[Domaine de Velmonè] La tendresse d'une amitié. ( Pv Cecyllia. )

Prés, de la fontaine qui était désormais le témoin silencieux de leur histoire, Angelina avait encore le regard perdue dans le vide, toutes aux prises du récent départ d'Oscario. La nuit dernière ils se faisaient des promesses de mariage et voila qu'aujourd'hui son père l'envoyait a Diantra et qu'elle rentrait seule a Solaria. Glissant un doigts sur ses lèvres, se remémorant le contact de celles qu'elle désirait tant, elle ne put se retenir de sourire et c'est la qu'elle aperçue un doux regard familier. La jeune Cecyllia, la plus jeune des filles du clan Anoszia. La mine avenante, elle fit quelques pas pour aller a sa rencontre. " Damoiselle Cecyllia, quel plaisir de vous croiser ici, comment vous portez vous ? "

L’agitation qui avait succédé le mariage de son père et de la Duchesse de Soltariel semblait être enfin retombée. A moins que les invités, épuisés par les fêtes qui s’étaient succédés, ne soient pas encore levés. Cécyllia avait quitté ses appartements et se baladait à présent dans les jardins comme elle aimait le faire. La journée s’annonçait belle, radieuse même, mais la benjamine n’avait pas le coeur à la fête. Trop de chose lui pesait sur le coeur, trop de chose qu’elle devait taire. Sa famille s'éparpillait à nouveau, et la jeune fille n’était pas sûre de le supporter une nouvelle fois.

S’approchant de la fontaine, Cécyllia marqua un temps d’arrêt en voyant qu’une personne s’y trouvait déjà. Mais un sourire étira bientôt ses lèvres lorsqu’elle reconnut Dame Angelina, l’amie de son frère Oschide… La veille au soir, alors qu’elle fuyait les danses dans ce même jardin, elle avait assisté à une scène toute à fait … étonnante entre la Dame en face d’elle et son frère Oscario. Elle était repartit sans un mot pour ne pas les déranger.

“- Bonjour Dame Angelina, le plaisir est partagé. Je ne pensais pas croiser âme qui vive avant une heure avancée de l’après-midi. Vous sembliez songeuse, j’espère que je ne vous dérange pas…”

Elle adressa un regard amicale a la jeune fille lui faisant face, presque une femme avec pourtant encore toute l'innocence de son age marquant ses traits. " Vous ne me dérangez en rien, ce lieu est propice a s’évader en ses pensées. " Surtout quand, comme pour la dame de Solaria, il était si chargé de souvenirs. " Le moment de quitter Velmoné s'approche, mes terres me rappelant a elles, si bien que je voulais encore profiter un moment de la quiétude que je ressens ici. " Si il n'y'avait que de la quiétude qu'elle ressentait ici, ne put t'elle s’empêcher de penser en veillant a ne point s'empourprer. " J'imagine que vous meme vous allez rejoindre Soltariel avec les vôtres ? "

Rejoindre Soltariel… Oui c’était inévitable même si elle aurait préférée rester ici à Velmonè. Heureusement cela lui permettrait de profiter un peu plus des siens… à l’exception de sa douce Azénor. Un léger pincement au coeur crispa la jeune fille tandis qu’elle reportait son regard sur la fontaine.

”- Oui, effectivement je vais suivre mon père à Soltariel. Mais je ne sais pas encore combien de temps je resterai là-bas. Et vous, allez-vous nous accompagner ?”

