Les funérailles elfes sont parmi les cérémonies religieuses les plus importantes de la culture elfique avec le Mariage et la Cérémonie du Don. Chaque région, chaque Cité à sa propre façon d’honorer les morts. Chacun aura une tradition encrée dans son histoire et à laquelle pas un natif ne se permettrait de déroger.
Pourtant, le culte de Tari étant relativement unifié dans les Cités d'Anaëh, il existe des pratiques et symboles communs d'un bout à l'autre de la Première Œuvre. La cérémonie des funérailles entre autres, présente des passages incontournables.
Les prêtres de Tari sont les seuls à pouvoir présider des funérailles. Même le clergé de Kÿria n'a rien à y dire de façon officielle et n'est présent que pour rendre le corps à la terre.
Sommaire :
- Funérailles
- L’Avant et l’Après
- Funérailles des prêtres
Pour un peuple immortel de naissance, la fin d'une vie, qu'elle soit volontaire ou non, revêt un caractère sacré très particulier. Les traditions associées sont complexes et tous veillent à les respecter scrupuleusement dès que cela est possible même si dans certains cas de mort violente ou de guerre, la cérémonie est remplacée par un simple Enterrement, voir dans le pire des cas une crémation. Ces deux abréviations des funérailles sont cependant considérées comme des derniers recours et les elfes font en sorte d'y recourir le moins possible.
Quelle que soit la cause du décès ou les traditions locales, la chronologie des funérailles citadines est toujours à peu près la même, entrecoupée de ce que le folklore a bien voulu y ajouter.
Le premier acte que l'on fait à la mort d'un elfe est de lui fermer les yeux et la bouche.
I.1. Le BainUne fois le corps amené par les prêtres jusqu'au temple de Tari le plus proche, il est déposé dans une chambre dite d'Apaisement. C'est là que le corps sera entièrement préparé avant d'être transporté sur les lieux de la veillée.
Les prêtres font une première série de prière pour aider le Souffle à prendre conscience de la Mort et l'apaiser si les causes du décès étaient violentes. En même temps, ils referment ses blessures autant que possible et tente de lui rendre un visage paisible.
Le corps est alors entièrement lavé à l'eau pure. Le courant est sensé aider le Souffle à se détacher de son corps physique et purifier l'enveloppe.
I.2. La Lueur du SouffleLa partie du rite la plus surprenante pour des non-elfes est sans doute celle de la Lueur. Par un procédé alchimique et magique, les prêtres de Tari récupèrent une once d'eau du corps du défunt après le cérémoniel du bain mortuaire.
Cette eau est placée dans une ampoule de verre gravée du prénom du défunt avec un réactif dont les prêtres gardent farouchement le secret. La fiole est alors vidée de tout air et scellée. L'association de l'eau gorgée de sels minéraux et du réactif fait jaillir une lumière bleutée ressemblant à une petite flamme froide. Ou peut-être est-ce le résultat du rituel mystique qui entoure cette création...?
Toujours est-il que la lampe ainsi créée, appelée Lueur du Souffle, Lumière ou juste Lueur, peut brûler pendant des années dans n'importe quel milieu et sans dégager plus de chaleur d'un corps vivant. On dit que plus la lampe brûle longtemps et fort, plus le Souffle de la personne est vaillant et pur.
Dans la plupart des régions, il est de coutume de conserver les Lueurs au fond de l'eau pendant au moins un an, dans une salle à moitié immergée crée spécialement à cet effet et dont l'accès est totalement libre pour les visiteurs. Ce que ces lampes deviennent après est beaucoup moins général.
Dans les Cités comptant beaucoup de bâtiments en bois, elles sont souvent utilisées comme éclairage remplaçant les lampes à combustibles, trop dangereuses pour la végétation. D'autres les gardent à jamais dans le temple, certains sanctuaires les remettent aux familles pour leur usage personnel ou ne les sortent que pour quelques célébrations annuelles. Quel que soit leur usage, on leur voue toujours un réel respect et leur utilisation est souvent perçue comme un honneur fait au disparu qui peut ainsi continuer d'aider les siens même par-delà la mort.
I.3. L’EmbaumementUne fois baigné, le corps est allongé nu sur quatre linceuls de quatre couleurs. Du plus près du corps vers l'extérieur : blanc, rouge, vert et bleu. Ils représentent respectivement le Souffle, les sentiments, le corps physique et enfin le Voile de la Mort qui ne sera refermé qu'à la fin de la veillée.
La plante de ses pieds, son front, le creux de ses mains et ses lèvres sont marqués d'un onguent sacré avant que chaque linceul soit refermé (sauf le linceul bleu), ne laissant que le visage à l'air libre. Enfin la graine d'un végétal est déposée dans la bouche du défunt.
