[Lourmel] Aimer quelqu'un c'est lui donner le pouvoir de nous détruire.

Début de la 4ème journée de la 7ème ennéade du mois de Vérimios, an 8 du 11ème cycle.

Maélyne, un parchemin à la main. La scène pouvait sembler banale mais elle ne l’était vraiment pas. Car le parchemin qu’elle tenait contenait un tout autre genre de discours qu’elle avait l’habitude de lire. Celui-ci arriva à la clouer littéralement sur place, plus aucune réaction n’émanait d’elle, plus aucune émotion, l’on pouvait même se demander si elle respirait encore.

Pourtant elle était bien vivante, Ô oui, elle était vivante au vu de la douleur qu’elle ressentait. Une douleur si intense qu’elle en était paralysée. Son cœur souffrait au point où elle se demandait s’il battait encore.

Il venait d’être brisé.

Une heure passa sans qu’elle ne puisse décrocher son regard de ces mots. Les relisant sans cesse. Non, elle ne pouvait le croire, non cela ne pouvait être vrai. C’était impossible. Elle chercha même un quelconque code ou un message caché, mais rien. Maélyne aurait voulu trouver la moindre information qui aurait pu redémarrer son cœur.

Il resterait brisé.

Elle lâcha le papier, subitement. Avant de crier après son valet. « Qu’on prépare les chevaux pour Etherna, je pars dans l’heure. » Ce fut bref, précis et dit sur un ton inhabituel. Un ton qu’elle n’avait jamais utilisé, celui de l’indifférence. La Dame s’empara de sa plume et griffonna quelques mots au bas du papier avant de le donner au valet lorsqu’il vint la prévenir que les préparatifs étaient en cours. « Donne cela à la Dame de Laval lorsque je serais partie et UNIQUEMENT lorsque je serais partie. » Pour Maélyne, il était hors de question que Cécilie sache la raison de son départ car elle savait au fond d’elle-même que sa cousine l’en aurait empêchée d’une certaine façon. Le temps passa vite. Une tenue de voyage enfilée et un baiser à sa fille et voilà que la Dame était en route pour Etherna.

De son côté, le Valet s’était bien assurée du départ de la Dame avant de remettre une mystérieuse lettre non cachetée à sa cousine, la Dame de Laval. En présence de Rose, celle-ci demanda à ce qu’elle le lui lise prestement après que le Valet lui ai spécifié que cela venait personnellement de Maélyne.

Et d’une voix mélodieuse, Rose commença à lire les quelques phrases.

Citation :

M.
Je me vois navré de vous annoncer que vos soupçons étaient fondés. Le bouclier de l’Est s’est bien uni à l’Aigle en ce deuxième jour de la sept.
Je vous transmettrais mes preuves dès mon retour.
D.

En dessous, Rose pouvait déchiffrer une phrase supplémentaire dont l’écriture était radicalement différente de la précédente. Elle put reconnaître celle de Maélyne.

Citation :

Je pars pour Etherna.