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 Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]

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Jindanor Numanor
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MessageSujet: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeJeu 14 Mai 2015 - 13:30




La journée touchait à sa fin... Le soleil envoyait ses derniers rayons toucher la surface de ce sol pavé sur lequel le convois se déplaçait... Jindanor était à côté de la calèche de la Dame de Lourmel, observant les alentours, les scrutant même. Le dernier voyages qu'il avait effectué avec eux s'étaient  résulté en une attaque de bandits, et il comptait bien ne pas retomber dans une embuscade..
Cela faisait six jours que Jindanor avait rejoint la garde personnelle de Cécilie, il était officiellement son Garde personnel. Et ces six jours n'avaient pas été tendre en événements. Le capitaine en charge de la sécurité de la Dame, sous les ordres du Sir de Clairssac, ne l'avait pas ménagé, chaque jours avaient été chargés en informations et apprentissage aussi utile, qu'inutile pour certains.  La formation n'était qu'à son début, et le capitaine n'hésitait pas à venir discuter avec la montagne pour se renseigner sur ses origines, ou même savoir ce qu'il avait déjà acquis.. Parfois même se déroulait des interrogatoires sur ce qu'il lui avait déjà fait savoir. Jindanor remercia d'ailleurs plusieurs fois sa mémoire, celle-ci l'ayant sauvée deux trois fois d'une remise à niveau.

Ils marchaient depuis quelques jours déjà, la première moitié de la cinquième ennéade de Barkiôs s’entamait déjà, cela lui faisait les jambes, et ne le changeait pas vraiment de son quotidien, au point prêts qu'il portait un peu plus de matériel qu'à l'accoutumée .

Le vent était léger, et l'air ambiant plutôt frisquet, ce qui força Jindanor à repasser sa fourrure d'ours sur ses épaules. La journée avait été assez longue et laborieuse, quand il y repensait. La calèche s'était embourbée quand cet abrutis de cocher avait penser pouvoir la faire passer dans une flaque d'eau de la veille... Le hic ? La flaque d'eau n'était pas une flaque mais un trou de quelques centimètres permettant à l'une des roues de s'enfoncer d'une dizaine de centimètres... Il ne fut pas des plus aisés de sortir la dite de cette mélasse, et avait demander la force d'une dizaine d'homme, Jindanor y comprit. Ils avaient ainsi bien perdu une bonne demi-heure pour une erreur qui aurait pu être aisément évité. Jindanor ne se fit d'ailleurs pas prier pour enguirlander comme il se doit le pauvre cocher... Le pauvre s'était retrouver les jambes dans la boue à aider la brigade. Il en fallait bien un qui se salisse ! Les rires avaient cependant suivit cette petite erreur de parcours, et les discussions entre soldats faisaient bon train depuis le début de la journée. Une pause avait été décidé vers la mi-journée, afin de reprendre des forces et de boire un coup. Les vivres tiendraient bien encore jusqu'à ce que l'on arrive à destination. Jindanor fut d'ailleurs désigné pour faire le compte. Chaque repas avait le droit à sa dose de devoir, l'un préparait la pitance, l'autre se chargeait d’amener le nécessaire de cuisson et d'assaisonnement, et enfin, un dernier faisait le compte des vivres restants, pour éviter de se retrouver à la dèche avant le prochain arrêt près d'un village où l'on pourrait se ravitailler.

L’après midi fut beaucoup plus calme et paisible, Jindanor eu l'ordre de prendre les rênes de la calèche le temps que le cocher s'occupe de rattacher correctement un ensemble de cordages tenant les vivres et les bagages des Dames en place... Cette montagne de bagage avait d'ailleurs bien effrayé Jindanor quand il la sentit se presser contre son dos, manquant de l'écraser sous une tonne de tissus... Une mort atroce. L'arrêt de la calèche fut de ce fait nécessaire, lorsque Jindanor fit bien comprendre qu'il ne tiendrait pas longtemps. Une fois les cordages correctement fixé, le cocher laissa sa place à Jindanor, le laissant mener la calèche tandis que celui-ci faisait un somme. Le pauvre bougre n'avait pas dormis de la nuit … Un Sanglier était venu ronfler à côté de sa tente, et avait même manqué de l'y rejoindre !

La nuit pointait son nez, la lune faisait signe au soleil , celui-ci laissant la nuit a la garde de cette immense veilleuse en croissant . La brise s'était faîtes plus fraîche encore que plus tôt dans la soirée... La nuit prenait lentement bien place et les bâillements commençaient à prédominer sur le convois.. Visiblement, il allait être temps de poser le camp.

-Bon, on s'arrête pour aujourd'hui ! Porta la voix du Capitaine, tandis que Jindanor faisait halte de la calèche et s'occuper de dételer les chevaux avec le cocher, le reste de la garde commençaient à ériger le campement.

-Jindanor, une fois que vous aurez finis ça, vous viendrez vous charger de descendre le reste de matériel.

-Bien Sir, répondit-il, tout en finissant rapidement de dételer les chevaux, le cocher lui faisant savoir d'un regard qu'il pouvait vaquer à ses occupations, attacher ces bourrins à un arbre ne serait pas bien long.

Jindanor le remercia d'un hochement de tête tout en s'emparant des cales, qu'il passa sous les roues de la calèche, histoire qu'elle soit bien stable... Il serait bon qu'elle ne se fasse pas la malle pendant la nuit. Puis il fila s'occuper de la descente du matériel, il était certes assez lourd, mais la plupart des paquets ne dépassaient pas les trente kilos, un poids assez raisonnable pour le colosse qu'il était.
Une fois le tout descendu, et le plat prêts Jindanor s'approcha de la calèche, armé de deux bols remplit de la mitonnade du chef, ces bols étaient en tout cas bien plus présentable que la tambouille que Jindanor et ses compagnons avaient eu le droit de manger, il toqua à la porte pour ensuite faire porter sa voix :

-Mesdames, le repas est prêts. J'ai préféré vous l'apporter, le terrain est plus boueux que l'on ne l'aurait pensé. En effet, le sol était bien boueux, une vraie mélasse par endroits, et cela avait quelque peu ralentis le convois... Ils avaient fait une dizaine de kilomètre de moins que prévus selon le capitaine.

Tandis que Rose ouvrait la porte de la calèche pour s'emparer de la pitance qu'avait si aimablement amener Jindanor, elle le remercia, Jindanor souriant avant de les laisser à leur souper.. Il ne s'éloigna pas pour autant beaucoup de la calèche, le feu de camp se trouvant à quelques six mètres de celle-ci.
Il resta debout, observant les bois alentours.. Ils étaient calme, d'un calme serein... Les créatures diurnes avaient lentement cédait la nuit à leurs comparses nocturnes, hibou, et autres laissaient porter leurs cries mutuels... Englobant la nuit autrement silencieuse quelques secondes plus tôt en un concert sauvages et particulièrement apaisant.

Il ferma les yeux un instant... ''Avec un peu de chance cette soirée sera aussi paisible que les autres... ''Se surprit-il a penser, il s'étira, faisant cliqueter la maille qui lui avait été donné, ils avaient pu s'emparer de la dite à Lourmel avant le départ, elle était lourde, prêts de 60 kilogrammes, mais au moins lui permettrait-elle d'éviter de se faire déchirer un morceau de chair si combat il y avait.. Il était bien heureux d'avoir celle-ci, vivement une armure complète.

Jindanor observa le campement lentement se séparer d'une grande partie de ses habitants, au fur et a mesure que la nuit s'avançait, le sommeil les appelaient... Jindanor avait été désigné pour faire la garde de nuit.. Aux côtés de quatre autres gardes.. Chacun faisaient le tour du campement.. Jindanor passa à côté de la tente d'Antoine...Le surprenant à ronfler plus fort qu'un grizzly atteint d'asthme... Il sursauta d'ailleurs et manqua de s’étouffer de rire, continuant sa ronde il remarqua cependant une couleur qui jamais n'aurait dû se trouver là où il était.... Une couleur écarlate. Elle avait été traînée sur quelques mètres en direction d'un buisson... Sans hésiter il s'empara de sa hache.

-ALERTE ! Hurla-t-il, réveillant dans une série de cris stupéfait une grande partie du campement, le capitaine fut le premier à sortir de sa tente, vêtus , suivis d'une dizaine d'autres gardes..Et déjà le campement plongeait dans le chaos... Il se surpris à penser de nouveau : Tu pouvais pas fermer ta gueule ? Des hurlements et des gargouillement provenait de derrière lui, les tentes s'agitaient... La calèche.. Il se surpris à tirer un sprint en direction de la calèche... Il la voyait aux loin... Trois silhouettes semblaient s'opposer... L'une d'entre-elle seule, svelte, élancée, contre deux autres, plus pataude, lourde et cliquetante de leurs armures... Ils bougeaient bien trop pour qu'il se risque à lancer sa hache, il continua sa course, arrivant trop tard pour ses deux camarades, dont les carcasses chutaient lentement au sol, des éclaboussures de sang s'extirpant de leurs blessures fraîches...