I.4. La VeilléeElle commence généralement au couché du soleil. Les proches et les membres de la communauté on l'occasion de faire leurs adieux au défunt. Certains apportent un dernier présent, d'autres préfèrent même ne pas passer voir le corps. Mais en général a lieu un rassemblement en l'hommage du défunt. Parfois simple veillée funéraire, parfois fête, chants, danses ou prière collective.
I.5. L’EnterrementAprès la veillée, le corps est porté en terre. Durant tout l'enterrement, le prêtre porte la Lueur du Défunt et tous les participants ont les cheveux voilés.
Dans un monde ou la magie est présente et où des occultistes mal intentionnés peuvent relever les corps des défunts pour tuer des vivants, il semblerait plus logique de brûler les dépouilles, mais le rite d'enterrement elfique s'assure que les morts reposent en paix d'une autre façon.
Une fois mis en terre en position fœtal, la croissance de la graine que portait le corps est activé par un rituel magique jusqu'à ce que le premier germe soit visible à la surface. Les racines s'enroulent naturellement autour du défunt, l'empêchant autant de bouger qu'un quelconque blasphémateur de troubler son repos.
Durant le rituel, toutes les personnes présentent prient Tari pour le repos du Souffle et Kÿria pour le retour du corps dans le cycle naturel, sous la direction bienveillante des prêtres.
Puis les personnes les plus proches du défunt se réunissent une dernièrement fois dans le Temple de Tari, dans la salle où les Lueurs sont entreposées. Le fait de placer, la Lueur dans le bassin est un honneur qui revient à un parent choisit par le défunt lui-même, ou parmi les personnes qui lui étaient le plus proches si le disparu n'a pas put faire son choix. En dehors de ce rite, seuls les prêtres sont autorisés à briser la surface du bassin et ne le font qu'avec grande attention.
Enfin la cérémonie se clôt par des chants en l'honneur de Tari et de la mémoire du disparu.
II.1. DeuilLes elfes ont une vision très personnelle du deuil. Il n'y a pas de cimetière, ni de période de deuil de convenance, ni de recueillement obligatoire sur le sépulcre. Chacun avance à son rythme et les prêtres sont extrêmement présents dans cette période charnière pour ceux qui doivent continuer à vivre après la perte d'un être cher.
On respecte cependant la tradition de se voiler les cheveux en signe de deuil pendant les cérémonies funéraires. Parfois les proches se voilent également le visage ou les cheveux durant les ennéades, voir les mois, qui suivent. Mais cela reste à la discrétion de chacun.
La Salle des Lueurs reste toujours un endroit de recueillement libre d'accès pour tous ceux cherchant l'appui de Tari.
II.2. Deuil et FolieLes personnes en deuils sont pour une bonne part dans la criminalité des Cités, faisant des choses irréfléchies voir même agressives, ou volontairement destructrices. Elles sont parfois un danger autant pour elles que pour les autres et les clergés de Tari et de Kÿria sont là pour éviter qu'elles n'aillent trop loin et les accompagner sur la bonne voie.
II.3. Suicide accompagnéLes elfes atteignant un âge très avancés finissent souvent par penser au suicide, que ce soit après la mort d'un être cher ou à cause du Mal de l'éternité. Lorsque la décision est réellement prise, rien ne saurait faire changer d'avis cet être épuisé par le simple fait de vivre. Le clergé de Tari à donc également pour mission de les aider à mettre toutes leurs affaires en ordre et les aider à partir de la façon la plus douce possible. Les prêtres ont d'ailleurs le secret d'un poison au goût extrêmement sucré qui endort en quelques minutes et achève définitivement en quelques heures.
Les prêtres de la Voilée sont passés maître dans l'art de différencier le véritable Mal de l'éternité d'un coup dur de la vie et cet accompagnement qu'ils offrent à la vue de tous sert également à pouvoir rattraper les penchants suicidaires de jeunes gens qui pourraient se remettre avec l'aide adéquate.
Les funérailles des prêtres de Tari ne se déroulent pas exactement comme celles des autres elfes. Dévolus à la déesse de la Mort, ils accomplissent tout au long de leur apprentissage des rituels pour les préparer à ce dernier voyage. Ainsi, en signe de proximité avec la Déesse, il existe une coutume selon laquelle les prêtres sont bel et bien enterrés selon les rites consacrés mais après que l'intégralité de l'eau de leur corps ait été recueillie. Cette eau est alors reversée dans un point d'eau communiquant avec la mer ou, lorsque c'est possible, dans l'océan lui même. Certains font même le voyage jusqu'à l'île voilée d'Holimion pour verser l'eau d'un mentor ou d'un ami dans le lac intérieur au bord duquel trône le Premier temple de Tari et siège du culte. On murmure que les eaux de ce lac seraient en contact direct avec les royaumes souterrain et gorgées de la mémoire de tous les prêtres qui y ont été honorés.
Les prêtres des autres cultes sont enterrés selon les rites avec les honneurs dus à leur rang.
Miradelphia