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 Lourmel (encore) en deuil

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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Lourmel (encore) en deuil    Lourmel (encore) en deuil  I_icon_minitimeJeu 27 Juil 2017 - 11:38


5ème jour de la 4ème énéade de Karfias, 10ème année du 11ème cycle.

L'annonce de la mort des seigneurs de Lourmel avait grandement préoccupé le marquis. Informé le premier de celle-ci par l'ineffable Albéron de Caerlyn, Aymeric était resté partagé quant au crédit à accorder à l'homme. Il ne se serait fié à sa parole pour un sou. La prudence aurait commandé d'attendre que l'on retrouve les corps de Maélyne et de Guillaume, mais à en croire leur comparse, ceux-ci devaient se trouver en pleine campagne, sous un bon mètre de neige à défaut d'être six pieds sous terre.

L'urgence, elle, commandait ainsi, faute de pouvoir avérer la mort des seigneurs, de pallier à celle-ci. C'est que le printemps s'approchait, et d'ici à ce que l'on retrouve les cadavres lors de la fonte des neiges, il faudrait prendre la route et s'occuper dès lors non d'héritage, mais de guerre. Aymeric ne pouvait permettre de laisser derrière lui un fief exempt de seigneur, alors qu'il partait batailler dans le Médian. Or, si la guerre est une affaire compliquée, la succession à la lourmelie, elle, était un casse-tête.

En effet, depuis que Victoire avait succédé à sa mère, et celle-ci avant elle également, la ville s'enorgueillissait d'une curieuse coutume, véritable exception au Nord, voulant que les femmes héritent au même titre que leurs frères. Or, comme la maison ne produisait guère de fils et nombre de dames, voila plusieurs générations que celles-ci dirigeant Lourmel.

Cependant, Maélyne avait brisé cette belle lignée ; en vérité, depuis la mort de Victoire, la maison tutélaire de la ville avait accumulé les malheurs. Elle se retrouvait ainsi, avec la mort de sa dernière fille, exempte d'héritier direct. La seule parenté restante consistait ainsi en une lointaine tante, mariée à un Missédois, et dont on avait appris que la fille était devenue comtesse de Missède, ainsi que l'oncle de Maélyne par son père.

Depuis quelques temps, et d'autant plus après le départ de la dame pour les contrées étherniennes (départ funeste s'il en est), c'était ces deux parents qui avaient veillé à la bonne marche des fiefs de Maélyne. Ainsi, quand on apprit la mort de celle-ci, Harald d'Outremont et Mathilde de Lourmel furent convoqués céans à Serramire, afin de leur apprendre la nouvelle, et de s'entretenir avec eux quant au destin des possessions de feu Maéyne.

Aymeric les reçut tout deux dans le hall de Castel-Tolbioc, en fin d'après midi. Assis sur sa cathèdre, il en fit porter deux autres pour ses invités, avant même de n'avoir prononcé une parole. On redoutait qu'à entendre la triste nouvelle, l'un des deux ne défaillit. « Bon seigneur, gente dame, vous avez prestement accouru à mon appel, et je vous en remercie, entama Aymeric. Hélas, c'est un grand malheur qu'il me faut vous apprendre. d'Etherna on m'a rapporté la nouvelle suivante : dame Maélyne, votre parente et ma bonne vassale, a trépassé aux côtés de son mari, dans une embuscade tendue par les hommes du Berdevin. » Il marqua un temps d'arrêt, afin de laisser à ses invités le temps de digérer la nouvelle. « Je prie Tari la Voilée de leur réserver bon accueil dans sa demeure aqueuse. »
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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Lourmel (encore) en deuil    Lourmel (encore) en deuil  I_icon_minitimeJeu 27 Juil 2017 - 19:27


Dans les entrailles du château de Lourmel, c'est avec un détestable pressentiment que Mathilde avait vu arriver le messager de Serramire, transi malgré la maigre distance qui séparait les deux villes. Une convocation du suzerain de Maélyne étant adressé directement à son nom à elle ne pouvait être qu'une nouvelles des plus déplaisante... Pour ne pas dire funeste.

