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| L'envol | Lettres à Cécyllia d'Anoszia | |
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Azénor d'Anoszia
Humain
Nombre de messages : 362 Âge : 33 Date d'inscription : 16/03/2010
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 19 ans (né en 980) Taille : Niveau Magique : Non-Initié.
| Sujet: L'envol | Lettres à Cécyllia d'Anoszia Mar 26 Avr 2016 - 17:19 | |
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Elle n'avait osé affronter le jugement timide des prunelles bicolores de la benjamine des Anozsia. Cela faisait même plusieurs jours, encore avant son entrevue avec le Seigneur di Montecale, qu'elle prenait presque soin d'esquiver sa petite sœur. Depuis la disparition du Duc et de la Duchesse de Soltariel, Azénor passait le plus clair de son temps libre à flâner à Boniverdi, rêver d'ailleurs en regardant le trafic maritime. Cécyllia n'avait pas dû se donner la peine de chercher son aînée, peut-être avait-elle mieux à faire, ou s'était-elle aussi absentée de la Cité. Arichis lui avait confirmé cette vérité, la belle était retournée auprès des autres membres de la fratrie à Velmonè, le palais de leurs jeunes années. Un temps, Azénor l'avait envié de pouvoir retourner aux racines de leur famille, se ressourcer et trouver la paix dans cette atmosphère écrasante. Néanmoins le souffle nouveau de sa décision de quitter le Soltaar rattrapa ses songes mélancoliques. Elle aurait pu s'organiser de façon à emmener sa frangine avec elle dans son épopée, mais il était déjà trop tard. Un détour par la pointe la plus méridionale n'aurait fait qu'allonger un trajet déjà chronophage. Père l'avertirai t-il de sa résolution ? La Fleur n'en doutait guère, mais conserverait-il avec exactitude ses motivations et la teneur de ses regrets ? Il valait mieux qu'elle lui ouvre son cœur sans intermédiaire. - Citation :
- Mon bel oiseau,
Je suis heureuse de savoir que tu es en sécurité, entourée de personnes qui nous sont chères et qui t'aiment, à la maison. Les événements récents ont comme ,tu le sais, complètement bouleversé notre quotidien, on peut même en venir à dire que notre place à Soltariel n'est plus. J'imagine que c'est Père qui t'a conseillé, peut-être même forcé, de retourner à Velmonè. Cela reste une sage décision. Pour ma part, je suis restée au Palais, entre quelques journées passées au port à m'éloigner par l'esprit. J'ai d'ailleurs fais la connaissance d'un incroyable personnage, un certain Enrico di Montecale, seigneur Suderon mais surtout Grand Amiral de Langehack. Oui tu me lis bien, de Langehack ! Je ne saurais te décrire ma surprise de rencontrer un commandant d'Oschide dans un couloir ! Je te raconte surtout cette anecdote car elle conditionne la raison de cette missive.
Pour une fois c'est toi qui m'a devancé, petite sœur, en quittant la ville. Car j'ai pour projet de partir aussi … Mais pas à Velmonè, ni Ydril, plutôt de m'éloigner du Sud. Je vais rejoindre Diantra et par la même occasion retrouver notre frère aîné, avant d'entreprendre un autre voyage en Alonnan chez la Baronne Alanya de Broissieux. Je n'ai pas besoin de t'avoir à mes côtés pour t'entendre dire que c'est une bien belle escapade, et je te donne raison ! Pour être sincère avec toi, je suis partagée entre l'excitation de la découverte et la peur panique de me retrouver loin de tout ce que je connais … Cependant l'envie d'ailleurs est plus forte et me pousse à aller de l'avant. J'aurais tant aimé t'emmener avec moi et te faire découvrir le monde … Mais quelque part je suis comme soulagée de ne point t'avoir dans mes bagages, ta protection m'aurait rendu folle à lier tant je tiens à toi. Je te fais la promesse de revenir te voir dès que possible, et de te tenir informée de mon périple. Je préfère te faire parvenir des nouvelles en main propre plutôt que de compter sur mes échanges avec Père, ils seront, je pense, plus concis et beaucoup moins intéressants pour toi. J'embrasserai Oschide pour toi, peut-être même Oscario ! Père m'a confessé qu'il se trouvait en sa compagnie. Où que je sois, ton rapace saura me trouver, faisons confiance au travail de Corny,
Avec mon infinie tendresse, Azénor. Mearas étant parti avertir Diantra de sa venue, elle préféra envoyer des coursiers de confiance dont elle connaissait l’efficacité. La distance Soltariel-Velmonè ne serait guère longue à parcourir, peut-être Cécyllia recevrait-elle le pli le soir même. A son message Azénor joignit un des bijoux dont elle aimait se parer, une superbe bague enfermant un topaze aussi azur que ces yeux. Un peu de moi en toi, accrocha t-elle au présent.
