Nom/Prénom : Halandarin Las'Danir
Âge/Date de naissance : 947 ans
Sexe : Mâle
Race : Elfe Citadin
Faction : Citadin
Particularité : Forgeron elfe, une carrure plus proche de celle d'un Drow, il est loin du canon elfique.
Alignement : Bon Chaotique
Métier : Toer Tamindal
Classe d'arme : Corps à Corps (Excelle en arme d'Hast.)
Équipement : Revêtant généralement des vêtements légers, celui-ci revêt souvent un pourpoint de cuir à l'occasion de la forge, son armure aux reflets dorés n'est portait que lors des rares occasions, tel que les grandes réunions auquel il est convié, ou encore dans les cas les plus rares, mais aussi les plus macabres, l'appel de la guerre.
Il protège le marteau dont il se sert pour forger comme on le ferait d'un artefact des plus puissants, celui-ci étant censé être celui de la Légende, le premier marteau forgé de la main du premier Toer Tamindal, sa famille étant la gardienne de bons nombres de ces reliques des anciens temps.
En tant que bon forgeron, celui-ci s'est forgé une armure personnelle, celle-ci étant celle qu'il ne revêt qu'en de rares occasions, représentant tout son savoir faire. Finement ouvragée, travaillée dans le détail et faîtes d'un de ces métaux que seuls les grands maîtres savent manier.
La lance dont il est le forgeron et lui servant à la chasse comme à la guerre est faîtes d'une seule pièce de métal, légère de par les propriétés de celui-ci, elle n'en reste pas moins solide et tranchante. La pointe de lance est ouvragée en une lame longue et à doubles tranchants, sa garde et la partie généralement faîtes de bois est donc faîtes de métal, celle-ci gravait de multitudes de phrases en Elfique, celles-ci étant un poème de mort de plusieurs pages, cette lance dispose d'un drapé destiné à la cacher de la poussières, le drapé représentant une grande partie de l'arbre généalogique de la famille, ainsi qu'un ensembles des valeurs de la forge elfique.
Description physique : Cet elfe descendant d'une famille de forgeron de renommée se voit doter d'un corps loin des canons elfiques, en effet, celui-ci se rapproche plus de la carrure d'un Drow, aux muscles saillants, et au poids bien plus important. Taillé pour la forge, taillé pour le combat.
Les générations d'elfe qui ont suivis le premier Las'Danir ont toute comprises au moins un Forgeron, celui-ci donnant naissance à un autre, et ainsi de suite. Cette modification de leurs corps s'est ainsi accentué aux fils des ans..
Leurs cuir se renforçant, devenant épais. Tandis que leurs muscles se développaient tout autant, leurs mains sont très souvent celles de travailleurs, elles sont tout sauf fine et douce, cornue et rappeuse sont des termes plus proches de la réalité.
Son visage reste celui d'un elfe, droit et fin, son regard inquisiteur et ses traits charismatiques poussent généralement au respect, bien qu'il ne le cherche pas réellement.
Quelques rides sont présentes, trahissant un événement important de sa vie, rendant son regard d'autant plus rude.
Sa taille reste modeste pour un elfe, ne dépassant ainsi pas les deux mètres.
Description mentale : Cet elfe est humble, peut-être même un peu trop, à en croire qu'il soit un "Faux-modeste".
C'est un membre du peuple sylvain très calme, souhaitant éviter à tout prix les combats malgré son apparence de guerrier. Son esprit semble être plus réfléchis que spontané, ce qui lui donne parfois l'impression d'être dans le vague.
Concernant sa capacité à réagir, celle-ci n'en reste pas moins celles d'un combattant, après tout, comment effacer plusieurs siècles d'entrainement au sein de la forge du vieux Nordumöss ?
Il ne parvient plus à faire preuve d'un attachement profonds à quiconque depuis bientôt plus d'un siècle, la raison est inconnue de tous, seul lui semble la connaître, mais il n'en a pour l'instant fait part à personne.
"Personne n'est digne d'entendre cette vérité" aurait-il dit à son propre frère.
Capacités magiques :Cela va être simple, aucune.
Histoire : Halandarin Las'Danir, né en l'an 61 du Xéme Cycle, au cours du mois de Verimios, premier mois d'été.
Fils de Hal'Inir Las'Danir, né en l'an 461 du IXéme Cycle, et de Maliss Las'Danir, de son nom de jeune femme Nos'talön, née en l'an 678 du IXéme Cycle.
Halandarin était voué à devenir Forgeron, déjà tout jeune celui-ci se passionnait pour les histoires de ses ancêtres, son père Joaillier n'y voyait aucun détours, il y était destiné, cette flamme qui baignait son regard lorsqu'il voyait ses cousins, ou d'autres Forgeron frapper le métal, transformer de vulgaire morceaux de minerais en de magnifiques lames, qu'il vit parfois se dessiner sur plusieurs années.
Il était aussi passionné par les histoires concernant les créatures régnant sous le toit de feuillage de l'Anaëh, passionné et effrayé, ces monstres qui dans les débuts de leur histoire, attaquaient sans cesses les villages sédentaires des elfes Citadins, l'histoire de son ancêtre, premier Forgeron, qui amena l'Acier et le métal à ses pairs, dans le but de protéger son peuple du malheur que pouvait engendrer ces créatures... La haine qu'il avait ressentis à l'égard de ces bois qui l'avaient vu naître, mais aussi la passion ravivée qu'il prit des années à déceler.
Halandarin voulait voyager, apprendre, connaître, amasser le savoir de milliers d'êtres, de l'Anaëh, de la péninsule, de la Nanie.... Des Drow's... Ces êtres qui avaient scindé le peuple sylvain en deux parties bien distinctes... Bien qu'il n'avait pas vu cela, bien qu'il n'ait pas pu y assister, il se doutait déjà qu'une part de culpabilité régnait, que ce soit chez les Drow's, ou les Elfes.
Cependant, tout ces rêves de voyages devraient attendre, après tout, il n'était encore qu'un jeune elfe, de soixante dix années à peine. Soixante dix années à peine, oui, et pourtant tant de projets.
Son apprentissage l'obligea à se rendre dans les monts Norn, vers ses 76 années, en l'an 137 du Xéme cycle, au nord d'Ardamir, à des lieux de chez lui, des lieux de ses parents. En effet, il rejoint la forge du Maître Forgeron Nordumöss, un être de renommé, ayant appris du Toer Tamindal de ce même Cycle, Karässal Demalörn.
Cette destination n'était pas commune... En effet, le maître forgeron Nordumöss avait érigé un village, suite à l'expansion de la ville de Daranovar, ce village était déposé sur un plateau en montagne... Des murs avaient été érigés, et Daranovar fournissait quelques gardes pour en assurer la sécurité. La forge était assisse sur un filon important, dont la ville voulait disposer. Cela aurait permis à des dizaines de générations elfiques de disposer d'outils de métal sans trop avoir à s'éloigner de la ville.
Cependant... Ce n'était pas seulement pour disposer d'une éducation de la forge standard que le jeune Halandarin avait décidé de se rendre dans ce village de Forgerons... En effet... Ce village de forgerons était... Hors du commun, le danger y régnait, il ne se passait pas une ennéade sans qu'une attaque n'ait lieu... Créatures de l'Anaëh et Noss mécontent venaient parfois poser problème, bien qu'aucune effusion de sang entre les deux peuples n'avaient encore été à déplorer.
Non... Halandarin n'avait pas seulement décidé que ce village l'éduquerait dans l'avenir de la Forge.. Non.. Ce village disposait d'un Maître d'arme... Un Maître d'arme venu de Daranovar, que le vieux Nordumöss avait décidé de faire venir. Il était nécessaire que chacun de ses apprentis puissent savoir se défendre en étant dans ce village. Et ainsi ses apprentis sauraient forger le métal, mais cette éducation forgerait aussi leur caractère et l'avenir de ces elfes.
Nordumöss avait accepté de le prendre sous son aile suite à la demande de son vieil ami, et père de notre cher Halandarin, Hal'Inir, ceux-ci ayant un lien assez étroit, ils se sont rencontrés à plusieurs reprises lors de trocs de minerais et de déplacement. Nordumöss ne ménagea cependant pas ce jeune elfe, qu'il soit le fils d'un ami ne changerait rien à sa façon tyrannique d'enseigner. Car oui, sa renommée ne venait pas seulement de ses capacités à forger de bonnes lames, ou de ses simples connaissances, elle venait aussi et surtout de ses capacités d'enseignant et de la gestion du temps presque Militaire qu'il imposait.. Tyranique, extrêmement exigeant, il avait forgé ses apprentis comme il forgeait l'acier, à coups de marteaux et de trempage.
Halandarin parvint à cette forge en quelques jours de marches, accompagné de son père et d'une caravane de biens qu'il devait apporter pour ravitailler la forge, en nourriture et en cuir de qualité.
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Hal'Inir ! Mon vieil ami ! Alors... Tu en as mis un temps pour parvenir ici ! Ton messager est déjà repartis ! Je m'inquiétais ! S'exclama Nordumöss en voyant son vieil ami traverser l'embrasure de sa porte.
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Excuse-moi Dardïl, tu sais comment sont les femmes ? Elle tenait furieusement à ce que notre fils aie tout ce dont il avait besoin. Nous avons eu du mal à partir . Il ria légèrement, prenant son camarade dans ses bras, dans une accolade. Ha, oui, il faut que je te présentes mon jeune fils, tu ne l'as pas encore rencontré !
Il désigna Halandarin, qui grognait en essayant de traîner son matériel, dix fois plus lourd que lui.. Chargé comme un baudet il se tourna vers son père , comprenant que l'on parlait de lui.
-Euh..Je... Euhm, Bonjour ! S'exclama-t'il en laissant tomber ses affaires dans un fracas ... Son visage se décomposa au fur et à mesure qu'il entendait ses objets se briser ou s'écraser au sol.
Hal'Inir observa son fils, déconfit, alors que Dardïl éclatait déjà de rire.
-Dis-moi, Hal'... Ton fils, ne tiendrait-il pas fortement de toi ? Il ria d'autant plus que Hal'Inir le suivait, n'aidant pas Halandarin à reprendre ses esprits.
-Bon...D'accord... Il tient probablement de moi. Il souffla.
Ne t'inquiète pas, il reste ardu à la tâche, et il a cette passion que tu recherches tant chez tes apprentis.-La passion ? Bah.. On verra. Grogna-t'il en observant le môme se dépatouiller comme il pouvait.
Gamin ? -.V..Oui ? -Descend ton matériel, sans le broyer, et range tout ça dans la demeure qui se trouve à quelques mètres, derrière les fourneaux.-...Oui. Dit-il, en filant, ramassant son matériel. Il avait hâte de s'éclipser après un instant aussi gênant... Bien qu'il eu bien du mal à traîner son matériel de nouveau.
-Ouais...Va y avoir du boulot. Ricana Dardïl en observant son vieil ami.
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Dix années s'étaient ainsi écoulées entre l'arrivée d'Halandarin en ces lieux, et aujourd'hui. Le jeune homme suivait un enseignement compliqué et long, un enseignement qui ne travaillait pas seulement ses connaissances mais aussi sa force, son corps, sa vivacité d'esprit.
Dix années qu'il se forgeait un corps et un esprit pragmatique en lien avec cet entrainement para-militaire, l'aube les voyait se lever, s'entraîner jusqu'à l'heure du dîner, puis venait la forge jusqu'à l'heure du souper.
Il n'avait pratiquement aucun repos, le vieux Nordumöss lui en demandait sans arrêts plus... Et c'était sans compter sur le vieux maître d'arme Dalirnil.
Entre transporter le minerais d'un fourneau à un autre, rallumer le feu, tenir la température, tremper les aciers, marteler... Le jeune homme ne voyait pas ses journées défiler, elles n'étaient qu'un battement de cils.
Et alors que les années s'écoulaient, son corps se forgeait, quittant lentement mais sûrement les canons elfiques... Des muscles saillants et burinés, travaillés et gonflés... Son corps devenait de plus en plus solide, sa peau se couvrait de cales et se tannait en face des fourneaux et de leurs températures infernales. Ses tympans avaient appris à supporter le vacarme assourdissant de son marteau et de ces autres apprentis et forgerons qui martelait le métal, créant outils de culture, clous, bardée de fer, et lingots d'acier qu'ils faisaient fondre d'eux même, créant le métal de leurs mains, gérant ainsi la qualité de celui-ci.
Son esprit n'était pas épargné par ces années de vie à la dure... Oui... Vivre dans ce village c'était vivre avec une épée de Damoclès au dessus de la nuque... La vie y était rude... Les Noss's ne se privaient pas de les harceler... Les privant parfois de repas en attaquant les convois qui leurs apportaient leurs pitances chaque mois... Oui... Ils avaient ainsi appris à se débrouiller, jouant d'ingéniosité pour créer pièges et défenses... Ils avaient même finis par créer un élevage de poule faisane au sein des murs de la petite cité... Cependant cela n'empêchait pas les morts de survenir.
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Il ne comptait plus le temps qu'il avait passé dans ce village, 65 ou 75 ans à marteler le fer, devenant de plus en plus doué dans son oeuvre, 75 ans à suivre cet entrainement militaire... Oui, il se forgeait au fur et à mesure des années, et cet art comme il aimait l'appeler maintenant devenait sa motivation. Nordumöss ne l'avouait jamais en face de lui, cependant, ce jeune elfe était devenu en seulement quelques décennies, l'un de ces forgerons prometteurs, cette passion qui le poussait à expérimenter, à créer des lames aussi esthétique que pratiques, à forger des armures pour la garde locale d'une qualité qui faisait pâlir les apprentis plus âgés que lui.
-Halandarin ! Hurla la voix grave et rauque de Nordumöss.
-J'arrive ! Lui répondit la voix tout aussi rauque et portante de Halandarin, assuré et fort de son savoir faire, il martelait une pièce de fer, un travail médiocre quand il savait qu'il ne martelait que de futur clous, cependant, ceux-ci étaient nécessaires aux travaux quotidiens... Il en était à son centième, de dix pouces de longs, d'un de large. Ils étaient destinés à la construction d'une tour de guet sur les alentours de la forge.
Après une dizaine de coups, et l'aplatissement de la tête du futur clous, Halandarin, le déplaça à l'aide d'une pince sur un tas de clous entreposés dans un énorme pot de terre cuite.
Il retira tranquillement ses gants de cuir alors qu'il se déplaçait dans la forge, entre ses camarades forgeant targes et cercles d'acier, armures et clous destinés à des tenues de cuir matelassés.
Il parvint devant Nordumöss... Son visage s'était vieillis, rabougris même... Sa femme était morte l'an passé... Elle s'était habituée à partir en cueillette avec les autres femmes qui vivaient dans ce petit village de forgerons, afin d'agrémenter les plats de fruits et de légumes sauvages... Sauf que ce jour fatidique, elle s'était égarée du groupe.. L'on ne retrouva que son cadavre pourrissant quelques lieux plus loin, dans une grotte d'Ashrië... La pauvre avait dû se faire dévorer par une bande de loups, et la carcasse traînée dans ce lieu lugubre...
Le vieux maître avait ainsi pris plusieurs centaines d'années sur le visage, paraissant semblable à un vieillard en fin de vie... Du haut de ses 860 ans... A quelques rides près.
-Te voilà enfin... Foutus gosse, incapable de te dépêcher ? Polie moi cette armure, et huile la... Je veux que l'acier brille. Dit-il, d'un ton acerbe et grognon... Il était ainsi depuis plus d'une année, Halandarin le comprenait, d'une certaines manière lui aussi était en deuil.. Cette femme était un vrai bouquet de joie, chaque matin elle venait le réveiller, comme le faisait sa mère avant qu'il ne vienne ici, chaque matin elle riait avec lui et son marie... Chaque matin... Cela avait rendu son visage plus sévère, plus mature qu'il ne l'était encore.
-Désolé Dardïl, j'étais occupé à finir les clous... Il s'empara d'un morceau de cuir tanné, qu'il utilisait pour frotter l'armure et la nettoyer du sang et de la boue qui traînait dessus. Qu'est-ce qu'ils ont encore foutus ? C'est rare qu'on trouve du sang sur ces armures... Hé.... Dardïl... ?
Dardïl s'était déjà éclipsé, Halan' haussa les épaules, reprenant son travail tranquillement.. Avant de s'emparer d'un morceau de laine, qu'il passa maintes fois sur l'armure, avec un peu d'huile de lin, frottant de tout ses bras, et de toute son âme, la rendant aussi brillante qu'à l'origine.. Si l'on oubliait les quelques bosses qui avait été retapée par le vieux Dardïl lui même...
Alors qu'il observait son travail finis, il entendit Dardïl traîner de la patte vers lui. Il déposa les gants du jeune homme sur l'armure qu'il venait de polir.
- Tu vas me prouver tes capacités... Je veux que tu me fasses la plus belle lame que tu sauras forger. Je te donne quarante Ans, si dans ce laps de temps je n'ai pas quelque chose de valable, tu pourras quitter cette forge. Halandarin l'observa... Il n'était alors encore qu'un Fils de la Forge, de 140 années à peine... Il se savait talentueux et investis...Cependant, lui offrir l'occasion de passer ce rang... De devenir un Père de la Forge, à son âge... Il observa le vieux, bouche entrebâillée...
-... Tu vas finir par avaler un bourdon. Lui dit-il en remontant sa mâchoire.
Quarante ans je t'ai dis... Et pas pour autant que tu pourras t'évader des tâches habituelles. C'est bien clair ?-Limpide... Lui répondit Halandarin, avant de s'emparer de ses gants, et de l'armure, allant la poser sur le piédestal qui lui était destiné. Il fila en enfilant ses gants... Traversant la forge en toute hâte.
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... Cent deux années se sont écoulées depuis... Cent deux années qui parurent s'écouler plus vite qu'un battement de cil.
Ces cents deux années, il les a passé à écumer les mont de l'Anaëh, trouver des métaux à travailler, offrir ses services à des forges divers le temps de quelques années. Un voyage, un voyage qu'il avait souhaité réaliser depuis des années, depuis sa promotion au rang de père de la forge en réalité.
Voyage qu'il n'avait cependant pas réalisé seul... Connaissant bien trop les danger de l'Anaëh.. Non.. Ils étaient partis en un groupe de plusieurs dizaines d'individus.. Le voyage était lent, mais plus sûr, et les entraînements guerriers pouvaient ainsi être plus intéressants chaque matins. Et malgré cette sécurité... Oui.. Les morts survenaient encore... Le but de leurs voyages ? En apprendre plus sur l'Anaëh, les ressources qu'elle cachait, les beautés de cette forêt. Cela leurs permit aussi d'apprendre d'autres techniques de forges dans certaines cités, et de par la même occasion, d'apprendre à se battre d'autant plus efficacement... Bien qu'ils se seraient bien passé de ce fait.
L'an 314 du Xéme cycle avait ainsi entamé son écoulement... Depuis déjà quelques mois d'ailleurs. Quel mois exactement ? Il ne le savait pas, il ne comptait pas. Il se passionnait sur son voyage, troquant sa nourriture contre des services, troquant ses moyens de transport contre des outils de culture, des pointes de flèches, et parfois même des lances. Son oeuvre n'était pas à son apogée certes, cependant sa réputation grandissait au fur et à mesure de ses voyages dans les divers villes elfique.
Il avait même rencontré des elfes de Noss, passant son chemin sans trop les déranger, troquant cependant avec eux quelques minerais qu'il n'avait pas réussis à reconnaître contre une dague qu'il traînait depuis bien longtemps maintenant.
Et malgré ce long voyage, il était certain de n'avoir vu qu'une infime partie de la beauté de l'Anaëh, de sa faune, de sa flore. De ces paysages fascinant. Il aimait cette forêt, il l'aimait comme il la détestait. Il l'aimait pour sa beauté, sa vie. Il la détestait pour les horreurs qu'elle pouvait tout autant cacher.
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Son voyage s'arrêta à ses 469 années, ayant rejoint Ardamir pour y faire vivre son art et y apprendre d'autant plus auprès des membres de sa famille, travaillant le métal du matin au soir. Avec pour seul interruption ses repas et ses quelques heures de sommeils nécessaire à sa survie.
Que forgeait-il ? Son armure, l'armure qu'il porterait pour le restant de ses jours. Une armure qu'il voulait parfaite, esthétique, et pratique. Une armure qui saurait faire ses preuves si un jour cela s'avouait nécessaire.
Il passa cent cinquante années à peaufiner cette armure sous tout ses traits, elle serait son premier chef d'oeuvre. Cent cinquante années durant lesquels il forgeait aussi houes, serpes, pelles, camail parfois où il cousait quelques pourpoint de cuir matelassé, quelques pourpoints de cuir couverts d'écailles d'acier. Quelques commandes sortaient du commun, une lame très spécifique, d'un alliage particulier... Des armures toutes plus différentes les unes que les autres. Cependant, la longévité Elfique n'aidait pas le forgeron à avoir matière à travailler plus que de raisons, ce qui lui laissait ainsi le temps de peaufiner ces commandes et de se faire un nom toujours plus grandissant.
Ainsi, en l'an 750 du Xéme cycle, à l'age de 689 ans, cent ans après que son armure fut achevée, les commandes s'acheminant à vue d’œil, sa renommée grandissant encore sous le coups de son marteau contre son enclume, de la qualité de ses créations et de sa vitesse de forge, Halandarin Las'Danir fut convoqué par le cercle des Tamin Dolan, celui-ci se tenant alors dans les monts au nord d'Aleandir.
La belle cité d'Aleandir fut rapidement traversée par Halandarin, il ne voulait pas arriver en retard pour cette convocation, bien qu'aucune réelle date n'ait été fixée.
Les cinq Tamin Dolan présent était tous d'un age avancé, le cycle était déjà passé pour la plupart.. Se trouvaient ici Normundöss, l'ancien maître d'Halandarin, promus à ce rang il y a quelque dizaines d'années de cela. Il était plus que fier d'avoir obtenu ce poste, et il fut celui qui accueillit Halandarin dans la Grand Forge qui tiendrait lieu de réunion.
Une grande salle circulaire était préparée, s'y trouvaient déjà les quatre autres Tamin Dolan... A la gauche de la porte s'ouvrant sur cette salle, se tenaient Jiliana Thaladïne, une elfe aux traits délicats et fins.. La seule Tamin Dolan qui pouvait prétendre au titre de Toer Tamindal. La meilleure des cinq Tamin Dolan présents. A ses côtés Alnid Dan'Ambor, le plus ancien Tamin Dolan présent, du haut de ses 1225 années, il présidait le conseil. Sage et humble, il avait la lourde tâche de veiller sur le respect des traditions de la Forge. A droite se trouvaient Taü Delimbrïl, le plus jeune de cinq Tamin Dolan présent, impétueux, fous direz certains. Un chimiste et métallurgiste de renom, principalement pour les alliages abracadabrant et les quelques méthodes de chauffe qu'il avait mise en place. Puis vint enfin Zöliin Danator, un elfe faisant peser son statut de Tamin Dolan dans la politique, la voix du conseil. Bien que certains conflits internes aient menés à quelques doutes concernant son statut.
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Halandarin Las'Danir, Père de la forge depuis l'an 202 de ce cycle... Vous avez fais parler de vous, et en bien. Nous avons décidé de vous convoquer afin de décider de votre promotion au rang de Maître de la Forge... Bien que certains ici doute de votre aptitude à endosser ce rôle, d'autres souhaiteraient vous voir atteindre le rang de Tamin Dolan... Commença le vieux Alnid, au visage fripé et vieillit, à la voix creusée et fatiguée.
-Il le mérite... Ses œuvres sont d'une qualité qui ferait pâlir celles de Danator. Répliqua Nordumöss en regagnant sa place, passant dernière Zöliin et Taü.
-Je suis d'accord... Ses talents sont indéniables, mais il reste jeune. Il n'a pas encore acquit le savoir ni la sagesse nécessaire à endosser notre rôle... De plus je soupçonne que vous souhaitiez le faire accéder à ce rang simplement pour contrarier Danator... Répliqua calmement Taü en souriant, tandis que Zöliin fulminait à ses côtés, dardant d'un regard noir Nordumöss.
Qu'en pensez-vous Thaladïne ? -Je pense que ce prestigieux Forgeron s'en va bien vite nous faire de l'ombre... Elle sourit aimablement en sa direction, riant légèrement. Cela ne me dérange pas, au contraire. Cela me donne un défi de qualité. Cependant, concernant son habileté à endosser le rôle de Tamin Dolan... Je reste dubitative. Il n'a jamais réellement enseigné à d'autres notre Art... Il n'a pas prouvé sa capacité à diriger.. D'autant plus qu'il n'a jamais mis le nez dans la politique ou même la gestion... -... Je suis en accord avec vous Jiliana, répondit calmement le vieillard, en posant calmement ses mains sur ses genoux. ... Nous vous laissons la parole Halandarin Las'Danir.. Après tout, vous avez votre mot à dire. Il me semble tout du moins, que nous parlons de vous.La salle était belle et bien circulaire, cependant ne s'y trouvaient que des chaises incrustées dans la pierre, chacune d'une même taille. Sans aucune distinction. Sauf une. Une inoccupée, se trouvant entre le vieux Tamin Dolan et Nordumöss. Un siège bardé de filigranes d'ambres et de gravures courbées. Le siège du Toer Tamindal devant présider cette assemblée. En son absence, le pouvoir décisionnel était donné au vote.
Halandarin sourit en observant le vieux Alnid, s'inclinant calmement. Lorsqu'il fut redressé, il observa chacun leurs tour les divers Tamin Dolan.
-Tout d'abord, je souhaite vous remercier d'avoir pris le temps de convoquer ce conseil. Je me doute que vous n'avez pas de temps à perdre en tergiversion, et m'en vais donc aller droit au but. Je n'ai pas prouvé mes capacités à diriger, ni même à enseigner. Et je n'aurais en aucun cas la prétention de vous surpasser, ou même de vous égaler. Je suis encore bien jeune. Et malgré l'immense honneur que vous me faîtes, en me proposant de vous rejoindre au sein de ce conseil, je ne peux accepter.-Bien sûr. Fit alors le vieil Alnid.
Tu ne souhaites donc pas nous rejoindre ? -... Pas pour l'instant. Non. J'ai encore mes preuves à faire. Bien que vous me voyez réellement fier d'une tel proposition. Dame Thaladïne.. Messirs Dan'Ambor, Danator... Nordumöss et Delimbril. Il s'inclina de nouveau.-Alors ainsi soit-il. Prouve nous tes capacités, fais tes preuves. Et revient nous d'ici cent.. Deux cents, ou même trois cents années, fort et fier de tes compétences et de ta sagesse. Et nous t'accepterons à bras ouvert.
-Je n'aurais su dire mieux. Reprit calmement Jiliana en souriant toujours aussi aimablement en la direction d'Halandarin.
-Ne nous déçois pas, Halandarin Las'Danir.. Mon apprentis. Lui répondit Nordumöss en souriant tout autant, Delimbril ricanant dans son coin en observant l'air satisfait de Danator qui ne fit qu'incliner la tête en direction d'Halan.
-Ce n'est pas dans mes intentions. Il quitta la salle calmement, repartant fort de cette nouvelle promotion... Maître de la forge, voilà ce qu'il était devenu en ce jour, malgré cette proposition... Il ne voulait pas brusquer les choses. Grimper trop vite les échelons lui monterait à la tête... Il en oublierait son objectif principal.
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Cent quarante cinq années s'étaient maintenant écoulées depuis ce conseil, cent quarante cinq années qu'il avait appliqué à former sa forge, au sein de la ville d'Ardamir, juxtaposant sa demeure familiale, couvrant une aile entière de la dite demeure, elle était l'agrandissement de la forge de son ancêtre le plus renommé. L'Enclume de son ancêtre et son marteau trônaient dans une salle circulaire, arrangée comme un temple en l'honneur du Premier Toer Tamindal. Ce sanctuaire ne comportait cependant pas suffisamment de place pour les volontés d'Halandarin, qui décida de prolonger cette forge, créant une nouvelle aile à la demeure. Une aile qu'il avait décidé souterraine. Afin d'éviter de déranger la vie tranquille d'Ardamir avec le martèlement de l'acier continu. Cette annonce n'avait pas été accueillis avec le plus grand enthousiasme de la part elfes de cette cité. Cependant, Halandarin parvint à faire accepter l'idée en jurant ne pas porter atteinte a cette terre plus que de raison, ne creusant qu'une aile sous la demeure. Cependant, l'érection d'une cheminée de grande taille fut nécessaire pour porter la fumée des forges à une hauteur suffisante pour ne pas perturber la vie de cette ville, mais cette cheminée n'était pas... Si commune que cela, non. Elle était loin de ces cheminées en pierre, loin de ces apparences grossières... Elle était faîte de verre et d'acier, un véritable chef d'oeuvre d'aciérie et de verrerie. Oui... Elle présentait des cercles d'acier forgés et dessinés, sous la forme de ronces soutenant le verre sur plusieurs dizaine de mètres, le verre avait été soudés de façon à ce qu'il apparaissait comme fait d'un seul bloc... Oui, la chose était belle. Son pied était assez imposant, et la colonne montait ainsi sur plusieurs dizaine de mètres de haut, l'acier formant des feuilles et des ronces, des branchages et des courbes, des torsades et finissait par atteindre le sommet de la cheminée, la cime des arbres en un dessin imaginatif de la mère, contemplant la ville. L'on pouvait ainsi observé une volute de fumée monter dans cette immense colonne de verre, les braises crépitantes, et la lumière des forges grimpant le long de l'acier jusqu'à la cime de la forêt.
Une fois les travaux finis, en trente années seulement, il commença à éduquer quelques apprentis, leur inculquant son savoir, et offrant ainsi ses services à la cité, créant armes et armures pour la garde de celle-ci, réparant et créant de nouveaux outils et clous.
En l'an 895, au début du premier mois de printemps, la forge comportait deux pères de la forge ainsi que plus de dix apprentis. Répartis en deux groupes dont Halandarin s'occupait, une ennéade sur deux.
Cette forge, il y avait aussi appliqués les principes de son ancien maître... Plusieurs centaines d'années de vies à vivre ainsi.. Il n'avait pas pu se débarrasser de cela... Il entretenait donc ses capacités de combats, entraînant au passage les apprentis désireux... Leurs apprenant le combat à mains nues, visant à désarmer l'adversaire sans le tuer... Le combat à la lance, où il excellait... La lance, oui, c'était bien son arme de prédilection... Il était devenu un véritable professionnel du combat à la lance, virevoltant et dansant avec... Utilisant sa vitesse et sa maîtrise pour infliger des blessures mortelles à ses adversaires.
Il entretenait depuis le conseil, une relation épistolaire avec les différents Tamin Dolan, son maître Normundöss et Jaliana Thaladïne étaient cependant ses principaux correspondants.
Cependant, Jaliana Thaladïne n'était plus réellement Tamin Dolan. Non, il avait été nécessaire de nommer un Toer Tamindal, et celle-ci fut désigné en tant que tel, ce qui fit sourire Halandarin.
Dans l'une de ses lettres, il lui avait fait part de ses avis sur la question, lui assurant que ses compétences et son esprit lui donnait le droit à ce titre, qu'elle ne l' "aurait pas volé", et ce trois mois avant qu'elle ne soit désignée comme tel.
La réponse fut alors assez cocasse, en effet, elle lui proposait alors de prendre le rôle qu'elle avait laissé vaquer derrière elle. Rôle qu'il accepta, bien que lui faisant part de son projet futur.
En effet, Jaliana et lui étaient de très bons amis, professionnels dans leurs correspondances, ils faisaient bien plus part de leurs découvertes et de leur passion pour la forge que de leurs ressentis et de leurs vies quotidienne, leurs projets n'étant que rarement évoqués.
Ce projet... C'était un autre voyage, un voyage de plusieurs années, un voyage qui le mènerait à quitter l'Anaëh et à fouler les terres des autres peuples. Un voyage qu'il souhaitait mener. Autant pour sa propre culture, que pour nourrir sa folle curiosité. Malgré la réticence dont elle lui fit part, Halandarin s'autorisa ce voyage, quittant ainsi l'Anaëh pendant près de quinze années.
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En l'an 904 du Xéme cycle, au mois de Verimios, premier mois d'hiver, Halandarin se trouvait en bordure de la péninsule, dans le territoire de l'Oësgard, les humains étaient hostiles à son égard, cependant, ce corps de forgeron, carré et puissant, lui avait évité les quelques problèmes qu'il aurait pu rencontrer en étant un fétu de paille.
En effet, les paysans qu'il rencontrait lui jetaient des regards noir et sombre, haineux et effrayés... Ces regards qui témoignent d'une peur inexplicable de l'étranger.
Oui... Les humains était... Des bêtes, mais des bêtes perdues... Ils n'avaient pas cette conscience de la vie qui les entourait.. Bon nombres de ceux qu'il avait croisés n'étaient qu'un ramassis d'êtres perdus sans respect pour la nature qui les nourrissait... Ces immenses forêts rasées pour laisser place à des plaines cultivées... Oui.. Ces êtres n'étaient pas des elfes... Loin de là... Et ils n'étaient pas de ceux qu'il appréciait côtoyer... Loin de là...
Cependant, ce voyage n'avait pas réellement était vain. Il avait pu rencontre quelques forgerons ouverts d'esprits, des forgerons humains, discutant avec eux de forge, de culture et d'autres fioritures. C'est en s'arrêtant dans un village qu'il fut la rencontre qui le changera profondément.
Une femme... Une humaine, à la beauté égalant de loin celle de Jaliana, cette amie à qui il n'avait pas donné de nouvelles depuis près de 9 ans maintenant, une amie qui le croyait sans doute mort, ou disparu.
Cette femme était venue vers lui, dans une taverne, alors qu'il se tenait dans le coin de celle-ci, accoudé à une table, vêtu d'une cape en tissus et d'une tenue de cuir matelassé et cuirassé d'écailles d'acier, à la couleur terne et salis, sa cape était crotté de boue tout comme l'étaient ses bottes, cependant, il mangeait calmement, écoutant les divers discussions dans la taverne, d'une oreille assourdie par ces centaines d'années de forge. Elle venait avec un groupe de voyageurs, qui venait de faire escale en ville, elle... Avait des talents de guérisseuses, une herboriste de ce qu'il avait cru comprendre. Son groupe allait se diriger vers l'Anaëh, pour réaliser du troc avec les elfes des cités extérieurs. C'était un voyage risqué... Si ce n'est fou... Les humains sont suffisamment inconscient pour cela..Il le savait... Mais là... Aussi cherchaient-ils quelqu'un qui saurait les guider. Il n'avait pas refuser... Après tout, si leur destin était de mourir aux murs de ses cités... Qui pouvait-il ?
Pourquoi s'être tourné vers lui ? Car il ne cachait pas réellement sa nature, et que le tavernier les avaient renseigner sur lui. Après tout, cela faisait deux nuits qu'il créchait ici, payant en pépite d'or, son père avait tendance à passer en bordure d'anaëh pour quelques trocs de valeurs, bien que le troc avec les races humaines était rare, il savait que l'or était quelque choses qu'ils appréciaient grandement, aussi en avait-il fait par à son fils... Bien qu'il n'en connaissait pas la réelle valeur, il savait qu'une pépite lui permettait au moins de disposer de marchandises de valeur... Aussi n'était-il pas trop floué... Chose qui n'avait pas laissés quelques envieux de marbre, bien qu'il su être assez discret. Une escarmouche avait éclatée sur le pas de la taverne, quatre hommes jaloux de cette richesse voulant le délester de sa bourse... Ils l'avaient attaqués, sans même faire preuve de diplomatie, après tout, ce n'était qu'un elfe, un ramassis d'sous-race.
Il avait esquivé la plupart des coups, et encaissés le reste, sans jamais répliquer violemment, ne faisant que désarmer ses adversaires... Il remerciait ces centaines d'années d'entrainement à la forge du vieux Nordumöss... Ces centaines d'années qui l'avait forgés ainsi... Il serait probablement morts en ce jour autrement. Il rentra devant le regard effaré du tenancier... Apeuré même.
Revenons-en cependant à notre rencontre...
Il se tenait donc là... Dans le coin, mangeant paisiblement une sorte de purée avec quelques racines... Il avait refusé toute viande qu'il n'avait pas lui même chassé... Voir ces animaux parqués ainsi sans liberté... Leurs vies flouées.... Enlevés..... Bref.. Sa chevelure blonde tenue en une queue de cheval, sa capuche en tissus traînant dans son dos. Il transportait un sac de voyage en cuir, celui-ci étant posé à même la table, à droite de son assiette.
-...B...Bonsoir... fit alors une voix sur sa gauche, alors qu'il était concentré sur un morceau de viande récalcitrant, celui-ci tentant d'échapper à sa fourchette, il redressa alors la tête vers cette voix hésitante.
-... Bonsoir.. Répondit-il d'une voix plus assurée. Elle leva la main pour désigner une chaise en face de lui... Il hocha la tête tout en désignant la dite avec sa fourchette.
Elle s'assit alors en face de lui, regardant autour d'elle, assez indécises... Avant de porter un regard derrière elle, un homme et deux femmes semblant insister en sa direction. Elle soupira longuement avant de lui faire face à nouveau.
-Je...Je me présente.. Je suis-...-Avec ceux qui agitent les bras comme des Kerkands enragé quand vous me tournez le dos ? Lui demanda alors l'elfe, avant de porter une fourchette de sa pitance dans l’entrebâillement de ses lèvres.
-Je...Ha...Euh... Haha.. Elle riait légèrement, amusée de la remarque.
O...Oui c'est ça... Nous... Nous avons besoin d'un guide... Et nous...-... Je savais que j'étais dans un piteux états, mais là... Ce n'est guère flatteur. Il releva le nez de son assiette, passant un morceau de pain sur celle-ci pour en récupérer le plus possible de nourriture.
Un guide pour quoi ?-Ha...Euhm... Vous... Pourriez arrêter de m'interrompre ? Répondit-elle, en fronçant les sourcils.
-... C'est vous qui êtes hésitante... Il haussa les épaules, se redressant après avoir engloutis un morceau de pain.
-Bon.. Nous avons besoin d'un guide pour les bordures de l'Anaëh... La région n'est pas sûre et nous... Nous voulons quelqu'un connaissant l'endroits.
-... Qui vous a dis que j'connaissais l'endroits ? dit-il, la voix soutenue d'un léger sarcasme... Il savait bien qu'un elfe devait être rare dans ces régions.. Hors donc, il était logique de se tourner vers lui...-... Le tenancier à qui vous avez déblatéré toute votre histoire ...Peut-être ?
-... Un point pour vous... Mais pourquoi j'vous aiderais ? Qu'ai-je à y gagner ?- Nous avons beaucoup d'argents, nous sommes une caravane itinérante et je-.... Il la fit taire en levant sa main.
-... Arrêtez de piailler votre discours habituel... Je suis un elfe, croyez-vous réellement que l'argent m'intéresse... ?-Hé bien je... Bon... D'accord... Que voulez-vous ?-... Votre nom... Votre prénom... Et que vous arrêtiez de vous comporter avec moi comme si j'allais vous dévorer vivante. Dit-il en souriant, s'affalant dans son siège. Son péninsulaire était légèrement mâché, et son accent ressortait énormément... Cela ne devait pas réellement faciliter la compréhension.
-Mon.. .N.... Euh... Je...
-Je rigole... Protégez moi des humains qui voudraient ma peau, et je vous y conduis... Mon voyage touche à sa fin de toute manière.Elle le regarda, un peu effarée... Et hésita à serrer la main qu'il lui tendait maintenant...
Cependant... Le pacte fut signé d'une poignée de main, et Halan s'empara de son sac.
- Bien... Je m'appelle Halan'... Je vous épargne le nom de deux pieds de long... Et puis cela n'aurait aucun sens que de vous en fournir plus. Il se leva en soufflant. Alors... Quand voulez-vous partir ? Elle jeta un regard derrière elle.
-Nous partons demain à l'aube... Nous avons un campement à l'extérieur du village, si...Vous voulez vous joindre à nous ? Demanda-t'elle, en souriant aimablement.
-... Ouais, on va faire ça dans c'cas... Et vous allez m'expliquer ce que vous comptez faire en Anaëh, il faut être téméraire pour vouloir s'y rendre.-Le Marchand en charge de la caravane se nomme Rodéluss, il vous expliquera tout au campement. Elle lui tourna le dos, traversant la foule et sortant de la taverne.
-... Dans quoi est-ce que je m'embarque moi ? Souffla-t'il en elfique, la suivant de quelques mètres.
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Halandarin avait donc accepté d'accompagner ce groupe... Leur but était simple, troquer quelques objets de valeurs contre des choses que l'on ne trouvaient qu'en Anaëh, leur destination était Linaeh, cependant, ils avaient décidé de faire un tour en Nannie, dans la ville de Lante. Halan' ne put qu'accepter, il ne s'était pas rendu à Lante de peur de déclencher une nouvelle guerre, bien qu'il sache que quelques elfes y résident... Aussi cela l'enchanta-t'il d'apprendre qu'il pourrait probablement communiquer avec des Forgerons Nains et peut-être en trouver un qui aimerait parler métallurgie... Avec un elfe. Ce critère n'était pas à oublier.
Et puis... Il y avait cette femme, cette humaine... Elle avait un regard qui l'intriguait, ce regard brûlant de curiosité, ce regard qui le dévorait... D'autant plus, ils feraient halte à Linaeh, cette cité bordant l'Anaëh profonde... Il pourrait rentrer... Faire part de ses découvertes, reprendre sa vie normale. Et s'expliquer auprès de Jaliana...
Cependant... Ce voyage se prolongea de trois années, trois années durant lesquelles la caravane marchande fit navette entre l'Oësgard et Lante, transportant des biens de toutes sortes pour préparer le voyage en Anaëh, afin de "réaliser un gros profit" d'après Rodëluss. Le profit était quelque chose que Halan' ne parvenait pas à se représenter... Bien qu'il comprenait ce que cela signifiait, il n'en voyait pas l'utilité au sein de son peuple... L'Humain, les Nains, ces créatures étaient visiblement avide de fortune... Peut-être afin d'atteindre un rang sociale le plus vite possible ? Gagner en notoriété ... Peut-être pour offrir un avenir reluisant à leurs enfants ? Après tout... Ils ne vivaient pas longtemps, leur vie n'était qu'un battement de cil dans celle d'un elfe.
En ces trois années, Halandarin était parvenu à contacter un Maître Forgeron Nain, celui-ci acceptant de discuter avec lui et de lui montrer quelques unes de ses oeuvre contre promesse de minerais Elfiques... Halan n'avait pu résister... Le soif de savoir, sa curiosité... Tout cela le poussa à accepter, et il promit au Nain de lui envoyer une quantité de métaux intéressante, à conditions qu'il lui fasse part de technique plus avancé... IL forgea lentement une relation de confiance entre ce Nains et lui, et en appris ainsi plus sur leurs façons de vivre, leurs pensées... Leur culture était très proche de celle des humains, bien que plus hiérarchisée.
En ces trois années, lui et l'humaine... L'humaine qui lui avait enfin fait part de son Prénom, Ïasmina, s'étaient rapprochés, devenant des amis proches.. Il l'accompagnait souvent lors de ses cueillettes, l'aidait pour porter des objets lourd, et lui avait même appris quelques contines elfiques vaguement traduit en Péninsulaire... Langue qu'il parlait maintenant bien plus aisément. Le Nain cependant... Le Kazhalide... Kaza... Quelque chose dans ce genre, c'était une langue très gutturale, rauque, et martelée... Il avait quelques difficultés à la parler correctement et évitait donc son usage : "Afin de ne pas dénaturer cette belle langue." Disait-il devant son ami Nain... Qui n'hésitait pas du tout à le charger de sobriquets de toutes sortes lorsqu'il butait sur un mots, en riant.
En l'an 907, vers la fin de son voyage, en Favrius... Le premier mois de printemps... Halandarin et elle se rapprochèrent plus que de raison... Oui... C'était de la folie. Une douce folie qu'il chérira certainement encore des centaines d'années.
-Ïasmina ? Demanda Halan', levant calmement le pan de la tente. Découvrant l'intérieur de celle-ci. Un tapis couvrait le sol, un lit légèrement vieillit trônait dans le fond de celle-ci, juxtaposé par une table circulaire de petite taille, où se trouvait les herbes médicinales de Ïasmina ainsi que son mortier et son pilon... Elle se tenait assise sur une chaise légèrement matelassée, elle préparait un cataplasme, quelques huiles trônant sur une commode.
-Oh, Halan'... C'est toi. Répondit-elle en posant son pilon, s'étirant légèrement, pour se dégourdir les bras légèrement tendus.
Tu m'as fais sursauter imbécile... Souffla-t'elle en le regardant.
-Désolé. Ricanna-t'il, en se laissant glisser sous la tente, s'emparant d'un rondin de bois à sa gauche pour venir s'asseoir devant la table.
Je... Voulais savoir comment tu allais. Après tout... Avec cet accident de charrettes et les quelques blessés tu n'as pas arrêtée ... Tu devrais prendre un peu de repos... Après-tout , ils vont s'en sortir.
-... M'oui, mais bon, il faut tout de même que je prépare ces cataplasmes, ils ne vont pas se faire tout seul... Tu veux que je me repose, hm ? ... Alors fais moi un de tes massages..Tu veux ? Dit-elle en souriant, se dirigeant vers son lit en s'étirant légèrement, se délestant de sa veste et de sa chemise de toile... Elle ne s'habillait que rarement de cette manière, principalement lorsque le terrain ne se prêtait pas à la marche tranquille, et plus à l'escalade et a l'effort...
-... Je vois que je n'ai pas le choix ? Répondit-il en soupirant, faussement ennuyé, se balançant légèrement sur le rondin de bois lui servant de siège.
-Bien vue, tu n'as pas le choix. Et puis tu me dois bien ça ! Je t'ai tout de même empêché des démangeaisons de plusieurs semaines la dernière fois... Souffla-t'elle en s'allongeant délicatement sur le lit, son ventre en direction du matelas.. Elle se servit de ses bras croisés pour se faire un oreiller.
Halan l'observait en souriant, il ne pouvait nier qu'elle disposait de charmes... Ce n'était pas un canon elfique, certes... Mais lui non plus après tout, et puis... Elle avait ce quelque chose qui le poussait à la désirer...
-Quel dommage... Dit-il en se levant, se délestant de ses gants qu'il déposa calmement sur la table en s'avançant.
-Qui a-t'il ? Demanda-t'elle en tournant un peu plus la tête, l'observant du coin de l'oeil.
-Hé bien... Tu es particulièrement charmante ainsi vêtue... Ricanna-t'il en s'approchant, prenant au passage une huile qu'il connaissait.
Elle ne répondit pas, détournant le regard en plongeant sa tête entre ses bras. Marmonnant dans le matelas.
-T-....T... Pervers !... Je veux ce massage... Dit-elle donc d'une voix étouffée..
Halan ricana d'autant plus, versant un peu d'huile dans sa main en s'approchant d'elle...
Une pensée le retint cependant... "C'est une humaine... Une humaine... Mon peuple me renierait.. .Si cela venait à s'apprendre... Mes parents..Ma famille... Je ne peux pas succomber... Ca ne ferait que m'infliger des souffrances inutiles... Je vais devoir la quitter.. Quoi qu'il advienne... Rah..."
Et pourtant, malgré tout ces arguments contre... Il l'aimait... Il l'aimait.. Pour ces sourires, ce visage plein de vie... Elle était fougueuse, pleine de vie, enthousiaste et elle profitait des petits bonheurs de cette vie, ne s'arrêtait pas aux malheurs.
Il se rappelait ce jour où elle lui avait demandée de l'accompagner lors de sa cueillette. Ils avaient finis par trouver un point d'eau, elle n'hésita pas un instant pour s'y lancer... Elle ne regrettait rien de ses actes, c'était une femme qui aimait son indépendance...
Il posa ses mains dans le creux de son dos, sur ses reins, commençant quelques pressions légère alors qu'il s'asseyait à ses côtés. Ses mains remontant dans son dos en réalisant des pressions continues ou répétés à certains endroits où il percevait des muscles noués... Il avait appris à faire d'excellent massages depuis deux ans... Lorsqu'elle lui avait demandée la première fois... Ha... Il n'avait fais qu'empirer son mal de dos.. Mais maintenant il parvenait à la faire soupirer d'aise et lui permettait de s'accorder un moment de repos bien mérité.
-Hé bien... Il va falloir que tu te détendes un peu Ïasmina... Tu es plus tendue que la corde à linge de la vieille Gertrude... Souffla-t'il alors qu'il remontait ses mains le long de son dos, passant entre ses omoplates et sa colonne vertébrale pour venir s'emparer de ses épaules.
-Hmmm.... Tu t'es réellement amélioré... Je suis certaine que j'arriverais à me détendre après ça.. Après tout, c'est presque digne d'un vrai massage... Dit-elle avant de gémir lorsqu'il dénoua son épaule.
-Tu me provoques ? Tu sais que je suis aussi très doué pour ce que tu appelles la "Torture" ? Demanda-t'il en riant légèrement, ses mains glissant dans le dos de la femme pour venir saisir ses flancs, commençant une série de chatouilles enthousiastes.
-HA NAN ! Nooooon !Hurla-t'elle en riant, se tortillant comme un ver, finissant sur le dos les bras écrasés sur sa poitrine.
D'ACCORD ! D'ACCOORD... Tu as gagnés... Ar..Arrêtes ! Aussi s'exécuta-t'il, l'observant en riant légèrement... Il voulu réitérer l'action cependant deux mains vinrent s'emparer de son visage, l'attirant vers le sien... Elle l'embrassa fougueusement, le collant à elle.
Il était perdu.. Totalement perdu... C'était.... C'était ... Il ne su y dire non.. Il la serra contre lui.. La caressa, s'empara d'elle.
Ainsi, ils succombèrent l'un à l'autre, leur étreinte fougueuse s'éternisant sur l'après-midi... Rejoignant lentement mais sûrement la lueur de la nuit et sa fraîcheur... Ils ne le savaient pas, mais cette étreinte amoureuse serait porteuse d'un cadeau...
Quatre ennéades s'écoulèrent... Chaque nuits les deux amants réitérèrent ces caresses et ces étreintes, ne pouvant se séparer l'un de l'autre... Scellant leur amour irrationnelle dans leur chair...
Quatre ennéades et ils se trouvaient maintenant à quelques lieux d'Eraison, à la lisière de cette immense forêts... Halan' observait ces lieux avec une flamme sans pareil... Il aimait sa terre... Il chérissait cette forêt... Autant qu'il chérissait Ïasmina...
Halandarin fut le premier à se rendre à Linaeh, faisant part à quelques elfes du bastion d'une possibilités de troques avec une caravane humaine, transportant un chargement de minerais Nains et quelques verreries et autres produits de luxe... C'est sous la preuve de sa bonne foi et de son rang que certains acceptèrent de lui faire confiance, le suivant jusqu'au campement humain... LE troque se déroula sans aucun accroc, et un repas fut même partagé... Les elfes repartirent heureux de ce qu'ils avaient pu obtenir et les humains tout autant...
Halan' n'aurait pu espérer mieux.. Tout s'était déroulé sans accrocs malgré les quelques tensions entre son peuple et celui de Ïasmina... Cependant... Ce fut quelques jours plus tard, lors d'une nuit pluvieuse que la caravane marchande paya sa témérité....
Halan rentra en toute urgence dans la tente, détrempé et essoufflé... Commençant déjà à préparer les affaires de son amante, alors qu'elle était allongée dans le lit, sursautant en entendant le chahut...
-..Qu..Qu'est-ce que tu fais ? Demanda-t'elle en se frottant les yeux, cachant son corps à l'aide de la couverture...
-Dépêches-toi ! La caravane est attaquée ! C'est un félin à pointe ! Il est enragé !! Il faut fuir ! ALLEZ ! Hurlait-il en sa direction, fourguant tout ce qu'il pouvait dans le sac, nourriture et biens...
-Ma...Mais et les autres ?! On n'peut pas les laisser comme ça ?! Répondit-elle en se levant en toute hâte, s'habillant tout de même.
- Nous ne pouvons rien faire ! ... Un Félin à pointe est une bête bien trop dangereuse.. Et celui-ci me paraît assez vieux pour résister à même des lances en Acier ! Je ne peux pas risquer de te perdre !
-JE NE PEUX PAS LES ABANDONNER ! Ce sont mes amis ! Autant que les tiens ! Hurlait-elle de plus belle, allant le retenir par le bras.
-C'est trop dangereux ! Répondit-il d'une voix grave et autoritaire, le regard effrayé et sombre... Il n'allait pas mourir ici...
Je.... Je ne veux pas te perdre Ïasmina ! Il faut fuir !
-Mais ....-... Je vais rester et les aider comme je peux... Toi prends la direction de l'Ouest... Tu rejoindras les royaumes Humains... Fais attention à toi... Je te retrouverais en Oësgard.. Je te le promets... Allez ! Elle le regarda, les yeux emplis de larmes..
-N...Non...Non ! Je... Halan' ! Hurla-t'elle en le prenant par l'épaule, le tournant face à lui.
Je suis enceinte.. Tu... Tu vas être Père.... -Q...Quoi ?-.... J'ai des nausées... Des vertiges, je sais ce que cela veut dire... Tu...
Les combats se rapprochèrent, les hurlements des victimes, écrasés sous le poids d'une bête aussi solide que l'acier...
-... Raison de plus pour que tu t'enfuis.. Je te jure.. Sur ma vie... Je te retrouverais... Viens ! Il s'empara de sa main, portant deux sacs plein à craqués sur son dos... Il entendait les chevaux hennir, effrayés par la bête qui saccageait le campement, s'attaquant au buffles et humains.. Il l'aida à calmer une des bêtes, la faisant grimper sur son dos, attachant les sacs à cet étalon.
-Je t'en supplies... Ne me laisse pas Halan' !-Je vais faire de mon mieux pour les aider.. Toi contente toi de fuir.. Protèges notre enfant... Je t'en supplies... Tu..Tu n'peux pas savoir à quel point je suis heureux.... Il se leva alors qu'elle s'abaissait, l'embrassant langoureusement... Avant de mettre une claque sur les fesses de l'animal, celui-ci filant... Dirigé par cette femme qu'il aimait.
Il serrait les dents... C'était un doux mensonge... S'il tentait d'aider ces amis... Ces humains.. Cette bête le tuerait certainement... Mais il n'allait pas les laisser mourir ainsi. Il s'empara d'une lance en Acier, grimpant sur le dos d'une jument, qu'il calma assez difficilement... S'emparant des rênes, il la dirigea vers le lieux du combats.. La bête avait réduit en charpies hommes.. Femmes.. Enfants, elle dévorait un buffle encore vivant, beuglant , la gorge écrasait sous une patte imposante et dotées de griffes acérées... Il entendait encore des vivants, hurler.. Beugler... Courir dans tout les sens... L'Animal n'était pas seul... C'était une femelle, et si elle avait ainsi été poussée à attaquer une caravane, c'est que ses petits ne devaient pas être loin...
Halan' n'eut pas le temps de réagir qu'un Félin lui sauta dessus depuis sa droite, le désarçonnant et le projetant au sol, alors que deux autres Félins attaquaient sa jument...
Le Félin lui lacérait la peau avec ses griffes aiguisées, il pesait bien quarante kilos.. Il restait jeune et inexpérimentés, ce qui permis à Halan' de l'éloigner de lui d'un coups de bottes, l'envoyant s'écraser deux mètres plus loin. Il se releva difficilement, le torse couvert de sang.. Il déglutit...
-Foutue saloperie... Vous ne pouviez pas attaquer une Harde ? Il grogna comme un animal, s'emparant correctement de sa lance, pointée en direction du félin voulant s'en prendre à lui... Les deux autres commençaient déjà leur festin sur la jument...
Il était piégé... Si il tuait ce petit, la mère l'entendrait, et elle s'attaquerait à lui.. Il n'aurait aucune chance... Mais son seul moyen de s'enfuir était de tuer cette bête qui en avait après lui et de s'emparer d'un autre cheval... Ou de compter sur ses jambes pour le porter jusqu'à Eraison....
C'était risqué.. Certes... Mais il savait déjà sa femme hors de danger... Alors... Autant sauver le plus possible de personnes.
Il s'empara de la lance d'une main, la portant au dessus de son épaule avant de la projeter vers sa cible, qui sauta pour tenter de l'attraper à la gorge.. S'empalant dans la lance en plein vole, il s'écrasa au sol en fêlant, la mère ne laissa alors qu'une minute à Halan pour s'enfuir et s'emparer d'une monture, qu'il délesta de tout ce qu'il pensait inutile.. Nourriture, eau, métal, harnais... Il fallait qu'elle fuit.. Et vite.. .Il fallait que cette monture tienne la distance entre cette Féline à pointe... Enragée... Il fallait qu'il atteigne Eraison vivant... Mais déjà le sang qu'il perdait dû à ses quelques blessures ne le laisserait pas s'en tirer si facilement.
Il parvint à échapper à la Féline après quelques centaines de mètres, ayant manqué de se faire dévorer à deux reprises...
Il prit quelques heures pour atteindre Linaeh, s'écroulant sur son cheval une fois à portée...
Le noir complet l'accueillit alors qu'il voyait d'autres Elfes s'emparait de son corps pour le rapporter à l'intérieur... Il était bien plus imposant qu'eux, aussi étaient-ils venu à trois pour le porter...
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Cela faisait trois mois que le Tamin Dolan s'était réveillé... Son coma ? Il aura duré deux ennéades.. Pourquoi ne s'est-il pas rendu en Oësgard, retrouver cette femme qu'il aimait tant ... ? Il ne voulait pas faire face à la dure réalité... A cette vie bien trop cruelle... Il ne voulait pas faire face à une autre perte... Oui, car quelqu'un d'autre l'avait quitté, une amie... La Toer Tamindal Jaliana avait quittée ce monde. Un an avant son retour... Comment est-elle morte ? Un voyage en direction d'Ardamir... Son groupe n'est jamais parvenu à destination. L'on soupçonne une attaque de bêtes... Bien que les Noss pourraient avoir aidé à leurs disparition.. En effet selon la missive qui était parvenue, prévenant de leurs arrivées, le convois transportait plusieurs charrettes de minerais, celui-ci aurait été répandu sur le sol, et les quelques cadavres retrouvaient témoignent de plus que des blessures causées par des animaux... Cela n'aida pas à calmer les quelques tensions entre les deux peuples.
Tout ces événements l'avaient rendu.... Sombre... Aigri... Ces quelques mois avaient été comblé par un stricte suivis de son train de vie habituel... L'insomnie l'attrapant bien trop souvent à son goûts, l'obligeant à s'occuper l'esprit... Pour ne pas penser à cette amie à qui il n'avait pas pu dire au revoir... Pour ne pas penser à cette femme et à son enfant, probablement décédé... Il ne le saurait sans doute jamais... Et cela le rongeait bien plus qu'il ne l'aurait cru... Aussi se noyait-il dans le travail, celui-ci lui permettant d'effacer tout cela de son esprit.
Son visage était devenu plus sévère, plus froid... Plus rude aussi. Son regard témoignait d'une certaine indifférence...
En ces trois mois... Il préférait voir le bon côté des choses... Son enfant était probablement né... Il le rencontrerait un jour... Son amante l'élevée, elle savait se débrouiller... Il la connaissait... Ils étaient obligatoirement sains et saufs... Vivant une vie paisible à quelques milliers de lieux...
Du haut de ses 846 années, Halan' fit donc son retour en Ardamir, reprenant le contrôle de sa forge, d'une main presque tyrannique... Appliquant les préceptes de son maître... Cette manière de vivre qu'il avait alors autrefois... Ce fut un changement drastique, certains apprentis furent même surpris d'un tel changement... Lui qui était d'une main certes ferme et sévère... Il en demandait maintenant plus... Beaucoup plus de ses apprentis... En ces années d'absence, une grande partie des missives qui lui étaient parvenus traînaient encore sur une table... Dans cette forge, dans une salle lui appartenant personnellement, ce que les humains et Nains désigneraient de Bureau... Il n'y avait pas jetés un seul coups d'oeil depuis son retour...
Ce bureau présentait une chaise en acier... Forgée par l'un de ses apprentis voulant faire preuve d'une certaine maîtrise... Le "trône" comme il l'avait appelé la première fois, présentait des pieds torsadés, s'enchevêtrant comme un réseau de racines d'un grand arbre, s'encastrant dans le sol comme le ferait un réel tronc... Les accoudoirs, remplis, présentaient la gravure d'une enclume stylisée de chaque côté, les flammes d'une forge s'encastrant dans le dossier, suivant un dessin aux précisions chirurgicales... Le sommet du dossier de ce siège en métal représentait la ramure d'un arbre, en acier enchevêtré... La beauté de cet objet n'était pas dans son originalité que dans la maîtrise de l'apprentis l'ayant réalisé... Ce n'était certes pas un objet utile... Mais cela témoignait d'une maîtrise de l'acier digne des plus grands Pères Forgerons. D'autant plus, cet apprentis avait fais appel à l'un de ses parents, celui-ci confectionnant des doublures en laines et cuir... Lui permettant d'adoucir le siège...
Son regard se porta sur les meubles qui composaient cette salle... Puis sur cette table, en face de lui... Bordée par trois autres chaises en bois cette fois-ci...
Il soupira avant de s'emparer de la plus vieilles d'entre-elles...