|
| Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] | |
| | |
Auteur | Message |
---|
Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Lun 19 Oct 2015 - 2:31 | |
| C'était long. Trop long.
Tout ce qu'elle avait pour l'instant c'était le nom de cette saloperie de taverne. Sûrement un lieu mal famé et écœurant puant la crasse et l'urine et la bière frelaté. Mais après tout, elle n'avait pas à se soucier d'être tuer...
Elle serra les dent. L'enfoiré le fils de chien... et encore c'était faire un compliment à leur parents. Il fallait qu'elle le retrouve et fissa. Le sentir dans son ombre à chaque pas qu'elle faisait était tout bonnement insupportable. Et puis pourquoi tenterait-il de lui sauver la vie après avoir passé plusieurs décennies à essayer de la tuer par tous les moyens ? Elle avait l'impression d'être un pion sur un plateau et elle ne connaissait pas les règle du jeu. Mais elle ne se laisserait pas manipuler. Et certainement pas par Ren !
Et c'était pour ça qu'elle était juchée sur une magnifique monture sable depuis des jours et des jours et des jours. La litière aurait été plus confortable mais nettement moins pratique et moins rapide. A la place, elle était partie avec un équipage princier mais véloce. Un chariot et une calèche, deux douzaines d'hommes dont dix guerriers drow ent$ raînés menés par Wydrin la sang-mêlée et deux marchant de la Corporation : un nain et un humain. Elle avait consentit à prendre avec elle quelques humains et a ne pas afficher ouvertement le fait que la moitié de sa suite était constituée de tueurs en puissance. Mais les tenues, les marchandises, les colliers ostentatoires des esclaves et les montures, par leur finesse et leur raretés, criaient « RICHE !! » au plus ignare des gueux... et encore plus au premier marchant venu.
Ils avaient eut quelques ennuis sur le chemin. Visiblement, les drows n'avaient pas excellente réputation dans le coin... On se demandait bien pourquoi. Mais l'assurance de Krish ou les armes de sa garde réglèrent rapidement la plupart des malentendus. L'argent fit oublié les autres.
Et enfin, ils approchaient des portes de Naëlis. Cela ne ressemblait en rien aux souvenirs de Krish. Elle n'était pas venue depuis longtemps... Si elle était déjà venue ? Chevauchant à l'avant du cortège avec sa très chère et très dangereuse Wydrin, la drow vit rapidement s'écarter les voyageurs qui gagnaient en petit groupe les portes de la Cité. La mâtiné touchait à son terme mais le passage était encore encombré comme un jour de foire !
Fort heureusement, quelque soit le pays, les gens de peu restent ce qu'ils sont : des lâche soumis à une caste qui pense à leur place. Un riche reste un riche et qui dit richesse à leur yeux dit danger. Les petits attelages essayaient tant bien que mal de se ranger sur le bas côté de la route pavée. Seuls les chariots débordants de marchandises ou les attelages assurés de leur bon droit par les dorures des portières restèrent bien au milieu, marchant au pas pour gagner la herse et montrer patte blanche.
Le ralentissement ne fut pas bien long. Lorsqu'ils furent suffisamment près des portes, un homme portant un large collier en métal argenté muni d'un anneau, juché sur un petit cheval à l'échine gondolée, non loin de la Princesse Marchande, accéléra le pas jusqu'aux gardes.
-La Princesse de Thaar, Maîtresse forgeronne et Fondatrice de la très prestigieuse Corporation d'Argent, Krish Alserat, est en visite d'affaire dans votre belle Cité. Je vous prierais de ne pas la ralentir. Dite moi à combien se lèvent les taxes de passage pour les marchants.
Il avait les cheveux bruns, front bas et le visage maigre mais ses yeux étaient vifs et son teint frais. Mis à part l'étrange collier qui rappelait en très fin et très travaillé, celui d'un animal, tous ses vêtements étaient taillés dans une étoffe soyeuse telle que les gens du coin en avaient rarement vue. Et à l'entendre parler, nul doute qu'il avait du recevoir une bonne éducation. L'homme frappa ostensiblement une renflement dans son riche manteau brodé Il était mandaté avec les ressources pécuniaires adéquates.
-Si votre dirigeant tien à la voir, qu'il envoie un message à l'Aube de Miel. La Princesse devra également disposer, le temps de son séjour, d'un emplacement sur la place centrale pour un étal. Et d'un permis de port et vente d'arme à l'intérieur des murs. Merci de m'indiquer la somme nécessaire à ces menues démarches.
La princesse en question était encore a une petite distance de là, s'avançant toujours au pas en conversant avec une femme eux cheveux blanc et noirs dont les oreilles extrêmement pointues ne laissaient plané aucun doute sur ses origines. Ses pieds nus battaient l'air, laissant à d'autres la sécurité des étriers. Les reines de sa montures étaient posées sur son encolure, et la selle rembourrée était faite pour le confort mais sans les renforts habituellement nécessaires à ceux qui n'ont pas l'habitude de chevaucher. Un pantalon en cuir noir gainait ses jambes pour éviter à la cavalière de se tanner la peau sur les flancs de l'étalon et un bustier sur mesure décoré de rubis et constitué de dizaines de pièces d'argents massif, agencées pour donner une découpe élégante, suivait le moindre de ses mouvement aussi fluidement qu'un vêtement. A sa ceinture, deux lames en demi cercle. Ses cheveux blancs coiffée en un complexe chignon piqué de broche en métal de toutes les couleurs dégageaient un visage entre deux âges dans lequel semblait gravé à jamais un sourire provocateur.
L'un de ses visage que l'on oubliait pas facilement, que ce soit par rage ou envie. |
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Mar 20 Oct 2015 - 12:24 | |
|
C’était ennuyeux. Trop ennuyeux.
Devant la Porte d’Ithri’Vaan, tant de marchands s’agglutinaient pour être sûrs de passer avant leur concurrent à travers le portail. A défaut de pouvoir se mesurer aux autres sur le marché, voilà qu’ils se tiraient tout de même dans les pattes pour savoir qui arriverait le premier. Beaucoup de parallèles pouvaient être faits avec ce comportement, mais le préféré d’Hendrick était celui de jeunes garçonnets jouant à la course aux sacs. Si l’un des enfants venait à tomber, la gueule la première dans la boue, aucun autre ne viendrait l’aider, quand bien même il pleurerait pour avoir sa mère. Les gamins ne prenaient que trop au sérieux l’esprit de compétition. Qu’attendre de plus des marchands, alors ?
Il avait fouillé les attelages et répété les mêmes phrases toute la sainte journée, maugréant sa punition. Certes, on punissait généralement les soldats désobéissants en les affublant de corvées ingrates, comme le récurage des latrines ou l’épluchage des pommes de terre. Mais le capitaine Meister avait été un peu plus sournois avec l’Oësgardien ; il savait que rien ne l’ennuierait plus que d’être affecté à la garde du portique, et c’était donc sans remords qu’il l’y avait envoyé. La faute de notre brave Hendrick ? Avoir bu pendant son service, à de multiples reprises. Le capitaine semblait avoir des yeux partout pour l’avoir vu cuver dans l’entrepôt, et notre nouvelle recrue jurait qu’il y avait quelqu’un qui l’avait dénoncé. Mais les faits étant là, le voici à se coltiner un boulot pire qu’un boulot ingrat ; un boulot ennuyeux.
Et il n’était pas accompagné par des lumières. Bien que ça ne le change pas de son habitude, Doric et Shaven étaient tout de même deux bons gros imbéciles comme il en avait rarement vu. Le genre à faire passer un poulet missédois pour une possible recrue de l’Arcanum. Après les avoir rencontrés, Hendrick se disait que si les Drows les voyaient à l’entrée d’une ville, il comprenait pourquoi ils s’intéressaient tant à leur faire la guerre… Au moins rehaussait-il le niveau ? A peine, à vrai dire. Car il ne se sentait pas forcément très intelligent non plus. Il laissait tout cela à la noblesse, ou dans le cas de Naelis, aux généraux. Il avait d’ailleurs remarqué avec un certain optimisme qu’ici, nul noble ne viendrait lui demander de lui frotter les fesses avec un linge propre. Qui sait, le soldat de Haurse-Porc, dans ces montagnes, avait peut-être dit vrai, concernant cet endroit censé être idyllique ?
Un convoi d’allure plus importante que les autres se présentait un peu plus loin. Les charrettes et marchands s’écartaient, ce qui sembla étrange pour le Sgardien. L’esprit de compétition retombait-il d’un coup lorsque quelque chose de plus gros approchait ? Comme le brochet se glissant parmi les carpes silencieuses ? Un homme assez bien nourri, et vêtu en regard de sa condition élevée, partit en éclaireur annoncer le groupe fort remarqué. Les trois gardes et leur sergent, Oswald, écoutèrent le héraut. Alors comme ça, une princesse de Thaar aux titres redondants faisait escale dans la Grande Cité ? Oswald se gratta sa barbe mal rasée.
« Mouais… Pour une grande princesse-marchande de Thaar, je dirais trente pièces. Mais comme vous êtes nombreux à l’accompagner, je pense rajouter une dizaine de pièces pour toute la clique. »
Le sergent avait failli annoncer qu’aucun Drow ne rentrerait dans la Cité, mais son racisme primaire n’était pas le bienvenu face à une femme aussi puissante que pouvait l’être cette Krish Alserat. Il fit signe à ses collègues de vérifier soigneusement le convoi, et même s’il n’y avait aucune charrette, prudence était de mise. Hendrick souffla. Depuis quand remontait sa première inspection de la journée ? Il en avait ras-le-bol de tout le temps vérifier, car il n’y avait jamais rien. Les gens étaient autorisés à avoir leurs armes sur eux, alors à quoi bon ? Le Sgardien suivit donc ses confrères de la garde pour faire un semblant d’inspection. Le mot-clé des Naelisiens était l’Ordre, avant toute chose. Et ça commençait un peu à gonfler Hendrick.
Ce dernier ne s’approchait pas trop des Drows, qui tous le dévisageaient avec froideur, et peut-être aussi avec mépris. Il en avait l’habitude, de toute façon. Et il se doutait que les fouiller à l’entrée n’allait pas améliorer ses relations avec eux. Il avançait sans se préoccuper de rien, lorsqu’il tomba soudain nez à nez avec quelqu’un qu’il avait déjà vu. En fait, il se retrouvait face à un véritable fantôme. Fantôme, car il n’avait jamais vraiment su qui c’était. Mais bien en chair et en os. Il ne put s’empêcher de la dévisager un instant, l’observant de plus près. Son regard se tourna vers lui, et à ce moment-là, il sut que c’était elle. Il ne dit pas son nom, mais à l’intérieur de lui, un cri de surprise prit la forme de ‘Shaar !’. Il recula, portant une main à la dague qui ceignait son côté. Beaucoup croyaient qu’il avait dû la voler, mais jamais personne ne lui avait réellement demandé. Une dague d’une facture extrêmement sophistiquée, et au prix exorbitant… Pourquoi l’avoir gardée, en fait ?
Il ne sut si elle le reconnut, car elle le regarda, puis continua d’avancer. Hendrick resta planté là, à voir défiler tout le cortège s’engouffrer dans les portes. Il ne bougea pas, regardant la Drow chevaucher avec ses gens à l’intérieur de la ville. Qu’est-ce qu’elle foutait là, bordel ? Les autres gardes se rapprochèrent, pointant leurs yeux dans la direction de son regard. Shaven sourit.
« Belle croupe, hein ? On aurait envie de la monter ! »
Doric acquiesça.
« Ouais, ça c’est un bon cheval ! »
Shaven se mit à rire, et le sergent Oswald se pinça l’arête du nez.
« Bon sang, Doric… Je me demande encore c’que tu fous dans la Légion… »
Hendrick, lui, avait ri aussi, mais pas pour les mêmes raisons. En fait, il se mit à rire de plus en plus fort, ce qui était plutôt rare, s’éloignant pour regagner son poste de contrôle. Il s’esclaffa de plus belle en retombant sur sa chaise.
Il avait passé une nuit avec une Princesse-Marchande, et il y avait gagné une dague affûtée !
|
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Sam 24 Oct 2015 - 2:50 | |
| Ah la belle vie que celle des riches.
Hors de la mêlée ils étaient et resteraient toujours. Un titre de noblesse n'était finalement pas grand chose face à la puissance universelle et rayonnante de l'or. A peine le prix était-il annoncé que l'esclave chargé de joué les intermédiaires la déboursa rubis sur ongle. Et à peine la taxe était-elle empochée que les gardes se mettaient au travail pour ne pas ralentir le convoie qui n'était même pas encore arrivé aux niveaux des portes.
Voir tous ces gens se presser s'agiter, se bousculer sur son passage amusait asse Krish. Et dire qu'ils se pensaient discret en lançant à mi-voix des remarques, qui salaces, qui cinglante, qui admiratives. Xhaque regard mauvais était une médaille de reconnaissance de la réussite de la Princesse. Chaque expression envieuses une raison de mépriser cette populace. Aucun d'eux ne pourrait comprendre ses desseins.
Heureusement que Wydrin était là pour passer le temps. Elle n'avait jamais compris l'importance que certains accordaient au fait d'avoir un garde personnel aussi baraqué, moche, froid et impressionnant que possible. Quitte à devoir se le coltiner tout le temps, autant qu'il soit de bonne compagnie. Et un garde de poche passait toujours inaperçu.
Depuis le matin, elles étaient d'ailleurs en grande conversation au sujet du moyen le plus efficace de fragiliser ou de truquer une lame sans que le bretteur, ou un « expert » ne le remarque. Autour des deux femmes déambulaient les gardes-porte, derrière la rangée de drow dont les magnifiques manteaux couvraient de légères armures en cuir et maille réalisé par leur Maîtresse.
Le comportement de l'un des soldats Naélisiens attira tout de même son attention par delà son apparent détachement. Un humain s'était arrêté presque à sa hauteur pour faire un pas en arrière, comme sous le coup de la surprise. Elle jeta vers lui un regard , un sourcil arqué hautainement... Et la surprise se chargea de faire à peine frémir le deuxième. Elle croisa le regard brun d'un humain. Quelques années de plus et elle ne se serait sans doute rappelé qu''une vague silhouette mais moins d'un mois après avoir croisé pour la première fois cet homme, il était impossible de ne pas le reconnaître.
Si elle pensait le revoir un jour ! Et pourtant c'était bien cet archer contre lequel elle avait perdu un pari.