Il ne patienta pas, arrivant au corps à corps avec ce protagoniste , il élança son bras, le saluant d'un uppercut en pleine mâchoire , l'être lui tournait auparavant le dos, et s'étaient retourner vers lui en entendant le bordel de maille entrechoquait qu'il faisait, le choc avait été accompagné d'un craquement sonore, de quelques dents qui volent, d'un vacarme assourdissant... Jindanor , trop élancé, se prit à passer au dessus de sa cible qui s'écroulait au sol... Il roula dans la boue, glissant sur le ventre, il étira ses jambes pour se redresser, s'aidant de ses bras et de sa main droite, il n'eut pas réellement le temps de se redresser que déjà son menton était cueillis d'un talon, qui l'envoya paître contre la calèche... Crachant une giclée de sang, sa lèvre éclatée.

Il releva la tête, un elfe ? Un elfe ? Il poserait ses questions après... la Dame et Rose devaient être en sécurité... Il esquiva la lame qui s'abattit vers lui... Elle se planta dans la roue à sa gauche, c'était l’opportunité rêvée, Jindanor n'attendit pas, s'échappant par la droite, il prit l'elfe par la jambe et le souleva, le laissant retomber tête la première sur la roue devant lui, laissant craquer ses os en retombant violemment sur lui.. La tête du pauvre bougre venait d'être arrêtée par la roue, mais le poids de Jindanor avait forcé sur sur celle-ci et l'échine de sa victime. Le brisant et le laissant ainsi inanimé... Jindanor se releva, en essuyant son visage de toute la boue qui venait de s'accumuler...

-Bordel de merde ! Qu'est-ce que fout un elfe ici ?!

Il n'eut pas le temps de respirer...Déjà, on reprenait l'assaut sur lui... Il eut cependant cette fois le temps de s'emparer de la lame toujours enfonçait dans la roue de la calèche.... Il faisait face à son assaillant...



Dernière édition par Jindanor Numanor le Dim 21 Juin 2015 - 18:40, édité 1 fois
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Lynae
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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeSam 16 Mai 2015 - 3:57

Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] 614046gariel
- Gariel -


Le jeune elfe étirait sa foulée régulièrement, en silence. A peine pouvait-on percevoir le crissement des feuilles mortes sous la pointe de ses souliers de cuir. Un hululement creva le silence de la forêt. Arwën. Un léger sourire étira les lèvres de Gariel. Il allongea encore sa foulée, filant entre les troncs, sa tresse rousse lâchée derrière sa tête. En écho au hululement, un gloussement gras répondit, ressemblant à s'y méprendre à celui d'un dindon sauvage. Celebrindal. Mais la sérénité de Gariel s'estompa peu à peu, alors qu'il guettait, sans succès, le cris suivant. De petits oiseaux prenaient le relais... L'oreille de Kÿria ne trompait pas : Veryan ne s'était pas signalé.
Gariel décéléra, pour s'accroupir entre deux arbres tombés, discret comme un daim. Il adressa une brève prière mentale à sa Déesse-Mère. Le moment d'accomplir à nouveau son dessein approchait.
La lame de Gariel, couverte de fines runes elfiques, glissa hors de son fourreau. Quelques gouttes écaillées de sang séché en ornaient encore la garde. L'arme était magnifique.
Gariel la saisit entre ses dents. Il se remit à courir, obliquant dans une direction bien précise.

La lueur de lune dorait la terre de la Déesse. Les arbres étiraient leurs branches vers les étoiles. Ce soir, le ciel resplendissait. Bon présage. Ce soir, des humains paieraient pour ce que leur race avait fait à la Terre, pour la souillure sacrilège qui suintait de leurs actes.

« Lumière vengeresse portée par une Mère bafouée, le jugement s'approche de la Cité des Hommes... »

Gariel chantait, mais son chant ne quittait pas sa gorge. Les notes roulaient sous sa langue et mouraient. Enfin, il décela l'orée du bois. La route principale passait là. Il gazouilla. Un gazouillement lui répondit, de l'autre côté de la route. On eut juré entendre deux rossignols enamourés. A peine plus loin brûlaient des feux de camps. Les hommes digéraient leur pitance au fumet de viande d'élevage.
Furtif, il s'approcha. Un homme, de dos, urinait dans un buisson. Deux pas, un éclat de lune sur sa lame. Le sang de l'homme jaillit de sa gorge tranchée. Gariel saisit le corps contre lui avant qu'il ne chute. Il sentit, à travers les lanières de cuir de cerf qui enserraient sa poitrine, le dos crispé de sa victime. Impassible, il la traîna à couvert.

A peine revenu sur le campement, Gariel reconnut l'ombre de Celebrindal qui se coulait vers le carrosse. Ce dernier était placé bien trop à découvert, l'imbécile ! Gariel avait-il été avisé de sa part d'entraîner Celebrindal avec lui ? Ce jeune elfe, de trente ans son cadet, s'était montré si enthousiaste et fougueux, si plein de verve, que Gariel avait cédé. Maintenant, un colosse de plus de deux mètres courait vers la frêle silhouette. Le poing de l'homme d'arme cueillit Celebrindal à la mâchoire. L'elfe chuta sur le dos. Il se redressa à temps pour frapper son adversaire, qui s'était trouvé emporté par son élan.
Gariel assista malgré lui au reste, alors qu'il se précipitait vers le duo, lame à nu. Un cri rauque jaillit de sa gorge, un crachement puissant de bête fauve.
Les yeux de Celebrindal virèrent au blanc.

Gariel fit face au colosse. Les muscles énormes, noueux, de l'homme, se devinaient au niveau des épaules, des avant-bras et des mollets. Il semblait l'anti-thèse de Gariel, fin et délié. L'elfe avança prestement d'un pas, tenta une frappe d'estoc. C'est alors qu'un cri suraiguë retentit à l'autre bout du campement. Le sang de Gariel pulsa follement à ses tempes. Le colosse saisit l'ouverture offerte par cette distraction ; sa lame se planta dans la protection de bras de Gariel, qu'elle traversa jusqu'à entailler la chair. Malgré le coup, l'elfe bondit en arrière, jurant contre sa parade maladroite. Aussitôt, il fit volte-face. Il devait porter assistance à Arwën.
Il fila comme une flèche jusqu'à elle. Kÿria-mère, que se passait-t-il ?
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Jindanor Numanor
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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeSam 16 Mai 2015 - 23:05




Un elfe, a la chevelure rousse, taillé et effilé se tenait devant lui, il semblait d'un tout autre niveau, déjà s'installait une anxiété qui vint tendre chaque muscle de Jindanor.
« Par les Cinq, faîtes que je ne faillisse pas à ma tâche en ce jour... » Se murmura t'il alors que les lames s'entrechoquaient déjà, des hurlements de rage et de peur, sang et fer se côtoyaient de nouveau dans une danse macabre.

L'elfe s'élança avec légèreté vers Jindanor, l'estoc fila vers son torse... Un cri déstabilisa le rouquin. Jindanor eu l'occasion de se déporter sur la droite, évitant à son tronc une lacération fatale, son bras gauche, muscle saillant, rencontra le fer froid, lui arrachant un hurlement tandis qu'il rendait son coup à son adversaire... Un coups emplit de rage et d'une force surhumaine, le coup que lui avait porté son adversaire réveilla la bête qui sommeillait en Jindanor, ce monstre sous lequel il se cachait tel son manteau de fourrure qui le couvrait encore en cette nuit.

L'elfe bondit en arrière, malgré une entaille dans son avant bras... Il voulait s'enfuir ?!

-Pas question ! Hurla Jindanor, empruntant à sa fourrure d'ours cet aspect d'animal enragé, il s'élança à sa poursuite, le chaos s'étalait autour de lui...

La course ne lui serait pas aisée, il était lourd, moins agile que l'être qu'il pourchassait... A sa gauche un autre elfe était aux prises avec quatre de ses compagnons, il taillait dans la chair avec une facilité déconcertante, glissant entre ses assaillants sans difficulté...
Jindanor s'empara de l'épée d'un camarade ayant sombré dans les ténèbres, lâchant sa proie pour quelques instants, il le retrouverait, il s'en faisait le serment...

Ainsi armé de deux lames longues, Jindanor s'élança à la charge de l'elfe s'en prenant à ses camarades... Dix mètres, l'un d'entre eux chutait au sol, la lame venait de perforer son foie...
Cinq mètres, un autre, Godfroy, Jindanor venait de le reconnaître, venait de se faire trancher la gorge...
Il était dans le dos de son adversaire... Il ne tirerait certes aucun honneur à cet assaut, mais l'honneur ne sauvait que peu, si ce n'est jamais, souvent les guerriers... Il arriva avec violence au contact, la lame du défunt camarade fut la première à traverser le plastron de cuir de l'elfe, s'enfonçant entre ses côtes et perforant son poumon droit, ressortant vers les deux camarades de Jindanor, teintait du sang de cet assaillant.
Dans un excès de zèle, Jindanor tourna la lame dans le corps de l'elfe encore debout qui, crachant son hémoglobine, semblait cherchait l'air à expirer dans un énième hurlement... Alors que Jindanor extirpait la lame des entrailles de l'elfe, l'autre bras vint écraser la lame elfique dans la nuque de son adversaire, lui brisant l'échine et lui soulageant les épaules d'un fardeau devenu trop lourd à porter.