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| | | Cécyllia d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: L'envol | Lettres à Cécyllia d'Anoszia Mar 26 Avr 2016 - 19:44 | |
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Depuis son retour à Velmone, la vie semblait s'être brusquement arrêtée. Comme suspendue hors du temps. A côté de l'agitation qui régnait au Palais de Soltariel, la transition avait été presque brutale. Mais Cécyllia préférait cette douce quiétude, propice à ces longues heures de réflexion qu'elle aimait tant. Pourtant, elle qui aurait dû être heureuse de retourner chez elle, n'éprouvait presque aucun bonheur à parcourir les couloirs qu'elle connaissait par cœur. Elle entendait encore raisonner sur les murs, les cris, les rires et les chants de ses frères et sœurs, mais à présent ils étaient tous très loin. Tous à l'exception de Lucrezia qui lui tenait parfois compagnie sous le saule malgré son caractère agité. Si ses frères lui manquaient, ce n'était rien en comparaison de l'absence de Cornélia qui lui pesait chaque jour un peu plus. Elle pensait aussi énormément à son père qui continuait à courir les routes, comme si rien ne pouvait l'épuiser. Mais celle qui lui manquait au-delà de tous les mots c'était sa chère Azénor. Elles avaient été ensemble chaque jour pendant de nombreuses ennéades, et même si elles n'avaient pas le même caractère, l'une préférant la tranquillité des jardins tandis que l'autre aimée l'animation des conversations, elles se retrouvaient tout de même et aimaient passer du temps ensemble. Mais à présent, Azénor était loin d'elle. Et ne plus la voir n'arrangeait rien à son chagrin actuel.
Alors qu'elle remontait l'allée du jardin pour regagner la fraîcheur du Palais, Lucrezia vint à sa rencontre en lui déclarant qu'un message venait de se présenter avec une missive pour elle. Lorsqu'elle eut rejoint le coursier, ce dernier lui remit le pli ainsi qu'un petit paquet. Ouvrant ce dernier, les yeux de la jeune fille s'éclairèrent en reconnaissant l'un des bijoux qu'elle avait si souvent vu au doigt de sa sœur aînée. Le mot qui était accroché à la bague lui serra le cœur tandis qu'elle se précipitait dans sa chambre pour pouvoir lire la lettre de sa sœur en toute tranquillité. Remuée par les mots de sa sœur, Cécyllia eut besoin de plusieurs minutes avant de reprendre la plume. - Citation :
- Ma douce Azénor,
Si tu savais comme je suis heureuse de lire de tes nouvelles, et quelles nouvelles ! Par les Cinq voilà que tu t'embarques pour une longue et incroyable aventure.Si tu savais comme je t'envie, j'aimerai tant voir le monde qui se cache derrière ce mystérieux horizon. Mais je n'ai pas ton courage et ta force, peut-être que la quiétude de Velmone me convient mieux. Je vois à travers tes lignes à quel point ce voyage semble te ravir et je suis heureuse de te savoir libre d'aller où bon te semble. Je ne te demanderai qu'une chose : de prendre soin de toi, ma chère sœur. Je ne supporterai pas de te savoir en danger. Alors je t'en prie, écris moi aussi souvent que tu le pourras, je rêverais de tes voyages à travers tes mots.