Il était donc parvenu jusqu'ici sans dommage. Faire de lui un garde porte semblait une aberration après avoir vu son talent à l'arc... Et qu'il n'ai pas trouver mieux que la garde civile alors qu'il avait été engagé dans une caravane de la Corporation d'Argent... Soit il était décidément infoutu de se sortir les doigts du cul. Soit il y avait eu un os. Dans un cas comme dans l'autre, il n'avait pas sut gérer : dommage pour lui. Il avait même gardé la dague...
N'éprouvant aucun besoin de tenir son rang ni aucune pitié pour l'humain si jamais quelqu'un interceptait son regard, elle lui envoya un rapide clin d’œil avant de se détourner tout aussi naturellement pour continuer à discuter avec Wydrin pour laisser la porte derrière elle. Cette fois c'était sûrement la dernière fois qu'ils se croisaient. Il rirait bien en repensant à la façon dont il avait croiser une de ces Princesses Marchandes, une nuit à Thaar... Surtout elle sur qui courait tant de rumeurs !
A l'intérieur, la ville était comme toutes les villes : des pauvres, des pavets des façades, des moins pauvres, des échoppes des passants et une odeur étrange pour sublimer le tout. Les deux marchants de la Corporation se détournèrent avec le chariot et quelques gardes pour régler les détails du paiement de leur emplacement pendant que Krish obliquait vers son auberge pour prendre un bain avant de se mettre à la recherche de son homme.
En quelques heures, la rencontre de la porte était oubliée... ou presque... et elle envoyait déjà son assassin personnel ainsi qu'un ou deux gardes à des endroits stratégiques des hauts et bas cartiers. Plus vite elle saurait, plus vite elle pourrait décider ce qui convenait de faire et en finir avec cette histoire absurde.
En attendant que sa toile se mette en place dans les bourbiers, elle avait du temps à perdre. La nouvelle de son arrivée à l'improviste n'était de toute façon pas tombée dans l'oubli. Dans l'après-midi, deux messagers étaient déjà venus porter des invitation à dîner de notables et une commande hautaine. Une occasion comme une autre d'ajouter quelques fils à son entreprise. Elle échoua donc à la table d'un notable humain dont les yeux rouges trahissait un métissage drow, qui pensait pouvoir acheter une de ses créations pour qu'un peu de son prestige rejaillisse sur lui.
La patience est une vertu parait-il. Malheureusement, Krish se positionnait plutôt du côté diamétralement opposé. Le lendemain matin, les nouvelles n'avaient rien que de très ordinaires. Elle s'ennuyait déjà. Et rien n'était plus mortel que l'ennui.
Que faire quand vous cherchez le maître d'un réseaux de meurtrier ? Mettez l'armée à ses trousses et poussez les ploucs à la faute pour pouvoir les capturer et les interroger par la suite. Elle était suivi après tout. Chercher elle-même ne mènerait à rien.
Mais passer par les officiers les plus liés à la politique ne donnerait rien de bon. Il fallait qu'elle frappe à un niveaux où on trouvait encore des hommes intègres mais suffisamment haut placé pour avoir un minimum d'hommes à mettre au travail.
Et elle connaissait quelqu'un qui pourrait sûrement la renseigner sur l'homme adéquat...
Jamil recracha un morceau noirci. Décidément, cette vendeuse c'était bien foutu de sa gueule. Immangeable ce truc. Une pomme tannée comme il en avait rarement eu. Ça lui apprendrait à baisser sa garde devant deux grand yeux verts et un décolleté plongeant.
Un homme des plus banal passa à côté de lui pour pousser une porte un peu plus loin. Cinq, Dix, Quinze minutes. Un coup d’œil à la fenêtre. Bien ! Il en avait fini avec ce loustique ! Il avait l'adresse. Il allait pouvoir faire son rapport.
Repartant de on pas souple, le jeune homme lança son trognon dans le fossé et quitta les lieux en fredonnant une chanson grivoise.
La journée tirait doucement vers sa fin lorsque Krish et Wydrin se présentèrent devant une porte bien précise avec la ferme intention de faire avancer leur enquête.
- HRP:
Si tu préfères qu'on reste devant la porte, pas de soucis, j'ai une autre idée je peux changer, sinon embraye je t'en prie. La porte peut aussi bien être celle de ta caserne que de chez ta sœur (si vous avec un chez vous quelque part dans Naelis) que de ta taverne préférée ou tout autre. Je te laisse choisir. Et au cas ou ça t'intéresse : Wydrin est une elfe/drow pas très grande pour ces races, loin d'être voluptueuse, sur-armée et portant une armure complète dans un curieux métal sombre. (sous un long manteau noir, donc on voit pas toutes ses lames mais tu peux quand même difficilement rater l'épée à deux mais qui lui barre le dos) Ses cheveux se composent de mèches noirs et quelques mêches blanches.
|
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Lun 26 Oct 2015 - 15:02 | |
| Hendrick avait claqué la porte derrière lui, content d’en avoir enfin fini avec cette journée incroyablement ennuyeuse. Passer la journée à la porte de la ville, alors qu’il s’était engagé dans la Légion, c’était une punition qu’il trouvait étrangement suffisante. Meister était un homme qui semblait avoir tout compris dans ce domaine. L’Oësgardien en venait presque à se dire que c’était un bon officier. Mais voilà, il l’avait collé aux portes, et pour ça, il avait aussi pas mal de haine pour le bonhomme. Quand il pénétra dans la petite masure sommaire qui lui servait de toi, à lui et sa sœur, c’est cette dernière qui l’accueillit, s’étant assise pour repriser des vêtements. Elle s’était levée, et avait embrassé son frère sur la joue, avant de repartir s’asseoir et recommencer là où elle s’était arrêtée. Hendrick resta cependant bloqué sur le pas de la porte, ayant à peine commencé à retirer la maille et son tabard. Il avança lentement vers le centre de la pièce, puis entreprit de retirer pour de bon son attirail.
Danyal l’observa un instant, une lueur de suspicion dans les yeux.
« Dis-moi… Pourquoi qu’on t’a coltiné aux Portes ? »
Hendrick ne répondit pas, toujours occupé à se défaire de son armure sommaire. Danyal laissa de côté les vêtements, et se leva.
« Hendrick. T’as encore bu comme un trou en caserne, j’me trompe ? »
L’Oësgardien darda son regard neutre sur sa sœur, retirant ensuite ce qu’il restait de sa cotte de mailles. Il la laissa échoir à terre, et la poussa dans un recoin de la pièce, tout comme son tabard aux épées croisées. Là, il soupira.
« Ils ont pas l’air d’plaisanter avec la boisson, ici. Discipline, discipline… J’t’en foutrais d’la discipline. C’est pas la discipline qui m’a sauvé à Oësgard ! »
Danyal sentit la colère monter en elle. Elle avait toujours détesté le penchant très prononcé de son frère pour l’alcool. Peut-être parce que leur père, Childrick, s’était noyé comme un con dans trente centimètres de flotte alors qu’il était bourré comme tout Serramire ? Elle ne tarda pas à arriver sur son frère, pointant son doigt sur le torse du Nordien en le regardant furieusement.
« T'es vraiment qu'un sale con. J’te signale qu’on est pauvres, et que j’reprise des vieilles chaussettes pour qu’on puisse s’en sortir, pendant qu’môssieur va pisser sa solde dans une taverne pourrie ! »
Hendrick resta de marbre, les yeux rivés sur sa sœur. Elle en eut vite marre, et tenta de le gifler. L’archer arrêta sa main, la repoussant vers la chaise d’où elle s’était levée. Il s’assit ensuite sur sa propre chaise, le regard virant au perçant.
« J’ai porté ma famille sur mes épaules toute ma chienne de vie. J’en ai perdu pas mal, et j’peux rien y faire. Si j’bois pas, ça m’rentre dans l’esprit et ça m’fait réfléchir. Ça m’déprime. »
Il agrippa les accoudoirs de la chaise, comme tout à coup tendu.
« Alors tu m’laisses boire. Pour le moment, on s’en sort. »
Sa sœur ne voulait plus tellement répondre. En fait, lorsqu’il commençait à parler famille, ça sonnait souvent le glas de la conversation. Que vouliez-vous qu’elle réponde à cela ? Maugréant des jurons incompréhensibles, elle voulut se remettre au travail. Pourtant, elle fut encore une fois dérangée dans son boulot par le bruit de la porte sur laquelle on frappe. Ça faisait à peine quelques minutes qu’elle s’était remise à l’ouvrage, et ça commençait à lui courir sur le haricot, toutes ces interruptions !
Elle se leva d’un bond, pour aller ouvrir la porte. Une fois ouverte, elle voulut répondre, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Elle avait les yeux rivés sur les deux femmes devant elle. Des femmes ? Pas vraiment. Pour Danyal, une Drow n’était pas une femme, mais un monstre. Le souvenir des cadavres mutilés, et parfois même relevés, était encore très vivace dans son jeune esprit. Si l’une d’elles était habillée plutôt légèrement, et avait un visage moins jeune que la plupart de ses semblables, l’autre était vraiment la créature typique tout droit sortie des légendes sgardiennes. Un visage plutôt ingrat, avec des cheveux à la fois blancs et noirs, toute de métal vêtue. Et quel était donc ce métal ? Noir comme la nuit, elle terrifiait quelque peu Danyal. Elle resta interdite un moment, puis appela vite Hendrick.
« Quoi ? »
« Des… Drows à la porte… »
Les yeux d’Hendrick s’écarquillèrent. Il avait tout de suite pensé à Shaar, et s’était levé plutôt vite. Avançant jusqu’à la porte, il s’arrêta net une fois que ses soupçons se révélèrent. Même silhouette, même visage, mêmes atouts aguicheurs. Oui, c’était bien elle. Et Hendrick resta lui aussi un moment interdit. Il fit signe à sa sœur d’aller s’asseoir, puis regarda la petite Drow un peu moins majestueuse à côté de Shaar. Néanmoins, son regard finit sa course sur cette dernière, qui affichait son éternel petit sourire satisfait. Hendrick se gratta la tête.
« J’m’excuse, j’suis plutôt surpris de te voir ici, Shaar… en fait… »
Il s’écarta du chambranle, laissant la porte grande ouverte aux Drows pour pénétrer à l’intérieur.
« Que fais-tu ici ? Et… tu veux quoi ? »
|
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Lun 26 Oct 2015 - 20:43 | |
| La masure était pas franchement luxueuse... En fait c'était totalement l'inverse. Sa façade vieillie et l'odeur de la rue ne donnait pas vraiment envie de passer le seuil. Mais elle avait le mérite d'exister et les deux femmes qui poireautaient devant sa porte savaient l'une comme l'autre, et malgré les apparences, que c'était déjà beaucoup : un toit. Mais pour l'une comme pour l'autre, cela remontait à loin. Très loin même. Du coup pour faire bonne mesure avec son rang, Krish fronça le nez en voyant passer un espèce de chien galeux dans une ruelle latérale. Au moins les gens ne s'approchaient pas. Entre leur doux minois couleur de suie et les armes voyantes de Wydrin, même les pires tir-laines ne se risquaient pas à tenter de détrousser cette dame aux vêtements de bonne facture et à l'étrange corset en métal qui ne faisait même pas l'effort de faire semblant de vouloir passer inaperçue.
La légendaire patience des elfes noirs arrivant à son terme, la forgeronne allait frapper une seconde fois lorsque le battant de bois s'ouvrit vivement. Une humaine assez jeune s'immobilisa dans l'encadrement. Elle semblait prête à accueillir froidement les gêneuse... Enfin ce fut le cas une demie seconde. Par la suite, son visage se figea et ses yeux s'écarquillèrent lentement.
-Bonsoir ! Lança joyeusement Krish avant d'arquer un sourcil
Ce visage stupéfié lui disait vaguement quelque chose... Pfff. Après tout elle s'en moquait. Mais le silence s'étira un peu... Un peu trop. Les deux visiteuses échangèrent un regard.
-ça va ? Demanda Wydrin, visiblement plus encline que son employeuse à se soucier de l'arrêt totale de la femme qui venait de leur ouvrir.
La question sembla remettre en mouvement la jeune femme qui appela quelqu'un comme si sa vie en dépendait. La Princesse marchande sourit en posant une main sur le bras de Wydrin pour l'empêcher de jouer avec le pommeau d'une de ses dagues. La voix qui répondit du fond de la pièce était bien celle qu'elle espérait. Elles ne s'était pas trompées d'endroit.
-Une drow rectifia machinalement Wydrin en entendant la description pour le moins sommaire de leur hôtesse.
Les yeux verts menthe de la semie-drows suivirent le geste de son employeuse pour l'empêcher de porter la main à ses armes avant de revenir sur son visage. Parfois elle se demandait vraiment comme cette femme faisait pour avoir toujours l'air de chercher les ennuis, jusque dans la façon qu'elle avait de sourire comme un chat qui avait trouvé un canari. Mais elle n'opposa aucune résistance et ses bras se croisèrent sur son plastron .
En quelques secondes, un nouvel humain apparu. Assez grand, large d'épaule. Quelques discrètes cicatrices, un maintient ferme de ceux qui ont l'habitude de passer de très longues heures debout. Une main légèrement déformée par les cales. Pas de doutes : un archer. A part ça... Pas spécialement bien peigner, pas bien habillé, ni même particulièrement soigné.... un humain. C'était presque décevant de trouver quelqu'un d'aussi banal. Quoi que connaissant la vieille, c'était peut-être le fait même qu'il soit banal qui était étrange.
Sur un signe de l'homme, la petite dame retourna s'asseoir à l'intérieur mais Wydrin ne loupa pas le regard qu'elle lança à son compagnon.
-Laisse-moi deviné : tu n'attendais pas ma visite ? Sourit Krish de toutes ses dents.
« J’m’excuse, j’suis plutôt surpris de te voir ici, Shaar… en fait… »
Les deux femmes entrèrent dès qu'on leur en donna implicitement l'occasion et la porte se referma derrière elles. Pendant que sa garde personnelle jetait de discrets coups d’œils tout autour d'elle pour évaluer le terrain et scanner les coins d'ombre -bien inutilement d'ailleurs- Krish resta à la hauteur d'Hendrick de façon tout à fait civilisée, attendant que le maître des lieux l'invite ou non à s'asseoir.