Elle crue percevoir une lueur triste dans le regard de la jeune Anoszia, néanmoins leur relation se définissant seulement par quelques salutations ces derniers jours, elle hésita a en lui demander le motif, de craintes de se montrer a la fois envahissante et indiscrète. " Le palais de Soltariel est magnifique vous verrez. J'aime particulièrement ses bibliothèques. " Dit t'elle avec un sourire engageant. " Bien que je vous l'avouerez, rien ne vaut a mes yeux le manoir familiale. " La demeure ancestrale des Soltariel. " C'est la bas que je me rends. Je n'ai négliger mon domaine que trop longtemps. " Un clin d’œil entendu. " Et tout ça a cause de votre frère figurez vous. Je me suis rendue a Diantra dés que j'eu appris son état inquiétant et ensuite il ma traîné de la bas a ydril en en passant par Langehack. " Glissant un regard doux dans celui de la jeune fille, elle ajoute. " Il avait hâte de tous vous retrouvez. Il me parle sans cesse des siens, et plus souvent encore de vous, l'adorable damoiselle qui attendri son cœur d'un simple sourire. " Elle espérait que ses mots apporteraient quelques soulagements a la sœur d'Oschide, en effet ce dernier avait beau en parler avec beaucoup d'affection, elle n'ignorait pas que leur relation était complexe de par le décès de leur mère, morte en mettant la dernière Anoszia au monde.

Il était évident que la relation entre la Dame de Solaria et son frère Oschide devait en surprendre plus d’un. Que la jeune femme annonce sans la moindre gêne qu’elle était accourue au chevet du Duc à Diantra et qu’elle l’avait suivi ensuite dans chacun de ses déplacements, cela pouvait paraître suspect. Mais Cécyllia n’était pas du genre à porter de tels jugements. Et puis elle ne voulait pas se mêler des affaires de son frère aîné.

“- Le palais de Soltariel est magnifique, j’y ai passé quelques mois lorsque j’étais la demoiselle de compagnie de l’ancienne Duchesse… Mais je n’ai jamais trouvé de jardins plus beaux que ceux de Velmonè”

Les dernières paroles de la jeune femme surprirent la jeune Anoszia qui ne cacha pas son étonnement lorsqu’elle braqua son regard vairon sur Angelina. Son frère ne pouvait lui avoir dit une chose pareille… elle n’avait jamais réussi à l’émouvoir en quoi que ce soit, et depuis des années elle peinait à se sentir à l’aise en sa compagnie.

“- Il vous a réellement dit ça… Vous devez confondre avec Azénor. J’aime profondément mon frère, mais je sais qu’il ne me regardera jamais comme il regarde mes autres soeurs.” Un triste sourire étira ses lèvres tandis qu’elle continuait “- Mais ne vous inquiétez pas ma Dame… cela a toujours été ainsi. Je ne pourrais jamais lui en vouloir.”


Elle acquiesça a ses premières paroles, trouvant adorable l'attachement de la jeune fille envers les terres de son enfance. Puis devant l'air triste de Cecyllia, Angelina ne put s’empêcher de glisser une main sur son bras, accrochant par la meme un regard compréhensif dans celui vairon de la jeune fille. " Cecyllia, j'espère ne point vous avoir heurter de mes mots. Ils ne sont la que le reflet d'une réalité que vous ignorez. " Un sourire. " Je connais votre frère depuis 13 années maintenant et croyez bien qu'il n'ait pas toujours chose aisée pour lui que d'admettre ses sentiments ou ses préoccupations, il n'en ait pas moins vrai qu'il a grande affection pour vous. Il a toujours crains de ne pas avoir sue vous la témoigner. " Le ton se fit plus doux, pareille a une caresse. " La perte de votre mère lui fut difficile, si bien qu'il lui fut de prime abord délicat de s'attacher a vous, néanmoins il vous aime ma damoiselle, n'en doutez point. " De cela elle était certaine de par ses nombreuses discutions avec Oschide a ce propos et cela devait transparaître dans ses mots.

C’était tellement inattendue et frustrant d’entendre ce genre de mots de la bouche d’une inconnue. Pourquoi Oschide ne les lui avait jamais dit ? Pourquoi fallait-il que les hommes se montrent si peu bavard sur leurs sentiments alors qu’ils étaient capables de discourir des heures entières lorsqu’il s’agissait de déclarer la guerre à son voisin ? La main de la jeune femme sur son bras lui réchauffa un instant le cœur et elle lui adressa un sourire.

“- Vous ne devez pas vous rendre compte … que c’est la seule chose que j’ai toujours désiré entendre de la bouche de mon frère. Je souhaite sincèrement vous croire, vous êtes son amie et vous le connaissez bien mieux que moi… j’espère...j’espère vraiment qu’un jour nous pourrons avoir une discussion lui et moi.”