Couvert du sang de cet elfe Jindanor observa les deux survivants de l'altercation. Le Capitaine et Antoine,tandis que le corps inerte de l'elfe s'étalait devant eux ceux-ci opinèrent du chef se ruant par la suite vers un regroupement d'hommes armés... Tous en cercles autour de ce qui semblait les quelques derniers assaillants,  Jindanor resta un instant en retrait, observant cette scène macabre... La boue mêlée aux entrailles et au sang, des camarades suffoquant dans leur propre hémoglobine... D'autres tentant de se replacer les tripes dans l'abdomen en vain...  Un sentiment brûlant lui serra la gorge, une peine et une haine infinie envers ces chiens qui les avait attaqué en pleine nuit... Il ne pouvait compter les morts maintenant... Il devait agir, mettre un terme à cette mascarade le plus rapidement possible.

Il se rua vers ses compagnons, toujours en pleine rixe.

Il parvint au abords du combat, de ce qu'il observait, seuls six hommes étaient encore debout avec lui, et deux elfes se tenaient au centres, feulant tel des bêtes, montrant les crocs et dansant de leurs lames, empêchant toute approche sans risquer de se prendre un coups..
Ses camarades ne s'y risquaient pas, ils restaient à l'écart, observant les assaillants avec une certaine crainte... Ils avaient fait bien plus de mort que n'en seraient capable chaque hommes de la garde rapprochée de la Dame... Jindanor en avait conscience, ces êtres n'étaient pas n'importe quoi, ils succombaient au nombre, principalement, mais en un contre un...

Jindanor, du haut de ses deux mètres dix s'approcha du cercle armé, observant la scène se déroulant devant lui, les dents serrées.. Antoine se trouvait à côté du Capitaine, tout deux tenant en respect les deux sauvages avec l'aide des huit autres gardes encore debout... Sauvages, Jindanor n'aurait su trouver d'autre mots pour les désigner. Tout les gardes s'étaient emparés de lances, afin de harceler les Elfes et de les tenir en respect...

Jindanor était couvert de boue, de sang, son regard témoignait de ce qu'il était capable de faire dans les secondes qui allaient suivre... Il s'empara d'une lance traînant au sol.

Les hurlements de rage, les baragouinage elfiques, les insultes... Le silence qu'il avait épousé quelques minutes plus tôt avait sombré dans un chaos en si peu de temps... Chaos où Vacarme et Macabre régnaient en maîtres, agitant leurs horribles et néfastes articulations, dirigeant les marionnettes humaines et elfique dans un bal ensanglanté...

Il cligna des yeux, avant d'élancer son bras dans un hurlement de rage et de force, propulsant la lance qu'il tenait en main dans le corps de l'Elfe se trouvant sur le côté du Rouquin, la lance fila dans l'air... Le vacarme sembla se taire... Suspendu aux lèvres de la mort, tous observèrent la scène...


" Tchac "

La lance ne faisait plus qu'un avec sa cible.

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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeDim 17 Mai 2015 - 16:10

Un second sifflement fit écho au premier.

~~Tchak~~

Alors que l'elfe regardait la hampe de bois qui lui transperçait le ventre, la voix paralysée de stupeur, un cri rauque de surprise autant que de douleur explosa parmi les humains. Le Capitaine de la Garde se plia en deux. Une longue flèche empennée de plumes blanches et grises était plantée dans sa hanche. Arrêtée par l'os, la blessure devait être aussi douloureuse... que non létale.

La situation se figea de nouveau alors que le cercle de garde se réorganisait pour voir d'où venait l'attaque. En bordure du chemin, juste devant les premiers bosquet, une femme aux cheveux blancs comme neige et atteignant presque les deux mètres défiait les troupes d'un œil mauvais. Un mouvement parmi la garde humaine la fit braquer son arme sur la tête du colosse qui venait d'abattre son ami.

-Daro::

Sa voix était claire et forte. Dans ce simple mot, on pouvait entendre l'accent mélodieux de la langue des elfes. Elle était venue pour se battre… Pas pour mourir. Ses yeux clairs se posèrent sur l'elfe roux qui était maintenant le seul être vivant au centre du cercle de lame humaine, mais personne n'aurait pu douter que même ainsi la flèche dont elle menaçait le colosse n'aurait pas manqué sa cible.

-Díheno nin Gariel:: Drego an acharn e-gwedyr:: An Celebrindal... ar Arwën::


Elle savait qu'elle ne le convaincrait pas si facilement, mais elle devait essayer. Elle lança un coup de pied dans une forme au sol devant elle, la sortant de la pénombre. Le visage du corps fut dévoilé lorsqu'elle posa sa botte sur son ventre pour arrêter sa course. Un visage blanc et rond aux yeux clos. Cécilie.
Contrairement à d'autres plus tête en l'air, elle, elle savait se fondre dans le décor. S'en prendre au carrosse laissé seul avait été un jeu d'enfant. Ils avaient prévu d'enlever cette femme qui paraissait noble pour faire, connaître et reconnaître leur cause, mais c'était peut-être leur dernière chance de s'en tirer.

Doucement, sans quitter le colosse des yeux, l'elfe abaissa son arc sans en détendre la corde. La pointe de sa flèche s'immobilisa à nouveau, juste au-dessus de la tête de la jeune femme.

-Touchez le et elle mourra. Awartho an ngell nîn Gariel… awartho ::




elfique:
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Lynae
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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeVen 22 Mai 2015 - 1:50

Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] 614046gariel
- Gariel -



« Lumière vengeresse portée par une Mère bafouée, le jugement s'approche de la Cité des Hommes... »


Gariel ne courait pas. Il était la course. Des images de son enfance cinglaient sa mémoire à chaque pas, à chaque fois que la plante souple de son pied fouettait la boue du campement. Il se revoyait, bondissant après un cerf, sautant au-dessus des troncs affaissés de la Forêt mère, le souffle bref, sec et rauque. Il sentait le goût de fer de la soif dans sa bouche, et le sang d'un oiseau sur sa langue. Les braises ardentes de son initiation craquaient à nouveau sous ses pieds noircis.
Arwën.
Le nom de sa promise pulsa dans son corps. Il se souvint de l'amour qu'ils avaient fait la nuit dernière. Il revit le reflet de la lune dans ses prunelles.
Le monde se resserrait autour de lui. Partout, des ombres se mouvaient, criaient, gesticulaient. Il ne voyait qu'Arwën pourtant, sa beauté, son corps nu dans sa mémoire qui se superposait à son armure souillée de sang et de morve, à ses cheveux encroûtés de boue.
La jeune elfe se battait avec une énergie à nulle autre pareille. Elle frappait coup sur coup ses multiples adversaires, tout en parant leurs attaques. A chaque coup, elle grognait, grondait. On la devinait rompue au combat.
Gariel l'avait presque atteinte. Il pencha se pencha en avant, d'un mouvement brusque. Il allait sauter, se jeter sur elle, la précipiter hors du cercle de ses assaillants. Alors qu'il s'élançait, il croisa son regard.
Arwën avait des yeux morts.
Gariel heurta son tronc avec force mais souplesse. Leurs deux corps fusèrent entre les gardes, et roulèrent brièvement. Gariel se releva d'un coup, Arwën dans les bras. Une seconde durant, il hésita. Devait-il disparaître dans la forêt ? Non, il disposait d'un bref avantage. Rapide, il déposa Arwën au sol et se saisit de sa lame.

« Daro:: »

Gariel se figea. Tout autour de lui, les corps s'immobilisaient. Des cris montèrent. Que se passait-il ? Il ne comprenait pas. Son regard trouble s'attarda sur un homme, un gradé, qui chutait. Qui avait pu le frapper ? Cette flèche... On eut dit des plumes de jeune cygne.

« Díheno nin Gariel:: »

Elle ?

« ... ar Arwën:: »

Le cœur de Gariel manqua un battement, alors qu'il réalisait quelque chose que son esprit avait, jusque là, refusé d'analyser. Son regard glissa vers Arwën, s'arrêtant à ses yeux si vides. La bouche de la jeune elfe restait entrouverte, comme si elle essayait de lui parler...
La tête de Gariel tournait. Avec une douceur infinie, il s'agenouilla à côté d'Arwën, et la prit dans sa bras. « Dis-moi. » lui murmura-t-il à l'oreille. Dis-moi, que t'arrive-t-il ? Pourquoi ne te relèves-tu pas ?
Autour de Gariel, le monde semblait figé. Il se sentait en sécurité. Une amie le protégeait. Les protégeait, tous les deux.

« Awartho an ngell nîn Gariel… awartho :: »

Abandonne, soufflait la vieille elfe. Deux larmes perlèrent au coin des yeux de Gariel. Elle savait, elle. Elle savait ce qu'il ressentait, elle n'ignorait pas quelle douleur infinie causait la perte d'un être éternel. Les centaines, les milliers d'année qu'il lui restait à vivre, il devrait les vivre seul.
Abandonner.
Abandonner Arwën. Abandonner le combat, abandonner sa cause, ses rêves, ses idéaux, abandonner tout ce qu'il était et tout ce pour quoi il vivait.
Gariel se déchaussa. Puis, lentement, il se redressa. Il garda, serra dans ses bras forts, le corps d'Arwën. Son corps à lui serait son bouclier. Et, tel une créature de la nuit, attiré par la lumière, il marcha vers l'elfe, celle qui lui faisait miroiter une vie, une vie de mort-vivant, mais une vie tout de même.
Au travers de la confusion des hommes, et de la menace qui pesait sur eux, il filait.
Enfin, il se trouva à quelques mètres de l'humaine, la noble, leur cible. Elwing cherchait son regard, mais elle ne l'intéressait plus. Il n'avait d'yeux que pour Cécilie.
Avec souplesse, il déposa Arwën à côté de cette dernière. La tête du cadavre roula sur le côté, pour s'immobiliser en un face à face morbide devant le visage de Cécilie. Arwën était belle. Cécilie ne la verrait pas. Elle pourrait sentir, cependant, la présence de ce corps encore chaud à côté du sien, ce corps certes englué de sang et de sueur, mais aussi enveloppé d'un parfum de femme, l'odeur d'une créature qui dort sur la mousse, tresse des couronnes de fleurs à la gloire de sa déesse, les doigts collants de sève ; d'un être qui chante à l'aube, et murmure des prières dans son sommeil.
Gariel trouva que, malgré toutes leurs différentes, Arwën et Cécilie se ressemblaient.