« Que fais-tu ici ? Et… tu veux quoi ? »
-Pourquoi je suis là? Parce que. Par contre, j'avoue, je viens un peu à l'improviste. Mais c'est ta fautes aussi. Que veux tu, je suis folle de toi. Tous ces jours de voyages juste pour te voir et même pas un baiser de bienvenue ! Continua-t-elle en posant un doigt sous le menton de l'humain, toujours aussi encline à s'amuser au dépend des autres.
-Altesse... rappela mine de rien la garde. -Oui oui...
La drow s'étira comme un chat. Pour faire bonne mesure.
-Bon. Blague à part. J'ai besoin de quelqu'un qui puisse m'apprendre à quel officier je peux me fier dans cette saleté de ville. Et qui de mieux placer qu'un soldat pour me donner un coup de main ? Alors, on s'assoit pour discuter ou on reste planter ici à prendre racine ?
|
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Mar 27 Oct 2015 - 12:58 | |
| Les deux dames pénétrèrent dans son modeste foyer, celui qu’il avait réussi à négocier trois jours après son arrivée ici. Il avait avancé son intégration dans la Légion, et le fric qu’il s’était fait en accompagnant la caravane de celle-là même qui pénétrait ces murs. En un sens, ce n’était que justice d’accueillir la Drow, grâce à qui il était là, dans son chez-lui. Même si la masure était en piteuse état, et que sa sœur était à la fois choquée et effrayée par ses invitées. Laisser entrer le loup dans la bergerie n’était pas du goût de Danyal, même si au nom de Shaar, elle avait commencé à percuter. La pièce mettait juste du temps à tomber, sûrement parce que deux prédateurs naturels se trouvaient juste à côté d’elle ? Ne lui en tenons pas rigueur…
Hendrick referma la porte, et la Drow plus petite, qui semblait ne pas apprécier qu’on la nomme ainsi, s’avança dans la pièce pour l’étudier, crispant un peu plus Danyal qui s’était relevée de sa chaise et s’était rendue dans un coin de la pièce, croisant les bras. Shaar, quant à elle, resta sur le pas de la porte, à côté du Nordien. L’un de ses doigts se posa sur son menton barbu, et la sulfureuse Drow se mit à lui parler de voyage et de baiser de bienvenue… Quelle bonne blague. Hendrick n’était pas dupe. On ne faisait pas le chemin entre Thaar et Naelis pour se faire embrasser par un péquenaud sorti de sa campagne. Il y avait bien une raison derrière tout cela, mais comme à son habitude, Shaar était Shaar. Une sorte de feu follet, chaleureux mais cherchant à perdre les gens. Sûrement cela l’amusait-elle ? Il se souvenait qu’Adelaïde aimait faire de même.
L’air de rien, il n’était pas mécontent de retrouver la Drow. Il lui devait beaucoup, et sa constante espièglerie, même s’il se retrouvait souvent en être la cible, l’amusait plus que cela ne le dérangeait. Au moins sa sœur pourrait-elle remercier de vive voix la personne grâce à laquelle elle reprisait des chaussettes ? C’est bien mieux que de fouiller dans les poubelles ou que de servir des ivrognes bedonnants et libidineux… Il fallait voir le bon côté des choses. Shaar cessa vite son petit jeu lorsque sa compagne, qui avait plutôt l’air d’être un garde, la rappela à sa prime affaire. Elle s’étira avec grâce et, toujours sur le pas de la porte, dicta la raison qui l’avait poussée à venir ici. Elle souhaitait connaître les officiers dignes de confiance. Et elle venait lui demander à lui ? Il était certes soldat, mais il ne connaissait pas encore tous les officiers. Certains, pourtant, lui paraissaient beaucoup plus honnêtes et efficaces que les saletés de connards de chevaliers qu’il avait connu pendant ses campagnes péninsulaires.
Il pria Shaar de s’asseoir sur sa chaise, proposant de même à sa garde. Il se tourna ensuite vers Danyal, dans le fond de la pièce.
« A boire et à manger pour les invitées. »
Elle ne bougea pas. Hendrick n’eut cependant qu’à plisser les yeux pour qu’elle s’active, à contrecœur. Le Sgardien avait déjà bien entamé la réserve d’alcool qu’il s’était constitué, mais il lui restait bien entendu quelque liqueur de pomme qui n’était pas si mauvaise. Il en proposa à ses hôtes, leur tendant également quelques morceaux de jambon froid. Le regard de Danyal obliqua instinctivement vers la statuette de la Damedieu qui trônait dans un creux du mur. En effet, que dirait donc Néera si elle voyait un Oësgardien accueillir ainsi deux des Drows contre lesquels s’était battu son peuple à de si nombreuses reprises ?
Hendrick but une gorgée de liqueur, puis regarda Shaar de son éternel air neutre.
« Un officier à qui s’fier ? Y doit y en avoir. P’têt’ même plus que je l’crois. Mais par officier, t’entends les grands ou les p’tits ? Parce que je connais encore que les p’tits, moi. Et le capitaine Meister a l’air d’être un type vachement intègre. Sinon, j’ai d’autres moyens d’savoir qui est digne de confiance. »
Il avait beau être nouveau dans la Légion, il s’y était déjà fait quelques bons amis…
|
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Mar 27 Oct 2015 - 19:48 | |
| Wydrin regarda la réaction pour le moins... épidermique de l'humaine avec un sourire appréciateur mais ne tenta pas de s'approcher plus et garda les bras ostensiblement croisés. La jeunette semblait proprement terrifier à l'idée de se retrouver à côté d'elle... et on ne pouvait pas dire que ça lui déplaisait. Même bardée de fer, ceux qui la prenaient au sérieux lors de leur première rencontre n'étaient pas légion. Presque toujours entourée de guerriers qui la dominaient d'une bonne tête et large deux fois comme elle, trop svelte pour une drow, trop musclée pour une elfe, portant une armure épaisse qui semblait bien trop lourde pour elle, elle n'avait pas souvent le droit au regard que lui jetait l'humaine.
À la périphérie de son angle de vue, la vieille semblait passer un bon moment. Un peu trop bon d'ailleurs. Elle n'était pas venue la regarder charmer un rustaud. Pour ça elle se débrouillait très bien toute seule. Aussi jugea-t-elle bon de l'interrompre doucement. Bien lui en prit puisque le recentrage de la conversation leur permit à toute les deux d'obtenir de quoi s'asseoir. Et autre miracle : Krish prit place sans faire plus d'histoire.
Une pair de chaussette était encore posée sur la table, visiblement en pleine réparation. La forgeronne ne fit aucun commentaire mais n'en pensait pas moins. Depuis combien de temps n'avait-elle pas mis les pieds chez quelqu'un d'aussi simple ? Au moins trois siècle. Peut-être plus. Revoir Hendrick était totalement inattendu... et par la même, assez amusant. Il avait beau ne pas être l'esprit le plus brillant qu'elle ait croisé, elle appréciait d'autant plus sa compagnie d'homme simple qu'elle savait que son air neutre était loin d'être du à un manque d'intérêt. Et s'il n'avait aucune chance de tenir une seconde dans le monde où elle évoluait, ce n'était pas ce qu'on lui demandait et de toute façon, il faudrait bien qu'il y passe un jour ou l'autre. Elle ne savait finalement pas grand chose sur lui, à part deux trois détails comme son habileté ou à quelles divinités hypothétiques il adressait ses prières... Mais mieux valait ne pas parler religion tout de suite, c'était un sujet qui avait tendance à déclencher des réactions imprévues.
Au vu de la réaction de la petite dame, elle finissait par se demander s'il n'était pas moins typique que ce que laissait croire sa frimousse. C'est vrai qu'on disait les Péninsulaires presque aussi intolérants que les Elfes cachés dans leur forêt de lâches et d'hérétiques, mais elle avait fini par se dire que les choses avant changé depuis son passage là-bas. Contrairement à sa compagne humaine, il ne semblait pas avoir plus de problème rester proche d'une drow.
Wydrin refusa l'alcool... et Krish également. Pendant que l'humaine s'affairait, et tout en prêtant une oreille attentive à ce qui se disait, Krish prit un malin plaisir à la détailler de la tête aux pieds. Pas moche. Mais surtout, un air de famille avec Hendrick qu'ils auraient eu du mal à renier l'un comme l'autre. Elle intercepta un regard dans la direction d'une petite statuette blanche. Quoi ? Elle prenait ses invitées pour des voleuses ? Elle cachait quelque chose là-bas ? Ce qu'elle était banale en plus comme statuette. Un souvenir de famille sans doute.
Elle piqua un morceau de jambon, rappelant subrepticement à sa mémoire leur première rencontre, et s'autorisa une gorger d'eau avant de passer aux choses sérieuses.
-Déjà des petits officiers, ça serait un début. Du moment qu'il ait assez d'homme et d'influence pour pouvoir mener une enquête un peu risquer. Pas la peine de remonter jusqu'aux pistonnés. Je m'en méfie.
Elle nota mentalement le nom de Meister mais se demanda un instant à quel point elle pouvait parler sans risque là tête de ceux qui devaient l'aider à trouver le bon levier à actionner dans cette histoire. Après tout si elle était sûr de s'en sortir toujours et que ses poursuivants étaient prêt à mourir pour lui sauver la vie, elle n'avait aucune idée de ce qu'ils réservaient aux autres personnes qui tenteraient de remontés jusqu'à Ren. Bof. Au pire, ce ne serait pas beaucoup plus grave que ça.
-Pour être un peu plus claire, j'ai des information sur un groupe de meurtrier qui agissait à Thaar et leur piste m'a mener jusqu'ici. Je te passe les détails macabres mais j'ai toutes les raisons de croire que la garde serait très contente de pouvoir les arrêter... encore faut-il que je trouve quelqu'un qui ne puisse pas être facilement corrompu par quelques pièces d'or ou un avancement facile. Tu vois le genre? |
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Dim 1 Nov 2015 - 18:10 | |
|
Les invitées ne prirent pas la peine de boire, un refus qui était vu comme une offense en Oësgard… Mais il n’était plus vraiment en Oësgard, alors qu’est-ce que ça pouvait bien faire ? En revanche, elles se contentèrent d’un peu d’eau, empêchant l’hôte de se froisser. Bien que sa sœur ne soit pas vraiment encline à accueillir de telles personnes chez elle de son plein gré… Elle commençait à se demander si l’histoire d’Hendrick à propos de cette fameuse nuit à Thaar n’était pas belle et bien vraie. Quand il lui avait raconté cette histoire, elle avait cru qu’il était encore ivre, voire même drogué. Elle s’était même dit que cette satanée chaleur et cette ville démoniaque avaient eu raison de sa santé mentale. Mais la caravane avait bel et bien existé, son contrat également. Elle s’était dit que cette histoire était louche, qu’il y avait quelque chose d’étrange derrière, mais jamais elle n’avait voulu croire à son récit à dormir debout. Jamais, jusqu’à aujourd’hui.
Danyal sentit le regard de Krish la détailler, accroissant son malaise. Hendrick le remarqua, mais n’en dit rien. A quoi bon, de toute façon ? Il vit la Drow se saisir d’un morceau de jambon, et c’est avec un sourire en coin qu’il se remémora la scène, parfaitement symétrique à celle-ci, lors de laquelle ils s’étaient rencontrés, un soir, dans une taverne pour laquelle il avait rapporté du gibier. Douce ironie, dont il se doutait qu’elle aussi s’en rappelait. Il ne fallut qu’un simple croisement de regard. Et passé ce souvenir étonnamment proche, Shaar décida de rentrer dans le vif du sujet. Apparemment, ce n’était pas une question de hiérarchie, mais une question d’influence, pour elle. Voilà qui était plus simple pour Hendrick, en réalité. S’il ne se mêlait pas à la crème de la société militaire naelisienne, il y avait cependant d’autres moyens de solutionner le problème de la Drow.
Le Sgardien écoutait attentivement ce que lui disait Shaar, mais au fond, il se demandait vraiment quelle était la véritable raison derrière toutes ces manigances. Déjà, venir le trouver lui lui paraissait louche. En tant que grande Princesse-Marchande – chose qu’elle avait d’ailleurs tue à leur rencontre – elle avait accès à peu près à tout ce qu’elle désirait. Elle marquait peut-être un point en disant se méfier des grandes pointures, et Hendrick commençait à comprendre qu’elle cherchait plutôt à agir dans le secret. A bien y réfléchir, il pouvait peut-être bien l’aider… Mais pour quelle raison le faire ? Après s’être resservi, et avoir pris une nouvelle gorgée de la liqueur, il fit claquer sa langue, et déclara :
« Entre nous, tu crois vraiment que j’vais avaler ta p’tite histoire sur ce groupe de meurtriers ? J’te vois mal jouer les justicières, Shaar, surtout une bien portante comme toi. J’pense surtout que c’est pour une autre raison que t’as besoin de personnes de confiance. »
Il s’autorisa un petit sourire.
« J’connais le capitaine Meister, ouais. Et y a aussi le capitaine Eginhard et le lieutenant Seridel qui sont du genre ‘incorruptibles’. Mais c’qu’il te faut, c’est pas seulement des officiers. C’qu’il te faut, c’est des gens qui savent agir discrètement. »
Il mit ses coudes sur ses cuisses, et s’avança un peu plus.
« Et je connais des gens comme ça. Seulement, j’ai besoin d’savoir vraiment l’histoire, sinon j’pourrais pas t’aider au mieux. T’as pas besoin d’m’inventer n’importe quoi. Je suis personne de toute façon… Qu’est-ce que je pourrais bien t’faire ? »
|
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Dim 1 Nov 2015 - 22:46 | |
| Sans plus prêter la moindre attention à l'humaine ou à Wydrin, Krish écouta Hendrick avec une attention toute particulière dès qu'elle vit un léger sourire se dessiner sur son visage après sa première tirade. Elle s'appuya sur le bord de la table, une expression incertaine sur le visage.
-Alors, même toi, tu as vraiment une si mauvais opinion de moi ?
Son regard se détourna. Ses mains se croisèrent pour retenir de faux mouvements. Elle l'avait cherché après tout. Elle jouait trop souvent pour qu'un la croit sur parole ? Pourquoi ça aurait été différent avec un humain comme lui ? Pourtant... Elle avait espéré que cet homme ne poserait pas de question. Qu'il la croirait. Même un peu... Mais son trouble apparent ne dura pas. Elle repris une expression un peu plus sûr d'elle... sans vraiment réussir à paraître détacher.
- Tu as raison après tout. Il faut savoir se défendre pour survivre...
Les yeux rouges de Krish revinrent ce vriller dans ceux de l'humain avec un sérieux qui ne leur était que trop souvent étranger.