Ici, je passe mes journées entre Lucrezia et Tante Sybille. L'une comme l'autre sont d'une charmante compagnie mais je ne leur parle pas comme je le faisais avec toi. Tu connais notre sœur, elle a toujours tendance à s'emballer, mais elle a le don de me faire sourire avec toutes ses histoires incroyables.
Je n'ai pas eu de nouvelles d'Oschide et d'Oscario depuis longtemps, embrasse-les de ma part. Il me tarde de les revoir. Et si tu as l'occasion de croiser notre Père, dis lui que j'espère qu'il viendra nous rendre visite à son prochain passage en Ydril.
Il me faut également te remercier pour ton magnifique cadeau. Tu n'aurais pas du te séparer de cette bague, elle est tellement belle sur toi que je n'oserais jamais la porter. Mais je la garderai précieusement jusqu'à ce que je puisse enfin te la rendre. Je ne pensais pas qu'en quittant Soltariel, je ne te verrais plus avant longtemps et je regrette de ne pas avoir profiter davantage de ta présence. Si tu savais comme nos petits moments me manquent. Et ton rire, il illuminait mes journées. C'est comme si j'étais devenue sourde à présent. Enfin, parfois je dois bien reconnaître que je le préfèrerai plutôt que d'entendre hurler Lucrezia devant ma porte. Elle veut que je profite de cette lettre pour te dire qu'elle t'embrasse et qu'elle a hâte de te revoir. Je ne lui ai pas encore parler du contenu de ta lettre et grâce à toi ,je vais sûrement en entendre parler chaque heure de chaque jour, jusqu'à ce qu'elle finisse par me tuer de rage !
Je t'envoie toutes mes plus belles pensées et j'espère que cette lettre te trouvera pleine heureuse de ton voyage. A très bientôt. Cécyllia. Une fois le cachet de cire sec, Cécyllia se rendit à la volière à faucon. Eréys, sa buse à queue rousse sautillait déjà sur son perchoir. Sans la moindre hésitation face à ce rapace qui aurait pu se montrer agressif, la jeune fille fixa à sa patte sa missive comme le lui avait montré Cornélia des dizaines de fois. Une fois prêt, l'Anoszia sortit le rapace de la volière en le portant sur son bras levé. « - Va Eréys. Trouve Azénor et porte-lui tout mon amour. »
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| | | Azénor d'Anoszia
Humain
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| Sujet: Re: L'envol | Lettres à Cécyllia d'Anoszia Mar 7 Juin 2016 - 14:25 | |
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9ème Ennéade de Verimios, An 8 C'était lors de la fin de sa remontée du Garnaad vers Diantra qu'Azénor avait reçu la réponse de la dernière née des Anoszia. L'habitude des chasses et autres jeux de la fratrie lui firent reconnaître le cri particulier d'Eréys, la buse de sa cadette, piquant droit sur leur convoi naval. Mearas avait déjà retrouvé la compagnie de sa maîtresse, et trépignait à l'écoute de cette huée familière. La jeune femme libéra son camarade et laissa les deux rapaces tournoyer ensemble dans le ciel de l'ancienne capitale. Elle garda l'oiseau à ses côtés le temps de son séjour en la cité, attendant le moment opportun pour écrire à Cécyllia. Il était d'abord temps de profiter de ses retrouvailles avec un autre membre de leur lignée, celles-ci.....largement contrariées par l'état de santé d'Oschide. Le reste de la famille était-il au courant des faiblesses du Duc ? Ou pour une fois était-elle la première à disposer d'une information d'importance ? Qu'importait, elle n'avait guère de secret à garder, surtout quand cela concernait la vie de leur aîné. La veille de son départ du palais, une fois terminée la note destinée au Grand Amiral de Langehack, elle s'engagea à poursuivre la rédaction, cette fois ci, à l'égard de sa frangine et confidente. - Citation :
- Mon bel oiseau,
J'espère que le temps sans nouvelles de ma part ne t'a point paru trop long, je sais combien il est difficile d'attendre entre les murs doux-amers du foyer des signes de l'extérieur et de son palpitant quotidien. Je prendrais avec plaisir le temps de te narrer ma traversée mais ...d'une ce sont des choses que dont je préfère rire aux éclats en ta compagnie, et de deux … Il y a désormais plus important. Malheureusement.