Gariel se redressa, de toute sa hauteur. Il vibrait, magnifique. Ses cheveux roux flottaient autour de son visage, animés par la brise.

« ::Gariel:: »

Le son qui franchit les lèvres d'Elwing n'était qu'un murmure. Une goutte de sang, qui avait giclé sur sa joue, roula jusqu'à ses lèvres. Un bref instant, elle ferma les yeux. L'instant d'après, elle avait fait demi-tour.
Elle s'évanouit dans la forêt. Elle ne reviendrait pas.

Le corps de Gariel demeura debout quelques secondes encore. Il porta ses doigts à sa gorge, tandis que sa lame glissait au sol. Il venait de se tuer, de sa propre main.

Le monde devint rouge.
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeVen 22 Mai 2015 - 23:59

Des clameurs lointaines, déformées, troublaient le Rêve. Des voix. Des voix inconnues mais proches. Des voix touchantes comme une mélodie, lancinantes comme un adieu.

Le battement sourd, régulier, rassurant emplissait le monde. Le tempo était coupé par d'autres battements inconnus, inconfortables. On part.

L'air passait, refluait, passait, refluait. Une présence chaude berçait, douce, agréable. Une odeur de sève, de mousse, de feu de bois, d'humidité et de sang. Une odeur riche et sauvage. Dangereuse et alléchante.

Une vibration. Une tache chaude sur une joue. Un goût cuivré. Les yeux s'ouvrent. La berceuse, les murmures... Interrompus par un battement dur, inconfortable. La vibration se répercute dans le sol, dans un corps lourd. Une éclaboussure froide.

Une main se tend vers la présence chaude. Humide. Immobile. Une joue douce et ronde. Un nez fin. Des lèvres pleines. Le galbe d'une oreille perçant un amas de cheveux collés. Autre chose encore. Autre visage. Autre présence. Autre personne.

Les mélodies mourantes dansaient tout autour. Des souffles, des pas. Un cri déformé par les limites d'un monde trop lointain. Des éclats rebondissaient, se perdaient sans sens, sans raison.

Le danger venait du dessus. Avant...

Mais c'est fini. Seules restent les présences. Et cette musique qui pulse toujours quelque part. Cet appel brisé...




Dans son état de demi-conscience, une main sur la joue de cette elfe qui venait d'être transpercée par une javeline, étendue à même la boue, Cécilie ne murmura qu'un mot :

-Gariel...
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Jindanor Numanor
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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeSam 30 Mai 2015 - 11:07




La scène qui se déroula devant Jindanor le perturba plus qu'elle n'aurait dû... L'elfe qu'ils combattaient posait sa lame sur sa gorge... Jindanor ne bougeait pas, il n'allait pas faire ça ? Se tranch-... La lame s'appuya et passa comme une lame de rasoir, tranchant la peau, et les artères, la giclait de sang s'écoula par la suite au sol, comme un ruisseau.. Abreuvant encore plus la terre de ce liquide.

Une rage incompréhensible s'empara de Jindanor... Il aurait voulu le briser de ses propres mains, venger ses frères, et cet être … Se donnait la mort?!... Puis vint l'ascensceur émotionnel, la chute fut vertigineuse quand il reposa son regard sur Cécilie, au sol, allongée... Il lâcha son armement et se rua sur elle, filant, il voulait s'assurer qu'elle n'avait rien, l'autre elfe avait disparue, sans l'emporter... Il avait la boule au ventre, la gorge nouée, il savait qu'il en aurait pour son grade pour cette erreur, il n'avait pas su la protéger efficacement, elle s'était encore retrouvée en danger.

Le capitaine était pris en charge par Antoine et un autre camarade, tandis que Jindanor parvenait à la Dame, il hurla en leurs direction d'aller prendre des nouvelles de Rose, et de vérifier qu'il n'y ait pas des survivants...

-Ma Dame, ô ma Dame... Laissa-t'il couler de ses lèvres, inquiet plus pour elle que pour ce qu'il lui arriverait si elle n'était pas en bonne santé, tout en la redressant avec une délicatesse infinie, il l'observa de la tête au pied, vérifiant qu'elle n'ait aucune blessure, même superficielle. Vous allez  bien ?

Il observa autour de lui,c'était un véritable massacre... Par les cinq... Il était bien heureux qu'elle soit aveugle..

-Je... vais vous rapporter à la calèche... Vous avez besoin de quelque chose ma Dame ? Il était heureux qu'elle n'ait rien, mais espérait que Rose était en bonne santé elle aussi... Sans demander plus, il se releva, portant Cécilie dans ses bras avec délicatesse, cette princesse rejoindrait sa calèche.

La marche ne fut par réellement longue, mais durant ce petit voyage, Jindanor pu observer que la plupart des hommes tombés ne se relèveraient pas, il posa son regard sur Cécilie, il avait honte de n'avoir pu l'empêcher de vivre cet instant, il le savait, il redoublerait d'effort.. Réfléchir avant d'agir... Il fut particulièrement douloureux pour lui que de reconnaître qu'il n'était pas encore Garde du Corps, ce n'était qu'une main armée.. Mais il ferait de son mieux pour enfin se rendre utile, et enfin la protéger efficacement.

-... Je suis... Désolé ma Dame, vous n'auriez jamais du vous retrouver dans cette situation... Il l'observa, puis ils arrivèrent enfin à la calèche, où ils retrouvèrent Rose, en bon état.. Deux gardes étaient encore a côtés des portes, bien vivant, ils observèrent Jindanor, et lui ouvrirent les portes, laissant le géant déposer avec délicatesse la Dame sur les coussins de la calèche.

-Je m'en vais aider les autres... Veillaient sur elles.. Il s'inclina devant Rose, et Cécilie, même si celle-ci ne pouvait le voir, assez maladroit et rapide, il s'éloigna a grandes foulées, allant aider à...Nettoyer tout ce bordel, comme venait de le dire Antoine, au loin.

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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeDim 31 Mai 2015 - 13:11

Son murmure s'était perdu dans l'air nocturne, Personne ne l'avait sûrement entendu. La tête de Cécilie était douloureuse. Les sons de la nuit, les bruits et les voix se mêlaient toujours indistinctement et sa conscience fluctuait malgré ses yeux ouverts. Mais le sang qui maculait sa joue et ses poignets n'était pas le sien.

On l'avait séparée de cette présence chaude à l'odeur métallique et musquée. Le visage doux de la femme et celui de l'homme qu'elle avait à peine effleuré n'existaient plus que dans sa mémoire. On la redressait légèrement et avec mille précautions, comme on aurait manipulé une précieuse poupée de chiffon. Sa voix résonnait plus fort que les autres. Une voix qu'elle commençait à connaître.

-Je... vais vous rapporter à la calèche...

Jindanor...

L'esprit de Cécilie était prisonnier d'un épais brouillard, incapable d'aligner les pensées les plus simples, enregistrant les informations dans un ordre chaotique. Elle gémit faiblement sous la pression d'une douleur diffuse lorsqu'on l'arracha au sol. Sa tête roula contre quelque chose de rêche, métallique, poisseux et chaud. On la soutenait, la portait, l'enserrait. Un ombre de sourire passa sur son visage. Après la peur, puis la tension diffuse qui lui parvenait, elle se sentait... En sécurité.

-Jindan... ?
-... Je suis... Désolé ma Dame, vous n'auriez jamais du vous retrouver dans cette situation...

La main de la jeune femme tâtonna sur le torse de Jindanor, cherchant une aspérité pour s'agripper. Elle frôla dans un mouvement mal calculé la joue de l'ancien bûcheron avant de se coincer dans une lanière de son équipement. Elle était totalement tournée vers lui lorsqu'elle réussit enfin à articuler :

-Ça va...

Lorsqu'il la déposa auprès de Rose, totalement terrorisée par ce qu'elle avait vue, les doigts raides de Cécilie eurent du mal à lâcher prise.

Du côté du massacre, un cri suivit d'une pluie de jurons retenti. Le Capitaine avait enfin réussi à se défaire de la flèche incurvée qui lui avait percé la couenne.

-Je veux deux gardes près de la calèche. Comptez les morts, aidez les blessés et commencez à creuser. On a pas le temps de faire des chichis. Et récupérez les armes des attaquants... Ou ce qui peut prouver ce qu'ils sont. Jamais on voudra nous croire sinon...

Funeste besogne... Cette gamine qu'ils étaient chargés de protéger avait décidément la guigne... Et c'étaient ses hommes qui en faisaient les frais. Il ne savait plus trop s'il devait la plaindre ou plaindre son équipe... Et il en allait de même pour sa dernière recrue. Il avait tué plus d'adversaires que les autres, sauvant sûrement plusieurs vies au passage... Mais ils étaient passés beaucoup trop près de la catastrophe.