Avec le blizzard et la neige, cela faisait déjà bien longtemps que la dame aussi grande que maigre qui arpentait les couloirs froids du château fortifié n'avait plus de nouvelles au delà des plus grandes villes Serramiroises. Que ce soit de la part de Maélyne ou de celle de Cécilie, elle n'avait pas reçu la moindre missive depuis quelques temps déjà et préférait croire qu'il s'agissait d'une disparition impromptue liée à l'hiver plutôt qu'à un oubli de ses deux correspondantes. Après tout, c'était un mois après le remariage de son aînée qu'elle avait appris que le Baron Enrico di Montecale n'était plus Baron, qu'il n'était plus non plus son gendre et que sa fille était désormais Comtesse de Missède et mariée à un d'Ethin. Un d'Ethin que diable! Elle n'osait imaginé ce qui avait put mener à une telle situation. Quant à sa douce Maélyne ballotée au seuil d'une guerre qui ne semblait jamais vouloir éclater mais jamais vouloir s'arrêter non plus, elle priait chaque jour pour que les dieux veillent sur elle. Elle priait chaque matin et chaque soir pour avoir la possibilité de revoir son visage souriant, comme elle était enfant, avant son mariage et la mort de sa sœur. Maélyne n'avait plus jamais été la même.

A l'origine, Mathilde était restée dans le nord pour soutenir sa Douce dans ces terribles épreuves alors que Cécilie se devait de suivre son mari à Nelen. Mais même en venant en personne et en faisant son possible pour Lourmel, elle avait l'impression de n'avoir rien pu lui épargner. Alors elle agissait comme toutes les femmes impuissantes : elle priait.

Aussi, le message de Serramire était arrivé comme une trainée de sang sur la poudreuse qui maculait tout le paysage... littéralement. Attaqué en chemin par un quelconque prédateur en mal de proie, le coursier du messager n'avait pas été suffisamment vif dans la couche de neige pour s'échapper. Le pauvre animal avait écopé de rudes morsures à la croupe et les jambes arrières. L'homme d'une sacré morsure au bras gauche et de la plus grande frayeur de sa vie. Sa façon de décrire l'animal était assez étonnante. Petit, plus large que haut, noir avec des touffes de poils blancs et des dents aiguisées comme des rasoirs. Une chose bien étrange en vérité...

La nouvelle avait été à la mesure de son arrivée et tandis que lui et son cheval étaient soignés avec diligence, Mathilde en faisait préparer une toute autre sorte. Le meilleur moyen de faire face au vent du nord lui avait paru être la protection relative de l’habitacle... Grossière erreur. Partie dès le levé du jour le lendemain, elle ne put cependant pas regretter son geste avant midi, alors que les rayons du soleil voilés disparaissaient totalement au profit d'un ciel de plus en plus sombre. Prenant garde à ne pas s'écarter de la route et ayant pris soin d’emmener des pelles ils avaient put s'éloigner à vitesse raisonnable de la ville... Jusqu'à ce que l'une des roues se prennent définitivement dans un amoncellement de neige sur la route irrégulière. A force de pousser, de tirer et de donner des coup dans les congères, la garde parvint à l'ultime exploit de briser ce qu'ils essayaient de dégager. Le vent soufflait fort et les nuages noirs moutonnaient bas. Pendant la manœuvre, les sifflements du vent s'étaient changés en hurlement chargés de ne flocons cinglants les visages et couvrants les capes. Il était impossible de continuer et l'escorte avait du se rendre à l'évidence.

A l'abri de, Mathilde avait soudain vu trois homme d'arme couvert de neige entrer dans le petit espace protégé du vent et s'ébrouer sur les banquettes avant de s'y serrer en s'excusant. Malgré la tension et les bruits tonitruant, les plaisanteries et les histoires allaient bon train. La proximité que l'espace exiguë imposait n'avait rien de convenable mais personne ne se plaint plus d'une seconde. En bon nordiens, tous les membres de l’expédition savaient ce qui attendaient les malheureux qui se trouvaient coincés dans une telle tempête...