C'est à toi que je confie ces faits, j'imagine que Père aura le moyen d'en être informé autrement et probablement avant, peut-être même qui sait, l'est-il déjà. Depuis mon arrivée, tout juste hier au moment où je t'écris, notre frère semblait très souffrant, atténué … Malgré le bonheur de le serrer contre moi j'ai senti quelque chose de vacillant. Et puis cela a empiré et... il se trouve désormais dans un état d'inconscience dont je ne sais s'il est inquiétant. Je mesure mes mots, essayant de trouver une juste dose de narration et de ressenti. Je ne veux pas t'inquiéter, mais ne veux pas non plus te laisser dans l'ignorance. Je suis encore toute chamboulée, et je dois l'avouer, complètement démunie. Les spécialistes et apothicaires à son chevet m'ont rassuré quant à l'issue de ces maux, mais voir un être si cher devenu si chétif si paisible... J'ai demandé au seigneur di Montecale de me tenir au courant de sa guérison.
En effet, dès demain je prendrais à nouveau la route, cette fois ci par la terre. C'est à Serramire que je me rendrais, afin d'assister à un grand tournoi de chevalerie, peut-être en as tu eu vent ? Un tournoi Cécy ! C'est la première fois que j'assisterai à un événement du genre, il n'en faudra pas moins pour me changer les idées. Je préfère encore prendre la fuite que me ronger les sangs agrippée à notre frère alité. J'essaie d'aller de l'avant, comme on l'a appris aux enfants du Dragon, ...Parfois j'aurais envie de tout laisser derrière moi et d'être dans ma chambre à Velmonè, sans que rien ne m'atteigne. A bientôt mon bel oiseau, Que les cinq veillent sur toi,
Azénor. Elle siffla sèchement en pliant le parchemin, les deux volatiles ne tardèrent à se présenter à la fenêtre de son logis. « Tt-tt » Marmonna t-elle en accrochant le pli sur une des pattes de la buse tandis que Mearas s'impatientait de vagabonder encore. « J'aurais bien trop besoin de toi, mon ami. Va Eréys, puisse les vents te porter plus vite encore vers Cécyllia ! »
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| | | Azénor d'Anoszia
Humain
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| Sujet: Re: L'envol | Lettres à Cécyllia d'Anoszia Mar 23 Aoû 2016 - 16:04 | |
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[4ème Ennéade de Karfïas, An 9] Missive chiffonnée à l'encre quelque peu embuée laissée bien dissimulée sous l'oreiller de Cécyllia. - Citation :
- Mon bel oiseau,
Au moment où tu lira ces quelques mots, peut-être t'en doutes tu déjà, je serais déjà bien loin de la demeure familiale, sur les routes à nouveau, entraînée cette fois non pas par soif de cette liberté dont je t'ai confié mon affection. J'imagine que tu m'en voudra, qu'à la première lecture de ce vélin tu entrera dans une rage folle contre moi, moi et mes stupides agissements, j'en conviens. Je commencerai alors par te dire de me pardonner, de ne pas t'emporter, ni, dans la mesure du possible, t'inquiéter. Je pars déjà le cœur lourd, lourd des raisons m'ayant poussé à chevaucher vers l'inconnu, et tout aussi pesant d'une fois encore te laisser derrière moi. Aurais-je pu t'en avertir avant ? Autrement ? Je n'en sais rien, ce dont je suis certaine c'est que tu aurais tenté de me retenir si je t'avais avoué tout ceci de vive voix. Puisses-tu être indulgente, ma douce, vraiment. J'imagine que tout comme je le fus, avant de surprendre une lugubre discussion entre Père et Oschide, tu n'es au courant de rien, ne soupçonne même pas ce qui nous menace, nous et tout ce que nous connaissons du monde. Je ne veux pas t'effrayer, mais t'instruire, ou plutôt t'expliquer. Justifier pourquoi je t'ai abandonné. Ma Cécy, ma petite Cécy, c'est la guerre qui nous guette … Une querelle instiguée par le Marquis de Sainte-Berthilde, Godfroy de Saint-Aimé, dirigée contre cet enfant que Père soutient comme étant le roi … Je t'imagine déjà en train de comprendre tout ce que je te conte là, et faire le lien avec le pourquoi de cette lettre. Oui, ma douce, c'est vers le Marquisat du Nord que je voyage, la peur au ventre tout comme l'espoir enfoui mais bien existant de pouvoir empêcher tout cela... J’eus préféré mourir sur le champ que ne point agir, ayant connaissance de ce qui se trame dans notre dos....Par pitié, ne t'embarque pas dans ces colères sourdes dont je te sais encline quand on touche à un point sensible, et surtout, n'en délivre aucun mot à personne, sous aucun prétexte. C'est mon profond amour pour toi qui m'oblige, me pousse à être d'une sincérité complète à ton égard, et te confesser l'inavouable, plutôt que de partir sans en avertir quiconque.