-JINDANOR !

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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeDim 31 Mai 2015 - 19:02





Jindanor s'était éloigné à grandes foulées, mais celles-ci furent de plus en plus courtes, plus en plus lente. Il observa le sol , à ses pieds était allongé un de ses camarades tombé au combat, un homme, les yeux ouverts, il respirait encore, avec grand peine, semblant lentement s'étouffer.. Jindanor s'agenouilla près de lui, observant son torse, l'armure se voyait perforée de part et d'autre.

Le poumon.. Il ne s'en sortirait pas, sa mort serait longue, difficile, douloureuse... Il posait son regard sur le jeune Garde du Corps, un regard suppliant, les yeux emplis de larmes... Certainement un homme qui avait une famille, un homme qui n'aurait pas dû mourir de cette manière, pas ici, pas dans ces conditions.

Jindanor s'empara de sa dague, respirant une bonne fois, il posa sa main libre sur le bras de l'homme... Il détacha la cuirasse pour atteindre facilement son torse, découvrant un fin tranchant sous la troisième cote.

Sa lame s'enfonça jusqu'à la garde dans la cage thoracique du brave homme, venant perforer son cœur, et l'emporter en quelques secondes... Jindanor se sentait bien mal après cela, mais ses troubles n'étaient pas finis. Oh non, c'était certain qu'il se verrait passer un savon par le bon vieux Capitaine.

Il ravala sa salive lorsqu'il entendit le cri perçant du dit, suivit d'une cascade d'injures en tout les patois qu'il avait pu croiser au cours de sa vie.. Cette flèche n'avait pas dû être une partie de plaisir à extirper de sa chair.

Alors qu'il se redressait et passait sa main sur son visage, il entendit son nom hurlé avec vigueur... L'heure était venue, réprimande ? Félicitations ?.. Les deux ?
Ce dont il était au moins certain c'est que la patience n'allait pas être le fort du capitaine en cet instant.. Il se rua vers le dit, parvenant à un détour de tente déchirée et écrasée sur elle-même, au garde à vous, poing sur le torse, devant son supérieur.

-Je suis là Sir...

-Putain de chienne... Un autre garde s'occupait de passer un bandage autour de la plaie du Capitaine, couvrant la dite du mieux qu'il pouvait alors que le supérieur semblait vouloir en découdre avec le premier venu.. De qui était-ce la faute ? Qui n'avait pas été suffisamment vigilant ? Qui allait-il punir ? Ou féliciter ? Pour l'occasion, Jindanor espérait être envoyé paître plus qu'autre chose.

-T'en as mis un d'foutue temps !... Rah. Tête brûlée, fêlé, imbécile... Comment j'dois t'appeler hein ?
T'as été efficace, je ne peux le nier... Mais ton rôle n'est pas de sauver tes camarades ! Ta mission est simple non ?! NE PAS QUITTER LA DAME.
Il aurait certainement voulu se relever sur ces dires et le bousculer de l'index jusqu'à ce que ça lui rentre dans l'crâne, mais la douleur le clouait au sol dans un grognement, autant que l'imbécile qui lui soignait la plaie. Qu'est-ce que tu aurais fais si elle avait été blessée ?! S'ils l'avaient enlevé ?! MES gars seraient tous morts pour rien !

Jindanor s'attendait à recevoir les foudres de son supérieur, il lui fallait un fautif, et après tout... Jindanor avait failli à sa tâche, la Dame s'était retrouvée en danger.

Le Capitaine le regarda.. Soupirant longuement il passa sa main gantelée sur son visage,  désignant une pelle à cette recrue de quelques jours, de son autre main.

-Va t'assurer que la Dame n'a besoin de rien... Puis retourne aider les autres... On verra pour ce qui t'arrivera plus tard. Et n't'avises plus d'oublier ce pour quoi on t'a engagé !

Jindanor observa la pelle et attendit la fin de la rapide réprimande avant de répondre avec humilité.

-Oui, Sir. Je ne ferais plus cette erreur.

Il ne demanda pas son reste, filant de nouveau vers la calèche, son armure lui pesait... Elle n'était pas à sa taille, et lui faisait dorénavant plus mal qu'autre chose... Se désharnachant il la fit glisser sur  ce qui était auparavant sa tente, dorénavant qu'un amas de bois brisé et de toile brûlée.

-Par les cinq... Merci de m'avoir fait déplacer mon matériel près de la calèc-... Il comprit alors que quoi qu'il arrive, il devrait vérifier plus tard pour ses affaires... Il se dépêcha donc d'approcher de la calèche, trouvant le point d'eau des chevaux, vidés des canassons qui paîtraient non loin dans le bois..

Il plaignait déjà les pauvres bougres qui seraient chargé de les ramener... Après ce boucan il leurs faudrait bien quelques heures pour qu'ils se calment... Plongeant ses mains dans l'eau, il s'aspergea le visage, nettoyant celui-ci de toute la boue et les croutes de sang séché qui s'y trouvaient...  La fatigue le tiraillait maintenant, et les courbatures tout autant.. Les bleus, c'était ses principaux problêmes, mais ils étaient bien moindre que les soucis de ses camarades.. Il s'en était incroyablement bien tiré..

-Foutue conneries... J'ai l'impression de porter la guigne à tout ceux qui m'approchent... Murmura-t'il tout en finissant de se rincer le crâne... Essuyant celui-ci avec sa chemise de lin.. Auparavant propre... Son gambison de laine était la seule chose à sa taille dans son armure, et celui-ci était couvert de boue et de sang...

Tout en roulant en boule cette chemise dorénavant détrempée, il s'approcha de la calèche, ou les deux gardes le dévisagèrent..

-Oui... J'sais, j'dois valloir le coups d'oeil. Dit-il, tout en souriant... Belle gueule en effet, lèvre éclatée, joue tuméfiée... Il ne manquerait plus que quelques chicots en moins.

-Ha.. Tu peux dire ça ouais. Ils rirent tout bas, avant que celui-ci ne continue. Franchement... T't'es bien battu.. T'nous a sauvé la mise Jindanor.

L'autre aquiesca, visiblement, ils avaient été témoins de ses actes.

-... Dîtes pas d'conneries, on s'est tous sauvé la mise... Bon, permettez, je dois m'assurer que ma Dame n'est besoin de rien. Il posa sa main sur l'épaule d'un des hommes, avant de s'approcher encore un peu de la porte de la calèche, un mètre le séparait de celle-ci, son bras l'atteignant un vint toquer avec légèreté sur celle-ci.

-C'est Jindanor, ne sachant pas trop quoi dire, celui-ci répéta les dires du capitaine. Vous avez besoin de quelques choses mesdames ?

Il était certain d'une chose... Il avait une chance sur deux de se faire envoyer bouler par Rose, celle-ci ne devait pas être dans son assiette... Et elle était certainement beaucoup plus à même de faire claquer une langue cinglante que Cécilie. Même si celle-ci avait prouvé qu'elle saurait le faire.

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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeMar 9 Juin 2015 - 23:26

Le monde se stabilisait difficilement mais une main passait et repassait sur son front, dégageant les mèches qui collaient à son visage. De longues minutes s'écoulèrent pendant lesquelles Rose serrait fermement les mâchoires pour ne pas fondre en larmes. Un ennéade auparavant, elle avait presque été tuée par des brigands et maintenant...

Lorsque l'attaque avait eu lieu et que Jindanor était arrivé avant que l'elfe ne puisse faire quoi que ce soit, elle avait remercié Othar et Néera au moins un millier de fois. Même si elle avait distinctement entendu la nuque et le crâne de l'attaquant craquer, même si son estomac se retournait à l'idée de voir tout cela recommencer et qu'elle jetait des regards méfiants à l'autre porte du carrosse, elle avait loué les Cinq. Mais il était reparti vers la mêlée.

Dans l'ombre, elle avait vu une silhouette apparaître soudain près de la portière ouverte. Son arc bandé était à un souffle d'elle. Son visage à peine restait impassible, mortellement sérieux. En devinant les traits d'une femme, elle pensait pouvoir négocier, elle lui avant demandé grâce pour deux femmes incapables de se défendre. Grâce pour une aveugle. Elle avait espéré. Elle avait senti le soulagement étreindre son ventre en voyant cette apparition remettre son arc à l'épaule. Mais tout s'était passé tellement vite.

Un râle venait de glisser dans l'air, elle avait détourné les yeux une seconde vers le massacre, puis sa main avait fusé pour saisir Cécilie au col. Avant que l'humaine ne puisse émettre le moindre cri, son poing s'abattait sur la base de la nuque. Le regard qu'elle lança et l'éclat de la lame qu'elle arborait dissuadèrent Rose de tenter quoi que ce soit. Pour la première fois, elle était même incapable de bouger alors que l'elfe disparaissait entre les arbres avec son précieux chargement. Elle n'avait pas pu crier. Elle tremblait, tétanisée, dégoûtée de sa propre impuissance.

C'était la première fois qu'un voyage se déroulait si mal. Peut-être avaient-elles été trop présomptueuses. S'aventurer dans des régions en guerre n'était pas anodin. Comment aurait-elle pu continuer à penser que c'était une bonne idée après tout... Tous ces morts ?