Ce ne fut qu'une éternité plus tard que le silence se fit. Les fenêtres des portières qui avaient été calfeutrées furent rouvertes... Pour dévoiler un mur blanc aux occupants du sanctuaires. Le lieutenant en charge ne s'était pas gêné pour jurer comme un charretier et pour une fois, Mathilde n'avait rien trouvé à y redire. L'attente avait été longue et les nerfs de la dame, déjà à vif lors du départ, avaient du mal à ne pas envisager le pire, que ce soit pour elle... Ou pour sa nièce. Prisonnière au milieu de ces gens, elle l'imaginait, prise dans une tempête, égarée, perdue, loin des siens... avant de chasser ce scénario irréaliste pour en trouver un pire encore dans les minutes suivantes. Après moult tentatives pour ouvrir la portière, le garde le plus proche avait fini par l'attaquer a coups de pieds et de masse d'arme.

Ce ne fut finalement qu'au matin qu'ils parvinrent à s’extraire d'une diligence éventrée plongée aux deux tiers dans une neige fraiche et verglacée. Le trajet du retour, à pied, fut particulièrement pénible et lorsque Mathilde et sa garde parvinrent aux portes de Lourmel, leur soulagement était indicible... Mais de bien courte durée étant donné qu'il fallait repartir au plus vite. Roland de Dorour pour seul garde, sur deux coursiers des plus lestes, Mathilde avait donc repris la route, avançant le plus rapidement possible et sans aucune pause jusqu'aux portes de Serramire.

Fatiguée mais heureuse d'être enfin arrivée à bon port, les deux voyageurs n'attendirent pas un instant pour faire connaitre leur arrivée et c'est ses cheveux d'or poudré de cristaux blancs que le visage fin et pointu de Mathilde se présenta au Marquis.

Il ne fallut pas une minute pour que la raison de ce voyage soit dévoilée.

" Non. "

Cela n'avait pas été un souffle, ni même un murmure gracile que la dame aurait pousser en portant une main à ses lèvres. Le ton sérieux et simple qu'elle avait utilisé était celui d'un refus tout ce qu'il y avait de plus banal. Son regard n'avait pas bougé. Son expression non plus.

" Non... " répéta-t-elle un ton en dessous.

Son expression vacillait au fur et à mesure que la nouvelle se logeait dans ses veines. Elle tentait de se raccrocher de toute ses forces au regard flegmatique de l'homme qui lui faisait face, incapable de prendre en compte la présence d'Harald. Dans un moment d'affolement, elle tenta d'ajouter précipitamment quelque chose mais seul un glapissement aiguë parvint à franchir ses lèvre avant que sa propre main ne vienne la bâillonner.

Elle ferma les yeux. Une respiration. Deux respiration. Trois respirations. Quatre respiration. Et sa main, fébrile, retomba le long de son flanc pour aller se presser contre son ventre. Si elle ne pouvait cacher ses yeux rougis, elle pouvait retenir ses larmes et la douleur qui lui déchiquetait les entrailles. Le visage blême, elle n'ajouta pas un mot avant d'être certaine que sa voix ne tremblerait pas, pour faire honneur aux de Lourmel.

" Je vous remercie de nous avoir appris ceci de vive voix. Savez-vous quand cela a eu lieu ? "

Elle avait à peine poser la question qu'une évidence la frappait de plein fouet. Elle comprenait enfin pourquoi le Marquis l'avait faite mandé, elle. Si Maélyne était vraiment morte, cela faisait d'elle, la sœur unique de Victoire, la légitime héritière de Lourmel...
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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Re: Lourmel (encore) en deuil    Lourmel (encore) en deuil  I_icon_minitimeVen 28 Juil 2017 - 10:50


Le nouvelle était tombée comme la foudre, et si le vieil Harald sut rester stoïque, la tante de feu Maélyne, Mathilde, eut grand peine à ravaler ses sanglots. Tandis que la dame tentait tant bien que mal de reprendre empire sur elle-même, Aymeric fit signe à son valet, Jaljen, de lui porter quelque remontant. Un peu de vin la revigorerait ; c'était tout ce que le marquis pouvait bien pour pallier à la peine, n'ayant pas reçu le don d'apaiser les âmes.