- Si je déballe pas tout, ce n'est pas que j'ai peur pour moi, Sil'in. Ni toi ni eux ne pourrez me faire grand chose. Mais j'ai pense juste à toi et à tous ceux qui seront mêlés à cette histoire. Les personnes que je cherche n'ont peut-être aucune limite. Ces meurtriers se sont occupés de mon frère. Je veux le retrouver, tu comprends ? Ça fait 600ans que je le croyais mort. Mais ils le cachent. Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas depuis quand. Mais je veux le retrouver. Je veux être sûr de réussir à en attraper un vivant pour lui faire cracher des aveux. Je connais leur marque. Mais je ne suis pas dans ma ville...
Il n'y avait pas une trace de mensonge dans les paroles de la forgeronne. Elle soutenait le regard de l'humain avec billot. Maintenant qu'elle avait la certitude que son frère était en vie, elle devait rectifier ses erreurs passées.
- Maintenant tu sais que ce n'est pas un problème de moyen ou de paiement. Alors est-ce que tu penses pouvoir m'aider, oui ou non ? |
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Dim 1 Nov 2015 - 23:32 | |
| En écoutant Shaar parler, Hendrick se mit à se demander s’il n’avait pas quelque peu froissé la dame en tentant de lui tirer les vers du nez. Car pendant une seconde, il put remarquer un mince changement dans son attitude. Où était passée la confiante et arrogante Drow, qui séduisait plus qu’elle ne discutait ? Néanmoins, le Sgardien n’avait aucun regret. Il avait plutôt intérêt à savoir vraiment dans quoi elle l’embarquait, cette fois-ci. Parce que le concours d’archerie n’avait plus l’air d’être d’actualité ici, un groupe de meurtriers était à l’honneur. Les paroles de Shaar l’intriguèrent. Ou elle était bonne comédienne, ce qui était plutôt plausible, ou bien ce qu’il avait dit l’avait réellement troublée. Comme pour remettre les choses en place, il se contenta de dire :
« Nulle mauvaise opinion de quelqu’un qui m’a sorti de la merde avec autant de panache. »
Plutôt vrai. Il était mal placé pour la juger en quoi que ce soit, premièrement parce qu’il ne la connaissait qu’en certains points (et endroits), et secondement car c’était de sa main qu’il avait pu atteindre ses objectifs. Le prêtre de Néera qui était passé dans son village, la veille de sa majorité, avait dit un jour cette phrase, alors qu’il était aussi rond qu’une pointe de botte ; « Quand la chance te sourit, évite de lui cracher à la gueule ». Et l’hypothèse s’était déjà vérifiée. Répondre à la bonne fortune par l’indifférence, c’était mal agir, les dieux sachant récompenser comme punir ce genre de comportement. Hendrick commençait à se dire, au fur et à mesure que Shaar lui parlait de ses problèmes, qu’il pouvait en réalité se rendre utile.
Les yeux sérieux de la Drow ne semblaient cacher aucune malice, aucune traîtrise. Ils étaient déroutants, mais pas désagréables à regarder. Fichtre, que cette nuit avait du mal à être oubliée… Même avec l’alcool, il subsistait des réminiscences. Non pas que ce soit trop grave comme souvenir. Loin de là… Et c’est en s’égarant dans ce genre de considérations et de pensées chaotiques qu’il en vint à perdre le fil de la conversation. Il le sut dès que les lèvres de Shaar cessèrent de remuer, le laissant à présent maître de la conversation. Il rattrapa son retard mentalement. Pensait-il pouvoir l’aider, oui ou non ?
« Oui, et je t’aiderai. »
Hendrick ignora le regard apeuré que lui lança Danyal, pestant sa prudence à deux piastres. S’il s’était agi d’un ami, peut-être n’aurait-elle pas réagi. Mais si cet ami était une amie, et qu’en prime elle avait la peau sombre, ça semblait changer la donne pour la demoiselle effarouchée. Elle ne parvint d’ailleurs pas à accrocher le regard de son frère, qui s’obstinait à regarder Shaar dans les yeux, pour éviter de croiser ceux de sa sœur… Il croisa les bras.
« T’es dans une ville que tu connais pas. Naelis pour toi, c’est comme Thaar pour moi, à mon arrivée là-bas. Et si tu cherches un groupe qui s’cache, compte pas trop sur la Légion pour le débusquer. Non, il te faut autre chose. »
Il se leva, son regard toujours plongé dans celui de la Drow.
« J’ai eu l’plaisir récemment de revoir un vieil ami d’Oësgard, un type que j’croyais ne plus jamais r’voir de ma vie. On a fait les campagnes du Baron Norman ensemble, et il a toujours survécu, l’salaud. J’le croyais mort, mais apparemment, il est arrivé ici bien avant moi… C’était déjà une sale fouine à l’époque, maint’nant, c’est pire. Il a intégré les services d’espionnage de not’ bon roi Glenn. »
Il se retourna enfin vers sa sœur, qui avait déjà compris de qui son frère parlait.
« Danyal, va m’chercher Gilles le Louche. »
Et Danyal soupira.
|
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Sam 7 Nov 2015 - 16:57 | |
| Gilles le Louche... ça s'était un sacré nom...
-le Louche ? Les humains ont toujours été très inventifs pour les surnoms... remarqua Krish toujours aussi taquine.
Mais elle n'avait ni le temps ni l'envie de jouer aux fines bouches. Elle voulait retrouvé ces enfoirés et mettre les choses au clair, alors si on lui filait un tuyau, même un tuyau percé, elle allait l'exploité autant que possible. Si en plus c'était un espion, il y avait même des chances que ça marche.. il faudrait juste qu'elle gade une porte de sortie en permanence pour éviter de rester coincer si le type faisait trop de zèle. C'est pas comme si elle risquait quoi que ce fut de toute façon !
-J'ai hâte de voir ça, sourit-elle de toute ses dents en se tournant de nouveau vers l'humaine a laquelle Hendrick s'obstinait à donner des ordres.
Si la froussarde mal embouchée soupirait en entendant parler, elle avait encore une chance de tomber sur un sacré numéro.
-Un espion alors... Tu es sûr de toi ? Je ne sais pas si des types de cet envergure ont intérêt à se mettre à dos une organisation de tueurs... Pas pour rien que je ne suis pas allé voir directement votre cher petit roi.
Elle avait entendu deux trois histoires sur leur Glenn mais rien de bien extraordinaire. Des guerrier de valeur comme on en voyait tous les cinquante ans. Pas de quoi casser une rotule... Mais une pensée sauta soudain au visage de la drow.
-Attend une seconde. Votre roi s'appelle vraiment Glenn ? C'est pas une blague?
C'était une blague ! Le sort avait vraiment un sens de l'humour pourri à souhait... Humour qui était presque aussi jouissif que celui de la Mort. |
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Mar 10 Nov 2015 - 14:45 | |
|
Shaar avait bien raison de trouver le nom de son ami amusant, car Hendrick lui-même trouvait qu’il lui allait à merveille. Toujours à fourrer son nez partout, et affublé d’une véritable tête de pervers vicelard. Une gueule d’ange qui n’avait pas réussi à séduire beaucoup de femmes. Il avait donc multiplié les stratégies pour se ‘faire de la gueusarde’ avec plus ou moins de consentement. En général moins. Comme cette nuit où il avait eu le culot de se glisser subrepticement sous la tente d’un chevalier pour trousser sa femme. Le triste sire, qui avait eu la mauvaise idée de l’apporter avec lui, avait été réveillé par les ébats, et avait coursé le Gilles dans tout le campement. Le Louche avait couru plus vite cependant, et le chevalier n’avait pas pu voir son visage. Une petite victoire donc, même s’il avait appris plus tard qu’il s’agissait en fait d’une pute et non de sa vraie femme. Une histoire intéressante à raconter autour d’un bon feu. Mais pas à une Drow dans sa maison.
Danyal, un poil effrayée par le regard et le sourire que Shaar lui portait, décida de partir chercher Gilles le Louche, ce qui lui paraissait une meilleure idée que de rester une seule seconde encore ici. Elle claqua la porte derrière elle, et des bruits de pas précipités résonnèrent un instant dehors. Hendrick but à nouveau un peu de liqueur.
« Pardonne ma frangine. Elle aime pas trop les Drows depuis qu’une bande de tarés d’vot’ peuple a décidé qu’c’était bien de traverser l’Aduram pour tuer de l’Humain à r’tours de bras. »
Hendrick écouta ensuite les inquiétudes de Shaar, auxquelles il coupa court en levant une main.
« Gilles va pas faire ça pour le roi. Il va faire ça pour moi. J’lui ai sauvé la vie. Deux ou trois fois. J’crois qu’y m’doit bien ça. Même si bon… Aider une Drow, il a sûrement encore jamais fait ça. »
Ha, le racisme. Toujours présent, partout, dans toutes les sociétés. Inconsciemment, lui-même l’était aussi, bien que moins marqué que les autres. Il avait vaincu pas mal de préjugés depuis qu’il était parti d’Oësgard. Plus sur les Drows, eu égard à sa rencontre avec Shaar. Apparemment, on en apprenait plus sur un peuple en explorant l’un de ses individus qu’en écoutant les histoires d’autrui. Ce qui n’était pas pour déplaire, en fait. C’était vachement plus amusant. Par contre, il ne comprit pas du tout la blague de la Noiraude. Glenn ? Ça devait être culturel. En fait, il s’en foutait un peu, vu qu’il n’avait vraiment pas compris ce qu’elle voulait lui dire par là. Au lieu de ça, il voulut reprendre la conversation. Pourtant, il n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche que la porte s’ouvrait à la volée.
Entrant dans la maison, un petit homme trapu à la mine patibulaire fanfaronnait en direction d’Hendrick, suivi par sa sœur, à bonne distance quand même de ce sacré pervers. Gilles le Louche vit d’abord son ami, et le gratifia d’une salutation assez cordiale.
« Salut p’tit merdeux ! »
Puis son regard se porta aux deux autres invitées. Deux Drows. Normal quoi. Deux Drows dans la maison d’Hendrick. Le Louche déglutit avec peine. Il s’arrêta net, puis regarda l’archer.
« Heu… Hend. C’qui les Noirauds là ? Tu m’as app’lé pour que j’les bute ? Parce que moi, j’fais dans l’furtif hein, pas dans l’coupe-gorge ! »
L’Oësgardien sourit.
« Non Gilles. T’es ici pour aider ces d’moiselles. »
Le gars resta interdit un moment. Un menu silence prit la peine de s’installer, soudain vivement éclaté par un rire tonitruant sortant de la gorge de l’espion naelisien. C’est qu’il n’y croyait pas, cette enflure !
« Arrête ton char, Hend ! T’es trop con quand tu bois… Lâche ta liqueur ! »
« J’rigole pas, Gilles. Tu vas les aider, parce que j’te l’demande. »
« Heu… Hendrick, c’est des Drows… »
« Et alors ? Ce sont des connaissances. Enfin, l’une, pas l’autre, m’enfin, tu vois c’que j’veux dire. »
« Mais t’es pas bien dans ta tête ou quoi ? C’est l’ennemi ! »
« Nan, celles-là viennent de Thaar, pas du Puy. L’une d’elles est même très riche. »
Le Louche voulut répondre, mais interrompit son geste, soudain travaillé par une idée.
« Riche ? »
Puis il se tourna vers les deux femmes.
« Heu… Riche comment ? »
|
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Jeu 12 Nov 2015 - 2:16 | |
| Sans la godiche humaine, elle se santait presque à la maison... Bon, il ne fallait pas grand chose à la forgeronne pour se sentir chez elle quelque part... mais être entouré de connaissances plus ou moins appréciées aidaient à n'en pas douter. Elle pouffa en entendant les remarques de l'humain sur son peuple. Certes... certains avaient poussés le vice jusqu'à traverser l'Aduram. Presque un pèlerinage quand on y pensait. Le lieu qui avait ouvert les yeux de leur ancêtres sur l'importance de la Vrai Foi. Mais dans les faits, c'était surtout une marche forcée conduite par des fanatiques qui ne mettaient pas deux sous de jugeote dans leur vénération. Nan... Réfléchir, ils laissaient ça aux miroirs...
-écoute, ils s'occupent comme ils peuvent. Ils fragilisent les notre. Franchement, j'espère que vous leur botterez le cul et rapido. Et on en reparlera dans quelques temps devant un godet, quand une bande de tarés de chez vous aura encore essayé d'annexer l'Anaëh, les Wandres, Naëlis avec tous les Estrévent en prime... S'il a la trouille par contre, ton copain, il va falloir que je me tienne je suppose...
Pendant qu'elle parlait, sous la table, son pied glissai jusqu'à croisé celui d'Hendrick puis remontait doucement jusqu'à son genou... pour redescendre et disparaitre sagement sous la chaise de sa propriétaire.
Par contre niveau humour... elle était pas aidée. Wydrin avait plus l'air affligée qu'amusée par le jeu de mot qu'elle avait repéré et l'humain ne comprenait visiblement pas... bon... En même temps s'il ne savait pas lire sa propre langue, fallait pas trop lui en demander non plus. L'exotisme des humains était un vrai régal pour certaines choses, mais souvent déconcertantes pour d'autres.
Krish n'avait pas fini de reprendre son sérieux... Nan, même pour elle-même cette formulation n'était pas crédible. Reprenons. Krish n'avait pas encore retrouvé le sourire de chat qui la caractérisait les trois quart du temps lorsque la porte explosa. Visiblement, tout le monde n'avait pas la délicatesse de frapper.
le fameux Monsieur Louche il fallait croire. Et bien la première chose qu'on pouvait dire c'est qu'il était... moche. Rabelais, pas non plus une trogne à faire débander un arc... mais pas loin. Là tout de suite, comme ça, il n'avait pas l'air particulièrement louche... mais c'était peut-être le regard vaguement inquiet qu'il portait sur elle et Wydrin. Accrochant le regard incertain du nouvel arrivant comme une médaille, elle lui fit un signe de main pour l'accueillir, se mordant très fort la joue pour ne pas balancer une de ses piques acerbes.