Puis Jindanor était revenu. Ensanglanté, blessé, bleuit. Mais avec Cécilie. Ce qui s'était passé là-bas, elle ne voulait même pas le savoir. Elle voulait juste oublier. Elle voulait se réveiller dans une chambre confortable et protégée. La réalité était trop dure, trop sombre.

Cécilie dans ses bras, elle ne pouvait que voir les traces de sang et de boue qui maculaient sa robe, son visage, ses cheveux, ses poignets. Elle se savait trop quoi dire. Il n'y avait peut-être rien à dire. Elle était vivante et consciente, même si ses yeux n'étaient que faiblement ouverts. Il n'y avait qu'à espérer que sa cécité lui évite de trop lourds cauchemars... Mais on était en droit d'en douter.

Petit à petit, la musicienne se redressa. Elle était étourdie et ses souvenirs imprécis tournaient dans le désordre le plus complet, mais plus la situation lui apparaissait clairement, plus elle sentait sa gorge se serrer de terreur. Elle avait mal aux cotes, à la hanche et la nausée ne voulait pas disparaître. Mais surtout les sons, les voix, les sensations se transformaient en autant d'ombres de plus en plus menaçantes au fur et à mesure qu'elle essayait de les comprendre.

Quelques coups frappés sur le battant la firent sursauter.

-C'est Jindanor

Elle tâtonna jusqu'à trouver la poignée sous le regard de Rose qui ne bougea pas. La suivante avait envie de tout plutôt que d'ouvrir une nouvelle fois et de revoir toutes ces traces de sang et de fiel. Lorsque enfin la portière s'ouvrit, le visage de l'immense Jindanor trônait dans l'ouverture, déformé par les coups. Il se pensait sans doute propre mais bien heureuse était Cécilie que ne pouvait le voir...

-Vous avez besoin de quelques choses mesdames ?
-Nous avons besoin d'arriver en vie à Serramire. Vous...
-Rose! Je ne veux pas entendre un mot de plus.

Rose eut un mouvement de recul sous la surprise. C'était peut-être la première fois que Cécilie se faisait aussi sèche avec elle. Rien qu'avec le ton qu'elle venait d'employer, elle venait de la replacer à son rôle de servante sans aucune équivoque. Les lèvres pincées, les mâchoires serrées, Rose jeta un regard blessé à Cécilie avant de se tourner vers celui qui les avaient laissé seules malgré le danger. Elle ne dit rien, mais même le plus bêta des paysans aurait compris.

De son côté, ignorante de l'effet qu'avait eu ses mots sur son amie, la tête de Cécilie résonnait comme la plus grande des salles du château de Lourmel. Son propre cris lui soulevait le cœur et lui vrillait les tympans. Ses cotes étaient douloureuses à chaque inspiration. Mais elle devait garder les idées clair et la main mise sur ses émotions. La fille d'un seigneur et héritière de Beaurivages ne pouvait se permettre de perdre sa contenance devant n'importe qui, surtout en un moment difficile... Et en plus d'être insultant, le commentaire de Rose risquait de revenir sur quelque chose dont la musicienne ne voulait pas se rappeler.
Pour retenir les tremblements de sa mâchoire, elle se mordit l'intérieur de la joue. Ses mains se posèrent sur ses genoux, immobile et droite que comme une sculpture de pierre, elle utilisait la moindre parcelle de sa concentration pour oublier la douleur qui explosait dans son crâne à chaque battement de cœur et la sensation désagréable sur une bonne partie de son visage du au sang qui y était encore collé.

En vérité le spectacle devait être bien étrange. Sa robe maculée de terre, déchirée du genou au pied droit laissa apercevoir le bas de sa jambe blanche et son soulier de vair sans qu'elle ou Rose ne s'en doute. Son expression sérieuse et calme n'était ni agressive, ni apeurée mais un observateur avisé aurait put sentir facilement toute la tension qui s'en dégageait. Tout un côté de sa personne était encrassé de boue et de sang mêlés, de ses tempes au bas de sa robe en passant par ses côtes ou sa mâchoire... Mais l'autre était loin d'être impeccable. La chaînette qui trônait souvent sur son front pour retenir des mèches vagabondes avait disparue, sûrement cassée, et ses cheveux terreux ou collés par une matière rougeâtre avaient glissés follement hors de leurs liens.

-Combien de mort avons-nous à déplorer ? Combien de blessés ? Avez-vous une idée de qui étaient nos attaquants ou de celle qui m'a... menacé et quand pensez-vous que nous pourrons repartir ?


Elle écouta les réponses qu'on lui donnait d'une oreille attentive, en profitant pour s'obliger à respirer calmement malgré la douleur. Elle s'attendait à ce que Jindanor en dise plus que nécessaire et elle était préparée à écouter chaque mot qu'il jugerait bon de prononcer. Mais lorsque l'histoire arriva à son terme, elle prit quelques instants pour intégrer ce qu'elle venait d'apprendre et masquer ce qu'elle ne pouvait pas prendre le temps de digérer sur le moment.

-Jindanor, finit-elle par reprendre sur un ton bien moins cordial, retrouvant également un visage à peine plus mobile. Je sais que vous avez fait beaucoup ce soir, plusieurs hommes vous doivent peut-être même la vie, mais vous n'avez pas le droit à l'erreur. J'ai parfaitement conscience de mon incapacité a faire face à ce genre de situation et je sais qu'à cause de cela, la tache qui pèse sur vous est d'autant plus lourde. Je vous ai fait suffisamment confiance pour vous confier ma vie, et je continue. Mais j'ai besoin de vous, ne l'oubliez pas. J'attends bien mieux de vous à l'avenir.

Elle n'arrivait pas à en vouloir au jeune homme, sa présence la réconfortait un peu, mais la peur était bien trop grande derrière les grands airs qu'elle se donnait pour passer simplement l'éponge sur ce qui venait de se produire.


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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeMer 17 Juin 2015 - 18:17



Gueule cassée, visage douloureux, Jindanor ne s’attendait pas à se retrouver beau comme un cœur devant son miroir en bronze… Après toute les fois où il avait pu se retrouver le visage tuméfié, il se savait aussi charmant qu’un porc lorsqu’il se trouvait ainsi balafré.

Aussi surprenant que ce soit, ce ne fut pas Rose qui ouvrit, mais bel et bien la Dame qu’il était censé protégé.. Il se ressassait sans arrêt cette phrase dans la tête.. Censé la protéger, pas filer sauver ses camarades, la protéger, elle.

Autant vous dire qu’il s’en voulait de plus en plus, et que cette leçon allait très certainement restée gravée dans son crâne. Au moins pour les années qui allait lui rester à vivre… Avec la guigne qu’il avait depuis peu, il doutait encore de passer une année entière aux côtés de la dame… Pas qu’il l’abandonnerait, ha non, du moins pas de son plein grès…

Mais lorsqu’il laissa s’échapper ces quelques mots anodins, il fut… rabaissé plus bas que terre, les mots que Rose avait eu le temps de prononcer venant de lui envoyer l’Uppercut qui finit de l’achever.

-Nous avons besoin d'arriver en vie à Serramire. Vous...

Mais…Ce qui ne manqua pas de le faire sursauter fut la véhémence avec laquelle Cécilie reprit Rose, il ne s’y attendait certainement pas… Il s’attendait plus à ce qu’elle soit de son avis, à se faire réprimander…

-Rose! Je ne veux pas entendre un mot de plus.

Ce qui , et qui ne manqua pas non plus de le surprendre, lui fit le plus de mal au cœur, fut le regard que rose lui jeta…Ce regard qui vous dit : Tout est votre faute,  un regard méprisant… Haineux ? Ce qu’il savait, c’est que Rose ne lui adresserait plus la parole avant l’arrivée à Serramire…

Jindanor baissa les yeux et tourna son visage vers Cécilie, l’observant.. Il la vit… Mal.
Il la vit, couverte de sang et de boue, et c’est à ce moment précis qu’il s’en voulut le plus, c’est à ce moment précis, où il vit ses mâchoires trembler… Elle était morte de peur, s’il avait été avec elle, il aurait certainement pu leur empêcher tout cela, à toute les deux… Son poing droit se serra, de toutes ses forces.
-Combien de mort avons-nous à déplorer ? Combien de blessés ? Avez-vous une idée de qui étaient nos attaquants ou de celle qui m'a... menacée et quand pensez-vous que nous pourrons repartir ?

Jindanor aurait voulu… Pouvoir répondre à toutes ces questions, mais les morts n’avaient pas tous encore été décompté, il y en avait plus d’un, qui déjà avant que l’alerte ne soit annoncée, avaient été tué dans leurs tentes, d’autres n’avaient pas eu même le temps de se vêtir . Les blessés… Il n’y en avait… Il oserait dire, malheureusement, que peu.

-          Je… Ma dame, je suis navré de ne pouvoir vous répondre avec certitude.. Nous déplorons bien trop de mort et de blessés, nous n’avons pas encore terminé… Il hésita a propos du terme à employer… Compter les morts.. Une phrase aussi anodine ne devait pas être prononcé ainsi.
Je vous répondrais avec plus de précisions d’ici quelques minutes… Quand aux attaquants, nous avons découverts qu’il s’agissait d’elfe, nous ne connaissons ni la raison, ni l’auteur de ces actes.. J’espère simplement que c’était un acte totalement délibéré de leur part.