Je te fais la promesse de te revenir, au plus vite.
A.
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| | | Cécyllia d'Anoszia
Ancien
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| Sujet: Re: L'envol | Lettres à Cécyllia d'Anoszia Mer 24 Aoû 2016 - 12:12 | |
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Jamais encore la jeune Cécyllia n’avait ressenti pareille douleur. Son cœur s’était serré si violemment et à présent elle peinait à respirer comme si un énorme point lui compressait la poitrine. Et cela à cause de quelques mots griffonnés sur un vélin, dissimulé sous l’oreiller qu’elle venait de déplacer pour se coucher. Tant d’émotions se bousculaient à présent dans son petit corps : la panique, la colère, la peine, la peur… Comment pouvait-elle avoir fait une chose pareille… ? Comment sa Chère et Douce Azénor avait-elle pu s’enfuir comme une voleuse … et pour quoi ? Pour se rendre chez l’homme qui voulait entrer en guerre contre leur famille ? Se croyait-elle si forte qu’elle pouvait empêcher ce conflit ? Comment ? Grâce à ses jolis yeux ? Passé la surprise, ce fut le tour des pleurs, déchirants… Elle ressentait ce départ comme le plus cruel des abandons… et puis très vite ce fut la peur. Comment pourrait-elle ne rien dire à son père ? Elle ne pouvait pas la laisser faire une bêtise pareille… Se taire serait une erreur … une énorme erreur … Mais l’amour qu’elle portait à sa douce Azénor lui permit de croire que, peut-être, elle parviendrait à la raisonner. Renversant la moitié des effets qui se trouvaient sur son bureau, la benjamine se mit en quête d’un parchemin vierge et de son encrier. A peine assise, elle se saisit de sa plume et griffonna. - Citation :
- Azénor,
Ma chère sœur, je t’en conjure. Reviens. Ne poursuis pas ce projet suicidaire que tu as en tête. Ne te jette pas dans les bras de cet homme qui, si tu dis vrai, est notre ennemi. Je t’en supplie, de tout mon cœur, reviens moi… Ta place n’est pas là-bas, comment pourrais-tu raisonner un tel homme ? Tu ne le connais même pas. Comment crois-tu que la fille de cet homme serait accueillie si elle venait à se rendre chez nous ? Nous ne sommes rien Ma Douce Azénor, notre parole n’a aucun poids dans ce monde devenu fou... Les hommes ne cesseront jamais de se battre et nous demeurerons impuissantes parce qu'ils ne veulent pas entendre raison… Nous serions incapable de raisonner Père et encore moins Oschide et tu crois à présent que…. Je ne sais pas ce que tu crois ma tendre sœur, mais c’est folie. Reviens. Je ne supporterai pas qu’il te soit fait le moindre mal … Non... je ne le supporterai pas... Reviens.