« Non pas, madame. J'ai appris la nouvelle il y a huit jours, quand un homme du seigneur Albéron de Caerlyn m'en informa par missive, s'entendit-il répondre. Dame Maélyne et son époux ont du trépasser peu de temps après le début de l'an, je gage, mais rien n'est moins sûr. » Le mystère qui régnait autour des deux morts embarrassait le marquis, qui se voyait réduit à appuyer ses dires sur la simple missive d'un homme qui s'était avéré être un tourne casaque dépourvu d'honneur. « Je ne me fierais pour rien au monde à la parole d'Albéron de Caerlyn, hélas, c'est par lui seul que j'ai appris la nouvelle. »

Le marquis avait redouté d'autant plus d'accorder du crédit aux paroles de ce mauvais hommes, que celles-ci lui commandaient implicitement de le rejoindre à la guerre. S'il lui était impossible de prendre les armes pour la cause éthernienne, dont l'honneur était entachée, et qui bafouait les édits du Roy, le mort de ses vassaux aux mains des Berdevin commandait à Aymeric de les venger, aidant de facto la rébellion en Etherna. Avec la guerre qui se préparait contre la Ligue, c'était bien la dernière chose que désirait le marquis.

« Selon le seigneur de Caerlyn, votre nièce et son époux auraient été tués durant une escarmouche, face aux hommes d'Odelian, entama-t-il. J'ignore encore beaucoup quant à tout cela, sachez cependant que je suis résolu à obtenir justice pour leur mort. En outre, j'ai d'ors et déjà envoyé une mesnie auprès du marquis Gaston pour obtenir leur dépouille. Leur trépas me cause grande peine. »


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Cécilie de Missède
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MessageSujet: Re: Lourmel (encore) en deuil    Lourmel (encore) en deuil  I_icon_minitimeMar 8 Aoû 2017 - 13:27


Comme sonné, Mathilde écoutait les explications et spéculations du marquis. Il lui apprenait la mort de Maélyne et voilà qu'il lui laissait entrevoir l'espoir que tout cela ne soit qu'un stratagème politique de la part d'un homme de peu de foi ? Son cœur faisait des bonds douloureux et elle ne savait pas combien de temps elle pourrait supporter cela.

" Merci... " parvint-elle à articuler en apprenant que l'homme avait déjà fait tout ce qui était en son pouvoir pour tirer l'affaire au clair et permettre à sa nièce de reposer auprès des gens de sa famille. " Votre droiture vous honore. "

Lorsque le vin arriva à sa portée, elle descendit la coupe d'un trait. Rien que l'idée de pouvoir s'assommer la calmait quelque peu. Ses pensées désordonnées cherchaient désespérément un fil conducteur auquel se raccroché. Même la figure de ce compère dont elle n'appréciait aucunement la présence d'ordinaire était une bonne diversion. Tout plutôt que ce silence qui lui tendait les bras.

" Pouvons-nous faire quelque chose ? "
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Aymeric de Brochant
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MessageSujet: Re: Lourmel (encore) en deuil    Lourmel (encore) en deuil  I_icon_minitimeMer 9 Aoû 2017 - 11:58


« Certes », s'entendit répondre le marquis. Avisant la tante de feu Maélyne, encore transie après avoir appris le décès de sa nièce, Aymeric se demandait s'il était de bon aloi de la confronter tout de suite quant à la succession de Lourmel. Avec la mort de Maélyne, son obédience allait désormais entièrement à Missède, or s'il ne redoutait guère un baron du langecin, Aymeric désirait cependant se garder de toute interférence étrangère dans ses affaires serramiroises.

Il éluda la question, se tournant vers l'oncle paternel : « Harald, voila plusieurs années que vous administriez le fief d'Outremont au nom de Maélyne. Ces même terres, sa mère Victoire vous en avait privé la possession à la mort de votre frère ainé, son époux. Maélyne ne vous en a chassé, cependant elle vous spoliait du château de vos ancêtres ; j'entends réparer cette injustice. Rendez moi hommage, vous regagnerez Outremont en tant que seigneur, pour vous et toute vote descendance. »

Le vieil homme s'inclina gracieusement ; si feu sa nièce s'était toujours montrée bonne envers lui, à l'opposé de sa mère, il n'avait pas oublié les forfaits dont cette dernière s'était acquitté. Se levant pour répondre, il fut cependant interrompu par Aymeric : « Mais avant cela, je désire faire donner une oraison pour apaiser les mannes de Maélyne et les aider à trouver le chemin vers la demeure aqueuse de Tari. » Le marquis s'était levé et bientôt il prit le chemin vers la chapelle que comptait Castel-Tolbioc. On fit mander le prêtre de la Voilée, qui vint officier une brève cérémonie, sans trop de monde ni de faste.

Ce n'était par piété particulière qu'Aymeric avait décidé de cet interlude religieux. Il espérait en effet que temporiser la chose aiderait Mathilde de Lourmel, visiblement accablée par le chagrin, à mieux ravaler celui-ci. Quant au nouveau seigneur d'Outremont, c'était une raison bien plus prosaïque qui avait motivé l'entracte : tandis que le marquis et ses invité s'en étaient allés prier dans la chapelle, on avait rameuté tout ce que Castel-Tolbioc pouvait compter de chevalier et de beau sang, si bien qu'au retour de la cérémonie, s'en succéda une autre, celle de l'hommage.

Un simple serment eut suffit au marquis pour faire confiance à son nouvel homme lige ; cependant, lésiner sur l’apparat pouvait en vexer certains, parfois. Quand la cérémonie fut terminée, et l'hommage rendu en bonne et due forme, Aymeric était certain de savoir son vassal contenté. Tandis que l'assemblée se dispersait, il s'approcha alors de Mathilde de Clairssac, s'adressant à elle doucement : « Madame, je prie les Cinq que vous me pardonnerez d'avoir imposé à votre cœur épris de chagrin toute cette nécessaire agitation. Je désirerais désormais m'entretenir avec vous, à moins que vous n'éprouviez le besoin de repos. »

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MessageSujet: Re: Lourmel (encore) en deuil    Lourmel (encore) en deuil  I_icon_minitimeMer 16 Aoû 2017 - 11:56


L'attente tout comme la cérémonie, avaient quelque peu calmé Mathilde. Bien qu'elle reste profondément meurtrie, elle commençait doucement à réaliser la nouvelle. Et avec elle les soucis qu'elle aurait d'ici peu, priant, non pour le repos de l'âme de sa nièce mais pour découvrir que l'information envoyé au marquis n'était qu'une immense mascarade.

Contrairement à sa sœur, elle n'avait jamais été de ces femmes qui se battent et qui s'enferrent dans des intrigues. Ses enfants représentaient tout ce qu'elle voulait protéger et tout ce pourquoi elle ne s'était jamais battue. Même les affres des complots Missédois lui passaient très largement au-dessus de la tête. Son mari s'occupait de tout à Beaurivages, elle n'avait qu'à laissé parlé sa nature généreuse et en cela elle était toujours resté d'une candeur toute féminine au sujet de la politique.

La cérémonie funéraire n'avait été vue, de sa part, que comme une attention particulièrement douce de la part du Marquis. L'hommage, retenu poliment son attention. " Non Non. Bien sûr. Je suis à votre disposition. "
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MessageSujet: Re: Lourmel (encore) en deuil    Lourmel (encore) en deuil  I_icon_minitimeJeu 31 Aoû 2017 - 21:20


« Marchons, dans ce cas », lui avait alors répondu le marquis. Prenant le bras de la dame, il entraina celle-ci dans les jardins enneigés de Castel-Tolbioc. L'hiver avait sévi et le froid s'était installé dans tout Serramire, si bien que derrière les pierres même on se tenait chaudement gardé par d'épaisses fourrures ; passer ainsi à l'extérieur ne demandait guère de d'imposante toilette, on rajouta une simple pelisse supplémentaire.

Se trouvait-il plus apaisant décors que celui des cours du Château noir ? Plongée dans un abîme de silence, les jardins semblaient faire écho au deuil et au recueillement qui s'étaient emparé de la pauvre Mathilde de Lourmel. Qu'ils fassent office de cadre idéal pour causer succession, héritage et hommage, de cela Aymeric n'était pas si sûr, mais baste, il lui fallait bien causer quelque part et cet endroit en valait bien un autres.

« Madame, je sais le chagrin qui vous étreint le cœur, aussi je désire être bref, tant il est vrai que maux aigus, s'ils sont les plus douloureux, disparaissent aussi les premier, entama-t-il. Nombreux parmi les miens me conseillent de profiter du trépas de votre nièce pour venger les forfaits dont sa mère, votre sœur, s’acquitta à mon endroit jadis et de mettre fin à la coutume absurde voulant qu'à Lourmel, les femmes soient les égales des hommes. Sachez cela, madame : ce n'est la vengeance qui guide mon bras, quant aux coutumes, je les respecte plus que ne veux les abattre. »

« Oncques mais. Il prit une inspiration. J'ai juré de rendre à mon pays sa grandeur et j'entends l'accomplir, or par sa coutume, Lourmel s'apprête à me faire défaut. Vous êtes la seule héritière restant à Maélyne ; vous êtes mariée à un seigneur dans le Missédois. Votre fille, j'ai ouï dire, s'est emparée de la baronnie suite à son second mariage. Nul n'est besoin d'être grand clerc pour comprendre que Lourmel pourrait bien quitter mon giron pour gagner celui de Missède, or cela je ne puis le permettre. »

« Adonc, puisqu'à une telle spoliation, je ne pourrais opposer qu'une guerre funeste, je désire vous faire cette offre-ci : renoncez à votre héritage et je choisirai votre fils, Gael, comme seigneur de Lourmel, pourvu qu'il me rende l'hommage et jure de prendre épouse en Serramire. Que dites-vous de cela ? »

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MessageSujet: Re: Lourmel (encore) en deuil    Lourmel (encore) en deuil  I_icon_minitimeVen 1 Sep 2017 - 17:55


" Après que ce fief m'ait pris ma sœur, mes nièces et leurs descendances, vous me demandez d'envoyer périr en vos terres mon seul fils... "

Elle n'avait que murmuré d'une voix blanche, cherchant de ses yeux bleus à savoir jusqu'à quel point il avait réfléchi à cette offre. Elle était généreuse, certes. Et c'était peut-être un moindre mal contre la certitude que le fief de ses ancêtres serait toujours ce qu'il avait été... ou presque. Le visage de Gaël, si jeune et brave, lui revint en tête. La façon dont il l'avait étreinte avant de la quitter au profit d'une sœur qui avait tant besoin de soutien. Même en restant à Lourmel, même en proposant à sa nièce de l'aider de quelque manière que ce soit, elle n'avait rien pu faire. Elle n'avait rien vu venir. Et maintenant, alors que pas une fois dans sa vie elle n'avait envisager la possibilité d'hériter de Lourmel, elle devait faire un choix si lourde de conséquence...

" Je ne suis pas de celles qui se targue de pouvoir gouverner, messire... Et maintenant que Maélyne n'est plus...  Comprenez bien : votre proposition m'honore. Mais même si le sang des Lourmel coule dans mes veine, j'ai abandonné ce nom il y a plus de deux décennies. C'est à Missède et à la lignée des de Laval que mes enfants appartiennent. Même si mon fils acceptait de renouer avec ses racines nordiennes, je le connais assez pour savoir qu'il n'abandonnerait pas cela. Quoi que je fasse, le nom des de Lourmel est mort avec ma nièce. "


Elle aurait du faire passer son devoir avant les sentiments qui lui déchiraient le ventre, mais aujourd'hui ou n'importe quel autre jour, elle ne pouvait pas risquer la vie de ses propres enfants. Gaël aurait dix-sept ans dans quelques ennéades. Il était encore si jeune... Elle ne pouvait pas...

Elle s'arrêta, poussant le marquis à en faire de même. Une fine buée filtrait entre les lèvres de son visage pâle et osseux.