Il observa les alentours par delà la porte avant de terminer sa réponse..Combien de temps ? S’ils voulaient enterrer tout le monde cela prendrait plusieurs heures..Hors ils n’avaient pas ces heures devant eux.. La dernière fois avait été une leçon, autant pour le capitaine que pour Jindanor… Ils ne traîneraient pas plus que de raisons.

-Nous enterrerons nos hommes et nous débarasserons des autres cadavres… Je pense que nos hommes prendront leurs armes ainsi que leurs tenues, afin de prouver nos dires. Je dirais que nous serons de retour sur la route d’ici une ou deux heures, pas plus… Nous allons envoyer quelques éclaireurs sur la route pour essayer de trouver une charrette, pour nos hommes blessés.

Il prit quelques instants, il était incertain..Il savait qu’elle n’était pas dans son assiette, qui le serait après un tel choc, mais…

-Madame… Je-…

Il n’eut pas le temps de terminer, qu’elle commençait à parler, peut-être ne l’avait-elle pas fais exprès, après-tout, il était quelque peu muet sur ces mots.

-Jindanor, finit-elle par reprendre sur un ton bien moins cordial, retrouvant également un visage à peine plus mobile. Je sais que vous avez fait beaucoup ce soir, plusieurs hommes vous doivent peut-être même la vie, mais vous n'avez pas le droit à l'erreur. J'ai parfaitement conscience de mon incapacité a faire face à ce genre de situation et je sais qu'à cause de cela, la tache qui pèse sur vous est d'autant plus lourde. Je vous ai fait suffisamment confiance pour vous confier ma vie, et je continue. Mais j'ai besoin de vous, ne l'oubliez pas. J'attends bien mieux de vous à l'avenir.

Rose allait le remarquer… Jindanor baissait les yeux, la honte ? En grande partie… Le regret ? Aussi… Ces deux sentiments qui déjà pesés de plus en plus sur ses épaules venaient de tomber comme deux montagnes sur son dos…

-Madame… Cette erreur ne se reproduira pas, et je … Mes excuses ne valent peut-être rien pour vous en ce moment, et elles ne serviront certainement pas à me rattraper, elles ne suffiront pas, je le sais. Cependant je souhaites vous faire part de mes plus sincères excuses… Je me suis laissés emporter, et cela n’arrivera plus, je m’en tiendrais à mon devoir, qui est de vous protéger…

Il prit une courte respiration, posant son regard sur Rose, ses lèvres a demi-closes, des mots voulant s’en échapper sans qu’il ne les laisses faire. Il redressa son regard vers Cécilie, il aurait voulu prendre sa main, lui faire comprendre qu’il était là, pour elle, qu’il ne faillirait plus… Mais il ne se laissa pas aller, il se tint à sa place.

-Sachez que j’assumerais mes actes, et je tiendrais cela pour leçon. Jamais plus une erreur pareille ne sera commise. Maintenant…  Veuillez m’excuser, mais si vous n’avez besoin de rien, je dois aller aider mes camarades.

Il n’était pas sec, pas rancunier, ses excuses étaient réelle, elles n’avaient rien du faux semblant pour s’extirper d’une situation épineuse, comme à son habitude Jindanor faisait part d’une franchise à toute épreuve, peut-être trop franc, comme lui avait fait remarquer Cécilie lors de leur première rencontre, mais il ne pouvait s’empêcher de repenser à ce que son père lui avait une fois fait entendre : Seul les véritables amis savent être franc.

Il attendit alors, l’observant, sachant que sa dernière phrase pouvait être mal interprétés, il ne souhaitait pas s’extirper, non… Même si son ego en prenait un coups, même si son esprit venait d’être ballotés comme un fétu de paille en plein milieu de l’océan, même si le jeune homme qu’il était encore au fond voulait tout de même s’échapper… Il ne faillirait plus à son devoir, et resterait si ces dames avaient besoin de lui.
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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeMer 17 Juin 2015 - 23:44

Trop de morts pour pouvoir en donner le nombre dans la foulée… Voilà quel était le résultat de son envie de voyage, de son amour de l'art. Même la voix de Jindanor était abattue, hésitante, comme s'il pensait réussir à masquer la véritable horreur de la situation en choisissant des mots qu'une dame pouvait entendre. Comme si tous ces hommes ne méritaient pas que la dame pour qui ils avaient donné leur vie, soit choquée d'apprendre leur mort !

Mais cette colère sourde qu'elle sentait montée en elle était sûrement plus dû à la fatigue nerveuse et au choc qu'à n'importe quelle raison qu'elle pouvait lui donner. En tout cas, elle s'évapora lorsqu'elle apprit l'identité de leurs attaquants.

-Des elfes… Mais c'est impossible…

Des elfes… Comme ceux des contes… Ces êtres immortels, puissants et mystiques qui protégeaient la forêt d'Anaëh ? Le langage chantant, ces mots étranges retournèrent encore et encore dans sa tête. Et la seule phrase que… qu'elle avant entendu avant de sombrer dans une bienheureuse léthargie !

« Lumière vengeresse portée par une Mère bafouée, le jugement s'approche de la Cité des Hommes... »

- […] J’espère simplement que c’était un acte totalement délibéré de leur part.
-ça ne l'était pas… Murmura une voix brisée.

« Lumière vengeresse portée par une Mère bafouée, le jugement s'approche de la Cité des Hommes... »


Mais la jeune femme se secoua de nouveau. Elle ne pouvait pas se permettre de plonger maintenant. Elle n'en avait pas le droit. Elle accrocha tout son esprit à chaque son, chaque syllabe du discours de son garde du corps.

-Enterrez nos assaillants. Prenez leurs armes et, si vous en trouvez, quelque chose qui les lie : un symbole, un bijou, une marque représentant une lumière ou une Mère. Mais laissez leurs objets de valeur et leurs vêtements.

Non, les hommes ne comprendraient sûrement pas ces ordres. Elle passerait pour une enfant qui n'avait aucune vision des réalités du monde ou une folle en état de choc à parler de marque de lumière. Pourtant elle avait l'impression diffuse qu'elle devait sa vie au bon vouloir de l'un de leurs bourreaux.
Elle avait senti… Quelque chose... à ce moment… Quelque chose de chaud, une odeur de sève et de fumée ? Celle du sang ? Elle avait besoin de savoir que leurs corps ne seraient pas laissés aux charognards…

Un cours silence s'installa alors qu'elle tentait tant bien que mal de se ressaisir une fois de plus. Pourtant, lorsque la voix de Jindanor vibra faiblement, Cécilie la coupa immédiatement comme si elle n'avait rien entendu. Ce n'avait été qu'un murmure. Un début de phrase bien plus personnel que son exposé. Elle ne voulait pas l'entendre. Elle devait rester calme et neutre, dire ce qu'il fallait de façon appropriée. Et elle n'était pas sur de le pouvoir encore longtemps… Surtout si elle entendant encore la culpabilité qui pesait sur les épaules du guerrier.

Évidemment que Rose avait remarqué l’abattement de Jindanor. Elle le regarda baisser les yeux. Il était parmi les vainqueurs de cette bataille, mais un perdant en pleine reddition aurait sûrement paru plus vaillant. Et même si ce n'était pas le cas de Cécilie, la suivant n'avait aucun doute sur le fait qu'elle perçait bien mieux l'état d'esprit du guerrier qu'elle ne le laissait paraître. Elle avait toujours été trop douce, trop encline à croire que le pardon pouvait faire avancer les choses. Et cet homme, peu content d'avoir failli, s'excusait…

-Vous avez raison, je ne veux pas de vos excuses Jindanor.

Il n'avait aucune raison de s'excuser…
La voix de la jeune femme n'était pas plus dure. Elle aurait même eu tendance à se radoucir au cours de son discours, tremblant un peu sur sa dernière phrase. Elle avait envie de dire que tout cela n'était pas grave. Que les vies de ses hommes étaient aussi importantes que la sienne et qu'elle était reconnaissante à Jindanor de les avoir protégés. Qu'au final, il avait agi au mieux pour tout le monde puisqu'elle allait bien.

Mais c'était son rôle d'être égoïste, car c'était le seul moyen de protéger sa vie. Une vie qui ne valait pas moins qu'une autre malgré ce que beaucoup pensaient. C'était à elle que l'on s'en prenait et du moment où elle avait décidé de voyager, elle avait accepté ce genre de possibilité et le sang qui pourrait retomber sur elle. En années de voyage, elle n'avait perdu que quatre de ses gardiens… Avant ce funeste voyage. Et combien de vie cette fois ?

La peur lui étreignait encore le ventre et elle aurait voulu se sentir en sécurité ne serait-ce qu'un peu, comme dans l'un de ses souvenirs flous. Ce fut d'autant plus le cas lorsqu'il annonça devoir repartir vers ses camarades. Sa main droite eue, un soubresaut vers l'avant. Un geste bien vite avorté, mais bel et bien visible. Elle inspira pour s'assurer que sa voix tiendrait jusqu'au bout de sa phrase.

-Laissez-nous simplement du repos. Vous auriez tort de ne pas aller les aider maintenant.

