoire.
« Il faudra en effet s’intéresser à cette affaire, » finit-elle par répondre. Elle lança un regard dans la direction de Cléophas, qui pour l’heure avait gardé le silence. Elle se demandait ce qu’il pouvait bien savoir du triste sort du trésor royal, en grande partie pillé. Par qui ? S’il faisait un coupable évident, la princesse doutait néanmoins de son implication, tout du moins directe. Peut-être avait-il laissé faire. L’idée que, de fil en aiguille, Arichis en vînt à l’accuser et mît en péril l’équilibre encore précaire de sa Cour l’agaçait d’avance, mais elle ne doutait pas de réussir à empêcher les choses d’en arriver à pareilles… extrémités. « Je suis heureuse de savoir que tu resteras à Soltariel. Bien entendu, tu resteras Régent d’Ydril, je ne doute pas que tu trouveras des gens aptes à te représenter chez toi. » C’était une manière de lui rappeler qu’à grandes offices, grandes responsabilités.
Elle lui accorda par la suite son entretien privé, bien entendu, mais lui demanda simplement de patienter quelques minutes ; de fait, si elle n’avait guère envie de voir cette séance de doléance s’éterniser plus encore, il lui restait une dernière chose à faire. Avec le retour d’Arichis, son conseil de régence se trouvait au complet et plus rien ne l’empêchait de l’annoncer officiellement.
Ainsi reçurent l’honneur de siéger au conseil de régence de sa majesté Bohémond Ier Cléophas, en qualité de Chancelier, un chevalier sybrond en qualité de Sénéchal, Arichis en qualité d’Argentier. D’autres noms furent aussi cités, pour des charges moins prestigieuses. Le seigneur de Caïssa, par exemple, fut récompensé de son ralliement, ainsi que le vénérable Haut Pêtre de Néera de Diantra qui avait trouvé refuge à Soltariel.
Les gens se dispersèrent ensuite lentement, des groupes se formant devant les nouveaux élus. Kahina les regarda partir, du haut de son trône, avant de faire signe à Arichis de la suivre.
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| | | Arichis d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: Chante Rossignol. Lun 24 Aoû 2015 - 19:40 | |
| Kahina honora personnellement les différents membres du conseil de régence. Différente personne avec qui elle souhaitait régner à la manière d’une estreventine. Arichis ne connaissait pas le chevalier sybrond, même pas de nom, et le seigneur de Caïssa que de réputation. Au bout de quelques minutes la foule commença à se dissiper dans un murmure allant crescendo de par les félicitations échangées et les viva des partisans. Le vieux régent la suivit alors qu’elle descendait de son trône pour ouvrir une porte adjacente qui les mener vers un petit salon qui semblait privé.
« Il est de mon devoir de vassal de vous informer que l’ancienne duchesse de Soltariel, Marguerite des Berontiis est venu me rencontrer durant ma traversée de Diantra. Il prit une pause pour voir comment réagira-t-elle à cette annonce. Elle m’a demandé, monnayant le trône comtal d’Ydril, de l’aider à vous renverser et reprendre sa chaise. »
Arichis s’asseye sur l’un des larges divans de la pièce. Croisa les jambes. Ne lâchant pas la jeune fille des yeux.
« Bien sûr, j’ai poliment décliné l’offre bien que vous m’ayez refusé le mariage avec Aléandre. Une parole est une parole. »
Kahina et Margot étaient des pestes capricieuses. L’une comme l’autre lui refusait le mariage qu’il souhaitait. Mais tôt ou tard, l’une des deux cédera.
« Il est important de souligner qu’elle possède le soutien des armées du médian. »
Il le devinait, mais en réalité, il n’en savait rien. Peu lui importait à vrai dire, le plus important était de déstabiliser Kahina dans son confort tout récemment acquis.