« Heu… Hend. C’qui les Noirauds là ? Tu m’as app’lé pour que j’les bute ? Parce que moi, j’fais dans l’furtif hein, pas dans l’coupe-gorge ! »
Mais dieux que c'était dur ! Uriz lui donne la force de résister à la tentation. Ce dialogue... Ce racisme primaire... Cette surestimation de lui-même... Ce refus de la réalité... Elle lança un regard amusé à Wydrin mais se tint coite jusqu'à ce que l'homme Louche se tourne ostensiblement pour leur parler. Wydrin ouvrait déjà la bouche pour faire rapidement les présentations mais fut coupé par le mouvement que fit son employeuse pour se lever, dévoilant au passage sa tenue pas franchement passe-partout.
La forgeronne prit une ample inspiration :
-Krish Al'Serat GriffeArgent, Maîtresse des forges d'Elda, Princesse Marchande, membre du Conseil de Thaar, Fondatrice de la Corporation d'Argent, inventrice du trempage bithermal, Ombre aux milles noms, Initié d'Isten, Eternelle emmerdeuse ou Dame d'Acier. Pour me servir.
A chaque mot elle avait approfondit son extravagante et souple révérence. Au out de la tirade qu'elle avait prononcée d'une traite, elle reprit son souffle et se redressa et pointa sa compagne caparaçonnée.
- Et pour m'éviter de finir en mélasse pour bêtes de cirque : Wydrin.
Dans tout le tas d'absurdité titresques qu'on lui attribuait, il y en aurait bien un pour faire tilter l'humain, non ? Même s'il ne connaissait pas le surnom de GriffeArgent... Après tout ils étaient loins de Thaar... La Corporation d'Argent avait le monopole du métal de Thaar à Sol'Dorn et des caravanes dans tout le monde connu. Même débarqué de fraîche date, un espion devrait en avoir entendu parler au moins une fois. Et s'il était vraiment inculte à ce point, les mots Princesse, Maîtresse et Dame feraient peut-être leur petit effet.
- ça vous donne une idée où il faut que je rajoute un montant précis ?
|
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Lun 16 Nov 2015 - 12:18 | |
|
Shaar ? Se tenir ? Il attendait de voir ça. C’était avec une semi-surprise qu’il avait accueilli le pied de la Drow qui remontait sa jambe. Il avait eu un petit soubresaut, mais il n’avait pas laissé paraître grand-chose, sinon qu’il plongea ses yeux dans ceux de Shaar au même moment. Elle jouait, elle ne faisait que ça. Mais Hendrick devait bien avouer qu’il aimait bien ce genre de jeu… Elle avait l’air si libre, et si indépendante. L’argent était un bon gage de tout cela, certes, mais il y avait plus que cela. Même si elle n’avait pas été aussi riche, elle aurait été pareille, le Sgardien le savait. Peut-être aurait-il la réponse du pourquoi lorsqu’il atteindrait plusieurs siècles d’existence ? A ce train-là, fallait-il encore trouver le détenteur de la potion d’immortalité. Et ce n’était pas avec ses maigres piastres qu’il allait pouvoir payer le flacon.
La Drow se leva de son siège pour gratifier le compagnon vénal d’Hendrick d’une rapide présentation. Rapide et sobre, évidemment. Gilles avait écouté toutes ses titulatures, mais il n’avait pu s’empêcher de regarder la magnifique poitrine qui trônait face à lui. Le Louche restait le Louche, après tout, et sa réputation était toute méritée. Cependant, au trouble qui se visait sur son visage à la fin de l’introduction de Shaar, Hendrick pensait bien que son ami Gilles la connaissait. Si pas personnellement, au moins de réputation. Il lança d’ailleurs un regard étonné à l’Oësgardien, avant de lorgner un instant sur Wydrin qu’on lui présenta, même s’il ne s’attarda pas longtemps dessus, la trouvant plutôt moche. En faisant à nouveau glisser son regard sur l’opulente poitrine de la Drow, il fut un peu déçu qu’elle eut fini de faire sa révérence… Le décolleté plongeant, rien de plus efficace pour attirer l’attention, et du goût de Gilles, plus agréable.
« Heu… Ouais, ouais j’vois qui vous êtes, Princesse. »
Il se tourna vers Hendrick, attendant des explications. Ce dernier haussa les épaules en souriant.
« On a partagé quelques moments forts. »
Le Louche plissa un instant les yeux, puis cracha sur le sol. Il se retourna encore vers Krish, le regard suspicieux.
« Et donc, c’quoi vot’ problème qui vous a fait vous déplacer jusqu’ici ? En plus, Hend est pas tellement le type le plus qualifié que j’connaisse. Y a des gens mieux, comme, heu… moi. Et même s’il est bon tireur, je fouine chez les gens comme pas deux. N’importe quelle info, ça s’trouve toujours ! »
Ce bon vieux Gilles essayait toujours de se vendre. En le regardant de plus près, l’archer avait oublié à quel point la campagne de Sgardie les avait changé tous les deux. Hendrick s’était assombri, devenant cynique malgré l’espoir qu’il avait toujours entretenu que la Damedieu l’emmène vers un havre de paix, qu’il semblait ici avoir trouvé. Gilles, quant à lui, n’avait pas toujours été un connard opportuniste. C’était oublier qu’il avait emmené femme et enfants avec lui à la guerre, et que c’est en les perdant qu’il avait fini par devenir un salaud. Il ne l’avait jamais avoué, mais son ami le savait pour l’avoir vu ; ça l’avait plus travaillé qu’il ne le pensait.
« Je laisse le loisir à la belle dame de t’expliquer son problème, j’vais t’servir une liqueur. »
« Merci Hend. On voit qu’t’as pas perdu l’sens de l’hospitalité. »
Gilles fit comme chez lui, s’asseyant sur le siège que Hendrick laissait vacant. S’installant confortablement, il sortit une vieille pipe toute moche qu’il avait fabriquée lui-même à partir du bois d’une poutre de Diantra. Pendant ce temps, Hendrick avait été chercher un godet de liqueur, qu’il servit à son invité. Droit comme un i, il restait debout à côté du siège, lorgnant sur Shaar pendant que l’autre benêt bourrait sa pipe.
« Allez-y, m’dame, j’vous ouïe ! »
|
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Lun 16 Nov 2015 - 22:40 | |
| Krish aimait voir ce genre de réaction. Elle ne manqua pas le léger sursaut d'Hendrick alors quelle le provoquait gentiment sous la table et profitait de son regard appuyé quand l'autre entra. Parfois, elle se rappelait que l'homme en face d'elle n'avait que deux ou trois dizaines d'années. Elle se demandait ce que ça faisait de n'avoir même pas un siècle à vivre... mais ça ne durait jamais bien longtemps. Les problèmes de la première centaine étaient bien loin derrière elle et elle s'en portait comme un charme. Les humains étaient obliger de vivre en accélérer. Avec eux, l'éternité ne durait que quelques dizaines d'années. Les serments étaient à leur image : emporter par le vent avant qu'on pense à les tenir. C'était un de leurs traits avantageux. Alors pourquoi la majorité d'entre eux se compliquaient-ils tant l'existence ?
Hendrick, lui, semblait prendre la vie comme elle venait, traçant son chemin vers quelque chose que seul lui pouvait voir. Parti de nulle part pour essayer d'arriver à quelque chose... Pas si mal comme programme. Bien mieux que la plupart des abrutis qui partaient avec toutes les clefs en main pour arriver nulle part. Malgré un respect inconscient des conventions que l'on pouvait mettre sur le compte de son jeune âge, c'était agréable d'avoir affaire à quelqu'un qui savait profiter de l'instant. Aimer l'espace d'un instant. Voilà une bonne conception des liens. Et même si elle ne le pleurerait pas, d'une certaine façon elle l'aimait bien ce type un peu rustre qui tentait de vivre pleinement comme un moustique qui tentait vainement de passer entre les mailles de toiles d’araignées.
Du moins avait-elle l'impression qu'il vivait pleinement...
Mais elle ne manqua pas non plus le regard du nouveau venu sur son décolleté lorsqu'elle accompli sa révérence... Ce qui ne lui arracha qu'un sourire amusé de plus. Louche et pervers mais au moins avait-il un minimum de bon goût.
Du coin de l'oeil, elle fut également presque étonné du manque de réaction d'Hendrick... L'esclave qu'elle avait envoyé réglé les problèmes d'argent à la porte devait pas avoir lésiné pour avoir un type aussi blasé. S'en était presque frustrant !
Sans que le cracha ne provoque la moindre réaction, elle retint difficilement un sourire qui en disait long sur l'estime qu'elle portait pour l'instant à l'intelligence du nouveau venu.
- Et a ton avis, je les trouve comment moi, ces gens mieux quand je ne suis pas de la ville à part en m'adressant à des connaissances en qui j'ai un minimum confiance ? … Et au cas ou tu ne l'ai pas remarqué : tu es là, toi.
Mais bon, même si elle avait toujours pensé que l'on pouvait juger du caractère d'une personne en observant ses ennemis, elle n'était pas venu pour en ajouter à sa liste. Elle s'assit plutôt et s'appuya sur la bord de la table, toujours aussi amusé de l'effet que provoquait sa poitrine sur l'orientation du regard de l'espion qui était arrivé en sous-entendant les drows étaient d'étranges et repoussantes créatures qui ne méritaient que la mort... Et ça l'amusait d'autant plus qu'entre la présence du Wydrin et ses propres lames, elle savait pertinemment que la main de cet homme tomberait au sol s'il tentait quoi que ce soit.
- C'est une affaire de famille. Je pensais mon frère mort. J'ai appris il y a quelques temps qu'il était en vie. Je veux le retrouver. Mort ou Vif. Je veux savoir ce qu'il lui est arrivé. Et pour ça je recherche un groupe. Un groupe d'assassin sûrement – ou en tout cas des assassins en font parti.
Elle s'interrompit pour passer deux doigts entre ses seins et en sortir un fin rouleau de la longueur d'une demie main. Rouleau qui s'avéra être un morceau de... cuir ? Vélin ? Parchemin ? Un morceau de truc grisâtre sur lequel était dessiné une marque. Une étoile à sept branche blanches dont on voyait toute les lignes de constructions, insérées sur une spirale noire.
- Voila leur signe. Les deux que j'ai pu trouvé à Thaar le portaient et gardaient également une arme avec ce symbole sur la garde ou la lame. La seule chose que j'ai pu obtenir d'eux a été que je doit trouver leur chef pour espérer comprendre.
Elle tendit le tracé à l'humain et se laissa retomber sur le dossier sur sa chaise... Et se retint finalement lorsqu'elle le sentit affaisser un peu sous le manque de délicatesse de son geste.
- Leur chef se fait appelé le Chacal et il était encore à Naélis il y a une ennéade et y sévit depuis au moins une dizaine d'année. Je veux juste savoir ou est ce type. Les autres peuvent être mis hors d'état de nuire, emprisonnés, oubliés, comme vous le voulez, mais lui, il me le faut vivant. Inutile de préciser qu'ils sont extrêmement dangereux.
Elle jeta un œil à le fille qui était revenue avec l'humain louche puis sourit à Hendrick qui était de retour près de la table. Wydrin ne bougeait pas non plus, accomplissant son rôle de présence muette. Inutile de préciser à qui que ce soit que le Chacal en question était non pas le bourreau de son très cher petit frère... Mais le petit frère en personne. Ses hommes lui avaient sauver la vie sans raison alors même qu'elle pensait que Ren était mort. Elle avait des questions. Et ce fils de chien allait lui donner des réponses, quelque soit le moyen. |
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Jeu 19 Nov 2015 - 12:25 | |
| Gilles se retourna sur son dossier pour murmurer à Hendrick, tout en désignant Krish de son gros doigt :
« C’est qu’elle est plutôt directe, ta noiraude. »
Le Sgardien sourit. S’il savait…
Elle commença à expliquer son problème au Louche en reprenant depuis le début. La première partie du monologue de Shaar fut cependant à moitié écouté par un Gilles obnubilé par la paire de seins qui trônait devant lui. Hendrick ne put s’empêcher de sourire, cette fois, abandonnant définitivement son habituelle expression de neutralité. Il était si simple de détourner l’attention de Gilles. A se demander comment il avait pu intégrer les rangs des espions. Mais lorsqu’on le connaissait un peu plus, on pouvait se douter du pourquoi. Il avait bien d’autres atouts qu’il savait mettre en valeur, dans les situations adéquates. Et ici, il saurait sûrement se montrer très utile.
La Drow sortit un morceau de paperasse d’entre ses beaux atouts. Hendrick commençait vraiment à trouver cette situation grotesque, et tout aussi désopilante. Il pouffa en voyant la mâchoire de Gilles tenter d’épouser la terre ferme. Un vrai régal pour les yeux (la poitrine aussi). L’humour et la boisson avaient beaucoup en commun ; ils faisaient oublier les tracas. A ce stade, donc, plus vraiment besoin de liqueur. Il avait une Krish qui s’était tapée l’incruste, et qui tournait son pote en bourrique. Néanmoins, pour reprendre son sérieux, il étudia de plus près le dessin montré par Shaar. Une étoile à sept branches, dans une spirale noire. Lui n’avait jamais vu ça. Mais qu’en était-il de Gilles ?
Ce dernier affichait un sourire malsain, lorgnant sur Krish et sur les parties les plus érotiques de sa personne. Deux fois son regard se posa sur le dessin, et le plissement de ses yeux, un tic que Hendrick avait fini par remarquer, signifiait qu’il savait pertinemment de quoi il était ici question. Doucement, il se pencha en arrière pour arriver au niveau de Hendrick, afin de lui susurrer le plus doucement possible :
« J’aim’rais être le bout d’papier… »
Il se reprit un instant, et lorsqu’on lui tendit ledit morceau de papelard, il s’en saisit non sans une certaine joie, et décida de l’étudier de plus près. Approchant le dessin de son visage, pour mieux le voir, il ne put également s’empêcher d’essayer de respirer l’odeur de la Drow dont le papier se serait imprégné. L’archer sgardien roula les yeux. Il était sûr qu’il allait faire ça… Et c’est après avoir inspiré un moment qu’il regarda Krish avec ses petits yeux de fouine.
« Ouaip, j’les connais m’dame. Z’ont donné du fil à r'tord' à la garde, et on a eu beaucoup d’mal à essayer d’les r’trouver nous-mêmes… »
Il enleva finalement sa capuche, laissant entrevoir une courte tignasse marquée par la sueur et la graisse.
« Vous dites qu’leur chef s’fait appeler Chacal. Et qu’vous voulez qu’on l’retrouve ? »
Il gratta pensivement sa barbe de trois jours. Puis ses yeux fouineurs brillèrent d’un autre éclat.