Doucement, la porte se referma. Au milieu des sons plus feutrés de l’habitacle, Cécilie reposa son dos contre le dossier, raide pour ne pas augmenter les douleurs qui fusaient de divers endroits. Ses dents se refermèrent sur le côté de sa main pour étouffer les sanglots qui commençaient à secouer ses épaules. Plus rien ne la tenait que la peur que d'autres entendent ses pleurs. Une sensation de brûlure se répandit au niveau de ses yeux alors que les larmes débordaient. Est-ce qu'elle tomba dans les bras de Rose ou est-ce que son amie cherchait-elle aussi du réconfort cela n'avait plus aucune importance. Il lui faudrait du temps pour accepter tout ce qu'il venait de se passer.

Juste du temps…
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MessageSujet: Re: Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé]   Lourmel-Serramire, un voyage qui devait être paisible... [Terminé] I_icon_minitimeJeu 18 Juin 2015 - 19:12



Jindanor perçut cette voix, brisée, sans en comprendre les mots qui s'en échappaient.. Il aurait voulu en faire une montagne, s'attarder sur ce détail qui était sans aucun doute d'importance. Mais il ne laissa pas ses souhaits prendre le dessus sur lui même, elle n'aurait sans doute pas appréciée de toute manière.

-Enterrez nos assaillants. Prenez leurs armes, et si vous en trouvez, quelque chose qui les lie : Un symbole, un bijou, une marque représentant une lumière ou une Mère. Mais laissez leurs objets de valeurs et leurs vêtements.

Jindanor fut interpellé par cet ordre... Tout bon commandant le savait, après une bataille il ne fallait pas empêcher les hommes de piller les cadavres et de se faire leur soldes. C'était l'arrière de la scène, ce qui se déroulait et tenait généralement le morale durant les longues campagnes..Et ce voyage... Il devait leur sembler long à ces quelques gardes, ils venaient de perdre des amis, des frères d'armes.. Ils n'auraient aucune sympathie pour ces elfes, ils animeraient très certainement la haîne que les peuples ressentaient déjà entre-eux. Mais Jindanor comprenait d'une certaine manière, ils avaient beau être les victimes, s'abaisser à ne pas enterrer les adversaire ne ferait que prouver que ceux-ci avaient raison de s'en prendre à eux... Il passa sa main derrière sa nuque en baissant la tête. La phase délicate allait d'être d'interdire aux hommes de se faire les poches pleines avec les bijoux de ces elfes... Il fallait dire qu'ils étaient généralement d'une qualité éffarante par rapport aux orfêvreries humaines, et pouvait rapporter cinq à dix fois la solde d'un garde lambda... Mais.. Le pire serait de les convaincres d'enterrer les elfes avec lui.. Il doutait même qu'Antoine accepterait.

-... Bien, ma Dame.. Je ferais passer le mot.

Il fit sa supplique, s'excusa... Il sentit le regard de Rose s'abattre sur lui lorsqu'il baissa les bras, ne souhaitant pas plus retenir ce qui se dérouler au fond de lui. Jindanor était un homme franc, qui ne semblait n'avoir de secret pour personne, il semblerait même que l'on puisse connaître des secrets sur lui même dont il ne se doutait même pas.

-Vous avez raison, je ne veux pas de vos excuses Jindanor.

La phrase qui s'échappa des lêvres de Cécilie manqua de le briser, il s'y attendait, à ce qu'elle ne veuille pas de ses excuses, mais ce qui le sauva de se laisser sombrer plus encore dans sa dépression passagère fut le ton qu'elle employa, cette voix était douce, toujours brisée en arrière plan, imperceptible tremblement qui faisait peiner notre jeune garde du corps, car malgrè les apparences, Jindanor n'était encore qu'un jeune homme, malgré tout ce qu'il avait pu vivre. Il sentit chez Cécilie une certaine détresse, et ce qui le peina d'autant plus fut de remarquer qu'il ne pourrait rien y faire, la bienséance lui interdisait, son rôle, lui interdisait, ce qu'elle était lui interdisait...

Malgré tout ce que pouvait ressentir Jindanor, celui-ci ne pouvait s'éterniser ainsi tandis que ses camarades peinaient à la tâche, une tâche ardue, sale, douloureuse. Lorsqu'il énonça la nécessité de rejoindre ses camarades, il sentit quelque chose, ce mouvement de main de la part de Cécilie, un mouvement qui voulait le retenir ? Il n'aurait réellement su le dire, il n'aurait pas même voulu l'interpréter... Qui était-il ? Il ne la connaissait pas assez, et pourtant il semblait pouvoir s'imaginer qu'il la comprenait. Une inspiration, et la voix de Cécilie s'échappa une nouvelle fois.

-Laissez nous simplement du repos. Vous auriez tort de ne pas aller les aider maintenant.

Ces quelques mots qu'elle prononça ne briseraient pas la culpabilité qu'il pressentait retomber sur ses épaules une fois qu'il les laisseraient, elle et Rose,  et pourtant il prit son courage à deux mains, car il lui en faudrait du courage, pour se décider à aider ses camarades, enterrer des êtres qu'il ne connaissait pour la plupart que depuis peu, et pour les autres pas du tout... Les liens ne s'étaient pas forgés depuis longtemps, et pourtant il les ressentait, autant que lors de la mort de son paternelle, lors de cette folle course qui l'avait poussé à s'échapper de chez lui, après l'assaut des bandits.. Il aurait voulu être ce jeune homme fragile qu'il 'était encore à ce moment, pouvoir s'échapper d'ici, fuir les atrocités du monde. Mais la vie n'est pas que fuite, la vie fait face, la vie endure. Il endurerait donc.

-A... Appellez-moi si nécessaire... Je serais là. Furent les derniers mots qu'il prononça avant de s'effacer derrière la porte.

Il ne s'éloigna pas aussi tôt observant l'habitacle de bois travaillé... Puis les deux gardes, leurs faisant signe de  rester en faction, d'un geste de la main las.

Ils répondirent d'un hochement de tête, l'un s'était assis sur une caisse de ravitaillement, main sur le visage, coude sur le genoux, tout autant accablé que celui qui se tenait encore debout, appuyé contre un rocher taillé sous la forme d'un menhir.. Jindanor n'avait pas eu le temps d'apprécier la beauté de l'endroit avant le massacre...Et il n'aurait sans doute plus jamais l'occasion d'une telle chose, l'endroit serait sali, pour un long moment.

Du temps... Il faudrait du temps.. C'est ce que marmonnait Jindanor en s'éloignant d'un pas assez lourd, arrachant une pelle de la terre, en s'approchant de ses camarades..Les ordres qu'il avait reçu fut rapidement donné par sa propre personne, le capitaine s'étant laissé sombrer dans un sommeil réparateur comme la plupart des blessés... Le décompte fut attribué à Antoine et Benoit, volontaire pour la tâche... L'enterrement des morts de la compagnie fut attribué au peu d'autres gardes restant debout et n'étant pas de faction pour la garde de calèche.. D'où Jindanor aurait juré entendre sortir un sanglot.. Ignorant ceci, faisant comme si de rien était avec la plus grande peine du monde, Jindanor se chargea personnellement d'enterrer les elfes qui n'avaient pas encore été dépouillé de leurs affaires et de leurs biens... Il fit de son mieux pour rassembler ce que demandait la dame, et ne trouva que quelques signes distinctifs similaire sur des bijoux très peu riche... Les lames des assaillants furent déposée en tas, même si l'un semblait manquer à l'appelle, les fragments d'armures que portaient leurs assaillants furent amoncelé sur un tas similaire...

Une heure s'écoula, durant laquelle Jindanor creusa une fosse commune moitié suffisante pour enterrer les elfes... La sueur goutelait, il soufflait à plein poumon, quand Antoine vint l'aider, suivis de Benoit, ceux-ci vinrent simplement aider leur camarade qui peinait visiblement... Les camarades étaient déjà enterrés, et les rites avaient été prononcé.. Déjà les éclaireurs s'étaient élancé sur la route pour ramener une ou deux charettes auprès de paysan du coin...  

Une autre heure s'écoula durant laquelle Jindanor, Antoine, et Benoit finirent d'enterrer les corps des  elfes... Jindanor se surpris même à redessiner la déesse des elfes dans une racine d'arbre noueux à quelques mètres des corps, ne connaissant rien de leurs rites funéraires, il prononça quelques psaumes des rites humains.. S'excusant auprès des âmes elfique et leurs priant de trouver un chemin vers la paix.

Sur toute les direction prononcé par Cécilie, seul deux furent respectés...L'enterrement des Elfes, et le fait de chercher le signe distinctif.. Jindanor avait eu beau demandé aux hommes de laisser au plus possible les elfes avec leurs biens, il n'eut pas le coeur de les empêchers par dessus tout de se faire une paye... Ce qui tracassait encore plus Jindanor fut d'être incapable de retrouver le cadavre de l'elfe rouquin, qui fut le dernier de ses semblables à mourir en ce jour... Antoine avait dit s'en être occupé...

La charette parvint à peu près dans les même délais, enfin..Les deux charettes, l'une pour les blessés, et l'autre pour les équipements de leurs confrères et des elfes mort au combat... Jindanor fermait la marche, observant le sol, gorgé de sang à nombres d'endroits... La route serait encore longue, et la fatigue le gagnait incroyablement... Mais ils devaient avancer et gagner le plus proche village pour faire une halte, sans quoi les risque d'un nouvel assaut était trop grand...

Du temps...Oui... Ils leur faudraient à tous du temps...

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