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| | | Kahina d'Ys
Humain
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| Sujet: Re: Chante Rossignol. Ven 28 Aoû 2015 - 15:19 | |
| « Margot de Soltariel… » murmura Kahina, non sans quelques sombres pensées. Qui, de la duchesse déchue ou de son mari, avait planifié de l’enlever, elle ne l’avait jamais vraiment compris. Au fond, elle s’en moquait. Qu’ils missent à exécution leur projet, elle aurait sans doute trouvé à y redire ; mais elle aurait compris, oui. Elle-même n’était guère du genre à s’embarrasser de moral quand il s’agissait de parvenir à ses fins, cela ne faisait guère plus de mystère à Soltariel. « Qu’elle ait obtenu le soutien du Médian n’a rien de surprenant. Nous devrions imiter le manchot, argua-t-elle en se saisissant d’une cruche et de deux coupes. Trouver un prétendant au duché d’Erac ne devrait pas être difficile. Léandre n'est de toutes façons pas encore mort. »
Revenant vers son hôte, elle lui tendit un des gobelets et le servit, avec la simplicité qui pouvait la caractériser. Elle profita de l’occasion pour river son regard opale dans celui de son plus turbulent vassal. Et la princesse de se demander ce qu’il pouvait espérer de leur entretien. Elle ne releva pas qu’il avait avoué s’être rendu à Diantra. À quoi bon ? Elle n’avait pas le pouvoir de l’en empêcher, ni la volonté de le contrôler à ce point. Voulait-il palabrer avec les ennemis qu’elle désignait ? Qu’il fît ! Avec un peu de chance, cela le marginaliserait, rien de plus. Et puis quoi ? La trahir ? Il y pensait sans arrêt, de toute façon.
« Comment va Oschide ? » demanda-t-elle finalement à brûle-pourpoint, tandis qu’elle se servait elle-même une rasade de vin. Elle posa la cruche et huma le breuvage. C’était du vin d’Ys, cette boisson qu’on buvait tiède, très chargée en épices. Elle se permit une longue rasade avant de continuer : « La nouvelle a dû te parvenir : aux yeux du Roi, ton fils est un félon. Sa Majesté n’a guère apprécié son entreprise. » Et moi non plus, songea-t-elle en dissimulant un sourire torve derrière une moue plus neutre. « Il serait dommage de voir les Anoszia se retourner les uns contre les autres, aussi je te le demande : y aurait-il moyen de le raisonner ? »
Dernière édition par Kahina d'Ys le Dim 30 Aoû 2015 - 14:53, édité 1 fois |
| | | Arichis d'Anoszia
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| Sujet: Re: Chante Rossignol. Dim 30 Aoû 2015 - 11:32 | |
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« Nous pouvons. Mais soyez prudente, si ce duc d’Erac vous prête allégeance vous devriez en tant que bonne suzeraine lui venir en aide dans une guerre ouverte contre le médian et personne ici en a la motivation. »
Ydril et Ysari étaient fatigués, et les soltariis étaient des fainéants bons à boire du vin et trousser des gueuses sur la route. Puis la guerre était un mauvais investissement pour le sud en ces temps agités. Par contre, ils pouvaient le financer et lui faire parvenir des ressources venues d’estrevent tandis qu’un blocus se mettrait en place tout autour du velterien.
« Le reste du royaume n’est pas sot, il ne voudra jamais vous suivre tant que vous vous mettez en avant. Vous êtes une étrangère, vous n’êtes pas comme eux. »
Le reste du royaume ne croyait pas en ses balivernes surtout. Les hommes et femmes de la péninsule savaient le petit roi n’avait aucun sang royal dans ses veines, peut-être que certains au sein du palais doutaient même. Qu’il n’était qu’une ruse de l’Angleroy dans une tentative ultime de sauver ses privilèges.
« Les yeux du roi ne voient pas plus loin que le tapis sur lequel il joue avec ses figurines. Nous sommes seul ici, cessez votre théâtre. Vous l’avez déclaré félon. »
Kahina devait être ivre pour penser que les Anoszia se déchireront entre eux. Il attendit qu’elle boive son vin avant de le goûter à son tour.
« Les actions de Langehack ne sont pas celles d’Oschide. Oschide n’a de duc que le titre, c’est son épouse Méliane de Lancrais qui gouverne comme le faisait Maciste avant sa maladie. »
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| | | Kahina d'Ys
Humain
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| Sujet: Re: Chante Rossignol. Mer 2 Sep 2015 - 21:44 | |
| Ceux qui côtoyaient la Princesse des Deux Soleils s’étaient fait un jeu de vouloir prédire quand, d’agacement, sa langue claquerait sèchement contre son palais. La manie de l’Estréventine était déjà entrée dans la postérité, plus encore peut-être que son refus du vouvoiement. Pour beaucoup, il était source d’amusement : il précédait bien souvent une des répliques acerbes et brutales dont elle avait le secret ; il était dit que quelques taquins, aux desseins incertains, s’évertuaient à les consigner chacune. Quand la rumeur lui était parvenue, Kahina avait pris sur elle de ne pas donner à sa Cour le plaisir de rire d’elle — à moins que ce ne fût la peur qu’ils pussent, un jour, lire en elle aussi bien qu'elle en eux d'hui — et le claquement s’était fait plus rare. Plus mémorable, aussi, car il en était toujours un pour le lui arracher. Celui dont elle gratifia Arichis fut peut-être l’un des plus remarquables de tous.