« J’veux bien vous aider, mais… c’est qu’c’est un boulot dangereux, et j’ai mon prix. Vous voyez, j’pourrais faire ça pour le roi, comme d’habitude, mais là, j’ai pas l’maître-espion qu’est derrière pour m’torcher l’cul… Alors, faites-moi une offre, et j’vous dirais si c’est bon pour moi. »
Il sourit et regarda Hendrick. Ce dernier regardait Krish. Mais ses yeux finirent par atterrir sur son ami. Des yeux neutres, mais extrêmement froids.
« Tu vas surtout faire ça pour moi. En souv’nir de Courboeuf. »
Gilles soupira, roulant les yeux.
« Roh, tu vas pas r’commencer… Laisse-moi arrondir ma solde ! »
|
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Mar 24 Nov 2015 - 18:25 | |
| Krish ne put s'empêcher de regarder le petit homme avec une certaine pointe de cynisme lorsqu'il referma sa pogne sur le symbole. Il aurait peut-être été moins avide s'il avait su que ce qu'il manipulait n'était pas une copie du tatouage que portait le membre du groupe... Mais bien le tatouage lui-même. Elle hésita à lui faire remarquer la nature du document... Mais se ravisa. Si le concours de cet homme pouvait lui épargner de longues journées de traques... Elle n'agissait jamais par bonté d'âme, et malgré les apparences, elle traitait le sujet avec le plus grand sérieux. Alors garder un peu de sa gourme pour elle n'était pas bien difficile. A la place, elle intercepta le regard hilare de Hendrick. Lui au moins n'était pas totalement dupe. Il fallait dire que le manège de la drow n'était pas vraiment discret.
Enfin, l'espion se décida à lâcher au moins une partie de ce qu'il savait. Il connaissait ce signe, bien ! Un début encourageant.
L'humain tenta bien sûr de tirer la couverture à lui, mais Hendrick s'y opposa de façon curieusement intransigeante. La froideur sans appelle qu'il employait surpris assez la forgeronne... Mais après tout, s'il voulait payer à sa place, elle n'allait pas s'en plaindre... d'autant plus que cela n'enlevait rien de son charme. Mais... elle ne pouvait s'en empêcher...
- Que ferais-je sans toi, Sil'in ? Sourit-elle.
Elle s'étira sans retenue sur sa chaise avant de reposer son attention sur l'espion.
-Bon. Nous avons un arrangement ou non ? Que je sache ce que je peux espérer. |
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Ven 11 Déc 2015 - 1:04 | |
| Sil’in. Ce surnom le rappela à quelques souvenirs agréables. Et encore, ce mot n’était qu’un grossier euphémisme. Le sourire charmeur que Shaar lui lança fit arquer un sourcil à Hendrick. Néanmoins, il sourit également. A son arrivée en ville, Danyal n’avait cessé de lui dire qu’à présent, il devrait se trouver une femme une bonne fois pour toute, afin de tourner la page. Le problème, c’est que depuis cette folle nuit qu’il avait passé à Thaar, il craignait de s’ennuyer pour toujours en la compagnie des autres dames. C’était déjà arrivé dans son entourage. Esberth, par exemple, n’avait jamais plus voulu payer une autre pute que Molly la Sucette, après qu’il eut goûté à ses nombreux plaisirs au cours d’une nuit de débauche. Le pauvre en avait perdu toute sa solde, et n’y avait gagné que des dettes, ainsi qu’une pompeuse... de pognon.
Un instant, Gilles le Louche jeta un regard suspicieux à son ami. Il n’arrivait jamais à savoir quand il lui cachait quelque chose, mais de toute façon, qui pouvait prétendre comprendre la façon de fonctionner d’Hendrick ? Sa sœur, peut-être. Et encore, il arrivait souvent à la tromper sur bien des points. Finalement, l’espion de Naelis ne put que reporter son attention sur la silhouette bien formée de la Princesse Marchande, qui s’était étiré avec une grâce féline, qui n’en rappelait pas moins de la lascivité au vieux pervers qu’était ce bon vieux Gilles. Il sourit à son tour, et ricana sans vergogne.
« Marché conclu, vot’ seigneurie. Vous r’grett’rez pas qu’je sois d’la partie, vous verrez. Là, j’vais aller de ce pas cuisiner quelques contacts, et p’t’êt’ même prév’nir un ou deux capt’aines fiables. Demain vers midi, rev’nez m’voir à l’arrière de la Matrone Sanglante. C’t’une taverne tout c’qu’y a d’plus réglo. Vous étonnez pas, j’serai peut-être accompagné d’un ou deux aut’ types. »
Il se releva prestement, frottant sa poitrine. Son visage respirait la bonhomie, même si ses yeux trahissaient son véritable tempérament. Hendrick lui donna son verre d’alcool, que le Louche accepta bien volontiers. Il le vida d’un trait, et se racla la gorge. Se tournant à nouveau vers Krish, il joignit ses mains.
« Bon, ben m’dame, c’t’un plaisir d’vous voir. Z’êtes bien charmante et tout et tout, et vot’ corps est un régal pour les mirettes, mais j’vais aller réveiller les chats morts. »
Pour se donner un genre, Gilles avait toujours ressenti le besoin d’utiliser un jargon mystérieux, la plupart du temps inventé de toutes pièces, mais qui l’avait toujours fait passer pour un professionnel aux yeux des autres amateurs. On faisait sa place comme on pouvait, après tout… Il se frotta les mains, salua bien bas la Princesse de Thaar, lorgna une dernière fois sur ses hanches, et s’en fut dès lors sans demander son reste, claquant la porte derrière lui. Dans la rue, on put entendre le bruit d’un gros crachat, suivi de celui des bottes qui s’éloignent tout doucement… Danyal soupira. Sans porter un seul regard aux invitées, elle se rendit derrière une petite cloison, pour s’affairer à ranger quelques affaires. L’archer de Sgarde, quant à lui, se resservit un verre puis… décida de prendre quand même la bouteille, au final.
« Voilà. Gilles, c’est Gilles. Il a pas l’air exceptionnel, vu comme ça, et il l’est pas vraiment. Mais il est loyal en amitié, et y m’en doit une. T’as pas à t’en faire de c’côté-là. »
Il but au goulot, avant de proposer la bouteille à Shaar. L’heure avançait, et le soir était sûrement déjà tombé au dehors.
« Tu loges à quelle auberge ? »
|
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Ven 11 Déc 2015 - 3:04 | |
| Et avec autant de grâce et de talent qu'à son arrivée, Gilles disparu par la porte... Enfin.
Wydrin n'essaya même pas de retenir un soupire exaspéré. Krish qui avait rendu le salut de l'espion d'un simple signe de tête, avait enfin le loisir de ne plus devoir se tenir. Pendant que son hôte attrapait une bouteille, elle lui glissa, la voix plus grave et sérieuse que d'habitude.
-Si tu penses qu'il le mérite, fait lui comprendre que la seule chose qu'il obtiendra en approchant ses pattes de moi sera de perdre un membre. Je ne prendrai pas la peine de le prévenir.
Inutile de préciser lequel. Le fait en lui-même était suffisamment handicapant et laissait place à une certaine inventivité sur le moment. D'autres avaient essayé pendant ses escapades, mais tous, sans exceptions, avaient eu des problèmes. Mais le moment n'était pas... encore... a la violence et au dégoût !
La forgeronne accepta la bouteille proposée par l'humain et en pris une lampée. L'alcool qu'elle contenait n'avait pas beaucoup de goût mais enfin...
-Si tu le dis qu'il est loyal alors pourquoi m'en faire ?
« Tu loges à quelle auberge ? »
-Et que t'importe ? Sourit-elle en reprenant une gorgée avant de lui rendre la bouteille... ou plutôt la poser sur le côté tout en se levant à demi.
La réponse, s'il y avait n'avait que peu d'importance et c'est sûrement pour cela... ou juste parce qu'elle n'en avait pas envie, qu'elle n'avait pas prévu d'en écouter un mot. Pour parler à voix basse, d'aucun aurait fait le tour de l'a table, d'autre se serait simplement penché en avant. Certes, c'était pragmatique. Pratique, même auraient dit certains. Mais tellement banal !
Avouez qu'on se souvient quand même plus d'une drow montant à moitié sur une table pour dire quelque mots à son vis à vis que d'une femme en faisant tranquillement le tour. C'était peut-être pour cela qu'on se souvenait souvent de Krish...
En tout cas, quelqu'en soit la raison, c'est bel et bien ce qu'elle fit. Un genou appuyé sur le bord de la table, une main sur l'autre côté, si la scène s'était déroulée dans un film de mafieux ou un western, personne n'aurait été étonné qu'elle attrape l'archer au col pour lui parler de bien trop près. Mais pour une entrevue entrevue médiévale entre une princesse et un roturier mal dégrossi, ça serait un peu trop sorti des standards. Contentons nous donc d'une action naturelle de l'exemple même de la femme du moyen-âge.
L'allonge gagnée en passant sur la table permit à Krish d'arriver sans trop de peine à l'oreille d'Hendrick. Loin des yeux de Wydrin et des oreilles de la garce coincé qui vivait visiblement dans cette bicoque, il était plus facile de revenir sur quelques détails.
-Il me semble qu'entre ton voyage et ta dague, j'ai largement payé ma part du marché. Plusieurs années d'une solde de troufion ce n'est pas rien. Essaie de ne pas la boire. Si tu veux passer me voir pour un autre pari, tu n'as qu'à me le demander directement. A moins que ce ne soit que pour savoir une fois dans ta vie quelles sensations procurent des draps de soie ?
Elle recula doucement, sans rien tenter de plus, guettant l'humain comme un chat, s'attendant à la fois à une brusque réaction et à une passivité totale. Jusqu'à se retrouvé très correctement debout près de sa chaise.
-Tu sais comment je m'appelle et où je serais demain midi. C'est plus que la dernière fois il me semble. Wydrin, je pense que nous allons pouvoir rentrer. |
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Mer 23 Déc 2015 - 12:59 | |
|
Après qu’elle lui eut répondu, Krish resta fidèle à elle-même et se comporta comme elle le faisait toujours. Singulière, imprévisible, provocatrice… D’un autre point de vue, elle aurait très bien pu être un bon général. Hendrick se demandait souvent si quelqu’un pouvait comprendre ce qu’il se passait vraiment dans sa tête. En effet, elle était montée sur la table, non pas debout mais sur une main et un genou, penchée en direction du Sgardien. Ce dernier cacha son étonnement sous son éternel regard neutre, mais intérieurement, il trouvait ça plutôt dévergondé et plutôt séduisant. Elle faisait tout comme bon lui plaisait, sans craindre qu’on la regarde de travers. Elle semblait assumer entièrement tout ce qu’elle faisait. Hendrick n’avait pas autant de facilités qu’elle. En fait, il avait un peu d’admiration pour Shaar, et pour tout ce qu’elle représentait. Un esprit de liberté, celle qu’il n’arrêtait pas de chercher depuis tant de temps, mais qu’il n’avait jamais pu saisir, malgré les occasions. Il y avait toujours eu quelque chose pour le retenir de le faire…
La Drow se pencha sur l’oreille de l’archer, pour lui parler à l’abri des considérations des autres occupantes de la maison. La dénommée Wydrin remplissait à merveille son rôle de garde du corps frigide, et sa sœur, celui de la jeune roturière apeurée se cachant derrière une cloison sous un faux prétexte pour ne pas avoir à trop s’approcher d’une Noirelfe. Cette dernière susurra donc à Hendrick que la dague était de grande valeur, et ça, il le savait déjà. Il avait décidé de la garder en souvenir, et n’avait pas cherché à trouver un forgeron pour la lui vendre, ou n’importe quel receleur. Cependant, il devait avouer qu’à voir dans quelle misère il était en ce moment, l’idée de se faire un peu d’argent autrement n’était pas mauvaise. Le reste de la phrase de Krish amusa Hendrick. Tenter un autre pari… C’était sûrement une boutade, prononcée à la légère, mais il restait un homme, et l’idée lui traversa l’esprit. Il se souvenait encore de cette folle nuit à Thaar, où il avait pu convertir toute sa frustration et son énergie en quelque chose de plus… agréable ?
Toutefois, il ne répondit pas à la provocation lascive de Shaar autrement que par un simili-sourire, presque imperturbable. Il lui fit un signe de tête.
« Demain à midi, à l’auberge d’la Matrone Sanglante. Au fait, n’attends pas aux coins. C’est là où il y a les f’nêtres. Ce s’rait dommage de ruiner vos si jolis habits avec un peu d’souillure qui tomb’rait d’l’étage supérieur. »
Il abaissa la tête, dans une sorte de révérence. Après quoi, Krish et son chien de garde passèrent le pas de la porte. Lorsqu’elle fut refermée derrière elles, Danyal sortit de sa ‘cachette’ et vint se planter devant Hendrick.
« D’où tu la connais celle-là ? »
Le Sgardien fit un grand sourire, et croisa ses mains derrière la tête, se penchant en arrière sur sa chaise de fortune.
« C’est une longue histoire… Tu te souviens de cette nuit, à Thaar, où je ne suis jamais rentré dormir ? »
Gilles passa le revers de sa main sur son front gras et perlant de sueur. La journée était chaude, et il n’était pas encore habitué aux températures clémentes que procurait Naelis. Toute sa vie passée en Oësgard, à se taper le vent, la neige, la pluie, la grisaille… Quand il y avait enfin du soleil, c’était souvent jour de fête. Ici, il y avait trop de soleil. Evidemment, c’était l’été, mais tout de même ! Il attendait à l’arrière de l’auberge, comme convenu, avec deux alliés précieux. Le premier avait été dur à convaincre. En effet, le lieutenant Seridel, un bâtard demi-elfe qui servait dans la Légion, mais qui pour d’obscures raisons avait passé toute sa carrière affecté à la garde civile, était un homme intègre. Il avait bien aimé la partie du discours de Gilles, qui consistait à considérer cette action comme le démantèlement d’un gros réseau, et qu’il pourrait en tirer gloire et reconnaissance. En revanche, il avait moins aimé la partie concernant la présence de Drows. Selon lui, ces engeances auraient dû rester à Thaar, ils avaient déjà bien du mal à bien considérer les Sombres locaux, entassés dans des quartiers pauvres et crasseux.