" Je préfère renoncer dès à présent à mes droit sur Lourmel, pour moi et toute ma descendance, plutôt que de voir les miens encore en deuil. Je le ferai de la manière qui vous conviendra et devant les témoins que vous jugerez nécessaire. " Elle détourna les yeux, baissant humblement la tête. " Je suis navrée... Prenez pitié de la douleur d'une mère et n'insistez pas. Je ne vous demande que la possibilité de rester jusqu'à ce que le corps de Maélyne soit de retour pour reposer près de celui de sa sœur et le droit d'emporter avec mois l'une des bannières qui ornent les murs du château de Lourmel pour que mes enfants n'oublient ni d'où ils viennent, ni l'honneur dont vous avez fait preuve en ces temps troubles. "
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MessageSujet: Re: Lourmel (encore) en deuil    Lourmel (encore) en deuil  I_icon_minitimeDim 8 Oct 2017 - 10:08


Aymeric avait contemplé en silence cette dame éplorée par le chagrin, au moment où elle renonçait aux fiefs dont sa maison avait joui durant plusieurs siècles. Lourmel était l'apanage de leur famille depuis la conquête du Nord aux temps anciens ; la dame elle-même y avait certainement passé toute son enfance, jusqu'à ce qu'une alliance hasardeuse ne l'envoie dans le Missédois. Pourtant, Mathilde venait de jeter tout cela aux orties : et pour quelle raison ? Car la drôlesse n'était pas prête à se séparer de son chérubin, à laisser filer l'oiseau du nid. Peste soit de l'amour maternel! Sa fille, de seuls quelques hivers l'ainée, avait été faite il y a peu comtesse, mais à son fils, il fallait encore changer les langes ? Aymeric l'avait vu, l'oisillon, lorsque celui-ci ferraillait gaillardement au tournoi donné l'été passé à Serramire! C'était un crime, en vérité, que d'étouffer cette jeunesse chevaleresque qui ne demandait qu'à s'épanouir. Non sans ironie, le marquis se figura la rancœur qu'en concevrait le jeune bachelier en apprenant la nouvelle : à cause d'une mère un peu trop poularde, il venait d'être privé d'une seigneurie populeuse et d'une place à la cour d'un des grands du royaume. Tant pis! La caravane ne passerait qu'une fois. « Soit, madame, j'y consent », conclut le marquis, lugubre.

Ainsi, les énéades suivantes furent employées à l'enquête : on avait envoyé d'abord des émissaires auprès du marquis d'Odelian pour récupérer la dépouille de l'infortunée, mais l'entreprise se solda par un échec. Le Berdevin niait avoir quoique ce soit à voir dans l'affaire, encore moins cacher un squelette dans ses placards. Tandis qu'en Serramire, on songeait alors à se déplacer en nombre et en armes aux portes d'Odelian pour obtenir justice auprès de ce fieffé menteur, lumière fut faite sur l'affaire. D'Etherna parvint une missive dont la signature tremblotante signait son propre acte de décès, innocentant le marquis Gaston pour mieux accuser le seigneur Albéron de Caernyl de trahison.

Si la lettre fut lourde de conséquences quant à la rébellion d'Etherna, elle n'épargnait Lourmel pour autant. Guillaume de Clairssac renonçait aux prétentions que son mariage aurait pu lui apporter. Quant à Maelyne, elle désirait à titre posthume que ses fief paternels revinssent à son cousin et ses fiefs maternels à sa cousine, oubliant par la même les oncles et tantes avec qui le marquis avait traité tantôt. S'il avait remis Outremont à l'oncle de la défunte et par conséquent, exécuté le souhait de celle-ci lorsque son parent viendrait à trépasser, Aymeric se retrouvait embarrassé par les désirs de feu la dame de Lourmel quant à l'avenir du bourg. Remettre le fief à une jeune danselette encore vierge revenait à retrouver le risque qu'on avait voulu éviter auparavant ; cela, le marquis ne pouvait s'y résoudre.

Quelques énéades plus tard, alors que les funérailles de Maélyne de Lourmel avaient été célébrées, Aymeric convoqua à nouveau la famille paternelle de la défunte. L'accord suivant fut accepté : Thelana d'Outremont hériterait donc de la bourgade de Lourmel, sous condition qu'elle épousât un homme de Serramire, de bonne naissance et de bonne chevalerie, dont elle porterait alors le nom (les prétendants, du reste, ne tarderaient pas à se presser au portillon). Tant qu'elle n'aurait pris mari, la pucelle verrait ses terres régentées par son père, qui de son côté, veillerait à lui trouver un parti qui fut honorable. Si Thelana venait à trépasser, le fief reviendrait alors au benjamin de la fratrie, le jeune Draran.


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Lourmel (encore) en deuil
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