Fallait-il que ce fût elle qui cherchât le plus à servir leur Roi ? Elle avait cru qu’en s’attachant cette Couronne dont on n’avait eu de cesse, dans son enfance, de lui rabâcher qu’ils l’aimaient et la chérissaient parfois plus que leurs vies ils n’auraient guère plus le choix. Elle s’était pliée à toutes les cérémoniales, jusqu’aux plus falottes, avait fait de Soltariel la capitale de ce Royaume dont ils se gargarisaient dès qu’ils pouvaient ; n’était-ce pas ce Roi et ce serment et cette chevalerie et cette vassalité qu’ils opposaient à son peuple, depuis des siècles, pour arguer leur supériorité ? On avait beau eu lui expliquer, plusieurs fois même, que Bohémond, s’il n’était pas lui-même bâtard, était bien fils de fitz. Que son sang était trouble et sa lignée peu certaine. Mais baste ! Aetius n’avait-il su, par les armes, faire oublier tout ce qu’il avait de mauvais ? Il fallait qu'ils fussent sots, tous, pour lui refuser cela. Son enfance à elle avait été bercée d’Empereurs aux épopées grandioses qui souvent trouvaient leurs origines dans des ventres communs. Elle avait ouï, aussi, ces mots qu’on se murmurait parfois dans le Palais. Il y en avait encore pour affirmer que de Roi, elle n’en avait pas même l’ombre, que Bohémond était mort et que son gringalet n’était qu’un freluquet ramassé par le Mervallois. Elle ne pouvait qu’en rire, quand même le Haut-Prêtre de leur Damedieu si idolâtrée reconnaissait le petit. Et puis ! Fût-il faux, crotté et miséreux, ils avaient ployé le genou.
« Tu as un don rare, vieux renard, » susurra-t-elle, le regard aussi sombre que sa voix était froide. Il l’agaçait, c’était là son talent, plus vite qu’aucun autre. Cela, elle ne lui dit pas : l’envie ne la tiraillait pas d’entamer avec le patriarche une nouvelle joute verbale. Les deux étaient trop dissemblables pour qu’elle revêtît le moindre intérêt. « Mais ton corps, ça, le temps te l'use. Tu ferais mieux d’aller dès à présent te reposer. » Qu’il partît ! Elle voulait être seule. Elle n’aurait pas, ainsi, à lui expliquer qu’elle n’avait pas pour projet de voler au Roi ses hommages ; que Léandre d’Erac avait déjà prêté serment et qu’en ce sens, il était du devoir de la Couronne de lui prêter l’assistance, car c’était bien la protection que promettait un suzerain à son vassal ; que l’office du Conseil de Régence dont il faisait désormais partie était de veiller à ce que le Roi accomplît ses devoirs, jusqu'à sa majorité où il pourrait enfin le faire par lui-même ; que ce même Conseil pouvait cependant prétexter qu’avant d’être en mesure d’aider Léandre, il convenait de recouvrer Diantra ; que c'était là, enfin, prétexte suffisant pour retarder tout ce dont ils n'étaient pas pressés d'entreprendre. Tout cela, il trouverait bien un échevin pour le lui rappeler. Quant à son fils, s’il refusait la main qu’elle lui tendait, c’était son affaire.
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| | | Arichis d'Anoszia
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| Sujet: Re: Chante Rossignol. Dim 11 Oct 2015 - 18:15 | |
| « Il y a autre chose. »
Il n’avait pas fini. Et ne fit pas attention à l’insolence de la suzeraine. Son petit-fils était promis à la seconde fille de Blanche, de sang soit disant royal. La baronne avait refusé de lui offrir la main de son ainée, prétextant vouloir la réserver à quelqu’un de plus haut rang. Bien que cela fût insultant pour un Anoszia, il demeurait logique de ne pas la céder à un noble de second rang.
« Vous avez un roi qui ne possède pas la moitié de son royaume et ce, principalement à cause de Nimmio de Velteroc. Mais devriez savoir que son épouse la baronne ne le porte pas dans son cœur, et que sa rancune tenace vis-à-vis de lui ne va qu’en grandissant. Les filles de ma parente sont de sang royal également, et une alliance ou tout du moins une approche avec leur mère garantirait une paix future. Je vous propose un mariage. Soltariel n’est pas bonne avec les armes, privilégions la diplomatie. Proposez à Blanche d’Ancenis un mariage entre le prochain duc de Soltariel et une princesse de sang, Alcyne. Les enfants sont fragiles, que Tyra nous en garde mais Bohémond pourrait succomber à une maladie infantile et Alcyne sera couronné par les même qui ont reconnu Bohémond. Un mariage entre votre fils et ma petite-nièce nous garantira la paix avec nos voisins, et offrira peut-être un jour à votre fils un royaume. Et tout cela, serait dans l’intérêt dudit royaume bien entendu. Prenons toutes les précautions nécessaires quant à l’avenir de celui-ci. »
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| | | Kahina d'Ys
Humain
Nombre de messages : 328 Âge : 34 Date d'inscription : 23/03/2013
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 17 ans. Taille : Niveau Magique : Apprenti.
| Sujet: Re: Chante Rossignol. Ven 16 Oct 2015 - 22:33 | |
| Le regard dont Kahina gratifia Arichis était de ceux dont on ne savait jamais ce qu’ils pouvaient bien trahir. Arichis pourrait y voir, de fait, et du mépris et de la colère et de la perplexité et de l’intérêt ; tout ça et rien du tout à la fois. Elle demeura ainsi à le jauger ainsi, le menton haut mais le museau scellé. Elle n’avait pas besoin de réfléchir bien longtemps pour décréter que les intentions du patriarche n’étaient pas — la chose était entendue d’avance — pour le bien du duché. Il avait ses propres motivations et l’énergie qu’il mettait à trouver un parti à son fils, pourtant promis à la jeune Aléandre, n’était rien de plus qu’un aveu de sa part : il n’avait pas renoncé à la petite. Que Kahina lui eut complètement abandonné la gouvernance du comté, qu’elle n’eut rien fais, jamais, pas même lors de son escapade dans le Langecin, qu’elle lui eut offert une charge incontournable, et ce dès son retour, tout cela ne lui suffisait pas. Le ladre devait craindre qu’elle ne vînt à la majorité d’Athanase lui arracher l’Ydril. Elle ne pouvait guère l’en blâmer, elle-même avait imaginé pareil dénouement à leur tumultueuse relation.
La vérité, c’était que la princesse n’était pas prête à lui abandonner ainsi sa protégée. Aléandre était du sang de Maciste, mais surtout, elle lui rappelait son frère et tout ce que cela impliquait : son cuisant échec à le garder en vie, la honte d’avoir dû céder — même un peu — devant l’Anoszia et la douleur de la petite comtesse qu’elle pouvait encore parfois surprendre dans son regard juvénile. On disait Kahina impitoyable et on avait raison. Elle n’était pas sans cœur, cependant.
« Non, » lâcha-t-elle finalement. Un mot qu’elle regretta, car de fait, même si elle ne pouvait qu’émettre de sévères réserves à l’embryon de projet du vieux renard, l’idée de frapper la coalition du Médian en plein cœur n’était pas pour lui déplaire. « Il faut que j’y réfléchisse. »
Il en coûterait cher à la Hautvalloise, de cela Kahina était certaine. Déjà, l’estréventine imaginait ses conditions. Au roi, il faudrait que la baronne demandât publiquement le pardon, qu’elle l’implorât de briser les liens qui la reliaient à son mari — n’était-ce pas dans ses prérogatives que de briser un mariage ? — et qu’elle confiât à sa personne la garde de ses filles… Alors, dans ces conditions, la chose serait envisageable. Sans cela, comment ne pas se décrédibiliser devant sa cour et le conseil ?
« Nous en avons fini ici, continua-t-elle finalement pour couper court à la discussion. Nous aurons l’occasion de nous entretenir à ce sujet plus tard. »
Quelques minutes plus tard, la jeune femme prenait congé de son aîné, l’esprit plein de projets. Elle n’était guère disposée à abandonner Aléandre, mais il était d’autres mains qu’elle pouvait marchander. À commencer par celle du roi. Il y en avait pour douter de la légitimité du petit Bohémond ? Elle avait peut-être là un moyen de les rassurer quant à celle de sa descendance…
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