Le second était un contact que le Louche avait réussi à faire sortir au grand jour. Un homme, dans la quarantaine, avec une barbe poivre-sel et une chevelure noire de jais. Pas bien grand, pas bien musclé, sa valeur résidait dans ce qu’il savait. Et Gilles lui avait promis qu’il ne serait pas malmené s’il leur était d’une quelconque utilité. Pour l’heure, le soleil était à son zénith, et Hendrick finit par se pointer. Il avait tout de même revêtu ses atours de légionnaire, et avait pris son arc, sait-on jamais. Il salua vite fait le lieutenant Seridel, qu’il connaissait bien de vue. Il tapa sur l’épaule de Gilles, et se retourna pour attendre la venue de Krish. Heureusement pour lui, dès qu’il tourna la tête, il vit sa silhouette et celle de Wydrin se découper entre le mur de la Matrone Sanglante et celui de l’habitation d’à côté. Toujours à l’heure. Gilles fit quelques pas, avec ses gens, et les introduisit à la Drow.
« M’dam’, v’là vos aides ! Le lieut'nant Seridel, d’la Légion, qu’a accepté gentiment d’mett’ quelques hommes à disposition. Et v’là Sedim, un natif du coin, qu’est très précieux au niveau des renseign’ments qu’on a sur vos types. »
Il avait l’air tout content de faire ça. Hendrick voyait dans ses yeux que Gilles se sentait enfin quelqu’un d’important. Il espérait simplement que tout ceci n’allait pas finir par lui monter à la tête…
Dernière édition par Hendrick le Dim 27 Déc 2015 - 22:18, édité 2 fois |
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Jeu 24 Déc 2015 - 2:13 | |
| Et une bonne chose de faite. En une soirée, elle avait eu le temps de rencontrer trois négociants des plus serviles près aux plus grandes bassesses pour un contrat juteux... Mais elle n'avait accepter de faire affaire avec l'un d'entre eux et parce qu'il l'avait prise par les sentiment ce petit manipulateur. Une mine en Naélis à quelques heures au nord de la cité, sa première implantation minière personnelle dans le royaume. Principalement du cuivre dont certains filons étaient plus difficilement identifiables. On ne crache pas dessus ! Une mine soit disant hantée dans laquelle les habitants du cru refusaient de travailler par ailleurs. Mais s'il n'y avait que ça ! L'affaire avait été rondement menée, sûrement vendue pour plus cher qu'elle ne valait réellement sachant qu'elle était inexploité depuis des années mais tellement moins que ce qu'elle vaudrait au final entre des mains expertes !
Puis la raison première de sa venue avait rattrapé la drow. Quelques rapports étaient tombés. Rien de très concluant. Ses agents avaient crapahuté discrètement, mais elle n'était pas chez elle, les résultats n'étaient vraiment pas les même. Bof. Avec le petit pied à terre qu'elle venait de récupérer, cela aurait changé dans quelques dizaines d'années.
Lorsque le soleil se leva, Krish était déjà réveillée. Dormir au dessus du sol ne lui avait jamais réussi... A la place elle avait repris ses exercices de lutte habituels, agrémentés de l'enseignement expert de Zaahrian. Et continua ainsi jusqu'à ce que Wydrin vienne lui faire remarquer qu'elle devrait commencer à songer à se préparer pour éviter de passer à côté de rendez-vous de midi.
Une fois n'est pas coutume, la souple forgeronne laissa là ses étirements pour un bref bain et sauta dans des vêtements un peu plus sobre que la veille. Une chemise blanche trop largement ouverte, un pantalon en cuir noir et des cuissardes, c'était sobre, non ? Ses cheveux blancs fraîchement lavés et encore trempés dégoulinant jusqu'au bas de ses reins, elle passa une griffe ouvragée à son index gauche, accrocha à sa ceinture ses deux étranges lames en demi cercle et quitta l'auberge sous le regard interloqué des bourgeois noblement fagotés qui peuplaient les communs, Wydrin toujours sur ses talons.
Direction la Matrone sanglante. Ça lui rappelait sa mère, tien. Bon, le premier à la qualifié de matrone aurait saigné, ça c'était sûr, mais il y avait quelque chose de plus... Et pas moyen de mettre la main dessus.
Dans la rue, le soleil caressait sa peau avec autant de furtivité que les regards qui se posaient sur sa très cher garde. Un peu de fraîcheur était toujours agréable, même si ses yeux souffraient toujours de la lumière trop forte. Elle réussit même à éviter un pot de chambre en arrivant sur les lieux, grâce à l'avertissement d'Hendrick.
L'homme qu'elle venait voir était bien là. Enfin les hommes visiblement... Et avec un non-humain dans le tas. Un elfe ? Nop. Plutôt un demi. C'était bien mieux. Ces saletés étaient toujours plus tolérable que leurs parent des bois... et la noirelfe avait parfois l'impression qu'ils se faisaient autant haïr par les sylvains que les drows eux-même.
Un sourire éclatant sur les lèvre et une main sur la hanche, elle salua le groupe d'un signe de main des plus francs en attendant les présentations.
« Messieurs, c'est un réel délice. Je n'espérait pas recevoir tant d'aide. Merci. »
Après des siècles d'existence, elle avait remarqué que l'un des axiomes premier du monde était le suivant : Un homme est toujours près à croire deux choses venant d'une femme ; qu'elle est faible et qu'elle le trouve attirant. C'était fou le nombre de situation ou elle avait finit par en jouer. Plus souvent de la seconde partie que de la première, il fallait l'avouer. Mais quand même... elle aurait ce demi-elfe qui la regardait les sourcils froncés. Elle l'aurait au pire à l'usure. Le visage toujours aussi rayonnant, elle s'approcha des quatre aides supplémentaires qu'elle avait dégoté.
« Alors, vous avez déjà une idée, une piste ? ou nous commençons tout juste nos recherches ? » |
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Dim 27 Déc 2015 - 23:14 | |
| Tous les hommes ci-présents étaient plutôt partagés sur Krish. Même s’il ne le montrait pas, Hendrick était plutôt amusé par son petit numéro. Il ne s’en lassait pas. Gilles, quant à lui, était fidèle à son habitude, occupé à lorgner sur les formes de la Drow avec un regard pervers. Seridel était sûrement le seul à avoir ce mélange de mépris et de froideur dans le regard. Encore un coincé, apparemment. Enfin, Sedim était plutôt intimidé par la dame qu’il avait devant lui. Si on ne connaissait pas Krish, c’était plutôt normal d’être impressionné, mais chez le quadragénaire, ça avait l’air de relever de l’habitude. Ils regardaient ensemble dans la même direction, mais chacun y voyait ce qu’il voulait. Et personne ne regardait Wydrin, ce qui devait sûrement agacer la pauvre guerrière. Même si, il fallait bien l’avouer, elle n’avait rien d’intéressant à regarder, au contraire de sa maîtresse…
Seridel voulut répondre, mais Gilles savait très bien ce qu’il voulait dire. Aussi prit-il les devants.
« Eh bien, m’dame, on a pas n’importe qui avec nous. Sedim, ‘ci présent, a assisté aux méfaits des Chacals de visu. Mieux ! Il connaît quelqu’un, qui connaît quelqu’un qu’est très proche d’ces gars. Il a parlé à c’type un jour, et s’avère qu’il est au parfum sur pas mal de choses, y compris sur l’emplac’ment d’une de leurs planques ! C’est-y pas beau ça ? »
Il donna une tape dans le dos de Sedim, qui hoqueta de surprise. Il lança un regard noir au Louche, avant de se retourner vers Krish.
« On m’a assuré que je pouvais bénéficier d’une récompense, pour des renseignements. C’est vrai que vous êtes riche ? »
Gilles lui donna un coup de coude. Sedim lui donna un petit coup de pied discret.
« Donc… Ouais, j’ai des tuyaux intéressants si j’peux être rémunéré sur le côté… »
Pendant qu’il parlait, Hendrick, que la conversation n’intéressait pas vraiment, s’était mis un peu à regarder ailleurs. Il avait vu Seridel, les sourcils froncés, en train de regarder le tout avec un œil sévère. Pas de doute qu’entendre toutes ces histoires d’argent devait mettre son petit cœur de défenseur de l’ordre aux abois. Puis son regard glissa sur Wydrin, qui devait être l’arbre le plus réaliste de tout Naelis. Elle ne bougeait pas, et regardait Shaar, sans ciller. Pour peu, Hendrick aurait dit qu’il s’agissait d’une race spéciale d’Elfe de garde… Tout à coup, les yeux de la garde du corps se posèrent sur le Sgardien, qui changea alors la trajectoire des siens. Et s’il ne l’avait pas fait, peut-être que tout aurait été différent…
En relevant la tête, il tomba nez à nez avec une silhouette, sur le toit. Intrigué, l’homme du Nord mit sa main en visière pour mieux voir malgré le soleil. Il n’avait pas rêvé, non. C’était un homme. Armé d’un couteau. Sa main se leva, prête à lancer son arme. Hendrick, mu par un réflexe, botta les fesses de Gilles pour que ce dernier titube vers l’avant. Au même moment, un couteau argenté fusa dans sa direction. Mais le Louche fut poussé sur Krish, et le projectile se ficha dans le sol dans un bruit sourd. L’acte déclencha une série d’événements autour de l’impact ; Hendrick empennait déjà une flèche, Seridel s’était plaqué contre le mur, l’épée à moitié tirée, et Sedam était tombé le cul à terre, les yeux écarquillés de peur. Seul Gilles était complètement ailleurs. En effet, en tombant la tête en avant, il s’était retenu aux premières choses à passer entre ses mains ; les épaules de la Drow. Nul besoin de préciser où se trouvait donc son visage en ce moment.
L’homme du toit voulut s’enfuir, mais avec une flèche déjà encochée, l’archer décocha un trait dans sa direction.
La jambe.
La pointe de métal se ficha dans le mollet du fuyard, qui cria en trébuchant sur le toit penché. Chutant de près de dix mètres, il s’écrasa comme un sac de pommes de terre en contrebas, dans un bruit de craquement. Hendrick abaissa son arc, regardant l’assassin gémir au sol. Son regard se porta sur Krish. Elle s’était déjà débarrassée de Gilles, grand bien lui fasse. Mais qu’allaient-ils pouvoir faire de cet homme, gisant en contrebas ?
Seridel avait posé une main sur son épaule.
« Habile, soldat. Et tu n’as pas trouvé mieux que de garder les portes de la ville ? »
« C’est une corvée. »
« Le capitaine Meister ? »
« Ouaip. »
« Je vois qu’il n’a pas changé… »
|
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Lun 28 Déc 2015 - 13:58 | |
| L'humain fit presque un bond en avant, soudainement déséquilibré par le coup de pied fort peu élégant de son ami. Hélas, les réflexes avaient la peau aussi dur que la carne d'une vielle pute des docks thaaris. Sous la surprise, Krish avait reculé d'un pas et descendu ses appuis pour être plus réactive. L'emplacement parfait pour que le rustaud tombe sur elle les deux mains en avant. Sa main droite était déjà en train d'attraper Flamme seule la gauche put réagir directement.
Avec une moue de dégoût, elle vit ses grosse paluches tachées s'approcher d'elle dans un ralentie matrixiel fort désagréable. Sa propre poigne se referma lui l'un de se poignet... Mais elle n'eut pas le temps de comprendre son erreur. Déséquilibré plus encore, il s'étala tête la première cette fois. Il voulait être à la place du parchemin de la veille. Et bien son rêve venait de se réalisé. Le nez parfaitement logé entre les deux sein de la drow, un bouton supplémentaire de sa blouse ayant sauté involontairement sous un coup de dent pendant la chute, une main sur son épaule, l'autre suspendue en l'air par le bras de l'elfe, ses jambes mêlées aux sienne, le temps marqua une pause.
L'une de ces pauses infiniment longue ou vous pouvez sentir l'univers vous regarder et noter l'échec et la stupidité de votre situation tout en se moquant de sa petite voix aigrelette et agaçante. Une pause qui eut tout le temps de mettre Krish tout simplement hors d'elle.
D'une inflexion du bras et d'une prise de jambe des plus basique, elle inversa leur position. Le dos de l'humain écrasait le sol boueux alors que l'éclat de la lame s'immobilisait. « plic » fit la chaire en tombant dans la ruelle.
« A trop fourré son nez là où on ne devrait pas... » susurra-t-elle
La forgeronne se releva avec un sourire mauvais en s'appuyant sur sa lame, sentant les os et le cartilage céder. Ses yeux aussi rouge que le sang qui ruisselait sur le visage et le bras de cette sous-race s'attardèrent un moment sur le porc défiguré. Il était tellement choqué qu'il ne criait pas encore, plutôt occupé à rouler sur le côté pour respirer malgré tout le sang qui devait lui couler dans la gorge. Elle l'asphyxia d'un coup de talon. Et sourit de plus belle en le voyant s'immobiliser puis gigoter à quatre pattes comme s'il essayait de se relever.
Elle se retourna, voyant Wydrin, épée courte à la main entre elle et l'assassin présumé, leur avait couvert sans même le savoir le nez tranché et le poignet disloqué de Gilles. Remise en mouvement, elle changeait vraiment du tout au tout, passant d'un immobilisme incroyable à une rapidité que ne laissait pas présager son épaisse armure.
Sans plus d'hésitation ni l'expression de dégoût glacial qui s'était figé sur ses traits, elle s'approcha de l'idiot qui s'était laissé tombé sur son derrière tout en faisant un moulinet du poignet pour chasser le sang de la lame qu'elle maniait presque comme un éventail noir. Le tranchant fit hurler le vent lui-même. Elle sentait presque son arme vibrer de plaisir. Elle ne la nourrissait pas assez souvent, elle se savait presque indique de posséder de telles œuvres chargées de la faveur divine. Une fois de plus, elle murmura sa reconnaissance à Uriz.
« Wydrin, l'assassin. »
Accroupie devant ce type qui n'allait sûrement pas tarder à faire dans son froc, son arme toujours en main, elle se para soudain de son plus sympathique sourire. Un souverain apparu dans sa main libre.
« Tu va me dire précisément ou est la planque et tu pourras filer en vitesse avec ça en poche et ne plus jamais me revoir.»
Des bafouillements paniqués lui répondirent, l'exaspérant encore plus. La pièce disparue dans sa pogne. Décidément son frère connaissait bien son caractère. Elle faisait elle-même exploser l'équipe destinée à lui mettre la main dessus. De rage, elle aurait fait un carnage... Mais réussit à ne pas attaquer tout de suite, raccrochant doucement sa lame à sa hanche.