Cécyllia Dans la fraîcheur de la nuit, l’ombre de la benjamine se mouvait dans les couloirs. Elle ne pouvait attendre le matin, il fallait que sa lettre parte immédiatement. Elle n’avait même pas pris la peine d’enfiler une robe de chambre, au diable ce genre de détail. La vie de sa sœur était en danger… Lorsqu’elle eut atteint la porte de la volière, elle répara aussitôt sa buse dans son perchoir. Presque aussitôt le rapace vola vers elle. « - Vole aussi vite que tu le peux Eréys… Trouve Azénor. »Elle disparut dans la nuit et de cet instant Cécyllia ne cessa plus un seul instant de prier pour sa sœur.
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| | | Azénor d'Anoszia
Humain
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| Sujet: Re: L'envol | Lettres à Cécyllia d'Anoszia Ven 9 Sep 2016 - 10:03 | |
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[1ère Ennéade de Favrius, An 9] - Citation :
- Cécyllia,
Ma douce, je m'en veux de ne pas t'avoir répondu ou écris avant. Si la sincère envie de le faire m'animait, c'est que je n'en ai guère eu l'occasion ou le temps. J'espère ne pas t'avoir trop inquiété en te laissant ainsi dans l'ignorance quant à ta dernière lettre … Je gage que depuis, tu saches que j'ai réussi à atteindre Sainte-Berthilde et que là bas la paix n'est pas un avenir mais un simple mot … J'aurais tenté, Ma Cécy, et j'aurais tant voulu que cela fonctionne, que nous n'ayons plus à nous inquiéter de ces maux … Comme tu le disais si bien, nous ne sommes rien, ou alors nous sommes si peu que nous en devenons insignifiants … Des poupées de chiffons que le souffle de vie délaisse avec une facilité bien trop alarmante. Si je t'avais donné des nouvelles plus tôt, elles auraient été d'une bien autre teneur, certainement trop enjouée au regard de cette état de captive que l'on m'a imposé. Peut-être ai-je bien fais en ce sens, de façon à ne pas torturer ton petit être déjà tant malmené. Puisque tu dois être au courant, on ne m'a pas laissé voir Oschide, ni l'approcher. Notre escapade à la crique de Velmonè reste alors gravée comme l'ultime souvenir que j'ai de notre aîné … et de notre fratrie entière. Ne t'emballe pas Cécyllia, ne pleure pas si tu peux, ou alors, accordes moi un dernier sourire, ceux dont tu avais le secret et qui m’émerveillaient tant. Je me plairais presque à t'imaginer ainsi... Je me marie demain, Cécy. Je vais épouser Louis, l'héritier du Marquisat .. J'aurais aimé t'en parler avant, étant donné que j'ai fini par accepter cette union … Mais aujourd'hui ...Maintenant … Il n'en est plus rien. Au moment où je t'écris ces mots, Oschide nous a quitté, ma sœur. Il a autant abandonné que fait preuve d'un courage que jamais on ne pourra mettre en doute … Et ..Je me rends compte que tout cela est vain, terriblement absurde. Que la seule chose qui m'obsède à présent est un intolérable rejet. Je ne peux plus me résoudre à accepter, je ne peux plus les laisser faire Cécy … J'ai fais tout cela pour rien. Je ne pense pas pouvoir supporter cette amertume et vivre avec cet échec. Sois indulgente, je te le demande encore, ma Cécy, puisses-tu me pardonner cette fois de t'abandonner, mais je n'ai pas la force, ni l'envie de continuer. Que m'attend-il ? Je n'en sais rien, mais quand tu lira ceci, ma sœur, j'aurais retrouvé Oschide, et Mère, et tous nous veillerons sur vous qui avez autant de courage pour continuer à combattre.
Je t'aime d'un amour infini, mon oiseau, et cette fois ne recules pas, et envole-toi, Tu ne cessera jamais de me manquer,
Azénor A la missive sont ajoutées celle laissée par Oschide à l'attention d'Azénor, ainsi que les bijoux que la Fleur de Velmonè portait autour de son cou et ses doigts fébriles.
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