Mais pour l’heure, avec les conflits à venir et tous les événements qui s’annonçaient, elle pouvait comprendre qu’il n’ait guère de temps à lui accorder. Voulant changer de conversation alors qu’elle sentait l’émotion étreindre son cœur encore tendre, Cécyllia se permit de prendre la main de la jeune femme dans les siennes.

“ - J’aimerai profiter que nous soyons seule pour vous parler d’une chose … une chose que j’ai vu et que je n’aurais pas dû voir j’imagine. Hier soir, ici même.” Devant le regard de la jeune femme, Cécyllia poursuivit pour ne pas laisser de malaise s’installer entres elles. “- Je suis ravie que vous rendiez le sourire à mon frère et j’espère sincèrement qu’il vous rendra heureuse.”

Angelina frotte doucement sa main sur le bras de la jeune fille, pendant que celle ci lui parle, en un geste qu'elle espère réconfortant. " N'ayant guère eu la chance de vivre dans une famille aimante, je ne sais que trop bien ce que cela fait d'attendre une affection ardament désirée mais jamais reçue. Je toucherais un mot a votre frère a ce propos, je suis sure que si il connaissait votre peine, il se montrerait plus désireux de vous faire part des tendres sentiments qu'il vous porte. " Quand Cecyllia s'empare de sa main, elle ne la repousse pas bien au contraire, elle noue ses doigts aux siens, un sourire s’épanouissant sur ses lèvres. Une telle présence lui manquant tant au quotidien. Les paroles suivantes de l'Anoszia lui font néanmoins ouvrir de grands yeux étonnés, tandis que son cœur se met a cogner durement. En proie a milles doutes, bien qu'elle ne pusse que parler d'une seule chose, elle manque de trébucher, ses pieds pris dans sa robe, tandis qu'une rougeur coupable envahie ses joues. " Cecylya .. ce que vous avez vue .. crue voir .. n'était qu'un accident. " Baffouille t'elle, se maugréant de passer pour une bécasse, toute assurance, l'ayant sur le coup, quittait. Bien sur, tu es tombée sur son frère, vos lèvres collées l'une a l'autre. " Elle essaie de se reprendre tant bien que mal, mais ce n'est guère plus concluant. " Ce genre de chose arrive parfois sans que l'on n'y prenne garde et ... Se souvenant a qui elle parlait, elle ajoute précipitamment. " Enfin pas a des jeunes filles telle que vous .. Non jamais. " Elle reste mortifiée un instant puis soupire. " Mais pour des dames de mon age, ce genre d'égarement, surtout avec votre frère qui est .. " Ses joues se colorent de plus belle, puis avisant de ses piètres compétences, elle finie par lâcher un petit rire désormais plus amusée que gênée.

La jeune Cécyllia fut surprise par la réaction de la Dame de Solaria. Avait-elle fait fausse route hier soir ? Non, bien sur que non, elle avait très bien vu son frère tenir la dame étroitement enlacé. “- Un accident ?” Certes elle n’était pas restée plantée là à les épier et dès qu’elle les avait vu s’embrasser elle avait tourné les talons pour préserver leur intimité. Aussi peut-être avait-elle manqué quelque chose. Le rouge qui colorait les joues de la jeune femme fut bientôt le même que celui qui teinta celles de l’Anoszia. “- Pardon… je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise… Pardonnez moi. Je n’aurais pas dû parler d’une chose pareille...cela ne me regarde pas après tout. Ce qui se passe avec Oscario… enfin… quoi qu’il se passe… sachez que je n’en parlerai pas, si c’est ce qui vous angoisse. ” Elle ne voulait surtout pas faire fuir la jeune femme parce qu’elle avait assisté à une scène qu’elle n’aurait jamais dû voir. “- Et je ne vous comprend que trop bien… Enfin… non pas que je sois coutumière de ce genre de rendez-vous… pas du tout… mais j’avoue que j’ai été dans la même … situation récemment et que … enfin… non ce n’était pas tout à fait pareil…“
A son tour complètement gênée, Cécyllia se mit à triturer le tissus de sa robe nerveusement. “- Par Néera… surtout ne répétez pas un mot de ce que je viens de dire à mes frères… “

La dame de Solaria porte sa main libre a ses joues empourprées, avant de la glisser sur le tissu que la damoiselle maltraitait, stoppant son geste avec douceur . " Ne vous excusez de rien Cecyllia, vos paroles m'ont quelques peu surprise je dois l'admettre, mais vous n’êtes coupable de rien. " Reprend t'elle avec assurance. La seule coupable étant celle ayant eu la faiblesse de tomber dans les bras d'Oscario a la vue de possibles yeux curieux, il eut été heureux que ce soit ceux de la jeune Anoszia, plutôt que d'autres malintentionnés. " Je vous remercie pour votre discrétion. Comprenez que malgré que je pusse occupée le trône de Soltariel, nulle couronne n'orne ma tete, si bien que jamais votre père ne permettra que subsiste une relation entre moi et votre frère. " D'accord, elle était forcée de lui mentir par omission, mais ce n'en était pas moins le reflet de la réalité, jamais le patriarche ne donnerait sa bénédiction, si bien qu'ils avaient dus se résoudre a prendre la décisions d'un mariage secret. Si elle s'étonne des paroles de la jeune fille ou de sa gêne quand a une situation similaire qu'elle aurait pue connaitre, elle n'en laisse en tout cas rien paraître.

Elle glisse une main sur sa joue et lui sourie avec tendresse, comme elle l'aurait fait si il avait s'agit de Tibéria ou jadis de sa chère Ambre. " Rassurez vous vos mots sont en sécurité avec moi. Vous gardez mes secrets et je saurais gardée les vôtres. " Sa main glisse sur le bras de la jeune fille, non loin de leurs mains toujours entrelacées et elle la guide vers l'avant pour qu'elles pussent faire quelques pas. " Je crois savoir que vous allez bientôt vous mariée ? Est ce de votre époux dont vous me parlez ? " Ose t'elle demandait d'une voix douce, veillant a ne pas brusquer la jeune damoiselle.

Cécyllia hocha lentement la tête. Elle comprenait parfaitement les paroles d’Angelina et elle savait son père … têtu. Il serait probablement difficile de lui faire entendre raison mais ce n’était pas impossible...Alors qu’une relation secrète, c’était le meilleur moyen pour le faire enrager.

“- Je connais bien mon père… sous ses airs féroces il n’existe pas d’homme plus tendre que lui. Il est évident que sa première réaction ne sera pas … agréable, mais Oscario a beaucoup souffert… mon père est un homme de raison et de coeur. Si vous êtes celle qui peut rendre à nouveau mon frère heureux, alors je peux d’ores et déjà vous dire que je suis de votre côté !”

Emboîtant le pas à la jeune femme, Cécyllia tenait toujours sa main enlacée à celle d’Angelina, comme si ce contact les rapprochait autant que le secret qu’elles partageaient à présent. Elle fut rassurée d’entendre que ses propres aveux resteraient secrets mais le sourire qu’elle venait de retrouver fut vite terni par l’évocation de son futur mariage.

“- Mon fiancé ?...Non…non ce n’était pas de lui que je parlais...Il n’était pas à Velmonè” avoua-t-elle en détournant le regard, légèrement honteuse. “- Je ne l’ai jamais rencontré. Je… je suppose qu’il aurait dû être là pour le banquet et le mariage mais il n’est pas venu. Je connais de lui que son nom et son titre. Mais vous savez mon mariage n’a pas vraiment d’importance... enfin, je veux dire que, je ne suis que la dernière fille du Dragon..Je crois qu’il n’y aura que Lucrezia à mes côtés ce jour là…”

La dame de Solaria fut sincèrement touchée tant par l'optimiste de la damoiselle, trait de caractère qu'elle partageait avec ses frères, que par son soutien. " Vos mots me touchent infiniment Cecyllia, croyez bien que j'aimerais que tout pusse etre si simple, votre père acceptant ce qu'Oscario et moi désirons pouvoir etre. Je crains néanmoins que ce ne soit la qu'une douce illusion. " Que n'aurait t'elle pas donnée pourtant pour avoir la chance d'avoir un vrai mariage et non un secret inavouable des craintes de la réaction du patriarche. Elle accueille les confessions de la jeune fille en pressant doucement sa main dans sienne, comme pour l'encourager silencieusement. " Cecyllia, ce mariage représente votre avenir, bien sur qu'il a de l'importance tout comme vous, vous en avez. " commence t'elle doucement. Avisant d'un petit banc de pierre a proximité, elle y entraîne la jeune fille pour qu'elles y prennent place. " Auriez vous de tendres sentiments pour un autre ? " Demande t'elle en glissant un regard ouvert dans le sien, lui témoignant qu'elle pouvait tout lui dire sans craintes aucunes. . " Si tel est le cas alors mieux vaudrait reconsidérer votre union." Termine t'elle avec franchise.

Cécyllia fut surprise du peu d’espoir qui habitait la Dame. D’accord Arichis d’Anoszia était du genre têtu et sévère mais la benjamine savait toute l’affection qu’il portait à ses enfants. “- Je vais me permettre un conseil, par amour pour mon frère et pour l’affection que je vous porte déjà. Si vous désirez vous marier à Oscario… ne le cachez pas à mon père. Je suis sûre qu’il peut entendre que son fils vous aime et qu’il veut vous épouser quoi qu’il en pense. Il sera probablement en colère, mais il finira par s’y faire… en revanche. Si vous lui cachez vos projets… Il ne lui pardonnera jamais.”

Elle ne voulait pas voir sa famille se diviser un peu plus. Ca n’avait été que trop le cas ces derniers temps. Malgré le bonheur de les retrouver tous, Cécyllia n’avait pas manqué de remarquer la froideur de Cornélia, l’esprit rebelle d’Azénor et l’agitation de ses frères. Lorsqu’elles se furent assises, Angelina la relança sur les paroles qu’elle avait laissé échapper et presque aussitôt ses joues se parèrent de rouge.

“- Je… Oui, c’est cela. Par Néera, je ne devrais pas en parler…Ce n’est pas bien…je ne devrais pas éprouver de telles choses pour un autre que mon fiancé… mais… je n’arrive pas à ne pas y penser.” Alors qu’elle avait son regard rivé sur les graviers du chemin, elle repensa au sourire du Vicomte. “- Reconsidérer mon union ? Vous n’y pensez pas ! Vous m’imaginez, moi, en train de contrarier les projets de mon père?”

Imaginer la fureur du patriarche fit frissonner la plus jeune Fleur de Velmonè.

La dame de Solaria lui adressa un sourire triste en réponse a ses premières paroles. L'optimisme de la benjamine était adorable et Angelina aurait grandement aimée pouvoir y goûter également, mais cela n'était pas permis. Si l'Anoszia aimait certes ses enfants, il n’exigeait pas moins que l’excellence de leur part et cela jusque dans leurs unions. Un mariage secret n'avait point été son choix, loin de la, mais elle savait que si Oscario en était arrivé a cette proposition, c'est que nul autre ne pouvait leur etre permise. " Cecyllia, vous êtes une damoiselle adorable, j'envie votre façon de voir les choses. Malheureusement Oscario et moi savons très bien a quoi nous attendre de la part de votre père et croyez bien que la dernière chose au monde que je souhaite, c'est créer un quelconque désaccord entre votre frère et lui. " Chaque mot lui coûte un peu plus, en meme temps qu'ils enfoncent des épines dans son cœur. Soit elle renonce a Oscario, soit elle l'épouse en secret, il n'y'a pas d'alternative.

Par chance la rougeur de sa compagne fut une distraction bienvenue a ses pensées moroses, elles avaient décidément bon nombres de points communs, autre que l'affection qu'elles portaient a la fratrie Anoszia. " Cecyllia, n’êtes vous pas celle qui il y'a un instant me disiez a quel point votre père aime ses enfants ? " Elle lui caresse gentiment la main. " A votre age, l'on m'a moi aussi promise un homme. Il avait plus de 3 fois mon age, il était violent et avait un sérieux penchant pour l'Alcool. Il n'y'avait personne pour écouter mes désirs ou entendre mes craintes, alors j'ai fuie, tout abandonnant derrière moi. " Angelina accroche son regard brillant dans celui de la jeune fille. " Mais vous, vous avez une famille qui vous aime, un père qui tient a vous. Si vous ne lui parlez pas, vous enfermant dans votre malheur, cela pourrait vous pousser a prendre la meme décision que moi. " Elle accroche ses deux mains au siennes, les serrant tendrement. " Je ne veux pas ça pour vous. Je ne sais que trop la douleur qu'en ressentirait votre famille. Il n'y'a aucune honte a aimer, a etre heureuse. " Un sourire. " Parlez a votre père Cecyllia, je gage qu'il saura écouté vos craintes. " De par Oschide, elle savait que le patriarche était bien plus enclin a s'adoucir avec la dernière de ses filles et elle voulait surtout la préserver des douleurs qu'elle avait eu a connaitre. Comme elle aurait aimée que ce pusse etre aussi simple pour elle et Oscario.

Cécyllia se retint de lui répondre qu’en organisant un mariage secret avec Oscario s’était exactement ce qui se passerait avec le Patriarche. Elle n’arriverait jamais à faire entendre raison à son frère, il était aussi têtu que leur père, et il était peu probable qu’il accepte de l’écouter. Elle se garda donc de tout commentaire, redoutant en silence qu’un jour prochain son père et son frère en viendrait forcément à se quereller.

“- Quoi que vous décidiez, Oscario et vous, sachez que je suis heureuse pour lui, pour vous deux et que si quelqu’un doit tenter d’adoucir la fureur de mon père, je ferai mon maximum.”

Angelina reprit alors la parole pour lui faire part d'une partie de son histoire. Cécyllia ignorait tout de son passé et elle se sentit sincèrement peinée pour elle alors qu’elle évoquait son fiancé violent. Doucement elle resserra un peu plus l’étreinte de ses mains tandis qu’elle croisait son regard.

“- Je suis triste d’apprendre ce que vous avez dû traverser, mais comment pourrais-je déjà parler de malheur ? Je ne connais pas le Vicomte, peut-être qu’il s’agit d’un jeune homme irréprochable, peut-être qu’il est aussi timide que moi ou peut-être qu’il aime les mêmes choses que moi… C’est ce flot de “Peut-être” qui m’angoisse, et je doute que mon père accepte d’annuler un mariage aussi avantageux pour une histoire de “Peut-être”. Et puis il s’agit d’un mariage arrangé… On m’a bien assez souvent dit que l’amour n’avait rien à faire là dedans.”

La jeune Anoszia repensait aux paroles de sa tante. Certes un peu sèche, mais dans le fond, si vrai.

Angelina sert doucement ses lèvres en une pale tentative de sourire. " Je vous remercie Cecyllia, mais il n'y'aura nulles fureurs a apaisé. " Ce n'était pas un mensonge, pas vraiment, plutôt une espérance pour l'avenir. Il lui peinait de cacher des choses a la jeune fille, mais elle avait promis a Oscario que nul ne saurait rien de leurs projets et quoi que cela lui coûte, elle devait s'y tenir. Elle décida donc de se concentrer sur les soucis et peines de la damoiselle, y trouvant une bonne échappatoire aux siennes. " Ne soyez pas triste pour moi douce damoiselle, cela est au passé et j'en ai tirée les leçons de vie qui s'imposait. " Avec le recul, elle ne regrettait rien de ce choix la, il l'avait conduit a etre ce qu'elle était présentement. " Le vicomte est en effet peut etre un jeune homme merveilleux pour lequel vous éprouverez possiblement au fil du temps une affection. Mais il me semble au vus de nos confidences échangées que vous pussiez déjà éprouvée cela pour un autre. Est ce que je me trompe ? " Tente t'elle d'une voix douce. " Un mariage arrangé n'a en effet point de place pour l'amour, c'est une tractation normalement profitable aux deux parties .. Mais quand l'un des deux peut avoir mieux, ne doit t'il pas saisir sa chance ? " En mieux, elle parle bien entendu de vrais sentiments, d'un vrai bonheur. " Que risqueriez vous a au moins faire entendre vos craintes a votre père ? " Conclut t'elle, soucieuse de ne point laisser derrière elle une damoiselle dans le désarrois.

Maintenant qu’elle était engagée dans de telles confidences, Cécyllia y trouvait tant de réconfort qu’elle ne pouvait se résoudre à changer de sujet. Peut-être était-ce parce qu’elle connaissait peu Angelina qu’elle ne redoutait pas son jugement. Lucrezia lui aurait probablement hurler qu’elle devait s’enfuir au point du jour pour rejoindre son amour secret, Azénor aurait probablement été la première à tambouriner à la porte de leur père… Angelina était une amie de son frère aîné et probablement une personne tout aussi chère au cœur d’Oscario, il était facile de lui parler. “- Effectivement, je pense éprouver de tels sentiments pour un autre… encore que je suis incapable de dire exactement ce que j’éprouve… Je n’ai pas l’habitude, enfin… c’est la première fois que je ressens ça… alors je ne saurais pas vous dire s’il s’agit d’amour.” L’espace d’une seconde, Cécyllia se revit dans les jardins en compagnie d’Amaury. Son cœur se serra et un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Non elle ne savait pas s’il s’agissait d’amour, mais elle ne pouvait pas nier que penser à lui la rendait heureuse.   “- Vous avez raison… peut-être que je devrais en parler à mon père. Il me faut juste trouver le courage de lui dire que je ne suis pas d’accord avec l’une de ses décisions….”


Angelina hoche doucement la tete, le regard attendri devant les paroles de la jeune fille. Cecyllia l'ignorait mais elles partageaient toutes deux les mêmes questionnements. La dame de Solaria avait beau deja avoir aimer, elle redoutait de mettre des mots sur ses sentiments récents envers Oscario, la seule chose certaine étant qu'elle ne pouvait se résoudre a renoncer a lui. " Que ce soit un sentiment nouveau ou un sentiment déjà éprouvé, l'amour est toujours compliqué a discerner. " Elle glisse une main sur le cœur de la damoiselle et une autre sur son front. " Dans la noblesse l'on apprend aux femmes dés le plus jeune age a n'écouter que leur raison." Elle lui tapote le front. "Mais en amour il n'y'a qu'un moyen d’être sure c'est en écoutant son cœur. " Puis le cœur.  Un sourire se dessine sur ses lèvres tandis que ses souvenirs de ses instants en compagnie d'Oscario défilent dans sa tete. Il lui avait été difficile d'écarter sa raison, mais maintenant elle se sentait bien incapable d'écouter autre chose que son cœur, et ce dernier savait parfaitement ce qu'il désirait. Oscario. Espérant que quelques rougeurs ne trahissent pas ses pensées, elle poursuit. " Suivez le chemin de votre cœur Cecyllia, il a toutes les réponses et si vous l'écoutez avec attention, il vous les dévoilera. " Un petit rire après les dernières paroles de la benjamine. " Vous êtes une Anoszia, je n'ai aucun doute que vous saurez trouvée le courage de faire cela. " Ils étaient fiers, têtus, mais aussi tendre et courageux quand on savait voir au delà de leur carapace.  Reprenant les mains de la damoiselle, elle ajoute: " Si jamais vous aviez besoin de quoi que ce soit, les portes de Solaria vous seront toujours ouvertes. N'hésitez jamais a en faire appel a moi, pour quoi que ce soit. Je serais votre soutien et votre épaule si vous le désirez. " Les mots étaient emplis de douceurs et de sincérité, il était chose si aisée que de s'attacher a cette adorable jeune femme.