« Vivant, asséna la voix cristalline et mélodieuse qui allait si peu à une garde en armure. Mais pas pour longtemps. -Récupère tous ce qui peu avoir de l'importance. Il est tatou.... »
La fin de la phrase disparue dans un hurlement porcin. Wydrin se redressa d'un bond, sa lame prête à parer une attaque de gille... avant de voir le sang qui le barbouillait et de se retourner vers le demi elfe... au cas où. L'adrénaline courrait à nouveau dans ses veines et c'était grisant. Un léger sourire passa sur son visage.
« Mais qu'il se taise. J'ai touché aucun point vital ! J'avais prévenu qu'il perdrait un membre s'il posait la main sur moi. D'accord, le nez c'est parce qu'il m'a vraiment énervé."
Le sourire de la garde se fit faussement désabusé, comme si elle venait d'entendre une blague particulièrement mauvaise sans pouvoir s'empêcher de la trouver drôle. En se relevant, Krish avait empoigné le lourdaud d'une main sans pour autant essayer de s'en faire un bouclier. A quoi bon ? Si Hendrick décidait de la foudroyer d'une flèche à cette distance... Elle avait vu de quoi il était capable.
« Voyons le bon côté des choses, maintenant on pourra dire avec raison qu'il a le nez creux..."
Nan... Elle n'avait quand même pas...
"Trop tôt pour de l'humour ? Bon, vous voulez ma peau ou on peut continuer à parler calmement ? »
Du coin de l’œil Wydrin aperçut les doigts de son employeur à quelques pouces de sa seconde lame, celle qui était presque blanche cette fois... dommage. Elle aurait du savoir que la Vieille était toujours incorrigible. |
| | | Hendrick
Humain
Nombre de messages : 257 Âge : 28 Date d'inscription : 05/04/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 41 ans (né en 976) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Mer 6 Jan 2016 - 22:57 | |
|
Toute l’action s’était déroulée à grande vitesse. Mais maintenant que les événements s’étaient précipités, le temps semblait reprendre son cours normal. Hendrick avait pu se concentrer sur ce qu’il se passait présentement. Wydrin et Krish s’étaient toutes deux dirigées vers l’assassin, afin de le faire parler. Le lieutenant Seridel était à côté de l’archer, et avait fait quelques pas en avant, sur ses gardes. L’indique, dont le courage semblait tout aussi avéré que le pacifisme d’Elda, était assis contre le mur, tétanisé et les yeux grands ouverts. Le Sgardien, cependant, ne chercha pas la trace de Gilles, plutôt occupé à se demander ce que les deux Drows pouvaient bien demander à l’homme qu’il avait neutralisé. L’arc toujours en main, il voulut emboîter le pas au demi-elfe à côté de lui, lorsqu’il entendit soudain un hurlement.
Il n’aurait jamais dû tourner la tête.
Une effroyable vision s’offrit à lui, ainsi qu’au lieutenant Seridel, qui avait également posé son regard sur la scène. Le Louche pataugeait dans la boue, le visage en sang. Il lui manquait quelque chose. On lui avait tranché son nez. Horrifié, Hendrick se retint de défaillir, et conserva la tête froide. Seridel, quant à lui, avait déjà dégainé sa lame, les yeux tournés vers Shaar et son chien de garde.
« Soldat ! C’est la Sombre qui a dû faire ça ! C’est elle ! »
Effectivement. C’était bien Krish qui était coupable d’une telle horreur. Elle semblait même s’en moquer, tant elle en parlait avec un dédain monumental. Seridel regardait la moindre action que pouvait effectuer Wydrin, prêt à engager le duel avec elle. Hendrick, quant à lui, fut poussé par un lourd sentiment de rage, qui ne lui arracha qu’une brève grimace. Il encocha une flèche, bandant son arc, la tête en direction de la Princesse-Marchande. Cette dernière s’était relevée, avec l’assassin en guise de bouclier humain. Sa blague ne fit rire personne, évidemment. L’Oësgardien plongea son regard profondément dans celui de Shaar. Il pouvait la tuer d’un trait, lui transpercer l’œil, le front, l’artère fémorale… Il avait déjà fait bien mieux, même face à un homme en armure.
Alors pourquoi ne voulait-il pas tirer ?
Il regarda un instant Gilles. Le pauvre homme gisait par terre, crachant sang et bile, remuant tel un ver de terre. Le Louche était son ami depuis les campagnes de Norman, un compagnon avec lequel il s’était souvent sorti des situations les plus désastreuses. Mais en pointant à nouveau son regard sur Krish, il y vit également celle qui l’avait sorti de l’enfer de Thaar. Plus encore, il y voyait cette femme à qui il s’était abandonné, le temps d’une nuit. Cette nuit ne l’avait jamais quitté. Les images ne voulaient pas s’en aller, et ce, pour le plus grand bonheur d’Hendrick, même s’il ne l’avouerait jamais. Sa salvatrice avait tranché le nez de son ami. Deux personnes à qui il était redevable. Et pourtant, il venait de faire son choix. Il lui lança :
« En toute amitié, Krish. »
Il décocha sa flèche, qui partit à grande vitesse en direction de la Drow. La tête de métal fendit l’air, se rapprochant inexorablement de sa cible. L’otage était-il dans le chemin ? Non. La flèche l’effleura à peine. Elle vint pénétrer la chair de la Drow, s’enfonçant profondément dans son corps… Shaar s’effondra sur le sol, laissant tomber son bouclier encore vivant, bien qu’incapable d’aller très loin. Wydrin se saisit soudain d’un couteau de lancer, et l’envoya avec rage en direction d’Hendrick. Ce dernier se jeta sur le côté, et se releva prestement. La semi-drow voulut courir en direction de l’archer, mais ce dernier encocha une autre flèche. Elle s’arrêta en pleine course, la lame au clair. Elle fit quelques pas en arrière. Elle n’était pas assez folle pour tenter d’attaquer un tireur d’aussi près.
« Va-t-en. Et emporte ta maîtresse avec toi. »
Le Sgardien avait toujours sa flèche braquée sur Wydrin. Cette dernière hésita, puis vint trouver Krish, qui était allongée sur le sol. C’est alors qu’il tourna la tête vers Seridel. Ce dernier n’avait pas prononcé un mot depuis un moment, et il comprit vite pourquoi. Car en regardant à terre, il put voir le cadavre tout frais de son supérieur, frappé en pleine gorge par le couteau qu’il avait esquivé il y a moins d’une minute. Hendrick soupira. Avec lui, c’était toujours la même rengaine. Des morts. Encore des morts…
Il retourna son regard vers l’endroit où Krish était censée se trouver, et n’y vit rien. Wydrin était plus loin, courant vers un carrefour. Elle soutenait sa maîtresse, et de l’autre main traînait l’assassin à la jambe blessée.
Hendrick n’avait pas pu se résoudre à tuer Krish. Il avait préféré une flèche dans l’épaule…
A présent seul, l’indique ayant fui à toutes jambes, le Sgardien se précipita vers son ami Gilles, qui commençait à perdre beaucoup trop de sang à son goût…
|
| | | Krish Al'Serat
Ancien
Nombre de messages : 1580 Âge : 34 Date d'inscription : 27/03/2015
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 1 008 ans Taille : 1m82 Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] Jeu 7 Jan 2016 - 0:51 | |
| « Je t'en foutrais des Maîtresses... » grommela Wydrin en réajustant sa prise sur la jambe de l'assassin.
Un crie de terreur parvint aux oreilles de Wydrin, étouffé par la cloison. Une porte qui claque, des pas précipités dans le couloirs. Quelques sanglots. La guerrière sortie à peine de son livre pour secouer la tête. Depuis la veille et cette flèche qui lui avait fêlé l'omoplate, la Vieille était d'une humeur de Faern. C'était pas tant la douleur que l'interdiction de se servir de son bras gauche qui la mettait sur les nerfs. Plus qu'un bras d'arme, comme elle le disait, elle donnait une âme à ses création avec de bras. Enfin bref, on l'empêchait d'utiliser son bras directeur et ça l'irritait fortement, alors la moindre fausse note servait de prétexte pour se mettre en rage. Et le pire était que ces idiots d'esclaves étaient compatissant envers une maîtresse qui d'habitude les traitaient avec justice malgré sa fermeté.
Borf... Au moins la prise de tête de la veille en valait le coup. Le cadavre avait disparu après interrogatoire et plusieurs personnes avaient été discrètement dépêchées aux endroits qu'il avait indiqué. Avec les divers colifichets qu'il avait sur lui, ils avaient même de quoi singer les signes de reconnaissance de leur petite troupe de malfaiteur. Quelques uns du moins.
Elle allait enfin replonger dans la fuite de Morn et Akielle sous le soleil torride du désert Zurthan, lorsque trois coups furent frappés à sa porte. Elle grogna une invitation peu élégante de sa voix douce et cristalline qui brisait si bien le mythe du garde du corps.
Un gars habillé comme un palefrenier passa timidement la tête dans la chambrette pour lui délivrer son rapport en quelques mots, sûrement trop paniqué à l'idée de faire face directement à leur employeur après avoir vu quelqu'un sortir en pleurant de sa chambre. Très bien... Il fallait donc qu'elle s'y colle. Elle referma son livre d'un mouvement sec et le reposa soigneusement sur sa couche avant d'accrocher son ceinturon d'arme sur son pantalon de cuir. Sans frapper, elle poussa la porte communicante entre sa chambre et celle de la Vieille et approcha jusqu'au lit sur lequel elle était assise en tailleur habillée d'un simple peignoir de soie rouge, entourée de paperasse.
-Patronne... -Quoi ? Se retourna-t-elle, toujours aussi aimable. -Les gars viennent de revenir. On a retrouver l'informateur de Gilles et il a tout balancer. Avec les infos de l'assassin, quatre tavernes sont surveillées et on a même déposé des messages à l’intention de celui que vous cherchez. Plus qu'à attendre. -Et le fric ? -Il a été déposé ce soir peu après la tombée de la nuit. Personne ne les a vu. -Fait moi monter un bain. -Je suis pas vot'e bonne.
Cette remarque eu le chic de faire sourire l'elfe noire qui attrapa d'un main distraite la longue et fine pipe en porcelaine que tenait son serviteur le plus proche pour en tirer une bouffée.
-Tu pourrais le faire en mémoire du bon vieux temps ? -Et en mémoire d'hier, vous feriez quoi ?
Un rire secoua les épaules de la drow... enfin un éclat, juste le temps que la douleur remonte jusque dans son cerveau et qu'elle se mette à grommeler. Elle n'était pas douillette la forgeronne, et le médecin qui avait immobiliser son bras avait du mettre la dose pour qu'elle ne défasse pas ce qu'il avait fait par le peu d'attention qu'elle apportait à sa blessure... mais que ce soit justement ce bras là qui soit touché la mettait mal à l'aise.
Contente de son effet, la sang-mêlée esquissa même un sourire et fit volte face pour retourner se plonger dans son livre... Mais s'arrêta une dernière fois.
-Je peux vous demander pourquoi vous avez voulu qu'on dépose la bourse chez ce pouilleux ? -Nan, tu peux pas. -A demain Patronne. Si jamais quelqu'un vous tire pendant la nuit, criez. -Tu seras la première au courant.
Et puis quoi encore ?! Le bout de la pipe implosa sous la pression des dents de la drow qui se mis a crachoter en tous sens. La douleur lancinante dans son épaule était toujours aussi ennuyeuse. Une fois de plus elle râla en sentant les points de suture la tirailler. Elle détestait les points de suture ! Mais personne n'avait accepté de la cautériser et viser du bras droit... bof. Au moins ce n'était pas une blessure au cotes, elle pouvait respirer parfaitement sans souffrir maintenant que ces guérisseurs avaient ôter la tête de flèche.
Une fois débarrassée des éclats de pipe et le reste de l'objet envoyé volé à l'autre bout de la pièce, elle reporta son attention sur les pages éparpillées autour d'elle. Des rapports, officiels ou non, récent ou daté de près d'un siècle, jaunis ou parfaitement lisibles. Tous faisant mention du même symbole... Et tout ça grâce à l'assassin et à l'informateur que ces humains lui avaient ramenés.
La veille...
Les doigts de l'elfe noire se faufilèrent jusqu'au bandage qui cachait la marque d'entré de la flèche. Elle était passé près du cœur. Très près. Elle frissonna des pieds à la tête en se rappelant du sifflement de la corde et de l'impact. La fraction de seconde qui précédait tout cela. Elle savait que Hendrick avait la capacité de la tuer d'une flèche, surtout à cette distance. Elle n'en avait pas douté une seconde et ne lui avait même pas fait le plaisir de tenter de s'en protéger. A ce moment, une fraction de seconde avant qu'il décoche sa flèche, elle avait croisé son regard. Elle sentait encore son cœur accélérer.
Il avait hésité...
Durant un instant, elle avait vu sa rage, sa soif de vengeance, sa détermination à la tuer elle. Une détermination factice au bout du compte ? Peut-être, mais il l'avait envisagé sérieusement. Et c'était en toute connaissance de cause qu'il lui avait laissé la vie sauve. Il l'avait épargnée... Il n'y avait pas d'autre mots.
Certains auraient dit qu'elle aurait du se sentir reconnaissante d'un tel geste. Qu'elle lui était redevable. Que c'était pour cela qu'elle lui avait fait porter ce fameux paquet en toute discrétion. Mais ceux là ne la connaissait pas elle. Il ne pensait pas que retrouver une bourse de cinquante souverains dans sa chambre à coucher sous entendait qu'on avait pu l'atteindre dans son sommeil. Ils ne savaient pas qu'une pointe de flèche tachée de sang y était également enfermé. Qu'auraient-ils bien put déduire du morceau de parchemin sur lequel elle avait griffonné à la hâte un cœur et un visage faisant un clin d’œil, signée de sa griffe et ajouté au tout ?
Leur nuit ensemble avait été sympathique, mais elle ne l'aurait jamais cru capable de la menacer réellement. La veille, son sang n'avait fait qu'un tour face à lui. A chaque fois que son épaule se crispait, ce regard sombre revenait la frapper.
« En toute amitié, Krish. En toute amitié. » Tu parles. Elle ne savait toujours pas quelle opinion se faire de cet humain, ni quel grief gardé à son encontre. Mais un détail étira ses lèvres en un sourire cryptique alors qu'elle reprenait sa lecture. C'était la première fois qu'il l'appelait naturellement par son véritable nom. |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] | |
| |
| | | | Pourquoi? Parce que. [Enne & Krish] [terminé] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |